Théâtre, cabaret

"Des textes sacrés aux lois laïques, en passant par la littérature scientifique et le cinéma, l'entreprise de promotion de l'hétrosexualité, n'hésite pas à jeter l'anathème sur toute manifestation d'affection entre personnes du même sexe" Daniel Borillo

Dernière modification le 19 avril 07

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Molières: Record de nominations pour «Cabaret»
Si le Cyrano de Bergerac de la Comédie-Française obtient le plus grand nombre de nominations pour les Molières, qui seront décernés le 14 mai, Cabaret devient la pièce de théâtre musical la plus nommée de l'histoire de ces trophées. Déjà récompensée de quatre Tony Awards à New York, la comédie musicale de Joe Masteroff, John Kander et Fred Ebb, mise en scène par Sam Mendes et Rob Marshall, est nominée dans six catégories: théâtre musical, révélation théâtrale féminine pour Claire Pérot dans le rôle de Sally Bowles (immortalisée au cinéma par Liza Minnelli), révélation théâtrale masculine pour Fabian Richard dans le rôle d'Emcee, comédienne dans un second rôle pour Catherine Arditi (Fraulein Schneider), adaptateur pour Jacques Collard et Eric Taraud, créateur de costumes pour Emmylou Latour. La pièce est par ailleurs prolongée jusqu'au 14 juillet. Tous aux Folies Bergère !
Par ailleurs, Le Cabaret des hommes perdus, mélo musical gay à l'extravagance bienvenue, est nominé trois fois. Ce spectacle devrait être repris dans les prochains mois, avec une distribution légèrement modifiée. Têtu 18 04 07

Son mec à moi
Nina, meilleure amie de 2 gays, Ludo et Daniel, découvre à la fois le départ de son mec et son homosexualité; l'amitié du trio traverse une crise...
Noctambule, célibataire, extraverti et exubérant, Daniel représente la tendance "folle" du monde gay. Introverti, casanier et pacsé, Ludo incarne l'autre tendance, celle plus discrète, en quête de respectabilité, soucieuse de ne pas "faire de vagues".
Ils ont pour meilleure amie Nina, une jeune femme moderne, et jeune directrice d'une boîte de pub, qui mène sa vie tambour battant.Leur amitié va connaître une crise, le soir où Nina constate le départ de son compagnon et découvre que lui aussi est gay.
De révélations en règlements de compte, ce soir-là, Daniel, Ludo et Nina vont vraiment apprendre à se connaître. Mais au-delà de la révélation des préférences sexuelles des protagonistes, l'histoire est avant tout une histoire d'amitié...

Une biographie de Jean-Luc Lagarce
Jean-Luc Lagarce, qui aurait eu 50 ans cette année, est l'auteur de théâtre contemporain le plus joué en France. Le critique dramatique Jean-Pierre Thibaudat lui consacre une biographie.
Tout le parcours de l'auteur de pièces, récits et lettres, mort du sida à 38 ans en 1995, de son enfance de fils d'ouvrier chez Peugeot jusqu'à son début de succès, est retracé.
"Le roman de Jean-Luc Lagarce", éditions Les Solitaires intempestifs, 400 pages, 24 euros
e-llico Mis en ligne le 27/03/07

L'anniversaire de Jules Vallauri ,
Un fils (Nicolas Vitiello, ex Whatfor déjà reconverti au théâtre dans "Love ! Valour ! Compassion !"), rend une visite impromptue à son père qu'il n'a pas vu depuis plus de dix ans. Les retrouvailles sont difficiles, entre reproches et confidences. Bientôt, ce tête-à-tête est interrompu par l'arrivée du "voisin" gay du père (Franck Delay, ex 2Be3)… On ne peut pas crier au chef d'œuvre, entre mise en scène hasardeuse, trame emprunte de raccourcis et dialogues à l'emporté. Toutefois, "L'anniversaire" de Jules Vallauri compte quelques atouts qui permettront à chacun de passer un bon moment : les personnages sont attachants, leurs histoires respectives et les liens qui les unissent ou les réconcilient aussi. Pour beaucoup, on le doit à l'interprétation, même quelque peu figée, des trois comédiens qui sonnent avec justesse et émotion. Au-delà de leur plastique agréable à l'oeil, les deux ex membres de boys band tirent honorablement leur épingle du jeu. E-llico
Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre au Lard 75004 Paris. Du dimanche au mardi à 20 h. Réservations : 01 42 78 46 42.

Michel Tremblay, Théâtre II
Considéré comme l'écrivain national québécois, étudié à l'école dans son pays et édité un peu partout à travers le monde, Michel Tremblay est aussi un écrivain qui n'a jamais fait mystère de son homosexualité et dont l'œuvre fait largement écho à l'homosexualité, des "Chroniques du Plateau-Mont-Royal" à "La nuit des princes charmants" en passant bien sûr par "Le cœur découvert". Son théâtre également, tel qu'Actes Sud l'édite en gros volumes dans sa collection Papiers (le tome 2 vient de sortir), est profondément homosexuel même si on ne saurait le limiter à cet aspect. C'est ainsi que "La duchesse de Langeais" est, en 1969, la première pièce québécoise sur un travesti. Si les onze pièces regroupées dans ce nouveau volume ne sont pas les plus homosexuées de leur auteur, on y retrouve néanmoins sa petite musique chaleureuse, généreuse, humaniste, son attention aux gens de rien, sa tendresse et son acuité.
Michel Tremblay, "Théâtre II", Leméac/Actes Sud-Papiers, 34 euros.

« M. ZINCK AU RESTAURANT » comédie / one-man-show de Christophe Zinck
Mise en scène Alexandre Delimoges
THEATRE LE BOUT 6, rue Frochot 75009 Paris (m° Pigalle) TOUS LES JEUDIS ET VENDREDI A 20H

Du 1 er février au 29 juin Réservation au 01 42 85 11 88
Un spectacle de pure comédie où situations et personnages cocasses s'enchaînent au rythme d'un service délirant. Tout se joue dans l'univers d'un grand restaurant très particulier, excentrique, déroutant... Christophe Zinck : un comique et surtout un comédien 3 étoiles ! Quel serveur finira avec le critique gastronomique ? Le chef pourra-t-il enfin se débarrasser de son vieux père obsédé et intello ? Madame Michel va-t-elle perdre son travail d'hôtesse à cause de son amour pour le fournisseur de pâtes (le Père Lustucru bien sûr !) ? Et les clients alors ? Heureux d'être dans ce restaurant pas comme les autres ?

JANN HALEXANDER, CONCERT CHANSON FRANCAISE - CABARET LE 06 AVRIL A 21H THEATRE DARIUS MILHAUD
80 Allée Darius Milhaud - 75019 PARIS (m° Porte de Pantin) Réservations : 01 42 01 92 26
Chanteur pianiste indépendant que nous avions eu le bonheur d'accueillir au Centre en octobre dernier pour un concert intime, Jann Halexander revient sur scène le vendredi 6 avril 2007 à Paris au théâtre Darius Milhaud. Se tenant à l'écart des grands médias et du tintamarre du show-business, Jann Halexander a néanmoins su séduire un public de plus en plus large et fidèle, en chantant l'amour, l'amertume, la différence, avec mélancolie, austérité, désinvolture, subversion mais aussi  avec un sacré humour noir qui fait rire jaune ! Que l'on songe à " Brasillach 1945 ", " L'amant de Maman ", " J'aimerais, j'aimerais " ou encore " Déclaration d'Amour à un Vampire " ! Alors juste une simple suggestion : allez-y et laissez vous emporter par ses mots, ses notes et sa voix … Site officiel de Jann Halexander : http://jannhalexander.free.fr

Jeffrey Théâtre Clavel, 3 rue Clavel, 75019 Paris. Rens. : 01 42 38 22 58.

Deux ans après avoir transposé sur scène avec le succès qu'on sait le "Torch song trilogy" de Harvey Fierstein, l'infatigable Christian Bordeleau propose en ce début 2007 une version théâtrale d'un autre film très gay, "Jeffrey". Dans cette pièce écrite par Paul Rudnick, un jeune gay effrayé par la menace du sida décide d'arrêter toute activité sexuelle. Manque de chance : le jour où il décide d'appliquer cette résolution, il croise dans sa salle du gym un très très beau garçon… Si le thème de la pièce, écrite en 1993 et dont l'action se situe dans ces années pré-trithérapies, peut paraître daté, on y croise, entre humour et tragédie, des thèmes profonds de l'imaginaire gay : amour, séduction, peur de la solitude et de la mort, le tout porté par une pléiade de jolis comédiens et l'envie du metteur en scène de lui donner "le rythme fou des revues de music-hall et les couleurs d'un conte de fées à la Jacques Demy ". On y revient dès le prochain numéro… e-llico 05 02 07

Florian Parra, La chaise
Un jeune homme assis sur une chaise. Il est musicien. Mais actuellement, c'est en tant que gardien de musée qu'il gagne sa vie. Assis là, il n'a le droit que de surveiller. Mais au dos des prospectus, c'est sa vie qu'il écrit. Voilà le dispositif tout simple de "La chaise", première pièce très autobiographique de Florian Parra, dans lequel il livre en vrac ses amours masculines, son rapport à la drogue, son amour de la musique, sa séropositivité, son lien avec les autres. A côté de lui, dans cette solitude, il y a un autre homme : double, jumeau, ange gardien, amant, fantôme, va savoir… Un texte à découvrir dans une mise en scène de Bruno Geslin et Mélanie Leray.
Théâtre du Rond-Point, 2bis avenue Franklin Roosevelt, 75008 Paris. Rens. : 01 44 95 98 21. Du 16 janvier au 18 février.


Nouveau spectacle créé en janvier 2006 au Vingtième Théâtre à Paris

Lucienne, Victor, et Gaston: trois personnages des années 30, interprétés par deux chanteurs (Lara Neuman, soprano, Flannan Obé, baryton) et un pianiste (Emmanuel Touchard) qui nous emportent dans un véritable tourbillon de folie. Leur répertoire ? Toujours les années folles: des chansons polissonnes ("Oui..Non"), des ritournelles entêtantes ("Amusez-vous"), et des jeux de mots perpétuels ("Bouffémont"). On retrouve avec ce nouveau spectacle, toute la verve d'une époque grâce à l'interprétation juste et moderne de Lucienne et les Garçons.
Avec de très beaux moments de tendresse ("Parlez-moi d'amour"), de vraies performances d'artistes en danse et en musique, ce génial trio fait revivre l'univers magique du Music Hall.
Une interprétation délirante, un rythme effréné, un humour ravageur vont faire de ce spectacle l'événement de l'année 2006 !
Le spectacle
Après une grande tournée mondiale, dont New york fut l'ultime étape, Lucienne, Victor et Gaston rentrent à Paris. Lucienne retrouve les grands magasins, les Garçons, Montmartre et ses plaisirs nocturnes. Ils nous embarquent aussitôt dans leurs aventures, nous content leurs déboires et succès de tournées, leurs béguins et amourettes au gré des soirées, leurs disputes et chamailleries continuelles.
Le retour en France est aussi l'occasion pour Lucienne et les Garçons de présenter leur tout nouveau spectacle sur la scène parisienne. La pulpeuse Lucienne devient alors meneuse de revue, son partenaire, Gaston, son faire valoir talentueux, et Victor le fameux pianiste, qu'ils n'ont pas réussi à congédier pendant la tournée, est plus facétieux et impertinent que jamais.
Une heure trente d'humour, un rythme endiablé et des chansons plus tonifiantes que démodées !

Théâtre de Broadway
The Drowsy Chaperone
P our se mettre dans l'ambiance. Un quadra gay –marié– vient de retrouver le vinyle de Drowsy Chaperone, un vrai-faux musical de 1928. Soudain, les personnages de cette bluette charleston pleine de danses et de bons sentiments se matérialisent dans son salon. Il va vivre le rêve de toute folle de Broadway: être emporté dans ce monde irréel et magnifique, plein de sentiment, de chic et de gaité. Décembre 06


The Producers - D'après le film culte de Mel Brooks. Un producteur véreux et son comparse décident de monter un musical de mauvais goût sur l'Anschluss. Le délirant Roger DeBris, épouvantable metteur en scène engagé pour rater le show se lance dans Keep It Gay, follissime numéro d'ensemble où il expose sa théorie: pour remplir la salle et faire un triomphe, il faut attirer les gays. Donc, son Adolph Hitler… sera gay. Le must: le mythique Springtime for Hitler du film, avec de ravissants SS aux déhanchements coupables, sorte de «Nazi-girls» formant une svastika géante à la Busby Berkeley , et le Führer [ «Heil to me! Heil Myself!» ] comme on ne l'a jamais imaginé. Camp et tordant. Décembre 06


Color Purple D'après le film éponyme, avec Dany Glover et Whoopi Goldberg. Le show, coproduit par Oprah Winfrey, est un catalogue de clichés blacks –mais ça chante et ça danse à la perfection. Etonnement. Le public, lui aussi, est noir à 95%. «Bonjour, je suis Baptiste» , a-t-on l'impression de lire en lettre de feu sur chaque front. Inquiétude quand arrive la grande scène lesbienne, avec chanson d'amour et roulage de pelle obligé. Mais non. La salle explose en un tonnerre d'applaudissements. Ravissement. Bush n'a pas encore gagné partout. Décembre 06

Monthy Python's Spamalot

D'après Monthy Python Sacré Graal. Un magnifique n'importe quoi avec beaucoup d'argent, du délire gigantesque comme on n'ose plus en rêver à Paris. Le très mâle Lancelot porte secours à une damoiselle qu'on va marier de force… il en tombe amoureux et découvre coup sur coup que sa chérie est un homme, et qu'il est lui-même gay. Extravagant His Name Is Lancelot, folle à souhait; la pièce s'achève sur le mariage des deux hommes. On en rêve. Décembre 06

Avenue Q
Les marionnettes de «Sesame Street» dans un merveilleux musical, fantasque et bouffon, qui prône la tolérance. Des chansons irrévérencieuses et drôlissimes – The Internet Is For Porn – et Rod qui peu à peu fait son coming-out (If You Were Gay) et déclare sa flamme à Nicky. Le show le plus touchant, virtuose et délirant de Broadway. Décembre 06


Naked Boys Singing
Dans le vif du sujet. Une gay-issime revue musicale avec 10 (beaux!) mecs à poil. Un fantasme absolu, forcément. Parmi eux, la pornstar Spencer Quest (110° in Tucson, Fallen Angel V ) chante Perky Little Porn Star ... On ne saurait résister au numéro Beat My Meat, provocateur et spirituel, qui ne manquera pas d'en troubler plus d'un! Décembre 06



A Chorus Line Somptueuse reprise du show de 1975. La scène de Paul, danseur latino, première scène de coming-out sur un plateau de Broadway, est un moment d'anthologie, émouvante, délicate et sensible. Sortez vos mouchoirs, puis emportez avec vous comme dernière image de votre séjour à Broadway cette chorus line dorée, qui vous inonde de glitz, de strass et de paillettes. Le bonheur. Décembre 06

Le Cabaret des hommes perdus
Mélo musical gay, impertinent et joyeux
durée 1 h 45
Pièce de : Christian Siméon mise en scène : Jean-Luc Revol avec : Denis D'Arcangelo
Sinan Bertrand Alexandre Bonstein Jérôme Pradon
musique : Patrick Laviosa , assistant à la mise en scène : Laurent Courtin
scénographie : Sophie Jacob, son : Clément Hoffmann, costumes : Aurore Popineau
lumières : Philippe Lacombe, chorégraphe : Armelle Ferron


C'est soirée porte ouverte au Cabaret des hommes perdus , un mélo musical gay commandé à Christian Siméon par Jean-Luc Revol et sa Compagnie du Caramel Fou . Nul besoin d'être membre pour entrer, rire et pleurer en suivant le trop court destin de Dick Teyer - un jeune paumé qu'une chasse au pédé va précipiter dans cette boîte drag queen des bas fonds new yorkais.
Il n'en est pas, Dick, mais il a de l'or entre les jambes… Sur des airs enchanteurs de Patrick Laviosa, il sera la vedette d'une revue divaguée par quatre animaux transformistes échappés du music-hall. Lullaby, Bandolina, Marpessa, Debbie et le barman tatoueur du peep show adoptent Dick et feront de lui, avant sa chute et sa mort rock'n roll, une brève star du X gay… Gazon synthétique et robe en plumes de Zlouti compris !

Christian Siméon est d'abord un sculpteur formé aux Beaux Arts de Paris, dont l'œuvre au réalisme intense aborde l'Afrique, la faim, l'art animalier, les monstres mythiques… Avec la même émotion, il cisèle des pièces de théâtre éditées par Crater ou l'Avant Scène, qui ont été mises en scène par Jean Macqueron, Jean-Michel Ribes, Didier Long : Hécate , Hyène , La Priapée des écrevisses , La Reine écartelée , L'Androcée , Théorbe , Landru et fantaisies , Vampires

  • La presse

« La mise en scène de Jean-Luc Revol convoque tout ce qu'il faut de pectoraux affriolants, de faux-culs emplumés et de rivières de pacotille pour offrir à cette « épopée pitoyable et narquoise » les clins d'œil grivois et les suggestions érotiques d'un second degré kitch et railleur. (...) Chaleureux et burlesque, impertinent et acide, cruel et joyeux, ce cabaret-revue est porté par un groupe de comédiens-chanteurs à l'abattage et à la personnalité hors normes. Les voix, soutenues par l'interprétation au piano de Patrick Laviosa qui signe la partition musicale impeccable de ce show, sont sûres, maîtrisées et harmonieuses, et le jeu, tout en truculence et en effet à la hauteur de l'équilibre entre grotesque et émotion que commande le texte. Evitant les rets du ghetto même s'il est assez subtilement militant, ce spectacle est un bel hommage à cette populaire et loufoque usine à plaisirs qu'est le music-hall. » Catherine Robert, La Terrasse , octobre 2006

« Partez ! » « Ne restez pas ! » « Rallumez vos portables ! » Voilà comment le public est accueilli. Le ton est donné, et c'est le Maître de Cérémonie ou le Destin dit Dédé qui nous en intime l'ordre. Ne l'écoutez pas. Restez et savourez cette comédie musicale délirante qui vous fera passer un excellent moment dans le monde interlope du cabaret des hommes perdus. Gay, forcement gay.

Le pitch. Poursuivi lors d'une chasse aux pédés ( gay bashing ), un jeune paumé, se retrouve face à son destin (comme Sissi ?). Il échoue au Cabaret des hommes perdus ! Et quand on y échoue, c'est qu'on n'est pas loin de voir son destin scellé. C'est ce qui arrive au jeune Dick. Le Destin, sorte de Méphistophélès d'un genre gay offre l'éternel rêve : gloire et argent, mais dans le cas qui nous occupe comme porn star gay dans le genre étoile filante. Il faut dire aussi que le Destin a été aidé, car Dick en a une grosse, c'est pourquoi il sera porn star gay sous le nom de Dick Teyer, rapport au bec de la théière. Ça vous semble incroyable ? Mais rien n'est impossible dans l'univers du cabaret. Et l'âme de Dick ? Elle s'abîme toute seule dans ses rêves de grandeur et de chansons. Il meurt méconnaissable du sida le corps couvert des tatouages des gens avec qui il a couché pour réussir puis survivre. Maigre paravent pour se protéger des autres.

Tragi comédie. Un mélange de La Beauté du diable avec Gérard Philipe, du Portrait de Dorian Gray , un soupçon de Gay Kitsch Camp, on secoue dans un grand shaker et on sert dans de gigantesques verres à cocktails. Pourquoi gigantesque ? Pour rester dans les proportions de la démesure mais aussi pour que les mains des drag queen et autres travestis ne paraissent pas trop disproportionnées. Le sujet pouvait être traité comme une grande tragédie dans une unité de temps et de lieu avec tout le pathos et le dégoulinant possible, comme sur certaines scènes nationales. Nous y échappons grâce à la musique de Patrick Laviosa qu'on a pu voir il y a quelques mois au Tango pour quelques représentations du spectacle Chantons dans le placard sur des textes de Michel Heim grande figure protectrice des Caramels Fous. Alors même si Dick chute, c'est dans un grand éclat de rire, en plume, en strass en perruque et haut talon.


© Philippe Delacroix

N'oublions pas les comédiens avec en premier lieu le fabuleux et génialissime Denis D'Arcangelo en Maître de cérémonie. Souvenez-vous de sa Mme Raymonde et de sa composition dans Chantons dans le placard . Jérôme Pradon compose un barman tatoueur et harder en quête d'un fluffer puisqu'il est un peu flanelle. En plus de son talent, on peut aussi avoir un aperçu très flatteur de son anatomie. Et croyez moi, du troisième rang où je me trouvais, on ne pouvait pas l'ignorer. Que les hypocrites qui n'ont pas maté sa queue lève la main ! Perché sur des talons aiguilles incroyables, Sinan Bertrand est la drag Lullaby la plus incroyable. Ne manquez pas son entrée en scène en infirmière bimbo tamponnant un Dick cabossé avec du « Diorjadore » en guise d'alcool. Quant à Alexandre Bonstein, il donne à Dick Teyer cette impression de ne rien maîtriser et d'être uniquement le jouet du Destin. Un peu comme une boule de flipper. Saluons aussi l'auteur, Christian Siméon sans qui rien ne serait arrivé et la mise en scène dynamique de Jean-Luc Revol puisqu'on passe presque deux heures en agréable compagnie que nous avons du nous quitter avec regrets.
Voir aussi la note du 24 novembre 2006.

La saison du théâtre musical démarre sur les chapeaux de roue. Avec Le cabaret des hommes perdus , Christian Siméon (textes), Patrick Laviosa (musique) et Jean-Luc Revol (mise en scène) jettent un pavé dans la mare des spectacles musicaux parisiens. OVNI flamboyant, mouton noir vêtu de paillettes, ce Cabaret pas comme les autres ne cherche pas à caresser le spectateur dans le sens du poil. Le numéro d'ouverture invite plutôt le public… à déguerpir !
Quand Jean-Luc Revol déclare avoir voulu retrouver l'esprit subversif originel du cabaret, il semblerait bien qu'il l'ait trouvé. En effet, ce spectacle ne nous offre ni plus ni moins que de partager la trajectoire fulgurante et pathétique de Dickie, star du porno gay malgré lui, et au passage, aborde quelques thèmes pas franchement consensuels, à mille lieues du formatage ambiant.

Alors que beaucoup de scènes parisiennes se contentent de nous proposer des historiettes désespérément bourgeoises, Revol et ses hommes perdus nous jettent à la face du sang, des larmes, du sperme, mais aussi des plumes, du strass, et du glamour. Dans ce cabaret, le glauque côtoie le sublime, l'extravagance cohabite avec la pudeur, le grandiose flirte avec le dérisoire. Passant du rire aux larmes, la mise en scène au cordeau de Jean-Luc Revol cultive l'art de la nuance, d'autant plus difficile que l'écriture de Siméon joue volontairement aux montagnes russes. On pourrait donc craindre de tomber tantôt dans la caricature, tantôt dans le pathos mais dirigé par Revol, l'excès est assumé, outrancier et délicieusement artificiel. Quant à l'émotion, elle est brute, violente et poignante.

Si le sujet en lui-même paraît ultra marginal, si l'univers décrit peut sembler ne concerner qu'une minorité, il n'en est pourtant rien tant la problématique centrale de la pièce est universelle. Dickie « face à son destin », c'est n'importe quel être humain confronté aux choix qu'il doit faire à un moment de sa vie. Quelle direction choisir lorsqu'on arrive à la croisée des chemins ? Peut-on prendre à la légère une décision qui va influencer toute sa vie ?
Sous ces allures de divertissement iconoclaste, ce cabaret invite le spectateur à une réflexion bien plus tragique et profonde que ce à quoi il pourrait s'attendre

Pour servir ce propos, il y a une distribution de choix. On connaissait déjà le talent des quatre comédiens principaux (Alexandre Bonstein, Denis D'Arcangelo, Sinan et Jérôme Pradon) pour les avoir vus dans des spectacles aussi variés que Les Misérables, Hair, Créatures ou Mme Raymonde. On aurait pu penser que des rôles écrits sur mesure les auraient cantonnés dans ce qu'ils savent faire. Au contraire, les personnages qu'ils interprètent laissent éclater des facettes encore jamais (ou rarement) dévoilées de leur travail d'acteur. Le résultat est époustouflant, jubilatoire et l'alchimie entre les quatre toujours présente.

Alors que Le cabaret des hommes perdus entame à peine ses quelques semaines de représentation au Théâtre du Rond Point, on lui prédit déjà – sans prendre trop de risques – un statut de spectacle culte. Courez-y vite et si l'on vous intime de décamper en guise d'accueil, n'en faites rien, vous risqueriez de rater le spectacle le plus intéressant de la saison.

Avis des internautes 25/11/2006 - J'adore
Que faites vous lorsque quand vous rentrez dans un lieu dangereux et l'on vous demande de partir ? Vous prenez vos jambes à votre cou, moi aussi. Mais là c'est différent, installé devant un rideau en strass, on vous demande « de rallumer vos portables » de « sortir d'ici tant qu'il est encore temps ». Bien sûr je ne saurai vous conseiller que de rester. Le public n'est pas mis à l'aise durant toute la pièce, il verra défiler devant lui un bout de vie, celle de Dicky surnommé Dick Teyer en rapport à son gros sexe. Dick n'a pas le choix s'il veut « s'en sortir » il devra accepter le deal du destin, un deal à un seul élément.......devenir un star du porno Gay. La fin de la vie de Dicky est dévoilée dès la seconde scène, toute l'histoire est donc axée sur le but. Comment le destin de dicky arrivera t-il à ses fins.
Je présente l'histoire comme une tragédie, la fin inéluctable, la présence des dieux à travers le destin. Pourtant il en est tout autre. Le livret comporte de très beaux moments de rires et les personnages sont des caricatures du monde gay. Une fois entrer dans le cabaret tout est fait pour plaire au public. Les dialogues réservent quelques perles qui vous feront parfois sourire, rire ou éclater en sanglot.
L'auteur s'amuse à jouer avec nos sentiments au fur et à mesure que le destin avance dans son accomplissement, le public change de registre, la salle entière évolue et je vous dis on ne ressort pas de ce cabaret intact, nous y avons vécu un très bon moment.
La cabaret des hommes perdus est caractérisé de Musical Gay, en est-il de son public ? Il suffit de rappeler que l'argument est « un homme face à son destin » et je ne crois pas que seuls les homosexuels soient face à leur destin, et l'acclamation finale montre bien que toutes les catégories sexuelles ont apprécié ce spectacle.
Parlons du plan plus technique. Les décors évolutifs changent tout le temps grâce à ce rideau de strass. L'ennui et la lassitude sont très loin de s'installer. Très colorés, l'oeil est sans cesse sollicité (idée du tensiomètre fantastique). Une très bonne réussite.
Ma critique vous paraît sûrement longue et lourde. Je passerai donc un peu plus vite sur la chorégraphie et les lumières qui restent quand même très importantes à mon goût. Nous sommes dans un cabaret, pourquoi déroger à la Règle , Armelle Ferron signe des chorégraphies éclectiques, du streap-tease en passant par les cancans à plume pour aller vers L'imitation de certaines positions du kamasoutra. Le travail du corps a été très vigoureusement travaillé pour un spectacle qui parle du corps.
Le jeu des acteurs. Nous avons face à nous 4 acteurs chanteurs danseur absolument magnifiques. Pas de jeux de voix à outrance, juste de la simplicité des voix chantées reposant face à l'agressivité que représente l'action dans les textes. Il n'y a pas de fausses notes ni dans l'interprétation ni dans la voix, splendide. Un casting très recherché. Il y aurait aussi là tellement de choses à dire mais malheureusement je vous écris un roman sinon.
Tout laisse à croire que rien ne soit laissé au Hasard.
Pourtant c'est au niveau musique que je reste sur ma faim. Chanter sur scène en live (oui il faut toujours le préciser aujourd'hui) elles plaisent au public et sont magnifiques, mais en sortant de la salle un vide on ne s'en souvient plus. Le public est resté plus sensible au texte. Mais le point positif c'est que nous avons une seule envie, les réécoutez alors une seule solution s'impose à nous et pourquoi ne pas la prendre, on a tellement aimer : Il faut y retourner très vite mais ce coup ci on éteindra nos portables. Guillaume

 

 

 

 

 

Opérette : Le chanteur de Mexico

Une affiche sexy fastueusement kitsch signée Pierre et Gilles, le fantôme de Luis Mariano, des roucoulades adaptées par Agathe Mélinand de l'opérette de Francis Lopez, la présence sur scène de l'almodovarienne Rossy De Palma et de la princesse Clotilde Courau, de l'insouciance, de l'amour, de la légèreté… Emilio Sagi revisite "Le chanteur de Mexico" et on en salive d'avance…

 

 

 

 

Copi : L'Homosexuel ou la Difficulté de s'exprimer
Spectacle Du 17/07/2006 au 20/08/2006
à 21h15 Lieu : Le Gilgamesh - 2 bis, place des Carmes - 84000 Avignon

Représentation de la pièce de Copi intitulée «L'Homosexuel ou la Difficulté de s'exprimer» au Festival Off d'Avignon. Mme Simpson et Irina habitent en Sibérie. Ces êtres «homme-femme» tentent d'établir un rapport mère-fille au sein d'un foyer idéal. Arrive Mme Garbo, professeur de piano d'Irina, qui avoue être amoureuse de son élève. Aidée par ses deux complices militaires, Garbenko et Pouchkine, Mme Garbo essaiera de persuader Irina de fuir avec elle en Chine. Que fera Irina?
Réservation au : 04 90 25 63 48.

Comédie musicale : Rent

Petits meurtres en famille de François Roux où Louis est interprété par un ado gay : Julien Baumgartner, rôle subversif d'un homo qui provoque sa soeur et ses parents, car il veut s'accomplir à travers cette sexualité qui est complètemlent fantasmée puisqu'il est puceau, il suit des pompiers trouvés sur les docks qu'il considère comme sa vrai famille

 

 

Patrick Adler, Adler… au frais !
L'humour bon enfant reste la marque de fabrique des spectacles de Patrick Adler même si sa technique d'approche des thématiques gay fait preuve d'un certain militantisme dans la revendication du droit à l'indifférence. Ne fermant pas les yeux sur son public homo, il n'hésite pas, lors de ses stand up, à le prendre à parti pour chahuter ses spectateurs hétéros.
Son dernier spectacle, "Adler… au frais !", compte également un discours assez savoureux contre "l'homophoquie", prononcé par une Brigitte Bardot repentante. De ce show, dont l'intrigue n'est qu'un prétexte farfelu à mettre en scène moult vedettes du show business – envoyé au Japon par l'ANPE, l'humoriste se retrouve en Laponie suite à une erreur d'aiguillage –, on retiendra son indubitable talent d'imitateur (plus de cinquante voix, de Barbara à Björk, en passant par Orlando, Madame Sarfati et Etienne Daho) et de chanteur. Efficace, distrayant et parfaitement de saison ! Pierre Frau


"Penis Desiderantis", de Samuel Ganes, Spectacle à l'espace La Comedia , 6 impasse Lamier, 75011 Paris, tous les vendredi à 22 h30. jusqu'au 30/06/06. Rens. : 01 58 39 39 15 ou resa@la-comedia.com. Voir aussi le site : www.penisdesiderantis.free.fr

 

 

 

Cynthia Nixon remporte le Tony Award de la meilleure actrice
L'éternelle Miranda Hobbes de «Sex and the City» a remporté, dimanche 11 juin à New York, le prix de la meilleure actrice aux Tony Awards, la cérémonie récompensant les pièces de théâtre aux États-Unis. Cynthia Nixon, ouvertement lesbienne, a embrassé sa partenaire Christine Marinoni à l'annonce de sa nomination. À 40 ans, l'actrice était primée pour son retour au théâtre dans le rôle d'une mère confrontée à la mort accidentelle de sa fille, dans la pièce Rabbit Hole . Tyne Daly (Mary Lacey dans Cagney et Lacey ) y interprétait sa mère. Des Tony Awards 2006 particulièrement gay-friendly, puisque deux pièces homos y ont été les plus distinguées: la comédie musicale The Drowsy Chaperone (cinq prix) et surtout la pièce dramatique The History Boys , qui est devenue la plus récompensée de l'histoire de la cérémonie, dans six catégories. Quant à Cynthia Nixon, qui avait déjà reçu un Emmy Award pour «Sex and the City», les Américains la verront prochainement dans deux films: The Babysitters et Lymelife . 12 06 06 Têtu

 

 

 

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Chantons dans le placard 9 mars 2006 par Nicolas

Un jeune chanteur monte à Paris passer une audition pour jouer dans une mystérieuse comédie musicale. Il doit présenter une chanson « gay » qui lui convienne : mais comment la choisir ? Il va prendre conseil auprès d'un artiste renommé pour sa gouaille et sa culture interlope. Ce maître, accompagné par son pianiste, se lance avec brio dans un tour d'horizon sans complaisance du répertoire de la chanson gay.

Ce spectacle raconte comment depuis un siècle, la chanson française a abordé le thème de l'homosexualité.

Nous irons voir ce spectacle le jeudi 9 mars au Tango à 20h15 (13 rue au Maire, 75003 Paris, métro Arts et Métiers). Tarif préférentiel pour les jeunes du MAG : 10 euros. Inscrivez-vous auprès d'un accueillant pour acheter votre place.

Allons nous voir chez les Grecs !
En quelques mois, le sujet homosexuel a envahi les théâtres parisiens. Et plus dans des comédies de boulevard ! Homophobie, sida, rapports à la famille, au couple, au désir, à la parentalité… Jamais on n'avait vu autant de scènes gay à si peu d'intervalle. Dernier spectacle en date : "Les Grecs", la nouvelle pièce de Jean-Marie Besset.
On ne va pas prétendre ici que les spectacles à sujet homo sont nés cette année. Pourtant, force est de constater qu'ils ont fleuri comme rarement au cours des derniers mois à l'affiche des théâtres parisiens, grands ou petits. Il suffit pour s'en convaincre d'en faire la liste : "Love ! Valour ! Compassion !", "Torch song trilogy", "La nuit où Larry Kramer m'a embrassé", "Vincent River", "Un cœur sauvage", "Le projet Laramie"… pour ne citer que les plus pertinents.
Sur des registres très différents allant de la comédie grand public au drame intime, de la dénonciation de l'homophobie ordinaire à la confrontation avec le virus du sida, ces spectacles — comme on a eu régulièrement l'occasion de le signaler dans ces colonnes — ont su balayer comme jamais la plupart des thèmes liés à l'homosexualité. Il est en tout cas frappant de constater devant ce panorama qu'à l'exception d'une création française ("Un cœur sauvage") et d'une anglaise ("Vincent River"), la plupart de ces pièces encore inédites en France il y a peu sont, depuis des années, des hits sur les scènes américaines et des classiques du théâtre gay : qu'elles arrivent à Paris dans un étonnant (et tardif) tir groupé dit assez le retard à rattraper…
Comment comprendre ce phénomène ? Les directeurs de théâtre, dont Christian Bordeleau (le metteur en scène de "Torch song trilogy", qui a mis des années à voir son adaptation acceptée par un théâtre), comme d'autres, a souligné la frilosité devant des sujets gay, ont-ils enfin été touchés par la grâce ou ont-ils plus simplement remarqué que les spectacles homos attirent du public ? Les acteurs se sentent-ils plus à l'aise pour jouer des personnages homos, et l'existence désormais en France de jeunes comédiens ne faisant pas mystère de leur homosexualité (Eric Guého dans "Torch song…", Cyrille Thouvenin dans "Vincent River", Edouard Colin dans "Un cœur…", etc.) ne joue-t-elle pas un rôle dans cette évolution ? Surtout, la présence régulière des thèmes liés à l'homosexualité dans le débat public, la légitimation par la loi de la lutte contre l'homophobie, la multiplication des films, téléfilms ou séries intégrant des personnages et des problématiques gay, ainsi que la tolérance de plus en plus grande (si on en croit les sondages) de la population française envers les homosexuels, n'ont-elles pas changé la donne jusque sur les scènes ?
La conjugaison de ces éléments en tout cas (plus d'autres, comme l'envie pour des auteurs ou des metteurs en scène de parler sans faux-semblants de sujets qui leur sont proches) sont à l'origine d'un mouvement qui se prolonge désormais à l'extérieur des théâtres. Plusieurs de ces spectacles en effet connaissent une seconde vie et peuvent toucher un autre public grâce aux captations qui en sont faites pour des sorties en DVD. Après "Vie et mort de Pasolini" édité il y a quelques années par Eklipse, c'est au tour de "Un cœur sauvage" (chez Antiprod) et de "Vincent River" (chez Eklipse). Têtu 09 05 06

Les grecs de Jean-Marie Besset : «Je parle de ce que je connais»
Dramaturge prolifique et brillant ("Grande école", "Un cœur français", "Baron", "Rue de Babylone"…) qui n'a jamais hésité à glisser l'homosexualité dans ses spectacles, Jean-Marie Besset signe "Les Grecs", créé fin avril au Petit Montparnasse, qui s'annonce comme une pièce dérangeante…
L'histoire en deux mots ?
Un couple hétéro friqué reçoit un samedi soir un ami d'adolescence de la femme retrouvé récemment. Mais ce dîner un peu intello est perturbé lorsque débarque un petit arabe qui vit depuis deux mois chez l'ami et qui l'a suivi jusque-là alors que l'autre ne veut pas être vu avec lui et refuse l'idée même de couple. A partir de là, la soirée dérape et la sexualité s'invite à tous les niveaux.
L'homosexualité est encore une fois très présente…
Toutes les formes de sexualité. Et l'homosexualité sous des formes moins rassurantes que celle qu'on voit aujourd'hui dans les films et qui est présente dans l'agenda politique : le mariage gay, la parentalité. Je veux bien y souscrire pour des raisons politiques mais je ne me sens pas concerné. Il y a d'autres formes d'homosexualité qui sont aujourd'hui marginalisées, négligées. Ici, je parle de ce rapport à l'homosexualité très complexe qui est celui des Maghrébins, de la sexualité furtive et secrète du mari, et je présente avec l'ami un type d'homosexuel que je définis comme très parisien, à la Chéreau , Navarre, Foucault… très intellectuels, très durs, dominant l'autre.
C'est une forme de militantisme de parler ainsi d'homosexualité dans des spectacles qui ne s'adressent pas, loin de là, au seul public gay ?
On m'accuse parfois de faire du prosélytisme : mais je n'ai jamais cherché à convaincre quelqu'un de devenir homo ! Je témoigne, je parle de ce que je connais, de la société comme elle est. Il y a beaucoup d'homos autour de moi, à commencer par moi : j'écris aussi à travers mon prisme. Ce n'est pas du militantisme, c'est une façon de rétablir une réalité souvent occultée même dans cette longue tradition française d'auteurs homos qui n'en ont pas parlé ! Ce n'est pas militant non plus dans la mesure où je ne fais pas des essais sociologiques. Et en même temps, l'homosexualité est aujourd'hui un des thèmes très importants du débat : l'élection de Bush, ça c'est fait là-dessus, la campagne de Berlusconi aussi avec l'intervention de l'Eglise, les prises de position de Ségolène Royal, etc.
"Les Grecs", de Jean-Marie Besset. Théâtre du Petit Montparnasse, 31 rue de la Gaité , 75014 Paris. Rens. : 01 43 22 77 74.

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Madame H raconte la saga des transpédégouines
Le mardi 16 mai
Dans le cadre de la Journée Mondiale de Lutte contre l'Homophobie Et au profit de la Pride de Moscou 2006

Dans ce péplum hétérofriendly et thérapeutique, Madame H., présidente d' Homosexualité et Bourgeoisie, tourne pour nous les pages occultées de la grande saga des Transpédégouines. Acide ou fragile, politique et poétique, Madame H. continue sa croisade iconoclaste, son oeuvre de dévastation des préjugés et tabous, pour le plus grand plaisir de son public. Tous genres confondus.

au Point Virgule 7, rue Ste-Croix de la Bretonnerie 75004 Paris - M° Hôtel de Villeà 22 heures 15

 

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Tels qu'on est dimanche 9 avril 2006
Tels qu'on est , c'est le nom du tout premier concert que donneront les nouveaux choeurs Les gamm'elles et Podium Paris dimanche 9 avril à 16 heures et mardi 11 avril à 20 heures 30, sur la scène de la salle Jean Dame dans le 2e arrondissement de Paris.
-  Tels qu' Elles sont : le choeur des Gamme'elles se compose d'une 30aine de femmes, de tous niveaux, le recrutement étant ouvert à toute femme désireuse de chanter en polyphonie dans la bonne humeur. La chorale est gay friendly. Son répertoire, accompagné de petites chorégraphies, est éclectique, mêlant chants classiques, chanson réaliste, variété française, comédie musicale, etc.

Tels qu' ILS sont : Podium Paris , choeur gay de variétés françaises et internationales, compte d'ores et déjà 55 choristes. Il y a 7 mois, ces hommes ne se connaissaient pas, et plus de la moitié d'entre eux n'avaient jamais chanté en groupe : dorénavant ils n'imagineraient plus vivre sans Podium Paris !!! Sous la direction d'Arnaud Cappelli, les chansons de Claude François, Dalida, Abba, ... rappelleront à beaucoup l'ambiance des Follivores et des Crazyvores !
Au travers de ses spectacles, Podium Paris souhaite participer à la reconnaissance de la communauté homosexuelle et à la lutte contre toutes les discriminations. A commencer par celles que rencontrent les sourds : les choristes de Podium Paris sont heureux et fiers de leur proposer la traduction d'une partie de leurs chansons en langue des signes, réalisée par deux interprètes professionnels. Pour leurs prochains concerts, ce sera l'intégralité de leurs chansons qui seront traduites, et ainsi, Podium Paris contribuera à rattraper le retard qu'ont dans ce domaine bon nombre de choeurs français alors que beaucoup de chœurs étrangers, souvent LGBT, proposent depuis longtemps cette traduction.

Rent de Jonathan Larson

Comédie musicale culte outre-Atlantique, "Rent" de Jonathan Larson nous arrive aujourd'hui par le biais de son adaptation cinématographique. Dans cette "Bohème" transposée dans le New York de la fin des années 80, gays, lesbiennes, drag queens et hétéros forment une communauté bigarrée, pleine de vie et d'optimisme, en dépit du sida et de la drogue.
Au début des années 90, à cause ou grâce au sida, Broadway commence à parler des gays d'une façon plus sobre et plus réaliste qu'avant. Oublié le mascara de "Torch song trilogy" ou les froufrous de "La cage aux folles", pièces ou comédies musicales abordent désormais l'homosexualité sous un angle plus grave, moins caricatural, bien qu'avec une légère tendance compassionnelle.

Comédie musicale rock, "Rent" marque une nouvelle étape dans la représentation de l'homosexualité dans le théâtre américain commercial. Ecrit en 1996 par Jonathan Larson, un jeune auteur-compositeur plein de fougue, "Rent" transpose " La Bohème " de Puccini dans le milieu coloré du East Village où des artistes de toutes orientations sexuelles se battent pour survivre. Certes, le sida reste présent (pour les personnages gays comme pour les hétéros) mais le traitement de l'homosexualité se fait d'une façon simple, naturelle et décomplexée. Une fois n'est pas coutume, le duo d'amour le plus tendre du spectacle est chanté par le couple gay tandis que les lesbiennes s'engueulent et les hétéros se compliquent la vie. Et si "Rent" ne rechigne pas devant une bonne dose d'émotion, l'œuvre véhicule avant tout une incroyable rage de vivre, portée par la force de sa musique et l'énergie de ses interprètes.

Créé d'abord off-Broadway, "Rent" est un succès immédiat, tant au niveau de la presse et des professionnels que du public. Le spectacle transfère rapidement dans un grand théâtre de Broadway où il se joue encore et s'apprête à fêter son dixième anniversaire. Broadway avait rarement vu un tel engouement pour une de ses productions. Durant les premiers temps, certains fans irréductibles passent la nuit devant le théâtre pour espérer obtenir des billets tandis que le spectacle décroche le prix Pulitzer et le Tony (équivalent des Molières). Mais si le succès est aussi soudain qu'inattendu, le triomphe de Jonathan Larson est pourtant le fruit d'un travail de longue haleine. Cette vie de galère décrite dans " Rent ", il l'a connue au cours de ses années de bohème. Il ne savoure malheureusement pas la reconnaissance de son œuvre : il est emporté par une rupture d'anévrisme la veille de la première.

Dès sa création, "Rent" affole Hollywood et les droits d'adaptation sont achetés aussitôt. Cependant, le projet traînera de nombreuses années avant d'aboutir. Après avoir atterri dans les mains de Spike Lee et suscité des spéculations improbables quant au casting (Christina Aguilera, Justin Timberlake, Jennifer Lopez…), "Rent" échoit finalement au très en vue Chris Columbus (l'auteur des premiers "Harry Potter") qui préfère faire appel à la plupart des membres de la troupe originale. Après une sortie un peu tiède aux Etats-Unis l'automne dernier, "Rent" s'attaque maintenant aux pays européens : l'occasion est enfin donnée de découvrir cette œuvre culte qui en dépit de son contexte fortement américain résonne d'une universalité incontestable. E-llico 26 04 06

 

 

Le projet Laramie
En coréalisation avec Itaï Doshin

De sang froid...
Inédite en France et véritable documentaire théâtral, cette pièce construite sur plus de 200 interviews raconte le meurtre de Matthew Shepard, un étudiant de 21 ans. Une chronique de la haine ordinaire, l'autopsie d'un monde perdu confronté à ses peurs. Des mots vrais, une écriture unique.

Du 4 mars au 7 mai 2006. Du mercredi au samedi à 21h30.
Matinée le dimanche à 17h30

Vingtième théâtre

L'affaire Matthew Shepard
6 octobre 1998. Matthew Shepard, jeune gay de 21 ans, étudiant en Sciences Politiques à l'Université du Wyoming, est battu à mort par deux hommes rencontrés dans un bar de Laramie qu'il avait suivis en dehors de la ville. Après dix-huit heures passées dans la nuit glaciale du Wyoming, Matthew est retrouvé, dans le coma, attaché à une barrière. L'examen clinique décèle "quatorze coupures sur le visage, certaines assez profondes pour atteindre l'os, de multiples brûlures sur le corps". Le pays est en émoi.
Bill Clinton demande aux Américains de s'unir dans la prière. Matthew s'éteint le 11 octobre. Les associations gay organisent des veillées aux chandelles et réclament l'adoption d'une loi contre les crimes haineux. Judy Sheppard, la mère de Matthew, devient une des égéries de ce combat pour la reconnaissance des crimes liés à l'homophobie. Les assassins sont condamnés à une double peine de prison à perpétuité : l'un a évité la peine de mort en plaidant coupable, l'autre à la demande de la famille de la victime.

Un théâtre de témoignage
"L'idée du "Projet Laramie" trouve son origine dans mon désir d'en apprendre plus sur les causes du meurtre de Matthew Shepard" explique Moisés Kaufman, également auteur de la pièce sur Oscar Wilde, "Outrage aux bonnes mœurs". "L'idée d'écouter les témoignages des habitants m'intéressait. En quoi Laramie est-il différent du reste du pays, en quoi est-il identique ? Que pouvons-nous faire, en tant qu'artistes, pour répondre à cet incident ?" C'est ainsi que Moisés Kaufman et sa troupe du Tectonic Theater Project partirent pour Laramie recueillir des interviews destinées à devenir la matière d'une pièce de théâtre.

Des témoignages authentiques, des minutes du procès, dont le contenu n'a en rien été adapté, modifié ou inventé. Créé à Denver en février 2000, "Le projet Laramie" fut ensuite joué à New York et à Laramie la même année. Comme le souligne Hervé Bernard Omnes, qui met en scène la pièce à Paris, "Nous replongeons avec cette pièce aux origines mêmes du théâtre et à sa fonction dans la vie de la Cité. "

Comédien, Hervé Bernard Omnes signe avec ce texte bouleversant sa première mise en scène.
Quelles sont les raisons qui t'ont poussé à mettre ce texte en scène ?
Quand j'ai vu le film qui a été tiré de la pièce sur HBO (1), j'ai ressenti la nécessité de me mettre au service de ce texte. Le meurtre de Matthew Shepard va au-delà de l'homophobie. Il est l'expression de cette violence banalisée où l'on tue et on agresse des gens non pas parce qu'on ne les aime pas, mais parce qu'ils sont différents. Il est une devise à Laramie : "Vivre et laisser vivre". Mais cette fausse tolérance n'existe pas ! Elle ne concerne que tes semblables ! Dans le cas présent, blancs, catholiques et hétérosexuels. Ce texte est donc un acte de militantisme contre toutes les formes d'intolérance. Il devrait avoir sa place dans les milieux universitaires et être étudié à l'école car c'est un texte qui n'est pas difficile à comprendre, non-manichéen, d'une honnêteté et d'une générosité totales. Il ne juge personne. C'est un coup de zoom sur des êtres tels qu'il en existe autour de nous. En substance, la pièce dit que l'on est tous capables d'avoir des jugements à l'emporte-pièce. La traduction a été éditée à "L'Avant-Scène Théâtre ".
Quels sont les thèmes qui traversent la pièce ?
Cette pièce parle de l'homophobie, de l'intolérance, du féminisme, de la religion, de la peine de mort, de la violence dans les prisons, des médias... Elle fait comprendre que l'homophobie n'est pas que le fait de tuer des gays ou des lesbiennes. Ce sont des insultes au quotidien, des rapports avec des familles immondes, celles qui font subir à leurs enfants des rejets, des tortures mentales quant à ce déshonneur, cette honte d'avoir un fils pédé.
Quels ont été tes partis pris pour mettre ce texte en scène ?
Je me suis obligé, en traduisant le texte, à gommer certains éléments propres à la culture américaine comme les querelles de clocher entre les baptistes et les mormons. J'ai eu recours au langage parlé pour rendre ce côté très honnête, très direct, très simple, avec des tics de langage. Nous sommes dix comédiens sur scène pour incarner soixante-dix personnages. J'ai été très heureux d'avoir dans ma troupe des comédiens hétéros et parents qui comprenaient l'importance de jouer ce texte. Il n'y a ni accessoires, ni décors, ni costumes. Nous ne sommes pas là pour faire des numéros d'acteurs. Les spectateurs seront uniquement là pour écouter ce que nous avons à leur dire. e-llico 06 03 06

 

 


Gay-Pride au cirque
A l'approche des fêtes de fin d'année, Gay-Pride Evénement fait un cadeau aux gays et aux lesbiennes : une soirée au Cirque. L'expérience, déjà été tentée avec succès il y a quelques années, est renouvelée. Le principe : inviter quelque 3000 personnes sous un chapiteau pour une représentation exceptionnelle du nouveau spectacle Pinder. Et au-delà, réunir dans un cadre qui n'a rien d'habituel, hors du traditionnel circuit des bars, boîtes et autres soirées, des gays et des lesbiennes qui eux-mêmes en feront profiter leurs amis, parents, collègues… démonstration de l'esprit d'ouverture manifestés par les gays lors d'événements type Gay Pride ou encore Gay-Pride fait son manège. Les invitations sont disponibles dans des établissements, auprès de magazines et sites Internet dont la liste figure sur www.gaypride.fr Rendez-vous le jeudi 22/12 à 20 h 30, entrée dès 19 h 45, Pelouse de Reuilly 12è. Julien Pierre

 

 

 

Un coeur sauvage  

-  Après « Un coeur de père » et « Lit et autres possibilités », la Compagnie des Hommes Papillons, soutenue par La Boîte à Frissons, présente la nouvelle création de Christophe Botti, « Un coeur sauvage ». La pièce est accueillie du 11 octobre au 30 novembre 2005 les mardis, mercredis et jeudis à 20 h 30 au Tango, 11 rue au Maire dans le 3ème arrondissement de Paris (Métro Arts et Métiers).

-  Un coeur sauvage évoque ce que beaucoup de gays ont vécu durant leur adolescence : se découvrir différent, appréhender la marginalité, subir les premières brimades homophobes, et peu à peu, s'affranchir de la pression de la norme en affirmant son identité.

-  Christophe Botti a le mérite d'aborder ces thèmes compliqués d'une manière attrayante à travers une pièce romantique, qui raconte une histoire d'amour d'adolescents. A 17 ans, Mathan trouve qu'il est douloureux d'être soi, douloureux aussi de tomber amoureux, surtout quand cet amour ne ressemble pas aux autres ! Entre deux étés, aux côtés de ses amis Virginie et François, il lui faudra découvrir ses désirs, affronter l'homophobie, et surmonter sa peur de ne pas être accepté tel qu'il est. Cet apprentissage lui fera frôler la mort. Mais à la suite de sa tentative de suicide, il pourra enfin saisir le goût de la vie...

-  lundi 5 septembre 2005. Réservation : Téléphone : 01-48-87-25-71 Mail : contact@tangoparis.com Prix des places : 10 - 15 et 20 euros

Note du Collectif Anti-Homophobie : à ne pas manquer, ce qui se fait de mieux en matière de théâtre , des acteurs plein de talents pour interpréter, et chanter. Des dialogues bouleversants, on est scotché

on attend le livre pour bientôt au Tango puis au Pause Lecture
rue de Rambuteau M°Rambuteau

Autres avis :

-Profondément touchant !!! - 10/10
Que d'émotions lors de cette soirée, des acteurs bourrés de talent et de charisme surtout Edouard Collin (un grand en devenir). Tout simplement touchant, scotchant avec un zeste d'humour par ci par là. Allez-y !!!!
écrit le 22/10/2005 par : stefy2812

-magnifique - 10/10
enfin une pièce de théâtre ou l'on passe du rire aux pleurx et inversement avec une finesse absolue. j'ai beaucoup aime ce spectacle qui m'a aussitôt pris à la gorge avec beaucoup d'émotion, d'humour et une mise en scène assez originale. je le conseille vivement à toutes les personnes homosexuelles car je suis persuadé que tout le monde est passé par là. Bonne continuation 0 tous ces comédiens tres bons et très beaux ( lol). yannick
écrit le 19/10/2005 par : exquis

-bravo - 10/10
Des acteurs magnifiques et au jeu superbe, une mise en scène originale et travaiillée, un décor tout à fait inhabituel, un thème difficile abordé de manière légère, bref une pièce tout à fait réussie que je recommande vivement!
écrit le 16/10/2005 par : fiftyralph

-A aller voir - 10/10
Très belle pièce, très bons comédiens. Cela reflète vraiment la pensée des gays durant l'adolescence. C'est à la fois drôle et triste
écrit le 14/10/2005 par : pixiprol

 

 

 

Torch song trilogy sur scène à Paris :

L'événement théâtral de la rentrée, c'est sans conteste la première adaptation française du "Torch song trilogy" de Harvey Fierstein par le Quebécois Christian Bordeleau. Dans le rôle d'Arnold, l'hilarant et émouvant gay en quête de reconnaissance et de bonheur amoureux, on découvre Eric Guého, chroniqueur phare de Pink TV la saison dernière… Par Pierre Frau

C'est en 1977 que débute l'aventure "Torch song trilogy", trois pièces d'une heure et demie, crééent chacune à une saison d'intervalle, puis regroupées sous un même chapeau en 1980 off Broadway, avant de connaître un succès retentissant à Broadway à partir de 1982. Puis il y eut le film, en 1988, immortalisé par Harvey Fierstein, l'auteur de la pièce, qui reprenait, là, avec sa voix inimitable le rôle qu'il avait joué sur scène.
En France, il aura fallu attendre plus de vingt ans pour qu'un directeur de théâtre parisien daigne accueillir ce spectacle culte. Et Christian Bordeleau, l'adaptateur et metteur en scène de la version française, de nous en avouer les raisons – les mêmes qu'ont évoquées Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé pour leur transposition de "Love ! Valour ! Compassion !" il y a quelques mois – : la crainte non-feinte des directeurs de théâtres d'être estampillés de l'étiquette gay ! A se demander si l'acceptation des homos au sein de notre société n'est pas plus fragile qu'elle veut bien le paraître...
Aussi, ce texte que l'on pourrait penser daté, se révèle on ne peut plus d'actualité, tant les questionnements du personnage central, Arnold, vis à vis de sa sexualité, n'ont – malheureusement – pris aucune ride en trente ans. Pour cette adaptation française – la version américaine s'étalant sur près de cinq heures –, Christian Bordeleau a choisi de recentrer l'action sur la relation amoureuse Arnold/Ed.
Le premier acte retrace cette rencontre impossible entre Arnold (Eric Guého), jeune gay assumé au physique disons… ingrat qui ne l'aide pas à avoir confiance en lui, travesti la nuit dans un cabaret, et Ed (Frédéric Chevaux), bisexuel indécis. Nous retrouvons cette relation avortée au deuxième acte : tandis qu'Arnold a trouvé l'amour avec un garçon de dix ans son cadet, Alan (Firmin David), Ed tente de sauver du naufrage sa relation avec Laurel (Brigitte Guedj), une jeune femme blessée et compréhensive. Le troisième acte est l'ultime tentative d'Arnold pour donner un sens à sa vie après la mort accidentelle d'Alan : il vient d'adopter un orphelin gay de 16 ans, David (Thomas Maurion). De son côté, Ed est enfin prêt à assumer son homosexualité aux côtés d'Arnold.
Ce dernier acte est aussi le face à face déchirant entre Arnold et sa mère (Rosine Cadoret), un des plus forts moments d'une pièce toujours entre rires et larmes, ironie et réalisme. Autant de drames privés, sentimentaux, familiaux et universels, servis par une mise en scène sobre et intimiste, qui devrait largement satisfaire les inconditionnels du film.
e-llico


 

 

Les Héritiers

Une comédie de alain Krief. Mise en scène Jean-Pierre Dravel. Avec Agnès Soral, Anne richard, Dominique Guillo, Julien Cafaro, Marie-Hélène Lentini, Christelle Reboul.
Les Héritiers est une comédie au partage très équitable, puisque chaque personnage de la pièce à son rôle et son mot à rire. Partant d'un sujet grave qui déchire souvent nos semblables, l'auteur Alain Krief fait de ce cérémoniale mortuaire, un hymne à l'humour joyeusement vital.
Théâtre Rive Gauche 6 rue de la Gaieté 75014 Paris. 21h du mardi au samedi. 17h samedi (Jusqu'au 27 août 2005). 15h le dimanche (A partir du 4 septembre)Tél : 01 43 35 32 31.

« La mort brutale prends toujours au dépourvu l'entourage du défunt, sauf son frère et sa sœur originaire de Bar-le-Duc qui donnent subitement signe de vie, auprès de la veuve Florence. Elle sous le choc, trouve injuste que son partenaire de 13 ans de vie commune, l'a quitté à 3h du mat', sur la route de Chartres. Lui a goûté au baiser de la mort contre un platane. Romain, son meilleur ami retarde ses vacances à Marrakech dans l'espoir de consoler la veuve. C'est chaud ! Sauf, pour la chaudière qui est tombée en panne. Une chauffagiste vient faire un dépannage d'urgence et va être le témoin du pillage ordonné des héritiers sans scrupules. Elle n'est pas insensible aux charmes de la veuve...

 

 

 

 

 

 

Love ! Valour ! and Compassion !
Pièce de Terrence Mac Nally
Montée par Jean-Pierre Dravel , Olivier Macé
Avec Roger Miremont , Jean-Paul Bordes , Daniel-Jean Colloredo , Jean-Pierre Kalfon , Olivier Macé ,
Jean-Baptiste Martin , Nicolas Vitiello

Un avocat, un chorégraphe, un pianiste, un jeune danseur... Ils sont huit amis gays à passer leurs week-ends dans une maison du Lubéron. Amitié, amour, sexualité, leurs conversations sans tabou révèlent aussi leurs espoirs et leurs peurs.
Une comédie acide et émouvante, jouée avec succès dans de nombreux pays depuis a création aux Etats-Unis, qui met à nu les corps et les âmes.
Adaptation de Jean Dalric et Jacques Collard.

 

 

 

Edouard Collin, garçon sensible

A peine un film à son actif (" Crustacés et coquillages " des Ducastel-Martineau qui sort en DVD), une pièce à l'affiche (" Un cœur sauvage "), soit deux beaux rôles de gay, et voilà Edouard Collin, 18 ans au compteur, bien ancré dans notre imaginaire collectif… Par Julien Grunberg
Il vient d'avoir 18 ans, il est Français, " parigot de naissance " et apparaît déjà en une d'un récent numéro de "The Advocate", le principal magazine gay américain. Parce qu'il est jeune, joli et qu'il a été révélé dans "Crustacés et coquillages", le film queer de Ducastel et Martineau, le magazine a choisi de le mettre en avant en ces termes : "France's pansexual new star", terme volontairement vague pour ne pas dire bisexuel. Edouard Collin rectifie. "J'ai simplement dit au journaliste que j'étais jeune, et qu'il y avait autant de sexualités que de personnes. Il voulait du croustillant et je n'ai pas voulu lui en donner, ma vie c'est ma vie".
Séducteur né, Edouard sait néanmoins entretenir le désir : "Je n'ai pas vécu grand chose et je pense que je ne suis jamais tombé amoureux. Quand ce sera le cas, on verra bien. Mais je suis très ouvert !" Quant au fait de se retrouver dans "The Advocate", fait rarissime pour un Français, qui plus est de son âge, il commente avec une belle insouciance : "Ça ne m'a pas fait grand chose, mais oui, je suis content."
Actuellement à l'affiche au théâtre dans "Un cœur sauvage", la nouvelle pièce de Christophe Botti au Tango, Edouard Collin campe à nouveau un rôle d'homo en proie à ses premiers désirs. C'est lui-même qui a contacté l'auteur, après avoir eu un coup de cœur pour sa pièce "Un cœur de père", laquelle mettait déjà en scène le personnage de Mathan. Aujourd'hui, il interprète Mathan à 17 ans, un rôle "sur mesure" bien qu'Edouard se dise très différent du personnage. "Je me suis retrouvé dans sa sensibilité. Il est très jeune et son homosexualité le rend encore plus sensible, à fleur de peau." Pour lui, "Un cœur sauvage" est une pièce sur "la confusion des sentiments et le courage d'aimer" plus qu'un témoignage sur le suicide des ados homos. "C'est une pièce très optimiste. Les gens ont besoin de ça, vu l'époque dans laquelle on vit…"
Très sollicité, le comédien n'est pas à un paradoxe près puisqu'il vient d'interpréter dans "Madame le proviseur", pour France 2, le rôle d' "un fils de bourgeois du XVIème, complètement raciste, homophobe et macho", alors qu'il était en pleine répétition d'"Un cœur sauvage". Edouard rappelle qu'il ne souhaite pas être "catalogué" et qu'il a refusé de nombreux rôles de jeunes homos. On le verra prochainement au cinéma à l'affiche des "Irréductibles", dans un premier rôle, hétéro cette fois, aux côtés de Jacques Gamblin. Sa différence, il l'exprime surtout à travers ses modèles ("Jacqueline Maillan, mon idole !", Marthe Mercadier, avec qui il rêve de travailler, mais aussi Josiane Balasko et François Ozon) ou encore dans son métier de comédien.
"Je me sens très souvent décalé. Je ne comprends pas les jeunes comédiens, ils ne sont pas très passionnés, beaucoup n'ont pas la flamme, sont désabusés ou carriéristes, c'est terrible !" Dans le cadre de ses cours de théâtre, il a eu récemment la chance de jouer au Gymnase devant un public de 800 spectateurs et constate, lyrique : " C'est mille fois mieux que de jouir ! " Information de taille, qui laisse sans voix.
"Un cœur sauvage", de Christophe Botti. Le Tango, 111 rue au Maire, 75003 Paris. Rens. : 01 48 87 25 71.
"Crustacés et coquillages", de Olivier Ducastel et Jacques Martineau, avec Valeria Bruni-Tedeschi, Jean-Marc Barr, Gilbert Melki, Edouard Collin. DVD distribué par Bac Vidéo.
e-llico octobre 2005