Législatives : les suppléants, «face cachée réactionnaire» du gouvernement selon HES
Trois des principaux ministres ont choisi d'être remplacés à l'Assemblée nationale, au lendemain des élections, par des suppléants ouvertement opposés aux droits des personnes LGBT, relève l'association Homosexualités et Socialisme (HES).
Dans la 21ème circonscription du Nord, Jean-Louis Borloo a repris son actuelle suppléante Cécile Gallez. Dans la 2ème circonscription de la Gironde , Alain Juppé devrait une nouvelle fois céder la place à Hugues Martin, qui l'a déjà remplacé à l'Assemblée. Enfin, dans la 6ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques, Michèle Alliot-Marie s'apprête à laisser de nouveau son siège à Daniel Poulou. Or, ces trois suppléants sont des signataires du «Manifeste parlementaire pour la défense du droit fondamental de l'enfant d'être accueilli et de s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère» qui réunit les parlementaires UMP et UDF ayant annoncé qu'ils refuseraient, en toute occasion, d'avancer vers la reconnaissance des familles homoparentales.
Homosexualités et Socialisme (HES) dénonce le "double langage d'un pouvoir qui tente de se donner les traits de l'ouverture, mais reste, de la façon la plus claire qui soit, ancré dans un conservatisme réactionnaire". "Pour que les droits des personnes LGBT ne soient pas oubliés, et pour dénoncer l'hypocrisie du nouveau pouvoir", HES appelle à faire battre les trois ministres et leurs suppléants.
e-llico Mis en ligne le 04/06/07
Vive le premier mensonge de Sarkozy
communiqué de presse des Panthères roses - 3 juin 2007
Samedi 2 juin vers 18h, des Panthères Roses ont fêté le premier mensonge de Nicolas Sarkozy. Lors d'une réunion publique pour les législatives dans le 15e arrondissement de Paris, des supporters gouines, trans et pédés sont ainsi venues féliciter l'UMP de soutenir si courageusement Christian Vanneste, malgré sa condamnation pour « injure envers les homosexuels ». C'est en effet officiel : le député sortant de la 10e circonscription du Nord est bien soutenu par le parti présidentiel, contrairement à l'engagement de Nicolas Sarkozy de ne pas le réinvestir aux législatives.
Sans pourtant l'exclure de son parti, Nicolas Sarkozy avait déclaré, suite à la condamnation de Christian Vanneste : « Il ne sera pas réinvesti aux législatives. Je condamne fermement ce qu'il a dit. Je ne veux ni de près ni de loin être associé à des propos homophobes ». Non seulement le député de Tourcoing est toujours membre de l'UMP, mais il se présente à sa propre succession sous l'étiquette CNI-UMP, se définit lui-même comme candidat de « la majorité présidentielle » et n'aura pas de candidat UMP face à lui aux législatives !
Aux cris de « on a gagné, Sarkozy nous a menti » et de « Vanneste candidat, Sarkozy homophobe », les supporters trans, gouines et pédés, en liesse, ont célébré l'insulte publique lors de la réunion publique du candidat UMP du 15e arrondissement, Philippe Goujon.
Deux semaines après son élection, Nicolas Sarkozy se dédit en soutenant Christian Vanneste et son homophobie pathologique. Quel sera son prochain mensonge ? Quel sera son prochain affront aux LGBT ?
Législatives 2007 : l'UMP s'apprête à investir un candidat condamné pour diffamation homophobe
L'UMP s'apprête à investir Joëlle Ceccaldi-Raynaud, maire de Puteaux et députée sortante, dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine (Puteaux-Neuilly-sur-Seine), celle de Nicolas Sarkozy.
Or, Joëlle Ceccaldi-Raynaud a été condamnée pour diffamation le 5 septembre 2006 par le tribunal correctionnel de Nanterre (jugement confirmé par la cour d'appel de Versailles le 26 avril 2007) pour avoir insinué qu'un militant socialiste homosexuel avait des "penchants pédophiles". Cette rumeur contre Christophe Grébert, auteur du blog www.monputeaux.com, a été lancée dans un contexte d'attaques homophobes répétées contre ce blogueur, militant d'opposition.
L'annonce par l'UMP de la candidature de Joëlle Ceccaldi-Raynaud devrait être faite la semaine de la Journée mondiale de lutte contre l'Homophobie (jeudi 17 mai).
Christophe Grébert, le militant diffamé, demande à l'UMP de renoncer à cette investiture.
Contact : christophe@grebert.net e-llico Mis en ligne le 14/05/07
Affaire Admiral T : Donnedieu de Vabres s'en va sur un gros mensonge
communiqué de presse An Nou Allé ! - 14 mai 2007
Interpellé sans relâche depuis le 19 mars au sujet du prix Sacem Guadeloupe du meilleur interprète masculin, finalement remis le 30 mars au chanteur homophobe Admiral T, le ministère de la culture et de la communication vient de réagir. Par lettre datée du 3 mai adressée à An Nou Allé, son chef de cabinet indique que Renaud Donnedieu de Vabres « condamne les propos homophobes qui auraient été prononcés par ce chanteur ».
S'il convient de se réjouir que le ministère de la culture sorte enfin du silence, il faut bien constater que le conditionnel employé (« auraient ») minore fâcheusement des propos parfaitement avérés. De plus, le chef de cabinet de Renaud Donnedieu de Vabres précise que notre « requête ne relève pas des compétences de son ministère » et que, « la SACEM étant un organisme indépendant, le ministre ne peut interférer dans ses choix ».
Cette précision serait plus crédible si un représentant du même ministre, Philippe Bon, chargé de la musique à la DRAC Guadeloupe , n'avait pas « interféré dans les choix de la SACEM » en remettant personnellement sa récompense à Admiral T.
Une fois de plus, il faut constater que si l'homophobie est désormais officiellement réprouvée par la plupart des représentants de l'État ou de l'industrie du disque, ses manifestations sont systématiquement minorées ou excusées (ici par un conditionnel), avant d'être finalement cautionnées de fait (ici par la remise en main propre d'une récompense). Cela s'appelle un double discours ou, plus crûment, de l'hypocrisie.
An Nou Allé et Tjinbé Rèd dénoncent l'incohérence et la lâcheté d'une classe politique qui, toute essoufflée d'avoir voté la loi du 30 décembre 2004 contre les propos homophobes, n'a de cesse d'ignorer sa lettre et de violer son esprit (qu'il s'agisse de l'UMP, laquelle ne devrait pas présenter de candidat contre Monsieur Vanneste, candidat homophobe aux législatives dans le Nord, ou du PS, lequel devrait présenter Monsieur Occolier, candidat homophobe aux législatives en Martinique).
L'heure de l'union civile est-elle venue ?
Avec l'élection de Nicolas Sarkozy, l'heure de l'union civile est-elle venue? La campagne des législatives qui s'engage déjà va remettre les propositions de l'UMP pour les homos au coeur du débat.
Nicolas Sarkozy s'est dit favorable à l'union civile pour les couples de même sexe et à un statut du beau parent pour les familles homosexuelles, deux promesses de campagne soutenues par Gay Lib. Ces propositions vont rebondir dans le débat LGBT à l'occasion des prochaines élections législatives que l'UMP espère remporter et qui lui permettrait de les mettre en oeuvre comme promis. Alors, l'heure de l'union civile est-elle venue?
Le débat très tranché sur ces questions lors de la présidentielle va donc se poursuivre et il y a fort à parier que les partisans de l'égalité des droits pour les personnes LGBT par l'ouverture du mariage et de l'adoption à tous ne vont pas remballer leurs arguments malgré l'échec de Ségolène Royal qui portait cette revendication.
Malgré la victoire, l'UMP et les militants homosexuels de droite vont devoir continuer à justifier leur refus d'accorder l'ouverture du mariage au profit d'une union spécifique, son opposition chevillée au corps à l'adoption par les couples homos et de prendre en compte autrement qu'à la marge la question de l'homoparentalité.
"On dit, à gauche, que notre projet est une amélioration du PaCS. C'est faux, affirme Stéphane Dassé, président de Gay Lib. Cette union se situe au même niveau que le mariage mais ne se confond pas avec lui." En fait, l'exercice pour Gay Lib‚ est périlleux. Il doit séduire les gays en vendant l'idée qu'on pourrait atteindre (ce qui est objectivement faux) l'égalité complète des droits entre homos et hétéros en reconnaissant "l'existence du couple en dehors du projet familial."
L'équation est assez simple pour l'UMP. Le mariage en France, c'est "le couple, le projet familial et le sacrement religieux qui accompagne la cérémonie civile." On n'y touche pas parce que Nicolas Sarkozy ne veut pas. "Nous agissons par pragmatisme" explique-t-on à Gay Lib‚ qui voit dans l'adoption de l'union civile "non pas une fin en soi mais une étape". "Je le vois, aussi, comme une étape" explique Roselyne Bachelot qui défend toujours l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. "Mais cette avancée ne pourra pas se faire sans une réforme de ce qu'est le mariage aujourd‚hui", note la députée. Pour Gay Lib, l'union proposée n'est rien moins que le "mariage homo néerlandais, ni plus, ni moins." Mais la verra t-on un jour ?
"Nicolas est un homme libre et courageux, affirme Pierre Lellouche. Il fera ce qu'il a dit." Confiante aussi, l'équipe de Gay Lib‚ qui estime avoir bien travaillé avec Nicolas Sarkozy ces dernières années. Pourtant, nombre de députés sont hostiles aux propositions de Nicolas Sarkozy et les députés pro gay se comptent sur les doigts d'une main à l'UMP. Alors y aura t-il une majorité pour voter, à l‚automne, l'union et le statut du beau parent ? "Nous avons progressé. Il faut voir d'où nous venons, explique Roselyne Bachelot. C'est vrai que les réticences sont énormes mais le travail mené par Gay Lib‚ a permis d'apaiser le débat. Nous sommes plusieurs à être favorables à ces mesures. Cela constitue un ferment. Cela ne fait pas une majorité." Alors, comment faire adopter ces textes ? "L'union civile a été votée par 97 % des représentants de l'UMP" explique Gay Lib‚ en se voulant rassurant. Cela suffira-t-il à rassurer les gays ?
e-llico Mis en ligne le 10/05/07
Présidentielle : premières réactions des organisations LGBT
Plusieurs organisations LGBT ont déjà réagi au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.
- Gay Lib (mouvement gay associé à l'UMP) salut tout naturellement l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.
"Cette grande victoire est l'occasion de remercier tous les gays, lesbiennes, leurs familles et leurs amis qui ont voté pour Nicolas Sarkozy afin qu'il puisse mettre en place une société respectueuse des différences et des richesses de chacun", déclare Gay Lib dans un communiqué.
"Cette victoire donne à GayLib une mission et une responsabilité particulière. Celles d'accompagner le Président de la République et le prochain gouvernement dans la mise en œuvre rapide des engagements et des projets proposés par Nicolas Sarkozy durant la campagne. Il s'agit notamment de l'Union pour que tous les couples bénéficient d'une égalité de droits et de devoirs ainsi que le statut du beau-parent pour prendre en compte les droits de l'enfant au sein de toutes les familles homoparentales ou recomposées", estiment les gays de l'UMP.
GayLib se dit "fier, au lendemain de cette élection, de s'être engagé depuis plusieurs années aux côtés de Nicolas Sarkozy qui a su convaincre la majorité des Français et a été l'un des premiers, dans notre famille politique, à parler avec autant de sincérité, d'exactitude et de respect de l'amour homosexuel".
- A l'opposé, Act Up-Paris qui s'était engagé contre Nicolas Sarkozy, déplore le résultat de l'élection.
"Nicolas Sarkozy a été élu, malgré sa politique xénophobe, sa haine des minorités, sa volonté de démanteler le système de santé, juge Act UP. Au-delà de l'inquiétude que l'élection de cette personne à la tête de l'Etat nous inspire, c'est le contexte politique dans son ensemble qui nous est profondément hostile. Nous sommes des malades du sida, des membres de diverses minorités. La politique de l'UMP nous menace directement, menace le système de soins, et nous sommes désespéré-Es que la majorité des Françai-SE-s ne l'aient pas compris, ou l'approuvent. Nous continuerons à nous battre contre toutes les remises en cause des droits des malades, des minorités et du système de santé".
Guadeloupe : la campagne d'affiches homophobes désavouée par les soutiens de Sarkozy
Les partis politiques qui soutiennent Nicolas Sarkozy en Guadeloupe désavouent la campagne d'affichage homophobe menée sur l'archipel.
An Nou Allé et Tjenbé Rèd ont révélé vendredi dernier l'existence en Guadeloupe d'une campagne d'affiches proclamant : "Attention danger - Ségolène Royal Veut marier Les Makoumès [Les Pédés] - Nous disons Non !"
Suite à cette révélation, la fédération locale de l'UMP et Objectif Guadeloupe (formation de droite proche de l'UMP) ont affirmé être étrangères à ces affiches. An Nou Allé et Tjenbé Rèd se réjouissent de la distance que ces formations politiques ont prise par rapport à cette campagne homophobe.
"Il reste possible de constater qu'en Guadeloupe, la stigmatisation brutale des personnes lesbiennes, gaies, bi & trans est encore l'une des modalités possibles du débat politique. Il reste également possible de constater qu'au cours de la campagne électorale, Daniel Marsin (sénateur de Guadeloupe et maire des Abymes) et Jean Laguerre (maire de Goyave) ont avancé des arguments similaires à ceux développés par ces affiches", déplore néanmoins An Nou Allé pour qui "le droit au mariage, le droit à la vie familiale, sont des libertés fondamentales. Les refuser aux personnes noires, comme le faisait hier l'esclavagiste, constituait une atteinte majeure aux droits humains. Les refuser aux personnes LGBT constitue aujourd'hui une atteinte majeure aux droits humains".
e-llico Mis en ligne le 07/05/07
Le double jeu de Sarkozy
Malgré ses efforts, Gay Lib' peine à faire de Nicolas Sarkozy le champion des droits LGBT. Ecartelé entre une large frange réactionnaire de son parti et quelques individualités progressistes, le candidat UMP a multiplié les maladresses et s'est enferré dans une proposition, l'union civile, qui ne satisfait pas les associations LGBT et se trouve contestée par bon nombre de députés UMP. Un salon cossu du Fouquet's très "moquette épaisse et bibelots rares", c'est dans ce cadre que Gay Lib' a choisi, le 12 avril, de commémorer, officiellement, son anniversaire (1). Vedettes politiques de la cérémonie : les députés Roselyne Bachelot (catégorie bonne fée progay) et Pierre Lellouche (catégorie repenti penaud). Le député UMP de Paris tient d'ailleurs à revenir sur ses erreurs passées. "J'étais [sur l'homosexualité] à l'âge de la préhistoire, il y a quelques années. J'avais alors des réactions indignes de gens qui réfléchissent." Une façon de rappeler, dans un acte de contrition, que c'est à Gay Lib' qu'il doit sa "métamorphose." Compagne de longue date de Gay Lib', Roselyne Bachelot salue le "formidable laboratoire d'idées" qu'est ce mouvement, louant un lieu inédit "de débat et de dialogue" et un "sens de l'ouverture". "C'est une vitrine", lâche même la députée européenne. On ne saurait mieux dire.
Car l'anniversaire n'est pas tout. A neuf jours du premier tour de la présidentielle, l'enjeu est ailleurs pour Gay Lib'. Il consiste, comme d'autres groupes le font pour d'autres candidats, à vendre aux homos les promesses de leur candidat. Dans sa vitrine, Gay Lib' propose l'union civile et le statut du beau parent, deux promesses de campagne de Nicolas Sarkozy qui doivent beaucoup à Gay Lib'. Il y a fort à faire car le candidat UMP accuse un net retard par rapport à ses principaux challengers avec son refus de prendre en compte, autrement qu'à la marge, la question de l'homoparentalité et son opposition chevillée au corps contre l'adoption par les couples homos ou l'ouverture du mariage. "On dit, à gauche, que notre projet est une amélioration du PaCS. C'est faux, affirme Stéphane Dassé, président de Gay Lib'. Cette union se situe au même niveau que le mariage mais ne se confond pas avec lui." En fait, l'exercice pour Gay Lib' est périlleux. Il doit séduire les gays en vendant l'idée qu'on pourrait atteindre (ce qui est objectivement faux) l'égalité complète des droits entre homos et hétéros en reconnaissant "l'existence du couple en dehors du projet familial."
L'équation est assez simple pour l'UMP. Le mariage en France, c'est "le couple, le projet familial et le sacrement religieux qui accompagne la cérémonie civile." On n'y touche pas parce que Nicolas Sarkozy ne veut pas. "Nous agissons par pragmatisme" explique-t-on à Gay Lib' qui voit dans l'adoption de l'union civile "non pas une fin en soi mais une étape". "Je le vois, aussi, comme une étape" explique Roselyne Bachelot qui défend toujours l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. "Mais cette avancée ne pourra pas se faire sans une réforme de ce qu'est le mariage aujourd'hui", note la députée. Pour Gay Lib', l'union proposée n'est rien moins que le "mariage homo néerlandais, ni plus, ni moins." Mais la verra t-on un jour ?
"Nicolas est un homme libre et courageux, affirme Pierre Lellouche. Il fera ce qu'il a dit." Confiante aussi, l'équipe de Gay Lib' qui estime avoir bien travaillé avec Nicolas Sarkozy ces dernières années. Pourtant, nombre de députés sont hostiles aux propositions de Nicolas Sarkozy et les députés pro gay se comptent sur les doigts d'une main à l'UMP. Alors y aura t-il une majorité pour voter, à l'automne, l'union et le statut du beau parent ? "Nous avons progressé. Il faut voir d'où nous venons, explique Roselyne Bachelot. C'est vrai que les réticences sont énormes mais le travail mené par Gay Lib' a permis d'apaiser le débat. Nous sommes plusieurs à être favorables à ces mesures. Cela constitue un ferment. Cela ne fait pas une majorité." Alors, comment faire adopter ces textes ? "L'union civile a été votée par 97 % des représentants de l'UMP" explique Gay Lib' en se voulant rassurant. Cela suffira-t-il à rassurer aux gays ?
(1) La "vraie" fête d'anniversaire s'est déroulée le 13 avril au QG de campagne de Nicolas Sarkozy.
J.-M. Nesme (UMP) : «Les liens homosexuels sont de l'ordre privé»
Député sortant UMP de Saône-et-Loire (1), Jean-Marc Nesme s'est imposé comme le chef de l'Entente parlementaire et comme un des premiers opposants à l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe. Aujourd'hui encore, il poursuit sa fronde contre les avancées du droit proposées aux homosexuels y compris l'union civile de Nicolas Sarkozy qui fait pourtant partie du programme des députés UMP en 2007. Interview.
Lors d'un entretien précédent, vous aviez indiqué que l'Entente parlementaire comptait peser dans la campagne présidentielle. Force est de reconnaître que les trois principaux candidats font aujourd'hui des avancées importantes en matière de reconnaissance du couple gay et parfois d'homoparentalité. N'est-ce pas le signe de l'échec de votre stratégie ?
Lorsqu'au mois de janvier 2006, mes collègues et moi avons créé l'Entente parlementaire "pour la défense du droit fondamental de l'enfant d'être accueilli et de s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère", le débat n'avait pas encore eu lieu. Une seule voix alors se faisait entendre en faveur du mariage et de l'adoption homosexuels. Le débat a eu lieu comme nous le souhaitions. Si les mots ont encore un sens, le mariage et l'adoption homosexuels sont proposés par la Gauche et refusés par la Droite. Notre démarche fut un succès à droite. Si échec il y a, c'est que nous n'avons pas réussi à convaincre collectivement la Gauche ; individuellement [à propos d'élus de gauche], c'est une autre affaire dont on reparlera.
Pensez-vous que vos collègues députés signataires de l'Entente parlementaire soient opposés à l'union civile inscrite dans le programme des législatives de l'UMP ?
Si le contrat d'union civile est une amélioration technique du PaCS sur le plan fiscal, successoral et de la protection des tiers, je ne pense pas qu'il y ait une opposition de mes collègues d'autant plus que ce contrat s'adresse aux personnes hétérosexuelles et homosexuelles qu'elles soient liées par amour ou par amitié ou par intérêt. Mais je ne les ai pas consultés. Nous verrons cela lorsque nous serons saisis d'un texte écrit. Néanmoins, le risque d'une fragmentation de la société pose un réel problème ; le communautarisme n'est pas loin.
Vous avez été investi par l'UMP comme candidat aux législatives. Vous sentez-vous lié par le programme de votre parti qui mentionne notamment la création d'une union civile pour les couples de même sexe, signée en mairie et ouvrant des droits identiques à ceux du mariage, hormis la filiation et l'adoption. Voteriez-vous un texte créant ce nouveau statut ?
Pour ce qui est d'une signature et d'une cérémonie en mairie, j'y suis opposé comme 81 % des maires de France selon une enquête d'opinion commandée début 2007 à un institut de sondage par le Collectif des maires pour l'enfance. Pourquoi ? Engagé seulement entre un homme et une femme, le mariage est une institution qui unifie les trois dimensions — sociale, juridique et biologique — de la famille et de la génération. Il ne peut donc pas lui être proposé d'alternative comme le mariage homosexuel. De même, le PaCS (ou la future union civile) n'est pas une institution : c'est un contrat. Accompagner le PaCS ou l'union civile d'une cérémonie en mairie ne serait qu'un leurre et un faux-semblant qui dévaloriserait l'institution du mariage en créant une confusion des genres. Faire la différence entre une union "instituée" et un comportement privé, conduit à ne pas donner, en mairie, aux liens homosexuels qui sont de l'ordre privé, une dimension institutionnelle que, seul le mariage, possède. Rendre authentique un tel contrat au greffe d'un tribunal ou devant notaire est une réponse qui ne déroge pas à la règle de droit actuelle.
Dans son interview à "Têtu", revenant sur l'union civile, Nicolas Sarkozy explique "Comment tel ou tel, qui a l'investiture de mon parti, qui a voté le projet de mon parti, adopté à 97,5 % pourrait dire qu'il ne l'appliquera pas ? Ce n'est pas la position de Nicolas Sarkozy, c'est la position de l'UMP." Qu'en pensez-vous ?
Je fais partie d'un groupe parlementaire qui laisse la liberté de vote à ses membres.
(1) Il est réinvesti par son parti pour les élections législatives de juin 2007.
Dans un entretien à Philosophie magazine , Nicolas Sarkozy expliquait qu'il «incline (…) à penser qu'on naît pédophile » . Il assurait aussi que, selon lui, le suicide des jeunes trouve ses raisons dans la génétique.
Immédiatement, Monseigneur XXIII, archevêque de Paris , estimait que les propos de Nicolas Sarkozy bafouait la liberté de l'homme. Il a jugé « grave » « l'idée que l'on ne peut pas changer le cours de l'existence. Dire que quelqu'un est prédéterminé [...], cela veut dire que l'homme est conditionné absolument.» Côté scientifiques, c'est le généticien Axel Kahn jugeait « relativement grave» qu'il puisse y avoir «tout un courant qui prétend que les gènes sont tellement déterminants (…) qu'ils sont responsables de certains désordres de la société et que, par conséquent, la contrainte, les difficultés économiques, les malheurs sociaux n'y sont pour rien.»
Ou comment réussir l'exploit de se mettre, en même temps, catholiques et scientifiques à dos !
Nicolas Sarkozy nous avait habitués aux caricatures (pro-OGM, pro guerre en Irak, provocations pyromanes en banlieue, pressions sur les medias etc..) voilà qu'il concède des points au tri des embryons et à l'eugénisme... Si l'homme est prédéterminé, à quoi bon avoir la foi, ou être candidat à la présidence alors ?A méditer ! Pierre Meillon
Stéphane Dassé (GayLib) : L'Union n'a rien d'une simple réforme du PaCS
Président de GayLib (les gays et lesbiennes de l'UMP) et conseiller exécutif de l'UMP, Stéphane Dassé fait le point des propositions de Nicolas Sarkozy en direction des homos.
Pour mettre fin aux discriminations subies par les couples homosexuels, Nicolas Sarkozy propose de créer l'union civile. En quoi consiste précisément ce projet ?
Nicolas Sarkozy affirme l'égalité des couples quelle que soit leur orientation sexuelle. Il estime que le fait de fonder une discrimination sur quelque chose qu'on ne choisit pas est une injustice majeure et en tire un certain nombre de conséquences. L'Union sur laquelle GayLib a travaillé avec Nicolas Sarkozy n'a rien d'une simple réforme du PaCS. Elle pose le principe de l'égalité en droits et en devoirs (à l'exception de la filiation) avec le mariage civil. Qu'il s'agisse par exemple de fiscalité, du bénéfice de la pension de réversion ou encore du droit au séjour des étrangers, les effets de l'Union seront similaires à ceux du mariage civil.
Dans le même esprit, GayLib et notre candidat sont très attachés à ce que l'Union puisse faire l'objet d'une cérémonie en mairie. Le temps du tribunal d'instance, auquel nous avait relégués la majorité précédente avec le Pacs, est donc bientôt fini. Enfin, la réflexion de Nicolas Sarkozy sur l'ouverture de l'Union à tous les couples est toujours en cours. GayLib souhaite que l'Union puisse être ouverte à tous.
Lors de l'intervention du député Laurent Wauquiez à l'occasion du colloque de l'APGL, début février, le éputé PS Patrick Bloche, a critiqué votre projet d'union comme un projet "communautariste", loin du modèle républicain. Que pensez-vous ?
En quoi le fait de parler d'égalité des droits et des devoirs serait-il "communautariste" ? Nous souhaitons que l'Union puisse être ouverte à tous les couples. En quoi cela est-il "communautariste" ?
Pensez-vous, qu'en cas de victoire à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy aura les moyens politiques de faire voter une telle loi ?
Nicolas Sarkozy a fait voter l'Union dans le programme législatif de l'UMP lors de notre conseil national de novembre dernier. Ce projet a été voté par 97,5 % des conseillers nationaux et l'unique amendement qui portait sur le refus de la cérémonie en mairie a été repoussé. Le Conseil National de l'UMP est représentatif des diverses sensibilités — y compris GayLib — de ma famille politique. On ne peut donc qu'être optimiste quant au destin de ce projet.
Avez-vous eu des engagements que ce texte sera rapidement présenté et qu'il sera d'initiative gouvernementale ?
Notre candidat a indiqué qu'il souhaitait que l'Union puisse être débattue durant la session d'automne 2007. Il est difficile d'être plus rapide. En revanche, il est encore trop tôt pour savoir si ce texte sera d'initiative parlementaire ou gouvernementale. L'essentiel est qu'il puisse être voté et ouvrir une nouvelle reconnaissance et de nouveaux droits aux couples gays et lesbiens.
Un nombre important de parlementaires UMP et UDF ont affiché des prises de position hostiles au renforcement des droits des personnes LGBT. La conseillère politique de Nicolas Sarkozy, Christine Boutin, a publiquement déclaré qu'elle ne voterait pas un tel texte pourtant inscrit dans le programme législatif de l'UMP. Est-ce que ces signes et ces déclarations vous inquiètent ?
Les parlementaires disposent de leur liberté de parole et il est normal, dans une démocratie, qu'un débat existe. GayLib poursuit, avec un certain succès, son travail de sensibilisation et d'explication auprès de nos parlementaires et de nos candidats pour les prochaines législatives. Nous avons fait le choix de mettre en avant l'égalité des droits et des devoirs plutôt que l'usage du terme "mariage" qui heurte, aujourd'hui encore, la conception symbolique et parfois religieuse qu'un nombre important de Français s'en font. De plus, nous connaissons tous des couples gays ou lesbiens qui ne souhaitent pas nécessairement se "marier" de façon traditionnelle mais qui, pour autant, n'acceptent plus de ne pas pouvoir bénéficier des même droits et devoirs. Cette approche est bien comprise par beaucoup de nos élus. Elle a pour mérite d'accélérer sa mise en œuvre. Les propos de Nicolas Sarkozy à ce sujet sont parfaitement clairs.
Dans un récent éditorial, "Têtu" estime que quelque que soit le candidat élu (Royal ou Sarkozy) les personnes LGBT auront gagné puisque de nouveaux droits seront accordés. Partagez-vous cette analyse ? Pensez-vous que l'analyse développée dans cet éditorial est partagée par de nombreux gays ?
Je respecte trop l'indépendance des journalistes pour éviter de commenter leurs analyses notamment dans un autre magazine. De plus, "Têtu" fait de réels efforts pour garantir un certain pluralisme dans ses colonnes, ce qui lui permet d'échapper à la caricature. Depuis 2002, et souvent avec l'implication active de GayLib, notre pays a connu de nouvelles garanties et des droits supplémentaires pour les personnes LGBT (aggravation des sanctions pénales pour les auteurs d'agressions homophobes, suppression par Nicolas Sarkozy du délai de trois ans pour la déclaration commune de revenus pour les pacsés, pénalisation des injures et diffamations homophobes, améliorations importantes du PaCS). Aujourd'hui, presque tous les candidats à l'élection présidentielle expriment des propositions pour les personnes LGBT et Nicolas Sarkozy est loin d'être le moins respectueux ni le moins disant sur l'ensemble de nos sujets. On a effectivement gagné au sens où notre cause est désormais largement entendue et comprise dans l'ensemble du paysage politique français. Néanmoins, tout n'est pas réglé et d'autres engagements, notamment pour GayLib, restent à venir.
Une proposition d'union civile est aussi défendue par François Bayrou. Qu'en pensez-vous ?
L'UDF est traditionnellement une famille politique très conservatrice et François Bayrou le reconnaît lui-même. Peut-être est-ce pour cela qu'il a soigneusement évité de définir le contenu de l'union civile qu'il propose ?
En matière d'homoparentalité, sujet sur lequel Gay Lib a beaucoup travaillé, quelles sont aujourd'hui les propositions de votre candidat ?
La famille est un sujet essentiel pour GayLib et nous avons souhaité en avoir une approche très concrète. La mise en place d'un statut du beau-parent répond à cet état d'esprit et c'est ce projet qui sera proposé aux Français par notre candidat. La convention de partage de l'autorité parentale que pourrait comporter ce statut sera de nature non seulement à reconnaître les familles homoparentales, mais aussi à faciliter grandement la vie quotidienne de celles-ci ainsi que de celle des familles recomposées. Nos concitoyens sont encore, et je le regrette, majoritairement réservés sur l'homoparentalité. Pour avancer efficacement, il nous faut donc y aller progressivement et surtout convaincre l'ensemble des Français que nos enfants se portent ni mieux ni moins bien que ceux qui sont élevés par des familles classiques. Seuls ne devraient compter que la qualité du projet parental ainsi que le bonheur que chacun de nous peut avoir à donner.
Génétique : le collectif Pas de 0 de conduite contre les propos de Sarkozy
Le collectif "Pas de 0 de conduite" lance un appel aux professionnels de la santé et aux chercheurs à rejeter la "biologisation des comportements", dans un communiqué diffusé dimanche.
Le collectif, lancé par des psychiatres, psychanalystes, psychologues et pédiatres, affirme, en faisant allusion aux récent propos de Nicolas Sarkozy, que "la thèse selon laquelle la pédophilie, les tendances suicidaires ou l'homosexualité seraient d'origine génétique n'est pas scientifiquement fondée, ni cliniquement éprouvée".
La déclaration de l'"un des candidats" à la présidence de la République "fait fi des recommandations prudentes des scientifiques dont tous les travaux actuels établissent l'étroite interaction permanente entre gènes et environnement dans le développement spécifique et singulier de chaque personne", souligne le communiqué.
Le collectif appelle "l'ensemble des professionnels de terrain et du champ de la recherche à se rassembler et s'exprimer dans le débat de société pour rejeter la primauté d'un déterminisme biologique et génétique du développement de l'enfant et des thèses hygiénistes dans l'élaboration des politiques publiques de la santé, d'éducation et d'action sociale".
"Pas de 0 de conduite" s'était fait connaître en lançant une pétition -signée, selon lui, par 200.000 personnes- contre l'inscription du dépistage de troubles du comportement dès la petite enfance dans la loi sur la prévention de la délinquance. E-llico Mis en ligne le 16/04/07
Propos de Sarkozy sur l'inné : Comme un écho du discours de Vanneste
Pour Didier Roth-Bettoni, rédacteur en chef d'Illico, en écho des propos sarkozyens sur le déterminisme génétique, "on entend très distinctement le discours de Vanneste sur l'infériorité des homosexuels...".
Nicolas Sarkozy n'en finit pas d'inquiéter, notamment lorsqu'il se mêle de démêler l'inextricable question de l'inné et de l'acquis. Selon lui, la pédophilie serait génétique, de même que le suicide des jeunes. Ainsi
donc, on naîtrait selon le candidat de l'UMP avec des tendances au suicide, à la pédophilie, et pourquoi pas si on va dans son sens, avec des prédispositions au crime (la pédophilie n'en est-elle pas un, condamné par la loi ?), à la prostitution (que l'ex-ministre Sarkozy a tellement persécutée), à l'anorexie, que sais-je encore… ah oui, à l'homosexualité ?
On voit bien jusqu'où peut conduire ce type de pensée systématique : à l'eugénisme, c'est à dire au risque du choix des enfants à naître selon que leurs futures tendances à… l'homosexualité par exemple, auront été repérées.
On reconnaît bien là le socle discours tenu par les ultra-réactionnaires américains qui influencent le président Bush ou, plus proche de nous, par Christian Vanneste. En entendant le candidat Nicolas Sarkozy dire cela, on comprend mieux pourquoi le président de l'UMP Sarkozy n'a jamais véritablement sanctionné le député UMP Christian Vanneste pour ses déclarations homophobes répétées. Car en écho de ces propos de la campagne sarkozyenne, on entend très distinctement le discours de Vanneste sur l'infériorité des homosexuels et la menace que l'homosexualité ferait planer sur la société tels qu'ils les répétaient encore dans un récent documentaire d'Arte. Cela fait froid dans le dos. Et si l'ex-ministre Azouz Begag, qui a partagé deux ans avec lui les bancs gouvernementaux avait raison, lui qui dit de Nicolas Sarkozy qu'il est " un homme dangereux " ?
Dans le doute, le principe de précaution s'impose…
> L'Inter-LGBT demande à Nicolas Sarkozy de "cesser les amalgames"
L'Inter-LGBT dénonce les déclarations de ces derniers jours du candidat de l'UMP à l'élection présidentielle sur le déterminisme génétique .
"Certes, Nicolas Sarkozy contredit l'Église catholique qui juge l'homosexualité comme un comportement déviant et rectifiable, distinct de l'identité. Mais il le fait pour renforcer une théorie douteuse, en décidant que l'homosexualité est innée (...)". "S'agirait-il en fait pour Nicolas Sarkozy de donner un fondement scientifique à la création de catégories juridiques différenciées pour les couples, suivant qu'ils sont de même sexe ou de sexes différents, ainsi qu'il le le propose avec son "Union civile" ?" s'interroge l'Inter qui demande à Nicolas Sarkozy de "cesser de manipuler des concepts qu'il ne maîtrise manifestement pas, d'alimenter les amalgames les plus répugnants, d'exacerber les différences et d'utiliser l'orientation sexuelle comme un outil de clivage politicien".
e-llico Mis en ligne le 13/04/07
Homosexualité : L'Inter-LGBT demande à Nicolas Sarkozy de cesser les
amalgames
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Depuis plusieurs jours, le candidat de l'UMP à l'élection
présidentielle, Nicolas Sarkozy, assène ses "vérités" sur le
déterminisme génétique de l'identité individuelle.
Pour des notions qui n'ont rien à voir entre elles (comportements
criminels, pathologies et orientation sexuelle), il suggère une
explication commune, en relativisant le poids de l'acquis et du
culturel pour mettre en avant un déterminisme génétique. Un jour
(Libération, 12/04/07), il affirme ainsi dans un même mouvement être
né hétérosexuel et migraineux. Le lendemain (Le Figaro magazine,
13/04/07), il dresse des parallèles entre la pédophilie, Guy Georges,
l'autisme, le suicide et l'homosexualité, qui trouveraient tous une
part d'explication dans la génétique. Sa théorie, hésitante et malétayée, prête ainsi à tous les amalgames.
Certes, Nicolas Sarkozy contredit l'Église catholique qui juge
l'homosexualité comme un comportement déviant et rectifiable,
distinct de l'identité. Mais il le fait pour renforcer une théorie
douteuse, en décidant que l'homosexualité est innée - qu'en sait-il ?
-, et qu'il ne faut pas en renvoyer la responsabilité aux mères.
Comme si les homosexuels constituaient un tel problème qu'il faudrait
leur trouver une excuse scientifique qui ne rejette pas la "faute"
sur leurs parents.
S'agirait-il en fait pour Nicolas Sarkozy de donner un fondement
scientifique à la création de catégories juridiques différenciées
pour les couples, suivant qu'ils sont de même sexe ou de sexes
différents, ainsi qu'il le le propose avec son "Union civile" ?
L'Inter-LGBT demande à Nicolas Sarkozy de cesser de manipuler des
concepts qu'il ne maîtrise manifestement pas, d'alimenter les
amalgames les plus répugnants, d'exacerber les différences et
d'utiliser l'orientation sexuelle comme un outil de clivage politicien.
Gay Lib' tente de vendre l'union civile aux homos
Malgré ses efforts, Gay Lib' peine à faire de Nicolas Sarkozy le champion des droits LGBT. A quelques jours du premier tour, l'association –qui fête ses 5 ans- tente de vendre l'union civile aux homos comme "le mariage homo néerlandais".
Un salon cossu du Fouquet's très "moquette épaisse et bibelots rares", c'est dans ce cadre que Gay Lib' a choisi, le 12 avril, de commémorer, officiellement, son anniversaire (1). Vedettes politiques de la cérémonie : les députés Roselyne Bachelot (catégorie bonne fée progay) et Pierre Lellouche (catégorie repenti penaud). Le député UMP de Paris tient d'ailleurs à revenir sur ses erreurs passées. "J'étais [sur l'homosexualité] à l'âge de la préhistoire, il y a quelques années. J'avais alors des réactions indignes de gens qui réfléchissent." Une façon de rappeler, dans un acte de contrition, que c'est à Gay Lib' qu'il doit sa "métamorphose."
Compagne de longue date de Gay Lib', Roselyne Bachelot salue le "formidable laboratoire d'idées" qu'est ce mouvement, louant un lieu inédit "de débat et de dialogue" et un "sens de l'ouverture". "C'est une vitrine", lâche même la députée européenne. On ne saurait mieux dire.
Car l'anniversaire n'est pas tout. A neuf jours du premier tour de la présidentielle, l'enjeu est ailleurs pour Gay Lib'. Il consiste, comme
d'autres groupes le font pour d'autres candidats, à vendre aux homos les promesses de leur candidat. Dans sa vitrine, Gay Lib' propose l'union civile et le statut du beau parent, deux promesses de campagne de Nicolas Sarkozy qui doivent beaucoup à Gay Lib'. Il y a fort à faire car le candidat UMP accuse un net retard par rapport à ses principaux challengers avec son refus de prendre en compte, autrement qu'à la marge, la question de l'homoparentalité et son opposition chevillée au corps contre l'adoption par les couples homos ou l'ouverture du mariage. "On dit, à gauche, que notre projet est une amélioration du PaCS. C'est faux, affirme Stéphane Dassé, président de Gay Lib'. Cette union se situe au même niveau que le mariage mais ne se confond pas avec lui." En fait, l'exercice pour Gay Lib' est périlleux. Il doit séduire les gays en vendant l'idée qu'on pourrait atteindre (ce qui est objectivement faux) l'égalité complète des droits entre homos et hétéros en reconnaissant "l'existence du couple en dehors du projet familial."
L'équation est assez simple pour l'UMP. Le mariage en France, c'est "le couple, le projet familial et le sacrement religieux qui accompagne la cérémonie civile." On n'y touche pas parce que Nicolas Sarkozy ne veut pas. "Nous agissons par pragmatisme" explique-t-on à Gay Lib' qui voit dans l'adoption de l'union civile "non pas une fin en soi mais une étape". "Je le vois, aussi, comme une étape" explique Roselyne Bachelot qui défend toujours l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. "Mais cette avancée ne pourra pas se faire sans une réforme de ce qu'est le mariage aujourd'hui", note la députée. Pour Gay Lib', l'union proposée n'est rien moins que le "mariage homo néerlandais, ni plus, ni moins." Mais la verra t-on un jour ?
"Nicolas est un homme libre et courageux, affirme Pierre Lellouche. Il fera ce qu'il a dit." Confiante aussi, l'équipe de Gay Lib' qui estime avoir bien travaillé avec Nicolas Sarkozy ces dernières années. Pourtant, nombre de députés sont hostiles aux propositions de Nicolas Sarkozy et les députés pro gay se comptent sur les doigts d'une main à l'UMP. Alors y aura t-il une majorité pour voter, à l'automne, l'union et le statut du beau parent ? "Nous avons progressé. Il faut voir d'où nous venons, explique Roselyne Bachelot. C'est vrai que les réticences sont énormes mais le travail mené par Gay Lib' a permis d'apaiser le débat. Nous sommes plusieurs à être favorables à ces mesures. Cela constitue un ferment. Cela ne fait pas une majorité." Alors, comment faire adopter ces textes ? "L'union civile a été votée par 97 % des représentants de l'UMP" explique Gay Lib' en se voulant rassurant. Cela suffira-t-il à rassurer aux gays ?
Campagne : Sarkozy affirme haut et fort son hétérosexualité innée
Le candidat de l'UMP affirme haut et fort son hétérosexualité et son caractère inné dans une interview à Libération. En bonne logique, il y confirme également sa vision innée de l'homosexualité.
Nicolas Sarkozy, interviewé par Libération du 12 avril, revient sur la polémique soulevée par ses propos sur le déterminisme génétique de la pédophilie et sa perception de l'acquis et de l'inné. Il maintient sa position et réaffirme être "né hétérosexuel", une expression déjà formulée sur TF1 lors de son passage dans l'émission "J'ai une question à vous poser" en réponse à un téléspectateur l'interrogeant sur l'homosexualité. "Je ne me suis jamais posé la question du choix de ma sexualité", "on ne choisit pas son identité", ajoute encore le président de l'UMP dans Libé confirmant sa conception également déterministe de l'homosexualité.
Une vision "réactionnaire" selon plusieurs commentateurs sollicités par Libé comme Frédéric Martel, Eric fassin ou Daniel Borillo pour qui "Sarkozy a une vision sécurisante, familialiste, biologisante et parfois psychologisante".
> Principe de précaution
Nicolas Sarkozy n'en finit pas d'inquiéter, notamment lorsqu'il se mêle de démêler l'inextricable question de l'inné et de l'acquis. Selon lui, la pédophilie serait génétique, de même que le suicide des jeunes. Ainsi
donc, on naîtrait selon le candidat de l'UMP avec des tendances au suicide, à la pédophilie, et pourquoi pas si on va dans son sens, avec des prédispositions au crime (la pédophilie n'en est-elle pas un, condamné par la loi ?), à la prostitution (que l'ex-ministre Sarkozy a tellement persécutée), à l'anorexie, que sais-je encore… ah oui, à l'homosexualité ?
On voit bien jusqu'où peut conduire ce type de pensée systématique : à l'eugénisme, c'est à dire au risque du choix des enfants à naître selon que leurs futures tendances à… l'homosexualité par exemple, auront été repérées.
On reconnaît bien là le socle discours tenu par les ultra-réactionnaires américains qui influencent le président Bush ou, plus proche de nous, par Christian Vanneste. En entendant le candidat Nicolas Sarkozy dire cela, on comprend mieux pourquoi le président de l'UMP Sarkozy n'a jamais véritablement sanctionné le député UMP Christian Vanneste pour ses déclarations homophobes répétées. Car en écho de ces propos de la campagne sarkozyenne, on entend très distinctement le discours de Vanneste sur l'infériorité des homosexuels et la menace que l'homosexualité ferait planer sur la société tels qu'ils les répétaient encore dans un récent documentaire d'Arte. Cela fait froid dans le dos. Et si l'ex-ministre Azouz Begag, qui a partagé deux ans avec lui les bancs gouvernementaux avait raison, lui qui dit de Nicolas Sarkozy qu'il est " un homme dangereux " ?
Dans le doute, le principe de précaution s'impose… e-llico Mis en ligne le 12/04/07
Millau : le maire UMP, M. Godfrain, pour ses vœux à ses administré-e-s, a déclaré que les homos n'ont pas leur place à Millau et que de toute manière, il n'y en a pas dans sa ville.
Gènes : les propos de Sarkozy sur la pédophilie et le suicide suscitent l'indignation
Les déclarations de Nicolas Sarkozy attribuant des causes génétiques la responsabilité de la pédophilie te du suicide des jeunes suscitent l'indignation.
Le numéro d'avril 2007 de "Philosophie magazine" propose un entretien entre le philosophe Michel Onfray et Nicolas Sarkozy. Le candidat à la présidentielle parle de la pédophilie et avance, de façon surprenante : "J'inclinerais, pour ma part, à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie." Et le candidat UMP de poursuivre : "Il y a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable (…) Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense."
Ces propos qui attribuent aux gènes la responsabilité de la pédophilie et des suicides de jeunes risquent d'ouvrir la voie à une forme d'eugénisme, ont mis en garde ce week-end des spécialistes médicaux.
"C'est une ineptie purement idéologique qui est totalement à côté des acquis actuels de la science et de la génétique en particulier", selon le Pr Bernard Golse, pédopsychiatre à l'hôpital Necker-Enfants malades.
"Entamer une croisade sur l'aspect génétique de la pédophilie est scientifiquement non fondé", ajoute le Pr Golse.
Assurant qu'"il n'y a pas de gène d'un destin malheureux", le généticien Axel Kahn a jugé dimanche "relativement grave" l'existence de "tout un courant qui prétend que les gènes sont tellement déterminants (...) qu'ils sont responsables de certains désordres de la société, et que par conséquent, la contrainte, les difficultés économiques, les malheurs sociaux n'y sont pour rien".
Côté politique, Najat Belkacem, porte-parole de Ségolène Royal, a pressé lundi le candidat UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy de s'expliquer sur ses déclarations attribuant aux gènes la responsabilité de la pédophilie.
Nicolas Sarkozy "ne peut pas refuser de revenir, et de s'expliquer" sur ses propos, a-t-elle dit. Pour Najat Belkacem, mettre en avant le déterminisme génétique n'est pas "une boulette de campagne" mais plutôt le signe d'un "programme profondément réactionnaire et anti-humaniste" de l'ancien ministre de l'Intérieur. "Avec lui", dit-elle, "ce seront toujours les mêmes qui s'en sortiront, toujours les mêmes qui seront abandonnés à ce qu'il croit être leur destin de perdants". E-llico Mis en ligne le 10/04/07
Le fait de dire que la pédophilie est innée porte à penser
qu'il n'y aurait pas de pénalisation possible. En fait, si
les violences ont pour causes l'attribution génétique,
tout ceci relèverait du déterminisme ou/et de la maladie,
donc plus de pénalisation possible.
C'est ainsi que l'on"déresponsabilise" toute une population.
L'argumentation de jeunes qui ont agressé un
sexagénaire à Marseille et dont la plaidoirie s'orientait de
cette façon "l'homosexualité ne faisant pas partie de notre
culture, le rejet violent est issue de l'inné". Intéressant
non ?
Vih/sida : Sarkozy déçoit les associations
Interpellé par Aides et Act Up sur le VIH/sida et invité à exposer ses propositions en matière de santé publique , Nicolas Sarkozy a beaucoup déçu les associations de lutte contre le sida. Qui le font savoir.
On devrait faire passer le message à l'entourage de Nicolas Sarkozy :
il n'y a pas que les chasseurs qui votent, les séropositifs aussi. Des principaux candidats à la présidentielle, il est, en effet, le seul qui n'ait pas donné suite aux demandes de rendez-vous des associations de lutte contre le sida.
Cette indifférence est telle que l'association Aides a sorti une affiche pour apostropher directement le candidat UMP (voir ci-contre). "Nicolas Sarkozy est le seul des candidats sollicités par Aides, principal acteur associatif de la lutte contre le sida, à n'avoir ni répondu à nos revendications ni accepté de nous rencontrer", dénonce Aides. Et ce n'est pas sa réponse sur le VIH et les IST envoyée à l'Inter-LGBT (1) qui palliera cette fin de non recevoir. Interrogé sur les moyens et les orientations à mettre en œuvre pour une politique de prévention efficace contre le VIH et les IST. Nicolas Sarkozy répond "Il faut informer sans tabou et ne pas relâcher l'effort. Les jeunes, les homosexuels et les migrants sont des publics à privilégier. Je compte m'appuyer sur les associations qui connaissent le mieux ces publics".
On n'en apprend pas davantage dans l'interview accordée à "Têtu" (2). Le décalage est d'autant plus flagrant que les autres candidats ont développé le plus souvent des propositions plus abouties et une volonté de mobilisation plus claire. C'est notamment le cas des candidats de gauche dont on trouvera les propositions sur le site de Aides (www.aides.org) et sur celui de l'Inter-LGBT (1). Têtu 07 04 07
Présidentielle : Act Up lance une virulente campagne d'affichage contre Nicolas Sarkozy
Act Up a lancé mercredi une virulente campagne d'affichage de rue à Paris contre Nicolas Sarkozy, dénonçant "les dangers que le candidat de l'UMP fait peser sur la lutte contre le sida et le système de santé". Environ 3.000 affiches de rue (format A2) ont été tirées ainsi que 10.000 autocollants sur lesquels le nom du candidat à la présidentielle surmonte une tête de mort encadrée des dates du prochain mandat (2007-2012) et la mention "nous n'y survivrons pas et vous non plus".
"On s'en prend directement à Nicolas Sarkozy compte tenu du bilan gouvernemental et de son programme de présidentiable au regard de la lutte contre le sida", a expliqué à l'AFP Emmanuel Château, coprésident d'Act Up, rappelant que Nicolas Sarkozy est "le seul candidat d'un parti de gouvernement à ne pas avoir daigné recevoir les associations de lutte contre le sida".
"L'application des programmes présidentiel et législatif de l'UMP constituerait une grave menace pour l'accès à la prévention, au dépistage et aux soins en France et dans le monde", affirme l'association dans un communiqué.
Act Up énumère les mesures de l'UMP qui lui semblent dangereuses: l'instauration d'une franchise annuelle portant sur les médicaments, les examens biologiques, les consultations et l'hospitalisation, "qui éloignerait les plus pauvres des structures de dépistage"; la "dérégulation du système hospitalier public"; "l'expulsion de malades étrangers dans des pays où ils mourront faute de traitement" et "l'absence d'engagement pour le financement de la lutte contre le sida dans le monde".
e-llico Mis en ligne le 05/04/07
Sida : Act Up veut faire battre Sarkozy
Act Up profite de la sortie du gouvernement du ministre de l'Intérieur pour dresser un bilan très négatif de son action et le désigner comme le candidat à battre lors de la présidentielle.
"Sarkozy: nous ne survivrons pas à 5 années de plus" : le slogan d'Act Up est sans appel. L'association de lutte contre le sida qui avait concentré ses critiques, il y a cinq ans, contre Lionel Jospin a manifestement rectifié le tir cette année.
"En cinq ans de pouvoir, les personnes que Nicolas Sarkozy n'a cessé de stigmatiser sont aussi celles qui sont les plus exposées au sida : prostituéEs, droguéEs, jeunes, étrangèrEs, notamment. En désignant systématiquement ces personnes comme boucs émissaires, il a contribué à les éloigner un peu plus des structures de prévention, de dépistage ou d'accès aux soins" affirme l'association dans un sévère réquisitoire anti-Sarko.
Mais le ministre des Finances que fut Sarkozy n'est pas épargné non plus : "Nicolas Sarkozy a montré qu'il sacrifiait la santé à des impératifs budgétaires. Il a ainsi accompagné la réforme de la Sécurité sociale, qui a créé un impôt injuste sur la maladie et le handicap (le forfait non remboursable de 1 euro) et imposé aux personnes un parcours de soins contraignant. Il a milité pour le démantèlement de l'Aide Médicale d'Etat et remis en cause l'accès aux soins des malades sans-papierEs. Il a refusé d'augmenter de façon significative la contribution française à la lutte contre une pandémie qui tue 10 000 personnes par jour".
Le bilan tracé par Act Up est sans appel : "si Nicolas Sarkozy était réélu, nous, malades du sida, minorités, précaires, excluEs, n'y survivrions pas", conclut l'association qui organise ce soir un "rassemblement festif pour souhaiter ne jamais le revoir au pouvoir" à l'occasion du départ de Nicolas Sarkozy du gouvernement.
e-llico Mis en ligne le 26/03/07
le Comité IDAHO déplore que Dominique de Villepin, malgré les engagements pris, n'ait pas reconnu la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, et interroge les candidats à la présidentielle sur leurs intentions à ce sujet.
En mai 2006, à la veille de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, le Comité IDAHO (International Day Against Homophobia) organisait un colloque à l'Assemblée nationale. A cette occasion, Dominique de Villepin, représenté par son conseiller Alain Régnier, fit savoir qu'il s'engageait à faire en sorte que la France reconnaisse la Journée de manière officielle, à l'instar de la Belgique et de l'Union européenne. Selon lui, cette reconnaissance devait intervenir avant l'été 2006.
Malheureusement, près d'un an plus tard, force est de constater que rien n'a été fait. Maintes fois sollicité, le Premier Ministre n'a pas tenu ses promesses; selon lui, le moment n'était pas favorable, et il attendait un contexte plus propice pour aller de l'avant. Sollicité à son tour sur ce dossier, le président de la République n'a pas davantage donné suite à la demande qui était faite.
Pourtant, si elle avait été mise en oeuvre, cette mesure aurait permis d'aller jusqu'au bout de la lutte engagée sous le gouvernement Raffarin. Les lois contre les propos et les actes homophobes allaient dans le sens de la répression, bien souvent nécessaire; la reconnaissance de la Journée mondiale permettait de compléter le dispositif, en favorisant la prévention. C'était là pour le gouvernement Villepin l'occasion de donner un signe fort, tout à fait cohérent qui plus est avec les dispositions votées précédemment. Bref, en refusant de respecter la parole donnée, Dominique de Villepin a été en-dessous de lui-même.
Cette attitude peu honorable est d'autant plus choquante que les violences et discriminations homophobes se maintiennent en France à un niveau très élevé. Par ailleurs, cette reculade constitue également une marque de mépris pour les associations qui, par dizaines, se mobilisent chaque année dans toute la France pour lutter contre l'homophobie à l'occasion du 17 mai, et dont l'engagement n'est pas considéré.
Au-delà de la personne de Dominique de Villepin, le Comité IDAHO entend solliciter les candidates et les candidats à l'élection présidentielle (extrême droite exclue) sur la reconnaissance de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, et sur un certain nombre de sujets liés à cette problématique. Le questionnaire ci-dessous leur a été récemment adressé, et les réponses sont attendues pour le 11 avril. Elles seront ensuite communiquées au public. Il serait temps que la lutte contre l'homophobie en particulier, et contre les discriminations en général, soit véritablement abordée dans la campagne présidentielle.
la vidéo homophobe anti-Delanoë toujours en ligne sans modification
Une semaine après la révélation de la vidéo douteuse affublant Bertrand Delanoë du surnom "Notre Dame de Paris" signée "Jeunes Populaires", l'organisation des jeunes UMP, celle-ci est toujours en ligne sans modification de sa signature. Aucune plainte de l'UMP n'a été déposée pour usage (éventuellement) abusif de son logo et de son nom.
"L'UMP est tout à fait autorisée à porter plainte et exiger le retrait d'une vidéo qui usurperait sa signature, pourtant elle laisse faire et cautionne ainsi le contenu de ce clip", déplore le CGL Paris IDF qui demande à l'UMP de bien vouloir engager une action afin de retirer cette vidéo. E-llico Mis en ligne le 13/03/07
Note du Collectif Antihomophobie : l'UMP affiche clairement son homophobie, à 2 mois de la présidentielles les masques sont jetés
Act Up commente l'élection de Patrick Ollier à la présidence de l'Assemblée nationale Communiqué de presse Act Up-Paris - 7 mars 2007
Maire de Rueil, Patrick Ollier avait refusé en avril 2005 de marier Camille et Monica, deux personnes transgenres. Camille était reconnue par l'état civil comme femme, pas Monica. Cela suffisait à Patrick Ollier pour lui refuser l'identité de femme et de l'appeler par son prénom de naissance. Il est même allé jusqu'à demander une expertise médicale - comportement qui témoigne d'un dégoût viscéral pour les transgenres. Pourtant, alors même qu'il considérait Monica comme un homme, et Camille comme une femme, il a refusé le mariage parce qu'il masquerait une union homosexuelle et a eu recours à la justice pour le faire.
Une telle contradiction ne s'explique que par une haine commune pour les trans et les homos, le tout parsemé d'un zest de xénophobie : comme Monica était argentine en voie de régularisation, notre bon républicain a bien sûr soupçonné un mariage blanc. Pour Patrick Ollier, on ne peut pas aimer une personne étrangère sans être soupçonnée de malhonnêteté.
La haine des minorités est décidément un bon moyen de promotion à l'UMP. Faites-vous condamner pour insultes homophobes, et l'UMP garantit votre réélection, comme Christian Vanneste. Brandissez la Bible dans l'hémicycle et organisez une manifestation où l'on scande « Les pédés au bûcher » et vous serez nommée conseillère politique de Sarkozy, comme Christine Boutin.
Autant de signes forts qui indiquent que l'élection de Nicolas Sarkozy serait un vrai désastre pour les LGBT.
From: "Act Up Medias" < medias@actupparis.org >
To: < pserne@noos.fr >
Sent: Monday, March 05, 2007 3:02 PM
Subject: Lettre ouverte à Thomas Doustaly, directeur de la rédaction de Têtu
Cher Thomas,
L'éditorial que tu signes dans le numéro de mars de Têtu appelle de
notre part cette réaction, tant nous estimons dangereuses les
positions que tu affiches à quelques semaines des élections
présidentielles.
D'un côté, tu sembles te féliciter de la réactivation, visible et
lisible dans les programmes des candidatEs à l'élection
présidentielle, du clivage gauche-droite en matière d'égalité des
droits des LGBT. De l'autre, ta conclusion est sans appel : que
Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal l'emporte, « on a gagné », la
victoire est au bout du chemin en matière d'égalité des droits,
puisque les homosexueLEs pourraient accéder soit à une « union style
Pacs », soit au mariage. Ainsi, les positions des candidatEs des deux
principaux partis de gouvernement seraient « clivées », mais nous
pourrions nous satisfaire indifféremment de la victoire de l'unE ou
de l'autre tant les acquis qu'il ou elle apporterait en cas
d'élection seraient équivalents.
Une argumentation aussi confuse et paradoxale ne peut que desservir
notre combat pour l'égalité des droits.
La coïncidence entre la publication de ton éditorial et l'arrêt de la
Cour de Cassation, rendu mardi 20 février, qui interdit les
procédures d'adoption simple pour les homosexuelLEs, invalide de fait
ton enthousiasme. Cette décision de justice constitue en effet un
appel clair, lancé aux politiques, à une modification de la
législation en la matière, comme l'ont rappelé l'APGL et le CGL de
Paris-Ile de France. Et il n'est pas besoin d'aller très avant dans
les programmes des candidatEs pour se rendre compte que nous n'aurons
pas « gagné » en ce domaine si la droite passe.
Car au-delà de l'union, que tu poses comme élément central du clivage
droite-gauche et qui semble être l'horizon indépassable de ta pensée,
les revendications en matière de droits LGBT imposent une conception
qui s'applique aux couples comme aux individus et qui implique,
notamment, l'ouverture aux homosexuelLEs de l'adoption pleine,
l'assistance médicale à la procréation pour les lesbiennes, la
modification des conditions d'accès au partage de l'autorité
parentale, la lutte contre les discriminations et les violences dont
sont victimes les personnes LGBT, le retrait du « transsexualisme »
de la liste des maladies mentales, le droit au changement d'état
civil des transgenres, la dépsychiatrisation du changement de sexe.
Autant de sujets sur lesquels les partis de gauche, s'ils ne donnent
pas entièrement satisfaction, ont très clairement montré dans leurs
programmes qu'ils étaient prêts à améliorer la situation. Faire
croire qu'il en sera de même avec la droite relève de la naïveté, ou
du mensonge. La seule lecture des programmes politiques suffit pour
s'en convaincre.
Mais s'il faut s'en tenir au seul sujet de l'union, ton argumentaire
ne tient pas. Si nous obtenons des avancées après les élections
présidentielle et législatives, elles n'auront pas la même portée,
symbolique et réelle, en cas de victoire de Nicolas Sarkozy ou de
Ségolène Royal.
Si une « union style Pacs », un Pacs amélioré ou un Pacs ouvrant des
droits similaires à ceux du mariage – hormis ceux relatifs à la
parentalité – était adopté, nous ne pourrions en aucun cas proclamer
notre joie ou crier victoire. Cela signifierait cinq ou dix années
perdues pour les personnes LGBT et le maintien d'une droite qui,
contrairement à certaines de ses voisines européennes, reste arc-
boutée sur des valeurs traditionalistes et refuse de prendre acte de
la réalité de toutes les situations familiales Comment pourrions-nous
entamer un quelconque chant de victoire à cette perspective ?
Le programme de Nicolas Sarkozy REFUSE l'égalité des droits, et est,à ce titre, homophobe. Il est incroyable que nous ayons à rappeler au
Directeur de la rédaction de Têtu la différence, symbolique,
juridique, politique, entre l'accès au mariage pour tous les couples
et un autre dispositif dont les homos devraient se contenter à titre
d'ersatz.
C'est donc bien l'homophobie du programme de Nicolas Sarkozy que tu
relativises en assurant qu' « on aura gagné », quel que soit le
résultat des élections. Et c'est toujours dans ce but que tu
introduis la question individuelle, celle de « l'homme », Nicolas
Sarkozy, sa personnalité et ses sentiments à l'égard des
homosexuelLE. Voir cette vielle rengaine des homophobes, des
racistes, des antisémites, reprise dans un éditorial de Têtu est
effarant.
Tu cautionnes les propos tenus par le candidat UMP sur TF1 : « Je
n'accepte pas qu'on me dise homophobe parce que je refuse l'adoption
par les couples homosexuels », te félicitant de « l'évacuation de la
question de l'homophobie réelle ou supposée des candidats eux-
mêmes ». Ce faisant, tu sépares l'action et les propos publics d'unE
responsable politique de ses sentiments personnels ou intimes. A
propos de Le Pen et de Villiers, tu déclares : « L'homophobie de
leurs propositions n'entraîne pas forcément l'homophobie des deux
hommes. ».
Mais nous avons à choisir unE candidatE pour les élections, pas à
prendre le thé avec, ou devenir leur confidentE. Leurs sentiments
personnels ne nous intéressent pas. Et sans même avoir en tête la
campagne électorale, ce sont les propos publics et l'action politique
de ces personnes qui ont des conséquences sur nos vies, pas leurs
convictions intimes.
Peu nous importe, dès lors, leur prétendue « homophilie » privée.
Interroge Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen sur leur
homophobie, et ils répondront, probablement sans sourciller, qu'ils
ne sont pas homophobes et qu'ils respectent les choix de vie
individuels, quels qu'ils soient. En revanche, tous deux se
déclareront tout à fait opposés à ce que nos choix de vie trouvent
une quelconque reconnaissance, et encore moins une expression, dans
l'espace public et la sphère politique, précisément parce qu'ils
relèveraient de la sphère « privée ».
Tu le sais aussi bien que nous, l'homophobie, la lesbophobie, la
transphobie ou le sexisme ne sont pas que des sentiments. Ils sont
beaucoup plus que cela : un système institutionnel et politique qui
inscrit dans les discours publics, les pratiques et la loi
l'inégalité des citoyenNEs. C'est à ce titre qu'ils doivent être
combattus.
Nicolas Sarkozy est homophobe parce que son discours et son programme
le sont : il refuse l'égalité entre homos et hétéros. Le reste n'a
aucune importance. Au passage, nous te rappelons que c'est Nicolas
Sarkozy lui-même qui a personnalisé le sujet de l'homophobie. Sur
TF1, il avait été interpellé sur le fait qu'il défendait une« législation ouvertement homophobe » en refusant l'ouverture du
mariage et de la parentalité aux couples de même sexe. En se
défendant de toute homophobie privée, Nicolas Sarkozy cherchait à
extraire la question du champ politique pour la restreindre à une
dimension individuelle. En reprenant et cautionnant ses propos, tu
soutiens ouvertement cette stratégie.
Tu ne peux ignorer les conséquences d'une telle position, inscrite
noir sur blanc dans les colonnes de Têtu, premier magazine gay.
Imagine l'impact qu'aurait pu avoir ton éditorial si les défenseurs
de Vanneste avaient pu le produire lors de son audience en appel, en
décembre dernier. « Christian Vanneste n'est pas homophobe quand il
dit qu'il est contre l'homosexualité. L'homophobe, c'est celui qui
hait les homosexuelLEs, à l'intérieur de soi ». Tels sont les propos
de Philippe Auzenet, pasteur, cité par la défense, pour justifier les
insultes du député. Tu n'écris pas autre chose.
Enfin, et ce n'est pas la moindre de nos critiques, ton éditorial
Le député Jean-Marc Nesme compare la reconnaissance de l'homoparentalité à celle la polygamie
L'émission "Dimanche+" diffusait hier un reportage sur l'homoparentalité. Interrogé sur la question, Jean-Marc Nesme, animateur de l'Entente parlementaire UMP-UDF qui rassemble plus de 300 députés et sénateurs opposés au mariage et à l'adoption pour les couples de même sexe, a comparé la revendication de l'homoparentalité à la polygamie. "A ce moment-là, il n'y a pas de raison qu'il ne se crée pas un lobby pro-polygamie et qu'on leur refuse la légalisation de la polygamie. Il n'y a aucune raison. Aucune raison", a déclaré le député UMP avant d'évoquer aussi comme contre-exemple la légalisation de l'adultère. E-llico
Mis en ligne le 12/02/07
Note du Collectif Anti-Homophobie ce manque d'argument serieux est pitoyable, comme si on pouvait assimiler la polygamie qui est une horreur par rapport aux Droits des Femmes et l'adultère dont les femmes sont copieusement les victimes à cause de leur mari avec l'acte d'aour et de fidélité de 2 adultes; il est regrettable que plus de 300 personnes ainsi aient été désignées en partie à leur insu parlementaires, lors des prochaines élections les choses seront plus claires et certains électeurs prévenus
TF1 : Sarkozy défend sa position contre le mariage gay
La question des droits des homosexuels a fait l'objet d'une longue séquence de l'émission "J'ai une question à vous poser" sur TF1 lundi soir à 20h50 qui recevait le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy.
Répondant aux questions de Français sélectionnés par l'institut de sondage TNS Sofres, Nicolas Sarkozy a été longuement interpellé par deux homosexuels. Taxé d'homophobe par un intervenant qui lui reprochait son refus d'accorder le mariage et l'adoption aux couples de même sexe, le président de l'UMP s'est défendu de toute homophobie : "Je n'accepte pas qu'on me dise homophobe parce que je refuse l'adoption par les couples homosexuels". Nicolas Sarkozy s'est même posé en partisan de la lutte contre les discriminations, y compris liées à l'orientation sexuelle, notamment à travers la Halde.
"Je veux défendre les minorités parce qu'elles ont des droits, mais je ne veux pas accabler la majorité" a expliqué Nicolas Sarkozy pour défendre son refus du mariage gay. Le candidat à la présidentielle a expliqué qu'il était favorable aux droits sociaux, fiscaux, patrimoniaux ou successoraux pour les couples homosexuels, mais qu'il réservait le mariage aux couples hétérosexuels dans la mesure où le mariage est, pour lui, lié à la formation d'une famille traditionnelle.
"J'ai longuement réfléchi" a-t-il dit avant de justifier son choix de ne pas légaliser le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. Nicolas Sarkozy a reformulé la proposition d'union civile qui figure dans le programme de l'UMP en éluant la question de l'égalité des droits entre couples homo et hétérosexuels.
Alors que ses interlocuteurs gays tentaient de le relancer sur ce point, le candidat UMP a adopté un ton conciliant avant que ne se referme la discussion. "Je ne prétends pas que j'ai raison" a-t-il convenu en maintenant ses positions, fomant le voeu "qu'on parle de ces questions-là en se respectant."
e-llico Mis en ligne le 06/02/07
Exclusion de Vanneste : les embrouilles de l'UMP
L'UMP compte-t-elle longtemps jouer double jeu avec Christian Vanneste pour décider de le maintenir ou de l'exclure de ses rangs après sa condamnations pour ses propos homophobes ? A l'évidence, c'est bien parti pour. Comment un député "officiellement homophobe", condamné par la justice, peut-il encore être investi (sous l'étiquette CNI/UMP) par l'UMP pour les législatives de 2007 ? A l'évidence, s'il y a bien un endroit où l'on ne se pose pas la question,c'est bien dans le parti de Nicolas Sarkozy.
La preuve ? A ce jour, aucun responsable important du parti majoritaire n'a parlé clairement d'exclusion. Le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, interrogé sur Canal + dimanche, a réagi de façon très pusillanime : "C'est à lui de prendre cette décision. Je trouve ses propos choquants, ce sont des propos qui ne sont pas dignes de l'UMP. Si les instances de l'UMP prennent une décision pour l'exclure, je pense qu'elles peuvent le faire".
Le numéro d'équilibriste (pas très au point), c'est Valérie Pécrésse, porte-parole de l'UMP, qui l'a servi, le 30 janvier, sur "RTL" en prétendant que Christian Vanneste n'aurait pas "été investi" par l'UMP, ce qui serait déjà une sanction en soi . Comme le fait fort justement remarquer Act Up-Paris : "Si Vanneste est élu aux législatives, il aura un mandat de l'UMP". "Par ailleurs, il n'a pas de candidat UMP contre lui. Pourquoi ?" s'interroge Homosexualités & Socialisme.
Luc Chatel, l'autre porte-parole de l'UMP, prétend, de son côté, que la circonscription où Vanneste se présente serait "réservée", en attendant que les instances de l'UMP prennent une décision le concernant. Il serait d'ailleurs temps que l'UMP le prévienne, car le député sortant mène déjà des meetings où il reçoit le soutien officiel de l'UMP.
"Nord Eclair" a ainsi publié un reportage sur un meeting électoral de Christian Vanneste, le 26 janvier (lendemain de sa condamnation), où le député sortant a reçu le soutien officiel de Thierry Lazaro, secrétaire départemental de l'UMP. Lui aussi député du Nord, Thierry Lazaro a tenu à saluer "Celui qui a le plus bousculé l'institution parlementaire ces derniers mois... Là où on doit pouvoir se permettre de tout dire, sinon il n'y a plus de démocratie", rapporte "Nord Eclair".
Gay Lib', mouvement associé à l'UMP, qui avance, dans un communiqué (26 janvier), un étrange argument : "L'homophobie ne génère que la haine et l'exclusion et ne rapporte plus [sic] aucune voix", demande néanmoins à l'UMP de présenter un candidat UMP contre Christian Vanneste aux législatives. Conseiller régional UMP d'Ile-de-France, Jean-Luc Romero demande que Christian Vanneste soit exclu de l'UMP. Même demande pour l'adjoint au maire de Paris, le socialiste Christophe Girard. "A l'occasion des prochaines législatives, [nous observerons] avec attention le choix définitif que fera l'UMP d'investir ou non Christian Vanneste" pointe l'Inter-LGBT.
Le PS exclut Georges Frêche condamné par la justice. L'UMP ne sanctionne pas Vanneste. A l'évidence, avec Nicolas Sarkozy, tout n'est donc pas possible !
>> La Ligue des droits de l'Homme satisfaite
La Ligue des droits de l'Homme (LDH) s'est félicitée, mardi dans un communiqué, de la condamnation du député UMP Christian Vanneste.
"S'il convient de sanctionner les coupables et de dénoncer des préjugés dont les conséquences peuvent être dramatiques, il faut aussi lutter contre l'homophobie par des actions de prévention" estime la LDH.
"La prévention de l'homophobie passe également par la reconnaissance de l'égalité des droits en matière de mariage et d'adoption quels que soient le sexe et l'orientation sexuelle des demandeurs", juge la LDH.
e-llico Mis en ligne le 30/01/07
Sarkozy annonce qu'il ne réinvestira pas Vanneste
Nicolas Sarkozy s'exprime sur le sort du député UMP Christian Vanneste, condamné par la justice pour ses propos homophobes, dans une interview au Figaro. Le président de l'UMP, candidat à la présidentielle, indique que celui-ci ne sera pas réinvesti aux législatives, mais ne parle pas de l'exclure du parti.
"Il ne sera pas réinvesti aux législatives. Je condamne fermement ce qu'il a dit. Je ne veux ni de près ni de loin être associé à des propos homophobes. Depuis des années, j'accomplis un travail en profondeur sur l'ordre, le travail, la responsabilité, le respect. J'ai trop souffert d'une droite qui ne défendait pas ses idées pour prendre le risque de saboter cet effort en acceptant des propos caricaturaux", répond Nicolas Sarkozy à une question du Figaro en date du 31 janvier.
Cette déclaration précise -en partie- le sort que l'UMP compte réserver au député homophobe du Nord. Elle fait suite à de nombreuses interpellations émanant des organisations LGBT, de personnalités politiques et -hier- du Parti Socialiste du Nord.
Le premier secrétaire de la fédération PS du département, Gilles Pargneaux, a demandé mardi dans un communiqué "l'exclusion de l'UMP de Christian Vanneste". "A l'heure où Nicolas Sarkozy se targue d'incarner une France digne et une exigence d'éthique, les dirigeants de l'UMP n'ont pris aucune mesure pour exclure le député", poursuit le communiqué de Gilles Pargneaux. "Dans le cadre d'une transparence démocratique que nos concitoyens souhaitent, nous demandons également que l'UMP investisse un autre candidat aux élections législatives" dans sa circonscription, la 10e du Nord, conclut le responsable PS.
L'UMP devrait donc ne pas réinvestir Christian Vanneste dans sa circonscription selon la décision annoncée par Nicolas Sarkozy. Reste à savoir si elle présentera un candidat face à lui. La question est d'importance quand on sait que les responsables et les militants de l'UMP de sa circonscription ont réaffirmé mardi leur soutien à Vanneste. Le lendemain même de sa condamnation en appel, le député homophobe du Nord avait déjà reçu le soutien du secrétaire départemental de l'UMP du Nord et député de la 6e circonscription, Thierry Lazaro et d'un sénateur UMP.
Interrogé par "Illico", Luc Chatel, un des porte-paroles de l'UMP, indique que "la pire sanction pour un député est de ne pas être réinvesti par son parti. La sanction effective pour Christian Vanneste est la non-investiture comme l'a expliqué Nicolas Sarkozy. Chacun est libre de se présenter, et d'être élu. Pour le moment, cette circonscription fait partie des circonscriptions réservées et est l'objet de discussions, comme d'autres circonscriptions, de la part de la commision d'investiture" Losrqu'on lui demande si l'UMP compte présenter un candidat UMP contre Christian Vanneste, Luc Chatel indique laconiquement : "C'est possible".
Au delà de question de l'investiture, se pose aussi la question de savoir si l'UMP compte exclure Vanneste de ses rangs. Nicolas Sarkozy ne dit rien sur une éventuelle procédure d'exclusion à venir dans son interview au Figaro; on peut donc se demander si cette perspective est à l'ordre du jour.
Vanneste pour la peine de mort
Deux députés UMP engagés dans le combat homophobe, Jacques Myard, animateur de l'Entente parlementaire et Christian Vanneste sont aussi des défenseurs de la peine de mort dans certains cas. Alors que leur parti propose l'inscription de son abolition dans la constitution à la demande de Jacques Chirac, ces deux adversaires des droits homosexuels ont indiqué qu'ils voteraient contre cette mesure. E-llico Mis en ligne le 31/01/07
Communiqués
pour ratisser large, il faut plaire plaisir à tous et qui seront les dindons de la farce ?
Boutin contre l'union civile de Sarkozy
Le 31 janvier, Christine Boutin, la députée UMP des Yvelines, a rencontré Gay Lib' pour un échange, sur fond de campagne, sur les revendications LGBT du mouvement associé à l'UMP. Une rencontre courtoise marquée par une évidence : Christine Boutin est assurément celle qu'on croit.
Des applaudissements, un accueil chaleureux, un tutoiement bonhomme, une salle comble… Tout est réuni pour que la rencontre entre les adhérents de Gay Lib' et Christine Boutin, le 31 janvier au siège de l'UMP, soit un moment d'échanges réussi. Stéphane Dassé, président de Gay Lib', a d'ailleurs défini l'objet de la rencontre : "déterminer le socle commun sur lequel nous sommes d'accord". La députée UMP des Yvelines est "heureuse de cette rencontre" car il est bien "qu'au-delà des différences d'appréciation", les membres d'une même famille (l'UMP) se rencontrent et débattent.
Différences d'appréciation
Du côté des "différences d'appréciation", il y a évidemment de quoi faire. Interpellée de façon précise et pugnace par Emmanuelle Revolon,
vice-présidente en charge de la famille et de la parentalité à Gay Lib', sur la question du statut du beau parent, du partage de l'autorité parentale par voie conventionnelle, de la PMA ou de l'adoption par les couples de même sexe, Christine Boutin rejette tout, poliment mais fermement. Qu'Emmanuelle Revolon évoque la "stratégie politique des petits pas" privilégiée par Gay Lib' et Christine Boutin rétorque, tout sourire, qu'elle n'y est pas "favorable".
Gay Lib' veut convaincre, séduire la conseillère politique de Nicolas Sarkozy. Il se casse le nez sur le système B. Car il faut rendre une certaine justice à la députée UMP, c'est une femme cohérente, en phase avec son système. Le sien, qu'elle explique d'ailleurs aux adhérents de Gay Lib', est fondé sur le respect de la "dignité de la personne humaine de sa conception à sa mort naturelle" et sur un refus de dissociation entre nature et culture. Selon elle, la revendication du PaCS, demande de la communauté homosexuelle, est l'exemple type de dissociation entre la nature et la culture. La conséquence, si on suit dans cette voie avec de nouveaux droits pour les personnes LGBT (du mariage à l'adoption, de la PMA à l'union civile, etc.), c'est une remise en cause des "fondamentaux" auxquels la députée se rattache. Histoire d'être bien comprise, Christine Boutin avance même qu'à terme : "Il y a le risque d'installer une société totalitaire. C'est un risque énorme qu'en tant que femme politique, je n'ai pas envie de prendre."
Opposée à l'union civile de Sarkozy
Non à l'adoption pour les gays donc. Non à l'homoparentalité. Christine Boutin est même favorable à ce qu'on revienne sur l'autorisation d'adoption pour les célibataires quels qu'ils soient. Candidate UMP aux législatives, Christine Boutin se sent-elle liée par le programme de son parti qui promet l'instauration de l'union civile pour les couples de même sexe (un mariage sans le nom et dont la question des enfants a été écartée) ? Lorsqu'on lui pose la question, l'élue, souriante, se renfrogne. "Ce n'est pas la peine de me mettre dans une situation difficile, rétorque la conseillère politique de Nicolas Sarkozy. Je ne suis évidemment pas favorable au contrat d'union civile." L'évidence s'impose, la tentative d'élaborer un "socle commun sur lequel [Gay Lib' et Christine Boutin sont d'accord" prend des allures de dialogue de sourds.
Heureusement, elle trouve sur la place des femmes en politique ou le pouvoir d'achat des célibataires (sujets sur lesquels Gay Lib' travaille aussi) des points d'accord inespérés. Interpellée sur les problèmes de la transidentité, Christine Boutin, sensible à la dignité des personnes et peu informée de la question, accuse le coup lorsque Sophie, "trans, lesbienne, juive et père de deux enfants", lui cite des exemples des humiliations subies par les transsexuelles. Sincèrement touchée, elle propose d'ailleurs une rencontre à la jeune femme afin de mieux comprendre la situation. Mais l'ouverture sera de courte durée.
A la fin de la rencontre, Christine Boutin rappelle son refus de séparer nature et culture. "Je veux que les choses soient claires. Si Nicolas est élu président de la République , ce que je souhaite, il fera ce qu'il a dit et présentera l'union civile. Je n'y suis pas favorable. Si je suis élue députée, je ne voterai pas ça." Et la députée de lancer un surprenant : "J'en appelle à la responsabilité de la presse gay présente dans la salle pour ne pas compliquer la vie de notre candidat." La réunion s'achève sous les applaudissements. Tout le monde a bien compris que Christine Boutin est certes favorable au droit au logement opposable et aux droits LGBT opposée.
"Vanneste m'engueule parce que je ne le soutiens pas assez"
Christine Boutin a aussi été interrogée par Emmanuel Blanc, un des responsables du mouvement associé à l'UMP sur l'affaire Vanneste. La députée des Yvelines pour qui le "concept d'homophobie a un sens" indique que "l'homophobie existe et qu'elle doit, naturellement, être sanctionnée." Lorsqu'on lui demande, si l'UMP doit présenter un député contre Christian Vanneste aux législatives, Christine Boutin renvoie aux propos de Nicolas Sarkozy dans "Le Figaro". Voterait-elle pour Christian Vanneste aux législatives ? Sourire gêné. "Vanneste m'engueule parce que je ne le soutiens pas assez" répond la députée. Vanneste est-il un danger pour l'UMP ? "Non, ce n'est pas un danger car je pense que l'homme est toujours supérieur à ses actes" conclue la conseillère politique de Nicolas Sarkozy. E-llico e-llico Mis en ligne le 01/02/07
Sarkozy-Boutin : HES dénonce le virage conservateur du candidat UMP
Homosexualités Et Socialisme (HES) voit un "virage conservateur" de Nicolas Sarzoky dans le soutien que Christine Boutin accorde au candidat UMP à la présidentielle 2007.
"Nommée conseillère politique du président de l'UMP, la passionaria anti-PaCS a notamment obtenu que le programme législatif de l'UMP reprenne plusieurs thèmes de combat de son mouvement d'inspiration chrétienne, le Forum des Républicains Sociaux. Il en est ainsi de la protection de la vie, de l'état d'"embryon à la mort, et la promotion de la famille fondée sur l'altérité", estime HES.
Selon HES "les personnes LGBT n'ont définitivement rien à attendre de Nicolas Sarkozy, candidat de la droite la plus réactionnaire qu'il soit sur le terrain de l'égalité des droits". E-llico Mis en ligne le 07/12/06
Christine Boutin nommée conseiller politique de Nicolas Sarkozy
Christine Boutin, présidente du Forum des Républicains sociaux, micro-parti associé à l'UMP, vient de renoncer à se présenter à la présidence de la République
A peine a-t-elle renoncé à présenter sa propre candidature à la présidentielle de 2007, la voici nommée conseiller du candidat Sarkozy. Christine Boutin se défend, bien entendu, de tout arrangement avec le président de l'UMP.
Avec un certain nombre de parlementaires UMP et UDF Christine Boutin incarne une ligne d'opposition résolue au mariage et à l'adoption pour les couples de même sexe. Cette tendance est tout aussi hostile au projet d'union civile proposé par Nicolas Sarkozy et qui figure au programme législatif de l'UMP pour 2007.
L'arrivée de la députée des Yvelines au poste de conseiller politique du candidat UMP à la présidentielle risque de renforcer l'influence des opposants à la reconnaissance d'un statut légal pour les couples homosexuels auprès du probable candidat de la droite. Candidate elle-même à la présidentielle de 2002, Christine Boutin avait remporté 1,19% des voix. E-llico Mis en ligne le 05/12/06