Marche des fiertés 2006 et 2007
"L'homophobie est le moyen le plus simple et le plus sûr de disqualifier l'adversaire et c'est pourquoi elle trouve un terrain si favorable dans les milieux où la haine sociale, religieuse, raciste, xénophobe ou antisémite et déjà profondément enracinée. D'une certaine façon elle est l'étrange dénominateur commun des diverses rancoeurs, qu'elle permet de ressouder autour d'une même cause. "
Louis Georges Tin
Dernière modification le 4 juillet 07
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Marche des fiertés: près de 800.000 personnes ont défilé à Paris pour l'égalité
Quelque soit le point de vue, c'était gigantesque. 800.000 personnes, selon les organisateurs, et 600.000 personnes selon la police, qui n'a pas compté mais simplement estimé les manifestants (400.000 dans le cortège, 200.000 spectateurs) venus défilé samedi 24 juin à Paris à l'occasion de la Marche des fiertés LGBT. C'est en tout cas davantage que l'an dernier, alors que la Gay pride prenait cette année une tournure plus politique que jamais: « Pour l'égalité en 2007 » clamaient les manifestants, à quelques mois de la présidentielle. De nombreux élus de gauche étaient présents, parmi lesquels le numéro un du PS, François Hollande, venu réaffirmer que l'ouverture du mariage aux homosexuels était « un engagement du PS » et sera « demain une loi » si la gauche accède au pouvoir en 2007. Les socialistes Bertrand Delanoë, Dominique Strauss-Kahn, les Verts Dominique Voynet et Yves Cochet étaient là, mais pas Ségolène Royal. « Je suis content que les socialistes aient enfin surmonté certaines réticences. Si demain la droite se rallie, je ne m'en plaindrai pas », a assuré Jack Lang. Jean-Luc Romero était le seul élu de droite alors que l'Inter-LGBT, qui organisait la Marche , a réagi à la «réflexion» lancée par Nicolas Sarkozy sur le mariage et l'adoption: «au lieu de réfléchir tout haut» , le président de l'UMP serait mieux inspiré de fournir des «réponses» , a déclaré son porte-parole Alain Piriou, qui craint une «stratégie de contournement» . Parmi les chars les plus applaudis samedi: les mariées et mariés de l'association David et Jonathan (photo) et la banderole «Sida: j'irai danser quand même» d'Act Up-Paris – un immense rainbow flag endeuillé noir et rose, de 45 mètres de long. Trois minutes de silence ont été respectées à 16 heures, «pour ne pas oublier le sida» . Le défilé s'est terminé comme chaque année par une immense discothèque, place de la Bastille , rappelant qu'au-delà des revendications politiques, la Marche est aussi une fête et une occasion d'afficher notre fierté. Pour la deuxième année, une Marche des tordues plus radicale a pris le relais: 300 personnes ont marché jusqu'à Ménilmontant, revendiquant d'être «les forces du désordre» dans une société «hétéropatriarcale et réglée par les normes de genre». Tetu 26 06 06800.000 manifestants à la Marche des Fiertés LGBT
Ils étaient 800.000 personnes selon les organisateurs, 600.000 selon la Préfecture de Police citée par l'AFP, à participer à la Marche des Fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans le 24 juin à Paris. Nul besoin de rentrer dans la traditionnelle querelle des chiffres, il est indéniable que cette nouvelle édition de la gaypride a battu un nouveau record de participation en 2006.Le monde politique a, lui aussi, répondu présent en masse. En tête de la manifestation, pour porter la banderole rappelant la revendication "Pour l'égalité en 2007", les partis politiques avaient délégué leurs hauts responsables : François Hollande, le Premier secrétaire socialiste, Yann Wehrling, secrétaire national des Verts, Jean-Luc Roméro, président d'Aujourd'hui Autrement... Plus loin, Dominique Voynet et Yves Cochet, le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë, Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn, Patrick Bloche...
A noter également la présence du président de la Ligue des Droits de l'Homme, Jean-Pierre Dubois, et de Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP - le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples - Mouloud Aounit.
Le cortège toujours très haut en couleurs, composé de nombreux chars d'associations et d'organisations professionnelles a défilé entre Montparnasse et la place de la Bastille , où il s'est disloqué au son d'un concert organisé par Radio FG.
Alain Piriou, porte-parole de l'Inter-LGBT: «Ségolène Royal a compris nos arguments»
À deux jours de la Marche des fiertés parisienne, Alain Piriou, porte-parole de l'Inter-LGBT, réagit à l'interview de Ségolène Royal parue dans «Têtu» et évoque ses rencontres avec les leaders des partis politiques.
La Marche des fiertés aura lieu samedi 24 juin à Paris, alors que la société a beaucoup évolué sur ces questions récemment, comme le démontre le sondage du numéro d'été de Têtu. La gay pride a-t-elle encore un sens aujourd'hui? Hors contexte politique, la Marche garde une fonction de visibilité: on s'affiche pour montrer une certaine solidarité, y compris envers les pays étrangers, et partager un moment de fête, de convivialité. C'est important pour les jeunes qui viennent pour la première fois qu'ils se disent «ça y est», pour enfin s'assumer. Et aussi pour ceux qui n'y sont pas et qui se sentent seuls: ils verront qu'avec 500.000 personnes dans la rue, il y a plein de gens comme eux. C'est le point commun de toutes les marches du monde, des 3 millions de personnes à São Paulo aux 6.000 de Lyon. Et aussi, politiquement, le moment est crucial à l'approche de la présidentielle, d'où notre choix du slogan «Pour l'égalité en 2007». S'il faut aller à une marche, c'est bien à celle de cette année. D'ailleurs, nous avons encore besoin de bénévoles, et j'appelle un maximum de personnes à contacter l' Inter-LGBT pour se porter volontaire.
Quelle est votre réaction à l'interview de Ségolène Royal parue dans le dernier numéro de Têtu ? Visiblement, elle a progressé et a compris nos arguments. Il faut la lire plusieurs fois pour se rendre compte que finalement, c'est bon: elle regrette d'avoir parlé simplement d' «union», car ce ne serait pas reconnaître l'égalité des droits. Elle a compris qu'elle n'avait pas d'autre choix que de nous promettre le mariage. C'est l'acceptation d'un rapport de force qui ne lui est pas favorable sur cette question. S'enfermer dans sa position sur l'union, c'était aller au clash avec les associations LGBT. Il fallait qu'elle effectue ce virage. Cela prouve qu'on n'a pas eu tort de marteler notre demande de clarification de sa part, même si cela a fait grincer des dents certains éléphants du Parti socialiste. Mais elle prend hélas encore beaucoup de précautions. Un peu plus de détermination serait la bienvenue, surtout lorsqu'elle se retrouvera lors de débats face à des gens très opposés au mariage. Elle parle d'ailleurs encore d'institution «bourgeoise», et sur ce point, il faut qu'elle fasse attention si elle veut être présidente de la République , car 25 millions de Français sont concernés! Je regrette enfin que la question de la procréation médicalement assistée n'ait pas été abordée.
Dans le même temps, Nicolas Sarkozy a annulé le rendez-vous qu'il vous avait promis. Pour quelle raison, selon vous? Je suis très en colère! Le rendez-vous vient d'être annulé la veille du jour prévu, sans motif, sans être reporté. Avec lui, on aurait dû parler mariage, parentalité, discriminations à l'école, situation des transsexuels. Il ne pouvait pas y avoir de pire message à trois jours de la Marche : l'égalité des droits et la lutte contre les discriminations ne semblent définitivement pas faire partie de ses priorités. À l'inverse, il préfère laisser vociférer les éléments les plus radicaux de ses troupes, qui, eux, ne contournent pas le sujet, bien au contraire!
Et les autres partis que vous avez rencontrés cette semaine? Il y a accord sur l'essentiel avec le parti communiste et le Parti radical de gauche. Concernant l'Union pour la démocratie française, des progrès sont faits, mais lors de notre entretien, François Bayrou s'est dit opposé à une ouverture du mariage et de l'adoption aux couples du même sexe, et préfère une solution comme une union civile devant le maire. Ce serait certes un progrès, mais c'est encore trop ghettoïsant, et, à ce stade du débat, en 2006, c'est une proposition qui arrive trop tard. Nous voulons l'égalité la plus totale. Têtu 26 06 06
Le mariage et les socialistes vedettes de la Marche des fiertés
Une participation énorme avec 800 000 personnes et la mobilisation politique des socialistes ont marqué la marche 2006 centrée sur l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples homosexuels.Cette année, à dix mois de l'élection présidentielle, l'Interassociative LGBT avait adopté un mot d'ordre très politique "Pour l'égalité en 2007", en revendiquant notamment l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe. Et ce thème a bel et bien dominé la manifestation avec une mobilisation exceptionnelle de la foule et une participation remarquable des socialistes à la marche.
Beaucoup de jeunes, garçons et filles, en particulier des banlieues, ont participé à la fête et ont partagé un mot d'ordre qui mettait en avant l'égalité.
La préfecture de police de Paris s'est refusée à estimer le nombre de manifestants, en expliquant qu'il s'agissait d'"une manifestation festive et non pas revendicative", mais selon les organisateurs, les manifestants étaient "au moins 800.000", soit 100.000 de plus qu'en 2005.
Pour l'Inter-LGBT, organisatrice de la manifestation, "cette Marche a démontré à tous les partis que la campagne électorale qui s'ouvre ne pourra contourner la question de la lutte contre toutes les discriminations et pour l'égalité des droits. Ainsi les promesses énoncées aujourd'hui à gauche devront être tenues dès les premières semaines de la législature, en cas de victoire. Quant à la droite, si elle persiste à ignorer la mobilisation record de ce samedi et à refuser le dialogue, l'Inter-LGBT ne s'interdit aucune question, y compris celle des conséquences à en tirer au moment du scrutin".
Comme à chaque édition précédant une échéance électorale importante, les personnalités politiques étaient nombreuses à participer à la marche. Dans le carré de tête, les socialistes Bertrand Delanoë, Jack Lang et Dominique Strauss-Kahn côtoyaient les Verts Yves Cochet ou Dominique Voynet. François Hollande, numéro un du PS, est venu réaffirmer que l'ouverture du mariage aux homosexuels est "un engagement du PS" et sera "demain une loi", si gauche accède au pouvoir en 2007 : une première pour le parti qui assume manifestement cette mesure de son projet pour l'alternance. "Dans notre projet, figure le droit au mariage pour les couples homosexuels, comme pour les couples hétérosexuels. Notre candidat portera, au milieu de beaucoup d'autres propositions, cette orientation", a déclaré François Hollande à la presse.
Interrogé sur le ralliement très récent de Ségolène Royal (absente de la marche) à ces idées, François Hollande a expliqué: "il y a des positions individuelles qui sont respectables, moi je ne suis pas là pour faire la police des convictions, mais pour que le parti adopte très majoritairement une position qui devient celle de tous, et ensuite qui devient, si nous sommes en capacité d'agir, une loi de la République ".
A côté d'une mobilisation exceptionnelle à gauche, la présence de Gay Lib, mouvement associé à l'UMP, avec son char sans la moindre personnalité politique nationale faisait pâle figure. Jean-Luc Romero avait beau tenter de défendre le "signe positif " envoyé par Nicolas Sarkozy (la mission de réflexion sur le mariage homosexuel confiée à Luc Ferry, ndlr), le contraste était saisissant.
Sida : Act Up et Aides s'alarment de la reprise des contaminations
Act Up a "endeuillé" son drapeau arc-en-ciel, lors de la Marche des fiertés afin de symboliser "la reprise des contaminations" au virus du sida parmi les homosexuels, qui ne se protègent pas assez.
Le président de Aides a interpellé la foule d'un ton grave : "Il y a 10 % de personnes séropositives dans le milieu gay, c'est beaucoup trop important", a lancé Christian Saout. "Portez le message au sein des associations et dans vos échanges sexuels : il faut continuer à se protéger", a-t-il poursuivi.
A 16H00, des dizaines de milliers de manifestants ont respecté trois minutes de silence "pour inciter chacun(e) à réfléchir à son comportement, tant vis-à-vis de l'autre que dans sa propre sexualité". Il s'agissait de "mettre l'accent sur la dégradation catastrophique des comportements préventifs observée depuis plusieurs années chez les gays", selon la plate-forme interassociative de prévention". Mis en ligne le 26/06/06 e-llicoGay Lib' pour l'Union
Courageux et volontaire, Gay Lib', mouvement associé à l'UMP, n'était pas tout à fait à la fête à la Marche. Certes , pour la première fois, l'UMP a payé un beau char. Certes, les Jeunes Populaires (les jeunes militants de l'UMP) et les Jeunes Actifs (mouvement associé à l'UMP des 30-45 ans) ont, avec le soutien de Nicolas Sarkozy, participé pour la première fois au défilé. Mais ces gestes ont eu du mal à dissimuler le sentiment de malaise qu'a provoqué l'attitude un peu méprisante du président de l'UMP à l'égard du mouvement LGBT.
"Nicolas Sarkozy n'a pas reçu l'inter-LGBT (le rendez-vous de Gay Lib' ayant aussi été annulé) parce qu'il ne souhaitait pas se faire piéger, explique Stéphane Dassé, président de Gay Lib'. Il aurait écouté les associations sans s'engager. L'Inter-LGBT aurait dit "Voyez, il n'a rien à nous dire." Il aurait parlé de ses propositions. L'Inter-LGBT aurait dit que ce n'était pas bien. Notre mouvement parle avec lui, travaille avec lui. Son souci est de trouver les moyens pour que le plus grand nombre de parlementaires le suivent sur ce sujet. Je ne pense pas que cette reconnaissance du couple de même sexe soit pour lui une "variable d'ajustement". C'est vrai que nous sommes satisfaits de la mission Ferry. Son but est de faire oublier le rapport de Valérie Pécresse suite à la mission famille pour regarder ces questions en étant plus en phase avec la société. Notre travail au sein de l'UMP n'est pas facile, on préférerait être davantage encouragés que critiqués."
Lors de la marche, Gay Lib' a clairement fait état de sa nouvelle stratégie. Outre la création du statut de beau parent, l'ouverture de l'adoption et de la PMA aux couples homos, elle ne consiste plus à demander l'ouverture du mariage aux couples de même sexe mais la mise en place d'une "vraie union civile dont les droits et devoirs seraient similaires au mariage civil". C'est la piste qui a été proposée à Nicolas Sarkozy, celle dont Gay Lib' espère qu'en ne portant pas le nom de mariage, elle pourrait être reprise par le candidat Sarkozy lors de sa campagne présidentielle et plus facilement vendue à ses troupes comme aux Français. Cette stratégie est aussi défendue par François Bayrou, président de l'UDF. On devrait en savoir plus lors de la convention famille de l'UMP prévue en septembre. E-llico 28 06 06Ils ont dit
Bruno Julliard, président de l'UNEF, un des leaders du mouvement contre le CPE.
"Je viens chaque année à la Marche des Fiertés. L'UNEF appelle chaque année à participer à la Marche parce que nous considérons que c'est un combat juste de lutter pour l'égalité des droits et contre les discriminations. Il y a des liens qui se créent entre certains mouvements sociaux, comme la lutte contre le CPE, la marche aujourd'hui, sur des objectifs de recherche perpétuelle d'égalité, ce qui constitue l'idéal de société que bon nombre d'entre nous partagent. Je suis extrêmement favorable à l'égalité des droits. J'espère que les échéances électorales de 2007 permettront à droite comme à gauche, même si actuellement l'engagement est bien plus fort à gauche, qu'on franchisse une étape décisive vers l'égalité des droits".Mouloud Aounit, président du MRAP
"Concernant les promesses du PS sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, il faut être clair : tous les acquis en termes d'engagements par rapport aux politiques se mesurent à l'aune du rapport de force que vous êtes capables de créer. J'ai déjà vu dans le passé des promesses formulées à la veille d'une échéance électorale qui restaient lettres mortes une fois les gens au pouvoir. Le rôle des politiques ne consiste pas à être présents lorsqu'il y a une foule derrière mais d'assumer les engagements lorsqu'ils sont au pouvoir. Sur ces questions, rien n'est durablement acquis. Aussi, je dis aux manifestants, maintenez la pression !" 28 06 06 e-llicoLe moins que l'on puisse dire, c'est que la droite a raté en beauté le coche de cette marche 2006. Entre les petites phrases assassines de Roselyne Bachelot vilipendant Ségolène Royal qui succomberait à la "dictature de l'opinion publique" parce qu'elle est pour le mariage homo, le dépôt d'une proposition de loi superficielle et inadaptée de Valérie Précresse, députée UMP et rapporteure de la mission famille de l'Assemblée Nationale, sur la "délégation de responsabilité parentale", l'annulation pure et simple des rendez-vous de Nicolas Sarkozy avec les associations LGBT, et, in fine, l'improbable mission de réflexion confiée à Luc Ferry (le parangon du philosophe conservateur) par le président de l'UMP, on n'a pas assisté à un coup de frein du parti majoritaire sur les questions LGBT mais bel et bien à une sortie de route.
"Ce qui s'est passé cette dernière semaine avec l'UMP est un peu minable, tranche Alain Piriou de l'Inter-LGBT. La proposition de Valérie Pécresse est très en deça de nos revendications. Ça ne mérite même pas une loi. Quant à Nicolas Sarkozy, sous la pression de la presse suite à l'annulation de notre rendez-vous, il a repris une vieille recette déjà utilisée par Raffarin en faisant appel à Luc Ferry pour une mission de réflexion. La ficelle est énorme, mais elle constitue aussi un net désaveu des conclusions du rapport de Valérie Pécresse qui refusait toute reconnaissance du couple homo au-delà du PaCS. On ne va pas se satisfaire de ça, de ce refus du dialogue. C'est bien beau d'avoir toujours le mot rupture à la bouche, de scander à longueur de journée qu'on veut briser les tabous… Il faut aussi le faire."
Mais cette stratégie de l'UMP, qui laisse perplexe, a ses explications. Il était difficile pour Nicolas Sarkozy, en lutte directe avec Ségolène Royal, d'être à la ramasse avec des propositions très en dessous des engagements socialistes. Paradoxe, il lui était impossible aussi de s'opposer frontalement à son parti, très opposé aux revendications LGBT comme en atteste l'Entente parlementaire, en s'engageant en faveur du mariage. Enfin, la difficulté ne tient-elle pas, comme l'avançait le "Figaro" (1), au fait que le président de l'UMP estime que le mariage homosexuel est un élément de "décoration intérieure" de son projet présidentiel. En gros, une variable d'ajustement dont on modifie la teneur en fonction du moment. e-llico 28 06 06Marche 2006 : ils y étaient
Cette année, la Marche des Fiertés a accueilli de très nombreuses personnalités politiques. Record pour le PS avec la participation de François Hollande, le premier secrétaire déjà venu une fois en 1997 pour le PaCS, des candidats à l'investiture pour la présidentielle Jack Lang et Dominique Strauss-Kahn, du président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon, de parlementaires Patrick Bloche, Danielle Hoffman-Rispal (députée du XIe arrondissement), Annick Lepetit (députée du XVIIIe arrondissement), Catherine Tasca (sénatrice), du maire de Paris, Bertrand Delanoë qui, une fois n'est pas coutume, n'a pas assisté à l'ensemble de la Marche , de Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, des élus régionaux comme Marie-Pierre de la Gontrie , Michèle Sabban, Philippe Ducloux, Alain-Pierre Reynaud, de la maire du IV Dominique Bertinotti, et du président du MJS Razzye Hammadi. Pourtant annoncé par les organisateurs, Arnaud Montebourg n'a pas fait le déplacement.
Du côté des Verts, la participation était forte comme en 2005. Yann Wehrling, secrétaire national du parti, était présent tout comme les deux candidats encore en lice pour défendre les couleurs du parti à la présidentielle : la sénatrice Dominique Voynet et le député Yves Cochet. Présent aussi Denis Baupin, adjoint Verts de Bertrand Delanoë Francine Bavay, vice-présidente de la région IDF, Jacques Boutault, maire pro gay du IIe arrondissement à Paris et Sergio Coronado, porte-parole du parti.
A gauche toujours, c'est le conseiller régional Ile-de-France Eddie Aït qui représentait le PRG. Côté PC, c'est la sénatrice de Paris Nicole Borvo, le vice-président de la région IDF Francis Parny, Patrice Bessac, conseiller régional et Richard Sanchez, membre du Conseil national du PCF en charge de la lutte contre les discriminations.
Les syndicats de gauche et les associations étudiantes et lycéennes ont activement participé à cette marche qui a vu, notamment, la participation dans le carré de tête de la marche de Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU et de Bruno Julliard, président de l'UNEF. Le MRAP était représenté par son secrétaire général Mouloud Aounit et la Ligue des Droits de l'Homme par son président Jean-Pierre Dubois
A droite, seul Jean-Luc Romero, conseiller régional UMP, était présent.
En dehors des politiques, on a pu noter la présence de la chanteuse Marianne James, du journaliste Henry Chapier ou du militant gay russe Nikolaï Alekseev. E-llico 28 06 06
Marche 2006 : les mariés étaient en rose
800 000 manifestants pour une marche très politique autour du mariage gay et une visibilité socialiste inédite et assumée : pas de doute, 2007 était dans toutes les têtes ce 24 juin.
Sa longue robe crème tombe au sol, sa culotte suit. Monica brandit le rainbow flag puis elle marche, seins nus, son sexe d'homme entre les cuisses. Les badauds se précipitent, les photographes se ruent, des rires fusent. Certains lèvent les yeux au ciel. "Elle est belle la Marianne cette année !" lance un journaliste goguenard. Pourtant, derrière l'apparence de la provocation gratuite, comment ne pas voir la douleur de Monica, trans à qui on a refusé le mariage avec sa compagne Camille parce qu'elle est une femme avec une carte d'identité d'homme. Pas femme pour les uns, pas homme pour les autres, personne pour beaucoup. C'est ce qu'elle dit. C'est ce qu'elle dénonce pour peu qu'on lui demande, au lieu de rire à ses dépens.
Derrière elle, les politiques qui s'assemblent dans le carré de tête de la Marche n'ont rien vu ou rien voulu voir. Ils ne poseront pas avec Monica pour la photo. La question trans n'est pas la priorité du jour. Aujourd'hui, c'est la fête au mariage pour les homos et aux avancées pour l'homoparentalité que le PS s'engagent à réaliser. Si tout va bien… pour lui en 2007. Jack Lang est là. "Comme toujours depuis 1982" aime-t-il à souligner. Il est satisfait des propositions du PS qu'il faudra "mettre en place assez rapidement parce qu'elles sont emblématiques d'un vrai changement." D'autres camarades socialistes le rejoignent peu à peu comme Bertrand Delanoë, Dominique Strauss-Kahn et puis d'autres encore dans une cohue indescriptible.Finalement arrive François Hollande, premier secrétaire du PS, qui n'avait pas marché depuis 1997.
Lui aussi est satisfait de l'engagement du PS et des propositions de loi socialistes sur le mariage et l'adoption déposées deux jours avant la marche. "Nous avons pensé qu'il était aujourd'hui possible d'admettre le mariage pour les couples homosexuels au même titre que les couples hétérosexuels. Nous avons respecté les convictions de chacun. L'engagement que je prends au nom du Parti Socialiste avec ma présence ici, c'est de faire en sorte, maintenant que les Français et les Françaises connaissent nos propositions, que lorsqu'ils voteront [en 2007] ils prennent conscience que nous irons jusqu'au bout. Cet engagement est pris et sera tenu."
Pour tenter de limiter l'OPA socialiste sur la marche 2006, les Verts sont venus en nombre eux aussi pour rappeler que l'avancée du PS doit beaucoup à leur courage politique. "Je me sens moins seul, cette année derrière la banderole de tête, s'amuse Yann Wehrling, secrétaire national des Verts. Je me félicite de la prise de position du PS qui, enfin, reprend à son compte un certain nombre de revendications des associations LGBT. Je note quand même que si Noël Mamère n'avait pas procédé au mariage de Bègles, les choses auraient moins bougé dans la société française."
La bonne humeur est présente à gauche. A droite, c'était moins ça. Entre grise mine et tétanie, on craint même une récupération des homos par la gauche… Amusant ! Le décalage d'engagement entre les deux fronts politiques est d'autant plus grand que cette année encore avec près de 800 000 marcheurs, la Marche est un très grand succès. Un grand succès populaire qui ne se dément pas mais s'exprime dans un cortège un peu sage tout de même. Beaucoup de jeunes pas forcément gays et lesbiennes sont venus sans doute pour la fête, sans doute pour la tolérance, mais assurément sans crainte d'être catalogués comme homos. Un bon signe sans doute, mais aussi la confirmation qu'une page se tourne inexorablement. La sexualité (où sont les cuirs ?), la contestation (où sont les cris ?), la provocation (où sont les culs ?) sont moins de mise dans la marche d'aujourd'hui. Une jeune fille surgit avec sa pancarte. "Je suis lesbienne et je m'en bats les couilles"… Un signe d'espoir ? Têtu 28 06 06Tombés quelques jours avant la Marche , les derniers chiffres de l'InVS qui indiquent que les prises de risques chez les gays ne diminuent pas, ont donné le ton de la participation des associations de lutte contre le sida : la gravité. Act Up a "endeuillé" son drapeau arc-en-ciel. Le président de Aides Christian Saout a interpellé les manifestants avant le démarrage du défilé : "Il y a 10 % de personnes séropositives dans le milieu gay, c'est beaucoup trop important (…) Portez le message au sein des associations et dans vos échanges sexuels : il faut continuer à se protéger." Aides a profité de la Marche pour lancer sa toute nouvelle campagne "Séro-conversons !" qui rappelle que "La prévention, ça se joue au moins à deux, au moins…" Une ligne téléphonique (01 53 27 63 00) a été mise en place ainsi qu'un service sur le site Internet (www.aides.org) de l'association.
Warning a profité de la Marche pour sensibiliser les gays et les lesbiennes aux questions de santé avec un flyer intitulé "T'en parles à ton médecin". A 16 heures, quelques sirènes et cornes de brume ont hurlé… puis un long silence de trois minutes s'est imposé. Un hommage aux victimes, une interpellation sur la situation d'aujourd'hui… Une prise de conscience peut-être.
Gay Pride 2006 La marche de Paris : le reportage photo
Avec 800.000 personnes comment cela fonctionne et comment est-ce la première manifestation politique française sans aucun incident.
C'est le résultat d'un travail d'une année du conseil des associations, de la commission marche et de la commission inter associative. Un conseil d'association des commissions de bénévoles qui se réunissent chaque mois pour faire avancer chaque points :
le slogan,
le parcours,
l'arrivée,
les relations avec la préfecture,
la mobilisation des bénévoles pour assurer la sécurité, la gestion de l'octroi,
la mise en place du carré de tête,
les prises de paroles,
l'inscriptions des associations et des commerces,
toute la logistique,
Mais la marche c'est aussi toute une matinée de préparation pour des chars mégalomaniaques jusqu'au plus modestes.
C'est vers 13 heures que le char de l'inter-lgbt s'ébranla vers la place montparnasse.
Les Mélo'Men et les Gais Musette chantaient et dansaient pour le plaisir de tous.
Vers 13 heures vinrent les prises de paroles. initiées par Alain Piriou porte parole de l'inter lgbt qui rappela les nécessités de la vie dans la république française et entre autre l'égalité.
Les prises de paroles sont réservées aux associations qui soutiennent le slogan de l'inter-lgbt. Nous entendrons ainsi :
Hugues Drapier et Edouard de l'Ardhis,
Hélène Boulanger de la coordination lesbienne française
Franck Tangui de l'APGL, plaide pour l'adoption et bien sur le mariage,
Christian Saoult d'AIDES, nous rappelle que 10% des homosexuels sont séropositif et que le taux de séroconversion est inflationiste.
Jean Pierre Dubois de la Ligue des Droits de l'Homme, est un fidèle de la marche et le restera tant que les droits fondamentaux ne seront pas respectés.
Stéphane Corbin de l'Interpride, nous annonce que nous sommes le pays européen qui marche le plus.
Bien sûr, comme chaque année toutes les interventions ont été traduites en langage des signes.
Enfin le carré de tête se met en place. Un vrai travail de stratégie politique et de gros bras.
Mais cette année une meute de journaliste et de photographe mis une pression très forte sur la sécurité. Une véritable émeute pris forme car les entrées étaient comptées. Des mouvements de foules s'en suivirent et je fus pratiquement piétiné. Il s'en fallut de peu, un mouvement du service d'ordre pour me rattraper. C'est la première année qu'une telle pression existe. Des nom d'oiseaux furent échangés malheureusement.
Jack Lang, sagement, se tint à l'écart et trouva dans la foule sa popularité légendaire.
Les motards se mirent en place pour ouvrir la marche, les moteurs ronflèrent.
Il fallut attendre trois quart d'heure avant de pouvoir entrer dans le carré de tête, et encore, en usant de complicité.
François Hollande était déjà parti, un vrai papillon. Mais il avait eu le temps de déclarer à TF1 que "le mariage gay serait une loi si la gauche revenait au pouvoir".
Il restait Dominique
Strauss Kahn, Romero n'était plus visible non plus
et Dominique Voynet, des Verts
Après l'émeute, la marche pu démarrer.
On pouvait y voir :l'ASB l'association du syndrome de Benjamin qui aide les trans.
Et tout cela pour s'entendre dire par la préfecture de paris qu'aucun comptage ne sera fait car la manifestation n'est pas politique. Jamais le carré de tête ne fut aussi plein de personnalités.
L'autre cercle, auteur
d'un rapport sur les
droits des LGBT
dans le monde du travailDes étudiants assez
directs qui s'engagent
pour le safersexeles théâtreux de cour et jardin
le parti communiste
français
le Long Yang Club qui fut le char le plus populaire de la marche
beaucoup de femmes étaient présentes
beaucoup de musique
vivante, ici les
percussionistes du PASTT,
Act-up cette année s'est illustré par sa sobriété, pas de char
seulement un grand voile de cinquante mètres de long et un
slogan typiquement act-upien : "sida j'irai danser quand même".les Arméniens et les Libanais de France
quelques char un peu trash "tolérance on se la fout dans le cul",
Beaucoup de chars de d'étudiants de grandes écoles, dont certains très engagés dans la prévention comme le LMDE.
Bruno Julliard (UNEF)
Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair
Alain Piriou (Inter-LGBT) et Jack Lang
Jean-Paul Huchon et Dominique Voynet
Le Flag
Lesbian & Gay Pride de Marseille
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Marseille : des milliers de personnes défilent pour la Gay Pride
Plusieurs milliers de personnes -8.000 selon les organisateurs- ont défilé samedi à Marseille à l'occasion de la 13e marche des fiertés gay et lesbienne
Les participants ont parcouru plusieurs artères du centre-ville jusqu'au Vieux-Port en réclamant "égalité et respect" pour tous.
Le thème retenu pour la marche était l'égalité des droits. "Nous défilons pour obtenir des engagements forts dans les programmes des candidats (à la présidentielle) pour obtenir l'égalité: mariage, homoparentalité, adoption", a expliqué Jean-Marc Astor, président de la lesbian and gay pride de Marseille.
A l'issue de la marche, plusieurs associations ont organisé une cérémonie devant le monument de la déportation en souvenir des déportés et internés homosexuels européens lors de la Seconde guerre mondiale. e-llico 04 07 06