Amérique du Sud

"L'appropriation de l'espace public est le signe de l'inégalité quotidienne en fonction de laquelle les homosexuels ne peuvent pas manifester ouvertement leur affection,
et lorsqu'ils parviennent à surmonter ce regard désapprobateur,
ils ne peuvent pas s'empêcher de penser qu'au fond leur attitude
est provocatrice, militante, ou exhibitionniste" Daniel Borillo

Dernière modification le 20 juin 07

33 articles 9 illustrations 1 lien site

Site chilien sur le continent

  Partenariat civil + 3 mesures ou plus
  Partenariat civil + 1 ou 2 mesures
  Partenariat civil
  Gay-Pride(s) plus ou moins tolérées
  Homosexualité légale ou pas de textes explicites la condamnant
  Informations insuffisantes
  Pénalisation de l'homosexualité (prison, fouet, lapidation...)
  Peine de mort pour les homosexuelLEs

  Mariage
  Adoption ou coparentalité ou les 2

Gay Pride

Parte nariat civil

Procréation
Médicalement Assistée

Mariage

Adoption
ou
coparentalité

pénalisation
de
l'homophobie

reconnaissance
du
17 mai

Argentine 1            
Belize              
Bolivie              
Brésil 1       1    
Chili              
Colombie              
Equateur              
Guyana              
Paraguay              
Pérou              
Surinam              
Uruguay              
Venezuela 1            

Brésil

Gay Pride

Parte nariat civil

Procréation
Médicalement Assistée

Mariage

Adoption
ou
coparentalité

pénalisation
de
l'homophobie

reconnaissance
du
17 mai

Rio grande              

 

 

Contrastes
Zone d'influence oblige, ce sont surtout les ONG américaines LGBT qui interviennent en Amérique du Sud. Même si globalement la zone n'est pas très homophile, il faut néanmoins constater qu'il y a eu, dans certains pays, des avancées notables. C'est évidemment le cas au Brésil avec le vote de lois contre les discriminations homophobes (à Sao Paulo par exemple), l'adoption par les couples de même sexe (janvier 2007) et une mobilisation pour l'union civile. Avancées aussi au Mexique, pays qui vient d'ailleurs de reconnaître officiellement la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie. Avancées modestes aussi en Colombie avec l'éventualité d'un PaCS et même des quotas de gays dans l'armée ou la police. Avancées encore, mais localement, en Argentine, tandis qu'au Chili, les actes homophobes sont plus sévèrement punis et qu'un équivalent du PaCS pourrait voir le jour. Evidemment, ce qui va bien ne doit pas faire oublier les problèmes. Les problèmes, on les trouve au Honduras qui a interdit (en 2005) le mariage aux couples de même sexe et où les transgenres sont régulièrement menacées de mort. Même refus d'ouverture du mariage aux homos au Costa Rica (2006). Au Guatemala, les meurtres de transsexuelles sont fréquents et les violences contre les lesbiennes récurrentes. De fait, c'est surtout contre les crimes homophobes que se mobilisent les ONG LGBT plus que sur les revendications politiques. Dans beaucoup de pays, la priorité, c'est de rester en vie, a fortiori lorsqu'on est militant. E-llico

Un Mercosur aux couleurs de l'arc-en-ciel
C'est ce que six organisations du Brésil, d'Argentine, du Chili, du Paraguay et d'Uruguay ont créé le 6 mai, lors d'une rencontre à Rosario en Argentine. Les objectifs du premier réseau des associations lesbiennes, gays, bisexuelles et transexuelles d'Amérique du Sud est de faire pression sur les négociations menées par leurs États avec les organismes internationaux (Mercosur, ONU, OEA…) pour qu'ils condamnent les législations et pratiques discriminatoires. Le but est aussi pour ces associations de développer leurs coopérations et de s'aider mutuellement. Et pour commencer, chacune s'est engagée dans son pays à tout mettre en œuvre d'ici 2008 pour faire du 17 mai, leur journée nationale contre l'homophobie. Têtu 14 05 07

Appui espagnol

Les associations espagnoles s'engagent pour les latino-américains
Le troisième congrès de coopération internationale avec la population LGBT se tenait du 17 au 19 mars à Bilbao, au Pays basque. À l'issue de ces trois journées, organisées par la fondation Triangulo et l'Association des gays et des lesbiennes basques, un manifeste a été publié qui exprime l'immense préoccupation des quelque 70 organisations présentes sur la situation des lesbiennes, gays et transsexuels un peu partout dans le monde. Pour aider les communautés LGBT de pays où leurs droits à la santé, à l'éducation, à la culture, au travail sont bafoués, où elles sont victimes de crimes odieux, d'agressions intolérables, de harcèlement policier, de rejet social, de lois discriminatoires, de manque de reconnaissance et de protection sociale, les associations participantes se sont ainsi engagées à consacrer 0,7% de leurs budgets à la coopération internationale et à aider  les groupes d'Amérique latine à trouver des financements. Par ailleurs, les participants ont dénoncé l'assassinat de la transsexuelle portugaise Gisberta (lire Quotidien du 28 février) et exigent que la lumière soit faite immédiatement sur l'arrestation et la condamnation des personnes impliquées dans l'affaire. Têtu 25 mars 06

 

 

 

Argentine

Un projet d'union civile à l'automne
Un projet de légalisation des couples de même sexe sera présenté au parlement argentin à l'automne prochain.
Le mariage est actuellement réservé aux couples de sexe opposé, mais le pays accorde un certain nombre de droits aux couples homosexuels en matière d'héritage, d'adoption ou de retraite.
Deux régions argentines autorisent les unions civiles, le Río Negro et le district de Buenos Aires, mais aucune loi fédérale ne s'impose en la matière. L'opinion publique semble avoir beaucoup évolué sur la sujet et un récent sondage indique même que 3/4 des habitants de la capitale sont favorables au mariage homosexuel.
La future union civile argentine devrait accorder aux couples de même sexe les mêmes droits que ceux des couples hétérosexuels mariés, mais sans la dénomination de mariage.
L'église catholique argentine est, bien évidemment, opposée à ce projet. E-llico
Mis en ligne le 02/03/07

Deux lesbiennes luttent pour le droit au mariage
L'administration de l'état civil de Buenos Aires a rejeté la demande de célébration du mariage de María de la Cruz Rachid , dirigeante de la Fédération argentine des lesbiennes, gays, bisexuels et trans (Falgtb) et de sa compagne Claudia Castrosin Verdu. Dans son article 172, le code civil argentin précise en effet que «l'existence du mariage requiert le plein et libre consentement exprimé par un homme et une femme devant une autorité compétente».  La fonctionnaire qui a refusé la demande s'est ainsi justifiée: «Je ne peux rien faire tant que cette loi reste en vigueur.» María et Claudia, soutenues par l'Institut national contre la discrimination, la xénophobie et le racisme (Inadi) ont donc déposé un recours devant la justice en s'appuyant sur l'article 16 de la Constitution nationale qui garantit à tous les citoyens l'égalité devant la loi. Leur but: déclencher un débat national qui mènerait à l'abrogation de cette loi qu'elles jugent inconstitutionnelle. Têtu 19 02 07

 

L'Église luthérienne danoise marie deux lesbiennes à Buenos Aires
«Maintenant, nous sommes une vraie famille!» Jessica Schmuckler et Virginia Cortes, ravies, forment le premier couple de lesbiennes uni par l'Église en Amérique latine. Elles se sont rencontrées il y a un peu plus d'un an et ont déjà célébré une union civile, mais leur foi profonde leur faisait sentir la nécessité de célébrer leur amour de manière spirituelle. «L'amour est pour moi quelque chose qui dépasse l'humain, et nous voulions le sceller à un autre niveau. Quand nous avons appris par un pur hasard qu'un pasteur le permettait à Buenos Aires, on a failli mourir de bonheur», exulte Virginia. La cérémonie a eu lieu à l'Église luthérienne danoise, et son pasteur, Andrés Roberto Albertsen, a exprimé sa joie de célébrer «un amour rayonnant» , en espérant que d'autres couples suivent cet exemple. Têtu 05 02 07

Assassinat d'un militant trans Le leader de l'association des travestis de Salta (ville située au Nord du pays, à la frontière bolivienne) a été poignardé à mort dans sa voiture. La police a laissé entendre que le motif du meurtre serait le vol raté de sa voiture, mais la sœur de Sergio Javier Liendro, la victime, a déclaré que « [son] frère a été assassiné parce qu'il l'ouvrait trop». Sergio Javier Liendro, alias «Pelusa», âgé de 41 ans, s'est beaucoup battu pour la cause des transsexuel(le)s dans le nord de l'Argentine, et il avait récemment affirmé dans la presse: «Nous avons plus peur des policiers que des délinquants, qui ne font que nous voler. Alors que les policiers, en plus de nous voler, abusent de nous sexuellement, ne nous payent pas et nous jettent en prison.» Le 7 novembre dernier, il caracolait en tête de la gay pride de la ville de Salta, qu'il avait aidé à organiser. Têtu 05 12 06

Une transsexuelle obtient la garde de ses jeunes voisins
Une transsexuelle de la petite ville de Holberg, située dans le centre du pays, a obtenu la garde temporaire de ses deux petits voisins, âgés de 1et 3 ans, qui étaient maltraités par leurs parents. Maria Belen Ochoa s'était manifestée auprès des autorités après que les enfants avaient été retirés à leurs parents. «Je ne voulais surtout pas qu'ils aillent dans un orphelinat, et comme ils passaient de toute façon beaucoup de temps à la maison, j'ai demandé à ce qu'on me les confie.» «L'impression que m'a produite cette personne est excellente, écrit le juge. Elle a démontré une énorme capacité d'amour pour ces petits enfants, les protégeant et les alimentant alors que leurs parents les traitaient mal.» Têtu 03 11 06

Une «promenade de la diversité» inaugurée à Rosario
La ville de Rosario, située dans le centre du pays, a inauguré le long du fleuve Parana une «promenade de la diversité». Sur ce traditionnel lieu de balades à pied et à vélo s'érige maintenant un petit monument rose de forme pyramidale sur lequel on peut lire: «Promenade de la diversité. Pour le respect de tous les genres, identités et orientations sexuelles. Conseil municipal de Rosario.» «Il s'agit d'un endroit symbolique, très visible. L'idée était que la population de Rosario y soit souvent confrontée, pas de le cacher au fond d'un cul-de-sac», a souligné le conseiller municipal Pablo Solono. C'est la première fois en Argentine qu'une initiative de ce type voit le jour, et il n'est pas surprenant que ce soit à Rosario, ville qui multiplie depuis deux ans les initiatives à l'égard de la communauté LGBT. Têtu 07 09 06

La ville de Rosario permet aux homos et aux trans d'obtenir une pension de veuvage
Les homosexuels et les transsexuels de la municipalité de Rosario en Argentine, pourront réclamer une pension de veuvage. C'est la première fois qu'une telle décision est prise en Amérique du Sud qui reconnaît l'égalité des droits pour tous les couples. L'initiative a été présentée au conseil municipal de Rosario par le socialiste Pablo Colono et par VOX, l'association civile gay, lesbienne et transsexuelle de la province de Santa Fé. L'ordonnance d'application reconnaît «l'opportunité de prendre en compte les nouvelles formes de relation familiale, ce qui donne légitimité au droit personnel à l'autodétermination». Déjà, en décembre 2005, la ville de Rosario avait accordé «le droit à la différence, rejetant toute discrimination ou ségrégation pour raison raciale, ethnique, d'orientation ou d'identité sexuelle». Concrètement, pour toucher cette pension de veuvage, le demandeur ayant vécu en couple, marié ou non, devra justifier de la vie commune sur une période de 5 ans en s'appuyant sur le témoignage de deux témoins.
Têtu 14 06 06

Argentine : lancement de la construction d'un hôtel gay à Buenos Aires
La première pierre d'un hôtel cinq étoiles, destiné à la communauté homosexuelle, a été posée jeudi à Buenos Aires, destination de plus en plus prisée par la communauté gay, a annoncé le groupe espagnol Axel, à l'origine de ce projet de 3,5 millions de dollars.
L'idée est de construire un "hôtel-boutique cosmopolite, accueillant le public gay qui, pendant des années, a eu le sentiment de ne pas avoir été toujours très bien reçu", a déclaré à cette occasion Juan Julia, propriétaire du groupe Axel, qui a déjà ouvert un hôtel de ce type à Barcelone.
L'hôtel, situé à San Telmo, quartier historique de Buenos Aires, accueillera aussi les hétérosexuels pour ne pas faire de ce lieu un ghetto.
Deux mannequins déguisés en ouvriers ont symboliquement enterré un drapeau espagnol, argentin et de la communauté gay, un disque de Madonna, une mosaïque avec le logo de l'hôtel, une liasse de billets argentins détruits et un journal de Buenos Aires.
Mis en ligne le 02/06/06 e-llico

Des tickets de bus pour lutter contre l'homophobie
Les transports en commun de la ville de Rosario, située à 500 km au nord-ouest de Buenos Aires, seront bientôt les véhicules de la lutte contre l'homophobie. Sur les 13 millions de titres de transport magnétiques qui sont édités chaque mois figurera désormais un slogan contre les discriminations et pour la diversité sexuelle.
C'est la première fois que la municipalité de cette ville, qui compte 1,15 millions d'habitants, prendra part à une campagne de visibilité pour le droit à la diversité avec une telle ampleur. L'association LGBT Vox, à l'initiative de cette action de visibilité, se réjouit de voir « les organisations de la société civile travailler de concert avec la municipalité. Il s'agit d'un pas de plus vers la construction d'une ville pour tous et toutes.» Têtu 27 04 06

Buenos Aires : 1ère union homo
Une décision municipale autorisant le mariage entre homosexuels est entrée en vigueur le 14 juillet à Buenos Aires.
La première union civile sera célébrée vendredi prochain. Elle unira deux dirigeants de la Communauté Homosexuelle Argentine à l'origine de la campagne en faveur de la légalisation de couples gay.
Le nouveau statut requiert une période de vie commune et publique de deux ans. Les signataires bénéficient de tous les avantages octroyés par la municipalité de Buenos Aires aux couples hétérosexuels.
Mis en ligne le 16/07/03 e-llico

Manifestation gay à Buenos Aires
Plusieurs centaines d'homosexuels et de lesbiennes ont participé samedi à une "Marche de la fierté gay" à Buenos Aires, une manifestation destinée à promouvoir leurs droits civils..
"C'est un appel pour une citoyenneté à part entière", a commenté le président de la Communauté homosexuelle d'Argentine (CHA).
Les manifestants se sont rassemblés sur la Plaza de Mayo, au centre de Buenos Aires.
Mis en ligne le 03/11/03 e-llico

Buenos Aires : la ville en rose
"Après une longue période de morosité, la movida gay se réveille à Buenos Aires, confie Federico Serrat, co-organisateur de l'incontournable soirée Palacio. Il faut dire que la nuit gay a vécu coup sur coup deux chocs dont elle peine à se remettre" ajoute-t-il.
Fin 2001, l'Argentine est frappée par la crise politique et économique la plus violente de son histoire. Une flopée de clubs gay est emportée par la vague de faillites qui touche le pays. Second coup dur, le 30 décembre dernier, 200 jeunes porteños (les habitants de la ville) périssent dans l'incendie du Republica Cro-Magnon, une salle de concert. Le pays est sous le choc. Boîtes et bars de nuit ferment leurs portes pour plusieurs mois, le temps d'adapter les établissements aux nouvelles normes de sécurité. Six mois après le drame, certains n'ont toujours pas rouvert, d'autres ne le feront sans doute jamais…
La soirée Palacio, valeur sûre de la nuit gay porteña, a tenu le coup et réunit chaque week-end les gays branchés de la capitale. "L'esprit de Palacio est assez proche du tea dance de l'Amnesia et de certaines soirées du Queen", à Paris, explique Federico.
Buenos Aires pourrait bien devenir une destination gay à la mode, égratignant au passage la suprématie de sa proche rivale, Rio. L'office du tourisme local estime que 20 % des touristes qui ont visité la ville en 2004 étaient homosexuels. Appâtées par ce filon rose, les autorités touristiques locales ont développé un argumentaire infaillible pour séduire l'Internationale gay.
La " movida " gay de Buenos Aires n'a pas encore atteint l'intensité des capitales européennes. Mais sa lente émergence dans une société fortement imprégnée de machisme et de religion est un phénomène inédit.

le 19 novembre 2005 a eu lieu un défilé de 10 000 personnes, pour la gay-pride,ce record d'affluence dans un pays fortement machiste et homophobe ou l'homophobie y est paradoxalement très présente au sein même de la population homo qui refuse de défiler par peur d'être reconnue ou d'être associée à ce qu'elle considère être une marche de folles, de travestis, et d'exclus de la société en général. Les associations ont réclamé l'application à tout le pays du contrat d'union civile déjà en vigueur dans la capitale et ont réclamé le droit à l'adoption. e-llico

 

 

 

Chili

Pacs à la chilienne: le gouvernement étudie un texte de loi
Ce n'était qu'un projet élaboré par d'éminents avocats de deux universités de Santiago. Mais cela pourrait bientôt devenir une loi. Le gouvernement a commencé l'étude d'un projet de Pacs à la chilienne appelé Pacte d'union civile, respectant ainsi l'une des promesses de campagne de la présidente Michelle Bachelet. La socialiste progressiste, première femme élue présidente d'un État en Amérique latine, avait promis de mettre en place une structure juridique reconnaissant le concubinage homosexuel et hétérosexuel. Pour soutenir le projet, le Mouvement d'intégration et de libération homosexuelle (Móvilh) a transmis à la présidence une lettre de soutien au texte de loi, signée par 25 parlementaires de tout bord. Il a également rappelé que 150 associations homos et hétéros étaient en faveur du projet. Têtu 10 05 07

Un rapport inquiétant sur les agressions homophobes
On pourrait croire que tout va pour le mieux pour les droits homosexuels au Chili: parler d'un Pacs à la chilienne n'est plus un tabou politique. Et le gouvernement a présenté un projet de loi contre la discrimination. Pourtant, le dernier rapport de l'association chilienne Mouvement unifié des minorités sexuelles (Mums) fait peur. Il dénonce une augmentation de 20% des agressions physiques et psychologiques par rapport à l'année passée (soit 9 de plus et 44 au total), dont trois d'entre elles mortelles (soit une de moins qu'en 2004-2005). Un chiffre en deça de la réalité: les personnes agressées ont peur d'aller à la police. Il faut dire que les autorités sont laxistes ou elles-mêmes à l'origine des agressions (cinq agressions ont été le fait de gardiens ou policiers). Les organisations réclament donc une loi certes, mais aussi une campagne d'information nationale. Têtu 29 10 06

Le Chili sur la voie du partenariat civil
Le Chili devrait bientôt légaliser les unions civiles entre personnes de même sexe sous la forme de partenariat civil. C'est une promesse de la nouvelle présidente socialiste rappelée par la récente Gay Pride à Santiago.

Le Congrès chilien devrait prochainement être saisi d'une proposition de loi visant à légaliser les couples de même sexe. Le Chili offre déjà quelques droits limités aux couples gay et lesbiens, mais il s'agit désormais d'aller plus loin.
L'annonce qu'une loi allait être mis en chantier pour prolonger les dispositions actuelles a été faite lors de la célébration de la Gay Pride dans la capitale, mais sans précisions sur les modalités ou le calendrier de cette évolution.
Pendant la campagne présidentielle de janvier dernier, la Présidente Michelle Bachelet et le candidat de centre-droit Sebastian Pinera avaient annoncé qu'ils soutenaient les unions civiles, mais l'Eglise catholique, influente au Chili, et un nombre important de membres du Congrès y reste opposé.

Les organisations LGBT chiliennes comme le Mouvement pour l'Intégration et la Libération Homosexuelle – qui fête son quinzième anniversaire- se disent confiantes dans l'aboutissement de cette promesse électorale.
Les progrès enregistrés depuis un certain nombre d'années dans la reconnaissance des droits LGBT au Chili sont indéniables comme l'abolition des lois anti-sodomie en 1998 ou, en 2003 la fin des restrictions sur le don de sang des homosexuels.
La réussite de la Gay Pride 2006 de Santiago et du festival LGBT, la présence de plus de 6 000 personnes devant le Parlement pour manifester en faveur de leurs droits devraient agir comme un accélérateur du mouvement de légalisations des couples de même sexe.
Mis en ligne le 07/07/06 e-llico

 

 

 

Colombie

 

La Colombie accorde l'égalité fiscale aux couples de même sexe
La Colombie est le premier pays d'Amérique du Sud à reconnaître, au niveau national, des droits pour les couples de même sexe. Une loi, approuvée par la Chambre des représentants à Bogota, le mardi 19 juin, accorde en effet aux couples homosexuels les mêmes droits que les couples hétéros pour l'assurance maladie, la sécurité sociale et l'héritage: un événement que la directrice de l'association Colombia Diversa, Marcela Sánchez, qualifie de «grande victoire» : «nous réclamions depuis toujours ces droits à l'État» , explique-t-elle. Hormis quelques villes au Mexique, en Argentine et au Brésil, aucun État d'Amérique du Sud –région largement catholique–, ne disposait d'une loi qui reconnaisse des droits aux couples homosexuels. Les couples devront se déclarer devant un notaire pour en bénéficier. Selon Colombia Diversa, cette nouvelle loi devrait bénéficier à 300.000 couples en Colombie. Têtu 20 06 07

Une transsexuelle élue à la tête d'un parti politique
Le Pôle démocratique alternatif (PDA, gauche) a élu une transsexuelle à sa direction. Il s'agit de Diana Navarro, jusqu'à présent chargée du «Pôle rose» du parti, dont l'objet est de promouvoir le respect et la visibilité des droits de la communauté LGBT. « Il s'agit d'un grand défi, c'est une manière de prouver ce que les personnes transgenres peuvent apporter à tous les secteurs de la société et qu'elles peuvent tout à fait assumer ce genre de responsabilités», a déclaré Diana Navarro après son élection. Le PDA applique un système de quotas qui l'oblige à intégrer au moins 30% de femmes, 20% de jeunes et 10% de représentants des minorités, qu'elles soient ethniques ou sexuelles. Têtu 19 02 07

Un projet de loi défend les droits des homos relatifs au patrimoine et à la sécurité sociale
Une commission sénatoriale colombienne a approuvé un projet de loi qui concède aux couples homosexuels toute une série de droits relatifs au patrimoine et à la sécurité sociale. Ainsi, le dernier vivant pourrait toucher une pension de veuf/veuve et hériter des biens acquis durant la vie commune comme c'est le cas pour les couples hétérosexuels vivant en union libre. De la même manière, un/e concubin/e pourra être affilié/e à la mutuelle de son ou de sa partenaire.
Ce projet de loi, qui n'aborde ni le thème de l'union civile ou du mariage, ni celui de l'adoption, devra être approuvé par le Sénat dans son ensemble pour entrer en vigueur. Un sondage du quotidien El tiempo montre par ailleurs que 66% de la population approuve ce texte.
Têtu 15 06 06

Depuis cinq ans, une lesbienne se bat pour réintégrer la police qui l'a exclue
Cela fait cinq ans maintenant que Sandra mène son combat pour réintégrer la police qui l'a renvoyée en raison de son homosexualité. À l'époque, et malgré ses 28 ans, elle occupe un poste à hautes responsabilités à l'aéroport international de La Vanguardia , situé à 80 km de Bogota. Lorsque son supérieur découvre la relation qu'elle entretient avec une pilote de ligne, il la menace: «Soit vous cessez cette relation, soit je vous fais virer de la police», ce à quoi elle répond «ni l'un ni l'autre n'arriveront ». Une semaine plus tard, elle reçoit la notification de son renvoi, pour lequel elle n'obtiendra, en cinq ans, aucune explication. Depuis lors, elle attend le résultat de la plainte qu'elle a déposée. « J'ai plus de cinquante félicitations, quatre décorations officielles et autres preuves de reconnaissance. Mon rêve est d'être flic, et je n'abandonnerai pas », affirme-t-elle. 18 05 06 Têtu


 


Pérou

Un mouvement maoïste menace de mort la communauté homosexuelle
La communauté homosexuelle péruvienne a été menacée de mort par le mouvement maoïste du Sentier lumineux (SL) et a demandé dimanche 20 mai, a être protégée par les autorités. «Dans des tracts distribués dans plusieurs régions du pays aux premières heures de la journée internationale de lutte contre l'homophobie (17 mai), l'organisation maoïste du Sentier Lumineux, qui fêtait également le 27e anniversaire du début de sa lutte armée, a menacé la communauté homosexuelle» , s'est ému le Mouvement homosexuel de Lima (Mhol) dans un communiqué. Au cours des prochains jours, des représentants du Mhol ont sollicité une entrevue avec le ministre de l'Intérieur, Luis Alva Castro, ainsi qu'avec d'autres autorités gouvernementales et législatives afin de mettre en œuvre les moyens de protéger la communauté homosexuelle, a déclaré Giovanny Romero, un porte-parole de l'association. La communauté homosexuelle avait déjà été la cible dans les années 80 de violences du Sentier lumineux et du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), deux guérillas opérant au Pérou, a souligné M. Romero. (Avec AFP) Têtu 22 05 07

La loi sur les inégalités hommes-femmes oublie la diversité sexuelle
Les associations lesbiennes sont sur les dents depuis la promulgation d'une loi censée réduire les inégalités entre les hommes et les femmes. Le problème? Les termes «orientation sexuelle» et «diversité sexuelle», originellement inscrits dans le projet de loi, ont été supprimés au dernier moment. L'article 2 garantissait notamment «l'égalité des chances entre les femmes indépendamment de leur orientation sexuelle». Susel Paredes, ex-candidate au Congrès et avocate féministe reconnue, parle de «mutilation homophobe», déplorant que «des milliers de femmes non-hétérosexuelles soient oubliées par cette loi d'égalité des chances pour les hommes et les femmes, en laquelle nous avions placé beaucoup d'espoir. Au final, il s'agit d'une loi exclusive de plus». Têtu 22 03 07

Un tueur en série… homophobe aussi
La police péruvienne a arrêté, le 29 décembre, un tueur en série homophobe présumé qui affirme avoir agi "sur ordre de Dieu".

Cet ancien soldat de l'armée péruvienne âgé de 33 ans, qui est aujourd'hui mécanicien, se présente comme un "purificateur" agissant sur "ordre de Dieu". Il a confessé à la police avoir commis treize meurtres et expliqué qu'il entendait débarrasser la société des drogués, violeurs et homosexuels. "Ce sont des gens sales, corrompus, qui ne devraient pas être là. Ce sont des drogués, des pédés, des violeurs", aurait affirmé l'ancien militaire, cité par la presse péruvienne. Selon l'AFP, les meurtres avaient déclenché une vague de panique ces derniers mois. Les deux derniers, visant des toxicomanes présumés, avaient été commis la nuit de Noël. Parmi les autres victimes du tueur en série, tuées d'une balle dans la tête, figurent un délinquant qui l'avait agressé il y a un an, ainsi que des enseignants qu'il soupçonnait d'être homosexuels un coiffeur, ou encore un animateur radio. Un complice présumé, âgé de 23 ans et qui nie toute participation, a également été interpellé par la police. E-llico Mis en ligne le 02/01/2007

Violente intervention policière dans trois discothèques gay
À Lima, la police municipale a fait simultanément irruption dans trois boîtes de nuit gay. Et ce qui avait commencé comme des contrôles de routine s'est terminé en agression très violente des propriétaires, employés et clients. Dans l'une des discothèques, El laberinto, ce sont des policiers armés de matraques, se protégeant avec casques et boucliers antiémeutes qui ont suivi de très près deux inspecteurs. Ils ont frappé sans distinction, puis ont filmé leurs victimes, intimant à tout le monde de vider les lieux. La plus grande sauvagerie semble avoir été déployée notamment à l'encontre des transsexuels et travestis présents. De nombreuses victimes ont fait constater leurs blessures et ont porté plainte. La police de Lima est fréquemment accusée d'agressions homophobes, sans que des sanctions n'aient jamais été prises. Têtu 26 07 06

Déclarations homophobes de la mère d'un candidat à la présidentielle
«Si mon fils devient président, il fera fusiller tous les homosexuels, qui sont une aberration. Et les violeurs, aussi». Ces déclarations ont été émises par la mère du candidat ultranationaliste à l'élection présidentielle, Ollanta Humala. Elle a en effet répandu dans plusieurs magazines et radios péruviennes des attaques du même genre. Son fils s'est, quant à lui, refusé à tout commentaire. Son parti, le Mouvement nationaliste péruvien, prône le militarisme, l'indigénisme, et le racisme anti-Blancs, et antioccidental. Le deuxième tour de l'élection présidentielle, qui l'oppose à l'ex-président social-démocrate Alan Garcia, aura lieu ce dimanche 4 juin. Les sondages annoncent une élection serrée.  Têtu 30 05 06

Harcèlement policier
Le Département de la sécurité des citoyens (connu sous le nom de « Serenazgo ») - une section du gouvernement de la ville de Lima créée cette année et dont les fonctions n'ont pas encore été clairement définies par la loi- harcèle les bars gays et les travailleurs du sexe travestis dans la ville.
Les militant-e-s péruvien-ne-s rapportent une série d'incidents parmi lesquels le fait de filmer les habitués des bars gays, des passages à tabac, des attaques par des chiens Rotweiler contre des gays et des trans dans les espaces publics. Les militant-e-s ont demandé aux autorités de prendre des mesures face à ces problèmes, mais ils n'ont pas été entendus ; seul le bureau du médiateur a accepté la plainte.
Le gouvernement local actuel représente des groupes d'extrême droite catholique ( Unidad Nacional- Solidaridad Nacional ) ayant des liens avec des organisations comme l' Opus Dei . Serenazgo n'est pas une division de la police. Aucune loi ne définit le cadre de ses opérations. Elle a été créée par le maire de la ville comme une mesure d'urgence pour garantir la sécurité de la population de Lima. Le personnel de Serenazgo n'a reçu aucune formation et comme la loi n'encadre pas leur comportement, les agents supposent qu'ils n'ont aucune limite. Ils ne sont pas autorisés à porter des armes à feu, mais on leur a fourni des chiens, des matraques et des cameras vidéo. Les militant-e-s péruvien-ne-s considèrent tout ceci comme illégal, puisqu'il n'est écrit nulle part que les agents de Serenazgo ont le droit d'attraper quelqu'un-e, de le ou la battre et de l'asphyxier avec du gaz lacrymogène. Ils et elles affirment que la population homosexuelles et trans de Lima est sans défense contre l'homophobie de ces agents sans formation et « déchaînés ».
SI-LGBT mercredi 14 décembre 2005.

 

 

 

Uruguay

Le Congrès s'apprête à approuver une loi d'union civile
Le Congrès uruguayen s'apprête à approuver un projet de loi qui reconnaîtra le concubinage homosexuel et hétérosexuel et accordera les mêmes droits et devoirs aux concubins qu'aux mariés. Cette initiative donnera un cadre légal aux couples non mariés qui vivent ensemble depuis cinq ans et plus, et qui se verront accorder un livret de famille. Une fois l'union civile validée devant la justice, les couples se devront assistance réciproque, une pension en cas de séparation et pourront hériter des biens de leur conjoint défunt. Ce projet de loi a déjà été validé par le Sénat à la mi-août, et la gauche disposant de la majorité à la chambre des députés, le texte devrait passer facilement, selon une de ses initiatrices, la sénatrice Margarita Percovitch. L'Uruguay damerait ainsi le pion à l'Argentine, dont seule la capitale bénéficie d'une loi d'union civile depuis 2002, et deviendrait le premier pays d'Amérique latine à posséder une loi de ce type.
Têtu 20 09 06

 

 

 

Venezuela

Un travesti dans le monde macho des télénovelas La nouvelle télénovela vénézuélienne «Los Reyes» a tout ce qu'il y a de plus classique: des décors de carton-pâte, un script attendu (une belle jeune fille pauvre s'amourache d'un beau jeune homme riche, l'amour pourra-t-il triompher?) et des acteurs pas précisément subtils... Mais ce qui fait couler beaucoup d'encre, et pas seulement celle des programmes télé, c'est qu'un des personnages principaux, Laisa Reyes, est un travesti, dont le rôle sera d'attirer l'attention des téléspectateurs sur les problèmes liés à la discrimination. C'est l'actrice transsexuelle Endry Cardeño qui incarne Laisa Reyes, un personnage voluptueux pour lequel elle a pris des cours de «glamour» et d'étiquette. «Los Reyes» est en fait le remake d'une télénovela argentine, qui s'est terminée l'année dernière en battant tous les records d'audience du continent. Têtu 19 01 07

L'ambassade britannique célèbre la première union gay du Vénézuela
L'ambassade britannique de Caracas a célébré la première union civile homosexuelle du pays, qui n'a toujours pas reconnu ce droit aux gays et aux lesbiennes. C'est un couple de femmes, l'une Anglaise, l'autre Vénézuélienne, toutes deux radieuses, qui a eu l'honneur d'être précurseur, lors d'une cérémonie totalement semblable aux unions civiles hétérosexuelles déjà célébrées dans cette même ambassade. La loi qui régit le «civil partnership» en Grande-Bretagne, s'applique sur l'ensemble du territoire britannique dans le monde. Têtu 25 07 06

Baiser public pour exiger le droit au mariage gay
Des couples d'homosexuels vénézuéliens se sont embrassés en public devant les portes du Tribunal suprême de justice de Caracas mardi pour exiger le droit au mariage ou à une forme d'union légale.
Le but de cette manifestation de gays, lesbiennes et transsexuels était d'accélérer l'examen par la plus haute instance judiciaire d'un recours d'organisations d'homosexuelles.
Le recours vise à démontrer que trois articles de la Constitution (sur l'égalité sociale et la reconnaissance des traités internationaux en matière de droits de l'homme) traitent de la non discrimination sexuelle, ce qui permettrait de reconnaître juridiquement l'union de personnes du même sexe et ses effets patrimoniaux.
Si la Cour suprême acceptait cette interprétation, cela apporterait des avantages certains à 15 à 20.000 couples homosexuels au Venezuela sur le plan des retraites, des héritages, de la propriété de biens. e-llico

Caracas : le Forum social donne la parole aux homosexuels d'Amérique latine
Les mouvements LGBT d'Amérique latine étaient présents au 6ème Forum social mondial de Caracas. Ils ont dénoncé la discrimination dont ils sont victimes dans la région. Pedro Zerolo, à l'origine de la loi sur mariage homosexuel en Espagne, a souligné la nécessité d'occuper l'espace politique pour promouvoir les revendications LGBT en Amérique latine.
Des groupes venus de Colombie, du Pérou, du Venezuela et du reste de l'Amérique latine ont exprimé au sein du FSM la nécessité de revendiquer les droits civils des communautés homosexuelles et transsexuelles d'une partie du monde dont ils dénoncent l'homophobie.
La Péruvienne Belissa Andía, transsexuelle et candidate du parti de gauche Frente Amplio aux élections législatives d'avril au Pérou, a affirmé au FSM qu'elle entendait proposer une réforme de la Constitution de son pays.
L'Espagnol Pedro Zerolo, conseiller municipal du Parti socialiste de Madrid, à l'origine du mariage homosexuel en Espagne, a souligné la nécessité d'occuper l'espace politique pour promouvoir des revendications qui déboucheront un jour sur l'union matrimoniale entre homosexuels en Amérique latine. "Nous sommes descendus dans la rue, et nous avons débattu et convaincu les partis politiques et les syndicats" a-t-il expliqué à l'attention des militants Sud-Américains venus l'écouter.
Mis en ligne le 30/01/06 e-llico