Milieu scolaire et universitaire
formation des apprentis, foyers des jeunes travailleurs,
éducation populaire

"Ce n'est pas le départ de deux garçons pour aller coucher dans le même lit qui est insupportable,
mais c'est leur réveil heureux" Michel Foucault

Dernière modification le 12 décembre 06

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Voir page enseignants : enquête dans 2 classes de 6 ème

Dans certaines universités les sites pornos homosexuels sont bloqués, ce que l'on peut admettre, mais les sites pornos hétérosexuels ne le sont pas !
nous souhaitons recevoir plus de détails, afin de voir auprès de SOS-homophobie et éventuellement de la Halde ce que nous pouvons faire.

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«Beaucoup de jeunes assument leur homosexualité en entrant à la fac.»
Bruno Julliard, président du principal syndicat étudiant, l'UNEF, avait mené la campagne contre le contrat première embauche. Actuellement en master de Droit à l'université de Lyon-II, il répond à «Têtu» à l'occasion de la rentrée universitaire.
Selon vous, la vie étudiante tolère-t-elle bien les homos? L'acceptation des gays et des lesbiennes à l'université a suivi l'évolution favorable de la société en général. Mais il reste énormément de travail à accomplir car il y a encore trop de moments où ils subissent des discriminations. C'est le cas des bizutages, qui subsistent malgré leur interdiction par la loi. Il n'y fait pas bon d'assumer son homosexualité. Il y a aussi de nombreuses inscriptions violemment homophobes sur les murs des facs, et des affiches d'invitation à des soirées très beauf – je pense à un flyer pour une soirée de médecine montrant deux mecs, au-dessus de la phrase «Ne vous inquiétez pas, il y aura aussi des filles» . Il faut une réelle politique d'éducation à la santé, ainsi que de l'écoute, de l'accompagnement pour les jeunes mal dans leur peau, et pas seulement dans les infirmeries. Je regrette aussi qu'il n'y ait aucune étude claire en France sur l'homophobie en milieu scolaire. Le gouvernement doit en financer, car pour l'instant, on ne peut se baser que sur des analyses belges ou canadiennes.
Comment les gays et lesbiennes s'impliquent-ils à l'université? L'entrée à l'université est souvent le moment, pour des jeunes gays et lesbiennes, de s'émanciper de ses parents, d'accéder à l'autonomie et de s'assumer enfin tels qu'ils sont. D'où la vitalité des associations homo dans les facs, à laquelle on veille, avec l'UNEF, en s'assurant qu'elles ont les locaux et les crédits nécessaires. Mais la France reste en retard sur les autres pays, sur ce domaine comme sur celui de la vie étudiante en général. Encore tout récemment, le milieu étudiant était très conservateur, y compris l'UNEF qui ne soutient le mariage des homosexuels que depuis 2002. Comme tous les syndicats, il a eu du mal à intégrer des «luttes transversales», plus sociétales, telles que l'égalité hommes/femmes ou homos/hétéros, qui ne sont pas héritées de la lutte des classes. Il a fallu mener une campagne interne pour faire évoluer les mentalités.
Avez-vous personnellement pris part à cette bataille? J'ai participé à cette évolution dès le début de mon engagement, la lutte pour l'égalité est un moteur fondamental de mon engagement. J'ai représenté l'UNEF à plusieurs réunions du collectif HomoÉdu, sur les questions d'homosexualité et d'homophobie à l'école, et je participe chaque année à la gay pride avec le syndicat. Au final, pour moi, les revendications pour la défense des droits s'intègrent dans un projet de société républicain. De la même façon, je souhaite que l'engagement militant des étudiants ne soit pas différent, qu'ils soient homos ou hétéros. Même s'ils conservent une sensibilité particulière due à leur histoire personnelle d'acceptation de leur homosexualité, je ne voudrais pas que les homos s'affichent seulement en tant que tels. Je me méfie du communautarisme qui marquerait chacun de sa «différence» alors que la lutte pour l'égalité touche l'ensemble de notre société. Têtu 25 10 06

26 % des élèves trouveraient acceptable d'insulter des homosexuels, mais que fait l'éducation nationale ?
D'après têtu : Les élèves de 2005 sont plus tolérants que ceux de 1994
Les élèves se déclarent plus tolérants et plus solidaires que ceux de 1994, rejettent davantage la discrimination, selon une étude de l'Éducation nationale réalisée en 2005 et publiée sur le site du ministère. Les écoliers se disaient tolérants à 82% en 2005 (+2,8 en 1994) et solidaires à 67,1% (+6,7%). Ces chiffres sont respectivement de 85,5% (-0,7%) et 73,4% (+1,5%) chez les collégiens, selon l'étude publiée en août et réalisée auprès d'élèves de CM2 et de 3ème. Dans le domaine de la tolérance, 73,3% des collégiens interrogés ont jugé «inacceptable» d'insulter des homosexuels. Pour cette étude de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), 15.346 écoliers de CM2 ont répondu à 89 questions et 14.918 collégiens de 3ème à 131 en mai et juin 2005. Les élèves fréquentaient des établissements publics et privés sous contrat. Une étude similaire avait eu lieu en 1994. Têtu

Homophobie au Cours La Fayette : la région Ile-de-France saisie du cas de Martin
Suite aux informations publiées hier par E-llico.com sur les difficultés rencontrées par Martin, jeune lycéen parisien victime d'homophobie, qui ne dispose pas de lycée pour la prochaine rentrée scolaire, le président de région, Jean-paul Huchon, a été saisi du dossier par Eddie Aît responsables des questions LGBT au PRG.
Eddie Aît, le très réactif secrétaire national du PRG aux questions LGBT a écrit hier à Jean-Paul Huchon, le président du Conseil Régional d'Ile-de-France, pour le saisir du cas de Martin Barachin. Il attire son attention sur l'urgence de la situation au regard de la proximité de la rentrée scolaire. "Il me paraît utile que nous puissions saisir le Rectorat de Paris afin d'obtenir de plus amples informations et permettre à Martin Barachin d'exercer une scolarité à laquelle il est en droit de prétendre, et ce dans des conditions dignes de l'école républicaine" écrit Eddie Aît.
Victime d'homophobie de la part d'autres élèves de son lycée privé parisien, le Cours La Fayette et de la passivité de l'équipe éducative et administrative de l'établissement face à cette situation, Martin a raté son année scolaire et se trouve menacé de tripler sa classe de seconde.
Dans son courrier à Jean-Paul Huchon, Eddie Aît suggère, sur la base de ce cas, la mise en place d'actions efficaces de lutte contre l'homophobie à l'école : "Au regard d'une telle situation, il me paraît urgent d'instaurer, à l'échelle de chaque région - les Régions ont la compétence des lycées - un plan régional de lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle, de mettre en œuvre une journée régionale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la lesbophobie, et de faciliter l'accès des lycées aux associations LGBT et de prévention".
Signalons que quand les faits ont été rendus publics, à la fin de l'année scolaire passée, Bertrand Delanoë a adressé une lettre au Recteur de l'Académie de Paris, référent local du Ministère de l'Education Nationale, pour l'interroger sur cette affaire. Le recteur s'est contenté d'une réponse d'attente à la lettre du maire, en soulignant qu'il s'agissait d'un lycée privé "hors contrat", ce qui rend difficile d'obtenir des informations fiables sur la situation en cause. Mis en ligne le 24/08/08 e-llico

Homophobie : Martin, le lycéen parisien sans soutien
Le lycéen parisien victime d'homophobie au sein de son établissement du 2ème arrondissement lors de la dernière année scolaire doit faire face à une absence de soutien quasi-totale dans son combat et voit sa rentrée menacée.
Des mois durant, Martin, jeune lycéen de 16 ans et demi, a été victime d'homophobie de la part d'autres élèves de son lycée privé parisien, le Cours La Fayette. La situation était devenue si intenable pour lui que des associations dont Act Up (dont il membre) ou la commission LGBT des Verts avaient interpellé son lycée et même manifesté devant l'établissement.
Martin envisageait alors de porter plainte contre son établissement dont le personnel d'encadrement ne s'était jamais opposé aux insultes parfois très violentes ("Sale pédé, va crever du sida !" ) dont il était victime . Aujourd'hui, la situation reste difficile pour Martin. "Je n'ai pas pu porter plainte contre mon ancien lycée parce que personne ne voulait témoigner. Les élèves, avec lesquels j'ai parlé, voulaient rester solidaires même s'ils ont compris ce que j'avais pu ressentir. Quant aux professeurs soit ils ne voient pas où est le problème, soit ils craignent d'être licencié s'ils témoignent en ma faveur. J'ai pris contact avec SOS Homophobie et le Ravad qui n'ont pas pu m'aider, raconte Martin. Aujourd'hui, mon ancien lycée prétend que j'ai été renvoyé pour cause d'absentéisme et que je n'ai quasiment jamais été en cours de toute l'année dernière. Moi, je dis que j'ai été assidu, que j'ai eu de bonnes notes jusqu'à ce que je commence à rencontrer des problèmes d'homophobie parce que j'avais les cheveux teints en rose… Pour la rentrée, je n'ai pas encore d'établissement. Je n'ai pas les moyens d'intégrer un lycée privé et le rectorat envisage, sur la foi des documents fournis par mon ancien lycée que je conteste, de me faire tripler ma seconde." Mis en ligne le 23/08/08 e-llico

Syndicats de l'Education : l'homosexualité pas assez acceptée en milieu scolaire
L'homosexualité n'est pas assez acceptée en milieu scolaire pour aider notamment les jeunes victimes d'homophobie, selon l'intersyndicale de l'Education qui a dressé un bilan à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie.
L'homosexualité n'est pas assez acceptée en milieu scolaire pour aider notamment les jeunes victimes d'homophobie, selon l'intersyndicale de l'Education (FCPE, FSU, Sgen-CFDT, Unsa, CGT, Unef, UNL) qui tenait hier mardi, une conférence de presse à la veille de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie.
"Notre intersyndicale rappelle et alerte aujourd'hui le pouvoir et l'opinion sur les dangers qui pèsent sur certaines jeunes victimes de discriminations LGBT. Il n'y a pas assez de dialogue sur le sujet dans les lycées", a estimé Karl Stoeckel, président du syndicat lycéen UNL.
Les syndicats de l'Education ont rappelé "l'ampleur du problème de l'homophobie visant les jeunes", notant qu'"un jeune sur trois qui se suicide entre 14 et 26 ans est homo ou bi".
Bruno Julliard, président du syndicat étudiant Unef, a constaté que "malheureusement il n'y a pas d'amélioration des conditions de vie des jeunes homos". Il a cité en exemple les rituels de bizutage dans les écoles qui continuent de dévier vers des sketchs homophobes.
L'intersyndicale de l'Education et Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU , premier syndicat de l'Education, ont aussi insisté sur "la lenteur à mettre en oeuvre dans les établissements scolaires l'affichage des numéros verts préconisé par des circulaires".
Ils ont aussi demandé de faire évoluer les contenus des programmes et des manuels scolaires "pour une meilleure prise en compte de la diversité des orientations et des identités sexuelles".
"On véhicule des stéréotypes dans notre enseignement. L'homosexualité est abordée par contournement. Par exemple on parle toujours des maîtresses de tel ou tel roi mais d'amitié tumultueuse entre Verlaine et Rimbaud!", a souligné Jean-Luc Villeneuve, secrétaire général du Syndicat général de l'éducation nationale (Sgen-CFDT).
Mis en ligne le 17/05/06 -ellico

Normale Sup : un élève condamné à Paris pour des menaces homophobes
Un élève de l'Ecole Normale Supérieure a été condamné à 2 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir envoyé à d'autres élèves des mails de menace de mort à connotation raciste, antisémite ou homophobe.
A l'un d'eux, il avait écrit : "je déteste les pd. Je déteste encore plus les nains. Toi, tu cumules les deux. Je ne vois pas d'autre solution, à part ta mort".
L'élève a en outre été suspendu pendant un an par un conseil de discipline de l'ENS.
Mis en ligne le 15/05/06 e-llico

Lettre ouverte au ministre de l'éducation nationale
Monsieur le Ministre,
Martin Barachin, élève parisien de 16 ans, scolarisé dans le cours privé Lafayette, a été renvoyé de son établissement après y avoir subi pendant des mois, des insultes homophobes quotidiennes.
Aucun membre du corps enseignant n'est intervenu pour faire cesser de tels agissements, au contraire, il a même été reproché à l'adolescent d'afficher son homosexualité et l'accès aux cours a fini par lui être interdit.
N'est-il pas de la responsabilité des équipes pédagogiques de faire cesser les discriminations, le harcèlement et d'imposer le respect et la dignité des personnes, indépendamment de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de genre ? Cette recommandation avait pourtant déjà été prise par les pouvoirs publics.
En effet, en 2001, des associations LGBT avaient tenu un colloque pour dresser le bilan de l'homophobie à l'école et dénoncer les carences de l'action publique dans ce domaine ; elles avaient notamment rappelé que le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans.
Une mallette d'information sur l'éducation à la vie et à la sexualité abordait les questions de l'homosexualité, mais déjà en 2001, le constat fait par les associations était que la diffusion de cette mallette restait confidentielle.
Nous sommes en droit de nous demander quels progrès ont été réalisés depuis ?
Seuls quelques enseignants ou élèves demandent l'intervention des associations dans le cadre de manifestations contre les discriminations.
Les consignes et documents pédagogiques ministériels conçus pour lutter contre le sexisme et l'homophobie à l'école n'ont pas bénéficié de suffisamment de volonté politique pour être imposés dans les programmes de tous les établissements.
Enfin, nous souhaitons attirer votre attention sur la situation vécue par tous les autres Martin, lycéens et lycéennes qui au moment où ils découvrent leur homosexualité sont en but à la violente homophobie de certains de leurs camarades et à la lâcheté déconcertante de certains de leurs enseignants. Des instruments répressifs de lutte contre l'homophobie ont été adoptés, même s'ils ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre, mais l'éducation et la prévention sont prépondérantes car porteuses d'ouverture et de respect de soi et des autres. Seule l'institution Education Nationale a l'autorité légitime pour faciliter la lutte contre le sexisme, la lesbophobie, l'homophobie et la transphobie à l'école, en l'intégrant aux programmes pédagogiques, de façon systématique et sur tout le territoire.
Nous vous remercions, Monsieur le Ministre, d'adopter sans tarder les mesures qui s'imposent.
Pour le Centre Lesbien Gai Bi et Trans. de Paris-île-de France, Les présidents Christine Le Doaré et Claude Chantereaux Têtu 10 05 06

un plan régional de lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle
Eddie Aït, conseiller régional d'Ile-de-France et responsable des Radicaux de gauche aux questions LGBT, déclare " urgent d'instaurer, à l'échelle de chaque région - les Régions ont la compétence des lycées - un plan régional de lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle et de mettre en œuvre une journée régionale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la lesbophobie ".
L'élu régional demande également que les rectorats et les académies n'entravent pas l'accès des lycées aux associations LGBT.

Vendredi 5 mai dernier, une vingtaine de militants d'associations de lutte contre les discriminations (Les Putes, le GAT, Étudions Gayment et DEGEL) sont intervenus dans cet établissement pour dénoncer l'homophobie honteuse qu'a dû subir Martin. « Une discussion de deux heures nous a permis de se rendre compte du discours limite des élèves, proche des propos du député Vanneste sur l'infériorité du comportement homosexuel, affirme Nikita du collectif Les Putes. Les professeurs ne se sont rendus compte de rien .» Interrogé par Têtu , le directeur du lycée Lafayette, M. Macheto, temporise: « Martin est un élève fragile qui était absent à 80% des cours depuis la rentrée , affirme le directeur, sans confirmer ni infirmer les propos tenus par le directeur adjoint . Il s'est persuadé qu'il était rejeté pour sa différence, mais ce n'est pas le cas. D'ailleurs, il n'est pas renvoyé. Depuis vendredi, j'ai sensibilisé les professeurs sur les discriminations homophobes . » Contacté par téléphone, Martin a déclaré à Têtu que le directeur adjoint du lycée s'est engagé à distribuer à tous les élèves une copie de loi du 31 janvier 2004 réprimant les propos sexistes et homophobes. Martin a expliqué qu'il avait fini par ne plus aller en cours, tant il ne supportait plus le climat autour de lui et notamment l'absence de réactions de ses professeurs. Le Centre gay, lesbien, bi et trans de Paris a envoyé une lettre ouverte au ministre de l'Éducation nationale pour qu'il « adopte sans tarder les mesures qui s'imposent. » « Il n'est que plus urgent de mettre en place un réel plan de prévention des discriminations anti-LGBT dans le cadre de l'école , affirme Martine Billard, députée (Verts) de Paris, que ce soit en donnant toute sa place à l'information sur la pluralité des sexualités et des identités de genre dans les heures consacrées à l'éducation sexuelle, ou en favorisant l'octroi d'agréments aux associations extérieures pour délivrer leurs messages de tolérance en milieu scolaire .» Têtu 10 05 06

« Sale pédé va crever du sida ! » Ce sont les derniers propos insultants qu'a dû subir Martin 16 ans, en pleine classe au lycée privé cours LaFayette, 16 rue du Mail, 75002 Paris.
Insulté depuis des mois parce qu'il ne cache pas son homosexualité, Martin a été davantage encore la cible d'injures depuis la semaine dernière lorsqu'il s'est fait teindre les cheveux en rose. Aucun professeur n'a réagi devant ces insultes.
Martin s'est alors plaint à son directeur adjoint Philippe Beauchamp qui lui a répondu : « C'est de ta faute, tu n'as que ce que tu mérites. Tu n'as pas à afficher ta sexualité. ». Des consignes ont ensuite étaient données afin que Martin ne soit plus accepté en cours.
Aujourd'hui, vendredi 5 mai 2006, une vingtaine de militants d'associations de lutte contre les discriminations LGBTP, sont intervenus dans cet établissement pour dénoncer l'homophobie honteuse qu'a du subir Martin.
Martin n'a en aucun cas à cacher son homosexualité. Un hétéro ne se prive jamais d'embrasser sa copine en public, en plein cours ou pendant la récré, alors pourquoi unE homo devrait se taire sur son identité ? Rappelons que l'homophobie, c'est aussi enfermer l'homosexualité dans la sphère privée et maintenir l'hétérosexualité comme unique norme admissible dans l'espace public.
L'homophobie chez les jeunes LGBT peut engendrer une baisse de l'estime de soi et entraîner des conduites à risques telles que le suicide (4 à 13 fois plus important que pour des hétéros au même âge), ou des rapports sexuels non protégés.
Le silence complice des enseignants et de l'équipe pédagogique sur les comportements homophobes des élèves et de la direction de l'établissement est donc criminel. Il est hors de question que ce renvoi scandaleux reste sous silence. C'est pourquoi Martin va porter plainte rapidement.
Nous exigeons :
-que des sanctions soient prises contre le lycée Cours La Fayette
-que des excuses publiques soient faites à Martin
-que l'Education Nationale intègre dans les programmes la lutte contre l'homophobie et la transphobie Contact : Martin Barachin 06 85 26 86 51
associations signataires :
Etudions Gayment, DEGEL (Debout Etudiants Gays et Lesbiennes) Le GAT (Groupe Activiste Trans'), Les Putes,

Entré dans l'établissement à la rentrée en septembre, Martin, cheveux longs, allure "androgyne" comme il le dit lui-même, est rapidement l'objet d'insultes. "Une seule professeur ne l'a jamais toléré. Les autres ont laissé faire." De retour des vacances de Pâques avec les cheveux roses, les insultes s'amplifient sur le mode "Sale pédé, va crever du sida !".

Devant cette situation, une vingtaine de militants LGBT sont intervenus, le 5 mai, dans l'établissement pour dénoncer l'homophobie subie par Martin. Politiques et associations ont réagi et interpellé le ministre de l'Education Nationale. Une bonne chose, car le lycéen ne peut pas compter sur ses parents pour l'épauler. "Je ne vis plus chez eux parce qu'ils me considèrent comme un malade. Ils me l'ont dit. J'ai d'ailleurs fait une demande pour être émancipé. Concernant le lycée, j'ai pris contact avec le Ravad pour qu'il traite mon affaire. Je compte porter plainte contre l'établissement et j'envisage de porte plainte contre x pour propos homophobes".

Indignation face aux sévices homophobes dans un cours privé du 2 e arrondissement Jacques Boutault, Maire du 2e arrondissement, tient à exprimer son indignation face aux propos et discriminations homophobes subies par un élève du cours privé Lafayette, situé dans le 2e arrondissement.
Insulté depuis plusieurs mois parce qu'il ne cache pas son homosexualité, puis récemment en pleine classe (« sale pédé, va crever du Sida »), Martin Barachin a finalement été exclu des cours. La victime a été sanctionnée !
Jacques Boutault tient à apporter son entier soutien à Martin Barachin, et aux militants d'associations de lutte contre l'homophobie qui sont intervenus aujourd'hui dans cet établissement.
A dix jours de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, à l'occasion de laquelle la Mairie du 2e accueille une conférence sur le thème « hétérosexisme et homophobie », Jacques Boutault insiste sur la nécessité urgente que l'Education nationale intègre dans ses programmes le thème de la lutte contre l'homophobie et toutes les discriminations à caractère sexiste.
Contact :
Annie Lahmer 06 86 28 86 98 Le 05 05 06

 

 

 

L'UMP Sciences Politiques Bordeaux amalgame homosexualité et pédophilie
Le Collectif contre l'homophobie envisage de déposer plainte
Ce lundi 20 février 2006, nous avons été informés par des citoyens bordelais que l'Association UMP Sciences Po. diffusait depuis le 8 février dans son journal et sur son blog militant ( http://jumpbordeaux.blogmilitant.com/ ) un article amalgamant homosexualité et pédophilie.
Dans l'article incriminé l'association s'oppose à l'adoption d'enfant(s) par un couple homosexuel, ce qui est parfaitement son droit.
Cependant il est scandaleux que dans son argumentaire cette organisation écrive et publie la phrase en gras ci-dessous:
…«  Il est donc clair que les couples homosexuels ne peuvent prétendre à la parentalité au même titre que les couples hétérosexuels, puisqu'ils ne constituent pas un aussi bon cadre d'épanouissement pour l'enfant que le sont les couples hétérosexuels. Certes, dira-t-on, il existe des couples hétérosexuels instables, violents, et parfaitement incapables d'éduquer leur enfant, mais heureusement, les pouvoirs publics ont la capacité d'enlever les enfants de ces familles. Il faut d'abord raisonner en terme de meilleur possible, affirmer la primauté de ce modèle, puis proposer un modèle et le promouvoir, et ensuite l'aménager aux situations qui ne peuvent s'y conformer. Le rôle de la loi n'est pas de légaliser le social, car dans ce cas pourquoi ne pas légaliser la pédophilie, ça a toujours existé après tout  !  »…
Mettre sur le même pied d'égalité l'homosexualité et la pédophilie revient à faire un amalgame abject: en effet l'homosexualité est une orientation sexuelle dépénalisée en France depuis 1982 alors que la pédophilie est un crime passible d'emprisonnement.
Nous sommes en droit d'attendre plus de discernement et plus de nuance de la part de jeunes gens avertis comme le sont des étudiants en Sciences Politiques.
De nombreux lecteurs ont fait part de leur malaise aux responsables de l'association qui n'en ont cure, persistent et signent. La gravité de ces écrits alliée à la désinvolture des responsables de cette organisation nous conduisent à étudier la possibilité d'un dépôt de plainte.
Nous sommes en droit de nous interroger si ce nouveau dérapage homophobe n'est pas en lien avec la mansuétude de l'UMP à l'égard de Christian Vanneste, Député du Nord, récemment condamné pour ses propos homophobes.
Nous demandons solennellement à Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, de clarifier sans plus tarder la position de son parti face à ces nouvelles déclarations homophobes émanant de ses rangs. Hussein Bourgi Le président

IEP Bordeaux : Sarkozy et la Halde saisis
Suite aux propos homophobes tenus par des jeunes UMP de l'IEP de Bordeaux, Nicolas Sarkozy et la Halde ont été saisis par le Collectif contre l'homophobie de Montpellier.
"Les couples homosexuels ne peuvent prétendre à la parentalité au même titre que les couples hétérosexuels (…) Le rôle de la loi n'est pas de légaliser le social, car dans ce cas pourquoi ne pas légaliser la pédophilie, ça a toujours existé après tout ! Pourquoi pas ?". Ces propos, extraits du Journal des jeunes UMP (JUMP) de l'IEP de Bordeaux (février 2006), ont soulevé l'indignation du syndicat étudiant UNEF et du Mouvement des Jeunes Socialistes de Gironde qui a déposé plainte le 21 février pour diffamation et propos homophobes.
Les réactions se poursuivent et le Collectif contre l'homophobie de Montpellier envisage de faire de même et a déjà adressé un courrier à Nicolas Sarkozy en sa qualité de président de l'UMP. Il a aussi saisi la Haute Autorité de Lutte contre les discriminations. De son côté, l'association d'étudiants gay Wake Up envisage aussi de porter plainte. Mis en ligne le 02/03/06 e-llico

Jean-Paul Huchon rappelé à ses promesses sur la lutte contre l'homophobie
Le président du Parti radical de gauche des Yvelines et conseiller régional d'Île-de-France, Eddie Ait, a attiré, hier, mercredi 8 février, l'attention de Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Île-de-France, sur «la mise en place d'actions de sensibilisation des personnels des lycées et des CFA, et des élèves et apprentis» pour lutter «contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie». La procédure de «question écrite» posée au Président du Conseil régional d'Île-de-France oblige administrativement à une réponse publiée.
Eddie Ait interpelle le président sur «les actions» en matière de lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle «que pourraient mener le Conseil régional d'Île-de-France dans le cadre de ses politiques éducatives», alors que des «agressions homophobes se multiplient dans les
établissements scolaires»: «trois lycéens ont été récemment condamnés en justice pour un bizutage homophobe à Verdun», rappelle le conseiller régional. Eddie Ait, contacté par Tetu.com précise que l'engagement de la région contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle était une promesse de campagne de Jean-Paul Huchon devant les acteurs LGBT (lire
Quotidien du 10 février 2004).

 


Le proviseur du lycée Peytavin de Mende revient sur sa révocation

Le proviseur du lycée Peytavin à Mende (Lozère), révoqué par le ministre pour avoir animé un blog qui contenait –selon le ministère- «des écrits et photos pornographiques», a accordé un entretien à l'AFP dans lequel il juge cette sanction «disproportionnée». À la lecture de son blog et des innombrables témoignages d'internautes le connaissant ainsi que des proches et des parents d'élèves, il apparaît que ce serait plutôt le ton sacarstique et ironique du blog, ainsi que la liberté d'écriture quant à son homosexualité qui lui aient été reprochés, même si l'argument soulevé par l'administration est celui de la pornographie. «Cette décision est disproportionnée dans la mesure où il est exceptionnel ou atypique d'être révoqué alors qu'il n'y a pas de traduction au pénal. C'est une décision administrative infamante», a expliqué le proviseur à l'AFP, avant de revenir sur le contenu même de son blog. «Je le dis clairement: il n'y avait rien de pornographique ni d'obscène dans mes écrits, pas de nudité frontale, pas de sexe en érection, pas de couple en action sur mon blog. Les photos qui pouvaient illustrer mon blog représentaient des hommes en slip ou en caleçon. Quand je vois la publicité actuelle faite par Mariner, on peut dire que ce n'était pas plus agressif que ce qui est affiché.» Ce sont justement des photos d'hommes en caleçon ou en slip qui ont été présentées à la commission paritaire (composée de membres de l'administration et du personnel) réunie afin de se prononcer sur sa révocation. «Mon blog était un journal intime que je partageais avec 40 lecteurs réguliers. Sur le plan professionnel, surtout lorsqu'on doit prendre des décisions, on est seul. Je parlais de mon homosexualité, de ma vie personnelle ou sentimentale, je ne parlais pas de ma vie sexuelle.»
De leur côté, les représentants de la FSU au conseil d'administration du lycée  ont déclaré dans un communiqué que l'événement, «mal géré par l'institution» , «installe les personnels dans un grand malaise et un grand doute». Les syndicalistes rappellent que cet homme «en peu de temps, avait complètement réussi son adaptation, tant du point de vue humain que professionnel, dans un lycée qui avait bien besoin d'un "vrai pilote" ». Les représentants de la FSU, qui demandent une véritable clarté sur l'affaire, soulignent que  les représentants du personnel de direction qui ont eu connaissance du dossier «remettent totalement en cause l'aspect mis en avant par le représentant du ministère, à savoir les écrits et photos à caractère pornographique. Pourquoi avoir mis en avant ce caractère s'il n'est pas avéré? Ce serait alors une grave manipulation.»
Enfin, le Collectif contre l'homophobie de Montpellier, après avoir été en contact avec le proviseur, stigmatise le traitement médiatique de l'affaire et notamment la volonté de certains journalistes de dévoiler l'identité du proviseur «alors que la procédure administrative n'est pas arrivée à son terme. En agissant de la sorte, ces journalistes ont violé la vie privée de cet homme, piétiné sa présomption d'innocence et bafoué son honneur. Le droit d'informer n'excuse pas toutes les dérives et tous les dérapages». «Si un chef d'établissement se doit d'être un exemple, l'Éducation Nationale le doit à plus forte raison, et quel exemple donne-t-elle aujourd'hui si ce n'est celui d'une violente intolérance?» s'inquiète pour sa part SOS Homophobie. Le Collectif contre l'homophobie de Montpellier souligne également que «de nombreux témoignages de solidarité, émanant d'élèves (actuels ou anciens), de parents d'élèves, d'enseignants, de collègues et de citoyens, affluent depuis 48h. Ces marques de sympathie réconfortent ce proviseur qui en remercie les auteurs.» Une pétition de soutien vient d'ailleurs d'être initiée par des internautes. Le proviseur, qui se sent très isolé et se retrouve sans revenu ni logement puisqu'il doit quitter son logement de fonction, a déposé un recours gracieux auprès du ministre de l'Éducation, et devrait également saisir la commission supérieure de la fonction publique avant d'envisager de saisir le tribunal administratif le cas échéant. Par ailleurs, même s'il avait décidé de fermer son blog à la suite de la demande de sa hiérarchie, il est possible d'accéder à certaines archives .
Têtu du 18 01 06

Proviseur révoqué : le recteur nie le caractère homophobe de la sanction
Le recteur de l'Académie de Montpellier estime que le proviseur du lycée de Mende révoqué par le ministre de l'Education le 9 janvier, a "failli à son devoir d'éducation" et réfute le soupçon d'homophobie de la sanction.
Ce proviseur a été révoqué pour avoir animé un blog où il évoquait son homosexualité. Le ministère invoque un contenu "pornographique" sur ce blog, mais n'a toujours pas produit d'éléments attestant ses dires, trois jours après la révélation de l'affaire.
Les soutiens du proviseur et certains médias se sont interrogés sur les véritables motifs de cette très lourde sanction alors même qu'aucune action judiciaire n'existe qui pourrait justifier la position de l'Education nationale.
Selon le recteur, ce proviseur "a failli à son devoir d'éducation pour avoir diffusé des photos et des commentaires qui lui font perdre sa crédibilité".
"On le voit nu et il y a des photos d'hommes (sur son blog) qui sont sans équivoque. De plus, il était parfaitement reconnaissable, puisqu'il y avait sa propre photo. Il commentait en outre son métier de proviseur et rapportait ses rencontres avec l'inspecteur d'Académie ou ses collègues", a encore déploré le recteur.
On le note à partir de ce commentaire : il semble que les appréciations du proviseur sur son métier ou l'institution éducative n'aient pas été du goût du ministère. Par ailleurs, le caractère soi-disant " pornographique " des images évoquées n'est jamais précisé.
Le proviseur a qualifié mardi sa révocation de "disproportionnée" et de "décision administrative infamante", jugeant qu'"il y a une erreur manifeste d'appréciation.
Le Collectif contre l'homophobie de Montpellier (académie au sein de laquelle se trouve le fonctionnaire sanctionné) est en contact avec ce proviseur afin de l'accompagner dans ses démarches administratives et judiciaires.
Selon le Collectif, de nombreux témoignages de solidarité, émanant d'élèves (actuels ou anciens), de parents d'élèves, d'enseignants, de collègues et de citoyens, affluent depuis 48h. " Ces marques de sympathie réconfortent ce proviseur qui en remercie les auteurs " indique encore le collectif. e-llico 19 01 06
Plus d'infos
Pour étayer les accusations lors de la commission disciplinaire, cinq extraits du blog de M. Collet ainsi que cinq clichés ont été présentés. Quatre de ces photographies représentent des hommes en sous-vêtements. Sur toutes ces photographies, seule est visible la partie entre le milieu du torse et le haut des cuisses. Aucun visage n'est montré. La cinquième photo est un document personnel du proviseur. Celui-ci y apparaît allongé nu sur une plage, sur le ventre. Son visage, ses épaules et ses fesses sont visibles. Légalement, ce type de cliché ne peut pas donner matière à poursuite.
A l'issue d'un vote, la commission a émis un avis favorable à la révocation de M. Collet. Le proviseur a d'ores et déjà émis un recours gracieux auprès du ministre de l'éducation nationale. Il compte en déposer un autre dans le courant de la semaine prochaine auprès du Conseil supérieur de la fonction publique. Dans l'hypothèse d'un rejet, il peut intenter une action devant le tribunal administratif.
Appuyé par le Syndicat des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN), M. Collet affirme qu'il n'y avait rien d'obscène sur son blog. "Pendant les deux ans où j'ai animé ce journal, je n'ai jamais mis de photographies sexuellement explicites. Pas de nudité frontale ou de couple en action (...). Je peux comprendre que certains puissent juger ces clichés déplacés, mais en aucun cas ils ne peuvent être qualifiés de pornographiques", affirme M. Collet.
"S'agissant de mes écrits , se défend le proviseur, il s'agissait d'un journal intime, visité par une quarantaine de lecteurs réguliers. J'y évoquais donc ma vie personnelle mais aussi des épisodes de ma vie professionnelle. J'ai toujours utilisé un pseudonyme et pris la précaution de ne citer aucun nom de personne ou de lieu. Je veux bien admettre que j'ai agi avec légèreté et que j'aurais dû être plus prudent, car par recoupement on a réussi à m'identifier mais en aucun cas on ne peut m'accuser de diffamation ou d'atteinte aux bonnes moeurs."
Pour Georges de Haro, responsable académique du SNPDEN, la sanction est disproportionnée : "Dans ce dossier il n'y a pas de preuve formelle, circonstanciée d'un caractère répréhensible de quelque nature que ce soit. Or il écope de la sanction la plus grave et la plus définitive qui puisse toucher un fonctionnaire, sans qu'aucune poursuite judiciaire n'ait été entamée."
Le blog de Garfieldd a été découvert par hasard par des enseignants d'un établissement voisin à la recherche de blogs d'élèves critiquant les professeurs. Ils ont décidé d'en avertir leur hiérarchie. Le 11 octobre, le proviseur a été convoqué par l'inspection académique de la Lozère, qui lui reprochait de mélanger sur son blog vie professionnelle et vie personnelle et d'être identifiable. M. Collet a alors pris l'engagement de fermer son blog. Le soir même, l'accès à son journal n'était plus possible. Quelques jours plus tard, sur un forum de discussion, il diffusait un texte dans lequel il précisait que son blog reviendrait, "différent et terriblement identique" .
Le 20 octobre, "Garfieldd" était convoqué au rectorat de l'académie de Montpellier, où il était informé de sa suspension et qu'une procédure disciplinaire était engagée contre lui. Le 9 janvier, un mois après sa comparution devant la commission disciplinaire, le rectorat de Montpellier lui a fait part de sa révocation. Cette sanction, la plus grave pour un fonctionnaire, lui interdit de travailler dans la fonction publique.

C'est la première fois qu'un membre du personnel de direction est révoqué sans avoir au préalable fait l'objet d'une procédure judiciaire. La pétition sur Internet en faveur du proviseur a déjà recueilli près de 1 500 signatures.
Ce qui frappe d'emblée dans cette affaire est le fait qu'une sanction aussi sévère ait pu être prononcée alors même qu'aucun fait, parmi ce qui est reproché au proviseur, n'a jamais fait l'objet d'une sanction judiciaire. C'est la première fois qu'un membre du personnel de direction de l'éducation est révoqué sans avoir fait l'objet d'une procédure judiciaire au préalable. L'Education nationale a, en quelque sorte, fait sa justice elle-même sans se préoccuper du caractère juridiquement répréhensible des faits en question. Les procédures administratives engagées à l'encontre du proviseur gay ont été rapides et impitoyables.
Selon le ministère, la révocation de fonctionnaires de l'éducation nationale représente moins d'une vingtaine de cas par an. Les causes principales : détournements de fonds, vols de matériel, agressions sur mineurs ou condamnations pénales diverses. Moins de cinq personnes sont licenciées, chaque année, pour insuffisances professionnelles. Le Monde du 21 01 06

Pour le syndicat, le problème posé par cette affaire "tient au flou juridique qui entoure les reproches adressés à l'auteur du blog ".
"A-t-il manqué au devoir de discrétion professionnelle, alors qu'il s'exprime dans un cadre qu'il croit être privé, et que la liberté
d'opinion est garantie aux fonctionnaires ? Pourquoi parler de pornographie alors que ces photographies n'en présentent aucun
caractère, et ne peuvent en aucune façon donner matière à poursuite ? Un éventuel manquement au devoir de discrétion professionnelle nécessitait-il une telle sanction ?" s'interroge le syndicat.
La FSU rappelle que c'est la première fois qu'un personnel de direction est révoqué sans avoir au préalable fait l'objet d'une procédure judiciaire. "Par cette décision, frappée au sceau de l'infamie, un personnel de l'éducation nationale qui n'a commis pour seule faute que celle d'évoquer sa vie privée, en l' occurrence son homosexualité, et peut-être de commettre l'imprudence d'y adjoindre des éléments sur sa vie professionnelle se retrouve au ban d'une administration qui l'a si longtemps félicité pour ses états de service" écrit le syndicat.
La FSU , qui a déjà exprimé sa solidarité avec le proviseur révoqué au niveau de l'établissement salue la récente décision de Gilles de Robien d'arrêter "une décision mieux proportionnée" et assure le proviseur de Mende de son soutien dans ses démarches de recours.
Elle demande à l'administration de revenir sur une décision "probablement mal appréciée dans un contexte où l'homosexualité reste visiblement, pour certains, un élément à charge".

Proviseur révoqué : la formidable mobilisation des bloggeurs
Webmaster du site Gayattitude, Matthieu Rouveyre revient sur la mobilisation des bloggeurs suite à la révocation du proviseur de Mende.
Quelles ont été les réactions à cette affaire ?
Elles ont été nombreuses, plus de cent réactions quotidiennes les premiers jours, et une cinquantaine aujourd'hui encore. Les réactions mêlent à la fois une vraie colère contre cette atteinte à la liberté d'expression et une réaction virulente à l'homophobie qui sous-tend cette révocation. Ce qui nous surprend, c'est que nous avons beaucoup de réactions que je qualifierais de "kamikazes" de bloggeurs gay, souvent dans l'Education Nationale, qui témoignent avec leurs noms, leurs prénoms et qui appellent à être visibles et à s'insurger contre ce qu'ils trouvent injuste et dégueulasse.
Qu'est-ce qui les choque le plus ?

C'est le motif même invoqué pour justifier la révocation. L'homophobie qui sous-tend une argumentation bâtie sur un amalgame entre homosexualité et pédophilie. C'est navrant de voir qu'on se réfugie derrière l'argument de la pornographie pour attaquer l'homosexualité en faisant, par sous-entendus, l'amalgame avec la pédophilie. Si on parle de pornographie dans le cadre de l'Education Nationale, qu'est-ce qui vient à l'esprit ? Les gens réagissent à ce retour à l'ordre moral, plus insidieux qu'il y a quelques années et aussi à cette idée qu'une poignée d'individus puisse avoir, sans garde-fous, un pouvoir aussi exorbitant sur la vie d'un homme.

Que s'est-il passé avec l'annonce par le ministre de l'Education Nationale qu'une "décision mieux proportionnée" serait appliquée ?

La première réaction a été que la mobilisation ne devait ni faiblir, ni s'arrêter. Par ailleurs, on constate que Gilles de Robien [ministre de l'Education Nationale] écrit "une décision mieux proportionnée à la faute commise par ce fonctionnaire". C'est le signe que le dossier a été réexaminé et que, selon le ministère, il y a bel et bien faute. Or, dans le recours gracieux déposé par le proviseur, il y a le réexamen de la sanction et la vérification de la légalité de la décision. Ce communiqué fait du coup passer ce recours comme une demande de grâce adressée au ministre, ce qu'il n'est pas et ce qui est à notre sens très insultant. Enfin, pour dramatiques que soient les conséquences actuelles pour le proviseur, il est important de dé-personnifier les enjeux de cette affaire. Il faut trouver les moyens que cela ne se reproduise pas à l'avenir. Si on assistait à une multiplication de ce type d'affaires, il y aurait sans doute une forme de banalisation, la mobilisation serait sans doute moins forte, ce qui serait dramatique sur le plan des libertés.

La sanction est donc atténuée ; elle n'en reste pas moins importante pour des faits qui ne font l'objet d'aucun délit. Ce "fait divers" reste entaché d'homophobie. Dénoncé par des collègues de l'établissement voisin, excessivement sanctionné par le rectorat d'Académie (c'est ce dont cette révision atteste), ce chef d'établissement paye cher -très cher même au niveau personnel- d'avoir imaginé que son homosexualité ne pouvait pas (plus ?) constituer un handicap dans la profession qui est la sienne.
Si la solidarité de forces syndicales, désormais sensibilisées à la lutte contre les discriminations sexuelles, n'avait pas agi, cet homme aurait été tout simplement broyé.
Il est aujourd'hui maintenu dans son corps d'origine, l'Education nationale, mais devra payer d'une suspension et d'une réaffectation probable le fait de n'avoir pas tu ou caché son homosexualité.

Gilles de Robien adoucit la sanction contre le proviseur bloggeur
La décision de révocation, a été ramenée à une suspension d'un an, dont six avec sursis, «En conséquence, il reprendra des fonctions dans l'Éducation nationale à compter du 4 août» , date à laquelle «un poste lui sera attribué». Le Collectif contre l'homophobie de Montpellier accueille cette décision comme une «bonne nouvelle» dans le sens où le proviseur est réintégré dans ses fonctions, mais également comme «mauvaise nouvelle»: «la sanction reste malgré tout très lourde, le proviseur doit libérer son logement de fonction dans les prochains jours et il ne perçoit plus de salaire pendant 6 mois». Le proviseur, «est à nouveau tenu par le devoir de réserve». Il ne fera donc aucun commentaire, et ne compte pas contester cette sanction en justice. Parce qu'il se retrouve dans une situation matérielle extrêmement difficile en attendant sa réintégration en août prochain, le Collectif lance un appel aux dons pour l'aider financièrement. Les chèques doivent être libellés à l'ordre de «Collectif contre l'homophobie/Soutien M.C.» et adressés à Collectif contre l'homophobie, 9 rue Joachim Colbert 34000 Montpellier.

Proviseur de Mende : réactions et solidarité après la suspension
Après la révision de la sanction infligée au proviseur de Mende - la révocation étant remplacée par une suspension d'une année assortie d'un sursis de 6 mois en raison de ses états de service -, les réactions des soutiens du chef d'établissement sont mitigées.
L'avocat du chef d'établissement s'est félicité dans les colonnes de Libération de cette "révision de la décision, très rare dans l'administration", mais continue de trouver la sanction très "lourde". "D'une certaine manière, l'administration reconnaît son erreur en revenant à une attitude plus conforme à la réalité des faits, sans plus parler de pornographie, explique-t-il dans Libé, mais la sanction reste encore très lourde en regard des erreurs reprochées à mon client. C'est bien la preuve en tous cas, conclut-il, qu'ils s'étaient lourdement trompé."

Le Collectif contre l'homophobie de Montpellier, qui soutient le proviseur depuis le début de l'affaire, se réjouit que le proviseur réintègre l'Education nationale et que sa suspension soit assortie d'un sursis de six mois, mais considère que "la sanction reste malgré tout très lourde". Le Collectif souligne que le proviseur doit libérer son logement de fonction dans les prochains jours et ne perçoit plus de salaire pendant 6 mois.

De nombreux témoignages "d'écœurement et de colère" sont parvenus au Collectif suite à cette sanction jugée trop lourde encore. "Même si nous partageons cette analyse, explique Hussein Bourgi, président du Collectif, il nous appartient de respecter la volonté du principal concerné qui a indiqué qu'il " est à nouveau tenu par le devoir de réserve, qu'il ne fera pas de commentaire, et qu'il ne contestera pas cette sanction en justice".

Le Collectif réoriente donc sa solidarité vers un appel aux dons au profit de ce proviseur afin de l'aider financièrement.
Les chèques peuvent être envoyés à "Collectif contre l'homophobie / soutien M. C." à l'adresse suivante : Collectif contre l'homophobie, 9 rue Joachim Colbert, 34000 Montpellier.

 


Homophobie : 3 lycéens condamnés en justice pour un bizutage à Verdun
La justice vient de sanctionner de peines de prison avec sursis un prétendu "bizutage" contre un lycéen homosexuel de Verdun par ses camarades.
Trois lycéens, majeurs, ont été condamnés à des peines de six, huit et dix mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de
Verdun pour violence volontaire en raison de l'orientation sexuelle de la victime, après l'agression de l'un de leurs camarades homosexuel en novembre 2003. Les trois jeunes devront verser solidairement à leur victime 7.200 euros de dommages et intérêts.
Le 26 novembre 2003, des élèves du Lycée Jean-Auguste Margueritte de Verdun avaient décidé de "bizuter", selon leurs dires, un lycéen de 16 ans dont ils venaient d'apprendre l'homosexualité. Un "bizutage" qui tourna à l'agression. Des photos de la scène prises par une lycéenne avaient ensuite circulé dans le lycée.
Mis en ligne le 06/02/06 e-llico

 

 


Vous aussi témoignez

L'association SOS-homophobie dans son Rapport annuel 2005
l'homophobie vécue par les élèves : elle est majoritairement le fait des autres élèves, la plupart du temps des insultes quelquefois des agressions contre un élève ou un membre hétérosexuel de la famille venu en défense d'un proche parent homosexuel. La direction d'un établissement a obligé 2 élèves amoureux à écrire une dissertation pour discréditer l'homosexualité ! Il y a des cas d'aide de l'entourage. Souvent on condamne les agresseurs homophobes mais on demande aux victimes de se faire plus discrets pour éviter les vagues.

L'homopobie vécue par les adultes : un directeur d'école est vu comme pédophile par une des profs de l'école, elle voit comme une atteinte à la laïcité le fait de ne pas se cacher en tant qu'homosexuel; l'homophobie peut être utilisée de façon insidieuse pour régler un conflit d'une autre nature, d'autres ont le sentiment que leur homosexualité a nui à leur carrière rapports d'inspection défavorables, refus de promotion, refus d'embauche en établissement privé (non conformité avec le système de pensée de l'école). L'homophobie de la part d'élèves est graveleuse, moqueuse, insultante, avec très peu de soutien de la part des collègues.

L'association a reçu un agrément dans une académie, elle intervient à la demande d'un prof ou d'une équipe d'enseignants, ou quelquefois d'un élève, les chefs d'établissement n'y sont pas hostiles, mais demandent que l'initiative vienne de la base; les travaux personnels encadrés demandent que les élèves étudient "intégration et exclusion" nombreux sont celles et ceux qui ont choisi l'exclusion pour cause d'homosexualité et l'association a répondu à une cinquantaine d'entre eux sur Internet. Ce qui les marque le plus ce sont les témoignages personnels, les élèves sont modérément optimistes à propos de l'impact sur les mentalités, il y a peu de réactions négatives, mais elles sont virulentes, on a du mal à leur faire comprendre que leurs insultes résonnent douloureusement pour celui qui est concerné.

Critiques :
Le Figaro présente ces interventions comme "une victoire du communautarisme rose" et le Libre journal de la France Courtoisie "il faudra tout de même un jour que les parents se décident à mettre le holà, et fermement à la dictature des détraqués". Le Collectif oui à la famille, non à l'homofolie a lancé une pétition pour "exiger des autorités publiques qu'elles cessent de favoriser ou de cautionner le scandale que constitue le prosélytisme des associations homosexuelles dans les établissements scolaires".

 

 

 

Un enseignant victime d'un acte homophobe
Un soir de novembre dernier, Alexis * , enseignant d'un collège de la banlieue parisienne, est victime d'un acte homophobe. En sortant de son lieu de travail, il est pris à partie par des élèves, qui scandent son nom et le traite de «pédé» à plusieurs reprises. Il reconnait les membres du groupe, dont certains sont ses élèves. Le lendemain, il avertit le chef de son établissement. Sur le trombinoscope du collège et avec l'aide d'un témoin de la scène, il obtient le nom des élèves et porte plainte. Au commissariat, le policier a bien enregistré la plainte avant de déclarer à Alexis: «Reste à voir si c'est une insulte à caractère homophobe.» «Je ne sais pas si une loi a été votée», a-t-il même ajouté. À ce jour, l'enseignant attend toujours la décision du procureur quant à une suite possible de sa plainte.
*le prénom a été changé
Têtu 3 janvier 06

 

 

Homophobie à l'école
L'actualité éducative du N°401 - Février 2002
Par Sylvie Premisler, enseignante et Daniel Picarda, conseiller d'éducation.
Le 16 juin 2005 un collectif d'associations (Sida-Info-Service, Aides, Ligue des Droits de l'Homme, SOS-Homophobie, Act-Up) organisait un colloque sur « l'homophobie à l'école ». Le CRAP-Cahiers Pédagogiques était invité à participer à une table ronde en compagnie de sociologues et de chercheurs en sciences de l'éducation.

La demande des gays et des lesbiennes est forte et les témoignages accablants. Pourquoi l'école, censée assurer l'intégrité de tous les élèves et personnels, laisse-t-elle se développer en son sein de véritables situations de harcèlement, de maltraitance ? Pourquoi ce lieu, supposé former au vivre-ensemble, est-il synonyme de souffrance, d'invisibilité pour les jeunes homosexuel (le) s ? Pourquoi l'insulte homophobe mêlée au sexisme est-elle souveraine sur les cours de récréation, sans déclencher de véritable travail éducatif ? Alors que la société française a globalement cessé de stigmatiser l'homosexualité, pourquoi ce thème n'est-il toujours pas abordé dans les programmes, dans les manuels ? Pourquoi ceux qui se risquent à l'évoquer se font-ils encore taper sur les doigts ?

Pourtant, la mise en place de nouveaux lieux de concertation dans les établissements secondaires (Conseil de la vie lycéenne ou Heures de vie de classe), l'apparition de nouveaux enseignements (ECJS) et de nouveaux dispositifs pédagogiques (Parcours diversifiés, PPCP, TPE), dont un des objectifs est de permettre d'étudier les transformations de la société, sont autant d'opportunités qui devraient permettre d'aborder l'orientation sexuelle. À condition de pouvoir instaurer dans chaque établissement, dans chaque classe les règles de respect nécessaires. À condition aussi que ce thème ne reste pas à la périphérie des savoirs et des dispositifs d'apprentissage !

Car il ne suffirait pas d'ajouter ici une nouvelle entrée à la liste déjà longue des discriminations contre lesquelles l'école nous demande de lutter (le bilan de l'école dans sa lutte contre le racisme et le sexisme est souvent décrit comme désastreux !). Des avancées peuvent être faites si on accepte de regarder de plus près la construction des identités, des genres, de remettre en cause ces catégories de pensée. Si l'on accepte aussi de dire que l'école n'est pas la famille, et que, fondamentalement, nous y sommes pour y apprendre la séparation.

Tout est encore à faire. Quelques enseignants et chefs d'établissement ont aujourd'hui rejoint le collectif d'associations pour mettre sur pied un programme de formation dans les IUFM .

 

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