Déportation et extermination homosexuelle

"1934 Gorki écrit dans la presse soviétique que la condamnation de l'homosexualité constitue une victoire de l'humanisme prolétaire, car c'est elle qui produit le fascisme.
Par une triste ironie de l'Histoire, l'Allemagne nazie mettait en place à la même époque
un plan de persécution et d'extermination des homosexuels en les assimilant aux communistes." Daniel Borillo

Dernière modification le 20 juin 07

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Film Paragraphe 175

Film un amour à taire

Livre : "Moi Pierre Seel déporté homoexuel" Calmann-lévy 1994

Page livres : la déportation des homosexuels

Site Memorial de la déportation

Musée de l'holocauste une partie en français

Triangles roses

 

Pétition pour une rue «Pierre-Seel» à Toulouse
Samedi 16 juin, à l'occasion de la Marche des fiertés toulousaine, et après la cérémonie en hommage aux déportés et internés homosexuels européens, l'association des «Oublié(e)s» de la Mémoire a lancé une pétition sur son site . Elle entend presser le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, d'accorder une dérogation afin que la commission chargée des noms des rues attribue celui de «Pierre-Seel» à une rue de la ville, avant le délai légal de quatre ans. Décédé en 2005 à Toulouse , Pierre Seel était le seul déporté français à avoir témoigné de son histoire. Interrogé par Têtu en janvier 2007, Jean-Luc Moudenc exprimait des réserves: «Je me demande si cette plaque n'aurait pas davantage de sens à Mulhouse, où le destin de cet homme avait basculé» . À la veille de sa défaite aux élections législatives pour le Nouveau centre, le maire a fait une apparition au village associatif et festif qui clôturait la Marche , sans faire de commentaires à ce sujet. Têtu 20 06 07

Marseille: hommage aux déportés et internés homosexuels
Samedi 23 juin, après la 14e Marche des fiertés de Marseille, l'association civile homosexuelle du devoir de mémoire, Les Oubliés de la mémoire, organisera la cinquième cérémonie en hommage aux déportés et internés homosexuels devant le monument de la déportation, à 18h30. A cette occasion, des gerbes seront déposées par le Conseil régional, le Conseil général et la Ville de Marseille. Les partis politiques et les associations LGBT sont invités à participer à cette cérémonie.
Pour plus d'informations, www.devoiretmemoire.org ou 06 18 84 00 33.

Journée du souvenir: Gérard Collomb dénonce les discours actuels sur les «déviants»
«Assassinés pour des caractères génétiquement discriminants», c'est ainsi que Gérard Collomb, maire de Lyon, a désigné dans son discours officiel dimanche 29 avril, les déportés de la seconde guerre mondiale. Une formule qui a retenu l'attention des associations homosexuelles invitées à assister à la cérémonie. Était-ce une réponse aux déclarations de Nicolas Sarkozy sur la «fragilité génétique», se sont demandés les présidents du Forum Gay et Lesbien, de la Lesbian and Gay Pride et de la plus ancienne association homo de Lyon, Aris? Interrogé par Têtu à l'issue de la cérémonie, Gérard Collomb a insisté sur le devoir de lutter contre ceux qui voulaient «éliminer de la société les personnes hors norme». «Le régime nazi voulait exterminer tous ceux –et c'est le message que j'ai fait passer aujourd'hui– que l'on considérait comme génétiquement marqués dès leur naissance. Plus généralement même, si quelque chose vous avait marqué dans votre enfance, si vous étiez socialiste ou communiste, c'est que vous étiez aussi déviants, et on vous exterminait pour cette raison là, comme tous les autres déviants. Les homosexuels ont à porter un message pour l'avenir. Tant que l'on ne considère pas que chaque homme est l'humanité à lui tout seul, on n'est pas loin de tomber dans la barbarie. Les problèmes de déviance d'une société ne sont pas des problèmes qui appartiennent totalement au passé mais qui peuvent se reproduire dans la société d'aujourd'hui et contre lesquels nous devons lutter, c'est le message que je souhaite faire passer aujourd'hui.»
À Montpellier, les associations homosexuelles avaient été officiellement invitées à participer à la cérémonie du souvenir. Le représentant du Collectif contre l'homophobie, également président du Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH), était parmi les officiels, tandis qu'un représentant de la délégation des Oublié(e)s de la mémoire était présent avec les porte-drapeaux. Si les associations d'anciens déportés n'ont pas cité parmi les motifs de déportation, l'homosexualité, Hélène Mandroux, maire de Montpellier, a expressément fait référence aux homosexuels et aux tziganes comme victimes de la déportation lors de son allocution au cours de la cérémonie en souvenir du génocide arménien.

Journée nationale du souvenir de la Déportation
Le dimanche 29 avril, toute la France rendra hommage aux victimes de la Déportation au cours de cérémonies organisées dans chaque ville. Des homosexuels ont été envoyés dans les camps de la mort en raison de leurs préférences. Ils portaient un triangle, rose pour les hommes, noir pour les femmes, ou bien une barrette bleue. Dans plusieurs métropoles régionales, des groupes qui portent la mémoire des déportés au triangle rose souhaitent s'associer aux cérémonies, pour que le souvenir ne s'estompe pas.
A Montpellier, le Collectif contre l'Homophobie et pour l'égalité des droits et le Mémorial de la Déportation Homosexuelle ont été reçus par le cabinet du Ministre des Anciens Combattants. Les deux associations ont eu aussi des échanges avec le Préfet de l'Hérault, avec la Directrice Départementale de l'ONAC (Office National des Anciens Combattants), et avec les responsables nationaux et locaux de plusieurs organisations de déportés. Désormais, ils sont invités et pleinement intégrés à la cérémonie officielle.
La situation est identique à Paris, à Lyon, à Poitiers, au Mans...
Malheureusement, il arrive aussi que la présence des associations homosexuelles soit éludée - comme ce serait le cas à Rouen - voire rejetée par les associations de déportés, internés et résistants.
A Nice, le représentant local du Mémorial de la Déportation Homosexuelle a eu l'occasion de rencontrer le comité du souvenir. Il raconte : « cette rencontre a démontré que la gerbe "unique" des associations de déportés n'incluait pas touTEs les déportéEs, et qu'en particulier, les homosexuelLEs en étaient excluEs. La proposition faite par le MDH de participer à cette gerbe commune a été rejetée au nom de "l'unité" ».
L'impression laissée par cette rencontre a été celle d'une farouche volonté de rester unitaires , mais SANS les homosexuelLEs. Cette vision de l'unité n'est pas la nôtre, et nous la déplorons ».
Le MDH et les associations membres du CADOS invitent donc toutes celles et tous ceux qui se sentent concernés par une mémoire sans exclusion à se joindre à eux le 29 avril 2007 sur le parvis du monument aux Morts de Nice pour une cérémonie complémentaire avec dépôt d'une gerbe.
A Marseille, mêmes problèmes. Christian de Leusse, de Mémoire des Sexualités, explique : « Nous étions heureux d'avoir été reçus cette année - pour la 1ère fois - en Préfecture aux côtés des associations d'anciens combattants, de déportés, d'internés et de résistants pour participer à la préparation des cérémonies commémoratives » .
« Nous avons demandé alors que les différents motifs de déportation ne soient pas oubliés dans les messages publics. Nous avons proposé aux associations de déportés de participer au dépôt de la gerbe commune. Cela nous a été refusé. »
« Pour la mémoire des nôtres, dans le respect de toutes les déportations, dans la dignité, nous déposerons après la cérémonie officielle, comme nous le faisons depuis 12 ans maintenant - nous en tenant strictement à la seule liberté qui nous est donnée - la gerbe des Triangles Roses. »
En 2001, Lionel Jospin, alors Premier ministre avait reconnu officiellement la réalité historique de la déportation des homosexuels dans un discours . En 2004, au cours d'une autre intervention , le Président de la République , Jacques Chirac, avait rappelé ce martyr. Des rencontres avec les associations de déportés en 2005 et 2006 avaient laissé espérer que la question de la participation des homosexuels était réglée. Des problèmes importants subsistent toujours.

Alsace : la mémoire des déportés homosexuels honorée à Strasbourg
Une cérémonie organisée à la mémoire des déportés juifs, tsiganes, homosexuels et "usagers de la psychiatrie" du Bas-Rhin a été organisée dimanche à Strasbourg avec le soutien dans l'assistance de rescapés des génocides rwandais et arménien.
La cérémonie, commencée vers 10h00 devant l'Opéra du Rhin, en présence d'environ 150 personnes, s'est poursuivie avec la lecture ininterrompue des 5.000 noms des Alsaciens juifs, tsiganes, homosexuels et des personnes considérées par les nazis comme des malades mentaux.
"La situation actuelle montre que rien n'est jamais gagné", a déploré le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Terry Davis. Les déportés du nazisme "n'avaient commis que le seul crime d'identité, le crime d'exister: ils étaient seulement coupables d'être nés ici juifs, ou tsiganes, ou handicapés, ou homosexuels", a-t-il dit.
Jean Kahn, président du Consistoire central de France, a pour sa part rappelé que les juifs n'avaient pas été assassinés seulement par des nazis allemands, mais par de nombreux "nationaux" en Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie, Lituanie et Lettonie.
"Si nous voulons construire une Europe avec ces pays, il faut qu'ils reconnaissent aussi les pages sombres de leur histoire", a-t-il dit, en regrettant que la Pologne , notamment, répugne à ce travail.
e-llico Mis en ligne le 16/04/07

Homosexuels : signature d'un accord pour ouvrir à la recherche les archives nazies
Huit Etats, dont l'Allemagne, les Etats-Unis, la France et Israël, ont signé mercredi à Berlin un accord prévoyant d'ouvrir aux historiens un fonds d'archives qui retrace les destins tragiques de 17,5 millions de victimes du nazisme. L'accord doit encore être officiellement signé par la Pologne , la Belgique et les Pays-Bas, puis ratifié par certains des 11 Etats, avant d'entrer en vigueur.
Jusqu'à récemment, certains des Etats étaient restés opposés à l'ouverture de ces archives à la recherche historique, en raison du caractère sensible de certains documents comme, par exemple, la mention par les nazis de l'homosexualité de certains déportés.
Mis en ligne le 27/07/06 e-llico

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Une rue Pierre Seel à Toulouse

Pierre Seel au bras de Jean Le Bitoux en 2001, lors d'une cérémonie à la mémoire des homosexuels déportés.
La conseillère municipale de Toulouse Yvette Benayoun-Nakache à proposé à ses collègues, lors de leur réunion du 30 juin, de donner le nom de Pierre Seel à une rue de la ville rose.
Ce citoyen de Toulouse est mort le 25 novembre 2005, à l'âge de 82 ans. Dans sa jeunesse, Pierre Seel a été déporté et interné par les nazis dans les camps du Struthof et de Schirmeck, en Alsace, parce qu'il était homosexuel. Lors des dernières années de sa vie, il a mené un long combat pour faire reconnaitre ses souffrances et au delà, la réalité de la déportation pour cause d'homosexualité par les autorités françaises.
Dans un communiqué, l'association civile homosexuelle du devoir de mémoire, les « Oublié(e)s » de la Mémoire , se félicite de la prise de position des élus toulousains.

Les orientations du MDH pour 2006-2007
L'Assemblée Générale du MDH a eu lieu le dimanche 24 juin 2006 à Paris, au lendemain de la Marche des Fiertés LGBT.
L'Assemblée Générale a tenu à rendre hommage à Pierre Seel, disparu le 25 novembre dernier ; son témoignage fut précieux et décisif ; il a permis de légitimer la demande de reconnaissance officielle de la déportation pour homosexualité depuis la France pendant la seconde Guerre Mondiale.
L'Assemblée Générale a tenu à remercier Jean Le Bitoux, président fondateur du MDH, pour son engagement personnel au sein du MDH et auprès de Pierre Seel, ainsi que pour son implication intellectuelle au service de cette cause.
L'Assemblée Générale a constaté avec satisfaction l'intégration de nombreuses associations LGBT lors des cérémonies de la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation qui ont eu lieu cette année dans de nombreuses villes de France.
Dans les villes où persistent des blocages, il apparaît deux types de raisons :

  • Le conservatisme et la frilosité des services préfectoraux en place : ceux-ci reconduisent en l'état les cérémonies sans tenir compte du discours du Président de la République (reconnaissant officiellement la déportation pour homosexualité) ni des recommandations du Ministre délégué aux Anciens Combattants.
  • L'ostracisme et l'opposition résolue des représentants locaux de certains fédérations de déportés : ceux-ci, arguant de leur ancienneté, ont littéralement confisqué les cérémonies.

L'entretien obtenu cette année auprès du Cabinet du Ministre délégué des Anciens Combattants a permis de nouer des relations constructives et de résoudre les blocages qui persistaient dans certaines villes.
Le MDH est décidé à poursuivre ce dialogue afin d'aboutir à une uniformisation des traitements réservés aux associations LGBT et à une meilleure intégration de celles-ci lors des cérémonies marquant la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation.
L'Assemblée Générale a relevé avec satisfaction qu'elle disposait désormais de relais dans une vingtaine de villes, ce qui confère à notre association une représentativité réellement nationale.
L'Assemblée Générale a acté le principe de développer des relations avec des personnes, des associations et des structures européennes et/ou internationales travaillant sur la déportation pour homosexualité pendant le seconde Guerre Mondiale. Il s'agit d'inscrire nos réflexions et nos démarches dans un cadre mondial, à l'image du drame que fut que la déportation.
L'Assemblée Générale a rappelé avec force que la transmission du devoir de mémoire et l'éducation populaire autour de la déportation homosexuelle ne devaient s'envisager que sur des bases républicaines et universalistes et dans le respect de tous les groupes et de toutes les victimes de la barbarie nazie.
communiqué Mémorial de la Déportation Homosexuelle - 4/7/2006

Renouvellement des instances du MDH
Sont élus au Conseil d'Administration :
Hussein Bourgi (Montpellier), Matthieu Chaimbault (Paris), Stéphane Corbin (Montpellier), Alexandre Defosse (Nancy), Christian de Leusse (Marseille), Gérard Koskovich (San Francisco), Olivier Nostry (Reims), Vincent Péchenot (Nice), Julien Pellet (Bordeaux), Jean-Bernard Peyronel (Paris), Alain Selmersheim (Paris) et Jean Le Bitoux, membre de droit en qualité de président fondateur (Paris).

 

 

 

Toulouse : hommage aux déportés et internés homosexuels européens
Samedi 17 juin 2006 pour la première fois, à Toulouse, s'est déroulé devant le Monument élevé à la gloire des combattants, une cérémonie organisée par l'association civile homosexuelle du devoir de mémoire : Les « Oublié(e)s » de la Mémoire. Une cérémonie pour rendre hommage aux déportéEs et internéEs homosexuelLEs européenNEs, et plus particulièrement à Pierre SEEL. Cette célébration a été le symbole du rassemblement des mémoires et de la reconnaissance de la déportation pour motif d'homosexualité par les autorités civiles et le monde de la mémoire de la déportation. Cet évènement a été une réussite au-delà de toute espérance et a permis de rassembler plus d'une centaine de personnalités politiques, de mémoire et une quinzaine d'associations LGBT nationales et de la région Toulousaine.

Cette cérémonie a débuté par une présentation de Philippe COUILLET, Vice-président et fondateur de l'association, officiant comme Maître de cérémonie et chargé du Protocole, expliquant l'objet de cette célébration. Des interventions remarquées ont suivit. Celle du Parti Communiste Français représenté par Jean Marc BARES, a permis de faire un rappel historique sur la déportation des femmes lesbiennes considérées à l'époque comme des « femmes de mauvaise vie » et qui ont été classées comme « asociales ». Il a publiquement reconnu la responsabilité des communistes sous le régime de Staline, pour la déportation de millier d'homosexuels dans les goulags.
Les représentants de la Ville de Toulouse, du Conseil Général, du Conseil Régional, lors de leurs interventions, ont tous souligné l'importance d'institutionnaliser une telle cérémonie dont ils ont apprécié l'initiative. Ils ont souligné le combat de Pierre SEEL et ont émis à cette occasion, le souhait qu'une rue de Toulouse porte son nom, notamment le docteur Gérard NAON, conseil municipal de la ville anticipant ainsi notre souhait.
Un hommage retraçant la vie et le combat de Pierre SEEL a été rendu par Hervé HIRIGOYEN, délégué Toulouse/Midi-Pyrénées de l'association. Il a particulièrement ému toute l'assistance par la lecture d'un extrait du livre « Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel » (aux éditions Calmann-Lévy). Plusieurs moments de recueillements ont suivis. En commençant par l'écoute du « Chant des Marais », hymne européen de la déportation.
Les personnalités et les représentants du tissu associatif ont ensuite procédés au traditionnel dépôt de gerbes en commençant par :

  • Madame Yvette BENAYOUN-NAKACHE, Conseillère Régionale de Midi-Pyrénées et Conseillère municipale de Toulouse représentant le Président Martin Malvy.
  • Les conseillés Généraux de la Haute-Garonne  : Madame Marie-Christine LAFFORGUE, représentant le Président Pierre Izard ; Monsieur le Sénateur Jean Pierre PLANCADE ; Monsieur Jean Michel FABRE, Madame Claude TOUCHEFEU, Et le Président de la Fédération FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes), Monsieur Léon Guy SAUL.
  • Docteur Gérard NAON, Conseiller Municipal de Toulouse représentant le Maire Jean-Luc MOUDENC.
  • Madame Monique MARCONIS, Conseillère Régionale de Midi-Pyrénées pour le Parti Communiste Français et Monsieur Jean Marc BARES.
  • Monsieur Stéphane CARASSON, secrétaire de la section Toulouse 1 pour la Fédération du Parti Socialiste de la Haute Garonne.
  • Les associations LGBT : Arc en Ciel, Bagdam Espace, Bohème, Collectif homoboulot, Extramuros, Fil d'Ariane, FLAG, GARE, Gaylib, Jules et Julies, L'Autre Cercle, SNEG, ACT UP, SOS Homophobie et Les "Oublié(e)s" de la Mémoire.

A la sonnerie aux morts, les drapeaux de Toulouse, Marseille et Montpellier se sont inclinés et l'assistance a observé une minute de silence avant d'entendre la Marseillaise.
E n clôture de cette célébration nous avons entendu « le Chant des Partisans ». Ce chant de fraternité de combat contre des forces de la haine est un appel intemporel à résister.
Cette cérémonie fut l'occasion de rappeler le Devoir de Mémoire pour se souvenir de ce passé si proche où le fanatisme, le refus de la différence et le rejet de l'autre, ont jeté des enfants, des femmes et des hommes dans la nuit et le brouillard des camps de la mort. N'oublions jamais qu'il n'est pas d'avenir sans repère, sans fidélité aux leçons de l'Histoire.
Mais notre seul regret c'est de n'avoir pas pu réaliser cette commémoration pour la mémoire des déportéEs et internéEs homosexuelLEs européenNEs du vivant de Pierre SEEL cela aurait était le plus grand hommage que nous aurions pu lui offrir pour son long combat vers sa reconnaissance. communiqué Les « Oublié(e)s » de la Mémoire - 19 juin 2006 FGL 21 06 06

Toulouse: Cérémonie à la mémoire des déportés homosexuels européens
Une cérémonie à la mémoire des déportés et internés homosexuels européens se tiendra ce samedi 17 juin, à 11h30, au monument aux morts, allée François-Verdier, à Toulouse. Une gerbe interassociative LGBT rendra ainsi hommage à Pierre Seel, décédé en novembre dernier à Toulouse. Il était le seul  Français déporté dans les camps de concentration nazis en raison de son homosexualité à avoir témoigné . Des élus, représentants du Conseil régional Midi-Pyrénées, du Conseil général de la Haute-Garonne et de la ville de Toulouse, devraient déposer chacun une gerbe. Et le monument aux morts est justement l'endroit choisi par les organisateurs pour le départ, vers 14h30, de la Marche des fiertés qui s'achèvera sur la place de la Daurade quelques heures plus tard. Têtu 16 06 06

 

 

 

Un livre revient sur la déportation des homos de Catania  
Les homosexuels de Catania n'étaient certainement pas des antifascistes. La plupart d'entre eux ignoraient la politique et certains étaient inscrits aux organisations du régime fasciste. Ils profitaient même d'une tolérance relative accordée par la ville. Surtout, ils ne s'attendaient pas à la vague répressive qui, au début de 1939, les emporta en masse vers une assignation à résidence surveillée sur l'îlot de Saint Domino, dans l'archipel des îles Tremiti, au sud de la mer Adriatique. Cet événement historique méconnu est raconté par Gianfranco Goretti et Tommaso Giartosio dans La citta e l'isola (La ville et l'île), un livre de 275 pages qui vient d'être publié aux éditions Donzelli. Au-delà d'une recherche anthropologique, cet ouvrage est une réflexion sur l'identité mais aussi un travail de mémoire pour un pays qui a tendance à oublier très facilement. C'est l'histoire enfin d'un groupe de jeunes gens d'Italie du Sud, dans une Italie différente (mais pas tant que ça) de la nôtre et qui ont été punis parce qu'ils étaient innocents. Têtu 08 06 06

Déportation : Alain Lipietz n'oublie pas les homosexuels
L'Etat et la SNCF ont été condamnés mardi pour leur rôle dans la déportation par le tribunal administratif de Toulouse dans le cadre d'une affaire concernant la famille de l'eurodéputé Verts Alain Lipietz.
"Le tribunal a reconnu que l'Etat et la SNCF ont fait plus que ce que leur demandaient les Allemands" concernant la déportation "non seulement des Juifs mais également des tziganes ou des homosexuels", a souligné Alain Lipietz.
Mis en ligne le 07/06/06 e-llico

Dompierre-sur-Charente: Inauguration du parc en hommage aux victimes d'homophobie
Jean-Yves Bretaudeau en espérait «entre 1500 et 2000», finalement ils sont dix fois moins nombreux en cette fin d'après-midi du dimanche 30 avril à assister à l'inauguration du «premier parc mémorial dédié aux victimes de l'homophobie» . Qu'importe le chiffre, pour le président de L'amour est-il un crime?, association porteuse du projet, le symbole est là. Après une émouvante lecture d'extraits de l'ouvrage de Pierre Seel, Jean-Yves Bretaudeau a harangué la foule sur la nécessité d'un tel jardin, le tout sur fond de L'hymne à l'amour d'Edith Piaf et de Douce France de Charles Trenet. S'en est suivi le dévoilement de l'œuvre de l'artiste Yannick Veillon et un lever des couleurs gay et hexagonales accompagné par Le chant des marais et l'hymne national. L'émotion perceptible dès le départ a atteint des sommets au moment des prises de parole des responsables associatifs de Charente, de Bordeaux et de Brest. Frédéric Hay, président d'Adheos, a littéralement fondu en larme lors de son discours. Frédéric Chanier, chargé de mission au Sneg, a appelé à la vigilance en soulignant qu'en terme de droits, «rien n'était acquis». «Nous sommes des citoyens de ce pays et à ce titre nous avons le droit comme tout autre de vivre avec les mêmes droits», a insisté Nicolas Garrivier, fondateur d'Adsh. Côté politique, où chacun a remarqué l'absence du député UMP, Xavier de Roux, Isabelle Pichard, conseillère générale PS, parlant «à titre privé», a déploré que «la communauté n'ait pas été représentée» le matin même à la cérémonie officielle de Sainte. Enfin, la conseillère régionale, Catherine Queré, a précisé que «l'initiative a touché le cœur de Ségolène Royal. J'espère que ce parc constituera un espace d'ouverture sur l'altérité ou la reconnaissance de l'autre. Je tiens à encourager, au nom de Ségolène Royal et en mon nom, toutes les personnes ici présentes qui oeuvrent contre une occultation sélective de la mémoire officielle» . Une gerbe au nom de la présidente du conseil régional a même été déposée. «En mai, une plaque au nom de Pierre Seel sera déposée avec sa famille dans la stricte intimité» , a conclu Jean-Yves Bretaudeau, avant un lâcher de ballons porteurs de «messages d'espoirs» écrits par les participants. Têtu 02 05 06

 

 

 

 

Déportation : Journée du souvenir dimanche
Associées ou non, selon les villes, aux cérémonies du Souvenir de la déportation, dimanche 30 avril, les associations gay rendront hommage aux déportés homosexuels.
Parfois, ce sont des élus ou des préfets qui bloquent l'accès des associations homosexuelles aux cérémonies officielles de la Journée du Souvenir de la déportation, en ne les y invitant pas. Parfois, ce sont les associations d'anciens déportés qui s'en chargent et obligent les associations LGBT à des dépôts de gerbes séparés, après la cérémonie officielle. Parfois, par contre, la situation semble normalisée et les gays et les lesbiennes sont conviés au dépôt de gerbe officiel.
Une situation contrastée, comme chaque année, où, selon les villes, les homosexuels ne sont pas traités de la même manière. Etat des lieux partiel de ce qui se passera dimanche :
- à Paris, Les associations LGBT participeront à la cérémonie officielle à Paris le dimanche 30 avril au Mémorial derrière Notre-Dame de Paris.

- à Rouen, le collectif Comme ça n'a pas été convié mais participera par " une action coup de poing et plus radicale que les années précédentes " à la cérémonie, rue du Donjon, à 11 h.
- à Montpellier, pour la première année, les associations ont été intégrées à la cérémonie officielle et ne déposeront donc pas de gerbe séparée. Rendez-vous à 12 h, allée de Lattre de Tassigny.
- à Marseille, les associations LGBT sont tenues à l'écart de la cérémonie officielle mais seront présentes à 9 h 45 au Monument de la Déportation à Marseille, Place Daviel, derrière l'Hôtel de Ville.
- à Nice, les associations LGBT devraient être associées à la cérémonie qui aura lieu à 10 h sur le parvis du Monument aux Morts.
- à Metz, Couleurs Gaies participera pour la première fois au carré des responsables associatifs. Même chose à Reims pour Ex æquo et Reims Liberté Gaie.
Mis en ligne le 28/04/06 e-llico

 Lille: Des représentants LGBT à la cérémonie du souvenir
Visiblement, les choses continuent d'évoluer favorablement pour la participation des associations LGBT à la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Après Metz, c'est à Lille qu'une association a été invitée. Alors que depuis 15 ans, les Flamands Roses demandaient à participer officiellement à cette cérémonie -sans succès-, elle a reçu pour la première fois, une invitation officielle de la préfecture. Les Flamands Roses seront donc présents le dimanche 30 avril à la Noble Tour , rue des Déportés à Lille.

Cérémonie du souvenir de la déportation à Rouen
Le Collectif « Comme Ça ! », association Haut-Normande des lesbiennes, gays, bisexuel-le-s et transgenres, sera présent à la commémoration de la déportation le dimanche 30 avril, à 11h, rue du Donjon à Rouen.
Rouen reste une des dernières rares villes à ignorer la déportation homosexuelle contrairement à Paris, Lyon, Poitiers, Montpellier etc...
En effet cette année le Collectif « Comme Ça ! » pourtant demandeur, n'a une nouvelle fois pas été invité et ce, alors même que le chef de l'État a reconnu la déportation homosexuelle en 2005, lors du 60ème anniversaire de la libération des camps de concentration et d'extermination. Aussi, ses membres annoncent qu'ils n'hésiteront pas à exprimer leur ras-le-bol face à l'ignorance des autorités. FGL

Les cérémonies du souvenir de la déportation à Metz communiqué Couleurs Gaies - 25/4/2006
La reconnaissance de la déportation pour homosexualité est désormais un fait acquis.

Ainsi, en juillet 2005, lors des cérémonies du 60ème anniversaire de la Libération des camps, le Président de la République , Jacques Chirac, déclarait : "En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés ." Cette déclaration est intervenue cinq années après qu'une recherche menée par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ait retrouvé les noms de 206 Alsaciens et Mosellans déportés dans les camps de concentration du Struthof et de Schirmeck (Alsace). Parmi eux, Pierre SEEL, fiché quelques années avant la guerre comme homosexuel par la police française et seul survivant à avoir témoigné. Pierre SEEL est décédé en novembre 2005.

Nancy : Couleurs Gaies intégrée pour la 1er fois à la cérémonie départementale.
Interpellé au sujet de la cérémonie du 30 avril 2006 par la Fédération française des Centres LGBT (Lesbien, Gay, Bi, Trans) et son membre local, Couleurs Gaies, le Préfet de la Lorraine et de la Moselle a annoncé à Couleurs Gaies dans un courrier en date du 4 avril 2006 qu'il veillerait à ce que l'association soit ‘officiellement invitée au même titre que toutes les associations de résistants et de déportés' . Son cabinet a confirmé le 25 avril que le représentant de Couleurs Gaies serait intégré au carré des responsables associatifs. Couleurs Gaies se réjouit de pouvoir intégrer pour la première fois depuis huit ans le protocole de la cérémonie départementale de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Couleurs Gaies prend acte de cette avancée et ses membres ainsi que ses sympathisants participeront à la cérémonie officielle, pour la première fois et sans aucun signe distinctif.
Rigidité des associations d'anciens combattants en Moselle
Néanmoins, si les autorités françaises ont évolué dans le sens de la reconnaissance de la déportation pour motif d'homosexualité à partir du territoire français, il n'en n'est pas de même pour les associations d'anciens combattants qui refusent obstinément de citer les motifs de déportation pendant les cérémonies. Cette rigidité atteint son comble en Moselle puisque la FNDIRP , la principale association d'anciens combattants dans le département, n'a jamais souhaité répondre favorablement à nos demandes de rencontres réitérées depuis huit ans. Pour cette raison, Couleurs Gaies déposera une gerbe et fera lecture des motifs de déportation à l'issue de la cérémonie officielle, considérant que cette dernière, par la faute des associations d'anciens combattants, transmet une mémoire subjective et partiale de l'histoire.

Les cérémonies du souvenir de la déportation à Montpellier
communiqué commun Collectif contre l'homophobie et pour l'égalité des droits & Mémorial de la Déportation Homosexuelle - 26/4/2006
Nous vous invitons à avoir une pensée pour toutes les victimes du nazisme, et en particulier pour les homosexuels exterminés dans les camps de concentration.
Depuis 2001, nous militons à Montpellier, au nom du devoir de mémoire, pour la reconnaissance officielle de la déportation pour homosexualité.
C'est pourquoi nous avons accueilli avec satisfaction les discours reconnaissant officiellement la déportation pour homosexualité : celui du Premier Ministre Lionel Jospin (le 26 avril 2001) et celui du Président de la République Jacques Chirac (le 24 avril 2005).
Depuis, année après année, cette reconnaissance fait son chemin et nous permet de réhabiliter les "triangles roses" (pour les homosexuels) et les "triangles noirs" (pour les lesbiennes) que l'Histoire avait trop longtemps occultés.
En 2005 et 2006, nous avons été reçu au Cabinet du Ministre des Anciens Combattants, eu des échanges avec le Préfet de l'Hérault, avec la Directrice Départementale de l'ONAC (Office National des Anciens Combattants), avec les responsables nationaux et/ou locaux de plusieurs organisations de déportés.Ce dialogue s'est toujours tenu dans la courtoisie et le respect mutuel.
Désormais nous sommes invités et pleinement intégrés à la cérémonie officielle, c'est la raison pour laquelle nous mettons un terme au dépôt d'une gerbe distincte lors de la cérémonie complémentaire que nous avions pris l'habitude d'organiser les années précédentes.
Nos revendications ayant abouti, nous vous invitons plus que jamais à assister à cette commémoration car "Celui qui oublie son passé est condamné à le revivre" Primo LEVI
Collectif contre l'homophobie et pour l'égalité des droits. Mémorial de la Déportation Homosexuelle FGL

Cérémonies du souvenir: Les homos invités à Metz, mais toujours exclus à Nice
À Nice, le délégué départemental du Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH) n'a pas été associé aux préparations de la cérémonie par l'Office national des anciens combattants (Onac) des Alpes maritimes et par la mairie, malgré le soutien informel de la préfecture. Têtu 26 04 06

Marseille : Marqué d'un triangle rose, traversé d'un fil de fer barbelé, le drapeau de l'association des Oubliés de la mémoire a été salué comme les autres par les plus hautes autorités locales et de l'État à Marseille . Pour Jean-Marc Astor, président des Oubliés de la mémoire et de la LGP Marseille , cela marque une reconnaissance officielle des victimes homosexuelles des persécutions et déportations nazies. Il n'en va pas de même pour les représentants locaux du Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH), qui n'a pas été associé au dépôt de gerbe aux déportés. Ce qui les a conduits à organiser une commémoration spécifique après la cérémonie officielle, à laquelle un large public et de nombreuses personnalités ont participé, parmi lesquelles Sylvie Andrieu, vice- présidente du conseil régional PACA, des élus de la mairie et le porte-drapeau de la Fédération des anciens combattants d'Afrique du nord (FNACAN). C'est la première fois qu'une association d'anciens combattants reste pour honorer la mémoire des victimes homosexuelles. «La commémoration des persécutions des homosexuels forme un tout avec la persécution et la déportation de l'ensemble des victimes du nazisme. C'est pourquoi nous honorons de la même manière le dépôt de toutes les gerbes», a expliqué Jean-Daniel Claveloux, président du FNACAN. Si du côté de certaines associations d'anciens combattants, la contribution des homosexuels à la gerbe unique n'est toujours pas acquise, on affirmait ce matin en Préfecture de région, que les homosexuels devaient être pleinement associés l'année prochaine au dépôt de la gerbe honorant la mémoire de l'ensemble des déportés.

Nantes : Comme à l'accoutumée, la vingtaine de militants gay et lesbiens, présents dimanche matin à Nantes , au cimetière de La Chauvinière , a dû attendre la fin de la cérémonie officielle pour déposer sa gerbe. Devant des militaires demeurés au garde-à-vous, et en présence de deux conseillères municipales, d'un conseiller général et un régional, Pierre-Yves Lebrun a tenu à se «souvenir de toutes les victimes de la déportation sans exception». Et le président du Centre lesbien et gay Nantes Atlantique de préciser que la présence de la communauté à cette cérémonie «se veut un signe de vigilance. Elle proclame modestement, mais fermement, notre détermination à lutter envers et contre tout contre toute forme de persécution et de dégradation de l'homme

Bordeaux : les représentants de la communauté LGBT ont organisé un dépôt de gerbe à l'issue de la cérémonie officielle en présence notamment de la LDH , du PS et des Verts mais sans aucune fédération de déportés. Ils se sont ensuite rendus au vin d'honneur donné à l'Hôtel de ville où le directeur du cabinet du Préfet a promis une réunion prochaine pour organiser leur participation à la journée de mémoire de 2007 conformément aux engagements pris par le ministère des Anciens combattants. Têtu 05 04 06

Mémoire bloquée
Comme chaque année, les associations LGBT ont le plus grand mal à être associées à la journée du souvenir de la déportation. Quand ce n'est plus le pouvoir politique qui bloque, ce sont les associations d'anciens déportés qui s'en chargent. En marge d'une polémique qui n'en finit pas, d'autres initiatives ravivent la mémoire des déportés homosexuels.
C'est réglé comme du papier à musique. Cette année encore, il y aura des problèmes lors des cérémonies à l'occasion de la commémoration de la Journée du souvenir des déportés. C'est assuré, malheureusement, et désormais quasi insurmontable. Pourtant en 2005, la situation s'était notablement améliorée. Jacques Chirac, après Lionel Jospin en 2001, avait cité explicitement dans un discours officiel à l'occasion du 60ème anniversaire de la libération des camps, la déportation subie par les homosexuels. Une première présidentielle salutaire, pourtant bizarrement entachée par un discours ministériel (celui du ministre délégué aux Anciens combattants qui est lu lors des cérémonies dans toutes les villes de France) qui ne mentionnait pas cette forme de déportation. Malgré ce problème, des associations LGBT avaient été invitées officiellement aux cérémonies officielles dans certaines grandes villes — parfois pour la première fois. Ce résultat était le fruit d'un travail acharné des associations LGBT, au premier rang desquelles l'Inter-LGBT et la Fédération des centres LGBT. Depuis un an, rien n'a plus bougé.
"Après le discours de Chirac l'année dernière, le blocage n'est plus politique, souligne Stéphane Aurousseau, un des responsables de la Fédération des centres LGBT. Aujourd'hui, ce ne sont pas les politiques qui bloquent mais bel et bien les associations d'anciens déportés. Le ministère des Anciens combattants est coincé par leur refus de coopérer. Il n'a pas de moyens de les faire plier ou changer de position. En fait, on nous a fait clairement comprendre que le ministère a la vocation d'être au service des associations d'anciens combattants et déportés et pas là pour leur imposer ses vues, aussi fondées soient-elles."
Cette année, la circulaire ministérielle qui encadre les cérémonies devrait une fois encore faire l'impasse sur les motifs de déportation pour ne pas avoir à citer la déportation des homosexuels. En fait, c'est le discours républicain unique qui, en théorie, prend en considération toutes les victimes sans les nommer, qui a les faveurs de l'Etat. Ce serait l'unique moyen de ne pas heurter les sensibilités des associations d'anciens combattants ou déportés. Un choix que dénoncent les associations LGBT. "Nous estimons que, compte tenu des années de déni, la moindre des choses est de citer cette déportation au même rang que les autres, avance Stéphane Aurousseau. C'est faire œuvre de réparation, de mémoire. Que veut-on vraiment commémorer : une mémoire réelle et ou une mémoire théorique ?".
Cette année, des associations ont reçu des cartons d'invitation officiels pour participer à l'hommage aux déportés, mais dans la moitié des villes où des militants LGBT commémorent la déportation des homosexuels, il n'y a eu aucune concertation ni invitation. C'est là qu'il y aura des problèmes… comme tous les ans.
Les associations LGBT participeront à la cérémonie officielle à Paris le dimanche 30 avril au Mémorial derrière Notre-Dame de Paris. Un dépôt de gerbe est prévu. Infos sur http://inter-centres-lgbt.france.qrd.org et sur www.inter-lgbt.org 28 04 06 Têtu

Célébration de la déportation homosexuelle : des progrès à petits pas
La commémoration de la déportation homosexuelle rencontre toujours certaines difficultés en région même si un accord a minima a été trouvé entre les différentes parties (préfectures, associations d'anciens combattants et assoces LGBT) pour les cérémonies du 30 avril prochain.
"Cette année, nous avons encore progressé dans la prise en compte de nos associations lors des cérémonies de commémoration de la déportation, le 30 avril. Sur la vingtaine de villes en France où des associations LGBT souhaitent commémorer le souvenir de la déportation homosexuelle, il y en a douze où tout se passe beaucoup mieux, indique Hussein Bourgi, du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH). Cette année, nos associations ont été invitées aux cérémonies officielles. Certaines ont même participé aux réunions préparatoires. C'est, à titre d'exemple, le cas à Montpellier où les associations LGBT seront intégrées à la cérémonie officielle. Il n'y aura donc pas de dépôt de gerbe en marge de la cérémonie officielle de notre part."
Idéale à Montpellier, la situation n'est hélas pas brillante dans sept grandes villes : Nice, Marseille, Bordeaux, Lille, Rouen, Metz et Nancy. "A Marseille, la situation est caricaturale. C'est dû à un blocage total de la préfecture. A Bordeaux, les difficultés sont liées aux associations d'anciens combattants. En fait, dans chaque ville, il y a une situation et des problèmes particuliers" rappelle Hussein Bourgi.
C'est principalement autour de ces cas épineux qu'a tourné la réunion demandée par quatre associations (Le MDH, La Fédération des Centres LGBT, la Coordination InterPride France et l'Inter-LGBT), avec les pouvoirs publics. Elle s'est déroulée le 21 avril au ministère des Anciens combattants. "Nous avons été reçus par une conseillère technique, Fatiha Benatsou, et Eric Daniel, le chef du protocole. Nous avons senti un engagement clair du ministère pour résoudre les problèmes au cas par cas, une volonté de coopérer qui tranche de l'année précédente."
Cette année, le ministère ne publiera pas un discours — il l'avait fait pour le 60ème anniversaire de la libération des camps. Il laissera chaque préfecture faire à sa guise. Le consensus, "a minima" admet Hussein Bourgi, est de ne pas mentionner les motifs de déportation pour ne froisser personne.
Outre les cérémonies du 30 avril, les quatre associations ont évoqué la question des archives. "Il est clair que le ministère n'a pas d'opposition de principe à la poursuite des recherches scientifiques sur la déportation homosexuelle, indique Hussein Bourgi. On nous a simplement fait comprendre que c'était aux associations de dire quelles archives, pour quelles périodes, dans quelles institutions nous souhaitions explorer. A charge pour nous de proposer des noms de spécialistes qui pourraient conduire ce type de recherches historiques. Nous devons y travailler. Nous devrions faire des propositions d'ici quelques mois à ce sujet". E-llico 25 04 06


Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle
(MDH) référencé dans l'annuaire associatif de l'ONAC (Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre) de l'Hérault

Depuis 2001, le Collectif contre l'homophobie, en qualité de Délégation Régionale du MDH en Languedoc-Roussillon , agit localement et nationalement pour obtenir la reconnaissance pleine et entière de la déportation pour homosexualité pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Cette revendication passe notamment par la citation des homosexuels au même titre que les autres victimes pendant les discours prononcés à l'occasion des cérémonies officielles commémorant la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation.
En 5 ans, notre présence aux cérémonies montpelliéraines a connu des sorts divers: de l'exclusion par la Préfecture, en passant par le maintien à distance par des policiers, jusqu'à un début d'acceptation par ces mêmes autorités.
Depuis 2002 les élus locaux ont pris l'habitude de participer à notre cérémonie complémentaire au cours de laquelle une allocution est prononcée et une gerbe déposée. Certains déportés et anciens combattants assistent également, à titre personnel, à notre cérémonie.
En 2005, nous avons réussi pour la première fois à nouer des relations avec les services départementaux de l'ONAC. Ceux-ci nous avaient adressé une invitation aux cérémonies commémorant la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation.
En novembre 2005, l'ONAC 34 nous adressait une invitation à une journée consacrée à la mémoire qui eut lieu le jeudi 10 novembre 2005 en fin de matinée au Monument aux Morts situé dans la caserne de l'EAI (Ecole d'Application de l'Infanterie) de Montpellier. Cette journée était organisée par l'ONAC 34 en partenariat avec l'Armée, le Rectorat, l'Inspection d'Académie, le Conseil Général de l'Hérault, la Mairie de Montpellier et le monde combattant. Nous avions vécu cette invitation comme la reconnaissance de notre engagement, ancien et parfois difficile, pour la reconnaissance officielle de la déportation pour homosexualité.
En décembre 2005, nous avons reçu de l'ONAC 34 une fiche de renseignements à compléter (coordonnées, nombre d'adhérents, calendrier de nos manifestations en lien avec la déportation…). Cette semaine l'ONAC 34 vient de publier et de nous adresser son annuaire associatif du monde combattant dans lequel nous sommes référencés pour la première fois, au même titre que les autres associations et fondations qui oeuvrent pour que perdure le souvenir de la déportation.
Il s'agit là du couronnement de notre engagement au service d'une cause juste. Ce succès, nous le partageons volontiers avec toutes les associations LGBT locales, dont le soutien a été très réconfortant pendant les années difficiles. Ce succès, nous le dédions aussi aux dizaines de citoyens (LGBT et hétérosexuels) anonymes qui assistent chaque année hommage complémentaire.
La prochaine étape devrait être notre invitation en Préfecture de l'Hérault à la réunion des associations avec les autorités pour fixer les modalités de la cérémonie montpelliéraine de la prochaine Journée Nationale du Souvenir de la Déportation qui aura lieu le dimanche 30 avril 2006. Hussein Bourgi Collectif contre l'homophobie

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Nouvel hommage à Pierre Seel
communiqué du Mémorial de la Déportation Homosexuelle - 04/2006
Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle et la Mairie de Paris vous invitent à rendre Hommage à Pierre Seel déporté homosexuel disparu le 25 novembre 2005.
La cérémonie se tiendra le samedi 22 avril 2006, à 15h dans les salons de l'Hôtel de Ville de Paris, en présence des proches de Pierre Seel. Sous le Haut-patronnage de M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris.
Pierre Seel est né en Alsace le 16 août 1923 dans une famille bourgeoise catholique. A 17 ans, il perd sa montre dans un lieu de drague de Mulhouse et porte plainte à la police. A son insu, Pierre Seel est inscrit sur le fichier homosexuel de la police française.
Le 2 mai 1941, Pierre Seel est arrêté avec une douzaine de personnes par la Gestapo. Après l'invasion de notre pays, la police politique allemande traque les homosexuels en Alsace et Moselle annexée, grâve notamment aux fichiers de la police française.

Pierre est torturé, frappé, puis déporté au camp de concentration du Strutthof le 13 mai. Il connait là-bas le sort tragique réservé aux homosexuels, considérés comme la lie des déportés. Dans le camp, il voit son ami Jo, âgé d'à peine 18 ans, se faire torturer puis mettre à mort par les SS.
A partir des années 1980, Pierre Seel témoigne de sa souffrance passée et il publie en 1994 sa biographie, co-écrite par Jean Le Bitoux : Pierre Seel : "Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel" (éditions Calmann-Lévy). Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle et de nombreuses associations LGBT s'associent à la Mairie de Paris pour rendre hommage à Pierre Seel, victime de la barbarie nazie et héros du combat contre l'oubli.

Nazisme : ouverture d'archives de l'Holocauste portant sur des homosexuels
L'ouverture de nouvelles archives nazies aux historiens devrait permettre de confirmer le massacre des homosexuels ou tziganes par le régime hitlérien.
L'Allemagne a accepté mardi l'ouverture aux chercheurs et historiens d'un important fonds d'archives sur les 17,5 millions de victimes des nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale, après en avoir limité l'accès pendant soixante ans.
La décision a été annoncée par la ministre allemande de la Justice Brigitte Zypries mardi à Washington, après une rencontre avec Sara Bloomfield, directrice du musée de l'Holocauste de la capitale fédérale américaine.
Ces archives, connues sous le nom de Service International de Recherches, comprennent des documents tenus de façon méticuleuse par les nazis sur les camps de prisonniers, les travailleurs forcés et les autres victimes du régime dont les homosexuels, mais les historiens et le public n'avaient pas eu accès à ces données jusqu'à présent, l'Allemagne invoquant le respect de la vie privée.
Selon le site internet du Service International de Recherches (SIR), les informations contenues dans ces archives sont éminemment personnelles et peuvent être "extrêmement sensibles", portant notamment sur des "catégories de motifs d'incarcération (assassins, ou homosexuels notamment)".
"Le SIR est tenu, aux termes de l'article 5 de l'accord de 1955, de prendre toute précaution pour éviter la divulgation de données susceptibles de porter préjudice aux anciens persécutés ou à leurs familles", indique le site.
L'absence d'ouverture du fonds a été critiquée par les chercheurs sur la période de l'Holocauste, qui font valoir que l'étude des documents permettrait de compléter l'image du régime nazi et du massacre de millions de juifs, homosexuels ou tziganes.
"Notre point de vue est que le respect des données personnelles est parvenu à un niveau suffisant pour assurer... la protection de la vie privée des personnes concernées", a déclaré la ministre allemande de la Justice mardi.
Mis en ligne le 19/04/06 e-llico

Allemagne : deux artistes scandinaves choisis pour le Mémorial aux victimes gay du nazisme
Le duo d'artistes norvégo-danois Ingar Dragset et Michael Elmgreen a été choisi pour construire le futur mémorial pour les homosexuels persécutés par les nazis, qui doit être érigé à Berlin, a annoncé jeudi la municipalité.
Le monument, un projet de 450.000 euros financés par l'Etat fédéral auquel le Parlement avait donné son aval en 2003, doit être construit face au Mémorial de l'Holocauste dédié aux victimes juives du nazisme, près de la Porte de Brandebourg et du bâtiment du Reichstag.
Le futur monument doit évoquer l'homosexualité de manière "directe et cependant subtile", a expliqué le président du jury ayant attribué le projet.
La sculpture de béton des deux artistes scandinaves, âgés de 36 et 44 ans et résidant tous deux à Berlin, sera dotée d'une fenêtre oblique qui permettra au spectateur de regarder une vidéo en noir et blanc mettant en scène "un baiser sans fin entre deux hommes", a-t-il ajouté.
Mis en ligne le 27/01/06 e-llico

La chambre basse du parlement allemand a adopté le 7 décembre 2000 un texte présentant officiellement des excuses aux homosexuels persécutés sous le régime nazi, dont 5.000 à 10.000 avaient été déportés dans les camps de concentration.

Une administration spéciale des nazis chargée de la lutte contre l' homosexualité avait ouvert 100.000 procédures et prononcé 45.000 condamnations pour "lubricité", "onanisme" et "actes contre nature" contre les homosexuels, notamment sur la base d'un article du code pénal allemand resté en vigueur jusqu'en 1969. De 1950 à 1965, 44.231 jugements ont encore été prononcés contre des homosexuels en RFA. L'incrimination pour homosexualité n'a totalement disparu du code pénal de la RFA qu'en 1994. La RDA avait aboli cet article dès 1968.

Décès de Pierre Seel : hommage des associations LGBT françaises

 

 

Au lendemain du décès de Pierre Seel, la communauté LGBT lui rend un hommage unanime. Seul déporté français pour homosexualité à avoir osé porter témoignage, Pierre Seel est décédé à Toulouse dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'âge de 82 ans. La quasi-totalité des associations françaises réunies au sein de la Fédération des Centres LGBT, de la Coordination InterPride et de l'Inter-LGBT " expriment leur très vive émotion à l'annonce du décès de Pierre Seel ". Pour elles, " Pierre Seel nous a lègué la mémoire de son martyre à travers qui il était, dans la gentillesse et la disponibilité, nous permettant de savoir qui nous sommes et d'où nous venons, sans toutefois que la Nation lui ait rendu un hommage mérité ".

" Nous nous inclinons devant la peine des enfants, de la famille de Pierre Seel et tenons à exprimer toute notre affection à Eric Feliu, son compagnon de tous les instants qui l'aura accompagné jusqu'à son dernier souffle, ainsi qu'à Jean Le Bitoux avec qui il noua de solides liens d'amitié et d'affection, suite à la création du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH), en 1989, et l'écriture commune du livre "Moi Pierre Seel, déporté homosexuel" (1994, Calmann-Lévy) ", ajoutent les fédérations LGBT.
Le président du Mémorial de la déportation homosexuelle rappelle qu'avec la disparition de Pieree Seel, "on perd notre seul témoin".
En effet, en France, les associations n'ont pu jusqu'à présent retrouver que 207 noms de déportés pour homosexualité dans les archives de l'administration militaire et civile, auxquelles ils ont de grandes difficultés à accéder et aucun de ces déportés n'a jamais publiquement revendiqué son statut à l'exception de Pierre Seel.
L'Etat français a reconnu, pour la première fois, le 26 avril 2001 les persécutions subies par les homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale, dans un discours du Premier ministre d'alors, Lionel Jospin.
Une cérémonie religieuse à la mémoire de Pierre Seel aura lieu lundi à 9H30 en l'église des Dominicains à Toulouse. La famille du disparu souhaite y conserver un caractère privé. Les messages de condoléances peuvent également être adressés au Mémorial de la déportation homosexuelle.
Mis en ligne le 28/11/05 e-llico

Déportation homosexuelle : décès de Pierre Seel

La famille de Pierre Seel et le Mémorial de la Déportation Homosexuelle ont annoncé le décès de Pierre Seel le 25 novembre 2005, à Toulouse. Pierre Seel était âgé de 82 ans.
Arrêté par la Gestapo le 2 mai 1941 il subi 13 jours de tortures il est interné au camp de Schirmeck avec la barette bleue des "asociaux" , il assiste à la mort atroce de son copain Jo dévoré par les chiens, quand il raconte, on entend les brisures de sa voix et ses irrepressibles accès de larmes. Déporté à l'âge de 17 ans, Pierre Seel s'est battu toute sa vie pour faire reconnaître par les autorités françaises la déportation d'homosexuels pendant la seconde guerre mondiale.
Déporté au camp du Struthof, en Alsace, il fut ensuite enrôlé de force dans l'armée allemande et envoyé sur le front russe.
En 1950, il se marie, et a 3 enfants. Son coming out IL le fait en 1982 après 40 ans de silence, car il a reçu comme une gifleles propos de l'évêque de Strasbourg pour qui l'homosexualité est une "infirmité". Puis son témoignage, "Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel", publié en 1994 avec le concours de Jean Le Bitoux ont été des moments forts de la lente reconnaissance de la déportation homosexuelle en France par les autorités officielles. Il parcourt la France pour donner des conférences et assister à des commémorations du souvenir. Il a témoigné dans le film "paragraphe 175". "Etre d'amour", comme il se définissait, il voulait que sa parole soi un hommage sans fin à son ami assassiné; il était en colère contre lui-même pour ces années de silence, contre ces homosexuels qui ont vêcu le même drame que lui et qui eux, ce sont toujours tus, contre l'immobilisme de de l'administration et des politiques. Le statut de déport politique ne lui a été donné qu'en 1994. En 97 à Reims il affronte la levée de boucliers des autres déportés.
L'Etat n'a reconnu officiellement l'homosexualité comme motif de déportation qu'en avril 2001. Il a fini savie aux côtés de son ami Eric.
Un service religieux sera donné le lundi 28 novembre 2005 et sera suivi d'une mise en terre dans le cimetière de Brames, dans le Lot-et-Garonne.

Pierre Seel : figure emblématique de la déportation homosexuelle

Pierre Seel disparaît quelques jours après la reconnaissance officielle par la présidence de la République de la déportation homosexuelle par une cérémonie au camp de Natzweiler-Struthof. C'est dans ce camp, dans le Bas-Rhin, que Pierre Seel, comme d'autres homosexuels, avait été déporté et torturé. Il avait alors 17 ans. Jeune homosexuel, il avait été raflé, arrêté et déporté. Son calvaire, il le racontera, bien des années plus tard, dans un livre-témoignage bouleversant qui constituera un moment capital dans la lente reconnaissance de la déportation homosexuelle en France. Figure courageuse et emblématique de ce combat pour la mémoire, Pierre Seel ne se sera pas battu en vain.
Son cas, longtemps seul connu, permettra des années plus tard qu'une liste de de 210 noms de Français, déportés par les nazis en raison de leur homosexualité soit enfin officialisée.
Grâce à Pierre Seel et à ceux qui ont accompagné son combat, il ne sera plus possible de refuser aux homosexuels de participer aux cérémonies commémoratives comme ce fut si souvent le cas… Une page est, enfin, tournée.


Déportation homosexuelle : de la revendication à la reconnaissance.

Comment la déportation homosexuelle est-elle devenue une revendication politique ? La réponse est simple : par la volonté de quelques homos. Dès les années 60, la revue "Arcadie" publie un premier témoignage anonyme. Peu d'échos.
Il faut attendre la reprise de ce témoignage dans le numéro 12 de "Tout" (journal fondateur du mouvement homo en France), au début des années 70, pour que cette "information" intéresse des homos, au premier rang desquels Jean Le Bitoux, co-fondateur de "Gai Pied". C'est lui qui, à partir de sources étrangères, réalise les premiers articles qui vont tenter de mobiliser les gays.
Le choc vient de la publication, en 1979, du témoignage de Heinz Heger, déporté homosexuel allemand, puis, en 1982, du "coming out" de Pierre Seel, seul témoin français vivant connu de la déportation homosexuelle à partir de la France, en réaction aux propos homophobes de Monseigneur Elchinger, évêque de Strasbourg.
Parallèlement, ce sujet qui mobilise mal l'opinion gay trouve néanmoins sa traduction dans des "cérémonies pour se souvenir" dès 1976. Cette année-là, la gerbe homo est piétinée par d'anciens déportés. Cris, bousculades, échauffourées marquent les cérémonies jusqu'en 1996.
Durant cette période, ce sont les homos les plus politisés qui se saisissent du sujet. Il s'agit d'avancer prudemment, à l'instar de ce qui se passe à l'étranger, en Allemagne comme aux Pays-Bas où la reconnaissance officielle se fera pourtant plus vite. La revendication n'est jamais liée à la Gay Pride mais présente dans toutes les plateformes revendicatives des gays.
La raison ? Il s'agit de la page la plus noire et la plus récente de la persécution des homos en France. Elle s'est nourrie d'une homophobie antérieure et trouve un prolongement aussi douloureux que cynique dans l'oubli qui marque la fin de la guerre et les années qui suivent.
"Je suis autant effrayé par la déportation, les crimes que par leur oubli. Ce n'est plus un crime impuni, c'est un crime oublié" explique ainsi Jean Le Bitoux qui crée en 1989 le Mémorial de la Déportation Homosexuelle.
Aujourd'hui, les chiffres indiquent un tournant net et irréversible. Cette reconnaissance tant attendue n'est pourtant pas une fin en soi.
"Notre objectif serait qu'il n'y ait plus qu'une seule cérémonie officielle le jour du souvenir, que le Triangle rose soit gravé sur les monuments et présent sur les bannières officielles comme le préconise la Fondation, explique Jean Le Bitoux.
"Nous souhaitons aussi la création d'un monument à Strasbourg. Par exemple, une plaque de marbre rose sur l'ancien siège de la Gestapo de la ville où sont passées certaines des victimes. Mais quel symbole de faire de la capitale de l'Europe, la capitale de la mémoire européenne !
"Ce sera sans doute long, je n'oublie pas que l'association homo, HOSI, de Vienne a mis plus de vingt ans à faire apposer une plaque commémorant la déportation homosexuelle dans le camp de Dachau".
Mis en ligne le 25/11/05
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Pierre Seel, témoin unique

Avec Pierre Seel, c'est tout un pan de la mémoire homosexuelle française qui disparaît puisqu'il incarnait à lui seul les heures sombres de la déportation pour cause d'homosexualité. Après sa mort, le 25 novembre, l'hommage de la communauté est unanime.

L'émotion est grande. Les hommages nombreux. Il ne pouvait en être autrement avec la disparition de Pierre Seel, unique français survivant des camps qui ait témoigné ouvertement de sa déportation pour homosexualité durant la Seconde Guerre mondiale. Il ne pouvait en être autrement car l'homme, qui a souffert le calvaire, a fait montre d'une incroyable ténacité et d'un grand courage.

Courage contre lui-même lorsqu'il décide, au début des années 80, de rendre publique les raisons de sa déportation, l'assassinat au camp du Struthof de son ami Jo, les tortures infligées par la gestapo et de fait, son homosexualité alors qu'à la fin de la guerre il a refait sa vie avec femme et enfants. Courage aussi parce que, durant des années, son témoignage est rejeté par les autres déportés comme s'il était moins noble d'avoir été victime du fait de son homosexualité que de son engagement politique. Pourtant, incroyablement tenace et parfois ombrageux, il n'a de cesse de faire accepter son témoignage pour ce qu'il est : la vérité et un témoignage unique à ce jour dans notre pays. Tardivement, il trouve la reconnaissance de tous, y compris des pouvoirs publics. A de nombreuses reprises, il participe en France à des dépôts de gerbe commémorant la déportation homosexuelle et contribue à la reconnaissance officielle, en 2001, de cette déportation.

Depuis plusieurs mois, des démarches pour l'attribution de la Légion d'honneur à Pierre Seel ont été entamées à l'initiative de Jean Le Bitoux auprès des ministères de la Défense et des Anciens combattants. "Nous avions rendez-vous avec Pierre Seel pour la préparation de son dossier, indique Hussein Bourgi du Mémorial de la déportation homosexuelle. Le destin en a décidé autrement. Nous allons préparer un hommage national en 2006 et poursuivre notre action, en accord avec la famille, et déposer d'ici quelques semaines notre dossier en préfecture de Haute-Garonne. Nous souhaitons que la Légion d'honneur [qui peut être décernée à titre posthume] lui soit attribué sur le contingent du 1er janvier".

 

 

Montpellier : des associations LGBT associées à la mémoire des victimes de guerre

Le Collectif contre l'homophobie, Délégation Régionale du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) Languedoc-Roussillon, est invitée par l'ONAC (Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre) pour la journée consacrée à la mémoire qui aura lieu jeudi 10 novembre à Montpellier.
Cette journée est organisée par l'ONAC en partenariat avec l'Armée, le Rectorat, l'Inspection d'Académie, le Conseil Général de l'Hérault, la Mairie de Montpellier et le monde combattant.
Trois classes de CM2 retenues par l'Inspection d'Académie sont associées à cette cérémonie par la lecture de poèmes. Une gerbe unique "Journée Mémoire" (prise en charge par l'ONAC) sera déposée.
"Cette invitation est une première qui vient couronner notre engagement, ancien et parfois difficile, pour la reconnaissance officielle de la déportation pour homosexualité" estime Hussein Bourgi, le président du Collectif montpelliérain.
Le Collectif contre l'homophobie, Délégation Régionale du MDH en Languedoc-Roussillon, a proposé quatre des invitations reçues aux représentants de quatre autres associations LGBT locales afin de former une délégation "symbolique de la diversité des associations engagées à nos côtés dans ce combat".
Mis en ligne le 09/11/05 e-llico

Déportation : une association gay invitée au camp de Natzweiler-Struthof

Les Oubliés de la mémoire, qui travaille sur la déportation homosexuelle, a été invité officiellement par la présidence de la République à participer, ce 3 novembre, à l'inauguration du centre européen du résistant déporté dans le camp de Natzweiler-Struthof. C'est dans ce camp, dans le Bas-Rhin, que Pierre Seel, comme d'autres homosexuels, ont été détenus.
Mis en ligne le 03/11/05 e-llico

 

 

 

Actualités

Président-fondateur du Mémorial de la Déportation Homosexuelle, Jean Le Bitoux, auteur de l'ouvrage "Les oubliés de la mémoire" consacré à la déportation homosexuelle publié en 2002, a mandaté (fin mars) un avocat pour assigner en justice une nouvelle association baptisée les Oublié(e)s de la Mémoire. Jean Le Bitoux poursuit pour "usurpation de titre" et "préjudice moral".
Le conseiller régional UMP Jean-Luc Romero a écrit au ministre des Anciens combattants, à la secrétaire d'Etat aux Droits des victimes ainsi qu'au préfet de police de Paris, fin mars, pour demander à ce que les associations homosexuelles soient associées à la Journée nationale de la déportation, le 24 avril.
C'est début 2006 que sera choisi l'architecte qui devra concevoir pour Berlin le mémorial pour les déportés homosexuels, le futur mémorial sera érigé en face du Mémorial de l'Holocauste qui devrait être inauguré le 8 mai 2005. Jusqu'à présent, seul Amsterdam possède un monument spécifique à la mémoire des déportés homosexuels.
Le tout nouveau mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, consacré aux victimes du nazisme et inauguré le 15 mars, n'est pas exclusivement consacré à la Shoah. Alors que le projet initial était centré sur les seules victimes juives de l'extermination nazie, l'intervention d'un conseiller municipal de Jérusalem, Sa'ar Netanel, l'a fait évoluer pour intégrer les autres victimes, dont les homosexuels. "Le peuple juif a une obligation morale de commémorer toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale" a notamment
expliqué l'élu.
Les Verts ont demandé à Jacques Chirac d'entretenir Wolfgang Schüssel, le chancelier autrichien, en visite officielle à Paris, le 17 mars de la nécessité d'"une juste reconnaissance de la déportation des homosexuel(le)s comme de toutes les autres victimes du nazisme". Jusqu'à présent, toutes les tentatives en ce sens ont échoué sous la pression des députés conservateurs.
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La reconnaissance des triangles roses

Pour la première fois, des associations homos ont été reçues par le gouvernement sur la question de la reconnaissance officielle des déportés homosexuels. Les politiques, de Jospin à Delanoë, multiplient les gestes. Explications sur ce tournant historique.
"Pourquoi avez-vous peur de la vérité historique ?", cette sortie de Jean-Pierre Masseret, secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, lors de la clôture du congrès de deux des principales associations de déportés lui a valu une sérieuse bronca (1). La raison : le refus par ces groupes "d'accepter à leurs côtés les triangles roses". Or, pour la première fois, le gouvernement, par la voix de Lionel Jospin d'abord puis celle du secrétaire d'Etat a montré sa volonté de reconnaître pleinement cette déportation longtemps passée sous silence.
Ce refus de la part de certaines associations qui estiment que les homosexuels français ont été victimes d'"internement" et non de déportation sonne étrangement cette année. En effet, les gestes en direction des homosexuels déportés ont été nombreux et les symboles se sont accumulés. Pour la première fois, une délégation d'élus parisiens conséquente (Anne Hidalgo, première adjointe, Odette Christienne et Christophe Girard adjoints de Bertrand Delanoë) a assisté au dépôt de gerbe par les associations gay et lesbiennes. Pour la première fois aussi, le secrétaire d'Etat a salué Pierre Seel, seul déporté homosexuel français connu. Pour la première fois, enfin une chorale gay (l'excellente Melo'Men) a chanté lors de la cérémonie officielle en présence de Bertrand Delanoë, de Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire d'Etat au Logement et de Simone Veil, nouvelle présidente de la Fondation pour la mémoire de la déportation.
Autre grande nouveauté, le secrétariat d'Etat aux anciens combattants a reçu (mi avril) trois associations homos sur ce dossier. Il a demandé aux préfets de prendre toutes les mesures pour que, cette année et les prochaines, le dépôt d'une gerbe en mémoire des homosexuels déportés puisse se faire en marge des cérémonies officielles. Reste que le ministère ne se satisfait pas pleinement de cette solution. Et les politiques pas davantage. "Je voudrais qu'on comprenne qu'il n'y a pas deux niveaux de déportation" explique Christophe Girard, adjoint à la Culture à Paris. Quant à Bertrand Delanoë, il affirme : "Oui, le triangle rose a existé ! Le cacher, ou le nier, reviendrait à maintenir derrière les barbelés ces victimes de la barbarie et de la folie destructrice des nazis". De leur côté, les associations homosexuelles parlent de "solution transitoire". De fait, chacun attend beaucoup de la commission historique qui sera constituée dans les mois à venir par la Direction de la Mémoire , du Patrimoine et des Archives (une antenne du ministère) en lien avec la Fondation pour la mémoire de la déportation.
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