Portugal

"L'hétérocentrisme peut être décrit comme une vision du monde autour d'un centre de référence autoproclamé, en l'occurrence l'hétérosexualité, les autres sexualités ne pouvant être, dans cette perspective, que des galaxies étranges, des nébuleuses obscures, les formes de vie, à la limite, extraterrestres." Louis Georges Tin

Dernière modification le 18 juin 07

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Victime d'une agression, un gay ne peut pas déposer plainte
Nicola*, un webmestre gay de 39 ans, a été violement battu, jeudi 7 juin, au Portugal, et n'a pas pu déposer plainte depuis. Alors que son compagnon et lui travaillaient au casting photo d'un salon de coiffure sur la Marina d'Albufeira dans la région d'Algarve au sud, un homme s'est dirigé vers eux en proférant des propos homophobes et des menaces de mort. Avec six autres personnes qui l'ont rejoint, ils ont roué Nicola de coups de poing et de pieds, le laissant avec de multiples ecchymoses. La garde nationale républicaine n'est arrivée que 20 minutes plus tard. Malgré les preuves recueillies (photos, plaque d'immatriculation), Nicola n'a toujours pas pu porter plainte, dans deux postes de police: «On exigeait de nous de connaître l'identité de l'agresseur principal!» se désole Nicola. Un problème qui, selon lui, pose plus largement celui de la reconnaissance des agressions d'homosexuels, qui se seraient multipliées au Portugal. Encore sous le choc de son agression, Nicola ne se sent «pas en sécurité tant qu'une plainte n'est pas déposée» , et se bat, notamment sur son site , pour démontrer le laxisme des autorités de son pays.
* Son prénom a été modifié à sa demande. Têtu 16 06 07

Une lesbienne portugaise demande la nationalité espagnole
Une jeune Portugaise vient de demander la nationalité espagnole pour pouvoir se marier avec la femme de sa vie, une Espagnole dont elle partage la vie depuis six ans. Il y a un an, lorsque la loi ouvrant le mariage aux couples gay et lesbiens est entrée en vigueur , la jeune femme a entrepris les démarches administratives auprès du consulat portugais à Madrid pour obtenir les documents nécessaires à la célébration du mariage. Mais au seul motif qu'elle se mariait avec une personne du même sexe, les employés du consulat lui ont refusé la délivrance de son extrait de naissance. Le consulat du Portugal a confirmé avoir reçu des instructions pour s'opposer à la délivrance de documents administratifs en cas de mariage de couples homosexuels. Cette interdiction s'appuie sur les textes de loi portugais qui n'autorisent pas le mariage entre personnes du même sexe et considèrent qu'il n'a aucune valeur juridique même s'il a été célébré dans un autre pays. Toutefois, le consul du Portugal aurait recommandé aux deux femmes de se marier sans ces papiers, pourtant officiellement indispensables, la justice espagnole ayant déjà fait preuve de tolérance en la matière. Têtu 10 09 06

 

 

 

 

 

Le tribunal de Porto ne reconnaît pas l'assassinat de Gisberta Salce
Le tribunal de Porto a reconnu que Gisberta Salce, une Brésilienne transsexuelle, avait été agressée mais pas assassinée. Les 13 mineurs –tous âgés de 12 à 15 ans– ont été condamnés à des placements en centre éducatif de réinsertion sociale en régime semi-ouvert pour des durées allant de 11 à 13 mois pour «offenses à l'intégrité physique», «tentative de profanation de cadavre» et «non-assistance», selon BBC Brasil . Un autre garçon, âgé de 16 ans,  majeur pénalement, actuellement jugé dans un autre procès, devrait être libéré sans charges car les autres certifient qu'il n'a pas participé aux agressions. Aucune mention de crime de haine, juste «une plaisanterie qui finit mal», selon le communiqué des Panteras rosas portugaises, qui cite l'expression du juge lors de la lecture du verdict. Gisberta Salce avait été atrocement violée et battue pendant trois jours par les 14 garçons. Son corps avait été retrouvé le 22 février au fond d'un puits, dans un bâtiment en construction de Porto .Sergio Vitorino, président des Panteras rosas, interrogé par tetu.com , explique que «le tribunal nie l'existence même du viol! , alors que les jeunes ont reconnu l'avoir violée. Le tribunal nie également l'assassinat car les agressions n'étaient pas suffisantes pour la tuer et qu'elle est morte noyée.

L'eau est assassine mais pas les jeunes qui ont jeté Gisberta dans un puits après trois jours de torture extrême» , un «scandale» pour Sergio Vitorino. Opinion partagée par le Consul général du Brésil au Portugal, Mariilia Sardenberg Zelner, qui condamne la «légèreté» du jugement, rapporte le Diario de Noticias. La famille de Gisberta se serait déplacée au Portugal pour entamer un procès contre l'État portugais. Les réactions publiques sont énormes. L'Ilga Portugal vient de publier un communiqué pour exiger une loi sur l'identité de genre afin de protéger les transsexuels. Photo Panteras rosas
Têtu 04 08 06

Gay Pride : 200 manifestants pour une première à Porto
Quelque 200 personnes, certaines masquées, ont défilé samedi 8 juillet pour la première Gay Pride jamais organisée à Porto, dans le nord du Portugal, afin de commémorer le meurtre sauvage d'un transsexuel dans cette ville, ont annoncé les organisateurs.
Les défenseurs des droits des personnes LGBT avaient décidé ce défilé en raison de la mort, récemment, de Gisberta Salce, une transsexuelle sans abri de 46 ans battue, lapidée et noyée. Quatorze adolescents de Porto sont accusés de ce meurtre. Treize de ces adolescents, âgés de 13 à 15 ans, ont comparu la semaine dernière devant un tribunal pour enfants. Le quatorzième, âgé de 16 ans, sera jugé par un tribunal pour adultes. Les adolescents sont accusés d'avoir battu puis lapidé Gisberta Salce pendant plusieurs jours avant de la jeter dans une fosse profonde de 10 mètres remplie d'eau dans un garage abandonné, où elle est morte noyée. La plupart des accusés dépendaient d'une institution catholique qui s'occupe d'orphelins ou de jeunes perturbés.
"Ce crime a rendu vraiment évident qu'il est nécessaire de faire prendre conscience au public des problèmes que les gays, les lesbiennes, les bisexuels et les transgenres rencontrent dans cette ville", a déclaré l'un des organisateurs du défilé, Paula Valente, à la radio publique RDP.
La marche, partie du lieu où le corps de Gisberta Salce avait été découvert, a traversé le centre historique de Porto, deuxième ville du Portugal.
Certains des participants avaient le visage masqué et portaient des tee-shirts sur lesquels était écrit : "Je n'ai pas peur de la discrimination, mais mes parents en ont peur."
Mis en ligne le 11/07/06 e-llico

Paris : mobilisation en mémoire d'une trans portuguaise assassinée
Act Up-Paris et la Coordination Existrans appellaient à un rassemblement ce matin à 11 heures devant l'ambassade du Portugal pour dénoncer la façon dont les médias et autorités de ce pays ont couvert l'assassinat particulièrement abominable d'une trans.
En février 2006, Gisberta Salce, une Brésilienne trans vivant à Porto dans une exclusion sociale extrême a été violée pendant trois jours puis jetée et abandonnée dans un puits où elle est morte noyée. Un groupe d'une douzaine de jeunes garçons âgés de 12 à 14 ans a admis avoir commis ce crime odieux. Les jeunes vivent dans une
institution de "protection des mineurs" sous l'autorité de l'église catholique.
Gisberta était séropositive et tuberculeuse, sans abri. Elle vivait dans la rue, de prostitution et de mendicité. Ce crime a été relaté par les médias portugais d'une manière trompeuse. La presse a refusé de publier sa photo qui établissait son identité de femme transsexuelle. Les violences subies par Gisberta ont été passées sous silence. La presse s'est fait l'écho des propos du prêtre dirigeant l'institution pour mineur, comme quoi ces enfants avaient été victimes de harcèlements sexuels insinuant que la victime, Gisberta, aurait été en fait responsable de sa mort.
La presse portugaise a omis de mentionner qu'elle était transsexuelle et a ignoré les mises au point des organismes trans et LGBT. Il est possible qu'aucune action en justice ne soit déclenchée pour ce crime.
C'est pourquoi, le Réseau Transgender European en coopération avec les organisations portugaises LGBT, a envoyé un appel pour une action internationale le 8 juin devant les ambassades et consulats portugais pour dénoncer les crimes transphobes et la "transphobie d'Etat".
Mis en ligne le 08/06/06

meurtre d'un transsexuel couvert par la hierarchie catholique ignoré par les médias
voir page : transphobie

Le parlement portugais a adopté hier, jeudi 25 mai, une loi sur la fécondation assistée pour faciliter l'accès de ces techniques à des couples majeurs hétérosexuels, sans fixer une limite d'âge pour y avoir recours. La loi, qui restreint l'accès de ces techniques «aux personnes mariées» ou «vivant en couple depuis au moins deux ans», en exclut les personnes vivant seules et les couples homosexuels. Plusieurs associations LGBT sont montées au créneau pour dénoncer cette discrimination. Une pétition rassemblant plus de 77.000 signatures et réclamant un référendum sur cette question a été remise au Parlement. Têtu 26 05 06

Nous avons appris que Gisberta, immigrante brésilienne, transsexuelle, séropositive, toxicodépendante, prostituée et sans-abri, a été retrouvée morte le 22 Février 2006 dans un bâtiment inachevé de la ville de Porto et que le crime a été avoué par un groupe de 14 garçons mineurs de 10 à 16 ans, la plupart d’entre eux faisant partie d’une institution d’accueil pour mineurs liée à l’église catholique.
Nous savons aussi que la victime assassinée était fréquemment persécutée par les garçons avec des insultes et des agressions. Nous savons que selon les aveux, le 19 Février, un groupe de ces garçons est entré dans l’édifice où Gisberta passait les nuits, l’a ligoté et l’a agressé avec une extrême violence à coup de pieds, de bâtons et de pierres. Que le groupe a aussi introduit des bâtons dans l’anus de Gisberta, dont le corps présentait des blessures importantes dans cette partie, l’avoir brûlé avec des cigarettes et l’avoir abandonnée dans ce local. Que les 20 et 21 Février, ils sont revenus au local et ont de nouveau pratiqué les agressions. Que le matin du 21 au 22 Février, il ont finalement jeté le corps de Gisberta dans le puits afin de tenter de masquer leur crime et que l’autopsie déterminera si à ce moment la victime était encore vivante ou non, non obstant le fait que le corps ne flottait pas, mais gisait au fond de l’eau du puits semble indiquer qu’elle serait morte par noyade.
Tout indique que les événements ont été largement commentés par les médias Portugais les 23 et 24 février, mais de façon erronée et tendancieuse. Alors qu’une partie de la presse nationale parlait de l’assassinat d’«un travesti», une autre grande partie faisait référence seulement à la condition de «sans-abri» ou de «sans-abri, prostituée, toxicodependante» de Gisberta, nommée aussi par une partie de la presse comme Gisberto, son nom légal. En accord avec cette omission, dès le début, avant même que soient connus les détails sur le crime ou sur l’identité et les caractéristiques personnelles de la victime, beaucoup de journaux se firent l’écho d’articles de commentateurs bien connus pour leur opposition aux droits LGBT au Portugal, prétendant que le crime ne pouvait être classifié comme un «crime de haine» et qu’il ne serait pas légitime de considérer une relation entre la transsexualité ou de Gisberta et les motifs de l’assassinat. L’argumentation utilisée dans ce sens pour justifier le crime était toujours le fait que la majorité des agresseurs ayant avoués soit mineurs.
Nous savons aussi que en même temps, ont été ignorés et continue à l’être par les médias les communiqués émis par les associations LGBT, notamment les positionnements de Panteras Rosa et de l’association trans portugaise (ªT.), précisant la «transsexualité» et l’identité de la victime et exigeant des mesures légales et sociales de combat contre les discriminations et de protection contre les crimes de haine en fonction de l’identité de genre, de l’orientation sexuelle, de la condition sociale, maladie ou nationalité d’origine, bien qu’ait été brièvement mentionnée une veillée de solidarité avec Gisberta avec l’appui des associations LGBT qui a eu lieu durant la nuit du 24 Février. Mais, une fois de plus, les medias ont omis de mentionner l’argumentation des associations demandant que ne soit pas caché, la transsexualité de la victime ainsi que le fait que la discrimination transphobique puisse être une des motivations probables du crime.
Il est connu aussi que, évitant de parler de «crime de haine» pour cause de l’age des agresseurs, et à l’exception de quelques politiques qui se sont exprimés en leur nom propre, aucun parti politique Portugais n’a pris position sur ce crime, ou ne l’a condamné publiquement. Que de la part du gouvernement, la seule réaction jusqu’à maintenant vient du ministre responsable des institutions de mineurs qui s’est limité à se déclarer choqué, sans autre commentaire, et à demander une enquête sur l’institution qui accueillait les agresseurs. Que ceux-ci, à l’exception d’un garçon âgé de seize ans et par conséquent criminellement responsable et incarcéré en prison préventive, ont été rendus à l’institution en régime de semi-liberté et sans que soit connue aucune autre mesure prise à l’encontre des agresseurs.
Nous nous étonnons, comme les associations LGBT portugaises, qu’aucune photographie de la victime n’ait été publiée par la plupart des journaux, de façon a établir publiquement, au moins un visage humain à la victime. Nous nous étonnons que les médias et les commentateurs aient concentrés le «choc» du crime, sur l’age des agresseurs mais pas sur l’assassinat d’une citoyenne. Qu’ils se soient fait l’écho des insinuations du prêtre responsable de l’institution de mineurs, qui a affirmé publiquement qu’un garçon de l’institution était « molesté » par un pédophile, ce qui pourrait constituer une «circonstance atténuante», sans que soit publiée aucune réaction publique d’indignation.
Nous nous étonnons aussi que les données révélées le 24 Février sur les sévices sexuels soufferts par la victime, ainsi que la possibilité que celle-ci ait été encore vivante quand elle a été jetée dans le puits, ont seulement été publiés par un journal de Porto. Nous ne comprenons pas que seulement quatre jours après avoir dénoncé cet assassinat, il y ait un silence quasi général des médias portugais sur ce crime.
Face à un terrible assassinat qui apparaît très probablement comme un crime de haine, face à l’omission tendancieuse de la composante sexuelle et transphobique de celui-ci, face à une apparente tentative des médias et de la classe politique de déculpabiliser le crime lui-même, d’omettre la composante «haine» dans la mort d’une personne qui accumulait autant d’exclusions sociales, face à la tentative de culpabilisation de la victime, et de l’étouffement publique de cette affaire, nous venons par la présente exprimer :
- Notre totale solidarité avec la victime et avec les activistes portugais qui essaient de clarifier les faits, d’honorer la mémoire de Gisberta et d’exiger des mesures de prévention et de combat contre les discriminations, sans exclure la législation de protections contre les crimes transphobiques, lesbophobiques, homo ou bi-phobiques.
- Notre exigence du respect des positions défendues par ces mêmes activistes, et de la mise en place des mesures qu’ils sont amenés à défendre comme urgentes;
- Notre entière incompréhension face au comportement des responsables politiques et des médias portugais vis-à-vis de la prise en compte de ce cas, vis-à-vis de la manipulation des faits et de l’absence de réponses adéquates à la gravité de la situation décrite. Une situation de méprise des Droits de l’Homme élémentaires, que nous ne pouvons uniquement qualifier d’inadmissible dans un pays de l'Union Européenne en plein XXIème siècle.

Les candidats de gauche favorables à l'ouverture du mariage
Les quatre candidats de gauche à l'élection présidentielle du 22 janvier prochain au Portugal se disent prêts à promulguer une loi autorisant les mariages entre personnes du même sexe, rapportait vendredi 30 décembre 2005 l'hebdomadaire Expresso, qui les a interrogés sur le sujet. Seul le candidat de la droite, l'ancien Premier ministre Anibal Cavaco Silva, répond «peut-être» à la question sur la possibilité de promulguer une loi autorisant les unions de couples gay et lesbiens identique à celle qui est en vigueur dans l'Espagne voisine et au Royaume-Uni.
«Devant les défis actuels, ce n'est pas la question qui préoccupe le plus les Portugais», a déclaré M. Cavaco Silva à l'hebdomadaire. De son côté, le candidat appuyé par le Parti socialiste, l'ancien président Mario Soares, estime qu'une telle loi est «inévitable». D'après la constitution portugaise, le président a le pouvoir de promulguer ou de refuser le promulgation d'une loi votée par le parlement, bien qu'avec certaines limites, les députés ayant toujours le dernier mot. La loi portugaise reconnaît depuis 2001 les unions de fait des personnes vivant en couple depuis plus de deux ans indépendamment de leur sexe et leur reconnaît un certain nombre de droits notamment en matière fiscale. Les sondages récents montrent qu'une majorité des Portugais est défavorable à l'ouverture du mariage à tous les couples. M. Cavaco Silva, à qui la presse reproche d'esquiver toutes les questions tant soit peu compromettantes pour ne fâcher personne, est crédité d'une large avance dans les sondages sur Mario Soares.
Le même jour, l'hebdomadaire publiait un sondage sur les habitudes sexuelles des Portugais, selon lequel près d'un Portugais sur dix se déclare homosexuel (7%) ou bisexuel (2,9%), mais ne sont que 50% à assumer leur orientation sexuelle. L'étude a été réalisée par l'institut Eurosondagem du 13 au 20 décembre sur un échantillon de 726 personnes, dont 369 femmes et 357 hommes ayant répondu à un questionnaire anonyme. L'institut précise que la majorité des personnes contactées ont refusé de répondre à ce sondage.
Têtu 3 /01/06

Le Portugal ouvre le don du sang aux homosexuels
Alors qu'en France, les autorités sanitaires continuent de refuser que les homosexuels donnent leur sang (ce qu'ont dénoncé récemment de nombreuses associations réunies autour de l' initiative de Sos Homophobie ), l'Institut portugais du sang (IPS) a décidé de mettre fin à cette exclusion. « La tendance actuelle est à l'égalité des critères pour tous indépendamment de leur orientation sexuelle », affirme José de Almeida Gonçalves, directeur de l' IPS , dont les propos sont rapportés par le quotidien Diario de Noticias . Le président de cet organisme fait valoir que l' IPS n'a réagi à aucune pression. En fait, l'apparition de nouvelles techniques de dépistage beaucoup plus fiables comme le test d'amplification des acides nucléiques (TAN) permettent aujourd'hui de lever cette interdiction frappant les gays. «Grâce à un degré de fiabilité très supérieur aux précédents tests, cette technique permet de dépister avec beaucoup plus de sécurité d'éventuelles infections comme le VIH ou les hépatites» , explique-t-il. La mesure a été évidemment accueillie avec joie par les associations homosexuelles. Pour comprendre cette exclusion, il faut revenir aux méthodes souvent mises en place par les instituts du sang en Europe: du fait des risques de contamination par le Vih et les hépatites, des critères d'exclusion qui visaient les groupes de population les plus exposés par ces épidémies ont été mis en place dans les années 80. En France, une circulaire de 1983 exclut ainsi les gays, les personnes originaires d'Haïti et d'Afrique équatoriale et leurs partenaires sexuels et les usagers de drogues. Ce sont donc des groupes à risques qui sont visés et non les conduites à risque de chacun. Hors mis le fait que ces groupes ne correspondent plus au visage actuel des épidémies de sida et des hépatites, l'utilisation de certains tests, certes plus coûteux, pour analyser les lots de sang, pourrait permettre de mettre fin à ces exclusions générales par sous-groupes pour favoriser plutôt une longue discussion avec les donneurs sur leurs pratiques. Au Portugal, le pas a été franchi. Reste à voir ce que fera la France.

Un couple de lesbiennes portugaises veut contraindre l'État à les marier
Un couple de lesbiennes portugaises, estimant que le mariage entre personnes du même sexe est un droit prévu dans la Constitution , veut contraindre l'État portugais à les marier, rapportait vendredi 27 janvier la presse portugaise. Teresa et Lena veulent prouver que le code civil, qui prévoit le mariage uniquement entre personnes de sexes différents, est en contradiction avec l'article 13 de la Constitution portugaise interdisant explicitement la «discrimination fondée sur l'orientation sexuelle». Les deux femmes, qui vivent en couple depuis trois ans, ont fait appel à un avocat, Luis Rodrigues, qui propose ses services gratuitement aux couples homosexuels souhaitant se marier. Cet avocat souhaite démontrer l'inconstitutionnalité du code civil, a-t-il confié au quotidien Publico. Mercredi prochain, tous les trois se rendront dans un bureau de l'État civil afin d'y faire enregistrer l'union. Anticipant un refus, M. Rodrigues a indiqué qu'il avait déjà préparé un recours pour inconstitutionnalité. Quant aux deux femmes, elles ont indiqué qu'elles étaient prêtes à porter l'affaire devant le tribunal constitutionnel portugais et devant la Cour européenne des droits de l'Homme si nécessaire. L'objectif de cette démarche est «d'agiter les milieux politiques, explique l'avocat. Ces deux femmes peuvent très bien ouvrir la voie à ce que d'autres revendiquent» le même droit. La loi portugaise reconnaît depuis 2001 les unions de fait des personnes vivant en couple depuis plus de deux ans indépendamment de leur sexe et leur reconnaît un certain nombre de droits notamment en matière fiscale . Têtu 30 01 06

  Teresa et Lena ont déposé leur demande de mariage
Teresa et Lena, deux lesbiennes portugaises, ont déposé hier, mercredi 1er février, pour la première fois au Portugal une demande en mariage dans un bureau d'état civil de Lisbonne. Helena Paixao, 35 ans, dite Lena, et Teresa Pires, 28 ans, en couple depuis trois ans, veulent contraindre l'État à les unir et ouvrir ainsi la voie à l'ouverture du mariage aux couples du  même sexe dans leur pays. L'officier d'état-civil s'est borné à recevoir la demande. «Il doit maintenant notifier sa décision par écrit», a déclaré à l'AFP Me Luis Rodrigues, l'avocat des deux femmes en sortant du bureau sous les applaudissements des militants présents. Me Rodrigues, s'attendait à un refus immédiat et s'est dit surpris que la demande ait été reçue. Il a cependant d'ores et déja déposé un recours pour inconstitutionnalité qui sera mis en œuvre en cas de refus. Le code civil portugais, dans son article 1577, ne prévoit le mariage qu'entre personnes de sexes différents. Cependant le couple et leur avocat font valoir que la Constitution dans son article 13, introduit en 2004, interdit explicitement la «discrimination fondée sur l'orientation sexuelle» et qu'elle doit prévaloir sur le code civil. «Nous n'avons aucun projet actuellement en vue de réviser la définition légale du mariage», a déclaré à des journalistes le ministre de la Justice Alberto Costa. «Nous avons l'une des Constitutions les plus avancées, puisque c'est l'une des seules à interdire la discrimination en fonction de l'orientation sexuelle, mais en pratique nous restons un pays très conservateur», a regretté de son côté une militante homosexuelle d'une cinquantaine d'années venue soutenir les deux femmes, dans des déclarations à l'AFP. La loi portugaise reconnaît depuis 2001 les unions de fait des personnes vivant en couple depuis plus de deux ans indépendamment de leur sexe mais ne leur concède qu'un nombre réduit de droits. «Les unions de faits se limitent à des droits en matière fiscale», a expliqué Me Rodrigues. Têtu