Molières: Record de nominations pour «Cabaret»
Si le Cyrano de Bergerac de la Comédie-Française obtient le plus grand nombre de nominations pour les Molières, qui seront décernés le 14 mai, Cabaret devient la pièce de théâtre musical la plus nommée de l'histoire de ces trophées. Déjà récompensée de quatre Tony Awards à New York, la comédie musicale de Joe Masteroff, John Kander et Fred Ebb, mise en scène par Sam Mendes et Rob Marshall, est nominée dans six catégories: théâtre musical, révélation théâtrale féminine pour Claire Pérot dans le rôle de Sally Bowles (immortalisée au cinéma par Liza Minnelli), révélation théâtrale masculine pour Fabian Richard dans le rôle d'Emcee, comédienne dans un second rôle pour Catherine Arditi (Fraulein Schneider), adaptateur pour Jacques Collard et Eric Taraud, créateur de costumes pour Emmylou Latour. La pièce est par ailleurs prolongée jusqu'au 14 juillet. Tous aux Folies Bergère !
Par ailleurs, Le Cabaret des hommes perdus, mélo musical gay à l'extravagance bienvenue, est nominé trois fois. Ce spectacle devrait être repris dans les prochains mois, avec une distribution légèrement modifiée. Têtu 18 04 07
Son mec à moi
Nina, meilleure amie de 2 gays, Ludo et Daniel, découvre à la fois le départ de son mec et son homosexualité; l'amitié du trio traverse une crise...
Noctambule, célibataire, extraverti et exubérant, Daniel représente la tendance "folle" du monde gay. Introverti, casanier et pacsé, Ludo incarne l'autre tendance, celle plus discrète, en quête de respectabilité, soucieuse de ne pas "faire de vagues".
Ils ont pour meilleure amie Nina, une jeune femme moderne, et jeune directrice d'une boîte de pub, qui mène sa vie tambour battant.Leur amitié va connaître une crise, le soir où Nina constate le départ de son compagnon et découvre que lui aussi est gay.
De révélations en règlements de compte, ce soir-là, Daniel, Ludo et Nina vont vraiment apprendre à se connaître. Mais au-delà de la révélation des préférences sexuelles des protagonistes, l'histoire est avant tout une histoire d'amitié...
Une biographie de Jean-Luc Lagarce
Jean-Luc Lagarce, qui aurait eu 50 ans cette année, est l'auteur de théâtre contemporain le plus joué en France. Le critique dramatique Jean-Pierre Thibaudat lui consacre une biographie.
Tout le parcours de l'auteur de pièces, récits et lettres, mort du sida à 38 ans en 1995, de son enfance de fils d'ouvrier chez Peugeot jusqu'à son début de succès, est retracé.
"Le roman de Jean-Luc Lagarce", éditions Les Solitaires intempestifs, 400 pages, 24 euros
e-llico Mis en ligne le 27/03/07
L'anniversaire de Jules Vallauri ,
Un fils (Nicolas Vitiello, ex Whatfor déjà reconverti au théâtre dans "Love ! Valour ! Compassion !"), rend une visite impromptue à son père qu'il n'a pas vu depuis plus de dix ans. Les retrouvailles sont difficiles, entre reproches et confidences. Bientôt, ce tête-à-tête est interrompu par l'arrivée du "voisin" gay du père (Franck Delay, ex 2Be3)… On ne peut pas crier au chef d'œuvre, entre mise en scène hasardeuse, trame emprunte de raccourcis et dialogues à l'emporté. Toutefois, "L'anniversaire" de Jules Vallauri compte quelques atouts qui permettront à chacun de passer un bon moment : les personnages sont attachants, leurs histoires respectives et les liens qui les unissent ou les réconcilient aussi. Pour beaucoup, on le doit à l'interprétation, même quelque peu figée, des trois comédiens qui sonnent avec justesse et émotion. Au-delà de leur plastique agréable à l'oeil, les deux ex membres de boys band tirent honorablement leur épingle du jeu. E-llico
Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre au Lard 75004 Paris. Du dimanche au mardi à 20 h. Réservations : 01 42 78 46 42.
Michel Tremblay, Théâtre II
Considéré comme l'écrivain national québécois, étudié à l'école dans son pays et édité un peu partout à travers le monde, Michel Tremblay est aussi un écrivain qui n'a jamais fait mystère de son homosexualité et dont l'œuvre fait largement écho à l'homosexualité, des "Chroniques du Plateau-Mont-Royal" à "La nuit des princes charmants" en passant bien sûr par "Le cœur découvert". Son théâtre également, tel qu'Actes Sud l'édite en gros volumes dans sa collection Papiers (le tome 2 vient de sortir), est profondément homosexuel même si on ne saurait le limiter à cet aspect. C'est ainsi que "La duchesse de Langeais" est, en 1969, la première pièce québécoise sur un travesti. Si les onze pièces regroupées dans ce nouveau volume ne sont pas les plus homosexuées de leur auteur, on y retrouve néanmoins sa petite musique chaleureuse, généreuse, humaniste, son attention aux gens de rien, sa tendresse et son acuité.
Michel Tremblay, "Théâtre II", Leméac/Actes Sud-Papiers, 34 euros.
« M. ZINCK AU RESTAURANT » comédie / one-man-show de Christophe Zinck
Mise en scène Alexandre Delimoges
THEATRE LE BOUT 6, rue Frochot 75009 Paris (m° Pigalle) TOUS LES JEUDIS ET VENDREDI A 20H
Du 1 er février au 29 juin Réservation au 01 42 85 11 88
Un spectacle de pure comédie où situations et personnages cocasses s'enchaînent au rythme d'un service délirant. Tout se joue dans l'univers d'un grand restaurant très particulier, excentrique, déroutant... Christophe Zinck : un comique et surtout un comédien 3 étoiles ! Quel serveur finira avec le critique gastronomique ? Le chef pourra-t-il enfin se débarrasser de son vieux père obsédé et intello ? Madame Michel va-t-elle perdre son travail d'hôtesse à cause de son amour pour le fournisseur de pâtes (le Père Lustucru bien sûr !) ? Et les clients alors ? Heureux d'être dans ce restaurant pas comme les autres ?
JANN HALEXANDER, CONCERT CHANSON FRANCAISE - CABARET LE 06 AVRIL A 21H THEATRE DARIUS MILHAUD
80 Allée Darius Milhaud - 75019 PARIS (m° Porte de Pantin) Réservations : 01 42 01 92 26
Chanteur pianiste indépendant que nous avions eu le bonheur d'accueillir au Centre en octobre dernier pour un concert intime, Jann Halexander revient sur scène le vendredi 6 avril 2007 à Paris au théâtre Darius Milhaud. Se tenant à l'écart des grands médias et du tintamarre du show-business, Jann Halexander a néanmoins su séduire un public de plus en plus large et fidèle, en chantant l'amour, l'amertume, la différence, avec mélancolie, austérité, désinvolture, subversion mais aussi avec un sacré humour noir qui fait rire jaune ! Que l'on songe à " Brasillach 1945 ", " L'amant de Maman ", " J'aimerais, j'aimerais " ou encore " Déclaration d'Amour à un Vampire " ! Alors juste une simple suggestion : allez-y et laissez vous emporter par ses mots, ses notes et sa voix … Site officiel de Jann Halexander : http://jannhalexander.free.fr
Jeffrey Théâtre Clavel, 3 rue Clavel, 75019 Paris. Rens. : 01 42 38 22 58.
Deux ans après avoir transposé sur scène avec le succès qu'on sait le "Torch song trilogy" de Harvey Fierstein, l'infatigable Christian Bordeleau propose en ce début 2007 une version théâtrale d'un autre film très gay, "Jeffrey". Dans cette pièce écrite par Paul Rudnick, un jeune gay effrayé par la menace du sida décide d'arrêter toute activité sexuelle. Manque de chance : le jour où il décide d'appliquer cette résolution, il croise dans sa salle du gym un très très beau garçon… Si le thème de la pièce, écrite en 1993 et dont l'action se situe dans ces années pré-trithérapies, peut paraître daté, on y croise, entre humour et tragédie, des thèmes profonds de l'imaginaire gay : amour, séduction, peur de la solitude et de la mort, le tout porté par une pléiade de jolis comédiens et l'envie du metteur en scène de lui donner "le rythme fou des revues de music-hall et les couleurs d'un conte de fées à la Jacques Demy ". On y revient dès le prochain numéro… e-llico 05 02 07
Florian Parra, La chaise
Un jeune homme assis sur une chaise. Il est musicien. Mais actuellement, c'est en tant que gardien de musée qu'il gagne sa vie. Assis là, il n'a le droit que de surveiller. Mais au dos des prospectus, c'est sa vie qu'il écrit. Voilà le dispositif tout simple de "La chaise", première pièce très autobiographique de Florian Parra, dans lequel il livre en vrac ses amours masculines, son rapport à la drogue, son amour de la musique, sa séropositivité, son lien avec les autres. A côté de lui, dans cette solitude, il y a un autre homme : double, jumeau, ange gardien, amant, fantôme, va savoir… Un texte à découvrir dans une mise en scène de Bruno Geslin et Mélanie Leray.
Théâtre du Rond-Point, 2bis avenue Franklin Roosevelt, 75008 Paris. Rens. : 01 44 95 98 21. Du 16 janvier au 18 février.
Nouveau spectacle créé en janvier 2006 au Vingtième Théâtre à Paris
Lucienne, Victor, et Gaston: trois personnages des années 30, interprétés par deux chanteurs (Lara Neuman, soprano, Flannan Obé, baryton) et un pianiste (Emmanuel Touchard) qui nous emportent dans un véritable tourbillon de folie. Leur répertoire ? Toujours les années folles: des chansons polissonnes ("Oui..Non"), des ritournelles entêtantes ("Amusez-vous"), et des jeux de mots perpétuels ("Bouffémont"). On retrouve avec ce nouveau spectacle, toute la verve d'une époque grâce à l'interprétation juste et moderne de Lucienne et les Garçons.
Avec de très beaux moments de tendresse ("Parlez-moi d'amour"), de vraies performances d'artistes en danse et en musique, ce génial trio fait revivre l'univers magique du Music Hall.
Une interprétation délirante, un rythme effréné, un humour ravageur vont faire de ce spectacle l'événement de l'année 2006 !
Le spectacle
Après une grande tournée mondiale, dont New york fut l'ultime étape, Lucienne, Victor et Gaston rentrent à Paris. Lucienne retrouve les grands magasins, les Garçons, Montmartre et ses plaisirs nocturnes. Ils nous embarquent aussitôt dans leurs aventures, nous content leurs déboires et succès de tournées, leurs béguins et amourettes au gré des soirées, leurs disputes et chamailleries continuelles.
Le retour en France est aussi l'occasion pour Lucienne et les Garçons de présenter leur tout nouveau spectacle sur la scène parisienne. La pulpeuse Lucienne devient alors meneuse de revue, son partenaire, Gaston, son faire valoir talentueux, et Victor le fameux pianiste, qu'ils n'ont pas réussi à congédier pendant la tournée, est plus facétieux et impertinent que jamais.
Une heure trente d'humour, un rythme endiablé et des chansons plus tonifiantes que démodées !
Théâtre de Broadway
The Drowsy Chaperone P our se mettre dans l'ambiance. Un quadra gay –marié– vient de retrouver le vinyle de Drowsy Chaperone, un vrai-faux musical de 1928. Soudain, les personnages de cette bluette charleston pleine de danses et de bons sentiments se matérialisent dans son salon. Il va vivre le rêve de toute folle de Broadway: être emporté dans ce monde irréel et magnifique, plein de sentiment, de chic et de gaité. Décembre 06
The Producers - D'après le film culte de Mel Brooks. Un producteur véreux et son comparse décident de monter un musical de mauvais goût sur l'Anschluss. Le délirant Roger DeBris, épouvantable metteur en scène engagé pour rater le show se lance dans Keep It Gay, follissime numéro d'ensemble où il expose sa théorie: pour remplir la salle et faire un triomphe, il faut attirer les gays. Donc, son Adolph Hitler… sera gay. Le must: le mythique Springtime for Hitler du film, avec de ravissants SS aux déhanchements coupables, sorte de «Nazi-girls» formant une svastika géante à la Busby Berkeley , et le Führer [ «Heil to me! Heil Myself!» ] comme on ne l'a jamais imaginé. Camp et tordant. Décembre 06
Color Purple D'après le film éponyme, avec Dany Glover et Whoopi Goldberg. Le show, coproduit par Oprah Winfrey, est un catalogue de clichés blacks –mais ça chante et ça danse à la perfection. Etonnement. Le public, lui aussi, est noir à 95%. «Bonjour, je suis Baptiste» , a-t-on l'impression de lire en lettre de feu sur chaque front. Inquiétude quand arrive la grande scène lesbienne, avec chanson d'amour et roulage de pelle obligé. Mais non. La salle explose en un tonnerre d'applaudissements. Ravissement. Bush n'a pas encore gagné partout. Décembre 06
Monthy Python's Spamalot
D'après Monthy Python Sacré Graal. Un magnifique n'importe quoi avec beaucoup d'argent, du délire gigantesque comme on n'ose plus en rêver à Paris. Le très mâle Lancelot porte secours à une damoiselle qu'on va marier de force… il en tombe amoureux et découvre coup sur coup que sa chérie est un homme, et qu'il est lui-même gay. Extravagant His Name Is Lancelot, folle à souhait; la pièce s'achève sur le mariage des deux hommes. On en rêve. Décembre 06
Avenue Q
Les marionnettes de «Sesame Street» dans un merveilleux musical, fantasque et bouffon, qui prône la tolérance. Des chansons irrévérencieuses et drôlissimes – The Internet Is For Porn – et Rod qui peu à peu fait son coming-out (If You Were Gay) et déclare sa flamme à Nicky. Le show le plus touchant, virtuose et délirant de Broadway. Décembre 06
Naked Boys Singing
Dans le vif du sujet. Une gay-issime revue musicale avec 10 (beaux!) mecs à poil. Un fantasme absolu, forcément. Parmi eux, la pornstar Spencer Quest (110° in Tucson, Fallen Angel V ) chante Perky Little Porn Star ... On ne saurait résister au numéro Beat My Meat, provocateur et spirituel, qui ne manquera pas d'en troubler plus d'un! Décembre 06
A Chorus Line Somptueuse reprise du show de 1975. La scène de Paul, danseur latino, première scène de coming-out sur un plateau de Broadway, est un moment d'anthologie, émouvante, délicate et sensible. Sortez vos mouchoirs, puis emportez avec vous comme dernière image de votre séjour à Broadway cette chorus line dorée, qui vous inonde de glitz, de strass et de paillettes. Le bonheur. Décembre 06
Le Cabaret des hommes perdus
Mélo musical gay, impertinent et joyeux durée 1 h 45
Pièce de : Christian Siméon mise en scène : Jean-Luc Revol avec : Denis D'Arcangelo
Sinan Bertrand Alexandre Bonstein Jérôme Pradon
musique : Patrick Laviosa , assistant à la mise en scène : Laurent Courtin
scénographie : Sophie Jacob, son : Clément Hoffmann, costumes : Aurore Popineau
lumières : Philippe Lacombe, chorégraphe : Armelle Ferron
C'est soirée porte ouverte au Cabaret des hommes perdus , un mélo musical gay commandé à Christian Siméon par Jean-Luc Revol et sa Compagnie du Caramel Fou . Nul besoin d'être membre pour entrer, rire et pleurer en suivant le trop court destin de Dick Teyer - un jeune paumé qu'une chasse au pédé va précipiter dans cette boîte drag queen des bas fonds new yorkais.
Il n'en est pas, Dick, mais il a de l'or entre les jambes… Sur des airs enchanteurs de Patrick Laviosa, il sera la vedette d'une revue divaguée par quatre animaux transformistes échappés du music-hall. Lullaby, Bandolina, Marpessa, Debbie et le barman tatoueur du peep show adoptent Dick et feront de lui, avant sa chute et sa mort rock'n roll, une brève star du X gay… Gazon synthétique et robe en plumes de Zlouti compris !
Christian Siméon est d'abord un sculpteur formé aux Beaux Arts de Paris, dont l'œuvre au réalisme intense aborde l'Afrique, la faim, l'art animalier, les monstres mythiques… Avec la même émotion, il cisèle des pièces de théâtre éditées par Crater ou l'Avant Scène, qui ont été mises en scène par Jean Macqueron, Jean-Michel Ribes, Didier Long : Hécate , Hyène , La Priapée des écrevisses , La Reine écartelée , L'Androcée , Théorbe , Landru et fantaisies , Vampires …
« La mise en scène de Jean-Luc Revol convoque tout ce qu'il faut de pectoraux affriolants, de faux-culs emplumés et de rivières de pacotille pour offrir à cette « épopée pitoyable et narquoise » les clins d'œil grivois et les suggestions érotiques d'un second degré kitch et railleur. (...) Chaleureux et burlesque, impertinent et acide, cruel et joyeux, ce cabaret-revue est porté par un groupe de comédiens-chanteurs à l'abattage et à la personnalité hors normes. Les voix, soutenues par l'interprétation au piano de Patrick Laviosa qui signe la partition musicale impeccable de ce show, sont sûres, maîtrisées et harmonieuses, et le jeu, tout en truculence et en effet à la hauteur de l'équilibre entre grotesque et émotion que commande le texte. Evitant les rets du ghetto même s'il est assez subtilement militant, ce spectacle est un bel hommage à cette populaire et loufoque usine à plaisirs qu'est le music-hall. » Catherine Robert, La Terrasse , octobre 2006
« Partez ! » « Ne restez pas ! » « Rallumez vos portables ! » Voilà comment le public est accueilli. Le ton est donné, et c'est le Maître de Cérémonie ou le Destin dit Dédé qui nous en intime l'ordre. Ne l'écoutez pas. Restez et savourez cette comédie musicale délirante qui vous fera passer un excellent moment dans le monde interlope du cabaret des hommes perdus. Gay, forcement gay.
Le pitch. Poursuivi lors d'une chasse aux pédés ( gay bashing ), un jeune paumé, se retrouve face à son destin (comme Sissi ?). Il échoue au Cabaret des hommes perdus ! Et quand on y échoue, c'est qu'on n'est pas loin de voir son destin scellé. C'est ce qui arrive au jeune Dick. Le Destin, sorte de Méphistophélès d'un genre gay offre l'éternel rêve : gloire et argent, mais dans le cas qui nous occupe comme porn star gay dans le genre étoile filante. Il faut dire aussi que le Destin a été aidé, car Dick en a une grosse, c'est pourquoi il sera porn star gay sous le nom de Dick Teyer, rapport au bec de la théière. Ça vous semble incroyable ? Mais rien n'est impossible dans l'univers du cabaret. Et l'âme de Dick ? Elle s'abîme toute seule dans ses rêves de grandeur et de chansons. Il meurt méconnaissable du sida le corps couvert des tatouages des gens avec qui il a couché pour réussir puis survivre. Maigre paravent pour se protéger des autres.
Tragi comédie. Un mélange de La Beauté du diable avec Gérard Philipe, du Portrait de Dorian Gray , un soupçon de Gay Kitsch Camp, on secoue dans un grand shaker et on sert dans de gigantesques verres à cocktails. Pourquoi gigantesque ? Pour rester dans les proportions de la démesure mais aussi pour que les mains des drag queen et autres travestis ne paraissent pas trop disproportionnées. Le sujet pouvait être traité comme une grande tragédie dans une unité de temps et de lieu avec tout le pathos et le dégoulinant possible, comme sur certaines scènes nationales. Nous y échappons grâce à la musique de Patrick Laviosa qu'on a pu voir il y a quelques mois au Tango pour quelques représentations du spectacle Chantons dans le placard sur des textes de Michel Heim grande figure protectrice des Caramels Fous. Alors même si Dick chute, c'est dans un grand éclat de rire, en plume, en strass en perruque et haut talon.
© Philippe Delacroix
N'oublions pas les comédiens avec en premier lieu le fabuleux et génialissime Denis D'Arcangelo en Maître de cérémonie. Souvenez-vous de sa Mme Raymonde et de sa composition dans Chantons dans le placard . Jérôme Pradon compose un barman tatoueur et harder en quête d'un fluffer puisqu'il est un peu flanelle. En plus de son talent, on peut aussi avoir un aperçu très flatteur de son anatomie. Et croyez moi, du troisième rang où je me trouvais, on ne pouvait pas l'ignorer. Que les hypocrites qui n'ont pas maté sa queue lève la main ! Perché sur des talons aiguilles incroyables, Sinan Bertrand est la drag Lullaby la plus incroyable. Ne manquez pas son entrée en scène en infirmière bimbo tamponnant un Dick cabossé avec du « Diorjadore » en guise d'alcool. Quant à Alexandre Bonstein, il donne à Dick Teyer cette impression de ne rien maîtriser et d'être uniquement le jouet du Destin. Un peu comme une boule de flipper. Saluons aussi l'auteur, Christian Siméon sans qui rien ne serait arrivé et la mise en scène dynamique de Jean-Luc Revol puisqu'on passe presque deux heures en agréable compagnie que nous avons du nous quitter avec regrets.
Voir aussi la note du 24 novembre 2006.
La saison du théâtre musical démarre sur les chapeaux de roue. Avec Le cabaret des hommes perdus , Christian Siméon (textes), Patrick Laviosa (musique) et Jean-Luc Revol (mise en scène) jettent un pavé dans la mare des spectacles musicaux parisiens. OVNI flamboyant, mouton noir vêtu de paillettes, ce Cabaret pas comme les autres ne cherche pas à caresser le spectateur dans le sens du poil. Le numéro d'ouverture invite plutôt le public… à déguerpir !
Quand Jean-Luc Revol déclare avoir voulu retrouver l'esprit subversif originel du cabaret, il semblerait bien qu'il l'ait trouvé. En effet, ce spectacle ne nous offre ni plus ni moins que de partager la trajectoire fulgurante et pathétique de Dickie, star du porno gay malgré lui, et au passage, aborde quelques thèmes pas franchement consensuels, à mille lieues du formatage ambiant.
Alors que beaucoup de scènes parisiennes se contentent de nous proposer des historiettes désespérément bourgeoises, Revol et ses hommes perdus nous jettent à la face du sang, des larmes, du sperme, mais aussi des plumes, du strass, et du glamour. Dans ce cabaret, le glauque côtoie le sublime, l'extravagance cohabite avec la pudeur, le grandiose flirte avec le dérisoire. Passant du rire aux larmes, la mise en scène au cordeau de Jean-Luc Revol cultive l'art de la nuance, d'autant plus difficile que l'écriture de Siméon joue volontairement aux montagnes russes. On pourrait donc craindre de tomber tantôt dans la caricature, tantôt dans le pathos mais dirigé par Revol, l'excès est assumé, outrancier et délicieusement artificiel. Quant à l'émotion, elle est brute, violente et poignante.
Si le sujet en lui-même paraît ultra marginal, si l'univers décrit peut sembler ne concerner qu'une minorité, il n'en est pourtant rien tant la problématique centrale de la pièce est universelle. Dickie « face à son destin », c'est n'importe quel être humain confronté aux choix qu'il doit faire à un moment de sa vie. Quelle direction choisir lorsqu'on arrive à la croisée des chemins ? Peut-on prendre à la légère une décision qui va influencer toute sa vie ?
Sous ces allures de divertissement iconoclaste, ce cabaret invite le spectateur à une réflexion bien plus tragique et profonde que ce à quoi il pourrait s'attendre
Pour servir ce propos, il y a une distribution de choix. On connaissait déjà le talent des quatre comédiens principaux (Alexandre Bonstein, Denis D'Arcangelo, Sinan et Jérôme Pradon) pour les avoir vus dans des spectacles aussi variés que Les Misérables, Hair, Créatures ou Mme Raymonde. On aurait pu penser que des rôles écrits sur mesure les auraient cantonnés dans ce qu'ils savent faire. Au contraire, les personnages qu'ils interprètent laissent éclater des facettes encore jamais (ou rarement) dévoilées de leur travail d'acteur. Le résultat est époustouflant, jubilatoire et l'alchimie entre les quatre toujours présente.
Alors que Le cabaret des hommes perdus entame à peine ses quelques semaines de représentation au Théâtre du Rond Point, on lui prédit déjà – sans prendre trop de risques – un statut de spectacle culte. Courez-y vite et si l'on vous intime de décamper en guise d'accueil, n'en faites rien, vous risqueriez de rater le spectacle le plus intéressant de la saison.
Avis des internautes 25/11/2006 - J'adore
Que faites vous lorsque quand vous rentrez dans un lieu dangereux et l'on vous demande de partir ? Vous prenez vos jambes à votre cou, moi aussi. Mais là c'est différent, installé devant un rideau en strass, on vous demande « de rallumer vos portables » de « sortir d'ici tant qu'il est encore temps ». Bien sûr je ne saurai vous conseiller que de rester. Le public n'est pas mis à l'aise durant toute la pièce, il verra défiler devant lui un bout de vie, celle de Dicky surnommé Dick Teyer en rapport à son gros sexe. Dick n'a pas le choix s'il veut « s'en sortir » il devra accepter le deal du destin, un deal à un seul élément.......devenir un star du porno Gay. La fin de la vie de Dicky est dévoilée dès la seconde scène, toute l'histoire est donc axée sur le but. Comment le destin de dicky arrivera t-il à ses fins.
Je présente l'histoire comme une tragédie, la fin inéluctable, la présence des dieux à travers le destin. Pourtant il en est tout autre. Le livret comporte de très beaux moments de rires et les personnages sont des caricatures du monde gay. Une fois entrer dans le cabaret tout est fait pour plaire au public. Les dialogues réservent quelques perles qui vous feront parfois sourire, rire ou éclater en sanglot.
L'auteur s'amuse à jouer avec nos sentiments au fur et à mesure que le destin avance dans son accomplissement, le public change de registre, la salle entière évolue et je vous dis on ne ressort pas de ce cabaret intact, nous y avons vécu un très bon moment.
La cabaret des hommes perdus est caractérisé de Musical Gay, en est-il de son public ? Il suffit de rappeler que l'argument est « un homme face à son destin » et je ne crois pas que seuls les homosexuels soient face à leur destin, et l'acclamation finale montre bien que toutes les catégories sexuelles ont apprécié ce spectacle.
Parlons du plan plus technique. Les décors évolutifs changent tout le temps grâce à ce rideau de strass. L'ennui et la lassitude sont très loin de s'installer. Très colorés, l'oeil est sans cesse sollicité (idée du tensiomètre fantastique). Une très bonne réussite.
Ma critique vous paraît sûrement longue et lourde. Je passerai donc un peu plus vite sur la chorégraphie et les lumières qui restent quand même très importantes à mon goût. Nous sommes dans un cabaret, pourquoi déroger à la Règle , Armelle Ferron signe des chorégraphies éclectiques, du streap-tease en passant par les cancans à plume pour aller vers L'imitation de certaines positions du kamasoutra. Le travail du corps a été très vigoureusement travaillé pour un spectacle qui parle du corps.
Le jeu des acteurs. Nous avons face à nous 4 acteurs chanteurs danseur absolument magnifiques. Pas de jeux de voix à outrance, juste de la simplicité des voix chantées reposant face à l'agressivité que représente l'action dans les textes. Il n'y a pas de fausses notes ni dans l'interprétation ni dans la voix, splendide. Un casting très recherché. Il y aurait aussi là tellement de choses à dire mais malheureusement je vous écris un roman sinon.
Tout laisse à croire que rien ne soit laissé au Hasard.
Pourtant c'est au niveau musique que je reste sur ma faim. Chanter sur scène en live (oui il faut toujours le préciser aujourd'hui) elles plaisent au public et sont magnifiques, mais en sortant de la salle un vide on ne s'en souvient plus. Le public est resté plus sensible au texte. Mais le point positif c'est que nous avons une seule envie, les réécoutez alors une seule solution s'impose à nous et pourquoi ne pas la prendre, on a tellement aimer : Il faut y retourner très vite mais ce coup ci on éteindra nos portables. Guillaume
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Opérette : Le chanteur de Mexico
Une affiche sexy fastueusement kitsch signée Pierre et Gilles, le fantôme de Luis Mariano, des roucoulades adaptées par Agathe Mélinand de l'opérette de Francis Lopez, la présence sur scène de l'almodovarienne Rossy De Palma et de la princesse Clotilde Courau, de l'insouciance, de l'amour, de la légèreté… Emilio Sagi revisite "Le chanteur de Mexico" et on en salive d'avance… |
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Copi : L'Homosexuel ou la Difficulté de s'exprimer
Spectacle Du 17/07/2006 au 20/08/2006
à 21h15 Lieu : Le Gilgamesh - 2 bis, place des Carmes - 84000 Avignon
Représentation de la pièce de Copi intitulée «L'Homosexuel ou la Difficulté de s'exprimer» au Festival Off d'Avignon. Mme Simpson et Irina habitent en Sibérie. Ces êtres «homme-femme» tentent d'établir un rapport mère-fille au sein d'un foyer idéal. Arrive Mme Garbo, professeur de piano d'Irina, qui avoue être amoureuse de son élève. Aidée par ses deux complices militaires, Garbenko et Pouchkine, Mme Garbo essaiera de persuader Irina de fuir avec elle en Chine. Que fera Irina?
Réservation au : 04 90 25 63 48. |
Comédie musicale : Rent
Petits meurtres en famille de François Roux où Louis est interprété par un ado gay : Julien Baumgartner, rôle subversif d'un homo qui provoque sa soeur et ses parents, car il veut s'accomplir à travers cette sexualité qui est complètemlent fantasmée puisqu'il est puceau, il suit des pompiers trouvés sur les docks qu'il considère comme sa vrai famille
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Patrick Adler, Adler… au frais !
L'humour bon enfant reste la marque de fabrique des spectacles de Patrick Adler même si sa technique d'approche des thématiques gay fait preuve d'un certain militantisme dans la revendication du droit à l'indifférence. Ne fermant pas les yeux sur son public homo, il n'hésite pas, lors de ses stand up, à le prendre à parti pour chahuter ses spectateurs hétéros.
Son dernier spectacle, "Adler… au frais !", compte également un discours assez savoureux contre "l'homophoquie", prononcé par une Brigitte Bardot repentante. De ce show, dont l'intrigue n'est qu'un prétexte farfelu à mettre en scène moult vedettes du show business – envoyé au Japon par l'ANPE, l'humoriste se retrouve en Laponie suite à une erreur d'aiguillage –, on retiendra son indubitable talent d'imitateur (plus de cinquante voix, de Barbara à Björk, en passant par Orlando, Madame Sarfati et Etienne Daho) et de chanteur. Efficace, distrayant et parfaitement de saison ! Pierre Frau |
"Penis Desiderantis", de Samuel Ganes, Spectacle à l'espace La Comedia , 6 impasse Lamier, 75011 Paris, tous les vendredi à 22 h30. jusqu'au 30/06/06. Rens. : 01 58 39 39 15 ou resa@la-comedia.com. Voir aussi le site : www.penisdesiderantis.free.fr
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Cynthia Nixon remporte le Tony Award de la meilleure actrice
L'éternelle Miranda Hobbes de «Sex and the City» a remporté, dimanche 11 juin à New York, le prix de la meilleure actrice aux Tony Awards, la cérémonie récompensant les pièces de théâtre aux États-Unis. Cynthia Nixon, ouvertement lesbienne, a embrassé sa partenaire Christine Marinoni à l'annonce de sa nomination. À 40 ans, l'actrice était primée pour son retour au théâtre dans le rôle d'une mère confrontée à la mort accidentelle de sa fille, dans la pièce Rabbit Hole . Tyne Daly (Mary Lacey dans Cagney et Lacey ) y interprétait sa mère. Des Tony Awards 2006 particulièrement gay-friendly, puisque deux pièces homos y ont été les plus distinguées: la comédie musicale The Drowsy Chaperone (cinq prix) et surtout la pièce dramatique The History Boys , qui est devenue la plus récompensée de l'histoire de la cérémonie, dans six catégories. Quant à Cynthia Nixon, qui avait déjà reçu un Emmy Award pour «Sex and the City», les Américains la verront prochainement dans deux films: The Babysitters et Lymelife . 12 06 06 Têtu
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