Commerces
"L'homosexualité jouit du triste privilège d'avoir été combattue simultanément pendant ces deux derniers siècles
en tant que péché, crime, et maladie. Si elle échappait à l'Eglise, elle tombait sous le joug de la loi laïque
ou sous l'emprise de la clinique" Daniel Borillo
Dernière modification le 21 juin 07
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Note du Collectif Antihomophobie : pour certains commerces et services, il conviendrait de faire des opérations de testing, quelles associations pourrait s'en charger ?
Fête de la musique : tensions et incompréhensions entre le COX et les L'agitation se poursuit autour de l'interdiction par les autorités d'un évènement extérieur au COX lors de la Fête de la musique. La polémique oppose le bar du Marais au commissaire de l'arrondissement. Au centre, le SNEG (Syndicat National des Entreprises Gaies) tente de jouer les médiateurs et de faire retomber la tension.
Y aura-t-il une manifestation d'usagers des bars du Marais le samedi 16 juin pour protester contre l'interdiction pesant sur le COX d'organiser sur la voie publique un évènement lors de la Fête de la musique ? Le mot d'ordre en est lancé. Sous le slogan "Liberté-égalité-festivité", les défenseurs de l'évènement, crient à la "discrimination". Face à eux, le commissaire du 4ème arrondissement fait valoir de solides arguments de sécurité publique pour justifier son refus d'accorder, cette année, la même autorisation que les années passées au COX pour mettre en place un dispositif extérieur à l'établissement à l'occasion de la Fête de la musique.
L'affrontement dure depuis des mois. Plusieurs contacts et réunions ont eu lieu sur le sujet entre les différentes parties sans qu'un accord n'en sorte. Le commissaire d'arrondissement, Monsieur Rigon, a proposé au COX un dispositif "plus modeste" que l'an passé pour éviter les problèmes de circulation observés rue des Archives ce soir-là et même une "décentralisation" de l'animation souhaitée par le COX vers un lieu comme l'Espace des Blancs-Manteaux, mais ces solutions ne conviennent pas aux responsables du bar. Le blocage est donc complet et la tension monte. D'autant que le COX a entrepris une mobilisation publique de sa clientèle et au-delà pour tenter de faire pression. Côté policier, le procédé agace d'autant que les arguments invoqués par le bar pour chauffer les esprits flirtent avec des soupçons d'homophobie. Une attitude dont se défend le commissaire.
A mi-chemin de ces positions qui ne parviennent pas à se rejoindre, le SNEG (Syndicat National des Entreprises Gaies) tente de jouer les médiateurs. Il a favorisé le dialogue et tenté de faire valoir les arguments des uns et des autres auprès de chacun sans parvenir à débloquer la situation jusqu'à ce jour. " Toute négociation entre deux interlocuteurs défendant leurs positions et assumant leurs responsabilités réciproques repose de part et d'autre sur une part de concession pour asseoir au mieux en contrepartie d'autres acquis ou revendications", explique Rémi Calmon du syndicat (Lire interview ci-dessous).
Côté mairie de Paris, même si le cabinet du maire n'a pas été officiellement saisi de l'affaire et qu'on se déclare sans réel pouvoir sur ces questions de police, on aimerait aussi qu'un compromis soit trouvé rapidement.
On en est là. La partie de bras de fer se poursuit et la menace d'un rassemblement protestataire à l'angle des rues des Archives et Ste Croix de la Bretonnerie , samedi prochain, n'est pas pour apaiser le climat.
Infos : www.liberte-egalite-festivite.org
>> Le SNEG aux côtés de ses adhérents dans le sens de la médiation
Rémi Calmon, directeur exécutif du SNEG, suit depuis des semaines le dossier aux côtés du président de l'association. Il fait le point pour E-llico.com.
Le Cox se plaint de ne pas obtenir d'autorisation pour la Fête de la Musique et y voit une attitude "discriminatoire" de la police du 4è arrondissement. Qu'en est-il selon le SNEG qui a participé aux discussions autour des autorisations liées à cette fête ?
Précisons avant tout deux éléments d'importance : le Cox n'obtient pas à ce jour d'autorisation d'animation en extérieur, mais n'est pas interdit de Fête de la Musique. Par ailleurs, c'est la Préfecture de Police qui prend la décision d'autorisation d'animation en extérieur et non le commissariat du 4ème arrondissement qui n'est qu'un des interlocuteurs consultés. Dans ce dossier, le SNEG n'a pas eu l'opportunité d'intervenir dès son origine dans la mesure où il n'a été saisi qu'après les deux rendez-vous entre l'exploitant et le commissariat d'arrondissement des 22 février et 26 mars. En revanche, une fois saisi, il a accompagné le Cox au commissariat d'arrondissement le lundi 4 juin. Ce jour-là, le commissariat a confirmé son avis défavorable quant à une animation en extérieur en l'état pour des raisons techniques de sécurité et, de nouveau, a suggéré à l'établissement d'ajuster son dispositif d'animation ou de délocaliser la manifestation. L'établissement a refusé de revoir le dispositif prévu sur place au motif qu'il était identique aux années précédentes, ce qui est vrai. Pour ce qui est de délocaliser la manifestation, hormis la proximité de la date de l'événement, soit le lieu ne convenait pas, soit il n'était plus disponible. En revanche, on ne peut pas parler d'attitude " discriminatoire " quand d'autres demandes d'animation en extérieur dans la même rue des Archives ont été refusées à des établissements accueillant une clientèle hétérosexuelle et quand d'autres établissements gays sur d'autres axes mettant en œuvre un autre dispositif d'animation ont, eux, reçu une autorisation.
Ne peut-on craindre que les questions de sécurité, régulièrement mises en avant par les autorités, ne masquent une volonté de réduire la visibilité habituelle des établissements gays lors de cet événement ?
Et le rôle du SNEG n'est-il pas de favoriser cette visibilité en usant de son influence dans le cadre de sa médiation avec les autorités ?
Le dispositif de sécurité mis en place par le Cox lui-même, avec notamment le concours de la Croix Rouge , est volontaire et efficace. Au constat d'absence de tout incident que défend le Cox, le commissariat oppose une expertise technique qui débouche sur le principe de précaution. Au nom de celui-ci, toutes les libertés, dans quelque domaine que ce soit, comme menacées par une épée de Damoclès, risquent d'être entravées. De son côté, la Préfecture de Police, qui porte la décision finale, évoque dans son courrier " des troubles particulièrement importants (qui lui) ont été signalés en liaison avec cette animation ". Quels troubles, signalés par quel(s) interlocuteur(s) ? Le SNEG a réclamé des précisions quant à la motivation de cette décision, mais les demandes de rendez-vous qui ont été formulées restent à ce jour sans réponse. Le SNEG regrette ce manque de retour de la Préfecture de Police. En revanche, on ne peut parler d'atteinte à la visibilité des établissements gays quand d'autres disposent de cette autorisation.
Le SNEG est bien sûr aux côtés de ses adhérents en oeuvrant dans le sens de la médiation. Toute négociation entre deux interlocuteurs défendant leurs positions et assumant leurs responsabilités réciproques repose de part et d'autre sur une part de concession pour asseoir au mieux en contrepartie d'autres acquis ou revendications. Puisque le SNEG dispose effectivement d'une influence, celle-ci doit profiter dans tous les domaines. En 2007, la visibilité n'est pas, ou tout au moins n'est plus, l'enjeu exclusif. Cette influence doit aussi profiter pour s'opposer aux pressions incessantes des riverains, pour composer avec des réglementations, contraintes, mises en cause en termes de responsabilité qui se multiplient et se complexifient, pour favoriser la commercialité ; elle doit profiter dans la durée, non exclusivement sur le seul soir de la Fête de la Musique ou même de la Gay Pride mais tout au long de l'année ; elle doit enfin profiter à tous, quelle que soit sa situation géographique, son succès commercial, sa valeur symbolique. Comme l'a confirmé le bureau du SNEG réuni le 23 mai après avoir reçu le Cox le même jour, l'intérêt général prime sur l'intérêt particulier, pour une inscription dans la durée et dans les dossiers de toute nature. Comme il l'a prouvé en attaquant le député Vanneste pour ses propos homophobes et injurieux, le SNEG sait exercer ses responsabilités dans la défense des intérêts et de la visibilité de la communauté LGBT.
Au-delà de la Fête de la Musique , le Cox évoque la menace d'une fermeture liée à un arrêté préfectoral qui régit la consommation d'alcool sur la voie publique et qui pourrait être appliqué à son encontre compte tenu de l'affluence parfois excessive qui fait déborder les limites de sa terrasse. Qu'en est-il au vu des informations dont vous disposez ?
Depuis décembre dernier, ont été promulgués deux arrêtés préfectoraux applicables sur un certain périmètre du 4ème arrondissement de Paris. L'un relatif à la vente d'alcool à emporter dans les épiceries, l'autre à la consommation d'alcool sur la voie publique. Leur mise en place se justifie par les constats dressés à l'été 2006 quand une recrudescence du nombre de SDF, mineurs, dealers, prostitués … pour beaucoup fortement alcoolisés, a été constatée dans l'arrondissement. Nombre de riverains, habitués et clients du quartier se sont plaints, leur présence provoquant de multiples atteintes à la sécurité des biens et des personnes. Nombre de gays ont eux-mêmes été victimes de diverses agressions. Les commerçants ont également fait état d'une atteinte au bon fonctionnement de leurs commerces. Les exploitants de débits de boissons ont eux-mêmes évoqué la dégradation du climat en terme de sécurité, ajoutant les arguments de concurrence déloyale et de mise en cause en terme de responsabilité. De fait, cette population pouvait librement se fournir en alcool dans des épiceries non assujetties à la rigidité de la réglementation des débits de boissons titulaires d'une licence : interdiction de vente aux mineurs, aux personnes en état d'ébriété… En revanche, les nuisances sonores, les rixes et autres débordements occasionnés par leur présence, par effet d'amalgames injustifiés, retombaient sur les exploitants des débits de boissons systématiquement et souvent injustement stigmatisés dans le cadre de la vie de quartier. En faisant état d'une menace de fermeture à travers l'application de ces arrêtés, le Cox pointe de lui-même le délicat problème de l'encombrement du trottoir le long de l'établissement durant quelques heures. Or, bien qu'étant un état de fait depuis des années, dénoncé par certains riverains ou associations auprès du député, de la mairie ou du commissariat d'arrondissement, de la Préfecture de Police et même au-delà, jamais le Cox n'a été sévèrement sanctionné dans ce cadre. Sans même ces arrêtés, et qui plus est depuis leur promulgation, l'ancien et l'actuel commissariat d'arrondissement, pour faire respecter leur autorité ou céder aux diverses pressions, auraient depuis des années pu sanctionner le Cox au titre de l'encombrement de son trottoir. A ce jour, et pour ce seul motif, aucune procédure de demande de fermeture n'a été entamée à l'encontre du Cox et nous nous en réjouissons. Au-delà, la notion de négociation évoquée précédemment trouve ici son illustration : accepter une concession sur une demande ponctuelle au soir de la Fête de la Musique pour que soit compris et toléré un mode de fonctionnement permanent inhérent à la situation et à la symbolique mêmes de l'établissement.
e-llico Mis en ligne le 12/06/07
Aube : un bar branché en milieu rural dénonce l'homophobie
Le patron d'un pub culturel interactif installé dans un petit village de l'Aube va se placer en redressement judiciaire et porter plainte pour "homophobie et entrave commerciale" après avoir, affirme-t-il, été empêché de travailler par une partie des habitants."Certaines personnes de la commune ont fait de l'entrave commerciale, avec des pressions exercées sur d'autres pour ne pas qu'elles viennent chez moi", raconte Laurent Thirian, 33 ans, qui avait ouvert il y a deux ans le "Prélude" avec son beau-frère à Chauchigny (255 habitants) près de Troyes.
L'endroit se voulait un pub avec des activités culturelles, un logo et un concept en partie "gay friendly".
"J'ai communiqué sur radio Latitude, une radio sur Troyes qui est branchée gay mais pas plus que cela. Je disais que l'établissement était ouvert aux hommes et aux femmes", raconte Laurent Thirian, dont le beau-frère et ex-associé est homosexuel.
e-llico Mis en ligne le 21/06/07L'association SOS-homophobie dans son Rapport annuel 2005 signale que 20 % des appels qu'elle a reçus concernent les agences immobilières, 12 % les salles de sport, et 39 % les commerces dont les bars.
Immobilier : souvent ceux qui signalent leur homosexualité se voient refuser le logement, alors qu'un ami hétérosexuel, y a droit, quand la victime demande une explication, ils ont droit quelquefois à de fausses excuses, des insultes ou propos tels que : "on cherche des gens biens " "au niveau de la sécurité et de l'intégrité, la copropriété ne comprendrait pas".
Salles de sport, piscines, saunas à caractère mixte : une victime suspectée d'être avec un autre homme dans sa cabine, a été tabassée pour cela par les vigiles. Face aux insultes provenant des clients, on constate une certaine indifférence du personnel ou des gérants.
Services : des taxis dans le cas de clients qui s'embrassent sur la joue, ordre de sortir, refus de payer, pluie de coups du chauffeur, plainte; des compagnies de transport qui n'accordent pas les mêmes droits aux couples homos et hétéros en agence; des banques qui refusent des prêts aux couples de même sexe; des sites internet de dialogues ou de rencontres censurent ou suppriment certains forums, sous prétexte que l thème aborde des idées à caractère homosexuel.
Commerces : cafés, bars, restaurants, hôtels... sont trop souvent des lieux de discriminations, de vexations, d'insultes, et même de coups de la part d'employés, avec mises à la porte.
Marais : la crise ?
Il y a ceux qui jurent ne plus jamais mettre les pieds dans cet insupportable ghetto pédé, et ceux qui ne s'y retrouvent plus depuis qu'il est envahi par les hétéros. Il y a aussi la flambée immobilière, les angoisses des commerçants, les images dans les médias, la multiplication des tribus... Portrait d'un quartier.
Une crise ? Quelle crise ? Crise de croissance ou crise d'identité ? Crise économique ou crise de nerfs ? Depuis vingt-cinq ans qu'il est devenu le quartier gay parisien, le Marais n'a cessé de changer (de taille, de rôle, d'allure, de clientèle...), réussissant toujours à se redéfinir pour mieux se réinventer, passant d'une forme de crise à une autre pour devenir tel qu'on le connaît aujourd'hui : quartier gay donc, mais ouvert sur l'extérieur, quartier identitaire certes, mais aussi de brassage, de passage, de mixité, bien loin des caricatures de tous ordres. Pourquoi, alors, cette question maintenant ?
Existerait-il des signes que les turbulences ou les remises en cause que traverse notre quartier préféré seraient plus à vif, plus menaçantes qu'à d'autres périodes ? On se gardera bien d'aller jusque-là même si ce qui frappe, c'est la concordance, la concomitance d'inquiétudes d'ordre, de nature et d'origine diverses, comme si le Marais était soudain victime de son succès et de sa pérennité... Ce sont tous les aspects de cette "crise" polymorphe que nous avons tenté d'explorer ici, pour comprendre ce qu'elle cache de vérités et de fantasmes, à travers les témoignages des différents usagers du Marais que sont les entrepreneurs gay qui y sont installés et les consommateurs de ce quartier que nous sommes tous, chacun à notre rythme et à notre manière.
Ma petite entreprise ne connaît pas la crise !
Qu'en est-il du Marais ? "On parle toujours de crise à propos du Marais, avance Jean-François Chassagne, président du SNEG. Il n'y a pas de crise au sens classique du terme mais une série d'évolutions qui posent question et parfois problème. Aujourd'hui, concernant les commerces gay, nous sommes dans un marché de renouvellement — disons que depuis 1991, une ouverture compense une fermeture — et plus dans un marché d'équipement. D'ailleurs, certains secteurs connaissent une saturation de l'offre et toute nouvelle ouverture n'aurait pour conséquence que de provoquer des dégâts chez certains anciens établissements du secteur". C'est notamment le cas des bars et plus spécifiquement ceux avec backroom — 17 dans le Marais.
Autre évolution : le Marais, où le premier établissement gay s'est installé dès 1978, s'est beaucoup enrichi. Fini le temps des loyers privatifs ou des baux commerciaux bon marché. Aujourd'hui tout est cher, très cher même. Ce sont en partie les commerces gay qui ont contribué à l'enrichissement du quartier. Phénomène identique à ce qui s'est d'ailleurs passé à l'étranger (New York, San Francisco...). L'effet pervers, c'est que les commerces gay sont à leur tour victimes du succès du quartier. Il devient de plus en plus difficile financièrement de s'installer.
Autre donnée : la surenchère entre les établissements. "Comme la concurrence est forte, la clientèle est de plus en plus exigeante, analyse Jean-François Chassagne. Du coup, pour être sûr de plaire encore et toujours, il faut beaucoup investir. Pour les commerces hétéros, les amortissements se font sur dix ou quinze ans. Pour les commerces gay, il n'est pas possible de maintenir un établissement sans investir sur une aussi longue période. Si on investit [déco, changement de concept, etc. ndlr], il faut que tout soit amorti dans les cinq ans." C'est aujourd'hui une vraie limite à l'expansion du Marais. Et s'il y a crise, le nœud se trouve là. D'autant que, contrairement à une idée reçue, le Marais, s'il demeure encore gay, n'est pas un bastion inexpugnable. Récemment, la façon dont la mairie du IVeme arrondissement a "résolu" la question des terrasses de la rue des Archives et de la rue du Temple montre que la scène gay n'est pas à l'abri d'une remise en cause de sa visibilité(1).
Le bastion n'est pas non plus extensible. Ainsi nombre de fonds de commerce (ceux détenus par la confection asiatique par exemple) ne viennent jamais sur le marché. Du coup, il y a peu de lieux à acquérir. Les commerces asiatiques s'étendent d'ailleurs et les créations de restaurants chinois ou japonais supplantent désormais largement celles des établissements homos.
Alors le Marais est-il encore gay pour longtemps ? "Oui, sans doute, explique Jean-François Chassagne, installé depuis treize ans dans le quartier. Il n'est pas possible de reproduire dans un autre quartier parisien ce qui s'est passé dans le Marais. Quel quartier, aujourd'hui, est central, desservi par le RER et le métro, vétuste sans trop d'insécurité et très bon marché ? Ce sont ces conditions qui ont notamment permis la naissance au Marais". Et le contre-exemple de Bastille prouve bien que la recette n'est pas aisément exportable.
Aujourd'hui, le quartier est en pleine mutation. Paradis des bobos, il attire des gens qui réfléchissent à l'économie et ont des stratégies commerciales (l'explosion des boutiques de décoration, dont certaines très gay friendly, accompagne le changement du BHV dans ce domaine). Les établissements gay ont favorisé une évolution sociale, fait d'un quartier délaissé un lieu branché dont les évolutions sont permanentes.
Des commerces tenus par des gays sont devenus hétéros friendly tandis que des commerces hétéros ont développé un accueil gay friendly — efforts sur l'ambiance, le choix du personnel... — pour mieux accompagner les évolutions du marché. "Aujourd'hui, explique le président du SNEG, une des voies passe par la création d'établissements ouverts qui, du Carré à la Maison rouge, permettent d'ouvrir ce quartier dont les hétéros ont voulu faire un ghetto".
(1) Suite à des plaintes d'associations de riverains, la mairie d'arrondissement a fait apposer par la police dans ces deux rues des rivets métalliques qui délimitent très strictement les surfaces accueillant des terrasses pour les bars et restaurants.
e-llico septembre 2005
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