Homoparentalité

"Où est passée l'instruction civique pour enseigner les principes de liberté d'égalité et de fraternité
et ses conséquences en terme de conduite dans la vie de tous les jours,
des valeurs qui, lorsqu'elles ne sont pas appliquées oppriment" Collectif-Antihomophobie

Dernière modification le 29 mai 07

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Les révolutions de l'homoparentalité par Anne Chemin février 07

Homoparentalité 30 10 06

Fiche juridique : Homoparentalité

Mission parlementaire sur la famille : Extraits du rapport et réactions des associations LGBT et des partis politiques 26 janvier 06

Le rapport et les auditions sont disponibles depuis la page de la mission, à l'adresse suivante :
mission famille enfant
Rapport
Auditions

Revue de presse octobre 2005

Un donneur de sperme devra payer une pension

Livres : fin de page lesbianisme livres pour les parents ou enfants

Site homoland : enfants d'arc en ciel

Voir page politiciens

Législation comparée : document du Sénat

 

Pas de voix gaies pour les députés opposés à l'homoparentalité
communiqué APGL - 25 mai 2007
Sortant de sa position apolitique pendant la campagne présidentielle, l'APGL, porte-parole des familles homoparentales françaises s'émeut que la quasi-totalité des quelque 170 députés UMP-UDF-MDF membres de 'l'Entente parlementaire' se représente, investis par leurs partis respectifs.
La liste des signataires de l'entente parlementaire est consultable sur le site www.apgl.asso.fr
Ils contribuent par leur pétition à stigmatiser les familles (homoparentales, monoparentales...) non conformes à leur modèle unique : un père et une mère.
Pourtant l'investiture du nouveau président a permis de montrer le visage d'une famille recomposée (5 enfants de 3 mariages différents).
Ils maintiennent ainsi au ban de la société des dizaines de milliers d'enfants vivant déjà dans un contexte homoparental et n'offrent aucune perspective aux milliers à naître au nom d'un point de vue idéologique qui n'a que peu de choses à voir avec l'intérêt des enfants.
Par ailleurs, le soutien à M. Vanneste et l'investiture UMP donnée (malgré nos appels) à Mme Ceccaldi, dans la circonscription de N. Sarkozy, nous apparaît comme un encouragement donné à l'expression de l'homophobie : condamnés tous 2 en appel, le premier l'a été pour des propos homophobes, la seconde pour diffamation (amalgame homosexualité-pédophilie).
Nous appelons donc les électeurs modérés de droite et du centre (la gauche s'est déjà clairement positionnée) à ne pas faire le jeu de députés dont le conservatisme (de nature souvent non laïque !) discrimine des enfants à travers leurs parents.

L'APGL réagit à la décision de la Cour de cassation concernant l'adoption simple au sein d'une famille homoparentale
communiqué de presse APGL - 20 février 2007
La Cour de cassation vient de se prononcer contre l'adoption simple de jumeaux, de 5 ans par la compagne de leur mère biologique.
Cette décision qui s'inscrit à rebours de la récente décision de la cour d'appel d'Amiens (mardi 13 février) et des décisions de justice qui accordèrent l'adoption à deux autres familles de même sexe (en 2001 et 2006) prouve deux choses :
1/ Que face à des situations individuelles, les juges, qui basent leurs décision sur la situation particulière des familles, tranchent assez souvent en faveur de l'intérêt supérieur de l'enfant et donc reconnaissent que ceux-ci doivent bénéficier de l'égale protection de leurs deux parents même sexe.
2/ En revanche quand les juges doivent trancher en droit pur alors ils sont confrontés à des lois ne prenant pas encore en compte la nécessité de protéger juridiquement les enfants élevés au sein de familles homoparentales.
Le parent qui consent à l'adoption simple par l'autre parent (compagnon ou compagne) garde un lien de filiation avec son enfant mais perd son autorité parentale. Cette perte de l'autorité doit ensuite être compensée par une autre décision de justice, dont le résultat n'est pas acquis à l'avance. Le parent qui consent à perdre son autorité parentale prend donc un risque pour lui-même et pour l'enfant.
Il est donc urgent que le législateur s'empare de ces questions. La nouvelle législature qui suivra l'élection présidentielle de mai 2007 devra œuvrer rapidement pour que ces enfants bénéficient des mêmes protections que les autres.
La société française est maintenant prête. Les familles homoparentales composées de deux femmes ou de deux hommes sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers la justice pour obtenir la protection juridique de leurs enfants, mais le droit actuel ne permet que des solutions boiteuses et dépendantes de l'opinion des magistrats. Ces familles demandent des lois pour ne plus dépendre de décisions judiciaires alambiquée et toujours aléatoires.
Aux politiques d'avoir le courage dans les mois qui viennent d'écouter ce qui est dit par la société et de respecter leurs engagements.

Cour de Cassation : Hors mariage, refus d'adoption pour les couples homosexuels.
La Cour de cassation vient de refuser au nom de l'intérêt de l'enfant, l'adoption par une femme homosexuelle de l'enfant biologique de sa compagne. En effet, la mère naturelle renonce légalement à sa propre autorité parentale si son enfant est adopté par sa compagne. La Cour considère logiquement que ceci porte préjudice à l'enfant.  
La Cour de cassation statuant en dernier ressort sur deux affaires dont les décisions avaient été contradictoires en appel, adopte ainsi une jurisprudence défavorable à l'adoption au sein des couples homosexuels.  
La délégation partielle d'autorité parentale du parent biologique à son partenaire, admise dans un arrêt du 24 février 2006, n'est pas remise en question par cette décision.  
Selon la Cour de Cassation, pour autoriser une autorité parentale partagée, il faudrait que les deux femmes soient mariées. En soi, le seul fait que la Cour puisse l'envisager dans ses attendus, est intéressant. La Cour , probablement involontairement, démontre que les dispositifs légaux actuels accessibles aux couples et familles homosexuels ne peuvent répondre à leur réalité quotidienne.  
Seulement voilà, actuellement, le mariage homosexuel est illégal, seul le Pacs étant ouvert aux couples homosexuels.  
Dans son éditorial de mars titré triomphalement « On a gagné «, le magazine Têtu, avec un enthousiasme nous semble t-il quelque peu naïf, nous assure « que le deuxième tour de l'élection présidentielle verra s'opposer Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, et quel que soit le vainqueur, les homosexuels pourront accéder soit à une union style Pacs, soit au mariage. On peut donc dire qu'on a gagné ».  
Au Centre LGBT Paris IDF, nous considérons qu'il y a une différence significative entre l'ouverture au mariage et à l'adoption pour les homosexuels et une simple amélioration des dispositions actuelles du Pacs qui ne répondra toujours pas aux attentes des nombreuses familles homoparentales.  
En outre, comment croire que l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie disparaîtront à coups de déclarations électoralistes ? Comment expliquer que les nécessaires mesures de prévention et d'éducation ne soient pas déjà adoptées ?
A l'évidence, il est temps de légiférer sur ces questions afin d'assurer une sécurité juridique aux couples et aux familles homoparentales et alors, nous pourrons prétendre, non pas avoir « gagné » mais avoir avancé sur le long chemin de l'égalité des droits.
Pour le CGL Paris Ile-de-France La présidente, Christine Le Doaré 06.89.33.78.07

La justice interdit l'adoption simple d'un enfant par le conjoint homosexuel
PARIS (AP) - La première chambre civile de la Cour de cassation a interdit mardi l'adoption simple d'un enfant par la conjointe de sa mère biologique, estimant que cette mesure était "contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant" car elle faisait perdre l'autorité parentale à sa mère en la transférant au seul adoptant.
La plus haute juridiction française a également exclu que la mère, pour récupérer les droits perdus, engage une action en partage de l'autorité parentale ce qui est "antinomique et contradictoire avec l'adoption demandée qui a pour effet de conférer l'autorité parentale au seul adoptant".
L'article 365 du code civil prévoit en effet que "l'adoptant est seul investi à l'égard de l'adopté de tous les droits d'autorité parentale (...) à moins qu'il ne soit le conjoint du père ou de la mère de l'adopté", c'est-à-dire le mari ou la femme.
La chambre civile était saisie de deux affaires contradictoires.
Dans un cas, une cour d'appel avait considéré que l'adoption simple de l'enfant "n'était pas conforme à l'intérêt de l'enfant au motif que la mère naturelle perdrait son autorité parentale et que la délégation d'autorité parentale de la mère adoptive au profit de la mère naturelle ne serait pas possible". Position finalement retenue par la Cour de cassation.
Une autre cour d'appel avait, au contraire, admis le possibilité d'une telle adoption en considérant que la mère naturelle conserverait la possibilité de demander un partage ou une délégation d'autorité parentale.
La Cour de cassation a en effet autorisé le 24 février dernier qu'un parent homosexuel délègue tout ou partie de son autorité parentale à son partenaire avec lequel il vit en union stable, à condition que cette mesure soit prise dans l'intérêt supérieur de l'enfant.
L'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant, selon la définition légale. Cela signifie que, jusqu'à la majorité, ses père et mère doivent le protéger, assurer son éducation et permettre son développement dans le respect dû à sa personne.
Cela implique notamment de déterminer le lieu de résidence de l'enfant, de protéger sa vie privée, de le protéger dans la société, de veiller à sa santé, d'assurer son éducation au quotidien (sociale, scolaire ou professionnelle) ou de gérer ses biens.
Cette décision ne prend pas position sur la question plus générale de l'adoption par les couples homosexuels d'un enfant tiers jusqu'ici interdite par la loi. AP

Adoption simple d'un enfant par la compagne de sa mère biologique confirmée par la cour d'appel d'Amiens, l'UMP riposte sans tarder !
L'adoption simple d'un enfant par la compagne de sa mère biologique, avait-elle à peine été prononcée par la Cour d'appel d'Amiens, que s'organisait sans tarder la riposte de l' UMP.
Cette décision judiciaire, prise le 14 février 2007, contre l'avis du parquet et du ministère public, confirme le jugement rendu en première instance au motif qu'il est « conforme à l'intérêt  supérieur de [l'enfant] de bénéficier d'un lien juridique avec la partenaire de sa mère qui le considère comme son propre enfant et qui participe à son éducation. »
Un arrêt de Cour d'appel qui va dans le bon sens même si les familles homoparentales ont besoin d'une sécurité juridique garantie par la loi, le caractère aléatoire propre aux décisions judiciaires, n'étant pas vraiment approprié pour régler des situations familiales.
La décision tout juste rendue, sans même laisser le temps à la famille concernée de savourer sa joie, l'UMP, en la personne de Michèle Tabarot, déléguée générale de l'UMP à la famille, refuse le droit aux magistrats « de priver les Français d'un grand débat national » et rappelle que l'UMP est opposée au droit à la parentalité pour les couples homosexuels.
Au Centre LGBT Paris IDF, nous ne sommes pas contre « un grand débat national », mais nous craignons que l'UMP ne campe sur ses préjugés, loin des réalités sociales vécues par les couples d'homosexuels et de lesbiennes et par les familles homoparentales. Dans son programme présidentiel, n'a-t-elle d'ailleurs pas seulement consenti à un simple contrat d'union civile n'ouvrant aucun droit à la parentalité ?
Décidément l'UMP a bien du mal à s'accorder sur ces questions, même si son candidat, soucieux de gagner des voix parmi l'électorat LGBT, a prétendu le contraire la semaine dernière lors de la soirée organisée aux bains douches par Gay Lib (interne à l'UMP) ; trop de députés UMP manifestent encore leur homophobie publiquement et sans complexe.
Le Centre LGBT Paris IDF à l'instar de nombreuses autres associations LGBT souhaite un débat sincère, ouvert sur la réalité des familles. A l'évidence, il faudra bien se rendre à l'évidence et légiférer afin de ne pas laisser suspendues à une jurisprudence incertaine, la vie et la sécurité des nombreux enfants vivant au sein d'une famille homoparentale. CGL paris 15 02 07

Note du Collectif Anti-homophobie : ce qui se cache dérrière les précautions de langage des doctrinaires de la droite, est que 2 femmes qui s'aiment vont à l'encontre de la société hétéronormée, elle donnent un déplorable exemple d'un amour illégitime, de la bestialité humaine, elles font ainsi envers les autres enfants de l'incitation de mineurs à la débauche, elles font du communautarisme et du prosélytisme, elles donnent à nos jeunes l'idée qu'on pourrait accepter la polygamie car dans ce couple l'homme manque, la zoophilie car les gouines sont des chiennes. Il vaut mieux une mère vraiment seule, que 2 femmes qui se vautrent dans le stupre et la fornication, l'idéal serait de mettreun bracelet électronique à la compagne afin qu'elle n'approche pas de l'enfant, mais ils n'osent pas.

Procréation assistée: 53% des Français pour les mères porteuses
PARIS, 7 fév 2007 (AFP) - Plus de la moitié (53%) des Français considèrent que les mères porteuses devraient être autorisées en France et 46% qu'une veuve doit "pouvoir être fécondée avec le sperme congelé de son mari", selon une enquête publiée mercredi par l'Agence de la biomédecine.
En cas de difficultés à procréer, 78% des personnes interrogées placent les techniques d'assistance médicale à la procréation (AMP : fécondation in vitro, insémination...) en tête devant l'adoption (32%) ou le renoncement au projet parental (26%), selon les résultats présentés à l'occasion de rencontres parlementaires sur la bioéthique.
Mais 91% désapprouvent le recours à l'AMP pour les femmes de plus de 50 ans, et 72% pour les hommes de plus de 50 ans, précise l'agence dans un communiqué.
55% des Français pensent que seuls les couples hétérosexuels doivent pouvoir bénéficier de l'AMP. 29% sont favorables à ce que des couples homosexuels femmes y aient accès aussi. Pour 38%, une femme seule doit pouvoir en bénéficier.
La grande majorité (79%) reste attachée à l'anonymat du don de sperme ou d'ovocytes et à leur gratuité. "Mais dans le même temps, souligne l'Agence de la biomédecine, une personne sur deux estime que l'enfant doit pouvoir connaître son origine", et 55% des Français se disent favorables à "un défraiement" pour le don d'ovocytes, voire pour 32% à une plus large indemnisation des femmes volontaires.
Hésitant sur la définition de l'embryon (synonyme de foetus ou amas de cellules), 80% des personnes interrogées placent des espoirs de thérapies futures dans la recherche sur l'embryon et la génétique. Environ les deux-tiers sont partisans de donner à la recherche les embryons congelés inutilisés.
Relevant la "très grande confiance dans les scientifiques en ce qui concerne la recherche sur l'embryon" et certaines contradictions dans les réponses, la directrice de l'Agence de la biomédecine Carine Camby a souligné qu'il reste un "gros besoin d'information à faire" pour aider à saisir les enjeux, y compris pour les techniques d'AMP.
Pour 95% des Français, le diagnostic prénatal est une bonne chose. Ils sont également largement favorables (48% "c'est une très bonne chose pour les parents", 36% "une avancée importante pour la médecine") au diagnostic préimplantatoire. Pratiqué après une fécondation in vitro, le DPI est destiné à choisir, en cas de risque de maladie génétique grave, les embryons indemnes pour les implanter dans l'utérus. Pour 13% des personnes interrogées, cela va "trop loin, c'est la porte ouverte à la recherche du bébé parfait" et pour 2,5%, "c'est de l'eugénisme".
Le clonage perçu tantôt comme une technique de reproduction, tantôt comme "un moyen d'obtenir des cellules pour soigner", est massivement rejeté : 91% jugent que cela "va trop loin".
L'enquête a été réalisée entre le 19 décembre et le 29 janvier par l'institut Infraforces auprès d'un échantillon national représentatif de 1.086 adultes.

L'homoparentalité agite scientifiques et politiques
Présidentielle: l'homoparentalité de mieux en mieux prise en compte (association)
PARIS, 4 fév 2007 (AFP) - L'homoparentalité est de plus en plus prise en compte par la plupart des candidats à l'élection présidentielle, qui entendent faire progresser sa reconnaissance officielle et légale de manière différente, s'est félicitée dimanche l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL).
"Il y a une relative unanimité sur ces questions, surtout à gauche. A droite, l'UDF a fait de gros progrès", a déclaré à l'AFP Franck Tanguy, porte-parole de l'APGL, au lendemain d'un colloque sur ce sujet qui a réuni à Paris plus de 400 personnes.
Un message lu de Ségolène Royal (PS) a rappelé qu'elle conduirait, si elle est élue, "avec détermination" les réformes de l'ouverture du mariage, de l'adoption et de l'amélioration du Pacs. Dominique Voynet (Verts) est sur la même ligne et Marie-George Buffet (PCF) a estimé que "l'opinion était prête mais pas les politiques".
Les représentants de la droite ont plutôt soutenu le contraire. Ainsi l'UDF "a avancé particulièrement sur la question du mariage en proposant un contrat d'union, qui ressemble en tous points au mariage... sauf dans l'appellation pour ne pas choquer!", a relevé M. Tanguy, qui note que même la filiation serait reconnue.
"Et c'est ce qui fait la grosse différence avec l'UMP qui propose un contrat d'union avec tous les droits (fiscalité, transmission de l'héritage) sauf la filiation. Or cette filiation est pour nous la première revendication", a-t-il fait valoir. Nicolas Sarkozy invoque "le temps nécessaire à la réflexion".
Pour autant, M. Sarkozy s'est dit "sensible" à des "améliorations de la vie courante" des familles homoparentales par le biais d'un "mandat d'éducation" ou de "convention de partage de l'autorité parentale" pour le beau-parent, quel que soit son sexe.
L'AGPL, qui compte 1.800 adhérents, a rappelé que "plusieurs centaines de milliers d'enfants vivent dans des familles dont au moins un des parents est homosexuel".
Les familles homoparentales s'inscrivent dans "les nouvelles familles" décomposées ou recomposées. Selon la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), il existe en France près de 1,5 million de familles monoparentales élevant plus de 2,5 millions d'enfants. Près de 20% des adultes sont susceptibles de passer une partie de leur vie en famille recomposée.

La principale association de parents gays a organisé un débat à Paris. Par Sandrine Cabut QUOTIDIEN : lundi 5 février 2007
Des scientifiques pour convaincre les politiques d'aller plus loin sur la question de l'homoparentalité. C'est le pari qu'avait fait l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) en organisant samedi à Paris un débat entre candidats à la présidentielle et scientifiques. Pari en partie gagné. Si la communiste Marie-George Buffet est la seule à s'être physiquement déplacée, les cinq partis de gouvernement étaient représentés. Patrick Bloche (PS) a parlé au nom de Ségolène Royal, Noël Mamère (Verts) en celui de Dominique Voynet, Laurent Wauquiez (UMP) pour Nicolas Sarkozy, et Jean-Christophe Lagarde (UDF) pour François Bayrou. Mais, avant de s'exprimer sur ce sujet qui concerne déjà 200 000 enfants en France, ils ont dû écouter.
Un millier de références.  Les arguments de l'APGL, d'abord. L'association vient de recenser, dans un guide, toutes les enquêtes, études universitaires, thèses, etc. publiées sur l'homoparentalité dans le monde. Soit un millier de références, dont plus de 300 françaises. «La plupart ne montrent aucune différence de développement entre les enfants de couples homo et ceux de parents hétérosexuels, les rares études négatives ont été inspirées par les milieux religieux,  relève Martine Gross, présidente honoraire de l'APGL. Les politiques nous ont souvent opposé le manque de recul, cet argument ne peut plus tenir la route. Il est temps de légiférer pour apporter à ces enfants la même protection juridique qu'aux autres.» 
Histoire de prolonger sa démonstration, l'APGL avait convié trois jeunes chercheurs. «La paternité gay s'inscrit dans les changements de paternité actuelle, elle n'a pas de caractères très spécifiques»,  explique Emmanuel Gratton, dont la thèse de sociologie a porté sur des hommes gays devenus pères ou avec un projet de paternité. Martha Mailfert, doctorante elle aussi en sociologie, a enquêté auprès de familles lesbiennes. Sa thèse ne nie pas des difficultés au quotidien ­ notamment pour la reconnaissance de la «co-mère» ­ mais elle estime que le «problème des enfants n'est pas tant dans la structure des familles que dans le regard des autres».  Comme le confirment d'autres scientifiques présents, c'est contre la stigmatisation et les discriminations qu'il faut aujourd'hui lutter.
«Il y a quelque chose d'un peu douloureux à démontrer que les enfants d'homos sont comme les autres»,  relève le psychanalyste Serge Hefez .  L'obstétricien Israël Nisand se dit lui aussi «choqué de voir que des chercheurs doivent encore travailler sur le sujet».  Et de lâcher, sous un tonnerre d'applaudissements : «On sait que la discrimination peut amener jusqu'à la mort. Il faut que des non-homosexuels défendent le droit des homosexuels à vivre normalement dans notre pays.»  Plus provocateur, l'anthropologue Maurice Gaudelier clame que «ce qui fait la société c'est le politique et le religieux, pas la famille. Si la famille évolue, ça ne va pas foutre en l'air la société. Le catastrophisme est non fondé». 
Mea-culpa. A gauche, les politiques en sont déjà convaincus. Marie-George Buffet commence par un mea-culpa,  rappelant que le «PC n'a pas toujours été linéaire sur ce sujet».  Depuis, son parti s'est prononcé en faveur du mariage gay, de l'ouverture de l'adoption aux homosexuels et de l'IAD (insémination avec donneurs) pour les lesbiennes. «Je vais continuer à porter ce combat,  promet-elle. Je pense que l'opinion est prête.»  Même ouverture chez les Verts, où Noël Mamère avait été le premier à célébrer un mariage gay, à Bègles, en 2004. Patrick Bloche rappelle les deux propositions de loi déposées par le PS en juin 2006 sur le mariage et les conditions d'exercice de la parentalité.
Mais à droite, UMP et UDF restent figées sur les questions du mariage et de l'adoption gays. «Notre volonté est de se centrer sur les questions concrètes»,  assure Laurent Wauquiez (UMP), qui propose de transformer le Pacs en un contrat célébré en mairie, et d'améliorer le statut du beau parent. A l'UDF, encore divisée sur le sujet, Jean-Christophe Lagarde évoque la création d'un «contrat d'union sociale avec les mêmes droits que le mariage»,  et la possibilité d'adoption simple par le deuxième parent. Des avancées, mais insuffisantes aux yeux des militants. Le quotidien

les enjeux de 2007 : L'homoparentalité toujours taboue à droite
Les représentants des candidats ont débattu sur le mariage homosexuel et l'adoption au cours d'une rencontre organisée par l'APGL (1).
La droite et le centre ne sont plus homophobes ? Pas sûr. L'UMP et l'UDF l'ont encore prouvé, samedi après-midi à l'EHESS(2), au cours d'un débat sur l'homoparentalité où étaient représentés quatre candidats à l'élection présidentielle. Jean-Christophe Lagarde (maire de Drancy) a tenté de défendre la position de François Bayrou, favorable à un contrat civil entre personne de même sexe mais toujours réticent à ouvrir aux homosexuels le droit à fonder une famille. À l'UDF, même si le contrat proposé accorderait les mêmes droits que le mariage, il est interdit de prononcer le mot pour « ne pas choquer une partie de la population ». Particulièrement la frange la plus conservatrice, attachée à une conception chrétienne de la famille, tout comme le parti centriste. Forte de l'exclusion du député Christian Vanneste après sa condamnation pour propos homophobes, l'UMP n'est pas plus en pointe sur la question. Laurent Wauquiez (député de Haute-Loire), qui défendait les couleurs de Nicolas Sarkozy, s'en est rendu compte à ses dépens, lorsque le message lu de son candidat a été sifflé par la salle. « Je n'ai aucun doute sur la sincérité et la réalité de l'amour homosexuel », a-t-il écrit. Mais, là encore, le mot mariage est banni et l'adoption, « un sujet aux implications nombreuses » qui mérite que l'on prenne « le temps nécessaire à la réflexion ». Nicolas Sarkozy propose « l'union », un contrat signé en mairie qui confère l'égalité en matière de droits successoraux, fiscaux et sociaux.
Encore « une sous-catégorie juridique pour des sous-citoyens », dénonce alors Noël Mamère, représentant Dominique Voynet. « Il faut séparer la question biologique de la question sociale », a lancé le député Vert. Pour son collègue socialiste Patrick Bloche, créer un « Pacs bis, c'est faire un choix communautariste ». « Vous pouvez compter sur moi pour promouvoir (...) la République du progrès pour tous et du respect pour chacun », a communiqué Ségolène Royal. Seule candidate présente en personne au débat, Marie-George Buffet a affirmé que « l'opinion était prête » pour ces réformes qui doivent s'appuyer sur le « droit à chacun de choisir sa vie ». C'est donc l'ensemble de la gauche qui défend aujourd'hui l'ouverture du mariage et de l'adoption à tous les couples. Il ne lui reste plus qu'à gagner. (1) Association des parents et futurs parents gays et lesbiens. (2) École des hautes études en sciences sociales. Ludovic Tomas La Cour de cassation a autorisé vendredi qu'un parent homosexuel délègue tout ou partie de son autorité parentale à son partenaire, à condition que leur union soit
Photo: Elodie et Karine, couple d'homosexuelles, avec leur enfant.

Journal 20 minutes : Les couples homosexuels espèrent obtenir l'égalité des droits après l'élection présidentielle
Ils portent tous deux des alliances qu'ils ont achetées ensemble il y a plus de vingt ans. " A l'époque, l'on ne s'affichait pas facilement, surtout dans la famille et dans le travail , sourit Jean Longarret. Ces alliances, c'était une façon de dire qu'on espérait vivre longtemps ensemble." Vingt ans plus tard, ils vivent toujours côte à côte et le mariage gay, qui fait partie du programme du PS, semble à portée de main. "Si c'est le cas, nous serons les premiers mariés homosexuels de Choisy-le-Roi !" , lancent-ils en riant.
Raimundo Ambrosio da Silva, 55 ans, travaille dans un service d'entretien le matin et fabrique des costumes de carnaval l'après-midi. Son compagnon Jean Longarret, qui a 63 ans, est réalisateur de documentaires. S'ils souhaitent se marier, c'est parce qu'à leurs yeux le mariage reste un symbole. "J'ai toujours eu l'impression que le pacs était un sous-produit pour des sous-citoyens", explique Jean Longarret.
Passer devant le maire leur permettrait également de résoudre leurs problèmes fiscaux et patrimoniaux : pour que Raimundo puisse hériter de l'appartement de Choisy-le-Roi, il leur a fallu jongler avec les textes. "L'appartement est à mon nom car c'est moi qui aie souscrit l'emprunt, raconte Jean Longarret. Mais, s'il m'arrive un pépin, Raimundo ne pourra pas en hériter car aux yeux de la loi, nous ne sommes rien l'un pour l'autre. J'ai donc fait un testament en sa faveur mais il a également fallu que je souscrive une assurance-vie pour qu'il puisse payer les droits de succession : ils seront très élevés puisque nous ne sommes pas mariés."
Jean Longarret et Raimundo Ambrosio da Silva ne sont pas les seuls à se poser ces questions. Depuis que le PS défend l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, beaucoup d'homosexuels songent à passer devant monsieur le maire. "C'est un phénomène nouveau, explique Alain Piriou, le porte-parole de l'Inter-LGBT (lesbienne, gaie, bi et trans), qui organise tous les ans la Marche des fiertés, à Paris. Le fait que ce projet devienne possible amène beaucoup de couples à y réfléchir sérieusement."

"Égalité des symboles "
Longtemps réticente, Ségolène Royal vient de clarifier ses positions. Dans un courrier envoyé le 11 décembre 2006 à l'Inter-LGBT, la candidate socialiste, qui se prononce en faveur d'un projet de loi sur le mariage homosexuel, s'engage à conduire cette réforme "avec détermination afin de convaincre une majorité de Français de son bien-fondé". Dans cette lettre, M me Royal, qui s'était déjà déclarée favorable à l'adoption pour les couples homosexuels, va plus loin encore : elle envisage de modifier les lois de bioéthique afin d'ouvrir l'assistance à la procréation aux couples de femmes.
A droite, où la violence des débats sur le pacs a laissé des mauvais souvenirs, les positions ont évolué aussi. A l'automne 2006, François Bayrou s'est dit favorable à une "union civile" célébrée en mairie pour les homosexuels et à l'ouverture de l'adoption simple pour les couples de même sexe. Nicolas Sarkozy, lui, refuse l'adoption mais il défend un "contrat d'union civil" avec les mêmes droits et devoirs que le mariage et qui sera célébré en mairie. "Il y a, chez les homosexuels, une aspiration profonde à l'égalité des droits, mais aussi aux symboles, souligne Stéphane Dassé, conseiller exécutif de l'UMP et président de Gaylib, un mouvement associé à l'UMP. Beaucoup d'entre nous portent les cicatrices des difficultés qu'ils ont vécues en famille ou ailleurs. Ils ont besoin d'entendre que la société les accepte et les reconnaît."
En s'engageant dans cette voie, la France s'inscrirait dans un mouvement qui touche de plus en plus de pays européens : le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Belgique et l'Espagne ont déjà ouvert le mariage aux couples de même sexe. Quant au pacs, il fait de plus en plus d'émules : la République tchèque a inventé en 2006 un partenariat civil, la Suisse a créé en 2005 un contrat destiné aux couples de même sexe et le gouvernement italien de Romano Prodi a promis un projet de loi pour le mois de février. L'Afrique n'est pas en reste : en 2006, l 'Afrique du Sud a été le premier pays du continent noir à autoriser les "unions volontaires" de couples de même sexe. Anne Chemin Article paru dans l'édition du 03.02.07. Elections 2007 : Le Monde chez vous pour 16€/mois

L'Analyse de Delphine de Mallevoüe, journaliste au service Société du Figaro.  
Longtemps réticente au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels, et alors même que ses voeux officiels pour 2007 portaient haut les valeurs traditionnelles de la famille, Ségolène Royal vient pourtant de s'engager « à procéder à cette importante réforme par la voie d'un projet de loi » , si elle est élue en mai. Des propos qu'elle a tenus tout récemment dans un courrier adressé à l'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT), en réponse à ce mouvement qui, fin novembre, lui avait demandé de « clarifier » sa position. 
Galvanisée sans doute par la campagne, Ségolène a même ajouté qu'elle « condui (rait)  » cette réforme « avec détermination afin de convaincre une majorité de Français de son bien-fondé ». Surprise générale du côté des associations homosexuelles qui se souviennent de sa prudence, en juin, dans un entretien accordé au magazine gay Têtu, où elle faisait inversement valoir que « sur ces délicates questions de société, il faut d'abord rassembler une majorité de Français ». Sous-entendu, il faut attendre qu'ils soient prêts. 
« C'est une clarification absolument radicale, s'est félicité Alain Piriou, porte-parole de l'Inter-LGBT. Désormais, il n'y a plus d'ambiguïté. » Dans son courrier, Ségolène a même poussé la nouveauté jusqu'à affirmer nécessaire « qu'une réévaluation de la loi de bioéthique soit opérée au regard de la demande d'accès des couples de femmes à l'assistance médicale à la procréation ».
 La candidate PS est ainsi la première à avancer le pion de l'homoparentalité sur l'échiquier de la campagne présidentielle. Autant dire que les positions de Nicolas Sarkozy sont attendues au tournant. Encore plus depuis que la mission de réflexion qu'il avait confiée en juin à Luc Ferry sur le sujet a tourné court. Pressé par les parlementaires UMP de s'exprimer au plus vite sur l'homoparentalité, il avait en effet devancé tous travaux de la mission en déclarant, dès septembre, être fermement « opposé » au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels, entraînant ainsi la démission de Luc Ferry. « Le modèle qui est le nôtre doit rester celui d'une famille hétérosexuelle : les enfants ont besoin d'un père et d'une mère » , avait-il affirmé. Aujourd'hui, que ce soit le milieu homosexuel, qui se demande « s'il saura retrouver le courage du dialogue » , ou des associations comme Life Parade, qui promeut au contraire le modèle familial hétérosexuel, tous invitent le candidat UMP, à la lumière de son investiture, à afficher très vite la couleur sur sa bannière de campagne.
Aujourd'hui, les chiffres de l'homoparentalité sont encore mal définis. Pour l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), 300 000 enfants seraient concernés, entre ceux qui sont le fruit d'un ménage homosexuel et ceux qui sont nés d'unions hétérosexuelles antérieures. L'Institut national d'études démographiques (Ined), lui, estime seulement à 15 000 ou 20 000 les couples de même sexe ayant des enfants vivant avec eux. Quoi qu'il en soit, c'est bien le droit à fonder une famille, plus qu'à se marier, qui constitue la principale revendication des couples homosexuels aujourd'hui. Un droit que de plus en plus de couples dérobent à la loi française en ayant recours aux inséminations artificielles à l'étranger ou aux gestations pour autrui, autrement dit aux mères porteuses, ou encore en adoptant hors frontières sans faire état de leur homosexualité. 
Autre démarche en vogue : l'adoption simple qui, aujourd'hui, fait l'objet de plus en plus de demandes devant les tribunaux français. Dans un couple homosexuel, cette procédure vise à obtenir la reconnaissance d'une filiation entre l'enfant du parent d'origine et le conjoint de ce dernier. Ni explicitement interdite ni explicitement permise par la loi, l'adoption simple pour les couples homosexuels profite d'un flou juridique qui, étant soumis à l'appréciation subjective de chaque magistrat, donne concrètement lieu à des jugements très disparates selon les juges et les juridictions. 

Si beaucoup de familles homoparentales s'insurgent contre cette « justice à deux vitesses », d'autres préfèrent dénoncer l'« insécurité juridique » pour les enfants concernés, rappelant que ce sont d'abord eux qui payent les pots cassés. « Comment fait-on pour protéger les enfants qui vivent dans ces familles ? N'ayant qu'un parent, juridiquement parlant, comment leur offrir la même protection juridique que les enfants élevés dans les familles hétérosexuelles ? » , interroge M e Caroline Mécary, avocat de nombreux couples homosexuels. « Comme on fait pour les enfants de mères veuves ou célibataires ! », rétorque Michèle Tabarot, présidente du Conseil supérieur de l'adoption (CSA) et déléguée générale de l'UMP en charge de la famille. Enjoignant les magistrats à « respecter l'esprit de la loi » et estimant qu' « ils n'ont pas à priver les Français de ce grand débat national sur lequel il existe un véritable clivage » , elle exige qu' « ils ne se substituent pas au législateur, dont c'est le travail ».  
Reste que, depuis la première affaire en 2001, ce sont seulement trois adoptions simples en faveur de couples homosexuels qui ont été prononcées de manière irrévocable, sur un total de plusieurs milliers de demandes. Il n'empêche : si ces pratiques restent marginales, le débat de société, lui, est assez émotionnel pour faire la différence dans les urnes.

Pour adopter, les gays cachent souvent leur situation Le Monde | 02.02.07 | 14h52  •  Mis à jour le 02.02.07 |
Elles sont allées chercher Pauline au Vietnam ensemble, elles se sont levées toutes les deux la nuit pour les biberons et pour la fièvre, mais aux yeux de la loi, seule l'une d'elles est considérée comme la mère de l'enfant. "Lorsque j'ai demandé un agrément pour l'adoption, je ne leur ai pas dit que j'étais homosexuelle pour éviter un refus, raconte Sophie. Je me suis présentée comme célibataire et ils m'ont délivré l'agrément. Mais, du coup, l'adoption est uniquement à mon nom."

Depuis 2005, Sophie et sa compagne, Véronique, élèvent ensemble une petite fille d'origine vietnamienne qui aura bientôt deux ans. "Je m'en occupe autant que Sophie, mes parents se considèrent comme ses grands-parents et elle est invitée à la galette des rois de mon entreprise, comme si elle était ma fille, mais juridiquement, je n'ai aucun lien avec elle, regrette Véronique. C'est un peu insécurisant." Le couple souhaite adopter un deuxième enfant au Vietnam mais cette fois, c'est Véronique qui déposera la demande d'agrément. En se déclarant, comme Sophie, célibataire.

"ABSENCE DE RÉFÉRENT PATERNEL" Les couples homosexuels qui souhaitent adopter à l'étranger cachent souvent leur situation pour éviter que l'agrément leur soit refusé. C'est ce qui est arrivé en 1998 à une institutrice du Jura qui avait déclaré qu'elle vivait avec une femme. "Votre projet d'adoption révèle l'absence d'image ou de référent paternels susceptibles de favoriser le développement harmonieux d'un enfant adopté" , notait la décision du conseil général. Le dossier sera examiné en mars par la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg.
L'homoparentalité - un terme forgé en 1997 par l'Association des parents gays et lesbiens (APGL) qui est entré dans le Robert en 2001 - s'impose peu à peu dans le paysage européen : la Suède , le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique et l'Espagne ont déjà choisi de s'engager dans cette voie. Depuis une dizaine d'années, la recherche s'intéresse, elle aussi, à ces questions : l'APGL, qui organise, samedi 3 février, un débat avec les candidats à l'élection présidentielle, vient de publier un guide qui recense plus d'un millier d'études sur l'homoparentalité, dont 319 ont été réalisées en France. "En 1997, il en existait seulement 250 dans le monde et aucune en France !", remarque l'APGL.

Elections 2007 : gauche et droite s'opposent sur la question de l'homoparentalité
L'évidence s'imposait à l'issue du débat scientifique et politique organisé par l'APGL, le 3 février à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales, les homoparentalités sont désormais au cœur du débat politique. Gauche et droite s'opposent sur la question.

Amphithéâtre bondé, salles de projections combles, le débat scientifique et politique organisé par l'APGL en partenariat avec France Culture le 3 février sur les homoparentalités a donné le coup d'envoi de la campagne 2007 sur les revendications LGBT.
L'idée de l'APGL était de confronter les connaissances des uns (jeunes scientifiques ayant travaillé sur les homoparentalités, scientifiques français confirmés spécialistes en sciences sociales) aux options et projets des autres (des politiques représentant des candidats et candidates à l'élection présidentielle). Un enjeu dont l'UDF, le PS, l'UMP, les Verts et le PCF ont bien compris l'importance puisque chacun avait envoyé un représentant. Dominique Voynet (Verts), Ségolène Royal (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) ont même adressé des messages aux participants. Marie-George Buffet, la candidate du PCF, est, elle, venue en personne pour une courte intervention.
Des différences abyssales entre gauche et droite
Pour l'APGL, il s'agissait d'informer, de montrer que, contrairement à une idée opposée aux familles homoparentales, on ne manque pas (y compris en Europe) d'études sur l'homoparentalité ou la vie des enfants évoluant dans des cadres homoparentaux, mais surtout de comprendre où se situent aujourd'hui les blocages politiques et chez qui ? Car l'enjeu est d'importance : faire avancer des revendications anciennes à l'occasion d'une échéance majeure : l'élection présidentielle de cette année.
De ce point de vue, il est apparu très vite des différences abyssales entre les formations de droite et celles de gauche. Pour Marie-George Buffet, le politique doit "permettre à chacun de pouvoir construire sa vie comme il l'entend." Conséquence, le PCF est favorable au mariage, à l'adoption, à l'insémination artificielle avec donneur (IAD) pour les lesbiennes, aux droits du deuxième parent mais ne se prononce pas pour la gestation pour autrui. Représentant de Dominique Voynet, le député Verts Noël Mamère a rappelé que son parti "est plus en avance [sur ces questions] que la plupart des partis politiques". Il a surtout défendu le principe qu'il fallait "séparer la question de la filiation de celle de la reproduction". Les Verts sont favorables, et depuis longtemps, à l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe, aux droits du deuxième parent , à l'IAD mais ne se prononce pas non plus pour la gestation pour autrui.
Co-parent du PaCS, le député PS Patrick Bloche a rappelé que son parti avait déposé l'année dernière une proposition de loi en juin 2006 sur l'homoparentalité. Selon le représentant de Ségolène Royal, il ne faut plus "opposer l'intérêt de l'enfant au désir d'enfant." Il défend donc l'ouverture du droit à l'adoption pou les couples homos, l'élargissement de la délégation d'autorité parentale. Le PS propose une égalité des droits et un "cadre d'indifférenciation juridique" en matière de droits des enfants entre couples homos ou couples hétéros à quelques réserves près. C'est ainsi que le PS refuse, pour le moment, l'IAD et dit non à la gestation pour autrui.
La droite hostile aux homoparentalités
La tache est évidemment plus difficile pour les formations de droite très réservées voire hostiles aux homoparentalités. Député UDF, Jean-Christophe Lagarde, représentant de François Bayrou, a rappelé que son parti avait "une position très difficile sur le sujet et que Français Bayrou, lui-même, avait une position figée sur ces questions." Pour autant, l'UDF a, d'après lui, évolué et défend désormais l'idée que "la loi doit apporter un cadre protecteur à tous sans porter de jugement sur la sexualité." Et ce d'autant, admet le député, que la "société est prête à évoluer maintenant." Pour autant, l'UDF ne va pas au bout de sa logique puisqu'elle refuse l'ouverture du mariage aux couples de même sexe en privilégiant une union civile célébrée en mairie, qu'elle rejette l'adoption pour les couples de même sexe, l'IAD et la gestation pour autrui. En matière d'homoparentalité, l'UDF propose juste, en matière de droits du deuxième parent, que "l'adoption simple" soit possible pour ce deuxième parent. Ce qui est très insuffisant au regard des besoins et des demandes des homoparents.
Du côté de l'UMP, les blocages sont du même type. Le député Laurent Wauquiez, représentant de Nicolas Sarkozy, a donc choisi de défendre l'idée d'une stratégie pragmatique, histoire de tenter de mieux faire passer l'idée que l'UMP n'est favorable à aucune demande de l'APGL pas même aux droits du deuxième parent. La stratégie pragmatique, c'est la mise en place de l'union civile avec signature en mairie aux droits identiques au mariage à l'exception de tout ce qui concerne l'enfant et aussi la statut du beau parent avec la convention de partage de l'autorité parentale. "Notre volonté est de nous centrer sur les problèmes concrets et d'avancer sur la résolution des problèmes de vie quotidienne" avance le député qui ne considère pas du tout que l'opinion publique soit prête sur les questions d'homoparentalités.
Selon l'UMP, un statut du beau parent permettant au parent non biologique de l'enfant de pouvoir aller le chercher à l'école, de pouvoir l'inscrire à la crèche, pour prendre une décision médicale le concernant, etc. permettrait déjà de résoudre bien des problèmes.
Sans doute, mais comme en a témoigné la salle par des sifflets, on est très loin du compte.
>> Des études nombreuses
"En France, il est souvent opposé aux familles homoparentales le manque d'études les concernant", explique Franck Tanguy, porte-parole de l'APGL. L'APGL a profité de son colloque pour contredire cet argument et publier une somme d'un millier d'études, articles et références bibliographiques, essentiellement rédigées en Europe et Amérique du Nord. Ces études "concluent quasi unanimement que les enfants élevés dans ces familles ne présentent ni plus ni moins de troubles que dans des familles hétérosexuelles", affirme Franck Tanguy.
e-llico Mis en ligne le 05/02/07

3 février 2007 Débat Homoparentalité Aujourd'hui

L'APGL organise un débat scientifique et politique intitulé
"Homoparentalité. Questions et réponses aux familles d'aujourd'hui"
C'est un moment fort de la participation de l'APGL à la campagne présidentielle avec un partenariat avec France Culture, qui réserve trois émissions à cette thématique et va annoncer abondamment ces débats, une émission sur France- Inter et une large Conférence de Presse .
À cette occasion sera lancé le Guide Bibliographique recensant près de 1000 ouvrages et études scientifiques sur les parentés homosexuelles. À l'exception d'une vingtaine émettant des avis négatifs ou mitigés, toutes les disciplines s'accordent pour dire que les 200.000 enfants d'homosexuels que compterait la France ont le même développement psycho affectif que les autres.
L'intérêt de l'enfant ici serait de reconnaître dans la loi l'égalité entre tous les citoyens, quels que soient ses choix singuliers et la forme de sa famille ,comme l'ont fait un certain nombre grandes démocraties européennes et occidentales .

Ce sujet sera éclairé par :

  • de jeunes chercheurs français :
    • les sociologues Emmanuel Gratton (Docteur en Sociologie , Paris VII , 2006 )
    • et Martha Mailfert (Doctorante en Sociologie- IEP Paris ) ,
    • et le psychologue Olivier Vecho (Docteur en Psychologie, Toulouse , 2005) .
  • des scientifiques de renom :
    • Maurice Godelier : Anthropologue, Directeur de recherche à l'EHESS
    • Serge Hefez : Psychiatre des hôpitaux, Responsable de l'unité de thérapie familiale, Service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent Hôpital de la Pitié-salpêtrière
    • Israel Nisand : Gynécologue Obstétricien, Chef du département de gynécologie obstétrique au CHU de Strasbourg
    • Jacques Commaille : Sociologue de la famille, Enseigne la sociologie politique du droit et de la justice au département de sciences sociales à l'Ecole Normale Supérieure Cachan.
    • Florence Laroche-Gisserot : Juriste, Professeur Agrégée à la faculté de droit de l'université d'Evry
  • Des personnalités politiques annoncées : Cinq candidats à l'élection Présidentielle ou leur porte parole :
    • Marie Georges Buffet (PCF) ;
    • Patrick Bloche (PS) pour Ségolène Royal ;
    • représentant à confirmer (UMP) pour Nicolas Sarkozy ; -** Jean-Christophe Lagarde (UDF- Vice Président Assemblée Nationale) pour François Bayrou ;
    • Noël Mamère (Verts) pour Dominique Voynet.

L'APGL a sollicité tous les candidats à venir personnellement témoigner de leur engagement à la reconnaissance des familles homoparentales, singulières et banales à la fois.
Les débats animés par le journaliste Thierry Guerrier promettent un échange riche que l'APGL souhaite dans un climat apaisé, d'écoute mutuelle. Ils engageront les partis représentés pour l'avenir.

Présidentielle : l'APGL au cœur du débat sur l'homoprentalité
Bien décidée à faire avancer ses revendications, l'APGL organise, en pleine campagne présidentielle, un colloque intitulé "Homoparentalité, questions et réponses aux familles d'aujourd'hui".
Il s'agit pour l'association d'ancrer l'homoparentalité dans le débat présidentiel et dans la campagne des législatives qui suit. La manifestation devrait être à la fois scientifique et politique. Scientifique puisque de jeunes chercheurs comme Emmanuel Graton (auteur d'une étude sur les pères homos) ou Martha Mailfert (auteur d'une étude sur les familles homoparentales) y présenteront leurs travaux. Scientifique encore puisque de grands noms comme l'anthropologue Maurice Gaudelier, le psychologue et psychanalyste Serge Hefez, le professeur Israël Nizand et le sociologue Jacques Commaille participeront aux travaux.
Politique enfin puisque des représentants des partis de gouvernement (PC, PS, UDF, UMP, Verts) voire les candidats eux-mêmes,
viendront répondre aux interpellations de l'APGL et des participants sur les droits des familles homoparentales, les améliorations législatives envisagées, leurs blocages…
Ce colloque se déroulera samedi 3 février de 13 h 30 à 17 h à l'amphithéâtre de L'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. 105, boulevard Raspail. 75006 Paris. Entrée gratuite. Infos sur www.apgl.asso.fr e-llico Mis en ligne le 22/12/06

Rejet requis pour une demande d'adoption au sein d'un couple homosexuel
Le ministère public a requis mercredi devant la cour d'appel d'Amiens le rejet de la demande d'adoption simple d'un enfant par la compagne de sa mère naturelle, qui avait été acceptée en première instance.

Le 8 septembre, le tribunal de grande instance d'Amiens avait fait droit à cette demande, mais le parquet a interjeté appel, considérant qu'il s'agit d'un contournement de la loi qui prohibe l'adoption par un couple homosexuel. Au cours de l'audience de mercredi, le ministère public a demandé l'infirmation de la décision du tribunal, estimant qu'il ne "pensait pas que c'était dans l'intérêt de l'enfant", selon l'avocate du couple, Me Hélène Devismes-Gras. La cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 14 février.
En première instance, le tribunal avait jugé "conforme à l'intérêt supérieur de (l'enfant) de bénéficier d'un lien juridique avec la partenaire de sa mère qui le considère comme son propre enfant et qui participe à son éducation".
L'adoption simple permettrait à la compagne de "continuer à tenir le rôle éducatif qu'elle a toujours eu" auprès du petit garçon, âgé de 2 ans et demi, "en cas de survenance d'un événement privant la mère d'exprimer sa volonté", avait souligné le tribunal.
Selon ce dernier, les deux femmes, des fonctionnaires qui résident dans la Somme et se sont pacsées en 2001, "partagent avec (l'enfant) une vie de famille épanouie" et leur relation "est stable depuis une dizaine d'années et fondée sur une complémentarité et un respect de leur rôle auprès de l'enfant".
Les deux femmes, qui souhaitent garder l'anonymat, élèvent ensemble l'enfant depuis sa naissance. Le petit garçon est né d'une insémination artificielle pratiquée en Belgique. E-llico Mis en ligne le 14/12/06

Sondage : 38% des Français proches de Royal sur les questions familiales
38% des Français affirment se sentir proches de Ségolène Royal en matière de défense de la famille et des valeurs familiales, contre 18% pour Nicolas Sarkozy, selon un sondage IFOP publié vendredi par Métro et diffusé par LCP-AN. François Bayrou arrive troisième, avec 9%, devant Olivier Besancenot, 6% et Philippe de Villiers, 5%.

Le sondage indique que la famille homoparentale progresse puisque 46% des personnes interrogées se disent d'accord avec la proposition selon laquelle "un enfant s'épanouit de la même manière si ses parents vivent en couple hétérosexuel ou homosexuel", 54% étant d'un avis inverse. Les 35-49 ans se partagent à 50-50 sur ce point. Au delà de 49 ans, une nette majorité n'est pas d'accord.
75% des Français estiment qu'une famille recomposée est une famille comme les autres, 25% étant d'un avis inverse.
Sondage réalisé par téléphone les 9 et 10 novembre auprès d'un échantillon de 956 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). e-llico Mis en ligne le 27/11/06

Le projet Daphné II a été présenté et lancé à Madrid lundi dernier. Il s'agit de connaître la situation réelle des enfants de gays et lesbiennes au sein de la famille, dans les établissements scolaires et dans leur vie quotidienne. Trois pays vont participer à l'étude, la Grande-Bretagne , l'Italie et l'Espagne au moyen de leurs associations spécialisées, la FLAG en Angleterre, AGEDO en Italie et la FELGT , la fédération nationale des lesbiennes, gays et transsexuels en Espagne. L'enquête se fera au sein des universités de Barcelone, Turin et Londres. Ce projet européen est un programme destiné à combattre la violence faite aux jeunes, aux enfants et aux femmes. Le week-end prochain, à Barcelone, pour appuyer ces travaux, un séminaire est organisé sur la famille, la violence et les enfants des gays et des lesbiennes par l'association des parents de gays et lesbiennes, l'AMPGIL, sur le thème «la visibilité affective à l'adolescence, la famille, lieu d'amour, de compréhension et d'accompagnement» . Têtu 23 11 06

Homoparentalité : la Défenseure des enfants propose un statut des tiers
La Défenseure des enfants propose dans son rapport annuel d'instaurer un statut des "tiers". Ce statut pourrait concerner les familles homoparentales .

Aujourd'hui, selon le rapport remis par Dominique Versini, "près d'un enfant sur quatre est amené à grandir dans une famille monoparentale, recomposée ou homoparentale". La Défenseure des enfants estime que "le statut du tiers n'est pas suffisamment pris en compte dans la loi française". Il concerne les beaux-parents, grands-parents, frères et soeurs et les personnes de confiance qui partagent ou ont partagé la vie d'un enfant.
Le droit français commence à reconnaître les nouvelles formes de parentalité, notamment avec la loi du 4 mars 2002 sur l'autorité parentale, mais les procédures sont "lourdes" et les dispositifs "peu connus", estime le rapport.
Il propose, pour soutenir les parents dans la vie quotidienne de l'enfant, de créer un "mandat d'éducation" ponctuel, attribué par simple convention, qui serait donné par un parent ou les deux à un tiers, lui permettant de prendre en charge des actes relatifs à la scolarité ou la santé. Un des parents pourrait partager, par convention homologuée par le juge aux affaires familiales, l'exercice de son autorité parentale, notamment avec un beau-parent, pour "les actes usuels de la vie quotidienne". Pour les actes graves, l'accord de l'autre parent serait requis.
Actuellement, ce "partage", prévue par l'article 377-1 du code civil, mais peu pratiqué, doit être prononcé par le juge aux affaires familiales.
Enfin, le rapport consacre un "droit de l'enfant à entretenir des relations personnelles avec un tiers" avec lequel il a noué des liens affectifs, le juge aux affaires familiales pouvant fixer les modalités de ces relations "dans l'intérêt de l'enfant".
En France, au moins 30.000 enfants vivent à temps plein dans des familles homoparentales.
Même mises en oeuvre, les propositions émises par Dominique Versini n'auraient qu'une portée limitée et ne résoudraient pas la question du partage ou de la délégation de l'autorité parentale revendiquée par les couples de parents homosexuels. E-llico Mis en ligne le 20/11/06

USA Etat du New Jersey : Un certificat de naissance peut mentionner les noms de la mère et de sa partenaire
Lundi 14 novembre, l'État du New Jersey a autorisé deux lesbiennes vivant en couple à inscrire leurs noms sur le certificat de naissance de l'enfant qui a été porté par l'une d'elles. Elles sont les premières à pouvoir bénéficier de la décision de la cour suprême du New Jersey qui avait, le 25 octobre dernier, décidé que si la loi interdisant le mariage des couples homosexuels n'était pas contraire à la Constitution , l'État devait en revanche accorder les mêmes droits et obligations aux couples homosexuels qu'aux couples hétérosexuels . Le couple de femmes ne va ainsi pas être obligé, comme c'était le cas auparavant, de passer par la voie de l'adoption pour que la partenaire de la mère de l'enfant soit reconnue comme parent. En mentionnant les noms des deux partenaires sur le certificat de naissance, l'enfant pourra ainsi être couvert par l'assurance santé de l'une de ses deux mamans. Et en cas de décès de la mère biologique, la garde de l'enfant sera accordée à sa compagne. Têtu 17 11 06

La médiation familiale s'ouvre aux homosexuels
Militante LGBT, en charge des permanences de conseils professionnels au Centre LGBT Paris-IDF, Muriel Consignol, psychologue sociale diplômée, a proposé au CGL d'ouvrir une permanence de médiation familiale. Une première.

La médiation familiale consiste en l'organisation de la vie de l'enfant après le prononcé du divorce des parents par exemple, ou en cas de difficultés concernant un enfant né d'un projet de coparentalité. Les cas ne sont pas rares mais plutôt mal traités. "Souvent les professionnels de la médiation familiale ne sont pas formés à la question de l'homosexualité, explique Muriel Consignol. Du coup, les enjeux sont mal compris et le travail de médiation mal conduit."
"J'ai suivi une formation spécifique en matière de médiation familiale, effectué un stage dans un tribunal aux affaires familiales, explique Muriel Consignol. C'est à partir de cela et d'observations dans ma pratique professionnelle que j'ai compris qu'il fallait proposer cette permanence qui prenne en compte l'homosexualité dans la médiation familiale. Lors d'un stage au tribunal de Versailles, j'ai assisté à une affaire opposant une femme qui avait découvert l'homosexualité de son conjoint en fouillant ses affaires, qui avait demandé et obtenu le divorce et qui entendait faire perdre à son mari l'intégralité de ses droits parentaux. C'est dans ce type de cas que la médiation qui, peut être ordonnée par le juge, intervient. Il s'agit alors d'aider le couple à trouver un compromis qui respecte les droits de chacun".
"J'ai rencontré un autre cas où deux couples (deux hommes d'un côté et deux femmes de l'autre) connaissaient des difficultés dans leur projet coparental après la naissance de l'enfant. Les parents biologiques, qui avaient perdu l'amitié qu'ils avaient l'un pour l'autre, n'étaient plus d'accord sur les modalités d'éducation de l'enfant. Dans ce type de cas, la médiation familiale a son intérêt. Et si elle peut éviter un jugement, c'est tout de même mieux, fait remarquer Muriel Consignol. e-llico Mis en ligne le 13/10/06

Assemblée nationale : proposition de congé d'accueil d'enfant pour les couples lesbiens
La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a adopté (le 17 octobre) un amendement dans le cadre du projet 2007 de loi de financement de la Sécurité sociale qui vise à ouvrir le congé paternité aux lesbiennes.
L'article adopté propose un "élargissement du bénéfice du congé de paternité par la création du "congé d'accueil à l'enfant". La commission des Affaires sociales a examiné cet amendement de la socialiste Marie-Françoise Clergeau, rapporteure pour la famille, dont l'objet est de "permettre au père ou à la personne qui partage la vie de la mère de l'enfant de disposer du temps nécessaire pour être aux côtés de l'enfant dans les premiers jours de sa vie".
Marie-Françoise Clergeau, rapporteure pour la famille, a estimé que "la réforme du congé de paternité permet de mettre fin à une incohérence du droit social qui, selon les cas, prend en compte ou non l'existence de couples homosexuels : ainsi une femme homosexuelle peut bénéficier d'un congé parental, alors que sa compagne ne peut bénéficier du congé de paternité du fait de la référence explicite au "père" dans l'article du code de la sécurité sociale".
Mis en ligne le 20/10/06

La pédiatre et élue UMP Edwige Antier aborde l'homoparentalité dans son dernier essai
Après avoir crié au loup suite à la présence en bibliothèque de Jean a deux mamans, un album pour 0-3 ans évoquant l'homoparentalité , la pédiatre et conseillère municipale UMP (Paris 8e) Edwige Antier se pose en spécialiste de l'homosexualité dans Dolto en héritage II, essai sur la «naissance de l'identité sexuelle». Revendiquant ses 35 ans de pratique, elle explique que «la plupart de ceux que j'ai vu grandir homosexuels avaient une image de père absente ou dévalorisée, par son comportement, sa faiblesse, par son déni par la mère». Les futures lesbiennes, quant à elles, ont souvent «une mère phallique dominatrice et un père bienveillant»: «C'est à ce dernier qu'elle s'identifie, rejetant sa mère dont elle a cependant pris la puissance.» «Bien sûr, ce sont là des situations générales qu'il faut nuancer (…), mais qui s'imposent avec l'expérience, précise Edwige Antier. Leur répétition montre l'importance de ce qui se joue dès les premières années, en dehors de tout choix conscient de l'enfant et des parents.» À ceux qui seraient tentés de voire en elle un chantre de l'hétérosexualité, l'élue UMP précise que «la préoccupation du pédiatre (…) n'a pas pour objectif que l'enfant soit hétérosexuel». En effet, «c'est la psychose qui est la vraie préoccupation» (sic).Et, comme dit celle qui se pose en héritière de Françoise Dolto, «mieux vaut prévenir»! Pas besoin de s'étonner donc qu'elle préconise un «soutien psychique» aux enfants de familles homoparentales…

Note du Collectif anti Homophobie : A travers la pédiâtre, c'est la politique qui parle, Mme Antier fait de la situation de nos enfants une véritale psychose, on peut la rassurer : toutes les études montre que nos enfants et petits enfants sont parfaitement normaux, de plus ils sont éduqués, eux, à la tolérance, une véritable leçon pour cette pédiâtre qui n'a pas l'assentiment de ses collègues. Mme Antier peut elle rappeler quel poste électif elle brigue ?

Nicolas Sarkozy trie entre les bonnes et les mauvaises familles
L'APGL réagit aux déclarations de Nicolas Sarkozy et à l'annulation de la mission sur le mariage et la parentalité. Communiqué de presse APGL - 5 septembre 2006
En rejetant les possibilités d'ouverture concernant la reconnaissance de l'homoparentalité et le mariage gay, Nicolas Sarkozy fait un mauvais calcul électoraliste, doublé d'un étrange aveuglement et d'un manque de respect.
Mauvais calcul électoraliste : en cédant aux franges conservatrices de la majorité parlementaire, il fait mine d'ignorer que les français manifestent, quant à eux, une véritable ouverture sur ces questions.
Un étrange aveuglement : alors que progressivement les pays européens reconnaissent les réalités de l'homoparentalité, Nicolas Sarkozy ignore l'existence des 200 000 enfants français déjà élevés par des adultes de même sexe et leur refuse le droit aux mêmes protections que les autres enfants.
Un manque de respect : Nicolas Sarkozy avait demandé au Conseil d'Analyse de la Société , présidé par Luc Ferry, de réfléchir à des évolutions sur le mariage et la parentalité pour les gays et lesbiennes. En tranchant contre ces questions avant même les résultats du travail de ce conseil, Nicolas Sarkozy fait montre d'un étonnant sens de la concertation.
Nicolas Sarkozy fait donc le tri entre les bonnes familles et les mauvaises familles dont les enfants sont moins égaux que les autres. Enfin, ne nous jugeant ni dignes du mariage ni dignes d'avoir des enfants, il nous gratifie d'un nouveau mode d'union et de l'égalité fiscale.
Ce que nous demandons c'est une véritable égalité comprenant le mariage et la filiation pour que les gays, les lesbiennes et les enfants vivants dans des familles homoparentales soient comme les autres enfants, protégés dans leurs liens familiaux. Ils cesseront alors d'être des sous citoyens pour l'état Français.
Le nouveau mode d'union et l'égalité fiscale proposés par Nicolas Sarkozy sont néanmoins un petit pas en avant. Espérons que ces positions seront à même d'évoluer au cours de la campagne qui s'annonce et que le programme de l'UMP prendra en compte les nouvelles formes familiales dont les familles homoparentales ne sont qu'une des composantes. Têtu 07 09 06

Les pressions de A. P. G. L.
L'association des parents et futurs parents gays et lesbiens est décidée à « faire de l'entrisme dans les institutions », selon son président Éric Garnier. « On nous reçoit, on nous auditionne, mais il n'y a aucune institution à travers laquelle l'hommoparentalité existe ! » L'idéal serait de rentrer à L'U. N. A. F. union nationale des associations familiales devant laquelle l'APGL avait déjà déposé un dossier de candidature en 2001, refusé par cet organisme très conservateur. Aujourd'hui l'A.P. G. L. entend faire pression sur l'Élysée et le gouvernement « pour aider l'UNAF à nous accueillir en tant que membre de plein droit ». À défaut ou en plus sait-on jamais, l'APGL est intéressée par une place au Conseil économique et social ou au Haut Conseil à l'adoption

Homoparentalité : changer la loi, et vite
La cour d'appel de Riom vient d'annuler, ce mardi 27 juin, l'adoption d'un petit garçon par la compagne de sa mère. Selon la cour, cette adoption aurait entraîné pour la mère "biologique" une perte de l'autorité parentale, qu'une autre décision de justice aurait pourtant pu rétablir. Aux yeux de la loi, l'une des deux mamans restera donc une étrangère pour l'enfant, malgré la force du lien affectif qui les lie.
Cette décision montre à quel point un changement de la loi est aujourd'hui nécessaire et urgent. L'intérêt supérieur de l'enfant, si souvent invoqué pour défendre l'intérêt d'un modèle idéologique jugé supérieur, exige que la relation construite avec tous ses parents soit sécurisée, face aux aléas de la vie : qu'advient-il de l'enfant en cas de disparition de son unique parent légalement reconnu ? L'adoption par le second parent est une solution concrète et réaliste, qui ôterait beaucoup de précarité à nombre de familles homoparentales.
La majorité gouvernementale a refusé d'inscrire à l'ordre du jour une telle mesure avant la fin de la législature. Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy se donne plusieurs mois de réflexion, se laissant guider par un directeur de conscience très conservateur, Luc Ferry. Durant toute la période électorale, les familles homoparentales vont donc devoir se contenter de bricolages juridiques.
Quant au Parti socialiste, son groupe à l'Assemblée nationale vient de déposer deux propositions de loi, l'une sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, l'autre sur la parentalité. Si la seconde reprend une bonne partie de ses revendications, l'Inter-LGBT souhaite se voir confirmer qu'elle n'est pas moins prioritaire que la première. En clair, il n'est pas question pour l'Inter-LGBT que la reconnaissance de l'homoparentalité vienne après l'ouverture du mariage, selon un scénario qui semble recevoir la préférence de plusieurs dirigeants socialistes.
C'est pourquoi l'Inter-LGBT a adressé au président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, une demande d'entretien malheureusement restée aujourd'hui sans réponse. Si ce silence vient à durer, l'Inter-LGBT saura rappeler à François Hollande que sur la banderole qu'il portait lors de la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans, en tête de 800 000 personnes, il était écrit "Pour l'égalité en 2007", pas en 2012.Alain Piriou, porte-parole communiqué Inter-LGBT - 28/6/2006

Mariage et parentalité : Nicolas Sarkozy réfléchit tout haut, l'Inter-LGBT demande des réponses
Le président de l'UMP a confié à Luc Ferry une mission pour « réfléchir, au cours des mois prochains, tant à la question de l'opportunité ou non d'ouvrir aux couples homosexuels le mariage civil, ou une autre forme d'union civile, qu'à la possibilité pour eux de se voir autoriser le recours à l'adoption. »
Nicolas Sarkozy aurait été mieux inspiré d'accepter le dialogue avec l'Inter-LGBT pour nourrir une réflexion qui semble lui manquer, au lieu d'annuler un entretien prévu jeudi matin, pourtant acté et annoncé par ses conseillers. Il faut craindre en effet que Luc Ferry, apôtre du conservatisme et admirateur déclaré de Jean-Paul II, soit bien en peine pour l'aider dans sa réflexion : Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, lui avait confié une mission identique en 2004, mais les travaux n'ont jamais abouti, peut-être faute de motivation.
L'Inter-LGBT craint que cette mission prévue « au cours des mois prochains » ne soit qu'une stratégie de contournement des questions qu'elle pose, quand il serait plus simple d'avoir enfin le courage du dialogue avec les associations concernées. communiqué Inter-LGBT - 23/6/2006
FGL

L'UMP défend une proposition de loi sur la délégation de responsabilité parentale
Même si elle s'en défend, l'UMP a voulu, semble-t-il, lancé un signe aux gays et aux lesbiennes, à deux jours de la Marche des fiertés de Paris: la députée UMP Valérie Pécresse, rapporteure de la mission d'information parlementaire sur la famille et les droits de l'enfant, déposera aujourd'hui 22 juin 2006 une proposition de loi visant à créer une «délégation de responsabilité parentale pour les actes de la vie courante de l'enfant» , permettant à «un tiers, membre de la famille ou proche digne de confiance» d'accomplir «tous les actes usuels relatifs à la surveillance et à l'éducation de l'enfant» . «Lors de la mission, nous avons constaté une large désinstitutionalisation de la famille, notamment avec les familles recomposées, note Valérie Pécresse. Il nous fallait y répondre, sans pour autant aller vers un statut très rigide de beau-parent.» La délégation, nécessitant impérativement l'accord des deux parents légaux, se ferait par une convention sous seing privé, enregistrée au greffe du tribunal d'instance. Son champ d'application concernerait surtout l'école, les décisions médicales et les sorties du territoire, la liste précise des actes restant à définir. La délégation pourrait prendre fin à tout moment, par simple notification d'un des parents. Selon Valérie Pécresse, cette délégation profiterait aussi aux couples du même sexe élevant des enfants, «même si ce n'est pas une réponse directe à leurs revendications» , celles-ci portant avant tout sur l'ouverture du mariage et de l'adoption. Il existe pourtant déjà une loi sur la délégation partielle ou totale de l'autorité parentale, d'ailleurs appliquée dans le cas de couples homosexuels. Selon la députée, «cette loi ne répond pas à l'ensemble des situations homoparentales » et n'est que peu utilisée par les couples hétérosexuels puisqu'elle «place le tiers à égalité avec le parent légal» . La députée a réitéré ses propos selon lesquels «l'UMP est majoritairement défavorable au changement des règles de filiation» . Interrogée sur la position de la socialiste Ségolène Royal interviewée dans le magazine Têtu de juillet-août (n°113), Valérie Pécresse a estimé qu'elle «évolue un peu vite» . «Je doute de sa sincérité» , a-t-elle rajouté. Têtu 22 06 06

Homoparentalité : un couple demande justice
Le 27 juin, la cour d'appel de Riom se prononcera sur l'adoption par une lesbienne de l'enfant de sa compagne. Leurs chances de succès étant minces, une réforme du Code civil semble indispensable.
Des couples de femmes qui vont en Belgique pour une insémination, il y en a beaucoup. Des lesbiennes qui parviennent après à adopter l'enfant de leur compagne, il y en a très peu. Après Carla et Marie-Laure qui ont beaucoup fait parler d'elles il y a deux ans, et une autre affaire plus discrète en 2003, Evelyne Vambre et Marie-Hélène Beauvisage sont le troisième couple de femmes à faire cette demande. Marie-Hélène veut adopter le petit Baptiste, mis au monde par Evelyne il y a deux et demi après une insémination artificielle. Pour le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand, ça ne pose pas de problème. Son jugement du 24 mars dernier est même surprenant de tolérance et d'ouverture d'esprit : " Baptiste est et sera élevé par deux femmes quelle que soit la présente décision ; le tribunal n'a pas à porter de jugement sur la sexualité de la requérante ; il n'est pas démontré qu'un enfant élevé par deux personnes du même sexe (…) serait exposé à des perturbations psychiques et autres troubles de la personnalité ". Marie-Hélène peut donc adopter Baptiste !
Inacceptable aux yeux du parquet qui a fait appel de cette décision. Il souligne qu'Evelyne se trouve maintenant dépouillée de son autorité parentale sur Baptiste au profit de Marie-Hélène. C'est ce que prévoit l'article 365 du code civil qui n'envisage qu'une exception : si le parent biologique et le parent adoptif sont mariés. Dans ce cas, il y a partage de l'autorité parentale entre les deux parents. Mais cela ne peut concerner que les couples hétérosexuels ! Dans un couple lesbien, la mère biologique perd tous ses droits au profit de la mère adoptive. Et comme l'explique Me Dos Santos, l'avocat d'Evelyne et Marie-Hèlène, "Pour le parquet, retirer l'enfant naturel à l'autorité parentale de sa mère, c'est contraire à l'intérêt de l'enfant". Caroline Mécary, avocate et auteur d'un livre sur l'adoption, confirme : "Les magistrats sont obnubilés par le dépouillement de l'autorité parentale aux dépens de la mère biologique. Ils en oublient les bénéfices pour l'enfant qui va avoir un deuxième lien de filiation et donc une protection plus large", en particulier si la mère biologique décède. On peut donc s'attendre à ce que la cour d'appel de Riom rejette la demande d'adoption de Marie-Hélène le 27 juin. Mais une question se pose alors : pourquoi ne pas étendre le bénéfice de l'article 365 aux couples pacsés ? Evelyne et Marie-Hélène, qui le sont depuis l'an 2000, pourraient dans ce cas avoir toutes les deux l'autorité parentale. L'an dernier, lors de la réforme du PaCS, la gauche avait d'ailleurs proposé cette modification. La droite avait dit non. Mais il y a encore plus simple pour régler cette question de l'article 365. C'est ouvrir le mariage aux homos !
> Une justice partagée
L'affaire d'Evelyne et Marie-Hélène souligne l'opposition entre les tribunaux de première instance, plutôt ouverts d'esprits, et les cours d'appel, en général très conservatrices. Pour Me Dos Santos, les "magistrats de première instance sont plus proches des justiciables. Ce n'est pas la même approche des gens". En cas de rejet en appel, il estime qu'"en cassation, ça pourrait passer" : c'est bien en appel que ça coince le plus souvent.
Mis en ligne le 20/06/06 e-llico

Nantes: Élodie et Karine interpellent la Halde
Déboutées par le Tribunal des affaires de Sécurité sociale qui leur refusait l'obtention d'un congé paternité, Élodie et Karine, un couple de lesbiennes de Loire-Atlantique avec deux enfants, ont déposé un dossier devant la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). Elles y ont joint des lettres de soutien de parlementaires français et européens, dont Jack Lang et Noël Mamère. «Nous attendons bien sûr une réponse favorable de la Halde. Car , si elle  juge qu'il y a discrimination, on tentera la cour d'appel», assurent les deux jeunes femmes.
Têtu 06 06 06

A lire : "Homoparentalités"
Outil majeur de la popularisation des propositions et des revendications de l'APGL, les conférences organisées par l'association (trois à ce jour) ont souvent constitué des tournants et des avancées. D'abord parce qu'elles sont un lieu de débat unique et surtout parce qu'elles permettent de faire le point de façon quasi exhaustive sur l'état de la réflexion aujourd'hui sur l'homoparentalité dans toutes ses composantes.
On en jugera avec l'ouvrage collectif "Homoparentalités : approches scientifiques et juridiques" dirigé par Anne Cadoret, Martine Gross, Caroline Mécary et Bruno Perreau qui vient de paraître aux PUF. Il s'agit des actes de la IIIème conférence internationale sur l'homoparentalité qui s'est tenue en octobre 2005 à Paris. Une mine scientifique pluridisciplinaire qui fait la part belle aux chercheurs étrangers et dessine les axes d'un combat tout en alimentant la réflexion de chacun.
"Homoparentalités : approches scientifiques et juridiques", ouvrage collectif. Presses Universitaires de France. 28 euros. Mis en ligne le 23/05/06 e-llico

Homoparentalité: l'Entente parlementaire dénonce le livre de Christophe Girard
L'Entente parlementaire, qui regroupe des députés et sénateurs UMP et UDF hostiles aux droits des homosexuels, attaque le livre de Christophe Girard (PS) "Père comme les autres" qui ferait "l'apologie de l'homoparentalité".
L'Entente parlementaire "pour la défense du droit fondamental de l'enfant", qui compterait 287 députés et sénateurs UMP et UDF hostiles à l'homoparentalité, a dénoncé lundi le livre de Christophe Girard (PS) "Père comme les autres" qui fait "l'apologie de l'homoparentalité" selon les termes employés par un communiqué de l'Entente.
Dans son livre, l'adjoint à la Culture du maire de Paris, qui se définit comme "père et homosexuel", parle de ses liens avec son fils, né d'une "aventure" avec Marie en 1981.
Christophe Girard "oublie de dire (...) que son enfant a un père et une mère biologique et qu'il bénéficie fort heureusement d'une généalogie et d'une filiation lisibles et cohérentes", souligne dans un communiqué le député UMP Jean-Marc Nesme, coordinateur de l'Entente parlementaire. "L'adoption d'enfants par des personnes de même sexe est un problème plus complexe qui diffère de l'approche privée et très personnelle qui semble être celle de l'élu de Paris", poursuit le communiqué.
Selon Jean-Marc Nesme, "l'homoparentalité sera un thème politique central lors des échéances électorales de 2007" et l'Entente parlementaire "compte être particulièrement active à cette occasion pour éclairer l'opinion", ajoutant que "céder à la démagogie se révèlera un très mauvais calcul" pour les élections à venir.
Mis en ligne le 16/05/06 e-llico

Réaction à la frilosité de Ségolène Royal
Il faudrait expliquer à Ségolène que le sens que revêt le mot mariage est double, et que, dans un Etat laïc, le mariage civil n'obéit pas aux critères imposés par la religiosité. La finalité première du mariage civil est de créer un lien de solidarité et d'interdépendance financère entre deux personnes consentantes dans le but de fonder une cellule familiale.
Aujourd'hui, de nombreux couples homosexuels ont un patrimoine commun et fondent une famille malgré les restrictions à l'adoption.
Il serait hypocrite et discriminatoire, alors que la république tolère ces comportements, de ne pas leur accorder les mêmes droits (régimes matrimoniaux, droits du conjoint survivant, adoption...) qu'à des couples hétérosexuels qui présentent des caractéristiques similaires à une différence près.
Quant à créer un autre statut que le mariage pour leur accorder ces droits, cela serait remettre en cause la laïcité du mariage civil, sans parler de la contribution à l'inflation législative dont souffre aujourd'hui le droit français... pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Enfin, cela ne mettrait pas fin à la discrimination dont souffrent aujourd'hui les couples homosexuels... un tel régime rappellerait quasiment ces périodes de l'histoire où les personnes de couleurs différentes se rendaient dans des écoles différentes, parce que la couleur de peau était une différence significative, et parce qu'il ne fallait pas choquer les élites racistes...
J'aimerais dire à Ségolène que j'ai été élevée par un couple homosexuel, qui m'a donné beaucoup d'amour, une enfance dorée et des valeurs dont je suis fière ; jamais nous n'avons été victimes de moqueries ou de critiques de la part de notre voisinage... alors évoquer sans fondement l'argument que les français ne sont pas prêts pour justifier n'importe quel avis réactionnaire, je trouve cela vraiment léger... où en serait-on si cet argument avait compté dans l'histoire de réformes comme l'instauration de la capacité juridique de la femme ou du divorce, qui nous paraissent aujourd'hui si évidentes ? Ecrit par : Lili-m. | 23.02.2006

 

 

 

 

 

 

 

Homoparentalité : la justice a désavoué le gouvernement selon l'Inter-LGBT

L'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) considère que la cour de Cassation a infligé "un désaveu au gouvernement" en autorisant vendredi un parent homosexuel à déléguer tout ou partie de son autorité parentale à son partenaire.

"Cette décision de la cour de Cassation est clairement un désaveu infligé au gouvernement, qui donnait instruction aux parquets de s'opposer systématiquement à la délégation d'autorité parentale confiée à un parent de même sexe", a affirmé le porte-parole de l'Inter-LGBT Alain Piriou.


La plus haute juridiction française a autorisé un parent homosexuel à déléguer tout ou partie de son autorité parentale à son partenaire à condition que leur union soit "stable et continue" et que cette mesure soit "conforme à l'intérêt supérieur de l'enfant".
"La justice reconnaît la famille homoparentale, en s'en tenant au principe de réalité plutôt qu'à une posture idéologique, s'est réjoui Alain Piriou. Le gouvernement devra revoir sa conception rétrograde de la famille, coupée des réalités puisque plusieurs dizaines de milliers d'enfants sont déjà élevées par des homosexuels".
"Cette décision rend complètement obsolète le bricolage de la mission "famille et droits des enfants" qui proposait une délégation d'autorité parentale au rabais, a-t-il ajouté, au nom de la fédération de 65 associations.
S'il n'a pas l'autorité parentale, le second parent ne peut pas prendre certaines décisions importantes pour l'enfant : son hospitalisation, signer ses papiers pour l'école ou pour un voyage, etc, souligne Eric Garnier, coprésident de l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) qui voit dans cette décision "une petite lumière". "Mais ce que nous demandons, c'est que lorsque des enfants n'ont qu'un parent légal, le conjoint homosexuel puisse les adopter s'il le souhaite, pour qu'il y ait réellement une égalité totale entre les deux parents".
Le CGL de Paris parle quant à lui d'une "grande victoire", mais relativise sa portée. "Devoir recourir à une juridiction pour faire valoir ses droits est anxiogène et reste aléatoire, une décision pouvant casser ce qu'une autre a formé, estime le Centre. Nous espérons que cette décision va encourager le législateur français, très en retard sur ces questions, à adopter un texte efficace pour régulariser les situations précaires vécues par de nombreuses familles homoparentales".
La Cour avait été saisie d'un pourvoi du procureur général d'Angers contre un arrêt prononcé par la cour d'appel de cette ville, le 11 juin 2004, qui avait autorisé une délégation d'autorité parentale partielle au sein d'un couple lesbien.
La cour d'appel avait relevé que "Camille et Lou étaient décrites comme des enfants épanouies, équilibrées et heureuses, bénéficiant de l'amour, du respect, de l'autorité et de la sérénité nécessaires à leur développement, que la relation unissant Mme X et Mme Y était stable depuis de nombreuses années et considérée comme harmonieuse et fondée sur un respect de leur rôle auprès des enfants".
Cette juridiction avait également souligné "que l'absence de filiation paternelle laissait craindre qu'en cas d'événement accidentel plaçant la mère (...) dans l'incapacité d'exprimer sa volonté, Mme Y ne se heurtât à une impossibilité juridique de tenir le rôle éducatif qu'elle avait toujours eu".
En retenant ces arguments, la cour d'appel d'Angers a "légalement justifié sa décision", a jugé la Cour de cassation.
A l'audience, mercredi, l'avocate générale avait demandé la cassation, estimant que l'arbitrage entre l'intérêt supérieur de l'enfant et les droits des adultes est "une question, qui de par son importance, relève de la compétence de la représentation nationale".
Mis en ligne le 27/02/06 e-llico

L'intérêt de l'enfant soluble dans l'homoparentalité ! communiqué GayLib - 27 février 2006
GayLib  se félicite de l'arrêt de la Cour de cassation,
La plus haute juridiction française donne ainsi raison à la Cour d'Appel d'Angers, qui avait autorisé le 11 juin 2004, une mère à partiellement déléguer son autorité parentale à sa partenaire afin qu'elle puisse tenir auprès de leurs enfants "le rôle éducatif qu'elle avait toujours eu" à leurs yeux.
Une fois de plus, le pouvoir judiciaire est en avance sur le législatif. La Cour de cassation vient d'infliger un formidable camouflet aux signataires de l'entente parlementaire pour lesquels l'homoparentalité « expose dangereusement [l'enfant] à des difficultés d'identification et de structuration de sa personnalité ». Elle est également clairement un désaveu pour la mission parlementaire sur la Famille , qui considère que l'intérêt supérieur de l'enfant est incompatible avec l'homoparentalité.
Compte tenu de cet arrêt qui fera jurisprudence et afin que l'égalité de traitement soit assurée sur l'ensemble de notre territoire, GayLib souhaite que la loi du 4 mars 2002, relative à l'autorité parentale, soit amendée pour prendre en compte explicitement les arguments développés par la Cour de Cassation. Afin de faciliter l'organisation de la famille, GayLib est également favorable à ce que cette délégation d'autorité parentale puisse intervenir par voie de convention, rejoignant ainsi la proposition de la mission parlementaire pour la délégation de responsabilité parentale. Le recours à la justice ne serait ainsi plus nécessaire. e-llico

Délégation d'autorité parentale : les politiques réagissent

Dans un communiqué de la fédération de Paris du Parti socialiste, daté du 24 février, le député Patrick Bloche, qui présidait la mission d'information parlementaire sur la famille, «salue la décision de la Cour de cassation qui, se fondant sur l'intérêt supérieur des enfants, permet à la loi votée le 4 mars 2002 (…) de s'appliquer pleinement, (…) sans discrimination dans le cas de couples de même sexe». Il regrette toutefois que la mission famille «n'ait pas souhaité tirer toutes les conclusions de l'évolution des modes de vie familiaux, en particulier dans le sens d'une égalité des droits des enfants quelle que soit la configuration familiale dans laquelle ils vivent et sont élevés. » «C'est une application logique de la loi, a déclaré à Têtu Valérie Pecresse (UMP), rapporteure de la mission. Elle ne remet pas en cause notre proposition sur la délégation de responsabilité parentale qui concernerait tous les enfants qui ne vivent pas avec leurs deux parents légaux. »  Pour la députée, cet arrêt «ne touche pas aux fondements de la filiation» , mais «répond à une situation de faits ». En effet, établir un lien de filiation serait «entériner une fiction» dont «l'enfant pourrait souffrir» et reviendrait à un «certain refus de l'altérité des sexes» - ce que n'implique pas, pour Mme Pecresse, l'arrêt de la Cour de cassation… Évidemment, Christine Boutin (UMP) est plus inquiète et tient à «alerter les citoyens» sur les «enjeux de fond que soulève cette évolution par petites touches d'apparence anodine: la négation de l'altérité sexuelle et la soumission des droits de l'enfant au droit à l'enfant» . Enfin, pour GayLib, l'arrêt est un «désaveu de la mission parlementaire sur la famille», dont il soutient pourtant la proposition de délégation de responsabilité parentale, «par voie de convention» et sans recours à la justice. 28 02 06 Têtu

Attention : ces propos soulignés toujours la même crispation sont dangereux

Les amendements adoptés par l'assemblée nationale en première lecture concernant le projet de loi sur les libéralités et les successions sont une fois de plus la manifestation du refus de ce gouvernement d'accorder une égalité de traitement entre couple homosexuel et hétérosexuel. En effet, si ces amendements sont de réelles avancées pour les couples pacsés d'autres limitent les libertés qui leurs étaient accordés jusqu'alors.

Les couples fonctionnaires pacsés qui bénéficiaient de la mutation pour rapprochement de conjoint sans restriction devront attendre leur première déclaration commune pour en faire la demande. Cette restriction vise les homosexuel-les. En effet, rien n'empêche les couples hétérosexuels de se marier alors que l'état écarte les couples de même sexe de ce droit, nous pourrions même dire en l'état de ce privilège. La commission LGBT des Vert-e-s dénonce ces pratiques qui sous couvert de faire avancer les droits créent plus de précarité et d'insécurité pour les couples pacsés.


 

 

 

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Parrainez les enfants des pédés

Monsieur le député, Nous avons l'immense joie de vous annoncer la naissance de notre bébé. Sensible à votre souci de l'intérêt supérieur de l'enfant nous avons l'honneur de vous solliciter pour devenir son parrain afin de lui garantir le référent masculin qu'il lui faut. Samira et Isabelle.

Communiqué de Presse des Panthères roses - 21/2/2006

Le mardi 21 février 2006, les Panthères roses ont adressé des faire-parts de naissance d'enfants de parents gais et lesbiennes à des parlementaires homophobes en leur demandant de parrainer leur enfant afin de lui garantir le référent masculin ou féminin qu'il lui manquerait.

En effet, le 11 janvier dernier, 174 parlementaires UDF et UMP ont signé un « Manifeste pour la défense du droit fondamental de l'enfant à être accueilli et de pouvoir s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère » . Au nom de « l'intérêt supérieur de l'enfant » , d'un « ordre symbolique » hétérocentré et de « conséquences anthropologiques » qui restent à démontrer, ils revendiquent un modèle parental unique, oubliant ce faisant que les familles homoparentales existent déjà (bébés Thalys, bébés PMA, bébés cuillère, bébés des ex-hétéros...).

Les Panthères roses entendent ainsi dénoncer l'incohérence et l'hypocrisie avec lesquelles ces députés envisagent la question de l'homoparentalité. De nombreuses avancées en Belgique, en Espagne, en Hollande, en Suède, en Grande-Bretagne témoignent d'une dynamique européenne d'égalité des droits. La législation française, elle, reste inchangée du fait des positions rétrogrades de députés tels que Christian Vanneste, déjà en procès pour ses propos homophobes, et de l'absence de prise de position claire des députés d'autres tendances.

Les Panthères roses exigent que le désir d'enfant ne soit pas hiérarchisé en fonction de l'orientation sexuelle : celui des hétérosexuels n'est pas plus légitime que celui des homosexuels. Cette hiérarchisation de groupes d'individus est le système communément utilisé pour justifier toute discrimination sexiste, homophobe et raciste.

Les Panthères roses Gouines et pédés à l'offensive

 

 


Les bâtards du XXIe siècle

Pendant les mois de table ronde de la mission, le spectre de l'homoparentalité a hanté les débats, qu'ils traitent de l'adoption, de la PMA ou du statut du beau-parent. Il y avait certes une réelle écoute de la part de certains parlementaires, comme le président Patrick Bloche (PS), la rapporteur Valérie Pecresse (UMP), Nadine Morano (UMP) ou encore Henriette Martinez (UMP). Mais il y avait aussi beaucoup de mépris et d'agressivité en la personne de Jean-Marc Nesme (UMP) ou de Christine Boutin (UMP). Plus présent encore, un silence perplexe ou apeuré face à toutes ces nouvelles formes familiales, et en particulier face à la famille homoparentale. Les socialistes, à l'exception du président Patrick Bloche et d'Annick Lepetit, ont souvent participé à ce mutisme. Peu présents, leurs voix ne se sont guère fait entendre face à des discours homophobes ou totalement contradictoires. A l'instar d'Elisabeth Guigou, garde des Sceaux au moment du vote du Pacs, certains n'ont assisté à aucune table ronde publique traitant de la question. Dans le rapport (que les socialistes n'ont pas voté), cette ambiance s'est traduite en une crispation spectaculaire autour du triptyque «père-mère-enfant». On affirme que le mariage est et restera la seule forme d'union offrant une réelle sécurité à l'enfant, alors même que la loi a dissocié l'autorité parentale de l'organisation du couple. Le rapport préconise une «vraisemblance biologique» pour garantir le bon développement de l'enfant – tout en maintenant la possibilité de l'adoption par un célibataire et en proposant d'autoriser le transfert d'embryons post-mortem.

«Tout ou rien» ? Ce sera rien
N'allez donc pas chercher de cohérence autour de la question dans le rapport – il n'y en a pas. Le seul leimotiv est de barrer la route à l'égalité des droits entre couples hétérosexuels et couples homosexuels. C'est ce principe qui guide le rapport – et non pas l'intérêt de l'enfant, comme annoncé dans le préambule. Car l'intérêt de l'enfant voudrait qu'il bénéficie de la même protection que les autres, peu importe sa situation familiale ou l'orientation sexuelle de ses parents. Ici, il n'en est rien. L'homoparentalité est citée à plusieurs reprises, pour expliquer comment elle doit rester littéralement «hors la loi», à défaut de pouvoir l'occulter ou l'interdire. Les mots «brèche» et «détournement de l'institution» sont employés pour évoquer le recours des parents homosexuels à la loi.
Dans le passage traitant de l'adoption simple de l'enfant du compagnon ou de la compagne, il est même noté que l'autoriser à des couples non mariés, donc aussi à des couples de même sexe, reviendrait à «inciter à contourner l'interdiction, par la loi française, du recours à la procréation médicalement assistée, en leur donnant la garantie de pouvoir demander l'établissement d'un double lien de filiation par recours à l'adoption simple».
Responsablité ou autorité ?
Curieusement, le seul passage où l'on n'évoque pas les parents de même sexe est celui sur la fameuse «délégation de responsabilité parentale». Or c'est justement cette mesure que la rapporteure Valérie Pécresse présente comme la main tendue aux couples homos. Il faut croire que ce n'était pas la volonté de tous les membres… Cette délégation, si elle peut s'avérer utile pour des beaux-parents qui ne souhaitent pas un réel partage de l'autorité parentale, nie totalement la place du parent social ayant participé au projet parental, bien avant la conception de l'enfant. Justement, «il ne faut pas leur accorder de statut de parent» écrit la mission. Par ailleurs, cette délégation vide totalement de son sens la loi du 4 mars 2002, portant elle sur la délégation de l'autorité parentale, avec la possibilité d'un exercice conjoint. Elle donne une réelle autorité parentale au délégataire, dont la seule exigence est qu'il soit «un proche digne de confiance». Certains tribunaux refusent déjà d'appliquer cette loi quand il s'agit de couples de même sexe – combien l'accorderont si la mesure préconisée par la mission était adoptée ? De fait, elle reléguerait définitivement les parents sociaux au statut de «parents de seconde zone», sans aucun droit ni devoir sur l'enfant, si ce n'est celui de pouvoir aller chercher son enfant à l'école sans autorisation préalablement signée par le parent légal. Merveilleuse avancée !
L'exception française
À moins qu'il ne s'agisse là de l'illustration de cette fameuse exception française évoquée par la mission pour justifier ses positions. «Nous ne sommes pas obligés de faire comme les Néerlandais, les Espagnols, les Anglais, les Belges…» En mettant en exergue les «écueils» de certaines législations étrangères, la mission justifie son refus de modifier celle de la France. Ainsi , le cas de coparentalité néerlandais cité dans le rapport, où un couple de mères bénéficie de l'autorité parentale au détriment du couple de pères, est brandi comme un épouvantail pour illustrer la bêtise de nos voisins européens. Évidemment, personne ne s'est posé la question de savoir si l'exception française n'aurait pas pu être de coupler l'ouverture du mariage aux couples homosexuels avec une réforme de la présomption de paternité, de façon à ce que les deux parents, quel que soit leur sexe ou leur statut matrimonial, reconnaissent l'enfant, pour ensuite pouvoir, au besoin et d'un commun accord, déléguer l'autorité parentale à des tiers.
Mais là, on rêve tout haut. Pour l'instant, l'exception française consiste à clamer que certains couples en valent moins que d'autres, et leurs enfants aussi. Les enfants de parents homosexuels sont bel et bien les bâtards du XXIe siècle. par Taina Tervonen

Non au mariage, non à l'adoption
Dans son entretien à Têtu , la députée UMP Valérie Pécresse revient sur les travaux de la mission parlementaire dont elle a été la rapporteur. Elle défend les «avancées» de ce texte qui propose une légère amélioration du Pacs et une mesure de délégation de responsabilité parentale - et dit non à l'égalité des droits.
Le rapport met en avant le triptyque «un père, une mère, un enfant». N'est-ce pas une vision très idéalisée de la famille qui ne correspond plus à la réalité de la société française?
C'est le principe fondamental du droit de la filiation français qui s'appuie sur une réalité biologique. La question qui se pose est de savoir si la filiation biologique est la seule possible. Il est vrai que dans un don de gamètes ou une adoption, il n'y a pas ce lien biologique, mais il y a tout de même une vraisemblance biologique. Plusieurs associations de défense des droits des homosexuels ont demandé que la filiation soit fondée sur l'engagement et sur l'affectif. Mais on y perdrait la vraisemblance biologique. Est-ce dans l'intérêt de l'enfant ? N'est-ce pas le confronter à une situation difficile à assumer pour lui ? Va-t-il se développer normalement ? Nous avons voulu entendre les pour et les contre, sans qu'aucune question ne soit évitée. Personnellement, j'ai voulu laisser mes convictions personnelles à la porte. J'ai d'ailleurs été choquée par le dévoilement de l'entente parlementaire [contre l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, signée par 174 députés et sénateurs de droite, dont plusieurs membres de la mission] avant la publication du rapport. J'étais au courant du texte et j'avais demandé aux membres de la mission de garder leur neutralité et de ne pas y participer. Ceci dit, ils n'ont pas influencé les conclusions du rapport qui étaient arrêtées dès décembre. De toute façon, je pense que les différentes situations homoparentales – enfants issus d'unions hétérosexuelles, enfant conçus dans le couple avec recours à la PMA et enfants issus de coparentalité – ne font pas appel aux mêmes réponses juridiques.
Le rapport fait allusion à l'homoparentalité à plusieurs reprises, mais pour prévenir toute «brèche» possible qui pourrait mener à la reconnaissance de deux parents de même sexe. Tout va ensemble. Soit nous disions oui à tout, soit non à tout. À l'origine, le mariage a été conçu pour protéger le plus faible des conjoints et pour protéger l'enfant. Ce cadre n'a été imaginé que parce qu'il y a la possibilité d'avoir des enfants. Il nous faut être honnête sur notre raisonnement. La question de fond est : est-ce que les couples de même sexe doivent être considérés comme des couples comme les autres? La réponse de la mission est non. Le cœur du problème est l'enfant. Un enfant peut-il avoir deux mères ou deux pères ? Quand il y a des témoignages contradictoires, je reste très prudente.
N'a-t-on pas tendance à écouter plus ce qui conforte ses propres convictions, plutôt que les points de vue qui les remettent en cause? On n'est jamais totalement impartial. Mais je considère que c'est une grande évolution au sein de l'UMP : on accepte le Pacs, on propose même de l'améliorer. C'est un rapport qui fait date et qui ouvre sur une société française que la droite a peut-être eu tendance à voir à travers un prisme idéalisé. Je défends les avancées importantes de ce rapport.
L'amélioration du Pacs est évoquée par le gouvernement depuis 2004, ce n'est pas tout à fait nouveau. Et le rapport préconise avant tout le mariage entre un homme et une femme. Ce n'est pas vrai. Le rapport parle de tout sauf du mariage (à l'exception de la prévention du mariage forcé). Nous avons évoqué le concubinage ainsi que le Pacs. Nous avons proposé une vraie réforme du Pacs, pour qu'il devienne un contrat de couple cohérent, avec une meilleure protection du partenaire. Toutes les mesures que nous avons proposées visent à protéger l'enfant dans des situations qui ne relèvent pas du mariage.
Mais celle de couples homosexuels élevant des enfants est soigneusement écartée. Il nous fallait avoir une cohérence dans le rapport, à partir du moment où nous ne préconisions pas l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. J'ai souhaité qu'on apporte une mesure plus souple qui est la délégation de la responsabilité parentale. C'est une mesure tout à fait novatrice qui concernera potentiellement trois millions d'enfants qui ne vivent pas avec leurs deux parents légaux. Je travaille à ce qu'un texte de loi soit rédigé et déposé rapidement.
La loi autorise pourtant déjà la délégation de l'autorité parentale, avec la possibilité d'un exercice conjoint depuis la loi du 4 mars 2002). Pourquoi proposer une autre mesure? Parce que la délégation de l'autorité parentale ne fonctionne pas : il y a eu seulement 3000 demandes. Je pense que c'est dû au fait de passer devant le juge. Demander cette délégation, c'est quelque part dire qu'on n'arrive pas à élever son enfant tout seul et accepter qu'un juge ait un droit de regard sur votre vie. De plus, la délégation revient à accorder au beau-parent le statut de parent – ce qui est une erreur psychologique majeure du point de vue de l'enfant, qui le refusera. La mesure que nous proposons est tout à fait nouvelle. Elle consiste à établir une convention privée signée par les deux parents, validée devant le notaire, autorisant le beau-parent à effectuer des actes de la vie quotidienne (école, vacances, hôpital). Elle permettrait de légitimer la place du beau-parent sans lui donner le statut de parent, et concernerait au maximum deux beaux-parents. Je suis tout à fait consciente qu'à partir du moment où nous refusons le mariage et l'adoption aux couples de même sexe, il nous faut proposer des solutions plus souples.
Pourtant, dans les familles homoparentales, le parent social n'est pas un beau-parent. Il est à l'origine du projet de parentalité au même titre que le parent légal. Oui, mais il existe aussi beaucoup de familles homoparentales recomposées. Et dans les coparentalités, quelle est la place des deux conjoints : l'enfant a-t-il alors trois ou quatre parents ? Les considère-t-il comme tels ?
Cette mesure concernera-t-elle les couples homosexuels? Oui. Elle s'appliquerait à tout enfant qui ne vit pas avec ses deux parents légaux.
Avez-vous auditionné des enfants élevés par des couples homosexuels? Nous avons vu des témoignages vidéo de jeunes adultes canadiens, issus d'unions hétérosexuelles et vivant avec un couple homosexuel, auditionnés lors des discussions sur le mariage et l'adoption dans ce pays.
Et en France?
J'ai rencontré surtout des familles avec de jeunes enfants. Nous n'avons pas eu de demandes ni de propositions allant dans ce sens de la part des associations d'homosexuels. L'APGL nous a fourni des études mais nous avons eu des témoignages contradictoires sur leur validité de la part de plusieurs instances, pédopsychiatres, sociologues et notamment de la part des services du garde des Sceaux.
Les services du garde des Sceaux ont exprimé leur sentiment sur la validité scientifique de ces études? Ils considèrent qu'on manque de recul sur ces questions. Il nous faudrait des études françaises, menées sur le long terme, indépendantes, et non pas financées par des associations.
Les associations ne financent pas d'études (lire Têtu n°105). Mais ces chercheurs ont bien du mal à trouver un appui financier auprès des instances publiques. Oui, je suis au courant. Il faudrait que ces études puissent être menées sur des fonds publics.
Pensez-vous que ce rapport contribuera à la non-stigmatisation des enfants vivant en couple homos? Je pense que la délégation de la responsabilité parentale est une très bonne chose. Elle reconnaît la liberté des parents d'organiser la vie de leur enfant, sans aucun regard de la société sur leurs choix affectifs. Il y a une évolution de la souplesse. Têtu

 

 

44,5 % des parlementaires de droite engagés dans un lobbying anti-gay
Pour le tiers des parlementaires UMP/UDF (259à ce jour), l'homoparentalité, c'est le diable. Regroupés dans une "entente" à l'origine d'un manifeste s'opposant à toute initiative en ce sens, ces députes et sénateurs parmi les plus rétrogrades de la majorité veulent s'imposer dans le débat en vue de la présidentielle.
"La raison du lancement de cette entente parlementaire est relativement simple, explique le député UMP Jean-Marc Nesme qui en est l'auteur. Le président de la mission Famille de l'Assemblée Nationale Patrick Bloche [député PS] intervenait pour donner son opinion et d'autres membres défendaient l'homoparentalité. J'estimais que nous devions faire connaître nos positions, donner toutes les clefs du débat." Les clefs, ce sont pour lui et les 197 signataires (députés et sénateurs UMP et UDF) un "manifeste pour la défense du droit fondamental de l'enfant d'être accueilli et de s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère". Derrière un intitulé laborieux, on découvre une charge sans nuances, accumulant poncifs et clichés homophobes, contre "le mariage et l'adoption d'enfants par deux personnes du même sexe".

"Ces revendications sont devenues un sujet politique, avance Jean-Marc Nesme. Le PS y est favorable et nous devons clairement prendre position. C'est évident que ce sera un des thèmes des prochaines échéances électorales et qu'il est important de dire ce qu'on compte faire." Pour eux, c'est non, non et non. Pas sensibles aux exemples étrangers : Espagne, Grande-Bretagne, Belgique... "Ce n'est pas un argument" tranche le député UMP qui note "qu'une majorité de pays dans le monde n'est pas favorable à ces mesures". Et ce non, ils entendent bien en faire un outil de lobbying. "Nous allons réaliser, toutes compétences confondues, courant 2006, un corpus à caractère juridique, législatif contre le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe. Il sera présenté en 2006 et alimentera le débat en 2007". Pour le moment, Jean-Marc Nesme est satisfait de l'accueil du "Manifeste", de sa version qui "tourne parmi les professionnels de l'enfance" et de la synergie avec la pétition des Maires pour l'enfance contre l'homoparentalité.

Cette initiative a suscité de nombreuses réactions. " Il s'agit là d'un combat d'arrière-garde, dépassé, qui souligne qu'une minorité, de plus en plus petite, des parlementaires UDF et UMP sont en décalage avec la réalité et nous le regrettons" indique Gay Lib'. L'APGL dénonce une prise de position "idéologique" et Act Up dénonce une "haine homophobe absurde". Les politiques ne sont pas en reste. Jean-Luc Romero voit dans ce texte un refus fait "aux homosexuels d'être des citoyens à part entière". Pour le PS, on voit ainsi le "vrai visage de la majorité s'afficher : réactionnaire et homophobe" tandis qu'au PC on estime que ce manifeste "allie mauvaise foi et étroitesse d'esprit aux contre-vérités et stéréotypes homophobes les plus lamentables." Même François Bayrou, président de l'UDF, s'y est mis. Bien entendu, il n'est "pas favorable à l'adoption par des couples homosexuels" mais veut éviter "toute stigmatisation".
Jean-François Laforgerie

 

 


Les députés belges viennent de voter une proposition de loi ouvrant l'adoption aux couples de même sexe.
(voir page adoption)

La tranquille diversité des points de vue et le regard apaisé sur les réalités sociales tranchent avec le dogmatisme et les crispations qui aujourd'hui guident le débat sur l'homoparentalité en France.
La mission parlementaire "Famille et droits des enfants" doit rendre un rapport en janvier prochain. Tout au mieux pourrait-il se concrétiser par une amélioration du pacs, alors que le gouvernement peine seul à l'engager. Si les auditions qui y ont été menées ont malgré tout 
offert aux députés une occasion d'affiner leur compréhension de la  diversité des situations familiales, le gouvernement a fermé dès le lancement de cette mission toute possibilité de donner une traduction législative à ces débats, à l'inverse de ce qui se passe aujourd'hui en Belgique.
L'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans demande aux partis politiques et au gouvernement français de s'inspirer enfin de ces pays européens de plus en plus nombreux à reconnaître une plus grande sécurité juridique aux familles homoparentales. La publication  prochaine des conclusions de la mission "Familles et droits des enfants" leur en offre une ultime occasion.
Inter-LGBT 2 décembre 05

 

 


Elodie et Karine déboutées de leur demande de congé paternité

Le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Nantes a débouté ce lundi Elodie et Karine, le couple de lesbiennes mères de deux enfants qui réclamait le droit au congé paternité.
Elodie et Karine ont accueilli sans surprise ce jugement auquel elles s'attendaient. "Le tribunal a confirmé la position de la CPAM d'entendre la définition du père comme une personne sexuée masculin qui aurait un lien de filiation établi avec l'enfant", a indiqué l'avocat du couple, Benoît Rousseau, après la décision.
"Le combat n'est pas terminé", a réagi Elodie, présente lundi au tribunal. "Nous continuons notre combat avec les députés et les parlementaires. Nous allons voir comment le faire évoluer grâce à leur aide et à celle de la Halde " (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), a-t-elle ajouté.
Elles ont un mois pour décider de faire ou non appel de la décision.
Mis en ligne le 21/03/06 e-llico

"Nous continuons notre combat avec les députés et les parlementaires. Nous allons voir comment le faire évoluer grâce à leur aide et à celle de la Halde " (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), a annoncé lundi Elodie.
"On a un tempérament plutôt de battantes. On ne se laisse pas démonter et on continuera", a affirmé la jeune mère, qui trouve "déplorable" de payer ses cotisations comme tous les couples et de ne pas avoir droit aux mêmes avantages.
"Le sentiment de la juste demande est toujours là. On se considère comme une famille comme les autres et, dans la vie de tous les jours, on s'aperçoit que les gens sont prêts", affirme Karine.

Elodie et Karine de Nantes revendiquent le congé paternité :
Référence de la loi contre laquelle nous nous battons :
Code de la sécurité sociale (Partie Législative) Section 4 :
  Dispositions relatives à l'indemnisation du congé de paternité
 Article L331-8 (inséré par Loi nº 2001-1246 du 21 décembre 2001 art. 55 XII 3º Journal Officiel du 26 décembre 2001)
  Après la naissance de son enfant et dans un délai fixé par décret, le père assuré reçoit, pendant une durée maximale de onze jours consécutifs et dans les mêmes conditions d'ouverture de droit, de liquidation et de service, l'indemnité journalière visée à l'article L. 331-3, sous réserve de cesser toute activité salariée ou assimilée. En cas de naissances multiples, la durée maximale fixée au précédent alinéa est égale à dix-huit jours consécutifs. L'indemnité journalière n'est pas cumulable avec l'indemnisation des congés maladie et d'accident du travail, ni avec l'indemnisation par l'assurance chômage ou le régime de solidarité. Un décret fixe les modalités d'application du présent article.
  Nota : Loi 2001-1246 2001-12-21 art. 55 XXII : Les dispositions du présent article sont applicables aux enfants nés ou adoptés à partir du 1er janvier 2002 et aux enfants nés avant cette date alors que leur naissance présumée était postérieure au 31 décembre 2001.
Raisons de la demande

Voir page institutions : CPAM

 


La CAF de Nantes a accordé à deux femmes le statut d'un couple hétérosexuel


La Caisse d'allocation familiale (CAF) de Nantes a reconnu à deux femmes le même statut qu'un couple hétérosexuel. Cette décision est motivée par le fait que les allocations accordées à une mère célibataire sont normalement moindres que celles d'un couple. Dans le cas du couple en question, l'existence de deux mères a donc été pris en compte et les allocations alignées sur celle d'un couple hétérosexuel.
Le bébé des deux femmes auquel se rapporte les allocations accordées est actuellement âgé de 17 mois. Il a été conçu par insémination artificielle en Belgique. Dans un premier temps, la mère biologique du bébé n'avait bénéficié que de l'allocation de mère célibataire.
La décision est une première qui bouscule les règles en vigueur et qui pourrait déboucher sur d'autres évolutions. En particulier dans la mesure où la seconde femme du couple lesbien est elle-même enceinte et pourrait demander à bénéficier d'un congé parental. Sa compagne pourrait aussi faire valoir le principe du congé de " paternité " qui prévoit 15 jours payés.
Le Tribunal administratif de Nantes devrait statuer sur cette affaire en décembre.
Mis en ligne le 15/11/05 e-llico

 


L'abbé Pierre se prononce pour l'homoparentalité

Libération 27 octobre 2005 (article de presse d'après conférence)

Il rappelle au passage que son secrétaire le père Péretti a contribué à fonder l'association d'homosexuels chrétiens David et Jonathan et laisse la porte ouverte à l'adoption d'enfants par des homosexuels. Il faut, selon lui, s'assurer que les enfants ne subissent pas de préjudice psychologique ou social car «ce serait à mes yeux la meilleure raison qui pourrait interdire l'homoparentalité. Pour le reste, on sait tous qu'un modèle parental classique n'est pas nécessairement gage de bonheur et d'équilibre pour l'enfant».

 


Colloque : l'homoparentalité fait son chemin

En 1999, l'Association des Parents et futurs parents Gay et Lesbiens (APGL) avait organisé un premier colloque sur l'homoparentalité. Six ans plus tard, l'APGL propose de nouveau un colloque qui permettra de mesurer l'ampleur du chemin parcouru.

En 1999, l'Association des Parents et futurs parents Gay et Lesbiens (APGL) avait organisé un important colloque sur l'homoparentalité. "Il s'agissait de prendre date, explique Franck Tanguy, porte-parole de l'association, de montrer la nature des revendications et des réflexions".
Six ans plus tard, l'APGL propose de nouveau un colloque qui permettra de mesurer l'ampleur du chemin parcouru. "Nous avons décidé de proposer un véritable colloque scientifique qui soit le reflet de la recherche, qui soit aussi un moyen d'aider les chercheurs à se constituer en réseau. La situation a considérablement évolué. Plus de 50 % des chercheurs qui interviendront sont français, de nombreuses enquêtes sont réalisées chez nous et en Europe. On note aussi une évolution sur le plan politique, avec les Verts bien entendu, une prise en compte nouvelle par le PS. Et puis, je trouve que le fait même que les journalistes aient désormais du mal à trouver des contradicteurs sérieux lors de débats sur l'homoparentalité est le signe d'une évolution, certes encore insuffisante, chez nos opposants. Une chose est sûre : aujourd'hui, au minimum 100 000 familles sont concernées par l'homoparentalité et 200 000 enfants sont élevés dans ces familles."

La troisième conférence internationale sur l'homoparentalité, organisée par l'APGL, se déroule les 25 et 26 octobre à l'Espace Reuilly (Paris 12ème). Infos sur : www.apgl.asso.f
Signalons la publication récente de "Fonder une famille homoparentale", par Martine Gross et Mathieu Peyceré chez Ramsay.
Mis en ligne le 21/10/05 e-llico

Conférence sur l'homoparentalité à Paris

Paris accueille pendant deux jours (les 25 et 26 octobre) la "conférence internationale sur l'homoparentalité" organisée par l'association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), avec une quarantaine de chercheurs, psychiatres, démographes ou juristes.

Il s'agit, selon l'association, de "faire le point sur les connaissances scientifiques" concernant les familles formées par des couples homosexuels, afin "que le rationnel remplace le préjugé et la croyance".
Neuf débats sont annoncés, avec 43 intervenants, dont 17 venus d'Europe ou d'Amérique du Nord. Le député Verts Noël Mamère, qui avait célébré en juin 2004 à Bègles le premier mariage de deux hommes ensuite annulé par la justice, sera le seul élu à intervenir, à propos du "code civil à propos du mariage".
"Nous cessons d'être sur la défensive, il ne s'agit plus de répéter " oui, oui, les enfants de parents homosexuels vont bien, ne vous inquiétez pas! "", dit Martine Gross, ingénieure du CNRS et présidente d'honneur de l'APGL. "Nous voulons plutôt privilégier la vie des familles homoparentales, un petit laboratoire pour réfléchir à un nouveau droit de la famille", ajoute l'auteur du livre "Fonder une famille homoparentale".
"Plus de 200 études concluent que les enfants élevés dans des familles homoparentales ne présentent ni plus ni moins de troubles que lorsqu'ils sont élevés dans une famille où sont présents les deux sexes au quotidien", plaide l'APGL, qui entend "peser sur le débat qui va s'instaurer en vue de l'élection présidentielle de 2007".
Cette conférence (payante) s'adresse en particulier aux chercheurs, aux travailleurs sociaux, aux fonctionnaires et aux magistrats.
L'association met en avant les soutiens de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), de l'Institut national des études démographiques (Ined) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Mis en ligne le 25/10/05 e-llico

La famille homo réclame ses droits
La France reste frileuse sur le mariage homosexuel et l'adoption, que
plusieurs pays européens autorisent. A Paris, une conférence veut faire avancer
le débat. par Charlotte Rotman Quotidien : mardi 25 octobre 2005
La France est à la traîne. Un coup d'oeil à nos voisins permet de s'en convaincre. Il n'y a pas que l'Espagne de Zapatero, où, cet été, une réforme du Code civil a ouvert le mariage et l'adoption aux couples de même sexe.
Les Pays-Bas (depuis 2001), la Suède et le Royaume-Uni (depuis 2002) autorisent également l'adoption. Au Danemark, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique, en Angleterre et au pays de Galles, on peut adopter l'enfant de son partenaire homosexuel. La Norvège et la Finlande permettent l'exercice commun de l'autorité parentale. Et sans parler de la procréation médicalement assistée, accessibles dans plusieurs pays, dont l'Espagne et la Belgique. Ni de
la maternité pour autrui : possible en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Finlande, en Belgique, au Luxembourg, au Danemark et en Grèce. La Conférence sur l'homoparentalité organisée par l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), qui s'ouvre aujourd'hui pour deux jours à Paris, fait logiquement une place importante aux expériences internationales.

Symboles. «Une filiation légale de deux parents de même sexe ébranle un certain ordre social», écrivent Martine Gross et Mathieu Peyceré de l'APGL. La révolution, «c'est que la parenté et la filiation légale ne se confondent pas systématiquement avec les liens biologiques» (1). Or séparer la procréation de la parentalité passe mal. «En Espagne, quand le verrou de la dictature a sauté, le pays est devenu profondément laïc. En France, l'Etat a repris des fonctions symboliques de l'Eglise, explique l'ethnologue Anne Cadoret (lire en page 4). On le voit très bien dans le mariage civil: le mari d'une femme est le père de l'enfant. Cela fait penser que les deux époux sont une seule chair comme dans le mariage chrétien.» Les résistances se sont aussi élaborées au nom del'universalisme, contre les risques de «dérive communautariste». «Les pays anglo-saxons ont agi avec bien plus de pragmatisme, ont su prendre en compte des besoins des citoyens», dit Martine Gross.

Enjeux. Même la recherche est devenue un enjeu du débat : la classe politique s'abrite derrière l'absence de recul ou le biais militant des études. Susan Golombok travaille depuis les années 1970 sur les enfants de mères lesbiennes en Angleterre : «Le fait de ne pas être lesbienne m'a aidée. Mes études ont été prises plus au sérieux, sachant que je n'étais pas concernée, raconte-t-elle dans Têtu. Aucune des inquiétudes exprimées il y a trente ans sur ces familles ne s'est révélée fondée.» «On n'en est plus là, soupirent les organisateurs de la conférence. Il n'y aura pas d'intervention pour dire si ces enfants vont bien ou pas. Aujourd'hui, on étudie les familles homoparentales pour parler des familles contemporaines.» La réflexion est incontournable. D'abord parce que ces enfants sont là (plusieurs centaines de milliers d'après l'APGL). Les
trois principales motions socialistes qui seront débattues au Congrès du Mans ont
incorporé l'homoparentalité (lire ci-dessous). Même la droite reconnaît cette réalité. Ainsi, l'APGL est auditionnée par les députés de la mission d'information sur la famille. «IIs comprennent qu'il faut trouver un statut au parent social. Que cela va dans l'intérêt de l'enfant», a constaté Martine Gross. Cette notion, brandie au moment du Pacs pour barrer la voie de l'adoption, est à présent invoquée pour protéger les enfants issus de familles
homosexuelles.

C'est également ce qui est esquissé dans les tribunaux. «Il s'agit ici non pas d'inscrire un enfant dans la filiation de la personne qui n'est pas le parent biologique, mais de permettre l'exercice conjoint des droits et des devoirs du parent biologique et de la personne qui partage sa vie avec les enfants», précise l'avocate Caroline Mécary. La loi du 4 mars 2002 de Ségolène Royal sur l'autorité parentale, prévue pour donner un statut au beau-parent, est
de plus en plus utilisée par les couples homos. A Paris, l'an dernier, Marie-Laure, qui
avait porté ses trois filles issues d'une insémination artificielle, et Carla, qui avait été reconnue mère adoptive en 2001, ont eu la joie d'obtenir le droit d'exercer ensemble l'autorité parentale. Une manière de combler un peu le retard accumulé par la France.

(1) Martine Gross et Mathieu Peyceré, Fonder une famille homoparentale,
préfacé
par D. Strauss-Kahn, Ramsay.

 

 

Lettre ouverte (Belgique) suite à une manifestation d'êxtrême-droite

Lettre ouverte au Parlement initiée par la Maison arc-en-ciel, la FAGL et Tels Quels, en collaboration avec la Holebifederatie :
L'adoption par les couples gays et lesbiens ou le droit pour leurs enfants d'avoir deux parents.
A l'heure où la Chambre va entamer la discussion sur la proposition de loi ouvrant le droit à l'adoption aux couples gays et lesbiens, Nous, signataires de cette lettre ouverte :

- Rappelons que cette proposition de loi n'ouvre pas le droit à la parentalité aux gays et aux lesbiennes, puisque cette parentalité existe déjà dans les faits et que beaucoup d'enfants sont élevés par des gays et des lesbiennes, mais qu'elle renforce les droits de ces enfants ;
- Observons qu'il existe des enfants de gays et de lesbiennes de tous les âges qui ont fait l'objet de nombreuses études et qui ne montrent aucun signe particulier dû à leur parenté;
- Dénonçons les discriminations dont sont victimes les enfants élevés par ces couples auxquels la loi refuse le droit d'être reconnus par leurs deux parents , ce qui les discrimine dans leur quotidien où un seul de leurs parents est habilité à décider de leur devenir, mais aussi dans tous les droits liés à la filiation (droit d'héritage, droits alimentaires…);
- Entendons les craintes que ces enfants vivent dans un climat potentiellement homophobe, mais rappelons que la meilleure façon de les entourer est de lutter contre l'homophobie , notamment à l'école, et de reconnaître publiquement que l'orientation sexuelle n'a pas d'incidences sur les qualités éducatives des parents, tout en rappelant les droits et devoirs que les couples gays et lesbiens ont par rapport à leurs enfants;
- Soulignons que l'adoption est loin d'être une façon facile et automatique d'exercer un soi-disant droit à l'enfant mais une démarche réfléchie, longue et légalement encadrée, visant à fonder une famille et à offrir à l'enfant le meilleur cadre de vie possible;
- Remarquons que les propositions de loi qui veulent régler la situation juridique de ces enfants sans passer par l'adoption, sont inutilement compliquées, alors que la proposition de loi ouvrant l'adoption aux couples de même sexe est celle qui garantit le mieux une égalité entre les enfants élevés dans ces familles et ceux élevés dans d'autres cadres familiaux.
- Demandons dès lors au Parlement de voter sans tarder cette loi et de mettre fin aux discriminations qui frappent aujourd'hui les enfants élevés par des gays ou des lesbiennes.

Maison arc-en-ciel Bruxelles : Chille Deman (président) - Françoise Nimal(administratrice) FAGL: Dominique Delrez (président) -Isabelle Andersson (secrétaire) Tels Quels: Guy Moins (président) - PierreMottet (secrétaire) e-llico

 


Homoparentalité : une famille reconnue par la justice
Un couple de femmes a obtenu de la justice, le 2 juillet dernier, l'autorité parentale conjointe sur leurs trois filles nées d'inséminations artificielles. Cette décision constitue une brèche juridique porteuse d'espoir pour les familles homoparentales toujours en attente d'une reconnaissance.
Le 2 juillet dernier, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a rendu une décision inédite qui établit à la fois un lien juridique entre chacun des parents et des enfants et l'exercice commun de l'autorité parentale. Carla, Marie-Laure sont désormais " parents " officiels de trois petites filles de 5, 7 et 10 ans.
En couple depuis trente-deux ans, les deux femmes ont eu leurs enfants par insémination artificielle. En juin 2001, elles ont d'abord obtenu du TGI de Paris l'adoption simple par Carla des trois enfants de sa compagne. En 2002, le couple dépose une requête en délégation d'autorité parentale, afin de pouvoir l'exercer conjointement.
La juge aux affaires familiales du TGI a donné son accord à cette requête le 2 juillet dernier, puis le délai de recours est arrivé à son terme en août sans appel du parquet rendant la décision définitive.
Cette décision unique en France crée un précédent important dans le combat pour la reconnaissance pleine et entière des familles homoparentales, "une grande première" selon l'Association des parents gays et lesbiens (APGL). Reste à savoir si elle fera jurisprudence ; rien n'est moins sûr en particulier dans la mesure où l'absence d'appel du parquet apparaît davantage comme une " bourde " des autorités judiciaires que comme une volonté de conforter la reconnaissance des familles homoparentales.
Mis en ligne le 23/09/04 e-llico

 


Presse : Triba pour les nouveaux couples... mêmes pacsés.

Le groupe Nouvel Obs lancera le 20 septembre prochain un magazine destiné
aux " nouvelles familles d'aujourd'hui ". Selon l'éditeur, Claude Perdriel, " le journal s'adressera aux femmes ou hommes seuls avec enfants, parents non mariés, pacsés, couples gay… " .Triba veut informer et conseiller cette nouvelle génération. Le magazine sera en kiosque au prix de 20 francs. A suivre…

 

 

L'homoparentalité au banc d'essais
L'homoparentalité est un des grands sujets de société du moment et assurément un des thèmes des élections de 2007. Plusieurs ouvrages (essais théoriques ou juridiques) viennent consolider la réflexion et rappeler le chemin qu'il reste à parcourir.
Think tank de gauche nettement antilibéral, la fondation Copernic engrange depuis des années réflexions et analyses pour alimenter le débat politique notamment en vue des prochaines échéances électorales. Cela donne la publication de notes dont celle-ci, intitulée "Homosexualité, mariage et filiation. Pour en finir avec les discriminations". Une note brillante, à laquelle ont collaboré des juristes (l'avocate Caroline Mécary), des chercheurs (Martine Gross, Stéphane Nadaud…), qui démonte les ressorts de l'idéologie qui refuse aujourd'hui l'égalité des droits aux couples de même sexe en matière de mariage et de filiation. Edifiant et passionnant.
Tout différent mais tout aussi passionnant est l'ouvrage de référence sur le processus et les effets juridiques de l'adoption que propose Caroline Mécary dans la collection Que sais-je ?. Ce volume a surtout le grand mérite d'aborder clairement la question de l'homosexualité et de sa prise en compte dans les grandes phases du processus d'adoption (agrément, autorité parentale…). Comme le démontre l'auteur, Caroline Mécary, "les pratiques administratives, entérinées par les juges, font de l'orientation homosexuelle un obstacle à la délivrance de l'agrément" pour adopter. Et c'est un paradoxe puisqu'il n'existe pourtant aucun texte qui fasse de telle ou telle orientation sexuelle une condition obligatoire pour adopter. C'est ce paradoxe que l'auteur analyse, citant de nombreux cas de jurisprudence dont certaines affaires dont elle a eu à s'occuper. L'ouvrage didactique (c'est l'esprit de la collection) est assez implacable en ce qu'il montre le chemin qui reste encore à parcourir pour les homosexuels et les lesbiennes dans ce domaine.
Enfin pour des aspects plus philosophiques, il est intéressant (pour les plus mordus de lire le N°38 de la revue "Champ psychosomatique" est consacré aux transgressions (!) On y parle beaucoup de sexualité, d'homosexualité et même du "défi de l'homoparentalité".
"Homosexualité, mariage et filiation. Pour en finir avec les discriminations", éditions Syllepse, 7 euros.
"L'adoption", par Caroline Mécary. Que sais-je ? N°3723, PUF.
Revue "Champ psychosomatique", N°38. éditions L'esprit du temps.

>> En complément
Excellent guide pratique qui trouve sa place dans la collection Questions de familles (Ramsay) "Fonder une famille homoparentale" traite aussi bien des questions éthiques, juridiques que pratiques. Il est illustré de nombreux témoignages et expériences re-cueillis par l'APGL. Plus facile d'accès, "Les nouveaux droits du couple et de la famille" fait notamment le point sur l'adoption, le PaCS et l'autorité parentale. Idéal pour connaître ses droits et savoir ce reste à conquérir (éd. J'ai Lu).
Mis en ligne le 22/03/06 e-llico

 

 


Le débat sur l'homoparentalité

" Les résultats de la recherche sur l'homosexualité sont très clairs. L'homosexualité n'est pas une maladie mentale ni une dépravation morale. C'est simplement la manière qu'a une minorité de la population d'exprimer l'amour humain et la sexualité."
American Psychological Association, juillet 1994.
Si on se donne la peine de chercher un peu, on trouve des centaines d'études sur les parents homosexuels. Ces travaux de recherche ont porté sur d'une part, les gays et les lesbiennes : leur santé mentale et leur compétences parentales et d'autre part les enfants élevés par des gays ou des lesbiennes. Les sujets abordés dans ces études sont les sujets d'inquiétudes habituellement exprimées : l'identité sexuelle, le développement personnel et les relations sociales des enfants avec leurs camarades et avec les adultes.
En santé mentale, l'American Psychiatric Association a depuis plus de 20 ans ôté l'homosexualité de la liste des maladies mentales. Néanmoins, on prétend parfois que les personnes homosexuelles ne sont pas aptes à être de bons parents, que les lesbiennes sont moins maternelles que les femmes hétérosexuelles, que les relations des personnes homosexuelles avec leurs partenairesl leur laissent peu de temps pour des interactions parents-enfants durables. Les résultats de recherche jusqu'à maintenant ont échoué à confirmer ces croyances.
L'identité sexuelle comporte quatre volets :
- L'identité de genre : c'est le sentiment d'appartenir au genre masculin ou au genre féminin. De se sentir satisfait, heureux d'être un homme ou une femme.
Le comportement sexué : c'est l'ensemble des attitudes et des activités que la culture prévalente d'une société considère comme spécifiques à un homme ou à une femme.
Virilité et féminité : Il s'agit d'un des aspects du comportement sexué.
L'orientation sexuelle : il s'agit du choix des partenaires sexuels : hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel.
Les études concernant des enfants, dont l'âge se situait entre 5 à 14 ans, ont été réalisées avec des tests et des procédures d'interviews. Elles ont révélé un développement normal de l'identité de genre. Tous les enfants ont déclaré qu'ils étaient satisfaits de leur appartenance au genre masculin ou féminin et qu'ils n'avaient pas un sentiment d'appartenance au sexe opposé.
- Le comportement sexué : Il s'agit du comportement habituellement considéré par la culture et la société comme adapté au genre de la personne. Un certain nombre d' études ont examiné le comportement sexué des enfants de mères lesbiennes. Elles concluent toutes que leurs comportements entrent dans le cadre habituel des comportements conventionnels. Kirkpatrick, par exemple, n'a trouvé aucune différence en ce qui concerne les préférences de jouets, les activités ou les centres d'intérêt des enfants qu'ils s'agissent d'enfants de mères lesbiennes ou de mères hétérosexuelles.
Green a comparé 56 enfants de mères lesbiennes et 48 enfants de mères hétérosexuelles et n'a trouvé aucune différence en ce qui concerne les programmes de télévision favoris, les héros préférés ou les jouets et jeux.
- La virilité et la féminité : Rees en 1979 a soumis 24 adolescents au BSRI, " Bem Sex Role Inventory ". La moitié avait une mère lesbienne divorcée et l'autre une mère hétérosexuelle. Le BSRI donne des indicateurs de masculinité et de féminité et un indicateur d'androgynie. Les enfants de mères lesbiennes ne différaient pas sur la masculinité et sur l'androgynie mais ils faisaient preuve d'une plus grande féminité psychologique. Ce qui peut aller à l'encontre du préjugé selon lequel les lesbiennes manquent de féminité.
- L'orientation sexuelle : Susan Golombok et Fiona Tasker, professeurs de psychologie au Family and Child Psychology Research Center de la City University de Londres ont publié en 1996 les résultats d'une étude longitudinales sur l' orientation sexuelle des adultes qui ont été élevés dans des familles lesbiennes. 25 enfants de mères lesbiennes et un groupe de contrôle de 21 enfants de mères hétérosexuelles ont été vu à l'age de 9 ans et demi une première fois, puis à l'âge de de 23 ans. Pour la très grande majorité, ils sont hétérosexuels. Le pourcentage d'enfants élevés par des mères lesbiennes et qui deviennent homosexuels est identique au pourcentage d'homosexuels dans la population générale (8%) 55 hommes gays ou bisexuels et leurs 82 fils âgés de 17 à 43 ans ont été interviewés au sujet de l'orientation sexuelle des fils. Sur les 82 fils, on a pu estimé l'orientation sexuelle de 75 d'entre eux, 68 sont hétérosexuels, 7 ne le sont pas. 91 % des fils dont l'orientation sexuelle a pu être estimé étaient donc hétérosexuels. L'étude montre également que le temps passé avec leur père n'est pas différent pour le fils qui est devenu homosexuel et pour celui qui est devenu hétérosexuel. Une étude québécoise, Le rapport Bertrand sur le vécu de 1000 femmes lesbiennes, paru en 1984, a étudié la question de l'orientation sexuelle des enfants élevés par des parents homosexuels. Les 148 mères lesbiennes ayant participé à la recherche ont eu au total 139 filles et 141 garçons. 3% des filles en âge d'exprimer leur sexualité sont lesbiennes et 6 % des garçons sont gays. 1,5 % des 1000 femmes interrogées affirment avoir une mère lesbienne ou un père homosexuel.
D'après Olivier en 1988, le pourcentage d'homosexuels dans la population québécoise varie entre 5 à 10%.

Le développement personnel : Le centre de fertilité de l'hôpital académique de la Vrije Universiteit de Bruxelles offre à des couples lesbiens la possibilité de concevoir des enfants par insémination artificielle. Une étude a été réalisée par Brewaeys, Ponjaert, Hall et Golombok en 1997 sur le fonctionnement familial et le développement des enfants dans ces familles. Trois formes familiales ont été comparées: des familles avec donneur de lesbiennes et hétérosexuelles et des familles hétérosexuelles ayant conçu des enfants de façon naturelle. Le groupe de recherche contenait les deux parents et les enfants qui, à ce moment-là, avaient entre 4 et 8 ans. 35 enfants de famille lesbiennes et 36 enfants de familles hétérosexuelles ont subis le CBCL, Children Behavioral Checking List) qui mesure L'adaptation émotionnelle et comportementale des enfants. Cet instrument souvent utilisé rend compte des problèmes comportementaux et/ou émotionnels possibles chez l'enfant et révèle des données sur sa compétence sociale. Pas de différence significative entre les enfants nés dans les couples lesbiens et les enfants nés dans des couples hétérosexuels. La seule différence notable est entre les enfants nés d'IAD et les enfants conçus naturellement. Le groupe des enfants nés d'IAD dans les familles hétérosexuelles, a un score plus élevé de problèmes comportementaux que les enfants nés d'IAD dans les couples lesbiens.
Les relations sociales : Avec les pairs: trois articles ont présenté les travaux de recherche sur les relations d'enfants de mères lesbiennes avec leurs camarades. Les résultats suggèrent un développement normal des relations avec leurs camarades. La plupart des enfants en âge scolaire font état de ce que leurs meilleurs amis sont du même sexe. La qualité des relations avec leurs camarades est positive.
Les jeunes adultes élevés dans des familles lesbiennes ne rapportent pas plus fréquemment que les autres avoir subi des railleries et des moqueries que ceux élevés par une mère hétérosexuelle. En revanche, ils se souvenaient avoir été taxés d'être homosexuel eux-mêmes, quoiqu'ils aient pu être davantage susceptibles de se remémorer de tels incidents. Avec les adultes: Les études des relations avec les adultes parmi les enfants des familles homoparentales donnent également une image globalement positive. Dans une étude, les enfants de mère divorcée lesbienne ont par exemple plus souvent des contacts avec leurs pères que ceux des mères hétérosexuelles divorcées. Les parents hétérosexuels diffèrent des parents gays ou lesbiens en ceci qu'ils sont plus nombreux à dire que les visites des enfants à l'autre parent présentaient des problèmes pour eux. Les jeunes adultes qui ont grandi dans un foyer lesbien décrivent leur relation à la compagne de leur mère de manière plus positive que ceux qui avaient été élevés par une mère hétérosexuelle et son nouveau compagnon.
Ceux qui étaient les plus négatifs quant à l'expérience de grandir dans une famille homoparentales étaient issus d'un milieu ouvrier et vivaient dans un environnement généralement hostile à l'homosexualité.
Nous devons lutter contre la discrimination et non la cautionner. Seriez-vous prêt à interdire à des juifs, à des noirs ou à des personnes subissant une discrimination quant à l'ethnie ou la religion, de devenir parent sous prétexte de ne pas exposer leurs enfants à la discrimination ?
Les enfants de parents homosexuels existent déjà. On estime leur nombre à 6 millions aux États-Unis seulement (familiypride.org). Faisons leur une société qui accueille leurs différences et leurs richesses.
Un enfant a t-il nécessairement besoin d'un homme et d'une femme pour bien se développer ? Tout d'abord, on ne peut pas ignorer que de nombreux enfants sont élevés par une personne seule. Un grand nombre des difficultés à élever un enfant dans une famille monoparentale, disparaissent dans le contexte de deux parents de même sexe. Les parents s'entraident et prennent les décisions ensemble, l'enfant se trouve aimé et élevé par deux personnes.
Quant à l'identification à un modèle de son propre sexe, l'enfant pourra trouver des repères dans le monde environnant. Ensuite, nombre de psychanalystes font appel à deux concepts essentiels pour la construction psychique de la personne :
a. la triangulation d'une part
b. l'identification à un modèle de son propre sexe, d'autre part la triangulation est le fait de l'existence d'une tierce personne qui empêche qu'une trop grande fusion s'installe entre la mère et l'enfant. Pour se construire, un enfant aurait besoin que sa mère se détache de lui et ait du désir pour une autre personne que pour son enfant. Cette tierce personne peut être un homme ou une femme.
Dossier préparé par : Martine Gross et Gilles Breton.

 


La longue marche des parents homos
Françoise Tulkans, le juge à la cour européenne des droits de l'homme, a donné le ton : « la reconnaissance de l'homoparentalité, a-t-elle dit, est une promesse pour la démocratie tout entière. » De nombreux européens l'ont compris. Pas la France.
Autre fait marquant, le très large écho qu'à trouvé la conférence de l'A P G L dans les médias, et la qualité des sujets que la presse lui a consacrés, est le signe que le temps où les familles homoparentales étaient traitées comme un phénomène de foire est bel et bien révolu. Les pères et les mères homos ne sont plus regardés comme une sous catégorie étrange de la communauté homosexuelle, mais comme les acteurs d'une redéfinition de la famille qui concerne la société tout entière le « Gaby-boom » impose la question homosexuelle dans tous les débats sur le mariage, la famille et la filiation. Il devrait aussi obliger les parents homos à réfléchir sur eux-mêmes. Au moment où certains déplorent la faiblesse supposée des parents qui laissent leurs enfants brûler des voitures, la famille « à l'ancienne » a le vent en poupe. On reste sans voix, par exemple quand on apprend que, sur le Net, dans un forum de discussion de mères lesbiennes, une majorité d'entre elles se disent favorables aux châtiments corporels pour leurs enfants.
Nicolas Sarkozy, devant plus de 300 parlementaires UMP s'est dit favorable à l'ouverture d'un débat sur l'homoparentalité au sein de la droite, pour ne pas refaire l'erreur du pacs. Toutes les motions socialistes présentées au congrès du Mans proposent d'aller vers une forme de reconnaissance juridique. Têtu décembre 2005