UMP : HES dénonce les investitures et soutiens à des députés homophobes
Après Act Up, l'association Homosexualités et Socialisme (HES) dénonce l'investiture ou le soutien de députés notoirement homophobes par l'UMP pour les prochaines législatives. En ligne de mire les cas Vanneste et Ceccaldi, mais aussi un grand nombre de membre de l'Entente Parlementaire.
Le secrétaire de l'UMP dans le Nord a confirmé hier au journal Le Monde que son parti soutient "de facto" la candidature de Christian Vanneste, député sortant de la dixième circonscription de ce département, Tourcoing-nord.
Christian Vanneste, aujourd'hui membre du Centre national des indépendants et des paysans (CNI), parti associé à l'UMP, a été reconnu coupable d'injures en raison de l'orientation sexuelle par le tribunal correctionnel de Lille, le 24 janvier 2006. Ce jugement a été confirmé par la Cour d'Appel de Douai le 25 janvier 2007. Le député a également présenté une proposition de loi visant à supprimer toute condamnation pour diffamation envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle, et à empêcher le ministère public d'engager des poursuites lorsqu'une diffamation a été commise envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle.
Alors que Nicolas Sarkozy avait assuré durant la campagne électorale que Vanneste ne serait pas réinvesti aux législatives, Homosexualités et Socialisme (HES) "déplore que cet engagement ne soit pas appliqué par le parti présidentiel". HES s'indigne également de ce que Joëlle Ceccaldi, suppléante de Nicolas Sarkozy dans la sixième circonscription des Hauts-de-Seine, soit désignée candidate de l'UMP pour les élections des 10 et 17 juin. Joëlle Ceccaldi a été condamnée, le 5 septembre 2006, par le tribunal correctionnel de Nanterre, pour avoir insinué de manière diffamatoire qu'un élu municipal PS avait des "penchants pédophiles".
HES dénonce "le double langage de la droite", et rappelle que la quasi-totalité des députés UMP et UDF signataires de l'Entente Parlementaire lancé en janvier 2006 contre toute forme de reconnaissance de l'homoparentalité, sont également réinvestis.
e-llico Mis en ligne le 18/05/07
UMP : Tout devient possible pour les homophobes ! communiqué H&S - 18/5/2007
Ce 17 mai 2007, journée mondiale de la lutte contre l'homophobie, le secrétaire de l'UMP dans le Nord a confirmé au journal « Le Monde » que son parti soutient « de facto » la candidature de Christian Vanneste, député sortant de la dixième circonscription de ce département, Tourcoing-nord.
M. Vanneste, aujourd'hui membre du Centre national des indépendants et des paysans (CNI), parti associé à l'UMP, a été reconnu coupable d'injures en raison de l'orientation sexuelle par le tribunal correctionnel de Lille, le 24 janvier 2006. Ce jugement a été confirmé par la Cour d'Appel de Douai le 25 janvier 2007. Le député a également présenté une proposition de loi visant à supprimer toute condamnation pour diffamation envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle, et à empêcher le ministère public d'engager des poursuites lorsqu'une diffamation a été commise envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle.
Homosexualités et Socialisme (HES) déplore, alors que Nicolas Sarkozy avait assuré durant la campagne électorale que M. Vanneste ne serait pas réinvesti aux législatives, que cet engagement ne soit pas appliqué par le parti présidentiel. HES s'indigne également de ce que Joëlle Ceccaldi, suppléante de Nicolas Sarkozy dans la sixième circonscription des Hauts-de-Seine, soit désignée candidate de l'UMP pour les élections des 10 et 17 juin. Mme Ceccaldi a été condamnée, le 5 septembre 2006, par le tribunal correctionnel de Nanterre, pour avoir insinué de manière diffamatoire qu'un élu municipal PS avait des « penchants pédophiles ».
Face aux promesses non tenues, et aux plus inquiétants des amalgames, HES dénonce le double langage de la droite, et rappelle que la quasi-totalité des députés UMP et UDF signataires du « manifeste parlementaire » lancé en janvier 2006 contre toute forme de reconnaissance de l'homoparentalité, sont également réinvestis. Pour que 2007 soit l'année de l'égalité, HES appelle donc à faire élire le plus grand nombre de députés de gauche lors des élections législatives.
Une victoire qui n'augure rien de bon pour les LGBT
Homosexualités Et Socialisme prend acte du résultat du second tour de l'élection présidentielle. Ce dernier est cruel pour toutes celles et tous ceux qui ont milité, avec conviction et acharnement, pour que l'égalité des droits devienne, dès 2007, une avancée concrète.
La victoire de Nicolas Sarkozy n'augure rien de bon pour les personnes LGBT. L'entourage du nouveau président de la République , ses récentes prises de position sur les droits humains et notamment les questions LGBT ainsi que sa majorité hostile à l'égalité des droits nous incitent à la vigilance.
Avec 47 % des voix au second tour, Ségolène Royal rassemble toute la gauche, certes affaiblie, et gagne 10 points au centre. La candidate socialiste rassemble près de 17 millions de voix, ce qui est inédit.
A présent, les Françaises et les Français attendent de la Gauche de gouvernement qu'elle assume clairement sa ligne réformiste, qu'elle fasse vivre les espaces de discussion qui se sont ouverts avec les centristes d'une part et la gauche anti-libérale d'autre part ; enfin, qu'elle propose, dès les 10 et 17 juin prochains, une véritable alternative aux desseins de Nicolas Sarkozy.
En effet, une belle bataille reste à mener, celle des élections législatives. HES participera pleinement à cette nouvelle campagne, au niveau national et dans chaque région à travers ses délégations et avec ses correspondants.
Par ailleurs, HES participera à plusieurs événements à venir pour rappeler ses revendications et défendre nos acquis, notamment celui du Pacs et de la lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre.
Ce samedi 5 mai 2007, la saison des marches des fiertés 2007 a été ouverte par la marche d'Angers, à laquelle ont participé 1100 personnes. HES se réjouit que l'affluence, plus forte que l'année précédente, témoigne de la mobilisation des citoyen-ne-s en faveur de l'égalité pour toutes les personnes LGBT.
HES, qui était représentée à Angers aux côtés du Mouvement des jeunes socialistes et d'élus régionaux et municipaux du Parti socialiste, sera présente dans toute la France , ce printemps, pour prendre par aux marches qui se succéderont. HES appelle à ce que le combat pour la défense de l'égalité des droits soit plus vivant et partagé que jamais.
Christophe Girard (adjoint PS au maire de Paris) : Pourquoi il faut voter Royal
Adjoint au maire de Paris chargé de la culture, Christophe Girard est aussi un membre très actif de la campagne de Ségolène Royal. Pour lui, pas de doute : la candidate socialiste est bien la seule candidate capable d'accorder l'égalité des droits aux homosexuels. Dans cette dernière ligne droite avant le premier tour, nous avons choisi de lui demander d'expliquer ce choix.
Même si tous les candidats abordent les thèmes du mariage gay et de l'homoparentalité dans leurs programmes, on a quand même l'impression que ces questions ne sont pas très présentes dans le débat. Comment l'expliquez-vous ?
C'est bien de comparer les campagnes qui se suivent. Comparons cette campagne avec celle de 2002. Incontestablement aujourd'hui, le sujet de l'homosexualité — que ce soit la question des droits, que ce soit la question de l'homoparentalité, que ce soit la question de l'adoption — sont des sujets totalement présents. En 2002, ce n'était pas le cas, même s'il y avait des amorces. Mais il faut dire qu'entre 2002 et 2007, il y a eu le mariage de Bègles. Donc notre stratégie avec Noël Mamère avait été la bonne : elle a obligé les partis politiques à réfléchir, à bouger, à répondre, et aujourd'hui ces sujets sont devenus incontournables. Avec en plus l'élection et l'avènement de Zapatero en Espagne qui a bousculé considérablement la donne. Mais imaginons qu'il n'y ait eu ni Zapatero ni le mariage de Bègles, on en serait à mon avis encore à des propositions très faibles, très tièdes, très langue de bois, repoussant à plus tard le sujet, considérant que ce n'est pas une priorité, que la sécurité des gens, le chômage, que l'environnement sont prioritaires sur les sujets de société : comme si des thèmes excluaient les autres… Donc moi je trouve au contraire que l'homosexualité est traitée, est présente, et qu'il n'y a plus de tabou sur ce sujet. Et d'ailleurs on voit bien l'embarras de certains candidats. En ce qui concerne ma candidate, on est complètement au clair, totalement à l'aise, le Parti Socialiste a pris position et elle a pris une position très nette. Alors je veux bien que certains disent : est-ce profond, est-ce vrai, etc. : le résultat est qu'elle est là-dessus sans aucune ambiguïté.
Est-ce que le fait que certains journaux gay comme " Têtu " puissent écrire " On a gagné de toute façon " puisque tous les candidats ont pris position pour des avancées par rapport à la situation actuelle, ne brouille pas un peu le débat et ne fait pas finalement disparaître l'homosexualité de ce débat ?
On n'a pas gagné d'abord. Moi je crois que la vigilance va être nécessaire sur l'égalité des droits. Car faut-il d'abord élire Ségolène Royal présidente de la République et il faut ensuite envoyer une majorité forte et stable à l'Assemblée Nationale — souvenons-nous des députés de l'époque Jospin en 98 qui n'ont pas voté le PaCS lors du premier examen…
A ce propos, vous avez le sentiment que les responsables et les élus PS ont évolué par rapport à cette période ? Qu'ils voteraient demain sans état d'âme un projet de loi sur le mariage gay et l'homoparentalité ?
Oui, sans aucun doute. La majorité sera derrière car même ceux qui étaient mal à l'aise le sont moins. Et puis il y aura aussi un changement de génération parmi les députés. L'élection de Ségolène Royal et le fait que François Hollande ait fait adopter la parité totale pour les élections législatives fait qu'une nouvelle génération de femmes et d'hommes vont être candidats, et que cette génération n'a aucun problème avec l'homosexualité. Et les femmes seront à mon avis les meilleurs défenseurs du projet de loi. Je suis plutôt tranquille. Et puis, pardon de le dire, mais vous avez aussi un Bertrand Delanoë qui sera extrêmement vigilant sur ce sujet-là également. Son poids sera grand, d'abord parce qu'il aura dans la foulée une élection municipale où il sera, je l'espère, candidat, et je pense que le contexte fera que sa réélection en 2008 sera hautement symbolique sur le plan des valeurs et sur le plan politique.
Vous parliez de poids symbolique : est-ce que vous pensez que Ségolène Royal si elle est élue pourrait faire d'une loi sur l'égalité des droits pour les homosexuels, un texte symbolique comme cela a pu être le cas en Espagne pour Zapatero ?
Je le pense. Elle a toujours dit qu'elle commencerait par une loi sur la violence faite aux femmes. Mais je suis sûr que cela viendra vite. Vous savez, cela rappellera un peu François Mitterrand avec Robert Badinter qui dépénalisent l'homosexualité en 1982, quelques mois après l'élection. Je pense qu'elle aura à cœur de donner des valeurs d'humanisme, de liberté, d'égalité tout de suite. Elle est très attachée à la devise de la République — Liberté, égalité, fraternité — et je pense qu'elle la fera sienne tout de suite.
On sait toutefois les réticences qu'elle a pu manifester sur ces thèmes dans un passé pas très lointain, même si elle s'en explique de façon très intéressante dans " Maintenant ", son livre. Mais vous qui l'avez rejointe il y a plus d'un an, comment avez-vous perçu cette évolution ?
Je vais vous surprendre : je suis sans doute un cas à part, mais moi je n'ai jamais eu le sentiment que c'était pour elle un problème, et je crois que c'était plutôt les questions qui lui étaient posées qui compliquaient les réponses. Je crois qu'elle l'a dit : elle était étonnée que deux hommes ou deux femmes aient envie de se marier, elle, femme hétérosexuelle et mère de famille ayant fait le choix de ne pas le faire. Je dirais que c'est un peu la position de Clémentine Autain, qui était avec moi avec Noël Mamère à Bègles : c'est incroyable, me disait-elle, je suis en train de défendre le mariage que par ailleurs j'ai toujours combattu. Sauf que là on défendait l'égalité des droits ! Et l'égalité des droits, c'est pas forcément pour sa pomme. Moi, je réclame le droit de ne pas me marier : mais c'est très agréable, et très important, de pouvoir choisir entre se marier ou pas ! Donc Ségolène Royal je ne l'ai jamais sentie ni perplexe, ni mal à l'aise, ni ignorante. Elle n'a simplement pas toujours été en position de prendre une position tranchée. Mais le jour où elle a eu à le faire, elle l'a fait sans ambiguïté et très tôt. Après je crois que c'est pour elle un non-sujet comme c'était pour Mitterrand : oui il y a des homosexuels, des bisexuels, une majorité d'hétérosexuels, mais où est le problème ? Après, il lui faut convaincre qu'il faut établir l'égalité, il lui faut devancer l'opinion, lui tracer le chemin, pour que la société, le pays qu'elle va diriger se sente rassemblé. D'ailleurs la loi de 2002 sur la délégation de l'autorité parentale à tierce personne qu'elle a fait adopter quand elle était ministre de la Famille , elle y a forcément pensé, on lui a forcément dit que cela allait peut-être favoriser la compagne d'une mère ou le compagnon d'un père. Et de fait, cette loi a justifié un jugement à Nantes…
Est-ce que vous avez quand même participé à sa façon aujourd'hui d'aborder ces questions ? Et quel est votre rôle auprès d'elle ?
D'abord, je ne suis pas un spécialiste de l'homosexualité, je ne veux pas être cantonné à cela même si je suis un militant et si je serai vigilant. J'interviens surtout pour la culture et les médias, en produisant avec d'autres un certain nombre de documents. Mais vous savez, Ségolène Royal, ce n'est jamais une personne qui la fait changer d'avis. Elle n'est jamais aux mains d'un lobby, elle ne subit pas les pressions, elle est très indépendante à tous les niveaux. En revanche, peut-être que, parmi d'autres, mon livre " Père comme les autres ", a contribué à forger ses idées et son discours.
Aujourd'hui, à peu de choses près, tous les partis de gauche sont d'accords pour accorder les mêmes droits aux homosexuels qu'aux hétérosexuels. Vous qui n'avez pas toujours été au PS puisque vous étiez chez les Verts lors du mariage de Bègles, est-ce que vous diriez à quelqu'un qui se détermine pour voter d'abord sur ces questions-là qu'il faut, dans ce domaine aussi, privilégier le vote utile ?
Il faut bien comprendre en politique que, si on se dit, pour je ne sais quelle raison, et à tort à mon avis, que Dominique Voynet défend mieux les droits des gays, ou Marie-George Buffet, ou José Bové, on prend le risque que ce que l'on voulait ne débouche sur rien puisque la gauche ne sera pas au second tour. Donc, comme Ségolène Royal est très claire sur ces questions, il faut bien sûr faire le choix de ce vote-là !
Nicolas Sarkozy et François Bayrou proposent l'union civile pour les couples de même sexe, un projet qui est très proche du mariage par beaucoup de points. Qu'est-ce qui fait pour vous la différence par rapport au projet de Ségolène Royal ?
Mais que ce n'est pas le mariage justement ! Que ce n'est pas l'égalité justement ! Sarkozy, je ne sais pas ce qu'il pense lui-même de l'homosexualité. D'après ce que des gens de son entourage m'en disent, je ne crois pas qu'il ait de problème personnel les homosexuels même s'il en a une vision assez partielle. Ce qui compte, c'est son entourage. Et ceux qui l'entourent, ce sont tous ceux qui étaient contre le PaCS il y a moins de dix ans. Je n'ai pas oublié ce qu'ils disaient : stérilisez-les, etc. Les gens qui disaient des choses comme cela ne changent pas, il ne faut pas être naïf. Je ne suis donc pas sûr du tout qu'il arriverait même à faire passer son projet d'union civile. Et si celui-ci devait être voté, il ne serait adopté que grâce aux voix de la gauche, comme cela a été le cas pour la pénalisation des propos homophobes !
Vous qui les connaissez bien l'une et l'autre, trouvez-vous des ressemblances entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë ?
Il y a trois mots que j'associe parfaitement aux deux : modernité, liberté, indépendance. Je ferai tout pour qu'elle gagne. Il le faut. François
Vauglin (PS) : L'union civile est un sous-mariage réservé aux homos
Délégué national du PS aux questions LGBT, François Vauglin critique les propositions de la droite faites aux homos face à l'égalité des droits proposée par Ségolène Royal.
Face à la revendication de l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, le candidat UMP propose une union civile. Qu'en pensez-vous ?
Le Contrat d'Union Civile est le nom de l'un des projets ayant abouti au PaCS. Dix ans après l'avoir tant combattu, la droite exhume un bancal ancêtre du projet, mais pour un objectif totalement différent : quelle trouvaille ! En réalité, il s'agit surtout pour la droite de dire non au mariage et à l'homoparentalité, non à l'égalité des choix qui permet l'égalité des droits.
Il semble que le projet d'union civile de l'UMP soit réservé aux seuls couples homos. Qu'en pensez-vous ?
Donner des droits spécifiques à une population particulière est une démarche qui enferme. Il faut le dénoncer fortement car le seul critère de cet enfermement serait l'orientation sexuelle. C'est d'une grande violence symbolique : un sous-mariage réservé aux homos, c'est un sous-statut pour des gens traités comme des sous-citoyens. Il s'agirait bien d'une législation homophobe. Avec le PaCS, nous avons créé à côté de la famille et du mariage une reconnaissance juridique du couple qui n'existait pas dans le code civil. Ce progrès valait pour tous les couples, et d'ailleurs nombreux sont les couples hétérosexuels parmi les 500 000 usagers du PaCS à ce jour. Il est indispensable d'avoir à nouveau une réponse républicaine : les besoins sont bien connus aujourd'hui, de nombreux couples de même sexe veulent se marier, de nombreux enfants grandissent dans une famille homoparentale. Il est indispensable de voir cette réalité en face et d'ouvrir enfin le mariage et l'adoption pour tous les couples.
Pensez-vous, qu'en cas de victoire à la présidentielle, Nicolas Sarkozy aura les moyens politiques de faire voter une telle loi ?
Il en aurait évidemment les moyens, mais il aura surtout la volonté politique de ne pas faire avancer les droits pour tous en ouvrant le mariage et l'adoption. Son sous-mariage réservé aux homosexuels serait inutile car l'union civile existe déjà, et pour tous. S'il devient passionné de l'union civile, qu'il améliore le PaCS ! Rappelons que derrière les beaux discours, la majorité actuelle, UMP comme UDF, a toujours refusé de faire ces améliorations nécessaires malgré les amendements que nous avons proposés chaque année lors du débat budgétaire. A vrai dire, cette proposition insiste sur la différence sexuelle quand l'important est dans le projet de vie. Introduire dans la loi une hiérarchie entre les couples est une attaque sournoise contre notre modèle républicain et un grave recul pour le principe d'égalité.
Dans un récent éditorial, "Têtu" a estimé que quelque que soit le candidat élu (Royal ou Sarkozy) les personnes LGBT auront gagné puisque de nouveaux droits seront accordés. Partagez-vous cette analyse ?
Je trouve grave et dangereux de laisser croire que le projet politique de la droite est le même que celui de la gauche. Concernant les questions LGBT, que gagnerions-nous avec la droite ? Le droit de quémander qu'on ne touche pas aux libertés chèrement acquises ? De nouvelles luttes pour que le PaCS ne soit pas détricoté ou abrogé comme ils l'ont déjà annoncé ? Savoir que nos partenaires de PaCS sans papiers seront expulsés ? N'oublions pas que c'est Nicolas Sarkozy qui a osé pour la première fois défaire les couples que la République reconnaît en expulsant des partenaires pacsés sans papiers. Compte-t-il s'arrêter ?
L'histoire l'a amplement démontré : tous les droits essentiels conquis pour le respect des personnes LGBT ont été obtenus par des gouvernements de gauche.
Pensez-vous que l'analyse développée dans cet éditorial est partagée par de nombreux gays ?
J'espère que non. J'ai entendu beaucoup de réactions franchement étonnées ou opposées à ce propos — le courrier des lecteurs en témoigne. Et je n'ai vu personne croire que la rupture que prône Nicolas Sarkozy ou la culture bien pensante qui gouverne François Bayrou passerait par ces questions.
Une proposition d'union civile est aussi défendue par François Bayrou. Qu'en pensez-vous ?
Il semble qu'il s'agit d'un projet qui aurait les mêmes effets que celui de Nicolas Sarkozy : la droite, du centre ou de droite, reste constante et unie contre l'avancée des droits. François Bayrou veut aussi ouvrir l'adoption simple. Il s'agit d'un leurre terrible qui crée une hiérarchie entre les parents. Prenons un exemple parmi d'autres : un couple de femmes conçoit un enfant par la procréation médicalement assistée en Belgique. Celle qui porte l'enfant aura un lien de filiation avec lui. Si l'autre mère bénéficie d'une adoption simple de l'enfant, il faut savoir que ce statut est révocable et qu'il ne donne que des droits inférieurs en matière successorale. Au final, la proposition phare de Bayrou revient simplement à déplacer l'inégalité, qu'elle soit entre les parents ou entre les enfants. Voilà le résultat lorsqu'on tergiverse avec les droits et que la morale traditionnelle passe avant l'égalité républicaine. E-llico 20 04 07
Des militants gay européens apportent leur soutien à Ségolène Royal
Dans le cadre d'une «Rencontre européenne» organisée par Homosexualité et Socialisme , dans les locaux du Parti socialiste, rue de Solferino, des militants gay venus de toute l'Europe ont voulu apporter leur soutien à Ségolène Royal. Martin Engman, du Parti social démocrate suédois, a ainsi transmis les «chaleureuses salutations» de la toute nouvelle présidente du parti, Mona Sahlin. Il a souligné que nombre des avancées proposées par la candidate socialiste sont déjà inscrites dans la législation suédoise. Il a appelé les gays et les lesbiennes de France à voter Ségolène Royal pour faire de leur pays «une république du respect de soi» . Miguel Ángel Fernández du Parti socialiste espagnol est revenu sur le travail qui a conduit à l'ouverture du mariage et du droit à l'adoption aux couples de même sexe. Le militant espagnol a rappelé que «l'égalité n'est pas seulement souhaitable, elle est nécessaire» . Il a également demandé aux Français de «ne pas laisser passer ce moment historique» . Des membres de l'Ilga (International Lesbian & Gay Association) et des représentants du Centre LGBT Paris Ile-de-France, de l'Inter-LGBT, de l'APGL ou encore de l'Ardhis ont participé à une deuxième table ronde. Ils ont tenu à souligner que leur association étaient apolitiques, mais ils reconnaissent néanmoins que les propositions de la gauche, en général, et celles de la candidate socialiste, en particulier, correspondent le mieux à leurs attentes.
Campagne : Ségolène Royal explique son évolution sur le mariage homo dans son livre Maintenant
La candidate socialiste publie ces jours-ci "Maintenant", un livre d'entretien dans lequel elle explique notamment sa position sur le mariage homosexuel.
Ségolène Royal sort "Maintenant" en librairie, un livre d'entretien avec la journaliste de "Elle", Marie-Françoise Colombani, dans lequel elle répond à une série de questions politiques et personnelles. L'ouvrage se présente comme un glossaire reposant sur 200 mots auxquels réagit la candidate. Parmi eux "Mariage homosexuel".
Marie-Françoise Colombani demande à Ségolène Royal comment elle serait passée d'une position "anti"à "pro" mariage gay. "Vous êtes mal informée sur ma position!", répond-elle. "Je n'ai jamais été contre le mariage des homosexuel(le)s, mais j'aurais préféré le mot "union", précise la candidate PS. Je sais que, pour une question de virgule mal placée dans la retranscription d'une rencontre avec des lecteurs du Parisien, on m'a fait dire que, pour moi, la famille traditionnelle, c'était un homme et une femme, alors que je citais ce que traditionnellement, on tient pour... traditionnel ! J'ai été, je l'avoue, surprise qu'on me prête une conception de la famille si différente de l'idée que je m'en fais : diverse, plurielle, affranchie du modèle unique d'antan".
Cette explication est la plus argumentée que Ségolène Royal ait jamais donné à son évidente évolution sur la question du mariage homosexuel. "Je suis pour l'égalité des droits et c'est à ce titre que je ne vois aucune raison valable de refuser la possibilité de se marier à des couples homosexuels qui souhaitent officialiser leur union comme n'importe quels autres", conclut la candidate.
e-llico Mis en ligne le 28/03/07
Martinique : le socialiste Occolier s'oppose à nouveau à Ségolène Royal sur le mariage gay
Nouvelle sortie homophobe du socialiste Raymond Occolier, conseiller régional de Martinique, maire du Vauclin et candidat aux prochaines législatives. Cette fois c'est sur le site Internet Dailymotion que s'exprime l'élu PS; "de l'homophobie à l'état brut" selon l'association LGBT An Nou Allé.
Raymond Occolier, délégué national du PS à l'éducation et à la mémoire, conseiller régional de Martinique et maire du Vauclin, est au coeur d'une dérive qui oppose la fédération martiniquaise du PS aux positions nationales du Parti socialiste sur la question du mariage homosexuel. Depuis décembre 2005, An Nou Allé exige en vain du PS qu'il sanctionne cet élu.
Occolier se défend d'être homophobe; "cela lui sera désormais plus difficile", affirme An Nou Allé qui révèle que le 20 mars dernier, Raymond Occolier s'est "lâché sur Internet" ( www.bondamanjak.com/content/view/2482/3/ ).
Interrogé sur le mariage des couples de même sexe, Occolier se veut "clair et net : je suis un élu chrétien et par définition je suis contre". Sur l'ouverture de l'adoption aux couples de même sexe, ce professeur de
collège se fait plus didactique : "Les gens qui veulent adopter, c'est pas compliqué, pourquoi ils ne font pas d'enfants ? Moi, j'ai trois filles, trois garçons ! Ils n'ont qu'à faire comme moi, ils n'ont qu'à faire des
enfants ! C'est la loi de la nature, je crois. D'ailleurs, si vous regardez bien, scientifiquement, sans entrer dans les convictions religieuses, regardez bien la nature. Voyez, un corps d'homme est fait pour recevoir un corps de femme (sic), et c'est comme ça qu'on fait des enfants. Sauf s'il y a une autre solution ! Tout le monde deviendra pédé et plus personne ne fera d'enfants. Mais comment la population martiniquaise va se reproduire ? Moi j'ai un problème là !"
Au journaliste qui lui rappelle que Ségolène Royal promet le mariage aux couples de même sexe, Occolier répond : "Ca c'est son problème ! Ségolène Royal, elle est pour la démocratie participative. Eh ben moi, ce que je vais faire, c'est dire au gouvernement de Royal, si c'est elle qui est élue : chiche ! Interrogez les Martiniquais. Faisons un référendum local ! C'est prévu. Si les Martiniquais disent oui dans leur majorité, eh bien on va faire. S'ils disent non, eh ben on fera pas. Mais moi je connais déjà la réponse, hein ! Les Martiniquais sont comme ça. Donc je suis en phase avec moi-même. C'est le seul point sur lequel je suis en divergence avec le Parti socialiste. C'est clair ! C'est pas parce que je suis dans un parti que, comme un mouton, je dois suivre, comme une chèvre, tout ce qu'on me dit. Ca je suis pas d'accord. Je serai jamais d'accord. Point final !".
e-llico Mis en ligne le 26/03/07
Note du collectif Anti-homophobie : François Hollande doit exclure cet homophobe, ça suffit de la duplicité
Campagne : Ségolène Royal souhaite un changement fort de la politique de lutte contre le sida
La candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal a rencontré mercredi à Paris les principales associations impliquées dans la lutte contre le sida.
Saluant "le travail et la détermination" de ces groupes, elle leur a indiqué qu'elle souhaitait "un changement fort" de la politique de lutte contre le sida, et qu'elle les associerait à la définition de cette politique devant s'appuyer sur une hausse de 10% du budget de la recherche.
Elle leur a également rappelé ses propositions pour améliorer la prévention de la maladie, notamment la généralisation du préservatif à 20 centimes d'euros et les campagnes sur des groupes de population ciblés.
Ségolène Royal a aussi évoqué la revalorisation de 5% de l'allocation adultes handicapés, qui profiterait aux malades, et des mesures de lutte contre les discriminations dans l'accès à l'emploi et au logement.
"Pour des raisons évidentes de santé publique et de dignité", ajoute-t-elle dans un communiqué, "les moyens supprimés par la droite pour les soins aux étrangers en situation irrégulière seront rétablis".
La candidate du PS a enfin abordé le sida sous son aspect de pandémie, rappelant notamment son engagement de porter progressivement l'aide publique au développement à 0,7% du produit intérieur brut, avec un doublement de la part de l'aide consacrée à la santé.
e-llico Mis en ligne le 15/03/07
Martinique: Un socialiste homophobe candidat aux législatives
Raymond Occolier sera bien le candidat du PS aux prochaines élections législatives dans la quatrième circonscription de l'île. C'est Marlène Lanoix, la première secrétaire fédérale du Parti socialiste en Martinique –qui s'était elle aussi distinguée par des remarques homophobes, qui l'a officiellement annoncé sur Télé Martinique hier, mercredi 14 mars. Délégué national du PS à l'éducation et à la mémoire, conseiller régional de Martinique et maire du Vauclin, Raymond Occolier avait déclaré le 1er octobre 2006: «Dans la Bible , Dieu dit que c'est une abomination. Je préférerais démissionner du poste de maire plutôt que de célébrer un mariage homosexuel. […] J'ai le droit de dire que je suis un chrétien et j'obéis aux valeurs auxquelles je crois et que je défends.» Il a aussi utilisé le mot «makoumé» («pédé») publiquement et a promis un référendum contre le mariage des couples de même sexe, une mesure pourtant promise par la Ségolène Royal. Aujourd'hui, l'association An Nou Allé interpelle une nouvelle fois la candidate et son parti: «Aujourd'hui, le PS est à l'heure des choix, écrit l'association des Noirs de France. En ne s'élevant pas contre l'investiture de Raymond Occolier aux législatives, il cautionnerait de fait ses thèses homophobes et contraires à la laïcité.» Elle demande à être reçue par François Hollande. Têtu 15 03 07
Présidentielle : les gays socialistes polémiquent avec Têtu
L'association HES (Homosexualités Et Socialisme) polémique avec le magazine Têtu auquel elle reproche un éditorial titré "On a gagné" sur les enjeux LGBT de la prochaine présidentielle. Les gays socialistes d'HES ont publié hier sur le site de Ségolène Royal une lettre ouverte au directeur de la rédaction de Têtu (1) lui reprochant de proclamer "peu ou prou la fin du combat pour l'égalité des droits" des homosexuels. " Les projets présidentiels se vaudraient ? Le mariage ne serait qu'un mot ? L'homoparentalité ne serait qu'un mirage ?" écrivent-ils à l'adresse de Thomas Doustaly qui prétend de son côté que "pour ce qui nous concerne, quel que soit le vainqueur, les homosexuels pourront accéder soit à une union style PaCS, soit au mariage. On peut donc dire qu'on a gagné."
Hormis qu'il est étonnant, émanant d'un titre dont Pierre Bergé –qui soutient Ségolène Royal- est le directeur, le point de vue de Têtu est tranché et rapide, c'est le moins que l'on puisse dire. HES est dans son rôle en rappelant les différences profondes et essentielles qui existent entre mariage et union civile. L'association a raison de rappeler que l'approche de la question des droits homosexuels entre la gauche et la droite n'est pas la même, ni par leur passé, ni pour leurs projets actuels.
Le principe républicain de l'égalité devant la loi prévaut à gauche avec l'ouverture du mariage et de l'adoption à tous les citoyens alors que la droite préfère un traitement communautariste du problème en créant un statut spécifique pour les gays. Voilà une sacrée différence -de principe et de résultat- qui dépasse la simple question LGBT et l'éditorialiste de Têtu a tort de la considérer comme minime ou négligeable. Comme il a tort de refermer trop vite le (long) combat pour la conquête des droits homosexuels en France, qui ne se limite d'ailleurs pas à la reconnaissance du couple ou de l'homoparentalité. Et tout cela mérite d'être dit et débattu.
Mais il est un point crucial que ni les uns ni les autres n'évoquent et qui est pourtant au coeur de l'affrontement qui se déroule sur le sujet.
Personne ne semble s'intéresser au contenu même du projet annoncé par le candidat Sarkozy et la droite parlementaire qui le soutient. Contrairement au projet de Ségolène Royal, bien connu et ficelé dans le moindre détail jusqu'à ses modalités d'applications en cas de victoire, le projet d'union civile est toujours dans le flou le plus total. Personne n'en connaît les contours (à supposer qu'ils soient d'ailleurs définis), ni les conditions dans lesquelles il pourrait être mis en oeuvre si la droite gagne les élections présidentielle et législatives.
Les associations LGBT ont fait (et bien fait) de contraindre la candidate socialiste à préciser les termes de l'ouverture de la loi au mariage et à l'adoption pour les couples de même sexe et la façon dont gouvernement et parlement les mettraient en oeuvre.
Mais personne ne manifeste à ce jour le même empressement à demander les mêmes comptes au candidat de l'UMP. Comme s'il allait de soi que les choses se feront d'elles-mêmes en cas de victoire de l'UMP.
Or rien n'est moins certain. D'abord quel est vraiment ce projet dont on ne connaît guère que le nom ? L'union civile de Sarkozy est-elle proche du projet de Tony Blair qui accorde les mêmes droits que le mariage hétérosexuel (l'adoption en moins, çà on le sait déjà), ou se présente-t-elle comme une simple amélioration du PaCS? Et cette imprécision actuelle ne risque-t-elle pas, si elle n'est pas levée avant les élections de nous conduire à une situation "à l'italienne" où la majorité élue s'empaille sur le contenu du projet, une fois élue, jusqu'à le vider de toute sa substance?
Ensuite, et cette question est déterminante, qui pose la question de la faisabilité même d'un tel projet ? En effet, dans l'hypothèse de son élection, Nicolas Sarkozy pourra-t-il disposer d'une majorité parlementaire favorable à son projet d'union? Rien n'est moins sûr. Quand on mesure l'importance dans les rangs de la droite (UMP et UDF) du nombre de députés et de sénateurs hostiles, non seulement au mariage et à l'adoption, mais aussi au concept même d'union civile, il est permis de s'interroger pour ne pas dire de s'alerter du sérieux qu'il y a à tenir pour acquis le vote d'un quelconque projet accordant aux homosexuels des droits supérieurs à ceux du PaCS actuel.
Dans ces conditions, comment en effet imaginer que la présidentielle soit déjà "gagnée" du point de vue LGBT, quel que soit le vainqueur du scrutin? E-llico 28 02 07
«Pour les enfants des couples de même sexe, il faut légiférer !»
"Les récentes décisions de justice sur des situations d'homoparentalité conduisent à la nécessité de légiférer", estiment Adeline Hazan, secrétaire nationale aux Droits de l'Homme et Libertés et François Vauglin, délégué national aux questions LGBT dans un communiqué. "Il n'est pas souhaitable pour les dizaines de milliers d'enfants qui vivent dans un cadre homoparental qu'ils n'aient pas accès aux mêmes liens juridiques, que les deux personnes qui les élèvent soient de même sexe ou de sexe différent".
Le Parti Socialiste souligne que "les candidats de droite souhaitent maintenir ces familles dans le non droit". "L'intérêt des enfants est d'obtenir le cadre juridique le plus protecteur, en leur garantissant les liens familiaux les plus solides, ce qui permettra la reconnaissance de l'adoption aux couples de même sexe", ajoutent encore les responsables PS . ellico Mis en ligne le 22/02/07
L'égalité pour les couples de même sexe dans le pacte présidentiel de Ségolène Royal
Ségolène Royal a présenté dimanche son "pacte présidentiel" comprenant 100 mesures. L'égalité des droits pour les couples même sexe figure au programme de la candidate socialiste.
Même si ce thème n'a pas été évoqué dans le discours de deux heures prononcé devant les militants réunis à Villepinte par la candidate socialiste, la mesure figure clairement dans le pacte rendu public dimanche. Au sein des 100 mesures qu'elle s'engage à mettre en oeuvre si elle est élue présidente de la république, Ségolène Royal propose de "garantir l'égalité des droits pour les couples de même sexe".
"Les débats ont suscité de nombreux témoignages douloureux sur les discriminations liées au sexe, à l'âge pour les "presque seniors", à la religion, au quartier d'origine, au handicap, etc. L'homophobie dans le monde du travail a souvent été évoquée", peut-on lire dans le résumé des débats participatifs.
A partir de quoi, la candidate propose, dans un chapitre intitulé "Une République nouvelle", de "renforcer les moyens de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations (HALDE) et de "garantir l'égalité des droits pour les couples de même sexe".
Au-delà des revendications quasi unanimes portées par les organisations LGBT depuis des mois et d'un travail visant à faire préciser par le Parti Socialiste et les trois postulants à la candidature présidentielle le détail des propositions socialistes, trois débats participatifs -à Paris, Toulouse et Toulon- organisés par Homosexualités Et Socialisme (HES) sont venus nourrir le programme de Ségolène Royal en matière de droits LGBT.
Dans les prochaines semaines, HES fait savoir qu'elle interviendra dans la campagne à Angers, Rennes, Marseille, Montpellier, Quimper, Metz, Evry et Brest. E-llico Mis en ligne le 12/02/07
Des « Cafés Ségolène » pour discuter et débattre
communiqué HES - 1/2/2007
Homosexualités Et Socialisme (HES) contribue à la campagne participative de Ségolène Royal en organisant des « Cafés Ségolène » sur les questions LGBT.
Inscrits dans la phase d'écoute de la candidate socialiste, ces cafés politiques sont ouverts à toutes celles et tous ceux qui sont intéressé-e-s par les sujets liés à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre. Leur compte-rendu rejoindra la somme des synthèses des débats participatifs organisés par tous les comités de campagne.
Samedi 3/02 : au local de la fédération PS 2bis rue Lejeune – Toulouse
Samedi 3/02 : Débat politique de l'APGL dans les locaux de l'EHESS - Paris 6 ème
Mardi 06/02 : au Texas Bar 377 avenue de la République - Toulon FGL
Affaire des socialistes homophobes : An Nou Allé parle de non-réponse de Ségolène Royal
Suite aux informations d'E-llico faisant état d'un courrier de Ségolène Royal adressé à An Nou Allé et passé sous silence par l'association, à propos des dérapages homophobes au sein du Parti Socialiste, l'organisation LGBT réagit en parlant de "non-réponse".
Le cheminement de cette lettre de Ségolène Royal adressée à An Nou Allé n'apparaît pas des plus transparents. Le 23 novembre dernier, An Nou Allé adressait une lettre à Ségolène Royal l'interrogeant sur les "démarches" qu'elle comptait entreprendre afin qu'il soit mis un terme à "l'étrange impunité des propos racistes et homophobes" au sein de son parti, notamment aux Antilles.
Le 20 janvier, alors qu'An Nou Allé zappe le "Café Ségolène" tenu par HES (Homosexualités & Socialisme), l'équipe de campagne de la candidate socialiste remet aux zappeurs une réponse signée par Ségolène Royal à leur courrier. Cette réponse est datée du 19 décembre, mais An Nou Allé indique que le document qui lui a été remis le 20 janvier était la photocopie d'une télécopie émise par le service Société du PS le 17 janvier.
Difficile alors de savoir de quand date réellement le courrier en question, mais toujours est-il qu'à cette date (le 20 janvier), il est bel et bien public. Pourtant, ni An Nou Allé ni le PS n'en font officiellement état.
Ce courrier -ou en tous cas la réaction qu'il contient- ne va remonter à la surface qu'au moment où Ségolène Royal est mise en cause par An Nou Allé pour son prétendu silence sur les dérapages homophobes aux Antilles où elle effectue un déplacement de campagne, le week-end dernier.
Aujourd'hui, An Nou Allé commente ce courrier, mais c'est pour le qualifier de "non-réponse" à ses questions; ce qui justifie peut-être à ses yeux le fait de n'en avoir pas fait état.
L'association se montre insatisfaite aussi bien de l'attitude de Ségolène Royal vis-à-vis de l'exclusion de Georges Frêche que sa position sur les lenteurs du PS face aux dérapages homophobes de plusieurs responsables antillais (Marlène Lanoix, Raymond Occolier et Jules Otto) dont la commission nationale des conflits a été saisie sans encore avoir statué. "Madame Royal ne fait état d'aucune "démarche" qu'elle aurait menée afin qu'il soit mis un terme à l'impunité de Lanoix, Occolier et Otto" estime An Nou Allé. E-llico Mis en ligne le 01/02/07
Ségolène Royal répond à An Nou Allé
communiqué de presse d' An Nou Allé n°ANA2007/21 - 31/1/2007
Le 23 novembre dernier, An Nou Allé adressait une lettre privée à Madame Royal et l'interrogeait sur les « démarches » qu'elle comptait entreprendre afin qu'il soit mis un terme à « l'étrange impunité des propos racistes et homophobes » au sein de son parti. Pour rappel, depuis juillet 2004, quatre éminents représentants de ce parti (Lanoix, Otto, Occolier puis Frêche) tiennent des propos racistes, homophobes ou attentatoires à la laïcité sans se voir inquiétés - Frêche vient de se voir exclu du PS mais continue à diriger avec lui le conseil régional du Languedoc, l'agglomération de Montpellier et le comité régional de soutien à Ségolène Royal.
Le 20 janvier, après notre zap du « Café Ségolène » tenu par HES, l'équipe de campagne de Madame Royal nous a remis une réponse signée par la candidate socialiste. Cette réponse est datée du 19 décembre (le document qui nous a été remis le 20 janvier étant la photocopie d'une télécopie émise par le service Société du PS le 17 janvier à 18h39).
Concernant Georges Frêche (qu'elle cite nommément), Madame Royal pronostique dans sa réponse que « la commission nationale des conflits [du PS] prendra [...] une décision conforme à [ses] statuts ». On a connu position plus engagée. Surtout quand la même Madame Royal a plus clairement appelé, le 17 janvier, à ne pas exclure ledit Frêche, avant d'appeler tout aussi clairement, le 21 janvier, à l'exclure, puis d'appeler toujours très clairement, après son exclusion, à ne pas trop l'exclure. Par ailleurs, dans sa lettre, Madame Royal ne fait état d'aucune « démarche » qu'elle aurait menée afin qu'il soit mis un terme à l'impunité de Frêche.
Concernant Marlène Lanoix, Raymond Occolier et Jules Otto (qu'elle ne cite pas nommément), Madame Royal écrit que « les instances nationales du PS se sont saisies de cette affaire ». Faux : Occolier et Otto n'ont jamais été inquiétés et si Lanoix a bien été renvoyée, le 10 octobre, devant la commission nationale des conflits, cette commission n'a toujours pas été saisie, le dossier d'instruction ne lui a toujours pas été transmis, l'affaire n'a toujours pas été fixée à son agenda. Et, là aussi, Madame Royal ne fait état d'aucune « démarche » qu'elle aurait menée afin qu'il soit mis un terme à l'impunité de Lanoix, Occolier et Otto. La réponse de Madame Royal est une non-réponse. Têtu 01 02 07
An Nou Allé critique le silence de Ségolène Royal aux Antilles sur l'homophobie
An Nou Allé ne relâche pas la pression autour des dérives homophobes du PS antillais. L'association critique dans un communiqué le silence de Ségolène Royal sur le sujet lors de son voyage de campagne le week-end dernier.
"Au cours de sa tournée électorale en Martinique et en Guadeloupe, Ségolène Royal s'est signalée par le mutisme face à la croisade homophobe menée, depuis 2004, par les plus éminents socialistes locaux : Marlène Lanoix, Jules Otto et Raymond Occolie, dénonce An Nou Allé. Elle a même accepté d'être accueillie par Marlène Lanoix dès son arrivée à Fort-de-France ! En fait, elle multiplie les ambiguïtés sur l'homophobie (...) : elle reprend les engagements du PS sur le mariage et l'adoption mais cautionne les élus homophobes du PS (...) Nous, avant le premier tour des présidentielles, nous ferons clairement savoir ce que nous pensons. Le 20 janvier, nous avons déjà zappé le "Café Ségolène" organisé par HES : Pascal Tallon, membre de l'équipe de campagne de Ségolène Royal, nous a dit d'aller voir l'UMP ! Ce chantage autorise toutes les dérives — d'autant plus que l'exemple est mal choisi, les représentants de l'UMP en Martinique ayant tenu sur le PaCS et le mariage des propos nettement plus modérés que Lanoix et consorts" e-llico Mis en ligne le 30/01/07
Ségolène, encore un effort contre l'homophobie ! communiqué de presse n°ANA2007/11 - 24/1/2007
La situation devenait de plus en plus cocasse - ou navrante, c'est selon. Raymond Occolier, délégué national du PS à l'éducation et à la mémoire, conseiller régional de Martinique et maire du Vauclin, petite commune du sud de l'île, avait été désigné récemment comme animateur de campagne de Ségolène Royal en Martinique. Jusqu'ici, rien d'extraordinaire. Mais le même M. Occolier, candidat aux législatives, faisait campagne contre le mariage des couples de même sexe et promettait un référendum en Martinique contre cette mesure, si par malheur (pour lui) Ségolène Royal était élue. Bref, tout en militant pour Ségolène, Raymond faisait campagne contre Madame Royal ! M. Occolier n'en était pas à son coup d'essai. Le 1er octobre dernier, il l'avait affirmé : « Dans la Bible, Dieu dit que c'est une abomination. Si un jour on instaure le mariage homosexuel, je préférerais démissionner du poste de maire plutôt que de célébrer un mariage homosexuel ». Homme pieux et modéré, au style fleuri, socialiste exemplaire, soucieux de laïcité, homme de lettres, citant volontiers le Lévitique (XX, 13, ce même verset où l'on condamne à mort les sodomites), tel était l'animateur de campagne de Ségolène Royal en Martinique.
An Nou Allé, Association des NoirEs LGBT (lesbiennes, gais, bi & trans) et de leurs amiEs en France, signala le cas dès le 2 octobre et rencontra plusieurs secrétaires nationaux du Parti socialiste (et notamment Victorin Lurel, député de la Guadeloupe). Au lieu de réagir, le PS engagea une vraie course de lenteur. Lorsque, cerise sur le gâteau, Raymond fut nommé animateur de campagne de Ségolène Royal, An Nou Allé envoya une lettre au PS (le 15 janvier). Sous la pression, et de crainte que le ridicule n'éclate aux yeux de tous, on s'avisa enfin d'annoncer (le 22 janvier) la démission de M. Occolier - trois jours avant la visite de Madame Royal en Martinique. L'anecdote est plaisante. On voit par là comment, indifférent pendant plus d'un an à l'homophobie en Martinique, le Parti socialiste se mobilise à l'arrivée de Madame Royal aux Antilles pour éviter que la presse nationale ne fasse ses choux gras de la gaffe énorme qui consiste à nommer comme animateur de la campagne du PS en Martinique un homophobe qui milite pour et contre Madame Royal.
L'animateur de campagne était-il un cas isolé ? Pas vraiment ! Le 14 décembre 2005 déjà, An Nou Allé attirait l'attention du PS sur le cas de Marlène Lanoix, première secrétaire fédérale du PS en Martinique, qui avait écrit dans le quotidien France-Antilles que le Pacs était une « dérive de société décadente ». Sans sourciller, Madame Lanoix assimilait l'homosexualité à « l'inceste » et appelait le peuple martiniquais « à descendre dans la rue pour crier sa désapprobation au mariage homosexuel ». Or, ne voilà-t-il pas que Jules Otto, premier secrétaire fédéral du PS en Guadeloupe, affirma lui aussi : « Nous sommes encore dans une société judéo-chrétienne. Cela ne correspond pas à la tradition guadeloupéenne. » Ragaillardie par ses propos, Marlène Lanoix déclara derechef, le 26 septembre dernier : « L'homme doit rester le compagnon de la femme. L'espèce humaine pourrait disparaître, privée de sa capacité de reproduction. »
Ainsi, depuis décembre 2005, An Nou Allé alerta le PS des dérives homophobes des responsables de ses fédérations antillaises. Depuis décembre 2005, le Parti socialiste fit mine de s'émouvoir. M. Otto fut prié par le PS de formuler des excuses publiques, mais sa lettre se perdit dans la nature, et ne fut jamais retrouvée, hélas. La commission nationale des conflits fut saisie de l'affaire Lanoix, mais la dame ne fut jamais traduite devant la commission. Quant à M. Occolier, on l'éleva au rang d'animateur de campagne avant de le déchoir de cette fonction pour éviter le scandale. Mais nulle commission des conflits ne songea jamais à l'incriminer, et il demeure toujours candidat socialiste aux élections législatives. Enfin, Victorin Lurel, qui avait promis d'inviter An Nou Allé « avant la fin 2006 » pour dialoguer avec les sections guadeloupéennes du PS et les sensibiliser à la question de l'homophobie, demeure à ce jour injoignable. Voilà comment on gère l'homophobie aux Antilles, voilà comment on gère l'homophobie au PS.
Au-delà des responsables politiques politiquement irresponsables, demeure un fait plus grave encore : les violences physiques. Ainsi, le 22 décembre dernier, un militant de l'Amvie (Association Martinique Vivre Ensemble) qui faisait de la prévention contre le sida fut accusé d'être un « makoumè » (pédé, en créole), et attaqué au cutter, agression qui nécessita 21 points de suture. Les insultes, les attaques, les agressions physiques se comptent par dizaines. Mais, vivant dans la clandestinité, les victimes n'osent porter plainte. Et quand elles le font, la police se montre odieuse à leur égard. Les politiques justifient le statu quo par leurs propos honteux. Les chanteurs populaires comme Admiral T, Krys et tant d'autres appellent à tuer les pédés sur leurs rythmes endiablés. Bienvenue en Martinique, Madame Royal.
Nous ne comprenons pas que la justice, la police et le ministère de l'intérieur ne fassent rien en l'occurrence. Que le PS, dans l'Hexagone comme aux Antilles, demeure inactif face à ce problème depuis plus d'un an qu'il est sollicité. Que Marlène Lanoix, M. Otto et M. Occolier demeurent dans l'impunité la plus totale. Que les promesses de M. Lurel demeurent sans effet. Pourtant, Madame Royal a récemment affirmé que George Frêche devait être sanctionné, selon elle, en raison de ses propos racistes. Pourquoi ne prend-elle pas position publiquement contre l'homophobie aux Antilles ? Est-ce à dire que l'homophobie serait moins grave que le racisme ? Est-ce à dire que l'homophobie que l'on condamne à Paris est acceptable sous les tropiques ? Si l'on veut faire régner « l'ordre juste », il faut aller jusqu'au bout. Allons Ségolène, encore un effort contre l'homophobie !
Louis-Georges Tin Président d'An Nou Allé !
CGL Antilles-Guyane & Outre-Mer |
Association des NoirEs LGBT & de leurs amiEs en France Porte-Parole du CRAN
(Conseil représentatif des associations noires en France) Président du Comité IDAHO
(International Day Against Homophobia)
Les gays socialistes veulent peser sur la campagne électorale
Homosexualités Et Socialisme a pleinement joué son rôle lors des primaires socialistes en faisant plancher les trois candidats à l'investiture, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, et Ségolène Royal, sur les revendications LGBT. Mais, quel rôle l'association entend-elle jouer désormais dans la campagne 2007 ? Alexandre Carelle, président d'HES, s'en explique.
- Très débattues, cet été, les questions LGBT semblent aujourd'hui marquer le pas en ce début de campagne présidentielle. De plus, les principaux candidats ont déjà fait part de leurs options sur le mariage ou l'homoparentalité. Dans ces conditions, comment faire pour que les questions LGBT soient bel et bien un des thèmes de la campagne présidentielle de 2007 et ramener Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy sur ces sujets ?
Il est vrai que les questions du pouvoir d'achat, du logement ou de l'environnement ont tenu le haut de l'affiche depuis deux mois. Il est normal que les candidats soient interrogés sur tous les sujets qui forgeront le choix des Françaises et des Français. Sur les questions LGBT comme sur le reste, il ne me semble pas sain de considérer que le jeu se fera entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, même si tout porte à croire qu'ils se retrouveront au second tour. Nous nous souvenons tous du 21 avril 2002 où le résultat inattendu et de triste mémoire, avait empêché que le débat ait lieu sereinement et nous avait fait élire un président par défaut. Restons vigilants ! Toutefois, pour répondre à votre question : à gauche, des étapes importantes ont été franchies ces derniers mois : l'accord avec le PRG mentionne clairement le mariage et l'adoption dans le programme commun de gouvernement. Les questions LGBT n'ont pas pâti des accords entre le PS et le PRG ou le MRC [parti de Jean-Pierre Chevènement]. C'est rassurant de voir qu'il y a une continuité dans les revendications et que l'égalité des droits fait partie du patrimoine commun de la gauche, du socle sur lequel le PCF et les Verts pourront rejoindre une candidature au second tour.
- Jusqu'à présent, les candidats n'ont parlé que du mariage homo et de l'homoparentalité. Est-ce un problème que les revendications LGBT soient limitées à ces uniques questions ?
Pour ces deux revendications – mariage et adoption – fortement symboliques et très attendues, il fallait que les candidats à l'élection présidentielle se positionnent. C'est fait, et je constate que le clivage est très net entre les partis de gauche et la droite. Les candidats de droite (Sarkozy, Bayrou, Villiers) ont exprimé leur hostilité par rapport à l'homoparentalité et ne sont pas d'accord entre eux sur la question du mariage. Pour les autres sujets que nous continuons de porter avec force, il faut à la fois présenter un bloc commun de revendications "LGBT" qui ne trouvent pas d'écho aujourd'hui dans le champ médiatique et instiller des revendications LGBT dans des sujets généraux. Par exemple, sur le droit d'asile et au séjour et la politique de gestion des flux migratoires de la France , nous insisterons pour que la candidate socialiste prenne en compte la question des couples binationaux pacsés, la reconnaissance en France des unions homosexuelles existantes dans d'autres pays et le droit d'asile pour les personnes persécutées en raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.
- Comment comptez-vous animer la campagne présidentielle puis législative autour des revendications que vous portez, notamment au sein de votre parti ?
Nos actions pour l'élection présidentielle, en lien avec celles de l'équipe de la candidate et du Parti socialiste, s'appuient sur plusieurs outils afin de mener de front une campagne numérique (blogs, sites dédiés) et de terrain (tracts, débats participatifs). Pour les législatives, nous avons écrit à l'ensemble des candidat-e-s à la députation afin de les éclairer sur la campagne à venir (rappel des positions du PS, proposition de rencontres et d'aide dans la gestion des questions LGBT au niveau local, notamment avec les associations). Nous voulons être réactifs, souples et précis dans nos argumentations en faisant du sur mesures pour chaque question posée. La campagne sera également médiatique et nous serons en alerte permanente pour réagir à temps sur les prises de positions des différents candidats.
- Votre association entend-elle donner des consignes de vote lors des prochains scrutins et notamment avant le second tour de la présidentielle ?
En février 2006, j'avais indiqué à "Illico", que HES ferait campagne pour le ou la candidat-e désignée par le PS à condition qu'il ou elle endosse les propositions inscrites dans le projet socialiste. C'est le cas aujourd'hui. Ségolène Royal a non seulement repris les propositions du PS mais a également avancé sur d'autres sujets comme les questions trans, la lutte contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie (notamment à l'école) et le droit d'asile (cf. son courrier à HES du 11 novembre 2006). Nous attendons d'elle qu'elle porte avec force ses revendications dans son projet pour la France et dans sa parole publique. Aujourd'hui, nous commençons juste la campagne. Comme de nombreuses associations et personnalités, nous apportons des éléments d'analyse à sa connaissance.
- Ces derniers mois, des parlementaires ont été extrêmement offensifs contre les revendications LGBT. Certains ont ainsi signé le manifeste de l'Entente parlementaire contre l'ouverture du mariage aux couples de même sexe ainsi que l'adoption. Que comptez-vous faire par rapport à ses élus ?
Plus de 400 parlementaires et élus (tous de droite !) ont signé l'Entente parlementaire afin de faire campagne contre l'égalité des droits pour les personnes homosexuelles. Ils représentent aujourd'hui le vrai visage du conservatisme français. Nicolas Sarkozy, en donnant son investiture à l'homophobe condamné, Christian Vanneste, et en faisant de Christine Boutin, la passionaria anti-PACS, sa proche conseillère politique, s'inspire du modèle néo-conservateur des Républicains américains et de George Bush. Il veut récupérer l'électorat du FN et, si ce n'est dans le discours, donne tous les signes possibles pour démontrer qu'il est le candidat d'une droite pure et dure, "décomplexée" comme ils disent. Philippe de Villiers fait campagne sur son opposition au mariage et à l'adoption. Quant à François Bayrou, empêtré dans son attachement aux valeurs chrétiennes les plus traditionnelles, il ne pourra pas longtemps faire le grand écart entre les votes des parlementaires UDF à droite et son discours séducteur pour la gauche. Dans la campagne, nous nous ferons fort de dénoncer les doubles discours et le fossé qui existe, malheureusement, entre les prises de positions publiques et les actes des trois candidats de droite. Concernant l'Entente parlementaire, afin d'éclairer le vote des Françaises et des Français, nous ferons connaître, en mars, les noms des parlementaires signataires et leur vote en faisant un bilan de la droite au gouvernement et aux Assemblées depuis cinq ans. Cinq années d'inaction et d'aveuglement pendant lesquelles la France a été dépassée par ses voisins européens et par l'Afrique du Sud sur le terrain de l'égalité des droits… Avec Ségolène Royal, nous ferons en sorte que nos compatriotes soient fiers de la France juste, généreuse, solidaire et patrie des droits humains ! e-llico Mis en ligne le 12/01/07
Ségolène Royal s'engage auprès de l'Inter-LGBT sur le mariage des couples de même sexe
Aujourd'hui, dans un communiqué, l'Inter-LGBT fait part d'un courrier de Ségolène Royal où elle répond à quelques questions qui lui avaient été adressées par le mouvement interassociatif dès le lendemain de son investiture comme candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle. Le courrier daté du 11 décembre n'a été reçu que dernièrement par l'Inter-LGBT, d'où cette communication tardive.
Interrogé sur les moyens qu'elle engagerait pour mener à bien la réforme du mariage et de l'adoption afin de les rendre accessibles à tous les couples, la candidate socialiste confirme son «engagement à procéder à cette importante réforme par la voie d'un projet de loi et de la conduire avec détermination afin de convaincre une majorité de Français de son bien-fondé» et renvoie, pour le détail , aux réponses que Christophe Chantepy, son représentant, avait développé lors de la rencontre organisée par HES . Par ailleurs, Ségolène Royal rappelle «son accord avec le fait qu'une réévaluation de la loi de bioéthique soit opérée au regard de la demande d'accès des couples de femmes à l'assistance médicale à la procréation» et reprend les engagements pris par François Hollande sur les conditions de changement d'état civil pour les transsexuel(le)s. Elle s'engage, en cas d'élection, «à faire coïncider assez rapidement identité de genre et identité légale». Pour l'Inter-LGBT, ces clarifications constituent une «base solide et positive pour des échanges plus approfondis sur l'ensemble des questions liées aux discriminations fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre». Ces échanges de courriers ne sont qu'une première étape, l'Inter-LGBT souhaite engager un même dialogue avec tous les candidats déclarés. Des courriers ont ainsi été envoyés avec des demandes de rendez-vous à tous les candidats, exceptés Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers. Têtu 10 01 07
Campagne présidentielle : le directeur de cabinet de Ségolène Royal homosexuel assumé
Le quotidien Le Monde du 13 décembre fait ouvertement état de l'homosexualité du directeur de cabinet de Ségolène Royal pour la campagne présidentielle. Christophe Chantepy, 47 ans, qui est à l'origine de l'association de soutien à la candidate socialiste "Désirs d'avenir", y est présenté comme "homosexuel assumé sans ostentation" par le journal qui rappelle son engagement militant LGBT dans les années 80 au sein de l'association Gais pour les Libertés (GPL). E-llico Mis en ligne le 14/12/06
Rainbowrose reconnu «organisation observatrice» du Parti socialiste européen
Le réseau LGBT socialiste, Rainbowrose, a été reconnu en tant qu'«organisation observatrice» du Parti socialiste européen (PSE), à l'occasion du 7e congrès du PSE, vendredi 8 décembre à Porto. Les délégués du Congrès du PSE ont adopté à l'unanimité cette résolution, présentée par la présidence. Rainbowrose a été créé en octobre 2005 à Paris, à l'occasion de la conférence organisée par Homosexualités et socialisme (HES), et rassemble dans 18 pays européens les associations et les commissions LGBT de leurs partis socialistes, sociaux-démocrates ou travaillistes. HES se félicite donc de la reconnaissance de ce réseau «qui permet, à présent, d'avancer clairement au sein du PSE en faveur des droits pour les personnes LGBT en Europe», affirme l'association dans un communiqué. Celle-ci a d'ailleurs participé à la conférence sur les questions LGBT qui a eu lieu vendredi à Porto autour d'une trentaine de participants, dont trois parlementaires. Têtu 11 12 06
Présidentielle 2007 : Ségolène Royal défendra la légalisation du mariage homosexuel pour le PS
C'est à Ségolène Royal que va échoir la responsabilité de défendre l'égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels dans la campagne présidentielle pour l'élection de 2007. Elle s'est officiellement engagée à le faire à plusieurs reprises depuis son entrée en campagne
C'est donc Ségolène Royal qui défendra l'engagement socialiste d'ouvrir le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. Candidate officielle du PS, elle va devoir porter les attentes de la communauté LGBT unanime sur cette revendication, même si elle n'en a pas été la plus fervente partisane à l'origine.
Soufflant le froid et le chaud (plutôt le froid d'ailleurs), Ségolène Royal a longtemps (jusqu'en 2004) entretenu des positions assez peu ouvertes sur les principales revendications des homos, dont une évidente hostilité à l'adoption par les couples de même sexe. Pourtant en parallèle, elle a avancé sur certains dossiers lorsqu'elle était aux responsabilités à l'exemple de l'autorité parentale lorsqu'elle était ministre déléguée à la Famille (2001/2002).
La schizophrénie a cessé à l'été 2006 lorsqu'elle a franchi le pas en s'engageant clairement contre les discriminations, pour la reconnaissance de l'homoparentalité et pour le mariage homosexuel d'abord sur France Inter puis dans Têtu. "A partir du moment où on reconnaît la famille homoparentale comme une famille, elle a le droit de concevoir un projet familial. Si un homosexuel peut adopter seul, pourquoi un couple homosexuel ne pourrait pas le faire ?" indique-t-elle alors avant d'expliquer : "L'ouverture du mariage aux couples de même sexe est dans le projet du PS. Si une majorité de gauche est élue, elle votera un texte mettant en application ce projet".
Au cours de la campagne interne du Parti Socialiste, elle a confirmé qu'elle reprenait à son compte le projet du PS en matière d'égalité des droits pour les personnes et couples homosexuels. D'abord au cours du débat télévisé consacré aux questions de société au cours duquel elle s'est confrontée aux deux autres postulants à la candidature, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius. Ensuite, en détaillant, pour Homosexualités & Socialisme, ses positions sur l'ensemble des revendications LGBT.
On connaît donc mieux désormais, non seulement ses engagements en la matière, mais aussi la façon dont elle compte s'y prendre pour conduire les réformes promises si elle est élue à la présidentielle. Comme ses deux ex-compétiteurs, Ségolène Royal a opté pour un projet de loi unique pour légaliser le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe. La candidate a indiqué qu'elle a la "volonté de conduire ces réformes avec tact mais détermination, pour convaincre une majorité de Français sur des sujets à propos desquels on connaît leurs réticences. Mais l'explication et l'appui sur des principes stables devraient faire bouger les lignes. Le mariage, l'adoption, mais aussi l'amélioration du PaCS sont dans le projet socialiste : le débat aura lieu et une majorité de gauche votera un texte les mettant en application."
Reste à savoir quelle visibilité elle donnera à cette mesure du projet socialiste au cours de la campagne présidentielle. Candidate du principal parti de gauche à même de conquérir le pouvoir en 2007, Ségolène Royal est perçue comme la personnalité socialiste la mieux à même de favoriser l'égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels, selon un sondage de Têtu du 15 novembre. Elle recueille 62% d'opinions sur son nom, loin devant Laurent Fabius (53%) et Dominique Strauss-Kahn (48%).
Son adversaire politique, Nicolas Sarkozy, ne recueille que 27% d'opinions favorables sur ce terrain.
Voilà qui aurait tout lieu de la conforter à porter fièrement cette promesse socialiste, à l'heure où l'opinion apparaît définitivement conquise au mariage homosexuel. e-llico 21 11 06
Victorin Lurel s'implique dans la vie des lesbiennes gays bis et trans
Victorin Lurel, député et président du conseil régional de la Guadeloupe , secrétaire national du Parti socialiste à l'Outre-Mer, a reçu le CGL Antilles-Guyane & Outre-Mer le mercredi 25 octobre dernier. An Nou Allé lui a remis un mémorandum exposant des demandes et propositions élaborées avec les deux autres associations ultramarines de la Fédération française des CGL, Gay-Union (de La Réunion ) et Homo-Sphère (de Nouvelle-Calédonie). Le même jour, l'Inter-LGBT adressait une lettre à Victorin Lurel en vue de soutenir ces demandes et propositions.
A) Concernant la lutte pour la laïcité et contre l'homophobie dans la France ultramarine :
- 1°) « Aidez-nous ! » - a lancé Victorin Lurel à An Nou Allé afin de l'inviter à lui faire part de ses propositions en vue de lutter pour la laïcité et contre l'homophobie dans la France ultramarine. Répondant à cette invitation, An Nou Allé a évoqué les « Assises de la lutte contre l'homophobie en France ultramarine » qu'elle entend tenir simultanément avec Gay-Union et Homo-Sphère en Martinique, à La Réunion , en Nouvelle-Calédonie et à Paris lors de la troisième Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, jeudi 17 mai prochain, sur le thème : « Non à l'homophobie, oui à l'éducation ! » An Nou Allé a estimé qu'il revenait au Parti socialiste, notamment, de favoriser ce débat de société afin de mettre en oeuvre avec la clarté voulue son engagement pour la laïcité et contre l'homophobie sur l'ensemble du territoire de la République. Victorin Lurel a reconnu l'importance de la pédagogie et de l'éducation pour faire évoluer les sociétés ultramarines, qu'il a qualifiées de « sociétés d'interconnaissance », sur ces questions. Au nom du Parti socialiste, il s'est engagé à favoriser la coordination nécessaire aux Assises projetées par les trois associations LGBT et a promis d'y participer. Qui plus est, il a tenu à inviter, avant la fin 2006, des représentantEs d'An Nou Allé à dialoguer avec les socialistes guadeloupéenNEs en vue de préparer ces Assises ;
- 2°) Le CGL Antilles-Guyane & Outre-Mer a souhaité recevoir un soutien du Parti socialiste à ses demandes de locaux associatifs en Martinique, Guadeloupe et Guyane. L'association a souligné le rôle clef de tels locaux pour accueillir les personnes concernées par les questions LGBT, pour assurer leur meilleure intégration et leur meilleur épanouissement sur place, pour leur éviter l'expatriation vers la France hexagonale et donc pour favoriser la cohésion des familles antillaises. Victorin Lurel a reconnu l'importance de ces objectifs. Au nom du Parti socialiste, il s'est engagé à soutenir les demandes d'An Nou Allé ;
- 3°) An Nou Allé a évoqué le combat mené par Homo-Sphère de Nouvelle-Calédonie pour étendre pleinement le PaCS à l'ensemble du territoire de la République. An Nou Allé a rappelé à Victorin Lurel que les articles 72-3 et suivants de la Constitution garantissent l'application de la loi relative au PaCS dans l'Outre-Mer départemental (Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion , Saint-Pierre-et-Miquelon) mais font obstacle à sa pleine application dans le reste de la France ultramarine (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Mayotte, Wallis-et-Futuna, Terres australes et antarctiques françaises). An Nou Allé lui a remis les extraits du communiqué de la Fédération des CGL du 7 mars 2004 relatifs à ce sujet et il s'est engagé à ce que le Parti socialiste prenne position et agisse en vue de réparer cette injustice originelle de la loi relative au PaCS.
B) Concernant les suites à donner aux propos homophobes et contraires à la laïcité tenus par des éluEs socialistes aux Antilles :
- 1°) Le CGL Antilles-Guyane & Outre-Mer a rappelé la gravité des propos tenus par Raymond Occolier, délégué national du PS à l'éducation et à la mémoire, qui a publiquement insulté son vice-président (voir communiqué An Nou Allé du 24 octobre dernier) et qui a publiquement évoqué un passage de la Bible appelant au meurtre des homosexuels (Lév. XX, 13, voir communiqué ANA du 2 octobre dernier). An Nou Allé s'est conséquemment inquiétée de la politique du PS en matière d'éducation et de mémoire (sic) et a demandé à Victorin Lurel d'appuyer sa demande de rendez-vous auprès de Claude Roiron, saisie le 18 octobre dernier comme secrétaire nationale du PS à l'éducation et responsable à ce titre de Raymond Occolier. Victorin Lurel a estimé que les propos de ce dernier étaient « lourds et condamnables ». Il a soutenu que Raymond Occolier ne détenait pas de mandat national au sein du PS et pouvait donc être renvoyé devant la seule commission fédérale des conflits du PS en Martinique. An Nou Allé a renouvelé sa demande de renvoi de Raymond Occolier devant une commission des conflits du PS, s'indignant que cette demande ne soit pas déjà satisfaite ;
- 2°) An Nou Allé a constaté que la promesse « d'excuses » ou « d'explications » qu'aurait faite Jules Otto, suite à la rencontre du 10 octobre dernier entre l'association et Adeline Hazan, ne semblait toujours pas tenue. Victorin Lurel a indiqué que cette promesse avait été honorée mais à huis clos et au sein du PS. Le CGL Antilles-Guyane & Outre-Mer s'est étonné que des propos publics (voir communiqué ANA du 5 juillet dernier) aient été retirés de manière aussi confidentielle, sans même qu'un document écrit en atteste. Victorin Lurel a estimé que les propos du premier secrétaire fédéral du PS en Guadeloupe avaient été mal restitués et mal compris. An Nou Allé a conséquemment demandé à le rencontrer pour qu'il confirme la véritable teneur de ses propos, à tout le moins à disposer d'un écrit de sa part en ce sens ;
- 3°) Victorin Lurel a estimé que les propos tenus par Marlène Lanoix le 10 juillet 2004 puis fin juin, début juillet 2006 puis les 23 septembre, 26 septembre et 2 octobre 2006 étaient également « lourds et condamnables ». La première secrétaire fédérale du PS en Martinique ayant été renvoyée devant la commission nationale des conflits du PS (voir communiqué ANA du 12 octobre dernier), le CGL Antilles-Guyane & Outre-Mer a rappelé qu'il resterait vigilant quant à la rapidité et à la portée de la décision à venir.
François Vauglin, délégué national du PS aux questions LGBT, deux conseillers de Victorin Lurel et un conseiller d'Adeline Hazan, secrétaire nationale du PS aux droits de l'homme, assistaient à cet entretien dont rend compte le présent communiqué - transmis avant émission et pour information à Victorin Lurel.
Pour AN NOU ALLÉ ! CGL Antilles-Guyane & Outre-Mer
Association des NoirEs LGBT & de leurs amiEs en France,
le Secrétaire général, David Auerbach Chiffrin
Communiqué de presse n°ANA2006/42 d'An Nou Allé, Rivière-Salée, le mardi 14 novembre 2006
Outre-mer : le PS donne de gages contre l'homophobie
Dans un rapport très détaillé publié par An Nou Allé et CGL des Antilles-Guyane et Outre-mer, les deux organisations LBGT dressent le bilan de leur rencontre avec le secrétaire national du Parti socialiste à l'Outre-mer, Victorin Lurel.
Les différentes déclarations homophobes faites ces derniers mois par des responsables socialistes d'outre-mer ont été évoquées et condamnées par le secrétaire national du PS à l'Outre-mer, si l'on en croit le communiqué des associations gay.
Le Parti socialiste devrait par ailleurs se mobiliser pour favoriser la pleine application du PaCS dans les territoires d'outre-mer où existent des restrictions (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Mayotte, Wallis-et-Futuna, Terres australes et antarctiques françaises).
Enfin, comme gage de bonne volonté en matière de lutte contre l'homophobie, An Nou Allé a proposé des Assises de la lutte contre l'homophobie en France ultramarine, avec les associations LGBT de La Réunion et de Nouvelle-Calédonie. L'ouverture d'un local pour le CGL-Antilles-Guyane et Outre-mer a aussi reçu le soutien du PS. E-llico Mis en ligne le 17/11/06
Ségolène Royal candidate à la présidence de la République
Au cours de la campagne interne du Parti Socialiste, elle a confirmé qu'elle reprenait à son compte le projet du PS en matière d'égalité des droits pour les personnes et couples homosexuels. D'abord au cours du débat télévisé consacré aux questions de société au cours duquel elle s'est confrontée aux deux autres postulants à la candidature, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius. Ensuite, en détaillant, pour Homosexualités & Socialisme, ses positions sur l'ensemble des revendications LGBT.
On connaît donc mieux désormais, non seulement ses engagements en la matière, mais aussi la façon dont elle compte s'y prendre pour conduire les réformes promises si elle est élue à la présidentielle. Comme ses deux ex-compétiteurs, Ségolène Royal a opté pour un projet de loi unique pour légaliser le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe. La candidate a indiqué qu'elle a la "volonté de conduire ces réformes avec tact mais détermination, pour convaincre une majorité de Français sur des sujets à propos desquels on connaît leurs réticences. Mais l'explication et l'appui sur des principes stables devraient faire bouger les lignes. Le mariage, l'adoption, mais aussi l'amélioration du PaCS sont dans le projet socialiste : le débat aura lieu et une majorité de gauche votera un texte les mettant en application."
Reste à savoir quelle visibilité elle donnera à cette mesure du projet socialiste au cours de la campagne présidentielle. Candidate du principal parti de gauche à même de conquérir le pouvoir en 2007, Ségolène Royal est perçue comme la personnalité socialiste la mieux à même de favoriser l'égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels, selon un sondage de Têtu du 15 novembre. Elle recueille 62% d'opinions sur son non, loin devant Laurent Fabius (53%) et Dominique Strauss-Kahn (48%).
Son adversaire politique, Nicolas Sarkozy, ne recueille que 27% d'opinions favorables sur ce terrain.
Voilà qui aurait tout lieu de la conforter à porter fièrement cette promesse socialiste, à l'heure où l'opinion apparaît définitivement conquise au mariage homosexuel. FGL 17 11 06
Investiture socialiste : Ségolène Royal objet de toutes les attentions
A quelques jours du vote des militants socialistes pour désigner leur candidat à la présidentielle de 2007, Homosexualités et Socialisme a dressé un bilan comparatif des réponses des trois postulants sur les questions LGBT au cours d'une réunion samedi 11 novembre à Paris.
Faire de "2007, l'année de l'égalité des droits", tel est l'objectif d'Homosexualités et Socialisme. Dans le cadre de la campagne pour l'investiture socialiste à la présidentielle, l'association a demandé aux trois candidats d'exposer, lors d'une réunion publique, samedi 11 novembre à Paris, leurs engagements sur les revendications LGBT.
"Est-ce que les candidats ont fait la salle ?" demande, ironique, un des participants en se glissant sur les bancs encombrés de l'espace Kiron. A l'évidence, c'est la phrase du moment au PS. En fait, pas du tout. Chaque candidat à l'investiture PS pour l'élection présidentielle — Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn — a pu compter, ce samedi 11 novembre, ses soutiens, ses fans, ses opposants et ses contempteurs. Ils sont là, parmi les militants d'Homosexualités et Socialisme (HES), les simples sympathisants, les adhérents socialistes ou les responsables d'associations, venus en foule — plus de 100 personnes — écouter les positions des trois concurrents sur les revendications LGBT lors de l'unique réunion exclusivement consacrée à ce sujet.
HES a bien fait les choses. Histoire d'éviter les généralités, l'association, qui effectue un intelligent lobbying au sein du PS sur la question de l'égalité des droits, a adressé, il y a quelques semaines, un questionnaire aux différents candidats. Un questionnaire en dix-sept points qui parle aussi bien du recours à la PMA pour les couples lesbiens, que de l'introduction de la notion d'orientation sexuelle dans la Constitution , du retrait du transsexualisme de la liste des maladies mentales que de l'ouverture du droit d'asile aux victimes étrangères de discriminations homophobes… Un questionnaire permettant enfin aux trois concurrents d'affiner leurs engagements, de préciser leurs positions et de défendre leurs choix notamment sur des sujets inédits.
Chacun s'est plié à l'exercice avec d'autant plus de bonne grâce qu'il est évident pour tous que l'égalité des droits sera un des grands thèmes sociétaux de la campagne 2007 et que les trois candidats sont d'accord sur l'essentiel : l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe. Absents, les trois candidats ont envoyé leurs représentants —Christophe Chantepy pour Ségolène Royal, Marie-Pierre de la Gontrie pour Dominique Strauss-Kahn et Laurence Rossignol pour Laurent Fabius— (voir photos) —pour présenter leurs engagements.
Ils sont d'accord, à quelques nuances près, pour un renforcement de la Halde , une amélioration du PaCS avec sa signature en mairie, la dépsychiatrisation du transsexualisme, la reconnaissance officielle de la Journée Mondiale de lutte contre le sida, ou le refus des mères porteuses… Mais il existe aussi des différences. Ainsi Dominique Strauss-Kahn indique clairement que l'orientation sexuelle et l'identité de genre doivent être mentionnées dans l'article 1 de la Constitution française, Laurent Fabius n'y est "pas hostile" et Ségolène Royal n'évoque pas le sujet. Ainsi, seul Laurent Fabius se dit en faveur de l'ouverture de l'insémination artificielle par donneur aux couples lesbiens. Et il y a bien d'autres exemples (1).
Mais qu'on se rassure, sur l'essentiel, tout le monde est d'accord. Le PS doit vraiment ouvrir le mariage et l'adoption aux couples de même sexe. Tout le monde est d'accord sur le fond, reste la méthode. A l'évidence, les trois candidats ont tiré les leçons du PaCS. L'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe doit se faire par la voie noble, c'est-à-dire au moyen d'un projet de loi unique rapidement examiné. "Je pense que c'est une réforme que le gouvernement de gauche devra conduire dans les meilleurs délais" explique ainsi Laurent Fabius. Pour Dominique Strauss-Kahn : "Cette loi emblématique devra être expliquée aux Français, par le Président de la République lui-même et déposée comme un projet de loi gouvernemental". Pour Ségolène Royal, il faut aussi un projet de loi unique. La candidate indique qu'elle a la "volonté de conduire ces réformes avec tact mais détermination, pour convaincre une majorité de Français sur des sujets à propos desquels on connaît leurs réticences. Mais l'explication et l'appui sur des principes stables devraient faire bouger les lignes. Le mariage, l'adoption, mais aussi l'amélioration du PaCS sont dans le projet socialiste : le débat aura lieu et une majorité de gauche votera un texte les mettant en application." On est donc content d'apprendre que le PS (s'il revient aux affaires) ne devrait pas nous refaire le coup du PaCS. C'est déjà ça.
Assez détendue, pas trop formaliste, parfois drôle, l'ambiance de la réunion du 11 novembre a néanmoins montré que perdurait, en matière de revendications LGBT, un problème Ségolène Royal. La favorite des sondages a bien de nombreux supporters, mais, à l'évidence, la sincérité de ses engagements en faveur des droits LGBT fait douter certains et rend d'autres hostiles. C'est sans doute la conséquence d'avoir, par exemple, choisi de s'exprimer sur ces questions en tant que "mère de famille", ou d'avoir laisser supposer qu'une fois élue elle voulait ouvrir la discussion avec les Français sur le mariage homo plutôt que de le faire voter. Il a fallu des trésors de diplomatie et de conviction à son représentant, Christophe Chantepy, pour rappeler le bilan, réel, de Ségolène Royal en faveur des droits des LGBT. Ce n'est pas le moindre des paradoxes, mais c'est celle qui a fait objectivement le plus qu'on semble le moins croire. Favorite des votes du 16 novembre, Ségolène Royal fait désormais l'objet de toutes les attentions. A l'évidence, c'est le message que voulait lui adresser les partisans de ses concurrents : "Si c'est toi qui est choisie, on ne te lâchera pas sur ces questions." E-llico 13 11 06
le PS et le sida feraient mauvais ménage ? Le PS et le SIDA : Mauvais souvenirs et rendez-vous manqués Dans la dernière ligne droite de la campagne pour l'investiture du candidat socialiste en vue des présidentielles de 2007, Act Up-Paris fait une fois de plus le constat que le PS demeure parfaitement inaudible sur le sida. Ce dossier de presse vient rappeler 10 ans de rendez-vous manqués du PS, tant dans sa version gouvernementale que comme parti d'opposition. Si nous revenons sur ce passif, ce n'est pas pour nous satisfaire de cette déplorable comptabilité. Mais pour espérer un sursaut de la part du candidat qui sera désigné.
La lecture du Projet socialiste au regard des enjeux actuels de l'épidémie de sida en France et dans le monde est consternante. Le mot sida n'y apparaît qu'à deux reprises pour de vagues engagements. Le Parti Socialiste s'y contente de vouloir relancer une politique de prévention ciblée et d'annoncer la création d'une fondation nationale associant financement public et privé. S'agit-il aujourd'hui pour le PS de formaliser son désengagement de la lutte contre le sida ?
Pour ce qui concerne le financement de la lutte contre le sida dans le monde et des grandes épidémies, le Parti socialiste ne prend aucun engagement concret sur la manière et la hauteur à laquelle la France doit contribuer à cette politique.
Le Projet socialiste ne dit rien de la loi sur le handicap votée en 2005 alors que ses décrets et circulaires d'application ne sont en rien adaptés à la situation des personnes atteintes de pathologies lourdes. Il ne s'engage pas non plus sur une revalorisation précise de la prestation de compensation, alors que de très nombreux séropositifs, lourdement handicapés par la maladie, doivent aujourd'hui se nourrir, se loger et éventuellement se soigner avec 610,23 euros par mois. La situation sociale des personnes séropositives s'est considérablement dégradée et Act Up-Paris attend du Parti Socialiste des engagements clairs à la fois sur la reconnaissance du handicap et l'accession au logement social des personnes malades ou handicapées.
François Hollande s'était clairement engagé, suite à une importante campagne de notre association, à sortir les trans' du champs des maladies mentales et à faciliter les changements d'état civil. Aucun de ces engagements ne figure dans le Projet du Parti Socialiste. Alors que la Loi de sécurité intérieure (LSI) de Nicolas Sarkozy a eu des conséquences sociales et sanitaires dramatiques sur les travailleurSEs du sexe, le PS prévoit d'aller encore plus loin en pénalisant les clients sans même se poser la question de l'impact de cette loi et de cette mesure sur les conditions de vie et de travail des prostituéEs.
Le manque de courage politique du PS face aux enjeux de Santé publique de l'épidémie de sida se caractérise particulièrement dans son obstination à refuser l'ouverture de la Couverture Maladie Universelle (CMU) aux étrangers sans papiers. Par peur de froisser l'opinion publique, il se contente de maintenir le dispositif de l'Aide Médicale d'Etat (AME), un régime d'exception qui exclut de fait les étrangers en situation irrégulière d'un accès aux soins satisfaisant, comme l'a récemment montré une rapport de Médecins du Monde.
Pour ce qui est du passé, et notamment du gouvernement de Lionel Jospin, le bilan est clairement consternant : stratégies de prévention pudibondes, politique sanitaire à courte vue, approche réactionnaire des questions sociétales, financement minimaliste de la recherche et des programmes d'accès aux traitements dans les pays du Sud...
Nous avons délibérément choisi de ne pas remonter trop loin dans le passé cet historique. Cela ne signifie en rien que nous oublions que Laurent Fabius fut le Premier ministre du sang contaminé ou que c'est la droite qui a mis en œuvre la politique de réduction des risques en direction des usagers de drogue (avec plusieurs années de retard sur nos voisins européens).
Il aura fallu la médiocrité cynique de l'actuel gouvernement et le populisme grand guignol du principal candidat de la majorité pour nous contraindre à replacer un peu d'espoir dans la perspective d'une alternance. C'est pour éclairer cet espoir trop emprunt de conditionnels que nous avons réalisé ce dossier de presse.
Contact presse : Emmanuel Château Communique d'Act Up-Paris 31 octobre 2006