Russie

"La liberté et l'égalité que nous sommes en train de conquérir en nous battant pour l'accès au mariage et l'homoparentalité, seront toujours des acquis fragiles. L'homophobie est un phénomène trop ancien et encore bien trop généralisé, ici et ailleurs, pour que nous puissions nous croire à l'abri d'un retour de bâton" Julien Picquart

Dernière modification le 10 juin 07

57 articles, 10 illustrations

Gay Russia en Russe avec une section en anglais

 

G8 : Sarkozy évoque les droits des homosexuels avec Poutine
Le président français Nicolas Sarkozy a indiqué avoir évoqué de manière "franche" jeudi lors du G8 les atteintes aux droits de l'homme en Russie avec son homologue Vladimir Poutine. Il a assuré avoir évoqué les sujets les droits de l'homme et ceux des homosexuels.
Les organisations LGBT françaises avaient demandé aux autorités françaises d'intervenir auprès des Russes après les incidents survenus lors de la dernière Gay Pride interdite de Moscou.
"Grâce au Président de la République , la voix de la France , pour la défense des homosexuels dans le monde, est désormais claire et volontariste" selon GayLib.
e-llico M is en ligne le 08/06/07

 

Moscou : Nikolaï Alexeïev libéré après 24 heures de détention
L'organisateur de la Gay Pride de Moscou Nikolaï Alexeïev, arrêté dimanche alors qu'il se présentait devant la mairie de Moscou pour y déposer une lettre ouverte signée par des députés européens, a annoncé lundi à l'AFP qu'il venait d'être libéré.
"Le juge a entendu nos témoins, a regardé les photos de notre arrestation et a décidé de reporter au 9 juin sa décision", a ajouté Alexeïev qui dit avoir été accusé d'entrave à la circulation et d'insulte à agent.
"Je tiens à préciser qu'aucun représentant des forces de l'ordre n'est venu s'expliquer ou se défendre", a affirmé l'animateur principal du site d'information www.gayrussia.ru.
Des députés européens assistaient à l'audience, ainsi que le député d'extrême droite Alexeï Mitrofanov, qui avait créé la surprise en soutenant la cause gay.
Voir notre portrait : "Nikolaï Alekseev, organisateur de la Gay Pride de Moscou". E-llico Mis en ligne le 29/05/07

Les gays déterminés à manifester à Moscou malgré l'interdiction
Les homosexuels russes, forts du soutien inattendu d'un député, ont exprimé mardi leur détermination à organiser la Gay Pride de Moscou le 27 mai malgré l'interdiction de la mairie.
"Indépendamment de la décision des autorités russes, notre action aura lieu comme l'année dernière", a déclaré l'un de ses organisateurs Nikolaï Alexeïev lors d'une conférence de presse. Plus d'une centaine de personnes ont été interpellées le 27 mai 2006 par la police et des dizaines de militants homosexuels agressés par des skinheads aux cris de "Moscou n'est pas Sodome!"
Les homosexuels se sont vu refuser le droit d'organiser leur parade "dont la tenue violerait les droits et les intérêts d'autres citoyens", a estimé mardi Nikolaï Koulikov, responsable de la mairie de Moscou. "L'interdiction est contraire aux lois russes, à la Constitution et à la Convention européenne" des droits de l'Homme, lui a répliqué Nikolaï Alexeïev ajoutant qu'aux termes de la législation russe les manifestants doivent informer les autorités d'avance de leur action et non obtenir l'autorisation.
Les homosexuels qui ont tenu leur conférence de presse dans des locaux exigus du groupe Helsinki Moscou ont reçu un soutien inattendu du député ultranationaliste Alexeï Mitrofanov. "Pourquoi gâchons-nous de cette manière les rapports avec l'Occident?" en provoquant avec des interdictions "le mécontentement de l'Union européenne qui pourrait aller jusqu'à refuser des visas à certains fonctionnaires russes", a-t-il lancé lors de cette conférence de presse. "C'est une erreur du point de vue juridique et politique", a-t-il ajouté.
Les organisateurs de la parade ont également assuré que ce serait "une marche de la tolérance", contre la "discrimination" et pour l'autorisation du mariage gay. E-llico Mis en ligne le 16/05/07

La cour de Moscou confirme la légalité de l'interdiction de la gay pride 2006
Aujourd'hui, lundi 2 avril, la cour de Moscou a signifié aux organisateurs de la gay pride le rejet de leur recours extraordinaire contre l'interdiction de la marche qui s'était tenue le 27 mai 2006 à Moscou. La cour du district de Tverskoi avait jugé légale cette interdiction, décision plusieurs fois confirmée en appel. Nicolaï Alekseev a annoncé qu'il préparait un «appel extraordinaire [de cette décision] qui sera envoyé rapidement à la Cour suprême». Il ne s'étonne pas de cette décision car «le système judiciaire de Moscou est très fortement dépendant des autorités municipales». Les organisateurs de la gay pride ont saisi le 29 janvier dernier la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg et espèrent que leur cas sera accepté. Têtu 02 04 07

Moscou : la femme du porte-parole du Maire prête à participer à la Gay Pride
Son mari est homophobe, mais elle aime chanter dans les clubs gay : Anita Tsoi défraie la chronique moscovite en affichant sa sympathie pour la communauté gay.
Elle est l'épouse de Serge Tsoi, porte-parole homophobe du maire de la capitale russe, Yuri Luzhkov, connu pour ses prises de positions anti-homosexuelles répétées. Elle vient de déclarer dans la presse russe qu'elle aimait se produire dans les clubs gay et qu'elle pensait que c'était "absolument normal".
Interrogée par le journaliste pour savoir si elle participerait à la prochaine Gay Pride, Anita Tsoi est allé plus loin en répondant : "Si elle a lieu, pourquoi pas, mais je crois que ce n'est encore pas d'actualité...".
Anita Tsoi se déclare encore en opposition avec le point de vue du maire de Moscou qui a jugé "satanique" la Gay Pride : "Parmi les homosexuels, je connais un tas de gens sympathiques et sérieux. Ils ont des situations sociales normales dans un tas de domaines professionnels. Et ils ne sont en rien des monstres". Ces paroles, très tolérantes dans le contexte culturel et politique russe, détonnent avec les sorties violemment homophobes de son mari et des politiciens qui l'entourent.
Les militants russes s'interrogent sur les motivations réelles d'Anita Tsoi. S'agit-il de tenter de gommer l'image homophobe de son mari ou de préserver sa propre popularité au sein de la communauté gay en prenant ses distances avec lui ?... e-llico Mis en ligne le 30/03/07

Des candidats aux élections contraints d'indiquer leurs préférences sexuelles?
Le gouvernement régional de Saratov discute d'un amendement inédit de son code électoral. Dans cette région industrielle située à plus de 800 km au sud-est de Moscou, certains élus veulent désormais obliger les candidats à dévoiler leurs préférences sexuelles ou leur identité de genre. Selon l'un d'entre eux, si les candidats mentent en ce qui concerne ce sujet intime, rien n'indique qu'ils ne seraient pas amenés à le faire sur des sujets plus sérieux. Pour un autre élu, «quand ces pédérastes arrivent au pouvoir, ils ne travaillent plus, ils cherchent un partenaire» . Cette information, révélée par la presse russe, précède de quelques jours la présentation du rapport annuel d'une ONG qui dénonce une augmentation des attaques racistes en Russie. Cette organisation, nommée Sova et dont les informations sont à prendre avec prudence, estime que le nombre des victimes d'attaques racistes a augmenté de 17% en 2006, sans préciser quelle base de donnée lui permet d'établir ce chiffre. Une chose est sûre pourtant, l'année dernière, les Géorgiens et les homosexuels ont été les principales victimes des groupuscules d'extrême droite. Têtu 28 03 07

les pédés on les accepte quand ils travaillent mais pas s'ils ont de l'argent comme les juifs

Attaques racistes et homophobes en hausse selon une ONG
Le racisme et l'homophobie ont atteint un nouveau sommet en 2006 en Russie, où des groupes d'extrême droite ont opéré à visage découvert, a indiqué lundi l'ONG Sova qui recense les violations des droits de l'Homme.
Selon une estimation prudente de l'organisation, le nombre de victimes d'attaques racistes a augmenté de 17% à 539 en 2006, et 54 personnes ont été tuées.
"A la place des coups-de-poing et couteaux, les skinheads ont sorti des armes et des bombes", a indiqué l'experte du centre Galina Kojevnikova lors de la présentation du rapport annuel de Sova. "Nous faisons face à des crimes démonstratifs qui ne sont plus commis en cachette, la nuit dans des cours, mais en présence de caméras et de foules, avec l'intention de créer un effet", a-t-elle dit.
Sova cite notamment les attaques de skinheads contre la Gay Pride de Moscou en mai ainsi qu'une attaque à la bombe dans un marché de Moscou qui visait des étrangers et a fait 11 morts en août 2006.
L'ONG a également accusé le gouvernement du président Vladimir Poutine d'avoir organisé des poursuites de Géorgiens lors d'une crise diplomatique entre les deux Etats et au cours d'une campagne visant les étrangers travaillant sur les marchés russes. "Pour la première fois nous avons été témoins à l'automne dernier d'une campagne discriminatoire officiellement autorisée et visant les Géorgiens", selon Mme Kojevnikova. "La télévision et une partie de la presse écrite se sont immédiatement engouffrés dans cette propagande raciste", selon le rapport.
e-llico Mis en ligne le 27/03/07

L'Église et la classe politique font corps derrière le maire de Moscou
Alors que la date anniversaire de la première gay pride à Moscou approche, la pression exercée sur les organisateurs se renforce afin qu'ils abandonnent l'idée de déposer une nouvelle demande de manifestation. L'agence de presse proche du Kremlin RIA Novosti relaie les déclarations de personnalités influentes, opposées à un tel défilé à Moscou. L'un des représentants de l'Église orthodoxe pour la capitale, Vsevolod Chaplin, a ainsi estimé lundi 20 mars, que la «société avait rejeté la propagande homosexuelle, qui provoque ressentiment et protestations» . Responsable des relations extérieures de son Église, Vsevolod Chaplin a appelé les autorités à prêter moins d'attention aux pressions politiques étrangères et à être plus à l'écoute de la population russe. Un peu plus tôt, le 12 mars, la porte-parole des députés avait apporté son soutien au maire de Moscou, Youri Loujkov, après les critiques de Bertrand Delanoë. Lors d'une interview à la chaîne Channel 3, Mme Lubov Sliska expliquait: «Nous, on ne s'occupe pas de ce qui se passe dans leur [les maires de Paris, Berlin et Londres] chambre à coucher, on ne fait pas de remarques au sujet des rumeurs sur leur vie amoureuse [...], alors s'il vous plaît, faites comme nous, ne fourrez pas vos pattes dans nos vies ». Malgré cela, un comité en charge de l'organisation d'une nouvelle gay pride a été mis en place le 19 mars. Il prévoit un défilé le 27 mai prochain, comme l'année dernière. Le comité comporte sept membres -dont plusieurs hétérosexuels- au lieu de trois l'année précédente. Le bureau russe de l'organisation Human Right Watch a soutenu cette démarche dans une déclaration à la presse. Têtu 23 03 07

Gay Pride : Bertrand Delanoë s'oppose au maire de Moscou lors d'une rencontre
Le maire de Moscou Iouri Loujkov s'est retrouvé isolé mercredi à Londres, quand la question de la Gay Pride dans sa capitale a été abordée lors d'une rencontre entre les maires des quatre plus grandes villes européennes.

A l'issue d'une réunion de deux jours avec Bertrand Delanoë (Paris), Klaus Wowereit (Berlin) et Ken Livingstone (Londres), où ces élus ont évoqué différents sujets d'intérêt commun (transport, énergie, réchauffement, lutte contre le terrorisme), Iouri Loujkov a reconnu que sa position était "opposée à celle des trois autres" maires concernant cette manifestation gay, interdite dans sa ville en 2006.
Loujkov, qui s'exprimait en russe, mais dont les propos étaient traduits simultanément en français et en anglais, a précisé lors d'une conférence de presse qu'il était contre la "promotion" des minorités sexuelles, la comparant à la promotion de l'alcool et du tabac qui, a-t-il dit, est "mauvaise". Mais il a affirmé que ce n'était pas à lui d'autoriser la manifestation, mais "au tribunal" qui, s'est-il réjoui, "m'a appuyé l'an dernier" en refusant cette manifestation.
Le maire de Paris a réagi, soulignant "qu'on ne devient pas homosexuel, donc il n'y a pas de risque de propagande. Ce n'est pas une maladie que l'on attrape à un moment donné. On naît homosexuel ou hétérosexuel", a ajouté Bertrand Delanoë.

L'organisateur de la Gay Pride moscovite, Nikolaï Alexeev, présent dans la salle, a peu après sorti de sa poche une petite banderole avec un arc en ciel sur fond blanc, sur lequel était écrit "Moskva Pride 06".
"Le maire de Moscou est complètement homophobe, c'est le leader le plus homophobe en Europe", a-t-il déclaré à l'AFP. Il a expliqué qu'il espérait néanmoins organiser sa parade le 27 mai mais, a-t-il ajouté, "nous ne pourrons déposer une demande que 15 à 20 jours avant".
Une dizaine de manifestants ont également protesté devant la mairie de Londres contre l'attitude du maire de Moscou.
"Les gays ne sont pas sataniques, vous l'êtes", avait écrit un protestataire sur un panneau, clin d'oeil à une récente déclaration de Iouri Loujkov qui a qualifié la Gay Pride d'"oeuvre de Satan".
e-llico Mis en ligne le 01/03/07

Moscou : les responsables de la Gay Pride intentent un procès au maire de la ville
Les organisateurs de la Gay Pride de Moscou ont annoncé qu'ils poursuivaient le maire de la capitale pour les propos homophobes qu'il a tenu sur le caractère "satanique" de la manifestation en janvier dernier. "Je suis convaincu que notre réclamation devant la cour fera un précédent très important dans le combat contre les injures subies par les personnes homosexuelles en Russie", a expliqué Nikolai Baev. Les organisateurs réclament des excuses publiques du maire et 2000 roubles de dommages et intérêts. E-llico Mis en ligne le 27/02/07

En privé, le maire de Moscou demande conseil sur les homosexuels
Concernant sa gestion des droits des minorités sexuelles, le maire de Moscou ne serait pas tout à fait indifférent aux critiques de ses homologues européens. Youri Loujkov recevait cette semaine Michael Haupl, maire de Vienne. Selon les informations obtenues par Têtu , il lui a alors demandé en petit comité ce qu'il pouvait faire pour éviter les remontrances de leurs collègues, si les homosexuels déposaient une nouvelle demande de manifestation cette année et qu'il la refusait une seconde fois. Tentant de gagner la complicité de Michael Haupl, il a déclaré se sentir isolé et être très embêté par les remarques des maires de Londres, Berlin et Paris. Semblant sincère et soucieux d'expliquer son refus illégal d'autoriser la gay pride, Youri Loujkov a évoqué la pression de l' É glise orthodoxe et la réalité des problèmes de sécurité. Par la suite, le premier magistrat de Vienne s'est vu demandé comment il gérait lui-même cette délicate question dans sa ville. Michael Haupl lui a rétorqué sans agressivité que l'Autriche était un pays très catholique mais que son devoir de maire était d'assurer la liberté publique de toutes les opinions. Cette anecdote est le premier signe montrant que les autorités moscovites ne sont pas aussi sûres de leur bon droit qu'elles voulaient bien le laisser entendre. Elles prouvent également que le maire de Moscou, voulant faire partie de la famille européenne, est ennuyé d'être mis à l'écart par les maires des autres grandes villes du continent. Un encouragement pour les élus qui soutiennent la cause des homosexuels en Russie. Têtu 23 02 07

Ravages de l'alcoolisme et de l'homosexualité: même combat
Le responsable du département des relations internationales de la ville de Moscou a comparé le combat contre l'homosexualité au combat contre l'alcoolisme. Selon une dépêche de l'agence de presse proche du Kremlin, RIA-Novosti, Georgy Muradov, confirmant que la tenue d'une gay pride serait à nouveau interdite en 2007, a tenu les propos suivants, afin de répondre à une critique adressée par l'ambassade de Suède au maire de Moscou après ses récents propos : «Comme vous le savez, la vente d'alcool est régulée dans de nombreux pays scandinaves. Pourquoi ne pas envisager d'abolir les limites de ventes d'alcool dans ces pays, ou encore de tenir une "parade des alcooliques" en Suède? Ils [les autorités des pays scandinaves] répondraient certainement: non, c'est mauvais pour la santé, cela porte atteinte à la moralité de la société». Georgy Muradov a ajouté qu'il était en possession de "preuves médicales" certifiant que les relations homosexuelles étaient "dommageables pour la santé». Têtu 17 02 07

Proposition de loi anti-gays au parlement
Un parlementaire russe ultra a déposé un projet de loi visant à rendre l'homosexualité passible de cinq ans de prison. Condamnée sous le régime communiste, l'homosexualité est officiellement dépénalisée depuis 1993. Le projet déposé lundi dernier sur le bureau du parlement russe souhaite réintroduire la pénalisation et de surcroît interdire tout rassemblement d'homosexuels –c'est à dire les bars, manifestations ou Gay Pride.
Bien qu'indépendant, le député se prévaut du soutien d'ex-communistes et de l'église orthodoxe. Le projet n'a pratiquement aucune chance d'aboutir mail il entretient un climat homophobe au niveau politique. E-llico Mis en ligne le 14/02/07

Gay Pride : encouragés par des propos Poutine, des militants gay russes saisissent la justice
Les organisateurs de la Gay Pride de Moscou, "encouragés" par des propos récents du président Vladimir Poutine sur les droits des gays en Russie, ont décidé de saisir la justice pour faire valoir leurs droits en vue de l'organisation d'une seconde manifestation en mai prochain.
"Nous espérons que la justice russe, toute indépendante du pouvoir exécutif qu'elle doit être, tiendra compte de la déclaration du président (Vladimir Poutine) que nous considérons comme assez positive à notre égard", a indiqué à l'AFP l'un des organisateurs de la parade, Nikolaï Alexeev.
Jeudi, au cours de sa conférence de presse annuelle au Kremlin, Vladimir Poutine, interrogé sur le problème des homosexuels en Russie, a déclaré qu'il "respectait et respecterait toujours la liberté individuelle dans toutes ses manifestations", tout en ajoutant que les gays posaient un "problème" démographique à la Russie.
"C'est la première fois qu'un chef d'Etat russe se prononce sur le problème des homosexuels, et pour nous cette intervention marque le début d'une nouvelle époque", a indiqué Nikolaï Alexeev, qui a ajouté que si le tribunal maintenait une nouvelle fois son verdict, les organisateurs de la parade s'adresseraient "à la Cour suprême russe". E-llico Mis en ligne le 07/02/07

Deux gays Russes ont obtenu le statut de réfugié en France
Deux gays originaires de Russie viennent d'obtenir le statut de réfugié en France. Le premier, âgé de 44 ans et originaire de Glazov (est du pays), était victime dans son pays de harcèlement policier -il a été battu par des forces de l'ordre en 1997-, puis en France d'une agression homophobe de la part de membres de sa communauté. Le second, âgé de 25 ans et originaire de Kaliningrad (enclavée russe au nord de la Pologne ), avait été interpellé sur un lieu de drague par la police, qui l'avait torturé. Il a été reconnu comme réfugié politique à Paris. Les deux étaient défendus en France par l'
Ardhis . Têtu 06 02 07

Moscou : vers une seconde Gay Pride en 2007
Principal organisateur de la première Gay Pride de Moscou (mai 2006), le militant et journaliste gay Nikolaï Alekseev dresse le bilan de cette première manifestation et évoque les projets des militants LGBT russes pour 2007. Interview.

- La première édition de la Gay Pride a connu nombre de pressions et d'attaques. Comptez-vous faire une nouvelle Gay Pride à Moscou ?
Absolument. La date symbolique du 27 Mai est conservée même si cette année, elle tombe un dimanche. Le lundi 28 mai étant férié en France, nous espérons que nos amis français viendront et profiteront de l'occasion pour visiter Moscou. Il y aura une conférence sur les droits humains LGBT avec des responsables politiques étrangers comme Michael Cashman (député européen), Volker Beck (député allemand), Vladimir Luxuria (députée italienne). Nous comptons aussi sur la présence de Sir Ian McKellen (l'acteur ouvertement gay du "Seigneur des Anneaux"). Elton John et les Scissors Sisters ont aussi annoncé l'idée de venir faire un concert. Espérons que ces promesses se concrétiseront. Mais la grande nouveauté cette année, c'est que nous voulons que la Gay Pride moscovite ait sa propre identité slave. Ainsi, nous travaillons avec nos amis de Biélorussie. La conférence qu'ils n'ont pas pu organiser en novembre dernier à Minsk sera partie intégrante de la notre. Ils défileront avec nous tout comme les Lithuaniens, les Lettons etc. Nous voulons montrer qu'à l'heure où le pouvoir politique peut couper le gaz en hiver à ses voisins, les homos sont tous unis.
- Avez-vous déjà entrepris des démarches administratives auprès des autorités pour la tenue de cette manifestation ?
Pas encore. Nous ne pouvons rien faire officiellement à moins de quinze jours de l'événement. C'est la loi, et elle n'a pas changé depuis l'année passée. On observe que récemment le Maire de Moscou a interdit toutes les marches pacifiques qualifiant même la Gay Pride "d'acte satanique", propos diffamant pour lequel je vais l'attaquer au nom du comité organisateur. En 2006, les homos, les communistes, les nationalistes, les retraités... tous ont été logés à la même enseigne. Muselés. 2007, annonce la continuité sans changement de cette politique discriminatoire aux accents totalitaires.
- Des élections sont prévues en Russie en 2008, quels sont vos objectifs politiques avec cette nouvelle édition de la Gay Pride ?
La Gay Pride que nous souhaitons organisée est déconnectée de toute idéologie politique. Les droits humains ne sont ni de droite, ni de gauche et pas davantage du centre. Ils ne sont ni conservateurs, ni démocrates. Certes, il est vrai qu'historiquement, les sensibilités de gauches et démocrates défendent plus volontairement les droits de l'homme. Il faut comprendre qu'une Gay Pride pré-électorale russe n'a rien à voir avec celle que vous avez eue l'année passée à Paris. Nous en sommes au début. Pour comprendre l'attitude des autorités russes, il faut se remémorer l'atmosphère des premières Gay Pride en Europe dans les années 70. Notre première Gay Pride était une sorte de "Stonewall à la russe". Il y a fort à parier que la seconde sera dans le même esprit puisque le maire ne veut rien entendre. Le prétexte sécuritaire est infondé : les autorités ont su protéger efficacement et sans heurts notre protestation en juillet dernier devant l'ambassade d'Iran pour le triste anniversaire de la pendaison de 2 homos. Nous verrons bien. Nous avons vu le pire, nous y sommes préparés. Notre détermination est entière. De plus, de nouveaux groupes nous ont rejoints depuis mai dernier. C'est encourageant pour nous. L'année dernière l'initiative de la Gay Pride a été un formidable outil de percée médiatique en Russie, et malgré l'image que vous pouvez en avoir, la perception de l'homosexualité s'est améliorée car pour la première fois l'homosexualité existe dans les médias. J'espère que ce phénomène va s'amplifier en 2007. Eduquer la population sur un sujet de société, c'est déjà faire avancer les choses.
- On parle d'un déficit de près de 28 000 euros suite à la première Gay Pride en 2006. Est-ce exact ? Et, si oui, quelles solutions avez-vous trouver pour résorber ce déficit ?
Oui, c'est exact et cette volonté de transparence de notre part est connue depuis le début. Nous avons tenu à informer sur les comptes de l'événement très rapidement, ce qui a été fait en juin dernier. Je voulais surtout éviter toute rumeur inutile. Concrètement, la marche en elle même n'a rien coûté, sauf les drapeaux que nous avions imprimés. Il y a eu la conférence IDAHO — la première jamais organisée par le Comité IDAHO. Il était important pour nous de la faire à Moscou. C'est cela qui a permis de faire venir des délégués français ou Merlin Holland, le petit fils d'Oscar Wilde, dont la conférence s'est terminée par une standing ovation. Le déficit global avoisine les 30 000 euros. Personne ne nous a vraiment aidés. Vous savez comment ça se passe. Tout le monde est prêt à vous aider, mais quand il s'agit de mettre la main à la poche, il n'y a plus rien. Un petit sourire malgré tout à Madame H qui a donné la recette d'un de ses spectacles pour notre cause. C'était très sympa d'autant que nous ne nous sommes jamais rencontrés. Nous n'avons pas de solution pour le moment. Nous devons de l'argent partout maintenant... Notre malchance a été que notre principal sponsor français (un mécène gay bien connu) nous a confirmés un don auquel il a, par la suite, renoncé peu avant l'événement au prétexte qu'il ne passerait rien puisque le Maire avait annulé la manifestation. On ne pouvait plus rien faire à ce moment-là. Toutes les dépenses étaient lancées.
- Le 16 janvier 2007, une décision de justice vous a donné tort en appel en refusant de sanctionner l'interdiction de manifestation qui vous avait été délivrée en mai dernier. Quelles sont désormais vos possibilités de recours ?

Nous avons déposé un recours ce matin à Strasbourg à la Cour Européenne des Droits de l'Homme. La requête est très bien documentée. La violation des articles 11, 13 et 14 de la Convention Européenne est évidente. Nous sommes tous très confiants sur l'issue du dossier. Le seul point négatif est le temps qui joue en notre défaveur. Comme vous le savez, cela prend du temps En annexe, nous ajoutons un documentaire réalisé autour de l'événement. Ce documentaire fait d'ailleurs partie de la sélection officielle du festival du film de Berlin 2007 dans la section Panorama. C'est pour nous une grande fierté ! Ce sera le seul long-métrage russe de cette manifestation. A ma connaissance, il s'agit du premier documentaire autour d'une Gay Pride qui sera présenté dans un festival aussi prestigieux. Nous continuons jusqu'au bout la bataille judiciaire en Russie, jusqu'à la Cour Suprême. Nous voulons montrer l'incohérence du système dans son ensemble. Nous voulons dénoncer cette volonté de ne pas reconnaître le principe constitutionnel élémentaire de liberté de manifester. La Cour Suprême étant indépendante de la Mairie de Moscou, on peut toujours rêver à une décision en notre faveur... Alors rêvons. Nous n'avons rien d'autre.
e-llico Mis en ligne le 02/02/07

Le maire de Moscou qualifie la Gay Pride d' œuvre de Satan
Le maire de Moscou Iouri Loujkov qui avait interdit en 2006 la première marche homosexuelle dans la capitale russe a promis de faire de même cette année, qualifiant la Gay Pride d'"oeuvre de Satan".

"L'année dernière, une pression sans précédent a été exercée sur Moscou pour qu'y soit organisée une parade gay que l'on ne peut appeler autrement qu'une œuvre de Satan. Nous n'avons pas permis cette manifestation et nous ne l'autoriserons pas à l'avenir", a déclaré Iouri Loujkov à l'occasion d'une conférence.
"La pensée religieuse mondiale constate une crise de la foi en Occident. Dans certains pays d'Europe on bénit des mariages homosexuels, dès les premières années d'école on introduit des manuels sur le sexe. De telles choses agissent comme un poison moralement mortel sur la conscience pure des enfants", a-t-il ajouté. E-llico 30 01 07

 

Vladimir Poutine, les homosexuels et la démographie
Le président russe Vladimir Poutine a estimé ce matin, jeudi 1er février, que les homosexuels et les lesbiennes posaient un «problème» démographique à la Russie , au cours de sa conférence de presse annuelle au Kremlin. Invité par une journaliste de l'AFP à commenter les récents propos du maire de Moscou, Youri Loujkov, qui a qualifié la gay pride d' «œuvre de Satan», Vladimir Poutine a répondu que, concernant les minorités sexuelles, «un des principaux problèmes est la démographie». Il faisait ainsi allusion à la diminution constante de la population, sujet majeur de préoccupation en Russie. En oubliant de préciser, comme le reste des autorités russes, que cette diminution constante est liée à une très forte mortalité liée à l'alcoolisme, à la virulence de l'épidémie de sida et des hépatites (dont les traitements ne sont pas accessibles) et à un très fort niveau de morts violentes. «Mais je respecte et je respecterai toujours la liberté individuelle dans toutes ses manifestations», a ajouté le président russe. Pas sûr que cela suffise à nous rassurer. Têtu 01 02 07

L'organisation d'une nouvelle gay pride est compromise
«Nous sommes heureux de vous informer que les autorités russes n'ont pas pris de décisions contre la communauté gay l'année dernière . Grâce à cela la vie des gays et des lesbiennes n'est pas devenue plus mauvaise et c'est une bonne nouvelle!» C'est en ces termes que le 4 janvier dernier, le site Internet commercial gayly.ru, l'organisation Gayser, le centre gay de santé Zdorovie ainsi que deux saunas et une discothèque ont officialisé dans une lettre leur opposition à l'organisation d'une nouvelle gay pride le 27 mai prochain. Passant sous silence les événements moscovites de mai 2006, marqués par des violences , le collectif estime que les droits des gays et des lesbiennes n'ont pas régressé dans leur pays l'année dernière! Manifestement soucieux de préserver leurs intérêts financiers, dépendants d'une bonne entente avec les responsables politiques, les signataires du collectif rappellent tout de même en plusieurs points les éléments empêchant une égalité de fait entre homosexuels et hétérosexuels. Ils dénoncent également les entraves locales à la formation de mouvements militants. Mais le collectif estime que la gay pride de 2006 était le fruit de l'organisation de «leaders gay isolés [...] qui n'avaient pas de rôle à jouer ni de soutien public» . Ils estiment que toute action engagée sans l'aval de l'ensemble des acteurs de la communauté est vouée à l'échec. Nikolai Alekseev, qui avait co-organisé la marche et le festival de mai 2006 avec le comité Idaho (International day against homophobia), balaye les critiques et souhaite déposer une seconde demande d'autorisation auprès de la mairie de Moscou. «Nous serons dans la rue le 27 mai prochain», a-t-il confirmé à Têtu . Le militant a pris en charge, avec l'aide d'un ami, le déficit de 27.873 euros, dû en partie aux dépenses de sécurité . Joint par téléphone, le président du comité Idaho, Louis-Georges Tin, déclare «soutenir politiquement la volonté d'organisation de cette gay pride» . Il regrette que «d'autres acteurs fassent obstacle à sa tenue» . «J'espère, conclut-il, que les militants engagés l'année dernière sur place permettront d'aller de l'avant. » Têtu 18 01 07

La Cour européenne des Droits de l'homme devrait se pencher sur l'interdiction de la Gay Pride de Moscou
Les organisateurs de la Gay Pride interdite de Moscou au printemps dernier se préparent à saisir la Cour européenne des Droits de l'Homme. Ils ont pratiquement épuisé toutes les voies de droit de la justice russe. Les militants LGBT qui ont été à l'origine du premier projet de Gay Pride jamais organisé en Russie ont perdu mardi leur appel devant un tribunal de Moscou qui a refusé de revenir sur le bien-fondé de l'interdiction de la manifestation du 27 mai 2006.
"Nous avons tenté de donner une chance au système judiciaire russe de reconsidérer sa décision illégale d'empêcher la marche gay" explique Nikolaï Alekseev de l'organisation Gay Russia. La prochaine et dernière étape est la Cour suprême russe, mais les militants LGBT ne semblent pas se faire beaucoup d'illusion sur sa décision. Ils ont d'ores et déjà préparé les termes de la saisie de la Cour européenne à laquelle ils s'attendent à devoir recourir pour faire reconnaître leurs droits.
La semaine dernière la Cour européenne a accepté de se pencher sur la plainte introduite par les organisateurs de la Gay Pride de Varsovie interdite par la municipalité en 2005. La prise en compte du cas donne de l'espoir aux militants moscovites dont la situation est quasi-analogue. E-llico Mis en ligne le 17/01/07

la Gay Pride enfreint les droits de la majorité selon des juristes russes
La Gay Pride , dont la première en mai à Moscou avait été l'objet de violences, enfreint les droits de la majorité des Russes et doit rester interdite en Russie en tant que propagande de l'homosexualité, ont estimé mardi des juristes russes devant la presse
"La reconnaissance par l'Etat du droit de l'Homme à son orientation sexuelle ne donne pas le droit aux homosexuels d'imposer leurs valeurs et d'attenter aux droits des hétérosexuels", ont estimé des experts russes, saisis par l'Association des comités de parents de la ville d'Ekaterinbourg dans l'Oural.
L'organisation de manifestations en faveur des droits des homosexuels "dans des lieux accessibles à tout public est une provocation qui bafoue les sentiments religieux et moraux (...) et viole les droits et les libertés des citoyens russes", selon la conclusion de leur enquête publiée mardi.
Le document a été envoyé au ministère russe des Affaires étrangères "pour qu'il puisse réagir aux critiques du Conseil de l'Europe", a indiqué un des auteurs, Igor Ponkine, directeur de l'Institut des relations entre l'Etat et les confessions religieuses, lors de la conférence de presse.
Mis en ligne le 13/09/06 e-llico

Russie : les attaques homophobes en hausse
Le nombre de personnes tuées en Russie dans des attaques racistes a augmenté de 20 à 30% par an ces dernières années, selon le centre de recherches sur la xénophobie Sova.
Selon ces données, 33 personnes ont été tuées dans des agressions à caractère xénophobe et 280 ont été blessées en 2006. Les skinheads, au nombre d'environ 50.000 en Russie, attaquent généralement des personnes originaires du Caucase et d'Asie centrale, ainsi que les homosexuels, selon les mêmes sources officielles.
Mis en ligne le 11/09/06 e-llico

L'agresseur du député allemand Volker Beck ne devrait pas être inquiété
Malgré la publication de ses «aveux» dans la version russe du magazine Newsweek, Alexeï Napylov, l'agresseur non repenti du député allemand Volker Beck lors de la gay pride de Moscou, ne sera pas inquiété. Lundi 4 septembre, la cour de justice du quartier de Tverskaya a rejeté une plainte déposée par les organisateurs de la gay pride du 27 mai dernier. Il aurait fallu que la victime dépose elle-même une action en justice. Et selon la décision de la cour, le jeune nationaliste ne peut être accusé d'avoir voulu viser une catégorie de la population à travers cette agression, comme le condamne l'article 282 du code civil russe, en conformité avec le droit européen. Les organisateurs vont faire appel, et la semaine dernière, le député allemand a également annoncé qu'il allait porter plainte personnellement. Les militants homosexuels russes et leurs soutiens à l'étranger comptent bien épuiser tous les recours. La scène de l'agression a été filmée par les caméras du monde entier et un magazine d'information a recueilli le témoignage absurde d'Alexeï Napylov, publiant même sa photo et révélant son état civil. Tëtu 05 09 06

Des professeurs obligés d'informer la police sur l'homosexualité de leurs élèves
La police de la région de Voronej au sud de la Russie oblige les enseignants à dénoncer des élèves, membres d'organisations de skinheads, de la Jeunesse communiste, ainsi que ceux du mouvement libéral "Russie Ouverte", mais aussi des homosexuels ou des fans de football.
Mis en ligne le 05/09/06 e-llico

Moscou : quatre gays poignardés dans un état grave
Quatre gays luttent pour leur vie dans un hôpital de Moscou après l'agression dont ils ont été victime dans un appartement privé situé dans le quartier gay du sud de la ville.

Les quatre hommes ont été poignardés par un groupe de jeunes qui a fait irruption dans l'appartement dans lequel ils se trouvaient dans un quartier du sud-est de la capitale russe.
Une victime est dans le coma et une autre considérée dans un état grave par les médecins. Les deux autres hommes sont jugés dans un état sérieux mais stable.
Selon le porte-parole de la police, il s'agit d'un "crime de haine", mais cette dernière répugne à parler explicitement d'attaque homophobe, aucune connection avec un groupe anti-gay n'ayant été établi pour le moment selon ses recherches.
Cette attaque rappelle pourtant les méthodes employées par des groupes homophobes contre un établissement gay au moment de la Gay Pride moscovite. Les participants à une fête gay avaient été assiégés par des militants nationalistes et religieux orthodoxes et n'avaient dû leur salut qu'à l'intervention de la police. Mis en ligne le 24/08/08 e-llico

Moscou Pride 2006 : la justice confirme la légalité de l'interdiction
Un tribunal moscovite a confirmé mardi le caractère légal de la décision d'interdiction de la marche alternative à la Gay Pride (interdite) de Moscou le 27 mai dernier.
"Les décisions de justice se suivent et se ressemblent mais cela n'entache pas notre détermination à nous battre jusqu'au bout et aller jusqu'à la cour européenne des droits de l'homme" a déclaré Nikolai Alekseev, organisateur de la Marche des Fiertés de Moscou en réaction à la décision rendue mardi.
A la sortie du tribunal, l'avocat des organisateurs de la Gay Pride , Dmitri Bartenev, a considéré que la décision de la cour était "illégale". "Au regard de la loi russe, le droit de tenir une manifestation publique pacifique existe. Par conséquent, les autorités n'étaient pas fondées à interdire la manifestation du 27 mai dernier dans le square de la Lubyanka " a-t-il estimé.
Mis en ligne le 23/08/08
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Dons de sang : oui pour les gays russes
Défendue ardemment par l'association GayRussia, la non exclusion des homosexuels russes des dons de sang devrait bientôt être appliquée. C'est en tout cas, ce que le ministère de la Santé russe a indiqué, mi juillet, par courrier à Nikolai Alekseev et Nikolai Baev, responsables de l'association homo russe.
Mis en ligne le 18/07/06 e-llico

Politique : le ni-ni de Poutine sur la question gay
Malgré la première tentative de Gay Pride, le 27 mai dernier, qui s'est transformée en quasi émeute sous les fenêtres de son bureau du Kremlin, le président russe Vladimir Poutine n'est toujours pas sorti de son mutisme et continue d'ignorer la question gay dans le débat politique russe. Le militant gay et journaliste Nikolaï Alekseev le dénonce.
"Invité à une web-cast [conférence de presse diffusée sur Internet ], la deuxième organisée depuis son accession au pouvoir, le président russe a répondu à toutes sortes de questions sur la conscription militaire, les tirs de missiles nord coréens ou encore la légalisation des drogues douces. Ses réponses n'ont guère suscité d'émotions particulières, note Nikolaï Alekseev, un des organisateurs de la Gay Pride moscovite. Vladimir Poutine n'a pas eu un mot sur la montée de l'extrémisme nationaliste et l'intolérance, ce qui est plus inquiétant. 160 000 questions ont été envoyées par les internautes du monde entier. Vladimir Poutine a sélectionné, lui-même, les 49 questions auxquelles il souhaitait répondre.
Aucune question touchant de prêt ou de loin à l'homosexualité n'a été choisie par le président. C'est à croire que Poutine n'était pas en Russie le 27 mai ou bien qu'il n'est pas informé de ce qui se passe autour des murs du Kremlin. Pas un seul mot sur la Gay Pride réprimée par des contre-manifestants orthodoxes et néo-nazis sous l'œil bienveillant de la police locale. Pour moi, il est clair que Poutine ne sortira pas de son mutisme d'ici à la fin de son mandat. Reste que pour nous, un silence demeure malgré tout plus favorable qu'une condamnation qui nous mettrait à dos l'ensemble de la classe politique russe. C'est donc la politique du "ni-ni" qui inspire Poutine sur la question gay depuis 2000. Les tentatives de re-pénalisation de l'homosexualité par certains députés de la Douma n'ont jamais été soutenues par Russie Unie, le parti [officieux] du président russe, mais pour autant Poutine n'a jamais condamné les dérapages. A ce jour, aucun journaliste n'a été en mesure de pouvoir interroger le président sur la question gay que ce soit en Russie ou lors de ses déplacements à l'étranger." Mis en ligne le 17/07/06 e-llico

Les organisateurs de la gay pride font leurs comptes: un déficit de 27.873 euros
Nikolaï Alekseev vient de publier sur son site d'information Gay.russia
le budget du premier festival de la fierté homo à Moscou, qui s'est tenue du 24 au 27 mai dernier, avec la première gay pride jamais organisée dans la capitale russe en touche finale. Le buget total est de 31.521 euros et accuse un déficit de 27.873 euros. Les dépenses excessives s'expliquent, selon les organisateurs, par la location d'un des hôtels les plus chers de Moscou, le Swissotel – qui a été le seul à accepter la tenue d'une conférence sur l'homophobie –, et la nécessité d'avoir plusieurs équipes de sécurité pendant les différents événements. Enfin, l'annulation du concert de Desireless, qui devait avoir lieu le samedi 27 mai au club gay le 3 Monkeys, a entraîné de lourdes pertes. Selon Nikolaï Alekseev, qui commente l'ensemble du budget sur son site, cette annulation aurait été décidée quelques heures avant le début du concert, par peur d'attaques homophobes devant le club. Il faut dire que l'après-midi, au moment de la gay pride, les opposants homophobes avaient montré leur détermination à empêcher toute visibilité homo. Mais Nikolaï Alekseev conteste cette annulation, d'autant que tous les clubs et cafés homos de la capitale sont restés ouverts toute la nuit et n'ont connu aucune attaque. Il conclut son analyse par un jugement acerbe contre le «poison du business gay de Moscou, qui s'est toujours opposé à l'idée du Moscow Pride Festival, par peur que cela ne nuise à ses intérêts commerciaux». Les recettes (qui couvrent 12% du budget) viennent de l'ambassade de Norvège, de plusieurs établissements et personnalités du monde gay. La publication du budget a pour but de mettre fin aux folles rumeurs publiées dans la presse russe mais aussi sur certains sites gay et lesbiens moscovites. On accuse en effet les organisateurs d'avoir détourné l'argent du festival, ce que conteste absoluement Nikolaï Alekseev. Reste à savoir comment sera comblé ce déficit et quels soutiens seront apportés aux organisateurs.

Moscou Pride : l'agresseur du député allemand Volker Beck retrouvé par le magazine Newsweek
L'édition russe du magazine "Newsweek" publie un article sur les incidents survenus lors de la Gay Pride interdite de Moscou sur un ton sarcastique et donne la parole à l'agresseur du député Verts allemand Volker Beck.
"Russian Newsweek" traite le sujet d'un ton sarcastique et choisit de donner la parole à l'homme qui revendique l'agression de Volker Beck. Selon Newsweek, il se nomme Alexei Napylov se proclame "fier d'avoir tabassé l'Allemand" dans la légende de sa photo publiée par le magazine.
Dans l'article, ce dernier raconte avoir 25 ans, être diplômé d'histoire et travailler depuis quelques mois à Moscou. L'agresseur justifie son geste par "la nécessité" : "Il y a des gays normaux qui ne montrent pas leurs préférences et il y a aussi les pédérastes qui sont fiers de leur dégénérescence et ceux-là nous devons les corriger".
Réagissant à ces propos relayés par un des médias les plus lus en Russie, les organisateurs de la Gay Pride estiment que les autorités doivent désormais engager des poursuites à l'encontre de l'agresseur. Ils comptent d'ailleurs informer l'ambassade d'Allemagne et l'intéressé de la publication de cet article.
Pour Nikolai Alekseev, organisateur de Moscou 2006, " la Russie est vraiment un pays à part où Newsweek peut aisément retrouver l'homme qui est supposé être recherché par la police depuis plus d'une semaine avant que celle-ci ne mette la main dessus".
Mis en ligne le 07/06/06 e-llico

Les médias russes du côté du pouvoir
Alors que des manifestations de soutien se sont tenues vendredi 2 et samedi 3 juin devant les ambassades et consulats russes à Paris et à Édimbourg, la presse russe continue de traiter des violences contre les manifestants de la gay pride de Moscou avec un parti pris certain. Ainsi, l'agence de presse RIA Novosti n'hésitait pas, lundi 5 juin, à déformer les propos du nouveau commissaire du Conseil de l'Europe pour les droits de l'homme, Thomas Hammarberg, en lui faisant dire dans le cadre d'une conférence à Pouchkino, près de Saint-Pétersbourg: «Notre position est qu'on ne peut interdire aucune manifestation pacifique, quels qu'en soient les organisateurs. De telles manifestations sont pour beaucoup de gens perçues comme une provocation. Et il est bien évident qu'elles peuvent se traduire par des désordres publics, et les autorités ont le droit de mettre fin à ce genre de manifestations qui peuvent conduire à des désordres.» Hier, mardi 6 juin, sur le site Internet du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg a regretté «que ses propos aient été mal interprétés par l'agence de presse RIA Novosti», estimant au contraire que «les autorités avaient le devoir de protéger des manifestants pacifiques». Par ailleurs, dans la version russe de l'hebdomadaire Newsweek en kiosque du 5 au 11 juin, on peut lire une interview d'Alexeï Napylov, étudiant hooligan de 25 ans, «fier d'avoir frappé» le député allemand Volker Beck au visage . À aucun moment ses propos ne sont condamnés et le jeune homme se vente même d'être peu effrayé par la justice. Une telle assurance met Nikolaï Alekseev, coorganisateur de la gay pride moscovite, hors de lui: «Désormais, les autorités ne peuvent plus dire qu'elles ne savent pas qui a attaqué Volker Beck à Moscou! Les autorités doivent le poursuivre en justice. La Russie est un pays particulier où Newsweek arrive facilement à interviewer un homme censé être recherché par la police depuis une semaine.» Volker Beck avait en effet déposée plainte sur place après son agression. Têtu 07 06 06

Saint-Pétersbourg : les catholiques offensés par une Love parade organisée par un club gay
Les catholiques de Saint-Pétersbourg ont dénoncé jeudi une Love parade organisée par un club gay samedi dernier devant l'église Sainte-Catherine dans le cadre du carnaval du 303e anniversaire de la ville.
Sur une scène installée sur la place de l'église, le club gay aurait présenté un show de travestis et un strip-tease selon la responsable de l'église Saint-Catherine.
Cette Love parade s'est déroulée le même jour que les incidents de Moscou liés à l'interdiction de la Gay Pride.
Mis en ligne le 02/06/06 e-llico

L'Autre Cercle reçue à l'Ambassade de Russie
Catherine Tripon, présidente de l'Autre Cercle, a été reçue mercredi à l'Ambassade de Russie, en compagnie de Pierre Serne, élu francilien, responsable de la commission LGBT des Verts, représentant tous les deux l'Inter-LGBT, et de Maxence de Barros de l'Iglyo (International Lgbtq Youth and Student Organisation).
Présents à Moscou le 27 mai, ils ont officiellement fait part à Sergueï Parinov porte-parole de l'Ambassadeur, au nom de l'ensemble des organisations françaises, des évènements dont ils ont été témoins et victimes.
Très choqués de l'agression violente que Pierre Serne, Volker Beck (Député Allemand) et Merlin Holland (petit-fils d'Oscar Wilde) ont subi, ils ont dénoncé l'attitude du Maire.
En effet, respectant l'interdiction de la Gay Pride , les homosexuel-le-s russes et les délégués étrangers présents avaient souhaité déposer une fleur sur la tombe du soldat inconnu, en mémoire du combat mené par le peuple russe contre la barbarie nazie, puis remettre un courrier à la Mairie. Mais le Maire a volontairement laissé des contre-manifestants défiler, tenant des propos violents et discriminatoires contraires au respect des Droits de l'Homme et agressant les participants présents. Les policiers qui relevaient directement de l'autorité du Maire n'ont pas assuré la protection de ces derniers et ont délibérément laissé des skinheads agir. Si les forces du Ministère de l'Intérieur ont finalement sécurisé la deuxième partie du parcours près de la Mairie , l'attitude du Maire est inacceptable et profondément condamnable.
L'Autre Cercle rappelle que la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales énonce une liste de droits et libertés fondamentaux, dont : le droit à la liberté et à la sûreté, le droit au respect de la vie privée et familiale, la liberté d'expression, la liberté de réunion et d'association, l'interdiction de discrimination.
Ouverte à la signature des Etats membres du Conseil de l'Europe, à Rome, le 4 novembre 1950, cette Convention a été signée par la Russie le 28 février 1996 et est entrée en vigueur le 5 mai 1998.
L'Autre Cercle demande officiellement que le président Poutine, dont le pays préside actuellement le Conseil de l'Europe respecte, fasse respecter au sein des 46 états membres cette Convention.
L'interdiction de discriminer faite aux états membres du Conseil s'entend au sens large et ne peut être limitée. La Russie qui a ratifié la Convention en 1998 est tenue de faire respecter et protéger les personnes LGBT.
Les entreprises russes recherchent, à juste titre, des alliances économiques avec des sociétés européennes. L'Autre Cercle restera vigilante auprès des entreprises européennes, en ce qui concerne l'application réelle des Bonnes Pratiques de gestion des Ressources Humaines en matière de respect de la Diversité.
Catherine Tripon constate par ailleurs que l'Ambassadeur n'a pas exprimé ses regrets pour les violences physiques subies par les participants et demande instamment que le gouvernement russe assure la protection des personnes LGBT, suite à ces évènements.
La Russie ne peut avoir un discours à Strasbourg et un autre dans les rues de Moscou.
communiqué L'Autre Cercle - 1/6/2006

Pride Moscou : manifestations de protestation en Europe
A l'appel du Comité IDAHO (International Day Against Homophobia), plusieurs associations ont décidé de manifester samedi 3 juin à 16h, devant l'ambassade de Russie, pour protester contre les événements survenus lors de la Gay Pride de Moscou samedi 27 mai.
D'autres manifestations similaires auront lieu à Sofia, à Berlin, à Munich, à Hambourg et à Bonn.
Mis en ligne le 01/06/06 e-llico

Moscou : le maire revient sur les raisons de l'interdiction de la Gay Pride
Face aux mises en cause dont il est l'objet, le maire de Moscou Iouri Loujkov est revenu mercredi sur les raisons officielles de sa décision d'interdire la Gay Pride de samedi dernier en tentant d'atténuer son hostilité personnelle à l'évènement.
Le maire a sensiblement atténué son discours en tentant de justifier sa décision par un souci de protéger la sécurité des gays. "La sécurité de nos citoyens est la première et la plus importante des raisons et les gays sont aussi nos citoyens. Si la parade avait eu lieu, ils auraient été méchamment battus" a précisé le maire dans la déclaration diffusée par la mairie.
"Bien que nous vivions dans un pays démocratique, nous vivons également dans un pays organisé et dans une cité. De tels événements ne peuvent avoir lieu sans un soutien organisé" poursuit Iouri Loujkov, qui souligne qu'en tant que maire, il a pleinement le droit d'interdire la manifestation et que sa décision peut être contestée en justice. "Si la loi est violée, s'il y a une activité illégale, les autorités peuvent user de la force" affirme encore Loujkov.
Le maire de Moscou tente aussi d'atténuer la part de son point de vue personnel dans la prise de décision alors qu'il en avait fait un élément primordial en annonçant l'interdiction. "Ce n'est pas mon opinion personnelle qui m'a porté à prendre cette décision mais l'opinion publique. Les quatre groupes religieux de notre pays - les chrétiens orthodoxes, les musulmans, les juifs et les bouddhistes - sont fermement opposés à la tenue de cette parade" affirme le maire de Moscou.
Ces explications sont piteuses et mensongères. A qui veut-on faire croire en effet que 4 000 policiers ne permettent pas d'assurer la sécurité de 40 militants LGBT? Et de qui sont les déclarations homophobes tenues devant les maires de Paris et Berlin? De Loujkov en personne.
Mis en ligne le 01/06/06 e-llico

Lors d'une interview radiophonique, Youri Loujkov, le maire de Moscou, a réitéré des propos homophones en justifiant les violences. «Notre mode de vie, notre moralité et notre tradition sont plus purs à tous points de vue , a-t-il martelé pour répondre aux critiques de certains pays d'Europe de l'Ouest. L'Ouest devrait apprendre de nous, au lieu de courir vers toujours plus de laxisme. Nous vivons dans un pays démocratique, mais nous vivons dans un pays organisé et dans une ville organisée.» Selon Youri Loujkov, qui règne sur Moscou depuis 1992, vouloir déposer des fleurs près de la flamme du soldat inconnu était «une provocation de la part de ces gays» qui aurait «désacralisé ce lieu sacré». Il comprend donc que l'on ait voulu les frapper pour les en empêcher. Dans ce contexte, Nikolai Alekseev, le coorganisateur de la gay pride, inquiet pour sa sécurité, est sur le point de quitter la Russie pour une durée non déterminée. En Roumanie, le président de l'association LGBT Accept, Florin Buhuceanu, rappelle que la dépénalisation récente de l'homosexualité en Russie ne doit pas être une excuse recevable en vue d'interdire une gay pride. Dans son pays, elle était encore criminalisée avant 2001, et cela n'a pas empêché le président Traian Basescu de soutenir la première marche l'année dernière, contre la volonté d'interdiction du maire de Bucarest selon les mêmes motifs fallacieux que ceux avancés par Youri Loujkov . Le silence de Vladimir Poutine se transforme donc chaque jour en soutien plus fort à Youri Loujkov. Têtu 31 05 06

 

 

Le Conseil de l'Europe demande au maire de Moscou de revenir sur l'interdiction de la gay pride
Le Conseil de l'Europe a demandé au maire de Moscou de reconsidérer sa décision sur l'interdiction de la gay pride. C'est la première mesure de soutien intervenant à un tel niveau de la part de la principale organisation chargée des Droits de l'Homme en Europe.
Dans son courrier au maire de Moscou, le Conseil rappelle les principes qui régissent la convention pour la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales et pointe en particulier les articles 10 et 11 qui garantissent à chaque citoyen la liberté d'expression, de rassemblement et d'association sans interférence des pouvoirs publics, de même que l'article 14 qui interdit la discrimination en fonction d'un quelconque critère.
Le Conseil se déclare " préoccupé " par l'interdiction annoncée par les autorités moscovites des manifestations autour de la marche de la gay pride qui doit se tenir du 24 au 28 mai prochains.
" Je vous saurais gré, Monsieur le maire, si vous pouviez envisager de reconsidérer votre décision " écrit le Conseil au premier magistrat de la capitale russe.
Dans ce contexte, il est intéressant noter que la Russie doit prendre la présidence du Conseil de l'Europe dix jours avant la tenue de la gay pride de Moscou.
Mis en ligne le 29/03/06 e-llico

Evénements de Moscou

Lettre ouverte au Président Chirac au sujet des évènements fascistes de Moscou 30 05 06

Moscou : pride 2006, le défi
Dix jours à peine après la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, c'est à Moscou que le mouvement LGBT a rendez-vous, pour la première Gay Pride jamais organisée en Russie. Après des mois de tension et de menaces (politiques ou religieuses) pour tenter de l'interdire, cette Marche s'annonce comme celle du courage. "Illico", avec Nikolaï Alekseev, son principal organisateur, vous en raconte les coulisses et les enjeux.
Un signe de mauvais augure ? Non. La remise, par le président russe Vladimir Poutine, mi avril, de l'ordre "des mérites devant la patrie" au leader ultranationaliste homophobe Vladimir Jirinovski n'a pas douché l'enthousiasme. Les militants LGBT y croient dur comme fer. Leur Gay Pride, la première en Russie, aura bien lieu le 27 mai prochain. Dès le départ, les organisateurs — le journaliste et militant Nikolaï Alekseev en tête ont joué la carte de la mobilisation internationale. Une décision stratégique qu'ils ne regrettent pas aujourd'hui.
"Cette mobilisation est capitale, note Nikolaï Alekseev. Elle permet de maintenir notre projet dans l'actualité médiatique en Russie. De plus, c'est l'unique moyen pour nous de faire pression sur la mairie de Moscou alors que le maire Yuri Luzhkov refuse depuis des mois la tenue de la manifestation". Pour Nikolaï Alekseev, le "soutien international n'est pas à l'origine des réactions négatives" que connaît le projet, mais résulte de "la simple idée qu'une minorité sexuelle puisse affirmer son droit à la différence et revendiquer des droits."
La culture démocratique russe et la façon de traiter les questions de mœurs étant assez différentes de ce qui se passe en Europe, n'y avait-il pas un risque à choisir une forme de manifestation et de visibilité d'inspiration occidentale ? "Je fais partie de ceux qui pensent qu'un être humain est le même partout, avance Nikolaï Alekseev. Parfois, j'entends dire en Russie : "Moscou n'est pas Amsterdam". Cela ne veut rien dire. Cette Gay Pride est importante car elle va permettre de montrer que la société russe est beaucoup plus tolérante qu'on ne le croit à l'égard des personnes LGBT. Et cette tendance est visible dans les chiffres. Nous publierons à l'occasion de la Journée mondiale contre l'homophobie les résultats de notre baromètre annuel [sur l'attitude à l'égard des homosexuels, ndlr]. Ils sont surprenants. C'est bien ce qui fait peur aux dignitaires religieux. Les Russes ne sont pas les "moutons" que certains décrivent parfois."
Reste une question. Très médiatisée, la Gay Pride intéresse-t-elle les Russes ou, en dehors de Moscou, les laisse-t-elle indifférents ? "Les Moscovites sont assez indifférents car leur niveau de vie est très supérieur au reste du pays, constate Nikolaï Alekseev. Du coup, ils n'ont pas autant besoin que les autres de chercher des boucs émissaires à leur misère, comme les gays ou les étrangers peuvent l'être. S'il fait beau le samedi 27 mai, ils seront en train de se reposer en dehors de la capitale dans leurs datchas. Et s'il pleut, ils resteront à la maison ! Cela me fait bien rire lorsque j'entends qu'il y aura un million de personnes dans les rues de Moscou contre notre Gay Pride. Une chose est sûre : le sujet est traité partout dans les médias et pas seulement à Moscou, mais l'opinion est assez indifférente."
Confiants, les organisateurs attendent désormais le feu vert. Leur stratégie semble, pour le moment, payante au vu de l'intérêt que suscite la manifestation. Quoi qu'il se passe le 27 mai prochain, une chose est certaine : la communauté LGBT russe (que la Gay Pride soit interdite ou non, quelle rassemble quelques dizaines ou des milliers de personnes) aura montré son vrai visage : celui du courage. 19 05 06 e-llico

Gay pride à Moscou : les organisateurs en appellent à Poutine
"Nous avons officiellement informé lundi matin la mairie de Moscou de notre intention d'organiser le 27 mai une marche pour défendre les droits des minorités sexuelles en Russie, et quelle que soit la réponse des autorités, nous ferons cette marche", a déclaré Nikolaï Alexeïev, responsable du site gayrussia.ru et organisateur de la manifestation, lors d'une conférence de presse.
"Monsieur le Président! Nous vous appelons (...) à empêcher une discrimination sexuelle et une violation de nos droits de manifester", écrivent les homosexuels russes dans une lettre ouverte à Vladimir Poutine, signée également par des défenseurs des droits de l'Homme.
"Nous vous invitons à participer à cette Journée Internationale contre l'homophobie", fêtée "dans chaque pays qui respecte les droits de l'Homme", déclare le texte distribué aux journalistes.
Quelque 2.000 manifestants - dont des personnalités internationales comme le petit-fils de l'écrivain britannique Oscar Wilde - doivent participer à la manifestation prévue en plein centre de Moscou.
Selon le dernier sondage du centre indépendant Levada, plus d'un tiers (37%) des Russes estiment toujours que les homosexuels doivent être poursuivis (6 % de moins que l'année précédente) et 45 % s'y disent opposés (7,4 % de plus qu'en 2005). Mis en ligne le 16/05/06 e-llico

 

 

 

Menaces sur la Gay-Pride de Moscou
C'est avec une véritable inquiétude et une colère croissante que la commission LGBT des Verts observe la montée des menaces de tout ordre et de toutes origines qui s'accumulent sur la Gay Pride de Moscou, annoncée pour le 28 mai prochain dans le cadre de la Journée mondiale contre l'homophobie.
Que les leaders religieux de toute sorte entonnent un chœur de haine œcuménique hélas classique ne nous surprend guère. Mais la montée au créneau des autorités publiques contre cette marche, première du genre à Moscou, est inquiétante et en dit long sur l'état du régime et de la société russe.
Plus que jamais, nous soutenons le projet de marche moscovite à laquelle nous participerons. Nous serons présents aussi dans les manifestations de soutien et de protestation comme celle du 2 mars à 18 h à Paris devant l'ambassade de Russie.

Nous enjoignons également le gouvernement français de peser de tout son poids auprès des autorités russes pour qu'elles s'assurent que la Gay Pride de Moscou puisse avoir lieu dans des conditions de sécurité absolue. 25 02 06

Commission LGBT des Verts : la montée aux créneaux des autorités publiques contre cette marche, première du genre à Moscou, est inquiétante et en dit long sur l'état du régime et de la société russe. Nous enjoignons également le gouvernement français à peser de tout son poids auprès des autorités russes pour qu'elles s'assurent que la Gay Pride de Moscou puisse avoir lieu dans des conditions de sécurité absolue.

Pride de Moscou : le PCF soutient la marche et condamne l'attitude de maire
Dans une interview accordée à Nicolas Alexeyev (organisateur de la marche des fiertés LGBT de Moscou), Richard Sanchez, président de la Commission "Libertés, Démocratie, Lutte contre les Discriminations" du Parti Communiste Français prend position sur les menaces d'interdiction de la Pride de Moscou par le maire de la ville.
 
"Que ce soit par démagogie, ou simplement par conviction rétrograde, ce monsieur fait une grave erreur de communication, estime le représentant du PC français. Quelle image de Moscou est-il en train de donner au reste du monde ? Celle d'une ville frileuse, renfermée sur elle-même, intolérante ?
De plus, continuer à soutenir qu'une marche revendicative comme la marche des fiertés LGBT est de la "propagande" pour le "vice", c'est se tromper d'époque. Ce n'est pas une "maladie contagieuse". Cette marche ne créera pas de "nouvelles vocations" à l'homosexualité. Elle permettra en revanche aux homosexuel-le-s qui se cachent d'avoir enfin une meilleure image d'eux-mêmes, et de pouvoir s'épanouir dans une société russe libérée de ces stéréotypes d'un autre temps".
Le PCF soutient la marche des fiertés LGT et la conférence de l'IDAH0 et envisage d'envoyer une délégation à Moscou lors de l'événement.. Mis en ligne le 01/03/06 e-llico

Menaces homophobes sur la marche des fiertés LGBT en  Russie.
Plusieurs associations (le CGL Paris, le Comité IDAHO, Inter-LGBT, la Ligue des droits de l'Homme, les Panthères Roses, le RAVAD,  SI-LGBT, SOS Homophobie), appellent les citoyens et les citoyennes à 
réagir, notamment en se rassemblant le jeudi 2 mars prochain à 18h  devant l'ambassade de Russie.

Du 24 au 28 mai 2006, plusieurs événements historiques auront lieu à Moscou : la conférence internationale IDAHO (International Day Against Homophobia), le festival culturel de Moscou et la première marche des fiertés LGBT jamais organisée dans ce pays, marche qui se tiendra 13 ans jour pour jour après la dépénalisation de l'homosexualité en Russie en 1993.

Mais les réactions homophobes ne manquent pas. Le maire de Moscou, Youri Luzhkov, a récemment affirmé que toute tentative pour organiser une gay pride serait « résolument écrasée ». Le mufti  suprême de la région de Talgat Tajuddin a également déclaré : « la manifestation ne saurait être autorisée. S'ils vont dans la rue, il 
faudra les frapper. Tous les gens normaux le feront, qu'ils soient musulmans ou orthodoxes. » Il a ajouté que le Prophète Mahomet a  ordonné de tuer les homosexuels, car « leur comportement conduirait à  la fin de l'espèce humaine ». Selon l'évêque orthodoxe Daniel de Yuzhno-Sakhalinsk, cette marche n'est qu'une « plaisanterie cynique » ; il a comparé l'homosexualité à la lèpre et a mis en garde la  population contre « la propagande du vice ». Par ailleurs, le représentant des rabbis de Russie, Berl Lazar, a déclaré à l'agence de presse russe Interfax que si la gay pride était autorisée, « ce serait un coup porté à la morale ».

Cependant, ces réactions homophobes ne reflètent pas forcément l'opinion publique car, selon un sondage récent, 51 % des Russes pensent que les gais et lesbiennes devraient avoir les mêmes droits que les autres. Mais il est clair que ces déclarations politiques et religieuses menacent les libertés publiques, et propagent la haine et 
la violence dans le pays tout entier. Or, qu'on le veuille ou non, de nombreux citoyens de Russie et du monde entier participeront à cette marche, et des députés d'Angleterre, de Belgique, de France, des Pays 
Bas, du Brésil et du Parlement européen sont également attendus.

La Russie devant bientôt prendre la tête du G8 et du Conseil de l'Europe, qui a pour mission de veiller aux droits de l'Homme en Europe, nous appelons les citoyens et les citoyennes, les hommes et les femmes politiques à réagir à ces déclarations de violence homophobe, qui mettent en péril les libertés publiques et les droits 
humains. En liaison avec nos amis/es de Pologne, de Grande Bretagne, de Suède, et en signe de solidarité avec les personnes LGBT en Russie et avec les démocrates russes en général, nous demandons aux  citoyens, aux citoyennes, aux hommes et aux femmes politiques de manifester leur préoccupation devant l'ambassade de Russie le jeudi 2  mars à 18h, 40-50, boulevard Lannes - 75116 Paris, et d'écrire à M.  Vladimir Poutine lui-même, pour lui demander de protéger les droits  humains, sans distinction de sexe ni d'orientation sexuelle, en 
garantissant notamment la tenue et la sécurité de la marche des fiertés LGBT.

Le CGL Paris, le Comité IDAHO, Inter-LGBT, la Ligue des doits de l'Homme, les Panthères roses, le RAVAD, Solidarité Internationale LGBT, SOS Homophobie
    Louis-Georges Tin
    Président du Comité IDAHO

Les gays exigent de pouvoir donner leur sang
La principale organisation russe de défense des droits des homosexuels a exigé lundi des autorités russes qu'elles abrogent une directive qui interdit formellement aux homosexuels de faire don de leur sang.
L'organisation Gay Russia a annoncé sur son site internet (www.gayrussia.ru) avoir écrit une lettre aux ministères de la Santé et de la Justice pour leur demander de "supprimer une disposition interdisant (d'accepter) les dons de sang des homosexuels".
Selon une directive du ministère de la Santé , les homosexuels constituent, avec les toxicomanes et les prostitués, des "groupes à risque" qui ne peuvent pas faire don de leur sang.
Cette interdiction, en vigueur depuis septembre 2001, "n'a jamais fonctionné réellement, les formulaires que doivent remplir les donneurs de sang potentiels ne contenant aucune mention sur leur orientation sexuelle", a cependant précisé à l'AFP Nikolaï Alexeïev, le président de l'organisation Gay Russia.
Selon lui, cette directive reste néanmoins "la seule disposition discriminatoire inscrite directement dans la législation russe visant à stigmatiser les homosexuels".
L'homosexualité a cessé d'être un crime en Russie en 1993, et depuis 1999 les psychiatres russes ne la considèrent plus comme une maladie mentale.
Mis en ligne le 11/04/06 e-llico

 

 

 

 

Le petit-fils d'Oscar Wilde interpelle Poutine sur la situation des gays en Russie
Le petit-fils de l'écrivain britannique Oscar Wilde a appelé Vladimir Poutine à respecter les droits des homosexuels russes et assurer "une couverture médiatique équilibrée" de la gay pride prévue à Moscou en mai prochain, dans une lettre ouverte publiée mardi
Protestant contre une émission de télévison diffusée par la chaîne TVTs, très critique sur la future gay pride moscovite, Merlin Holland écrit: "Les homosexuels ne sont pas des terroristes; ils ne sont pas des assassins; ils ne sont pas des fanatiques qui prennent des otages pour atteindre leurs buts! Ce sont de simples êtres humains qui veulent que leurs droits à la vie normale soient reconnus". "Je ne suis pas homosexuel (...) mais mon grand-père a été emprisonné en 1895 simplement pour avoir été homosexuel ce qui a détruit finalement notre famille", écrit Merlin Holland dans ce message, annonçant qu'il viendrait participer à la première gay pride à Moscou, annoncé pour le 27 mai par le site homosexuel russe Gay Russian.

Le maire de Moscou Iouri Loujkov et l'Eglise orthodoxe russe se sont déjà opposés à la tenue de cette manifestation destinée à marquer l'anniversaire de la fin de la criminalisation de l'homosexualité en Russie. "J'espère que les medias assureront une couverture équilibrée de l'événement (...) en cette année de la présidence russe du G8", écrit Merlin Holland.
Dans son émission Postscriptum, diffusée samedi et lundi, la chaîne TVTs a présenté la future gay pride comme "une provocation", mettant en garde contre "une révolution bleue" (le bleu étant la couleur associée à l'homosexualité en Russie).

Mis en ligne le 08/02/06. e-llico

 

 

 

 

 

 

Moscou : violences et arrestations lors la manifestation de soutien à la Gay Pride
Plus d'une centaine de personnes a été interpellée lors de la manifestation de soutien à la Gay Pride interdite de Moscou samedi, et plusieurs dizaines de manifestants, dont des personnalités étrangères, ont été victimes de violences de la part d'extrémistes homophobes.
Nikolaï Alekseïev, le leader de l'organisation de défense des droits homosexuels en Russie GayRussia, a été interpellé avec plusieurs de ses militants alors qu'il tentait d'approcher la tombe du soldat inconnu, près du Kremlin, pour y déposer des fleurs.
Ce geste voulait illustrer le parallèle entre la lutte menée jadis contre l'Allemagne nazie et la lutte pour les droits des homosexuels.
La mairie de Moscou avait interdit la tenue de la Gay pride que la communauté homosexuelle russe voulait organiser ce samedi, décision confirmée par la justice vendredi midi.
Volker Beck, un député allemand qui avait fait le déplacement pour soutenir la cause homosexuelle en Russie a été frappé et avait le visage en sang.

Pierre Serre, un Vert français, et Merlin Holland, le petit fils de l'écrivain Oscar Wilde, ont été également agressés par des militants néo-fascistes, des Cosaques et des extrémistes orthodoxes.
Philippe Lasnier, chargé de mission au cabinet du maire de Paris, a également été brièvement interpellé.
"Une délégation française était venue tout à fait pacifiquement", a expliqué Clementine Autain, adjointe au maire de Paris et militante féministe, s'étonnant du peu d'empressement des forces de l'ordre à protéger les manifestants des attaques.
"Au moment où la Russie prend la présidence du Conseil de l'Europe nous sommes inquiets parce que les autorités russes ne font pas preuve de la volonté de respecter les droits de l'Homme", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Les attaques de bandes de skinheads envers les militants se sont produites aussi devant la mairie où les militants avaient prévu de déposer une lettre de protestation contre l'interdiction de la Gay Pride.
"C'était impressionnant, la situation des homosexuels en Russie est encore pire que ce que j'imaginais" a estimé Jean-Luc Romero, conseiller régional UMP d'Ile de France.
Lors d'une conférence de presse dans la matinée, Nikolaï Alekseïev, organisateur de la Gay Pride , avait estimé que "l'homophobie faisait partie en Russie d'un problème plus large de xénophobie".
Mis en ligne le 27/05/06 e-llico

Agressions contre des militants et des élus lors de la première Lesbian & Gay Pride Moscou
communiqué de presse Inter-LGBT - 28 mai 2006

L'Inter-LGBT s'associera à toute action collective de protestation contre les autorités russes, en demandant notamment à l'ambassade de Russie des explications sur le comportement des autorités locales à l'encontre de militants et d'élus locaux français. Elle demande au président de la Fédération de Russie de respecter le mandat qu'il a reçu en recevant la présidence du Conseil de l'Europe, et de veiller au respect des droits humains, y compris dans son propre pays.
Enfin, l'Inter-LGBT demande à la France , par la voix du Président de la République ou du ministre des Affaires étrangères, d'exprimer ses plus vives protestations auprès des officiels russes.Alain Piriou, porte-parole

Gay Pride de Moscou : les Verts exigent des explications !
Communiqué Les Verts - 28/5/2006

Violemment pris à partie sous les yeux de la police russe, le député Vert allemand Volker Beck a été lourdement blessé au visage. Pierre Serne, élu municipal (verts) de Vincennes (94), membre du bureau de l'Ilga Europe (International Gay and Lesbian Association) et responsable de la Commission LGBT des Verts a été, lui aussi, sévèrement agressé à deux reprises, avant d'être arrêté par les forces de police russes. Les Verts expriment soutien et amitié aux militants violentés. Ils expriment bien sûr toute leur sympathie aux militants russes qui ont à faire face à des déchaînements ignobles au quotidien.
Les Verts demanderont à l'ambassadeur de Russie à Paris, M. Alexander Alexeevitch AVDEEV de les recevoir en délégation dès le retour de Pierre Serne : les Verts exigent en effet de savoir pourquoi la protection des militantEs des droits des homosexuelLEs n'a pas pu être assurée ; ils lui demanderont encore quelles mesures le gouvernement russe entend prendre pour protéger les personnes homosexuelles.

Act Up dénonce dans un communiqué ces violences qu'elle impute aux "skinheads, orthodoxes, électeurs nationalistes, etc", mais surtout aux " pouvoirs publics: ce sont des policiers qui ont pris fait et cause pour les homophobes, arrêtant et frappant de nombreux soutiens à la cause LGBT", selon Act Up.
"La déportation des homosexuels dans des goulags: voilà ce que la Russie, qui va prendre la présidence du Conseil de l'Europe, peut proposer par la bouche d'un élu", poursuit l'association en référence aux propos tenus samedi, selon elle, par un élu nationaliste russe: "J'ai trouvé une solution pour eux (les homosexuels, ndlr): la Sibérie".
"Ces violences n'auraient jamais été possibles sans l'homophobie prégnante dans toutes les couches de la société russe et contre laquelle rien n'a été fait", estime Act Up, qui demande aussi que les gouvernements européens "remettent en cause la présidence russe du Conseil de l'Europe tant que la Fédération de Russie n'aura pas présenté des excuses officielles".

Pour ceux et celles qui avaient réussi à échapper aux premières attaques des nationalistes mais aussi des policiers, il fut difficile de pouvoir simplement exister dans cette confusion la plus totale. Attaques à coups de parapluies de la part de babouchkas, qui n'hésitent à vous faire de force des signes de croix sur votre visage, crachats, insultes, ont été le traitement réservé aux militants LGBT pendant les deux heures qu'a duré leur action. Le lendemain, les médias russes, contrairement aux médias internationaux, ne faisaient que peu d'échos aux violences de l'après-midi, qui ont eu lieu dans l'artère principale du centre de Moscou. Malheureusement, l'indifférence était aussi forte chez de nombreux homos du pays qui, le soir même, étaient tranquillement attablés dans leurs bars homos favoris, sans s'être inquiétés de ce qui avait pu se dérouler l'après-midi même. Malgré ce sentiment d'amertume perçu le samedi soir, il n'en demeure pas moins que cette tentative de première gay pride en Russie aura au moins réussi à faire parler de la situation difficile des gays et des lesbiennes dans la capitale et le reste du pays. Rien ne dit en effet que les attaques contre les bars homos de la capitale ne pourraient pas reprendre. Et les organisateurs de la première pride, particulièrement Nikolaï Alekseev et Ievguenia Debrianskaia, seront encore en première ligne, pour prendre les coups. Têtu 29 05 06
Représenté à Moscou par son Secrétaire national aux questions LGBT, Eddie Aït, le Parti Radical de Gauche condamne les violences contre la Gay Pride à Moscou. Pour lui, "les agressions et les arrestations massives démontrent que les autorités russes n'ont pas fait ce qu'il faut pour empêcher les préjugés à l'égard des personnes avec une orientation sexuelle non hétérosexuelle. L'homophobie est une des formes de xénophobie, et on ne peut pas l'accepter". Mis en ligne le 29/05/06 e-llico


Le tribunal de Moscou confirme l'interdiction de la gay pride
Chaque jour à Moscou donne son nouveau coup de théâtre. La lecture donnée hier, jeudi 25 mai, par Merlin Holland (photo), petit-fils d'Oscar Wilde, devant une cinquantaine de militants au centre culturel français de Moscou, a été interrompue par 10 personnes qui ont lancé des gaz lacrymogènes et quelques œufs. L'intimidation n'a pas eu l'air d'inquiéter plus que cela les militants qui ont alors simplement changé de salle pour continuer leur discussion, encouragée par la directrice du centre. Il faut dire que la police chargée de la sécurité du building avait laissé entrer les contrevenants, peut-être en échange de quelques roubles… « C'est vraiment pathétique que mon pays ne soit pas capable d'assurer la sécurité d'une simple lecture, alors que nous faisons venir sur le territoire des personnalités aussi prestigieuses», déplorait alors Nikolai Alekseev, l'un des organisateurs de la Moscow Pride. Le climat semblait pourtant tourner en faveur des militants LGBT. Contre toute attente, la décision prise par la mairie de Moscou d'interdire la gay pride, a été réexaminée aujourd'hui, vendredi 26 mai, à 10h30, par le tribunal de Moscou. «Je n'ai jamais vu cela, c'est bien la première fois qu'une telle procédure d'urgence est utilisée. On se retrouve exactement dans la même situation qu'à Riga l'année dernière.» S'il ne s'explique pas ce nouveau rebondissement, Nikolai l'analyse pourtant de manière positive: «C'est très surprenant que l'appel soit étudié aussi rapidement. Cela va raviver l'intérêt des médias et nous faire une belle publicité à un jour de la gay pride.» Pourtant, l'espoir éveillé par ce réexamen aura été de courte durée: à 12h30 heure locale, la cour a confirmé l'interdiction du maire, Youri Loujkov. L'argument de l'impossibilité d'assurer la sécurité a de nouveau été avancé. La cour a estimé que faute de temps, il est impossible d'organiser l'encadrement des manifestants, rapporte Nikolai Alekseev. «Même un piquet de 100 personnes n'a pas été autorisé. Selon la cour, cela aurait nécessité la présence de 200 policiers. Il y a pourtant 4.000 policiers à Moscou!» Hier, Nikolai avait eu une rencontre informelle avec le chef de la police de Moscou (un équivalent de la Préfecture de police en France). Ce dernier lui aurait alors déclaré: «Si votre marche est légale, nous vous garantissons qu'aucun cheveu ne tombera de votre tête». «Cela montre bien que la raison réelle de l'interdiction n'est pas l'insécurité, souligne Nikolai Alekseev. La réalité c'est qu'on nous empêche d'utiliser notre droit constitutionnel de manifester.» Les participants à la conférence – une centaine de personnes – ont débuté un long débat sur l'opportunité ou non de braver l'interdiction et d'annoncer un autre lieu de rassemblement. Pour le moment, aucun consensus ne se dégage, et on sentait poindre une tension entre les militants russes et ceux venant de l'étranger. Clémentine Autain, adjointe au maire de Paris pour la jeunesse, apparentée PCF, est venue soutenir l'initiative au nom de la ville et avec le soutien du parti communiste. «Quelle que soit la décision prise, il faut faire très attention qu'elle ne soit pas prise par la population russe comme un diktat des militants occidentaux. Je suivrai donc les décisions prises par les associations russes et s'il faut aller marcher, j'irai.» «Souvenez-vous. Le monde regarde Moscou et la façon dont les autorités vont réagir», a rappelé Scott Long, directeur de l'association américaine Human Rights Watch. Peter Tatchell, d'Outrage!, a quant à lui précisé que «la ville de Moscou agit dans la défiance de la constitution russe et de la Cour européenne. La décision démontre que la Russie n'est pas démocratique. Il semblerait qu'il n'y ait pas de place pour une manifestation pacifique ici.» Les dernières déclarations du nouveau commissaire du Conseil de l'Europe pour les droits de l'homme, Thomas Hammarberg, aideront peut-être à trouver une solution. Mercredi 24 mai, ce dernier avait critiqué l'attitude de la Russie envers la Tchétchénie mais également en ce qui concerne les minorités sexuelles. Thomas Hammarberg s'interroge en effet sur les motifs qui ont conduit le maire de Moscou Youri Loujkov à entraver la gay pride: «Si la manifestation est interdite par crainte qu'on ne puisse pas garantir la sécurité aux participants, il y a deux questions qui se posent: primo, les autorités, ont-elles offert aux organisateurs d'autres possibilités pour leur garantir le droit d'exprimer librement leur opinion? Secundo, les autorités font-elles ce qu'il faut pour empêcher les préjugés à l'égard des personnes avec une orientation sexuelle non-traditionnelle, car l'homophobie est une des formes de xénophobie, et on ne peut pas l'accepter?» La Russie , qui préside actuellement le Conseil de l'Europe, avait déjà été critiquée sur cette même question par le prédécesseur de Thomas Hammaberg. Mais si ces avertissements sont suivis de la même manière que ceux concernant la Tchétchénie – qui sont totalement ignorés –, le sort des gays et des lesbiennes russes ne risque pas de s'améliorer. Têtu 26 05 06

Aleksandr Soljenitsyne soutient la position de l'Église
À désormais cinq jours de la gay pride – maintenue par ses organisateurs malgré l'interdiction formulée par le maire de Moscou – le bras de fer continue entre une partie de la communauté homosexuelle russe et les opposants à la marche. Il est consternant de voir la voix d'un intellectuel russe de premier plan se mêler à ces pressions. L'écrivain Aleksandr Soljenitsyne a en effet soutenu l'Église orthodoxe hier dans sa volonté d'instaurer un «nouveau concept des droits de l'être humain» afin de contrecarrer «la notion occidentale de la liberté» qui pourtant lui a été d'une grande aide lors de ses années d'exil. Dans cette nouvelle guerre froide entre ce qui est  « juste et ce qui ne l'est pas» , l'ex-dissident soviétique, prix Nobel de littérature en 1970 et âgé de 87 ans, dénonce avec les orthodoxes  «l'utilisation du concept de liberté personnelle en vue d'insulter les religions et les sentiments nationaux» . D'après un document validé par le patriarche orthodoxe de Moscou et de toutes les Russies Alexis II, «le monde fait face à un conflit entre des civilisations interprétant de manière différente la notion des droits de l'être humain». Les «démocraties de l'Ouest» sont accusées d'engager une «propagande » entraînant «le déclin de la civilisation chrétienne» . Côté manifestants, la vice-présidente de l'Intergroupe LGBT au parlement européen, Sophie In't Veld, a annoncé sa participation à la marche. La députée néerlandaise trouve inacceptable qu'un pays puisse présider le Conseil de l'Europe et céder à la pression des Églises en laissant interdire le défilé légal d'un groupe de population. «Cette interdiction, dit-elle, ne concerne pas uniquement la communauté LGBT, elle remet aussi en cause le droit de rassemblement et le devoir induit aux États de protéger leurs citoyens de l'homophobie et des attaques violentes . Têtu 23 05 06

Gay pride de Moscou : Jack Lang en appelle à Vladimir Poutine
Dans ce courrier, daté du 17 mai, Jack Lang déplore que le maire de Moscou Iouri Loujkov n'ait pas autorisé la manifestation et que des "responsables religieux" russes aient proféré des "menaces d'une violence inacceptable" contre les homosexuels.
"Je me sens personnellement insulté par l'attitude et les propos du maire de Moscou et de ces religieux", écrit Jack Lang en rappelant qu'il a "soutenu l'organisation" de la première Gay pride officielle en France en 1982 alors qu'il était ministre de la Culture.
Le responsable politique français demande à Vladimir Poutine "d'apporter son soutien" à la Gay pride. La Russie va prendre vendredi la présidence du Conseil de l'Europe qui a "pour mission de veiller au respect des droits de l'Homme en Europe", souligne-t-il.
Il y a quelques jours,le délégué aux Droits de l'Homme auprès du président russe, Vladimir Loukine, a mis en garde les organisateurs de la marche contre une manifestation "exubérante" qui ne ferait qu'"irriter" la société. Mis en ligne le 19/05/06 e-llico

Le «vice bourgeois» toujours d'actualité
Homophobe dès ses origines, le communisme soviétique a longtemps entretenu l'idée que l'homosexualité était un vice bourgeois, la tare des élites. A la fin des deux guerres mondiales, le communisme associe même délibérément homosexualité et fascisme, faisant oublier la timide tentative de dépénalisation de 1917. Dès lors, le terreau est propice pour des années de persécution et ce d'autant que la sexualité n'a, dans l'idéal soviétique, d'intérêt que dans la procréation.
Les choses évoluent en 1993 lorsque Boris Eltsine abolit la pénalisation de l'homosexualité. Pour autant, rien n'est vraiment réglé dans les mentalités. Spécialiste de la Russie , Nicolas Plagne estime que "l'ambiguïté de la population envers "la démocratie" associée à la décomposition du pays et à la fin de la sécurité sociale brejnévienne, lie ce régime "féminin" à la faiblesse du pouvoir central et à l'homosexualité, dépénalisée rapidement par Eltsine. Considérés comme des bénéficiaires de ce libéralisme occidental, les homosexuels sont d'ailleurs appelés "démocrates sexuels" (…) La dépénalisation sonne comme un aveu de complicité et fait des homosexuels des privilégiés de l'ère de la corruption". Un ressentiment qui fait encore des gays des boucs émissaires. Têtu 15 05 06

Moscou : deux clubs gay assiégés par l'extrême droite ce week-end
Deux cents manifestants d'extrême droite ont assiégé deux clubs gay de Moscou, deux soirs de suite, ce week-end, accusant les homosexuels de "pervertir" la société russe. La police a tardé à intervenir face à ces agressions homophobes.
Les participants à une fête gay et lesbienne ont été assiégés pendant plusieurs heures dans la nuit de dimanche à lundi dans un club de Moscou par des militants d'extrême-droite et des fidèles de l'Eglise orthodoxe.
Plus de 200 personnes, la plupart des jeunes liés à des groupes ultra-nationalistes, s'étaient rassemblées vers 21H30 devant le club Renaissance Event, dans le sud de Moscou, pour dénoncer le "péché" à l'occasion d'une fête de la communauté gay. Emaillé de violences, le siège a duré près de cinq heures sans que la police n'intervienne pour disperser les assaillants.
Accompagnés de babouchkas portant des icônes, les manifestants ont empêché les invités de s'approcher ou de sortir aux cris de " la Russie sans les pédés", "dehors le zoo!" et jetant bouteilles et trognons de pomme. Un homme a été roué de coups par trois adolescents et des projectiles ont été lancés contre la boîte de nuit. La trentaine de policiers dépêchés sur place avec deux autobus pour permettre l'évacuation du club n'ont pas cherché à disperser les manifestants.
Vers 02H00 du matin lundi, la majorité des manifestants se sont dispersés et la centaine de personnes restées à l'intérieur du club a pu sortir.
"Ce devait être l'événement le plus important de l'année. Nous attendions près de mille personnes", a déclaré à l'AFP l'un des organisateurs de la fête, Alexeï Golooussenko. "Des amis qui venaient à la fête m'ont appelé pour me dire qu'ils se faisaient attaquer par des skinheads et qu'ils ne savaient pas quoi faire," a-t-il ajouté.
> Une seconde nuit de siège
"Comme les pédés organisent un festival jusqu'au 9 mai, nous organiserons ce genre d'action à chaque fois qu'ils auront leurs orgies", a déclaré un leader ultra-nationaliste. Et, en effet, les manifestants ont récidivé le lendemain contre un autre club gay de la capitale.
Cette fois, la police, critiquée après avoir laissé la veille les mêmes manifestants assiéger un autre club de la capitale sans intervenir, a quasiment immédiatement dispersé la manifestation. Le commissariat du quartier a confirmé l'interpellation d'une cinquantaine de personnes.
Depuis une liste de clubs figure sur le site de l'organisation extrémiste, qui appelle à manifester chaque soir de la semaine contre un de ces lieux de "perversion".
L'Union de tous les Russes a prévenu qu'elle continuerait ses actions.
"Notre position n'a pas changé. Nous voulons montrer que la propagande menée par des minorités sexuelles nuit à la santé des Moscovites", a mis en garde un de ses responsables.
"Le pouvoir a montré ce soir qu'il était capable de lutter contre ce phénomène quand il le voulait", a commenté Nikolaï Alexeïev, créateur du site gayrussia.ru, s'emportant contre l'"impunité" de ces groupes extrémistes qui s'en prennent pêle-mêle aux homosexuels et aux étrangers jugés trop basanés
Au delà de ces groupes, il a dénoncé le discours homophobe des autorités russes, notamment de l'Eglise orthodoxe, et évoqué le refus par le maire de Moscou, Iouri Loujkov, d'autoriser le 27 mai la première gay pride de la capitale russe.
Mis en ligne le 02/05/06 e-llico

L'opinion évolue sur la question gay
Pour la première fois, une majorité de Russes se prononce pour l'égalité des droits des gays avec ses concitoyens selon un sondage. L'opinion reste toutefois réticente quant au droit de la communauté gay à manifester publiquement ses revendications.
51% des personnes interrogées se déclarent favorables à l'égalité des droits entre homos et hétérosexuels (contre 39% qui y sont opposées et 10% sans opinion).
Le sondage révèle aussi qu'une majorité se dégage pour une interdiction légale des discriminations basée sur l'orientation sexuelle. 39,2% approuvent une telle mesure, 36,7% y sont hostiles et 10% indécis.
Ce sondage indépendant présenté hier à Moscou, réalisé pour l'organisation GayRussia, réjouit Nikolai Alekseev, le militant russe des droits LGBT, qui y voit une " encouragement " pour les gays de son pays.
Le sondage de l'institut Levada indique toutefois que seuls 28, 6 % des Russes sont favorables ou indifférents au fait que les homosexuels puissent manifester, mais que 69 % y sont opposés.
Ces chiffres ne devraient pas pour autant doucher l'enthousiasme des associations LGBT russes puisqu'ils confirment l'organisation d'un grand festival LGBT et de la gay pride à Moscou (du 24 au 28 mai). Une conférence de presse des organisateurs aura lieu à Paris fin octobre.
Mis en ligne le 22/09/05 e-lllico

Poutine décore l'homophobe Jirinovski
Le président russe Vladimir Poutine a décoré jeudi au Kremlin 26 parlementaires russes, dont l'ultranationaliste homophobe Vladimir Jirinovski qui a reçu un ordre "Pour les mérites devant la Patrie ", à l'occasion du centenaire de la création du Parlement en Russie.
Jirinovski est le chef du parti ultra-nationaliste LDPR. Il a proposé de réprimer l'amour lesbien pour favoriser la natalité.
Mis en ligne le 21/04/06 e-llico

Un leader musulman appelle à «battre» les homosexuels s'ils défilent dans les rues de Moscou
«La parade ne doit être autorisée en aucune circonstance. S'ils descendent dans la rue, ils doivent être battus. Toute personne normale le fera, chez les musulmans comme chez les orthodoxes.» Ces propos, rapportés mardi 14 février par l'agence de presse russe Interfax, visent les gays et les lesbiennes qui s'apprêtent à défiler pour la première fois à Moscou le 27 mai prochain. Ils ont été tenus par le mufti suprême du Directoire central spirituel des Musulmans, Talgat Tadjoudine. Ce dernier a estimé que «les protestations des musulmans pouvaient être tout aussi vives» que celles qui ont suivi les «scandaleuses caricatures», faisant référence au dessins parus dans la presse danoise fin septembre. «Une orientation non traditionnelle est considérée comme un crime contre Dieu», dit-il, ajoutant que le prophète Mahomet a ordonné de tuer les homosexuels, dont le «comportement mène à la fin de la race humaine». «Ce qui est terrifiant», a réagi Nikolai Alekseev, l'organisateur de la gay pride, «c'est que le grand mufti utilise le contexte mondial actuel lié à la publication des caricatures, pour inciter à la haine contre un groupe de personnes qui n'a rien à voir avec la polémique.» Le comité organisateur de l'événement étudie actuellement une éventuelle action en justice. Selon la radio Echo Moskvy, les propos de Talgat Tajuddin ont alarmé d'autres leaders spirituels musulmans, pourtant très conservateurs. Nafigul Ashirov, co-président du Directoire, responsable de la partie asiatique de la Russie , a rappelé que les musulmans, bien que «farouchement opposés» à l'organisation d'une parade, cette «agression spirituelle», ne devaient en aucun cas faire preuve de violence. Têtu 15 02 06

les homos face à l'intolérance
Les "Bleus", (pédés en argot russe), n'ont pas bonne presse dans la Russie de Poutine. Juriste, spécialiste des droits des homos, Nicolaï Alekseev, lui–même victime de discrimination, revient sur le fameux mariage gay de Moscou et explique quelle est la situation des homos et des lesbiennes dans la Russie d'aujourd'hui.
Quels sont aujourd'hui les droits des homosexuels en Russie et notamment existe-t-il une forme de reconnaissance du couple de même sexe ?
Les homosexuels ont le droit de s'amuser dans des clubs, saunas ou bars à condition que ceux-ci ne soient pas trop visibles de l'extérieur. Pour le reste, tant qu'ils se taisent et ne revendiquent rien, tout va bien. Avant d'imaginer une quelconque forme de reconnaissance juridique des couples homosexuels, encore faudrait-il que la société russe accepte de voir deux hommes ou deux femmes habiter ensemble ! Je ne parle même pas de se tenir la main dans la rue ou pire encore… de s'embrasser en public !
De quand date la revendication de l'ouverture du mariage aux couples homosexuels, qui la porte et qui s'y oppose (notamment dans les partis politiques) ?

Dans la précédente Douma (l'équivalent de l'Assemblée Nationale pour la Fédération de Russie, ndlr) en 2003, certains députés de partis libéraux ont tenté une approche sur la question. Les élections n'étaient pas loin et ils n'ont finalement pas poursuivi dans cette voie. A l'époque, je leur avais fait remarquer que leur proposition n'était pas très sérieuse sans un réel débat. Les résultats des élections ont exclu les libéraux de la nouvelle assemblée. Les unions de personnes de même sexe n'étant pas une priorité du président Poutine, dont le parti, Russie Unie, a l'actuelle majorité, rien ne se fera pour l'instant. Les communistes sont contre les homosexuels. Quant au parti nationaliste de Jirinovski, même si ce dernier est connu pour son goût du scandale et serait une personne qui pourrait soutenir cette idée, le personnage qu'il est pourrait rendre notre requête un peu trop fantaisiste pour l'opinion publique.
Comment expliquez-vous l'émergence de cette revendication aujourd'hui ?
Ce n'est pas une revendication ! Si le mariage gay ou lesbien était possible aujourd'hui, un nombre infime de couples gays ferait la démarche. Tant que l'homosexualité ne sera pas acceptée plus facilement, les couples resteront cachés… les gays continueront leur double vie. Comparez la France des années 80 à la France de 2004 : pensez vous que Noël Mamère aurait pu organiser la même cérémonie il y a 20 ans ? Il est nécessaire aujourd'hui en Russie de mieux faire accepter l'homosexualité et la visibilité des homosexuels dans la société. L'ouverture du mariage est l'aboutissement de ce processus. Ce n'est pas le début ! Pour en revenir sur ce que je qualifie ouvertement de "farce de l'année", je peux vous prouver que ces deux hommes ont tout fait pour que leur tentative de mariage échoue…
On les voit notamment sur une photo de presse prise au dépôt de leur demande avec l'officier d'état civil tenant la demande de mariage qui vient de lui être remise dans sa main. En grossissant la photo on peut lire les deux noms des intéressés. L'un des deux, le propriétaire d'un site à vocation purement commerciale, a clairement inscrit son pseudonyme et non pas son véritable nom. Aux yeux de la loi et du code de la famille, il est strictement interdit de se marier sous un pseudonyme sous peine de nullité de la procédure… Vos lecteurs apprécieront leur geste "purement désintéressé"…
De façon générale, quel est l'état de l'opinion publique sur la question des droits des homosexuels ?
Globalement, on peut dire que dans un pays ou la pension de retraite moyenne représente le prix d'un tee-shirt de mode à Paris, il est très facile de stigmatiser les minorités. Ajoutez à cela l'indifférence et la peur de l'inconnu, finalement propres à toute société, et vous comprendrez que l'opinion publique a d'autres préoccupations…
En dépit de son morcellement et de sa propension à privilégier la dimension commerciale, la scène LGBT russe est-elle à même d'exercer un lobbying efficace sur la question des droits des minorités sexuelles ?
Il faut scinder la communauté gay russe en deux parties. Tout d'abord, les gens qui, gays ou hétéros, cherchent à exploiter le filon "gay" pour faire leur commerce : sites Internet, agences d'escorts, bars, clubs, saunas, etc. Dans un pays en voie de développement ou les privations du passé sont encore le présent de beaucoup, chacun cherche à gagner sa vie pour s'offrir le meilleur de ce que la société de consommation propose. A ce sujet, Moscou, plus grande capitale européenne, n'est pas représentative de la Russie. Le niveau de vie y est nettement supérieur. Il reste malgré tout quelques passionnés qui cherchent à faire avancer les droits des minorités sexuelles avec peu de résultats par manque de moyens et de coordination. Il paraît difficile dans ces conditions d'exercer un lobbying sur le gouvernement. Moscou est la seule grande capitale européenne qui n'a pas sa Gay Pride ! Le maire de Moscou qui a pourtant reçu Bertrand Delanoë et Ken Livingstone en grande pompe, affirme ne pas pouvoir (vouloir ?) organiser la sécurité de l'éventuel événement. L'avancée des droits, si elle ne peut venir du politique, viendra de la justice. e-llico mai 2005

Le principal rabbin russe compare la gay pride aux caricatures danoises
C'est un vrai déferlement de propos homophobes qui s'abat sur la Russie. Après le grand mufti de Russie et le patriarche orthodoxe, le principal rabbin de Russie a exprimé son homophobie hier à travers une déclaration à l'agence Interfax. Pour lui, la tenue de la future gay pride de Moscou "si elle était autorisée", "serait une atteinte à la moralité".
La visibilité de ce qu'il nomme "les perversions sexuelles" ne devrait pas avoir le droit d'exister, a-t-il encore déclaré. "En tant que responsable religieux, je dois dire que notre religion réprouve catégoriquement l'homosexualité. Autant que je sache, la condamnation des relations homosexuelles existe aussi dans les autres religions traditionnelles en Russie".
Le rabbin Lazar n'hésite pas, au passage, à risquer l'assimilation de la gay pride avec les caricatures religieuses récentes dans la presse danoise qui ont provoqué la crise que l'on sait. "La parade des homosexuels n'est pas moins offensante pour les croyants que les caricatures dans les journaux" estime-t-il. "Je pense que cela sera perçu comme une insulte non seulement aux croyants, mais aussi par la majorité absolue de la population de notre ville" a ajouté le rabbin.
"Les manifestations gay font partie de la société juive" lui a répliqué Nikolai Alekseev, organisateur de la future gay pride. "Et aucune religion n'a pu entraver les marches gay à Tel Aviv" a-t-il rappelé. Concernant les caricatures, Alekseev estime "que la comparaison n'est rien moins qu'un moyen d'inciter à la haine des minorités sexuelles".
"Les juifs et les homosexuels ont été envoyés dans les mêmes camps de concentration par les nazis et beaucoup ont été brûlés dans les mêmes chambres de la mort, a conclu le responsable de la manifestation LGBT à venir, la seule différence était le symbole épinglé à leurs vêtements".
Mis en ligne le 16/02/06 e-llico

Manifestation devant l'Ambassade de Russie en France contre les menaces qui pèsent sur la gay-pride : interview d'un responsable aux propos choquants; les manifestants préviennent que la Russie n'a pas intérêt à l'empêcher

 

 

 

Plusieurs associations (le CGL Paris, le Comité IDAHO, Inter-LGBT, la Ligue des droits de l'Homme, les Panthères Roses, le RAVAD, SI-LGBT, SOS homophobie), appellent les citoyens et les citoyennes à réagir, notamment en se rassemblant le jeudi 2 mars prochain à 18h devant l'ambassade de Russie.
Du 24 au 28 mai 2006, plusieurs événements historiques auront lieu à Moscou : la conférence internationale IDAHO (International Day Against Homophobia), le festival culturel de Moscou et la première marche des fiertés LGBT jamais organisée dans ce pays, marche qui se tiendra 13 ans jour pour jour après la dépénalisation de l'homosexualité en Russie en 1993.
Mais les réactions homophobes ne manquent pas. Le maire de Moscou, Youri Luzhkov, a récemment affirmé que toute tentative pour organiser une gay pride serait "résolument écrasée". Le mufti suprême de la région de Talgat Tajuddin a également déclaré : "la manifestation ne saurait être autorisée. S'ils vont dans la rue, il faudra les frapper. Tous les gens normaux le feront, qu'ils soient musulmans ou orthodoxes." Il a ajouté que le Prophète Mahomet a ordonné de tuer les homosexuels, car "leur comportement conduirait à la fin de l'espèce humaine". Selon l'évêque orthodoxe Daniel de Yuzhno-Sakhalinsk, cette marche n'est qu'une "plaisanterie cynique" ; il a comparé l'homosexualité à la lèpre et a mis en garde la population contre "la propagande du vice". Par ailleurs, le représentant des rabbis de Russie, Berl Lazar, a déclaré à l'agence de presse russe Interfax que si la gay pride était autorisée, "ce serait un coup porté à la morale".

Cependant, ces réactions homophobes ne reflètent pas forcément l'opinion publique car, selon un sondage récent, 51 % des Russes pensent que les gais et lesbiennes devraient avoir les mêmes droits que les autres. Mais il est clair que ces déclarations politiques et religieuses menacent les libertés publiques, et propagent la haine et la violence dans le pays tout entier. Or, qu'on le veuille ou non, de nombreux citoyens de Russie et du monde entier participeront à cette marche, et des députés d'Angleterre, de Belgique, de France, des Pays Bas, du Brésil et du Parlement européen sont également attendus.

La Russie devant bientôt prendre la tête du G8 et du Conseil de l'Europe, qui a pour mission de veiller aux droits de l'Homme en Europe, nous appelons les citoyens et les citoyennes, les hommes et les femmes politiques à réagir à ces déclarations de violence homophobe, qui mettent en péril les libertés publiques et les droits humains. En liaison avec nos amis/es de Pologne, de Grande Bretagne, de Suède, et en signe de solidarité avec les personnes LGBT en Russie et avec les démocrates russes en général, nous demandons aux citoyens, aux citoyennes, aux hommes et aux femmes politiques de manifester leur préoccupation devant l'ambassade de Russie le jeudi 2 mars à 18h, 40-50, boulevard Lannes - 75116 Paris, et d'écrire à M. Vladimir Poutine lui-même, pour lui demander de protéger les droits humains, sans distinction de sexe ni d'orientation sexuelle, en garantissant notamment la tenue et la sécurité de la marche des fiertés LGBT.

Le CGL Paris, le Comité IDAHO, Inter-LGBT, la Ligue des doits de l'Homme, les Panthères roses, le RAVAD, Solidarité Internationale-LGBT, SOS homophobie