Pour réussir un coming-out quelques règles :
Fourbir les arguments : n'oubliez pas que dans votre famille, ou dans le voisinage ou sur le lieu de travail ou les 3 à la fois, vous pouvez être victimes d'indiscrétions ou plus d'un outing en règle, il faut donc se préparer à contre-attaquer, choisir les formules qui font mouche, trouver des appuis.
Assurer ses arrières :
- pour la famille homophobe : avoir un endroit où coucher, planquer ses papiers importants chez un ami (si on a des raisons de penser que cela va se passer mal) y protéger ses biens aussi, éloigner la voiture; la cellule familiale qui doit protection peut se révéler être la pire ennemie (vous avez été crée pour donner des petits-enfants et si vous êtes un garçon, pour transmettre le nom de famille, seul l'arbre généalogique compte !) si vous avez des frères, ils peuvent vous agresser physiquement, préparer une parade, attention au mariage forcé !
- pour la famille neutre qui n'a jamais déclaré ses sentiments, pour qui ça n'existe pas ou indigne d'intérêt, méfiez-vous, il se peut que vous soyez dans le cas précédent.
- Pour les ami(e)s les copains ou copines, faites-vous en dans le "milieu" homo d'abord, le deuil de certains d'entre eux ou elle sera plus facile, attendre qu'ils réfléchissent, contacter des assoces où vous pourrez en parler.
- Pour le travail : lisez les problèmes auxquels les anciens ont été confrontés, potasser les textes de lois, contacter les assoces LGBT qui s'en occupent, les syndicats, les syndiqués de l'endroit où vous travaillez, dans l'entreprise ou dans l'union locale : Bourse du Travail
- pour l'entourage lointain : c'est bien le cas quand les "people" le font à la télé, c'est le plus facile puisque vous vous moquez de leurs réactions, ne pas hésiter à le faire et pour un grand nombre de personnes.
Choix du moment : cela ne presse pas, il vaut mieux différer et réussir que de précipiter et souffrir trop (il y a une trentaine d'années l'âge moyen pour le dire à ses parents était de 27 ans), attendre d'être indépendant est quelquefois préférable.
Un par un en commençant par les plus sympas, laisser le temps de la réflexion, les parents doivent se préparer à un deuil possible des petits-enfants, du mariage en grandes pompes, celui qui "honore"
Coming-out ou sortie du placard du Guide des Jeunes Homos de Xavier Héraud et Charles Roncier Collection Marabout :
Pourquoi sortir, et de quel placard ?
Les valeurs traditionnelles sur lesquelles sont fondées la plupart des cultures prennent pour base la relation amoureuse entre un homme et une femme. Il y a un nom pour désigner cette prédominance : l'hétérocentrisme. C'est ce phénomène qui rend le coming-out si important : si vous ne le faites pas, on suppose que vous êtes hétérosexuels.
Le dire ou pas ?
Il faut le dire parce qu'il n'y a rien à taire : pas de faute, pas de pêché, juste une manière différente d'aimer. Nous ne disons pas le coming-out est obligatoire et immédiat. Il existe des situations où affirmer que l'on est homo expose à une réalité très violente et pas seulement dans les pays où les homosexuel-le-s sont persécuté-e-s. Alors, avant de franchir le pas, mieux vaut s'assurer une certaine sécurité affective et matérielle. Ce n'est pas renoncer que d'accepter la réalité homophobe de notre société.
Une libération
Le coming-out est plus qu'une simple démarche personnelle. Ce que vous allez annoncer va avoir des répercussions sur celles ou ceux à qui vous vous adresserez. Cette amorce de dialogue peut permettre aux parents et aux enfants de discuter vraiment pour la première fois, faisant ainsi tomber d'autres tabous. Vos parents vont peut-être vous parler d'une période de leur vie que vous ignorez. Cela peut aussi toucher un homo de votre entourage qui n'a pas osé franchir le pas. C'est pour cela qu'un coming-out doit être réfléchi. Bien sûr, il ne s'agit pas d'inverser les rôles. Les homophobes ont toujours tort. Vous n'avez pas à culpabiliser parce que quelqu'un n'accepte pas votre homosexualité, ni vous dire que vous n'auriez pas dû l'annoncer, c'est à lui ou à elle de se remettre en question.
Pour terminer, rêvons un peu. On dit souvent : « imaginez à quoi ressemblerait le monde si tous les homos sortaient du placard. » Et bien fermons les yeux et imaginons un instant. Vous visualisez un champ de bataille ? nous non. Si vous regardez bien, vous pourrez apercevoir des gens qui se parlent, qui sont plus honnêtes. Bien sûr, il y a toujours des engueulades et des incompréhensions, mais ce monde est sans doute un peu meilleur que celui dans lequel nous vivons. Vous ne nous croyez pas ? Essayez pour voir.
Comment réussir son coming-out ?
Faire son coming-out, c'est bien, le réussir, c'est mieux. Voici des conseils pour sauter le pas en étant préparé :
- La plupart des gays et des lesbiennes qui ont fait leur coming-out n'ont pas eu à le regretter, même si ce fut souvent un moment difficile. Presque tous et toutes se sont senti-e-s soulagé-e-s et apprécient désormais de s'être débarrassé-e-s d'un poids, de ne plus avoir à mentir. Tout n'est pas forcément plus facile mais, en tout cas, les choses sont formulées.
- Ne prévoyez rien d'autre pour la journée ou la soirée, histoire de ne pas vous imposer de limites pour réagir. Vos proches auront certainement besoin de temps pour appréhender la nouvelle, en bien ou mal.
- Pour vos parents, gardez à disposition la brochure de contact « mon enfant est homosexuel ». Vous pouvez vous la procurer directement auprès de l'antenne contact la plus proche de chez vous. La plupart des associations et des centres gays et lesbiens en disposent également. Après avoir parlé, laissez-la traîner négligemment sur la table de la cuisine. Si ce n'est pas suffisant, sortez la pendant une autre discussion. Vos parents seront peut-être heureux de voir que d'autres parents d'homosexuel-le vivent bien cette situation et cette brochure est une source fiable d'informations.
- Si vous faites votre coming-out auprès de vos parents et que vous habitez chez eux, demandez au préalable à un proche s'il peut vous héberger pour la nuit, au cas où les choses se passeraient mal ; il ne s'agit pas d'adopter une attitude négative mais d'assurer vos arrières en cas de discussion un peu animée. Parfois, il peut être bon de laisser vos parents réfléchir une nuit.
- Éviter d'amener votre petit ami, un choc à la fois est amplement suffisant. Privilégiez les discussions en tête à tête : gérer plusieurs personnes en même temps peut se révéler très compliqué.
- Ne préjugez pas trop de la réaction de votre ou de vos interlocuteurs. La surprise est souvent au rendez-vous, en bien ou en mal un coming-out fait souvent ressurgir des choses intimes enfouies dans l'esprit de vos proches. Vous ne connaissez pas toute leur vie.
- Vous allez peut-être entendre des clichés sur l'homosexualité : « Ça te passera », « l'homosexualité et la pédophilie c'est du pareil au même » etc... Soyez prêts à y répondre. Dans un tel cas, l'agressivité n'est pas la meilleure arme, même si les arguments sont violents ou insupportables à entendre. Mieux vaut répondre calmement.
- Celles ou ceux auxquels vous prévoyez d'annoncer que vous êtes homos le savent peut être déjà sans que vous en soyez avertis, prévoyez d'expliquer pourquoi vous n'en parliez pas.
- Évitez de faire votre coming-out sous le coup de la colère ou lors d'une dispute. L'impulsivité est souvent mauvaise conseillère.
- N'hésitez pas à appeler la ligne Azur ou la ligne d'écoute du centre gay et lesbien le plus proche de chez vous, si vous avez besoin de parler avant ou après. Les appels sont anonymes et c'est exactement à cela que servent ces lignes.
- Vous pouvez envisager un coming-out en plusieurs fois et remettre les discussions à un peu plus tard. Vous aurez sans doute à y revenir encore et encore. On n'a jamais fini de faire son coming-out.
- Un coming-out est réussi si le sujet n'est pas enterré à la fin de la discussion.
Le coming-out par écrit : pour ou contre
les avantages
- Une fois écrite, si vous jugez la lettre trop mauvaise, vous pouvez toujours la jeter et la recommencer et vous faire aider par une association…
- Si vous ne trouvez pas la force d'affronter quelqu'un, la lettre est un bon moyen de vous exprimer.
- Écrire peut vous aider à éclaircir vos idées et de préciser tout ce que vous tenez à dire, ce qui peut être difficile dans une éventuelle ambiance « cris et larmes ».
- Avant de se trouver en votre présence, votre interlocuteur aura du temps pour réfléchir.
Les inconvénients
- Le risque, c'est le silence après la lecture. Il faut souvent demander : « as-tu lu ma lettre ? » bref, il faut tout recommencer.
- Votre interlocuteur va peut-être s'inquiéter alors que vous auriez pu le rassurer si vous aviez été là.
Conclusion : La lettre ne pourra jamais remplacer une véritable discussion, mais elle peut constituer un bon moyen de déminer un terrain miné. À vous de décider
On ne peut que recommander pour tous les milieux le Rapport annuel de SOS-Homophobie ainsi que le guide des démarches en cas de problème
Dire qu'on est homo ou bi ?