UDF
Dernière modification le 17 avril 07
10 articles, 1 illustration, 1 doc
Centr'égaux croit en Bayrou
Président de l'association Centr'égaux (l'association des centristes gay et lesbiennes), Clément Bascoul rappelle les engagements de François Bayrou en direction des homos et affirme que l'UDF a bougé sur les questions LGBT.
Face à la revendication de l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, François Bayrou propose une union civile. Quel est le contenu de ce projet ?
Cette union, célébrée en mairie et non pas dans un tribunal d'instance, donnera aux couples de même sexe des droits équivalents à ceux conférés par le mariage hors l'adoption. D'un point de vue successoral notamment, le conjoint de même sexe sera considéré comme un conjoint actuellement marié. Cette union permettra également de protéger le partenaire survivant (droit de conserver le logement, etc.).
Est-ce un statut réservé aux couples de même sexe ?
Centr'Égaux comme François Bayrou ne le souhaitent pas, en raison de risque de discriminations.
Quelles sont les différences entre votre projet d'union civile et celui défendu par le candidat UMP ?
Le candidat UMP n'est pas favorable à la reconnaissance de la famille homoparentale et à l'ouverture de l'adoption simple aux couples de même sexe. Il semble qu'il réserve une nouvelle forme de contrat d'union aux seuls couples homosexuels.
En cas de victoire à la présidentielle, François Bayrou aura t-il les moyens politiques — les députés UDF opposés au renforcement des droits des personnes LGBT sont nombreux — de faire voter une telle loi ?
Nous sommes à un tournant de l'histoire de l'UDF qui, depuis plusieurs années, s'est émancipée. Cette indépendance, nous la devons au travail et au courage de François Bayrou qui croit depuis longtemps en un centre fort. Si François Bayrou devient président de la République , nous espérons un élan centriste lors des législatives qui amènera une majorité à l'Assemblée Nationale. Quant aux députés UDF, la plupart sont très ouverts, nous en avons rencontré beaucoup. Les quelques conservateurs sont demandeurs de dialogue, et beaucoup déjà ont évolué. Tous apprécient l'idée du Président de l'UDF d'aider les uns à comprendre les autres sur ce sujet comme sur d'autres. Centr'Égaux continue son travail de rencontre et de sensibilisation, nous espérons avoir participé à l'évolution des mentalités.
Dans un récent éditorial, "Têtu" estime que quelque que soit le candidat élu (Bayrou, Royal, Sarkozy) les personnes LGBT auront gagné puisque de nouveaux droits seront accordés. Partagez-vous cette analyse ?
Le Pacs est totalement inadapté à la reconnaissance de la famille homoparentale, nous sommes persuadés que les élections permettront d'importantes avancées, notamment en matière de sécurisation de la famille et du statut de l'enfant… Bien évidemment au rythme du programme de chaque candidat. Les associations LGBT devront toutefois rester vigilantes et se mobiliser dès le lendemain des élections pour que les promesses se transforment en actes.
Pensez-vous que l'analyse développée dans cet éditorial est partagée par de nombreux gays ?
Oui, notamment par nos adhérents.
En matière d'homoparentalité, quelles sont aujourd'hui les propositions de votre candidat ?
François Bayrou reste très pragmatique, il dit que l'homoparentalité n'a pas attendu les politiques pour exister. Il part du constat suivant : dans un couple de femmes, l'enfant né d'une insémination a un lien biologique avec une, pas avec l'autre. Qu'arrivera-t-il si la mère biologique vient à décéder. Dans l'intérêt de l'enfant, il souhaite permettre l'adoption simple (moyennant des modifications de la législation actuelle) par le partenaire de même sexe. C'est un lien d'éducation qui n'interrompt pas et ne remplace pas le précédent lien de filiation. Dans le cadre de l'adoption par un célibataire, François Bayrou souhaite que l'homosexualité ne soit jamais prise en compte pour refuser un agrément, lui même n'ayant jamais refusé cet agrément pour des raisons d'orientation sexuelle lorsqu'il était décideur, au Conseil Général.Campagne présidentielle : Jean-Luc Romero apporte son soutien à Bayrou
Jean-Luc Romero, président de "Aujourd'hui Autrement" associé à l'UMP, a décidé lundi d'apporter son soutien pour l'élection présidentielle à l'UDF François Bayrou.
Jean-Luc Romero fait le constat, dans un communiqué, "qu'il n'est pas parvenu à peser significativement sur les positions de l'UMP" et déplore "la droitisation constante de l'UMP au cours de cette campagne".
Il estime que François Bayrou "est aujourd'hui le seul candidat à porter une vision humaniste, tolérante et nouvelle de notre pays".
Jean-Luc Romero est conseiller régional, élu sur la liste UMP/UDF/Cap 21 de Paris en 2004. Il se réclame d'une "droite sociétale et sociale". e-llico Mis en ligne le 10/04/07Act Up-Paris rencontre Bayrou : des engagements sur le financement
A près avoir tapé du poing sur la table, Act Up-Paris a enfin décroché le rendez-vous qu'elle exigeait avec François Bayrou.
Après avoir essuyé un premier refus, Act Up-Paris a rencontré François Bayrou ce jeudi 29 mars. Selon l'association, la rencontre a porté principalement sur l'engagement de la France dans la lutte contre le sida au niveau international.
François Bayrou a assuré ses interlocuteurs que s'il était élu, il tiendrait les engagements financiers pris par la France dans le cadre du G8 pour un accès universel aux traitements, soit une contribution française d'un milliard d'euros dès 2008 (0,05 % du PIB des pays du G8). Il s'est également engagé à "tout mettre en œuvre" pour que les pays pauvres puissent enfin se procurer des versions génériques des médicaments vitaux.
Selon Act Up, le candidat de l'UDF a par ailleurs "entendu" ses revendications en matière de droits sociaux et d'accès aux soins des malades étrangers. "Mais, pour être crédible, il lui faudra s'engager publiquement, en particulier sur la revalorisation de l'AAH au niveau du SMIC et sur l'adaptation des conditions de reconnaissance du handicap pour les malades atteints de pathologies graves ou évolutives. Et il devra se démarquer clairement des politiques de remise en cause de la protection juridique des malades étrangerEs, menées par la majorité à laquelle il a jusqu'à présent participé", relativise l'association.
À ce jour, Nicolas Sarkozy est le seul candidat d'un parti de gouvernement à ne pas avoir répondu aux sollicitations des associations de lutte contre le sida, souligne Act Up.
e-llico Mis en ligne le 30/03/07Candidature : un étonnant parrain pour Bayrou
La liste des parrainages des candidats à la présidentielle est désormais connue. Une surprise : Franck Meyer, animateur du très homophobe Collectif des Maires pour l'enfance, a apporté sa à signature à la candidature de François Bayrou...
Le Conseil constitutionnel a publié la liste des parrainages des candidats à la présidentielle. Les principaux candidats, c'est le cas de François Bayrou, reçoivent de très nombreux parrainages. Le Conseil tire alors au sort cinq cents noms, le chiffre nécessaire pour la validation d'une candidature.
De façon surprenante, on trouve, parmi les parrainages du candidat UDF, celui de Franck Meyer, maire de Sotteville-sous-le-Val, connu
pour être le principal animateur du Collectif des Maires pour l'enfance contre le mariage homo et l'adoption, qui regroupe majoritairement des députés et sénateurs UMP et UDF. Il est en effet curieux qu'un élu notoirement homophobe soutienne la candidature de François Bayrou, favorable à une union civile signée en mairie, et tout aussi curieux qu'un parti qui se dit non homophobe aille solliciter le parrainage d'un élu aussi marqué dans le combat anti-gay.
e-llico Mis en ligne le 27/03/07Présidentielle : François Bayrou refuse de parler avec des malades du sida
"François Bayrou refuse de rencontrer les associations de malades. A la place, il nous est proposé comme à Aides un rendez-vous avec un vague conseiller technique", s'indigne Act Up dans un communiqué. "Nous, malades du sida, prenons la décision de François Bayrou pour une insulte. En refusant de rencontrer des représentants d'une association de malades, le candidat de l'UDF montre de façon évidente son mépris pour nos préoccupations". Act Up, tout comme l'association Aides, cherche en effet sans résultat à rencontrer directement le candidat UDF depuis plusieurs semaines.
e-llico Mis en ligne le 22/03/07Bayrou confirme son refus du mariage gay
Dans une longue interview au quotidien Libération sur son programme et sa stratégie, François Bayrou réaffirme son refus du mariage homosexuel.Dans une longue interview à Libération, François Bayrou répond à une question sur les droits LGBT. Une occasion pour le candidat UDF de confirmer ses positions à propos du mariage homosexuel et du droit à l'adoption.
"Je suis pour réserver le mot mariage à une union hétérosexuelle, mais je suis pour une union civile qui fasse notamment que les homosexuels aient les mêmes droits en matière de transmission de patrimoine. Et lorsqu'un enfant est élevé par un couple homosexuel, sans autre lien de parentalité, je suis pour que l'on reconnaisse un lien de parenté avec le deuxième parent", déclare le "troisième homme" de la campagne présidentielle si l'on en croit les sondages.
Une "union civile" floue
Pas d'évolution donc par rapport à ses déclarations de début de campagne quand la question de son éventuelle accession au second tour ne se posait pas.
François Bayrou reste donc hostile au mariage homosexuel. "Pour moi, le mariage, c'est l'union d'un homme et d'une femme", affirme-t-il sur son site internet. "Je suis un défenseur actif de la famille; je défends et j'aime les familles nombreuses. Quand on a six enfants, on sait de quoi on parle", poursuit-il.
Bayrou est en cela sur la même ligne que Nicolas Sarkozy : pas question de toucher au symbole du mariage hétérosexuel et de l'ouvrir aux couples de même sexe.
Comme Nicolas Sarkozy, il propose une "union civile" aux contours aussi flous que son concurrent de l'UMP. Comme il le rappelle dans Libération, l'objet principal de cette union civile serait de pouvoir transmettre son patrimoine à son conjoint en cas de décès. Pour le reste, on ne sait pas grand-chose des détails de cette union. Serait-elle réservée aux couples homosexuels ou ouverte aux couples hétéros? Serait-elle signée en mairie?... Dans ce domaine –comme pour la plupart des propositions programmatiques du candidat- les précisions manquent pour le moins, comme s'il n'avait jamais envisagé sérieusement de devoir les mettre en oeuvre.
"Coincé"
La "religion" du candidat Bayrou en matière de questions LGBT a d'ailleurs été longue et complexe à s'édifier. Marielle de Sarnez, sa directrice de campagne, confiait dans un portait réalisé par "Envoyé spécial" sur France 2 il y a quelques semaines, qu'elle avait personnellement beaucoup infléchi les positions de son favori. Lui-même expliquait dans le magazine "Famille chrétienne" : Pendant longtemps j'ai eu du mal à parler de ces sujets. J'étais "coincé" comme on dit. Le poids de mon catholicisme faisait de moi une espèce d'ennemi de classe aux yeux des homosexuels". Mais le candidat à la présidentielle 2007 estime avoir changé : "Avec le temps, j'ai changé, j'ai mûri. Je peux désormais comprendre, parler et prendre en compte les difficultés qui sont les leurs".
L'adoption simple
Jusqu'à un certain point, est-on tenté de dire, dans la mesure où le mariage homosexuel pourtant légalisé dans de nombreux pays européens –et au programme de Ségolène Royal et de tous les candidats de gauche- ne fait pas partie de ses projets. Pas plus que l'accès à l'adoption pleine et entière pour les couples homos avec enfants.
Sur ce point aussi François Bayrou reste dans l'orthodoxie droitière : pas question de permettre l'adoption plénière. Il s'y refuse comme Nicolas Sarkozy.
Nuance toutefois avec le candidat soutenu par l'UMP, Bayrou propose l'adoption simple. Une demi-mesure qui ne résout pas fondamentalement la question du partage véritablement équitable de l'autorité parentale, mais qui se contente de bricoler une amélioration relative des situations les plus délicates.
Quelle majorité ?
Dernière question, enfin : François Bayrou –tout comme Nicolas Sarkozy- ne semble jamais se soucier de la majorité parlementaire qu'il lui faudrait convaincre et réunir pour faire voter ses projets.
Un grand nombre des parlementaires UDF se sont prononcés contre le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, notamment en s'engageant –aux côtés de leurs collègues UMP- dans l'Entente Parlementaire fondée pour s'opposer à ces revendications.
e-llico Mis en ligne le 15/03/07Bayrou pour une union civile avec droit à la filiation
Invité de France 2 dans l'émission A vous de juger le 15 février, François Bayrou, candidat de l'UDF à l'élection présidentielle, a confirmé sa position en faveur d'une reconnaissance juridique des unions homosexuelles, assortie du droit à la filiation :
« Je suis pour une union civile qui permet à des couples homosexuels d'avoir les avantages en terme de transmission. [...] Il y a beaucoup d'hommes et de femmes qui élèvent des enfants après avoir découvert ou après avoir révélé leur homosexualité alors qu'ils ont eu déjà des enfants. [...] Ils sont 30000 enfants élevés dans le seul cadre d'un couple homosexuel. Ils n'ont pas d'autres parentés à l'extérieur que les deux femmes en général qui les élèvent. Je suis que pour dans ce cas-là, on puisse reconnaître le lien entre l'enfant et le deuxième parent. » FGL 17 02 07Centr'égaux veut encore faire progresser Bayrou
L'UDF avance… un peu sur la question des droits LGBT. Les récentes prises de positions de François Bayrou sur l'adoption ou l'union civile sont encore loin des revendications de Centr'égaux (les gays centristes), mais marquent un changement de ton que l'association espère amplifier.
"Nous sommes très contents des prises de position de François Bayrou en faveur du droit à l'adoption simple et à l'ouverture de l'union civile pour les homosexuels. Nous sommes partis de rien ou presque pour arriver à cet engagement désormais public, explique Clément Bascoul, un des responsables de Centr'égaux (association des centristes gay et lesbiennes). Pour autant, nous restons favorables à une égalité totale des droits donc à l'ouverture du mariage pour les couples de même sexe tout comme à l'ouverture de l'adoption plénière."
C'est début octobre que le patron de l'UDF est enfin sorti du bois, multipliant les interviews (y compris dans "Charlie Hebdo") pour expliquer sa conversion. Car jusqu'à présent, François Bayrou s'était toujours opposé à la moindre forme de reconnaissance de l'homoparentalité et avait affiché une certaine hostilité au mariage homo. Aujourd'hui, le ton a changé et les idées aussi. Ainsi François Bayrou défend désormais une "union civile avec droits garantis en termes fiscaux comme en termes de succession. Et une telle union peut parfaitement être reconnue par la société en mairie.
"Quant au terme "mariage", on le garde "pour un homme et une femme". Campagne présidentielle oblige, le président de l'UDF n'a pas voulu en rester là, c'est-à-dire comme l'UMP. Lui s'est déclaré pour l'adoption simple pour les homosexuels. "Nous allons continuer notre travail d'explication auprès des élus UDF, explique Clément Bascoul. C'est à nous d'aider les élus, dont François Bayrou, à aller plus loin, à aller vers l'égalité complète des droits. Nous souhaitons évidemment que ces propositions fassent partie du programme proposé lors des élections législatives et bien sûr de la présidentielle, ce que François Bayrou vient de faire sur ce dernier point." E-llico Mis en ligne le 12/10/06L'embrouille selon François Bayrou.
François Bayrou défend le droit à l'adoption simple et à l'union civile pour les homosexuels
LE MONDE | 30.09.06 | 12h08 • Mis à jour le 30.09.06 | 15h09
Au début de l'année, lors de la signature par 174 députés UMP et UDF d'un manifeste contre le mariage gay et l'homoparentalité, François Bayrou avait mis en garde ses collègues contre les "amalgames" et le "simplisme" des débats sur ce thème.
Neuf mois plus tard, le président de l'UDF franchit un nouveau pas : lors d'un face-à-face avec les lecteurs du Progrès, publié le 28 septembre, il s'est dit favorable à une "union civile" célébrée en
mairie pour les homosexuels et à l'ouverture de l'adoption aux couples de même sexe.
François Bayrou devient ainsi, à droite, le premier candidat déclaré à l'élection présidentielle à défendre clairement l'inscription dans la loi des familles homoparentales. Pour expliquer sa position, il invoque la force des réalités sociales.
"On parle de l'adoption comme si n'existaient pas aujourd'hui 300 000 enfants élevés par des couples homosexuels, souligne-t-il. On ne peut pas les oublier, ces enfants. Je ne suis pas favorable à une adoption plénière par deux homosexuels, car l'adoption, c'est la filiation, et
ce serait donc accepter qu'un enfant ait deux pères ou deux mères, ce qui pose un problème. En revanche, l'adoption simple, qui n'entraîne pas un lien de filiation, et qui est ouverte à un célibataire, devrait l'être aussi aux homosexuels."
Alors que les enfants concernés par l'adoption plénière n'ont plus aucun lien avec leur famille biologique - leur acte de naissance indique qu'ils sont "nés" de leurs parents adoptifs -, ceux qui
relèvent de l'adoption simple conservent leur filiation avec leurs parents d'origine. Ils sont cependant pleinement accueillis dans leur nouvelle famille : ils peuvent hériter des biens de leurs parents adoptifs et porter leur nom.
Ce système est le lointain héritage d'un mécanisme inventé en 1923, afin d'améliorer le sort des orphelins de la première guerre mondiale. Aujourd'hui, il est couramment utilisé, dans les familles
recomposées, pour renforcer les liens entre un enfant et son beau- parent.
En France, deux adoptions simples par un couple d'homosexuels ont d'ores et déjà été acceptées par la justice. La première concernait, en 2001, une famille homoparentale composée de trois petites filles nées par insémination artificielle. Au terme de ce jugement du tribunal de Paris, qui n'a jamais fait l'objet d'un appel, Giulietta, sept ans, Luana, quatre ans, et Zelina, deux ans, ont été adoptées par la compagne de leur mère biologique. Depuis cette date, les trois filles, qui ont été élevées depuis leur naissance par le couple, sont autorisées à porter les noms de famille de leurs deux "mères".
Deux ans plus tard, en 2003, le tribunal de Paris a, une nouvelle fois, autorisé une adoption simple au sein d'un couple homosexuel. Elle concernait une jeune femme de vingt-quatre ans, élevée au Canada par un couple de femmes. En 1995, la Cour de l'Ontario avait accepté qu'elle soit adoptée par la compagne de sa mère. Sept ans plus tard, la mère naturelle mourait dans un accident, laissant la jeune femme dépourvue de toute filiation au regard du droit français. Suivant le
chemin tracé par la justice canadienne, le tribunal de Paris a accepté, lui aussi, l'adoption simple.
Nul ne sait aujourd'hui avec précision combien d'enfants sont élevés, en France, par des couples homosexuels. Patrick Festy, de l'Institut national d'études démographiques (INED), qui s'appuie sur des enquêtes européennes, estime que l'homoparentalité concernerait, en France, de 24 000 à 40 000 enfants.
Les chiffres cités par François Bayrou sont plus proches de ceux de l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens, créée il y a vingt ans. L'APGL, qui se fonde sur des sondages, juge le chiffre de 300 000 enfants "raisonnable" et estime qu'environ un million d'enfants pourraient être concernés dans les années à venir.
Si la France reconnaissait l'homoparentalité, elle s'inscrirait dans un mouvement qui touche, depuis une dizaine d'années, une grande partie des pays européens. L'adoption par les couples de même sexe, quelle que soit sa forme (adoption par le conjoint, adoption d'un enfant né dans le pays, adoption internationale), est ouverte dans six pays - la Suède , le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique et l'Espagne -, mais aussi en Afrique du Sud et dans certains Etats américains comme le New Jersey.
Certaines entreprises ont également fini par en prendre acte : IBM- Danemark a ainsi inscrit cette année dans sa convention collective le droit aux congés parentaux pour les couples omosexuels qui viennent d'avoir un bébé. Anne CheminMicmac à Barsac
"J'en ai gros sur la patate, explique, dépité, Philippe Meynard. Je trouve cela tellement écœurant et révélateur de beaucoup de choses. Je savais depuis une semaine que je ne serais pas maire de Barsac alors que ma liste est arrivée en tête au premier tour". Arrivé en tête avec huit sièges (il en fallait dix pour avoir la majorité absolue), Philippe Meynard a, en effet, raté de peu la mairie de cette modeste ville de Gironde (2000 habitants) dont il était déjà conseiller municipal. Il doit son éviction à une fusion entre deux listes (une de droite, une de gauche) qui ont préféré faire front commun plutôt que de laisser la place à un maire homo sans doute trop visible. "Je ne suis ni un danger pour l'avenir de Barsac, ni dangereux pour les familles ou les enfants comme l'ont laissé entendre mes adversaires. Je crois en fait que le nouveau maire est plus opportuniste qu'homophobe… Reste pour moi, l'immense satisfaction d'avoir été réélu. La population n'a pas manifesté de rejet à mon égard. Mais honnêtement, je n'imaginais pas que la bêtise humaine puisse aller aussi loin." e-llico