Croatie

Dernière modification le 2 février 07

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Une vision catholique de l'éducation sexuelle imposée dans les écoles
Comme dans de nombreux autres pays d'Europe, l'Église catholique tente de s'immiscer dans la politique interne de la Croatie. Ainsi , une association locale, conseillée par le Vatican, a rédigé le nouveau programme d'éducation sexuelle des écoliers, qui devra être enseigné à partir du mois de septembre prochain. Selon une trentaine d'associations de défense des droits humains qui se sont rassemblées contre ce projet, le programme -validé par le ministère de l'Éducation- est en accord «uniquement avec l'enseignement de l'Église catholique» . L'homosexualité y est présentée comme «contre nature» , il est dit qu' «on peut avoir des relations sexuelles uniquement après le mariage, que les moyens de contraception sont contraires au sens même de l'acte sexuel et que la masturbation est inacceptable (sic)» . L'Ombusman pour les droits humains [qui correspond en France aux rôles du médiateur de République et de la Halde réunis] critique lui aussi ce programme dont il estime qu'il ne lutte pas «contre toutes les discriminations et l'homophobie». De nombreux progrès en matière de défense des droits humains sont encore à faire dans ce pays qui souhaite être le prochain à intégrer l'Union européenne. Têtu 01 02 07


Un couple de touristes gay allemands sauvagement battu
Un couple de touristes gay allemands a été sauvagement battu par des inconnus car les deux hommes se promenaient main dans la main.
Les deux touristes allemands, âgés respectivement de 39 et 20 ans, ont été agressés dans une rue du centre-ville de Split, au sud de la côte adriatique croate. L'homme le plus âgé a eu besoin de soins médicaux en raison de blessures au visage, notamment le nez cassé, a expliqué à l'AFP une porte-parole de la police.
Selon la presse locale, il s'agit d'un couple d'homosexuels qui ont été agressés car ils se promenaient main dans la main.
Il s'agit de la quatrième attaque brutale contre des touristes étrangers gay et lesbiennes dans la région de Split depuis juillet.
Lors de la plus grave agression, deux gays britanniques ont été sauvagement battus par des habitants de l'île de Hvar.
Mis en ligne le 18/09/06 e-llico 18 09 06

Six Espagnoles arrêtées en Croatie pour «actes sexuels dévergondés»
La police de Split, en Croatie, a arrêté six jeunes Espagnoles, qui, d'après les témoins, avaient un comportement indécent sur la plage. Les jeunes femmes se seraient baignées nues, procédant à des attouchements provocateurs, s'embrassant, ce qui aurait provoqué la désapprobation des autres baigneurs. Deux d'entre eux auraient frappé les jeunes femmes dans les jambes et le dos. Les six Espagnoles ont affirmé qu'elles avaient voulu se défendre d'un baigneur qui se masturbait devant elles. D'après Sanja Juras, coordinatrice de Kontra, une association lesbienne croate, le comportement des jeunes femmes était inadmissible mais l'attaque de baigneurs croates contre elles était évidemment de caractère homophobe et méritait d'être sanctionné. La presse croate, qui a relevé l'information en première page, ne s'est pas privée d'appâter ses lecteurs par des titres sensationnalistes: «Six Espagnoles arrêtées nues sur la plage en train de se toucher», «Orgie lesbienne à Split», «Orgie d'Espagnoles sur la plage»… Selon le quotidien de Split Slobodna Dalmacija, «les six homosexuelles auraient déclaré semble-t-il qu'elles ne reviendraient plus en vacances en Croatie». Elles risquent une amende pour «actes sexuels dévergondés». Têtu 06 09 06

Les gay croates dénoncent l'hostilité à l'égard de touristes gay étrangers
Des associations de défense des homosexuels croates ainsi qu'une agence de tourisme et des responsables locaux ont dénoncé mercredi l'homophobie manifestée ces derniers jours par certains médias croates à l'égard de touristes gay, notamment Français.
"Ces derniers jours, l'opinion publique a été témoin d'un sensationalisme jamais vu (...) quant aux vacances d'un groupe de touristes français", a affirmé un activiste local, Dorino Manzin, dans un communiqué de presse. "Il s'agit d'une homophobie évidente des rédactions" des quotidiens Vecernji List et de Slobodna Dalmacija, a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs jours, les deux journaux se sont attaqués à l'arrivée de groupes de touristes "homosexuels qui envahissent" l'île de Hvar, une destination très convoitée dans le centre du littoral croate.
Pour sa part, l'agence Croatie Tours qui a organisé le voyage d'une trentaine de touristes français à Hvar, a adressé une lettre ouverte au quotidien Slobodna Dalmacija pour dénoncer son "homophobie nuisible pour une société qui souhaite se présenter comme ouverte et tolérante". "Nous vous prions (...) de laisser nos clients se reposer en paix", écrit l'agence.
Le maire de Hvar, Pjerino Bebic, a lui aussi fustigé certains "articles de presse qui depuis des semaines tentent de provoquer des conflits entre les habitants de Hvar et des touristes" homosexuels.
Mis en ligne le 23/08/08 e-llico

Une agence de tourisme croate destinée aux gays et aux lesbiennes
«Gay Dubrovnik», c'est le nom de la première agence de tourisme destinée aux gays et aux lesbiennes en Croatie. À l'initiative de Ante Zivkovic et Kate Opalic, elle s'apprête à ouvrir en 2007 à Dubrovnik, ville gay-friendly située au sud de la côte adriatique. L'agence communiquera principalement par Internet. Il est peut-être question d'ouvrir aussi des clubs gay. « Nous sommes encore dans un processus de développement de notre offre, à la recherche de partenaires financiers, explique Kate Opalic à tetu.com . Mais nous ne sommes pas encore actifs, nous prévoyons de commencer notre activité à la fin de cette année, dès que nous aurons terminé les préparatifs. Il y a déjà des demandes, venant en particulier d'Europe. Notre agence sera aussi hétéro-friendly .» L'ouverture de cette agence représente une avancée relative étant donné la situation d'invisibilité des homos en Croatie. En effet, ce pays reste conservateur et nationaliste, et ces valeurs sont aussi partagées chez les jeunes. On constate un boom économique depuis quelques années maintenant grâce au tourisme, mais le quotidien des gay croates n'est toujours pas évident. « Ici, en Croatie, on commence à peine à respecter le droit des minorités ethniques, mais pas encore celui des homosexuels. L'égalité des droits est totalement absente des réflexions », avait ainsi expliqué Hrvoje Fucek, un membre de l'association LGBT Iskorak, à notre envoyée spéciale dans les Balkans ( lire Têtu n°112 ). « Les touristes gay étrangers devraient comprendre quelle est la réalité de nos vies ici, où il est impossible de se promener avec son copain », racontait Viktor Zahtila, membre de cette même association. Têtu 21 07 06

La gay pride de Zagreb réunit 200 manifestants sans incident
Plus de 200 gays et lesbiennes de Croatie ont marché, samedi, à Zagreb pour la cinquième gay pride organisée dans la capitale croate, un événement marqué par la participation, pour la première fois, des gays de Serbie, Bosnie, Monténégro et Slovénie. Réunis dans le parc de Zrinjevac, les manifestants, entourés par un nombre égal de policiers, ont marché dans les rues du centre-ville au son de tambours et de sifflets. Ils portaient des banderoles avec des messages tels que: «Les homosexuels et les lesbiennes contre les pédophiles» ou bien «J'aime qui je veux» . Au passage du cortège, certains badauds ont insulté les manifestants. Aucun incident notable n'a été cependant signalé. En Croatie, où l'Église catholique a qualifié l'homosexualité de «handicap» et de «perversion» , la première gay pride en 2002 s'était terminée par l'agression de dizaines de participants, et se déroule depuis sous haute surveillance. «Longue vie à la perversion» , était écrit sur une pancarte portée par les manifestants, visiblement une ironie à l'adresse des propos de l'Église. Par ailleurs, en Croatie – pays de 4,4 millions d'habitants à plus de 88% catholiques –, une loi sur l'union entre personnes de même sexe adoptée en juillet 2003 reconnaît uniquement le droit au «soutien mutuel» au sein du couple et le droit à la succession.Têtu 26 06 06

Coming-out massifs
A l'occasion de la journée nationale du coming-out, l'association L. G. B.T Croate Iskorak a fait publier dans les principaux quotidiens du pays, une liste de quelque 1200 prénoms de gays et de lesbiennes de Croatie, afin de lutter contre les préjugés de leurs compatriotes. Publiée sur une page entière, l'annonce, intitulée « nous ne voulons plus nous cacher », contient uniquement le prénom et l'âge de ces personnes, ainsi que la lettre « G » ou « L » caractérisant leur orientation sexuelle.

« La conscience qu'un proche peut être différent ne s'est pas développée en Croatie, et très peu de gens ont le courage d'exprimer ce qu'ils ressentent », écrit l'association dans un communiqué.
Les militants expliquent que la liste a été dressée à partir des inscriptions sur le site Internet de l'association. En février dernier, une liste circulant sur le Web qui outait 800 homosexuels en publiant leurs noms et numéros de téléphone avait semé la panique au sein de la communauté L. G. B. T. Têtu décembre 2005

Une proposition de partenariat discutée à l'Assemblée
La discussion parlementaire sur une proposition de loi relative au partenariat pour les couples du même sexe a suscité une vague de critiques parmi les députés croates. Vendredi 17 mars, de nombreux députés s'en sont en effet donné à cœur joie pour rappeler que les relations homosexuelles étaient selon eux, «contre nature » et surtout «contraires à Dieu». La proposition de loi sur le partenariat, défendue par deux députés de l'opposition, Ivo Banac et Sime
Lucin, propose un enregistrement des couples homosexuels qui leur donnerait les mêmes droits relatifs à la santé, la sécurité sociale, les impôts, aux pensions et à l'héritage, que ceux ouverts aux couples hétérosexuels. «L'univers entier est hétérosexuel, d'un atome à une mouche et à un éléphant », a ainsi déclaré Lucija Cikes, députée membre du parti majoritaire, l'union démocratique croate (HDZ). Le gouvernement a d'ailleurs invité à rejeter cette proposition de loi, qui de toute manière a peu de chance d'être adoptée par cette chambre majoritairement conservatrice. Les Croates «sont des catholiques, et, en tant que tels, contre les couples homosexuels », a renchéri Karmela Caparin, un autre député. Si à Zagreb, il est aujourd'hui plus facile de vivre son homosexualité, la Croatie , pays ultra catholique, reste très homophobe. Les violences, les intimidations sont courantes et même si le mouvement associatif est de plus en plus structuré et important, la vie d'un gay ou d'une lesbienne croate reste extrêmement difficile dès que l'on veut vivre ouvertement son homosexualité.

Les gays dénoncent des menaces du ministère de la Défense
L'organisation de défense des droits des gays croates, Iskorak, a indiqué samedi avoir demandé l'aide de l'Otan et de l'Union européenne après avoir reçu des courriels de menace en provenance du ministère croate de la Défense.
Iskorak proteste également contre le laxisme des autorités locales pour identifier les auteurs de ces courriels. Pour ces raisons, "nous avons demandé à l'Otan et à Bruxelles de nous apporter leur soutien", a indiqué dans un communiqué le président d'Iskorak, Dorino Manzin.
"Nous espérons que ces institutions vont condamner cet incident de même que l'enquête inefficace menée par la police croate", a-t-il ajouté.

La porte-parole de la police de Zagreb, Gordana Vulama, a confirmé samedi au quotidien Vecernji List, que les courriels de menace adressés à Dorino Manzin il y a une vingtaine de jours ont bien été envoyés à partir du serveur du ministère de la Défense.
Par ailleurs, Dorino Manzin a été cette semaine victime d'un nouvel acte d'homophobie, selon la presse nationale. Quatre jeunes hommes ont fait voler en éclats des fenêtres de sa maison et endommagé la façade à coups de briques, selon la même source.
La plupart des Croates, qui sont à 90% de confession catholique, sont hostiles à l'homosexualité.
Mis en ligne le 08/11/04 e-llico


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