Culture Homo

Dernière modification le 18 juin 07

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"les gays doivent rester des gays avec des droits réduits,
sommes-nous les colonisés du peuple hétéro ?" Fouad Zeraoui Baby Boy

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Site : Queer theory

Hommage à Guillaume Dustan de Max (journal Wesh city décembre 2005)

 

Histoire de couples binationaux décembre 2005 articles de Têtu

Parce que des gays blancs recherchent les noirs : la légende du noir bien doté est raciste. Article de Têtu

L'invention de l'hétérosexualité : une thèse intéressante de Georges Chauncey

Queer, mais qu'est-ce donc ?

 

Pierre, Gilles & nous
Pour célébrer leurs trente ans de création (et leurs trente ans de vie commune aussi), le musée du Jeu de Paume consacre la plus grande rétrospective jamais réalisée en France du travail de Pierre & Gilles. Plus de 120 œuvres seront ainsi réunies au moment où une imposante monographie leur sera consacrée par les éditions Taschen. Deux bonnes raison de célébrer le couple star de la culture gay.

Si l'art gay avait un visage, il serait double et ressemblerait farouchement à un autoportrait de Pierre & Gilles. Depuis leur rencontre en 1976, ces deux-là ont en effet inventé des images qui sont devenues les emblèmes les plus immédiatement reconnaissables de la culture gay, à la fois pour les homosexuels et pour le grand public. En cela, l'art de Pierre & Gilles est absolument unique tant il parle aux hétéros comme aux homos tout en étant absolument et indéniablement pédé jusqu'au bout des ongles. L'amour des divas et des beaux garçons, l'art du kitsch et du sexe sont omniprésents dans chacune des images photographiées par Pierre avant d'être peintes par Gilles, et toutes elles disent l'identité homosexuelle de leurs auteurs sans pour autant effrayer ou rejeter les spectateurs non gay. Ce côté populaire de leur travail, peu de créateurs à l'œuvre aussi visiblement pédée, aussi profondément associée à l'homosexualité peuvent le revendiquer, pas plus Tom of Finland que Robert Mapplethorpe, pas plus Gilbert & George que Keith Haring. Seuls peut-être un Jean-Paul Gaultier ou un Pedro Almodovar — parce qu'ils utilisent des armes assez proches, entre kitsch et glamour, fascination pour les stars et les beaux garçons, tendresse et ironie, détournement des codes et provocation ironique — peuvent rivaliser


Depuis trente ans, l'art de Pierre & Gilles s'est imposé comme un des plus inventifs et des plus joyeux qui soient, accueillant en son sein stars du cinéma, de la variété, de la télé, de la nuit (qui, parmi les beautiful people, n'a pas été immortalisé par P&G ?), et des dizaines d'anonymes rendus célèbres par le travail du couple. Leur imagerie chatoyante, féérique, pop, surchargée, sexuellement ambivalente, etc., a de son côté essaimé partout, de la mode à la pub, du cinéma à la presse, et l'on ne compte pas les images " à la manière de… ", hommages avoués ou récupérations filoutes.
La célébration en grandes pompes de leurs trente ans de création commune était pour tout cela une évidence. La galerie du Jeu de Paume et les éditions Taschen en seront les écrins.

Vingt ans après sa mort, Andy Warhol bande encore. En tout cas, l'homme de la Factory , des Soupe Campbell, des superstars, de la sérigraphie et du pop art fait encore bander les amateurs d'art. Et avec raison, comme le prouve l'ensemble présenté chez Thaddaeus Ropac, réunissant dessins et collages de pop stars réalisés par Warhol entre 1975 et 1986. Liza Minnelli, Aretha Franklin, Mick Jagger, les Beatles font ainsi partie (parmi beaucoup d'autres) des famous people réinventés par le plus queer des artistes du XXè siècle…
Galerie Thaddeus Ropac, 7 rue Debelleyme, 75003 Paris. Jusqu'au 19 mai.

Un couple de flamants roses homosexuels adopte un poussin abandonné
Un couple de flamants roses homosexuels a adopté un poussin abandonné, parvenant ainsi à devenir parents après maintes tentatives, a annoncé lundi l'organisation britannique de protection de l'environnement Wildfowl & Wetlands Trust (WWT).

Carlos et Fernando étaient tellement désireux d'être parents qu'ils chassaient les autres flamants roses de leurs nids pour prendre leurs oeufs et les couver mais sans succès, a expliqué une porte-parole du centre du WWT de Slimbridge près de Bristol.
Le couple était donc le candidat idéal pour prendre en charge un poussin orphelin car le nid dans lequel il se trouvait avait été abandonné par son géniteur. L'oeuf avait été placé dans un incubateur en attendant son éclosion.
Carlos et Fernando, en couple depuis six ans, peuvent fabriquer du lait dans leur gorge pour nourrir leur poussin. L'homosexualité chez les flamants roses est chose courante quand il n'y a notamment pas assez de femelles, a expliqué Jane Waghorn, porte-parole de l'organisation.
e-llico Mis en ligne le 22/05/07

Mister MEC 2007
Le dessinateur érotique gay Xavier Gicquel a été élu Mister MEC 2007, samedi 31 mars, lors de la soirée annuelle de l'association française des adeptes du latex Mecs En Caoutchouc (M.E.C.) qui se tenait au Full Metal à Paris. C'est le second détenteur de ce titre que le lauréat est ensuite amené à défendre dans les compétitions internationales de la communauté Rubber. Né en 1965, Xavier Gicquel est un des illustrateurs gay les plus connus. Il a fait l'objet de nombreuses publications et plusieurs expositions, aussi bien en France qu'à l'étranger. Il devient désormais pour un an l'ambassadeur français du latex, une matière souvent présente dans son œuvre. Infos sur www.mecs-en-caoutchouc.com
Site de Xavier Gicquel : www.xaviergicquel.com

Rubber : Xavier Gicquel élu Mister MEC 2007
Le dessinateur érotique gay Xavier Gicquel a été élu Mister MEC 2007, samedi 31 mars, lors de la soirée annuelle de l'association française des adeptes du latex Mecs En Caoutchouc (M.E.C.) qui se tenait au Full Metal à Paris. C'est le second détenteur français de ce titre que le lauréat est ensuite amené à défendre dans les compétitions internationales de la communauté rubber.
Né en 1965, Xavier Gicquel est un des illustrateurs gay les plus connus. Il a fait l'objet de nombreuses publications et plusieurs expositions, aussi bien en France qu'à l'étranger.
e-llico Mis en ligne le 02/04/07

Sexualité : augmentation sensible du nombre des femmes ayant des rapports homosexuels
L'ANRS (agence sida-hépatites) a fait réaliser une vaste enquête sur la sexualité des Français pour aider à guider les politiques de prévention en matière de sexualité. Une mine de renseignements qui mesure les évolutions des comportements sexuels depuis 1970.
La troisième enquête sur les comportements sexuels en France conduite auprès de 12.364 femmes et hommes âgés de 18 à 69 ans, de fin septembre 2005 au 24 mars 2006 permet d'évaluer les évolutions intervenues depuis 1970 et 1992, dates des précédentes enquêtes.
Ainsi l'âge du premier rapport sexuel des femmes est aujourd'hui très proche de celui des hommes : 17,6 ans pour les femmes de 18-19 ans, et 17,2 ans pour les hommes du même âge. En un demi-siècle, l'entrée dans la vie sexuelle des hommes s'est abaissé d'un an et demi et celle des femmes de trois ans.
On observe aussi une "augmentation sensible" du nombre de femmes de 18-69 ans déclarant avoir eu des rapports homosexuels au cours de leur vie (4% contre 2,6% en 1992) alors que la proportion reste similaire chez les hommes (4,1%).
Près d'un tiers des jeunes de 18 à 24 ans se sont déjà connectés à des sites de rencontre sur Internet. Pour l'ensemble des 18 à 69 ans, cette proportion est de 9,6% pour les femmes et de 13,1% pour les hommes. Un homme sur dix, entre 20 et 24 ans, a déjà eu des rapports sexuels avec une personne rencontrée par Internet (6% des femmes).
Le nombre de partenaires déclarés par les femmes est en augmentation par rapport aux enquêtes précédentes (en moyenne 4,4 en 2006), mais reste stable chez les hommes depuis 1970 (11,6). Cependant les femmes, contrairement aux hommes, ont tendance à ne pas compter les partenaires sans importance affective (par exemple, ceux d'un soir).
Environ 13% des Français connaissent une ou plusieurs personnes séropositives (même proportion qu'en 1992). Une femme sur deux et 45% des hommes ont déjà fait un test de dépistage du sida au cours de leur vie.
Parmi les 18-24 ans, 3,6% des femmes et 2,4% des hommes ont été diagnostiqués positifs à l'infection par la bactérie Chlamydia trachomatis.
Cette enquête a été commandée par l'ANRS (agence sida-hépatites) pour aider à guider les politiques de prévention en matière de sexualité (MST, sida...).
e-llico Mis en ligne le 13/03/07

Internet : Alain Piriou (porte-parole de l'Inter LGBT) tient son blog
Si les blogs gay fleurissent un peu partout, peu de personnalités LGBT se livrent encore à l'exercice. Alain Piriou, connu pour ses responsabilités communautaires, ouvre le sien.

Alain Piriou est porte-parole de l'Inter LGBT depuis plusieurs années. C'est une des personnalités les plus influentes de la communauté gay française et l'une des plus pertinentes. Il ouvre son blog pour livrer ses réflexions personnelles sur les sujets de société.
"Je m'étais lancé dans cet exercice sans trop y croire il y a quelques mois, avec quelques billets irréguliers, pour me prendre finalement au jeu, et vaincre la répugnance que m'inspirait l'expression à la première personne", explique Alain Piriou. "Dans ce blog, j'essaie donc d'apporter mon petit éclairage sur l'actualité, en particulier quand celle-ci traite des questions de société. C'est une approche plus personnelle, plus libre et sans doute plus sujette à débat, voire à polémique, que celle qui est la mienne quand je m'exprime au nom de l'Inter-LGBT", précise-t-il.
Adresse web : http://alain-piriou.net/ flux RSS : http://alain-piriou.net/dotclear/rss.php
e-llico Mis en ligne le 16/03/07

Jean Baudrillard est mort et s'en va avec ses remarques homophobes
Le sociologue Jean Baudrillard est mort hier, mardi 6 octobre, à l'âge de 77 ans. Il s'est fait connaître à la fin des années 1960 pour des travaux qui se présentaient comme des réflexions critiques sur le monde moderne ( Le Système des objets , 1968; La Société de consommation , 1970). Il s'agissait en réalité de livres fort rétrogrades. Son œuvre est d'un bout à l'autre marquée par un point de vue profondément réactionnaire qui s'exprime, notamment, dans ses jugements contre la technique, le féminisme, l'art contemporain ou l'homosexualité. Il a par exemple qualifié le sida d' «épidémie d'autodéfense» de la nature contre l'homosexualité, elle-même assimilée à une «dilapidation sexuelle de l'espèce», et affirmé : «Celui qui vit par le même périra par le même» ( Ecran Total , Galilée, 1997, p. 12). Têtu 07 02 03

Pierre Guénin, hom(m)o de presse
Né en 1927, Pierre Guénin est devenu, dès 1966, le premier éditeur de presse gay en France. Durant 30 ans,
ce personnage discret, réussira, non sans difficultés, à défendre une vision de la visibilité homo qui passe par
l'érotisme et le sexe roi. Dans un livre passionnant, il revient sur ce parcours qui fait de lui, à sa façon, une des
figures du militantisme homo français et, paradoxalement, un des personnages clefs de notre histoire
les moins connus.

Pionnier français de la presse gay, Pierre Guénin l'est, mais dans un secteur spécifique : celui de la presse
érotique. Sévère pour "l'intellectualisme" de la revue "Arcadie" d'André Baudry, Pierre Guénin n'a jamais
voulu faire de ses magazines le reflet des débats militants, politiques et sociétaux gay des années 70 et après.
C'est "Gai Pied", créé en avril 1979, qui deviendra la pierre angulaire et la vitrine du militantisme LGBT
moderne. Pierre Guénin revient sur son parcours.

Vous avez intitulé votre livre " la Gay révolution". Quelle est votre place dans cette "révolution" ?
C'est d'avoir communiquer avec plein d'homosexuels qui étaient dans une totale solitude. Je pensais surtout
à faire des journaux spectaculaires et érotiques et j'ai été sidéré de provoquer, avec mes publications, autant
de réactions, de recevoir autant de courrier. C'était plus de 2 000 lettres par mois ! C'était très émouvant.
Beaucoup d'homosexuels, notamment des provinciaux, évoquaient des difficultés, leur solitude. Ils ont trouvé
en moi un confident, un ami. J'étais un peu leur Menie Grégoire ! Ils étaient si nombreux à nous contacter
que j'ai même dû arrêter de mentionner notre numéro de téléphone dans nos revues. Il y avait trop d'appels.
Cela devenait impossible.

Vous n'aviez pas imaginé un seul instant que vos journaux donneraient envie aux homosexuels d'alors de
prendre la parole, de témoigner ?

Non. En fait, j'avais même peur de ne rien recevoir étant donné que les kiosquiers me disaient à l'époque
[milieu des années 60] : "Surtout, ne mentionnez pas le terme homosexuel en couverture, cela va traumatiser
les lecteurs et les faire fuir. Ils n'achèteront pas. D'ailleurs, les kiosquiers me racontaient que certains lecteurs,
indécis ou timides, tournaient longtemps autour des kiosques avant d'acheter nos revues. Certains prenaient
"France soir" et y glissaient un de mes titres. Le climat était à la crainte. Les kiosquiers pensaient d'ailleurs
que j'allais subir une descente de la police. Il faut dire que cela avait été le cas, dans les années 50, pour Jean
Ferrero qui vendait des photos de culturistes nus sur catalogue et dont le fichier de clients était surveillé
par la mondaine.

Personne ne s'abonnait alors ?
Si, il le fallait bien pour assurer la solidité financière des titres. Mais c'était difficile. La crainte de la police,
celle du fichage demeuraient. Elle était d'ailleurs présente chez les lecteurs comme chez les collaborateurs
des revues. Il faut bien comprendre que certains photographes ne voulaient travailler que sous pseudonymes.
Rares étaient ceux qui voulaient apparaître avec leur véritable nom.

Comment vous êtes-vous lancé dans la presse érotique ?
Au départ, je ne voulais pas faire une revue exclusivement pour les homosexuels. J'ai donc lancé "Eden",
une revue disons bisexuelle. Il y avait autant de femmes que d'hommes. Cela noyait le poisson par rapport
à la censure. Si le journal n'avait proposé que des hommes, les choses auraient été moins faciles. J'ai donc
lancé "Eden" [20 000 exemplaires], qui était très bien affiché en kiosques et qui a connu un grand succès
mais que j'ai rapidement arrêté.

Pourquoi ?
A ce moment-là, les NMPP [unique diffuseur des journaux de l'époque] ne payaient qu'au bout du quatrième
numéro. Il a donc fallu sortir trois numéros d'"Eden" de suite sans aucune rentrée financière et comme
il n'y avait pas de publicité, tout mon argent y passait. C'était un vrai pari financier. J'ai pris la décision,
alors que les NMPP me disaient qu'"Eden" se vendait bien, de l'arrêter au quatrième numéro et de récupérer
le fruit des ventes. Les NMPP étaient ébahies de ma réaction. J'ai alors vu ce qu'une telle revue pouvait
rapporter et je me suis dit qu'une revue de ce type avec une formule enrichie pouvait réussir. J'ai donc lancé
"Olympe" en février 1968, puis "Hommes" qui s'adressait plus nettement aux gays, l'année d'après, puis
"In" [30 000 exemplaires] en 1970. Ce titre a beaucoup mieux marché que les autres parce que beaucoup
de femmes le lisaient aussi. Chaque numéro consacrait plusieurs pages à la danse. Nombre de lecteurs
homosexuels me demandaient d'ailleurs pourquoi j'y accordais une telle place.

Comment était le lectorat gay à l'époque ?
Il n'y avait pas un lectorat mais plutôt des lectorats. J'en parle dans mon livre et personne aujourd'hui
ne semble s'en préoccuper mais il y avait les gays d'un côté et les pédérastes de l'autre. Il n'y a aucun
rapport entre les deux. On n'a pas l'air de se rendre compte mais moi je faisais une revue pour les pédérastes
(ceux qui aiment les jeunes gens mais qui ne sont pas des pédophiles) et les gays qui aimaient les hommes plus
virils. Nous recevions toujours beaucoup de courriers nous disant qu'il y avait trop de poils sur les modèles
ou pas assez, trop de sexe circoncis ou pas assez, etc. Chacun avait ses fantasmes.

Lorsque vous vous êtes lancé dans la presse érotique, avez-vous pressenti qu'il y allait avoir la révolution
sexuelle et que le presse y aurait un rôle à jouer ?


Tout à fait. Complètement. Lorsque j'étais enfant, j'ai bien constaté que les femmes étaient asservies
par les hommes hétéros. J'ai très vite saisi, dans ma jeunesse, que c'était la même chose pour les
homosexuels. Quand j'ai commencé à voir qu'il y avait une libération des femmes, j'ai compris que les
gays suivraient. Elles et nous subissions les mêmes choses, avions le même problème. D'ailleurs,
on a bien vu sur le plan du militantisme quels en ont été les effets ? Avant mai 1968, j'ai senti
qu'il se passait des choses, qu'il y avait un déclenchement. J'ai compris que c'était le moment de mettre
la gomme. Je m'en suis aperçu avec "Olympe". La revue marchait bien. Nous avions même des lectrices
lesbiennes. C'est assez drôle mais un lecteur hétéro ne jurait que par les combats de catch pour femmes.
Il demandait constamment la publication de photos de combats entre femmes en me disant notamment
que cela attirerait un lectorat lesbien. Je l'ai fait et ça s'est révélé vrai.

Vos revues ont permis la diffusion d'une esthétique gay. Est-ce que vous pensez avoir été un passeur
de la culture gay ?

Oui. Mon ambition, c'est de montrer tout ce qui n'était pas trop connu et un peu érotique dans tous les
domaines artistiques. Il y a le Off-Broadway, ce que nous faisions, c'était le Off-Paris. On explorait tout.
Il fallait être au courant de tout. C'était à la fois épuisant et passionnant. Au moment du lancement des
revues, le nu gay n'existait pas. Il y avait peu d'artistes qui travaillaient dans ce domaine et beaucoup
d'entre eux avaient du mal à gagner leur vie. Moi, avec quatre titres, je permettais à certains jeunes
photographes et créateurs de débuter, de gagner leur vie. Cela a été assez long, au début, de trouver
des collaborateurs puis peu à peu beaucoup sont venus me voir. Ce que je peux dire, c'est que nous
n'avons jamais pu compter sur la publicité. Nous avions été voir Cardin ou Saint-Laurent, sans succès.
Avec de la publicité, nous aurions pu faire des journaux très différents. J'ai un regret de cela.

Votre travail d'éditeur et de journaliste, c'était une façon de militer pour l'homosexualité, de la rendre
visible. Dans votre livre, vous ironisez sur les "sphères intellectuelles homosexuelles" qui vous ont
snobé. Est-ce une déception pour vous que votre travail n'ait pas été reconnu ou compris ?

Je ne voulais pas entrer dans le mouvement militant, dans ces querelles entre militants. Pour moi,
"Gai Pied" n'était que cela : une dispute pour le pouvoir, le pouvoir, le pouvoir ! J'étais bien, tout seul,
dans ma petite sphère avec mes collaborateurs. Je ne voulais pas aller vers les militants. Qu'ils m'aient
snobé, je le mérite un peu puisque je n'ai jamais voulu les rejoindre. Je sentais bien que ma vision était
contestée. Moi, je voulais faire plaisir aux homosexuels, aux lecteurs et répondre à leur priorité : le sexe.
C'est vrai que j'ai été beaucoup snobé à tel point d'ailleurs que les gens me découvrent aujourd'hui
comme si, dans le fonds, je n'avais rien fait. J'en ai un peu souffert. Personne ne sait que j'ai lutté
pendant trente 30 ans. Il fallait un drôle de courage dans les années 60 pour se lancer dans l'aventure
d'un journal visible pour les homosexuels. C'est sans doute pour tout cela que j'ai tenu à faire ce livre.

Pressions tous azimuts !

Durant sa longue carrière d'éditeur, Pierre Guénin a dû faire face de nombreuses reprises à des pressions
administratives.
"Je me souviens de ma première convocation au ministère de la Justice par un personnage poudré,
la soixantaine, qui feuilletait dédaigneusement une de mes revues, page par page. Il m'affirmait que je
favorisais la prostitution en racontant les bons moments d'un plagiste avec ces clientes bourgeoises.
Mais, à ma grande surprise, ce qui choquait le plus, c'était la rubrique mode pour hommes. J'y parlais
soins de beauté, crèmes pour les cernes, implants capillaires, etc. J'y expliquai comment réussir une
belle coiffure au séchoir. Et lui disait : "C'est d'un ridicule. Ce ne sont pas des hommes ça. Vous allez
en faire des homosexuels."
On m'a demandé de supprimer cette rubrique beauté et j'ai dû obtempérer. Lors d'autres rendez-vous
à la police ou à la justice, on examinait les photos. Il ne fallait pas laisser paraître un poil. Bien souvent,
j'entendais : "Attention là, vous en avez laissé ! ". Pour limiter les problèmes avec la censure, il fallait
dessiner des faux slips, dessiner des branches devant les sexes…" Pierre Guénin sera, les premières
années, convoqué quasiment tous les trois mois par les autorités de censure pour un examen détaillé
de ses publications


Monstres sacrés : Pierre Guénin contre André Baudry

Les deux principaux pionniers du militantisme gay n'ont jamais eu d'estime l'un pour l'autre. Il est
d'ailleurs notable que c'est sur André Baudry, fondateur d'Arcadie (mythique revue et groupe homo
français), que Pierre Guénin se montre le plus dur. "C'est un de mes amis et collaborateurs, Pierre Hahn
qui allait aux réunions d'Arcadie qui m'a proposé de m'y rendre. Il m'a dit : "Tu verras. C'est gratiné !"
J'ai trouvé cela ridicule. Il y avait des danses du tapis, un folklore scout, beaucoup de prêchi-prêcha.
A mon avis, personne ne lisait sa revue qui était d'une grande tristesse, bourrée d'intellectualisme et
d'articles sur tous les grands de l'Antiquité. C'est vrai que je ne vois rien de positif dans les années 50.
Arcadie d'André Baudry organisait des messes qui incitaient les ouailles à la fidélité." Pierre Guénin
explique dans son ouvrage qu'André Baudry exhortait les adhérents d'Arcadie "un peu trop efféminés
à plus de réserve" et leur demandait "d'éviter les vêtements excentriques".

En contrepoint de la grande sévérité de Pierre Guénin, il faut lire la passionnante interview d'André
Baudry publiée dans "Triangul'ère" (1). Le fondateur d'Arcadie y revient longuement sur la difficulté de
son combat, ses ennuis avec la censure (comme pour Pierre Guénin), la crainte des homosexuels dans les
années 50 et 60 et brosse un tableau passionnant des longues années de militantisme. Opposés dans
leur vision de l'homosexualité, (celle de Baudry passe par une assimilation sans provocation, celle de
Guénin par une visibilité sexuelle révolutionnaire), les deux pionniers du militantisme homo français nous
prouvent, une chose est sûre, que sans eux et leur courage, nous n'en serions pas là aujourd'hui.

C'est en avril 1978 que Pierre Guénin connaît son plus grave problème de censure. Durant les années
Giscard. Michel Poniatowski, ministre de l'Intérieur, interdit la diffusion de deux des principaux titres
de Pierre Guénin : "In" et "Olympe". 60 000 exemplaires sont mis au pilon. Les journaux sont interdits
d'affichage. C'est la mort assurée… des titres et des éditions SAN. Pierre Guénin réagit. Il change les
titres de ces journaux sans modifier fondamentalement le contenu. "Off spectacles" remplace "In"
et "Olympe" devient "Jean-Paul". C'est un pari risqué, mais cela marche. Ironie du sort, il faudra
attendre avril 1983 (sous Mitterrand) pour que les titres interdits soient de nouveau autorisés à la
diffusion, mais il est trop tard.

Interview croisée : «Raconter l'histoire d'un village»

Si certains doutent de l'existence de la culture gay, ce n'est à l'évidence pas votre cas - Orion : La culture gay, on a les pieds dedans ! On ne publie que des artistes qui travaillent sur l'imagerie gay. Certains font aussi des paysages, des choses abstraites, ça ne nous intéresse pas. Notre envie, ça a toujours été de surfer sur la sensibilité de l'art gay, exprès, trop peut-être diront certains.
- Christophe : Personne ne s'y intéresse, il n'y a pas de revue dans le monde qui s'y intéresse. Pourtant, en dehors des photographes, il y a beaucoup d'artistes, de peintres, de dessinateurs…
- Orion : C'est pour cela aussi qu'on a organisé l'exposition Gay Art au salon Rainbow Attitude en 2005 : pour réunir ces artistes, les faire se rencontrer, faire rencontrer leurs publics. On a d'ailleurs édité un numéro intermédiaire de "Triangul'ère" pour perpétuer ce carrefour, comme on a fait un numéro intermédiaire sur les éditeurs gay. On veut jouer ce rôle, et si des dessinateurs ou des peintres gay ne savent pas où publier, qu'ils n'hésitent pas à nous contacter en envoyant un mail à editions@triangulere.com
Christophe : Ils ne sont pas nombreux les gays qui sont prêts à assumer l'art gay sur leurs murs. Avec "Triangul'ère", ils peuvent l'avoir sur leur table de salon… Pour en revenir à ta question, qu'est-ce c'est qu'une culture ? Quand il y a une histoire commune, une persécution commune, un mode de vie commun, une sexualité commune, quand il y a un art qui se dégage… ça fait beaucoup de choses communes qu'on peut appeler une culture, non ?
Les textes que vous publiez répondent à la même logique ?
- Orion : Notre idée de toujours, c'est de laisser des traces de notre histoire. C'est ce qui fait notre différence avec la presse : on fait parler les éléphants de la communauté, on raconte notre histoire. Dans le dernier numéro, c'est André Baudry, le fondateur d'Arcadie, la première association homosexuelle française dans les années 50. On a passé 8 jours chez lui en Italie : ça faisait plus de vingt ans qu'il n'avait pas parlé !
- Christophe : Dès le début, on a fait participer ceux qui ont compté dans cette histoire, sous forme de textes qu'on leur a demandé ou d'entretiens. Pierre et Gilles, Didier Lestrade, Jean-Pol Pouliquen ont parlé dès les premiers numéros. Ces livres que sont les numéros de " Triangul'ère ", ils racontent l'histoire d'un village.
- Orion : Mais en parlant de l'histoire, on parle aussi d'aujourd'hui : quand on célèbre les vingt ans du centre d'archives gay de San Francisco dans le dernier numéro, c'est aussi pour souligner ce qui se passe à Paris avec le scandale de ce centre d'archives qui n'arrive pas à voir le jour.
C'est un rythme très particulier de faire un numéro par an. Concrètement, comment est-ce que vous élaborez un sommaire ?
- Christophe : On s'y prend très longtemps à l'avance. L'entretien avec André Baudry par exemple, cela fait trois ans qu'on y pense, qu'on y travaille. Les thèmes des portfolios collectifs comme " Les marins " dans le dernier numéro, on les lance très en amont pour pouvoir contacter les artistes et regrouper les œuvres. Le dernier numéro vient de sortir mais on sait déjà depuis un moment ce qu'il y aura dans le prochain.

Martial Cherrier, Fly or die
C'est un artiste très singulier que Martial Cherrier puisque son matériau principal, c'est son corps. S'il n'est ni le premier ni le seul à faire ainsi de la très intime sculpture physique, cet ex bodybuilder (champion de France 1997) est un de ceux qui ont choisi d'aller le plus loin dans l'exploration multi-supports (photographie, vidéo, peinture) de ses potentialités. Dans cette nouvelle expo intitulée "Fly or die", il se transforme en d'innombrable papillons multicolores, métaphores évidentes du bodybuilder qui, par son travail sur lui-même, se transforme et passe d'un corps informe (la chrysalide) à un corps objet d'admiration. Un travail étonnant.
e-llico Maison Européenne de la Photographie , 5-7 rue de Fourcy, 75004 Paris. Jusqu'au 4 mars.

Tatouage Tom de Pékin
Nouvelle aventure créative insolite pour le joyeux trublion Tom de Pékin puisque c'est à la peau qu'il s'attaque en proposant — en plus des dessins exposés sur les murs en forme de rétrospective d'un travail ludique, pornographique et profondément queer entamé il y a près de sept ans — de décliner ces travaux sur le corps de qui se risque dans cette boutique de tatouage qu'est Tribal Act. Un nouveau geste identitaire en somme. E-llico Tribal Act, 161 rue Amelot, 75 011 Paris. Jusqu'au 3 février

José Villarubia, Le miroir de l'amour
Photographe d'art habitué des publications homos les plus prestigieuses mais aussi des galeries internationales, José Villarubia est jusqu'au 17 janvier sur les murs des Mots à Bouche qui présente un ensemble de ses photos. Il est aussi sur les tables des Mots et de toutes les bonnes librairies via "Le miroir de l'amour", long et magnifique poème en prose d'Alan Moore, à la fois sensuel, sensible et militant puisque écrit contre la politique anti-gay de Margaret Thatcher, que les images-icônes de Villarubia viennent à merveille compléter. Un livre-objet superbe, dans lequel se replonger à intervalles réguliers (éd. Carabas Révolution, 25 euros). E-llico 11 janvier 07

Un numéro d'exception de triangul'ère
Dire d'une revue qui ne paraît qu'une fois l'an que son numéro en cours est exceptionnel est un peu ridicule puisque, par définition, l'exceptionnel est la règle dans ce type de publication où aucun numéro ne ressemble aux autres. Et pourtant, le sommaire du numéro l'est véritablement pour une raison au moins : l'existence en son cœur d'un très long entretien de plus de 20 pages avec une figure historique aussi essentielle que secrète du mouvement homosexuel français, André Baudry, 85 ans. Depuis qu'en 1982, il avait été contraint de faire disparaître Arcadie, l'association homo qu'il avait créée en 1954 et la revue qui en était l'émanation, André Baudry avait quitté la scène, retiré en Italie dans un silence blessé. C'est dire l'importance de l'entretien qu'il a accordé à Christophe Gendron, qu'il a reçu pendant 8 jours et avec qui il revient sur la création de ce qui fut le premier lieu de rencontres des homosexuels en France, sur la vie des homos à l'époque, sur la frilosité de certains grands intellectuels comme Montherlant ou Jouhandeau, sur ses rapports au fil des années avec la police, avec la justice, sur les multiples rumeurs malveillantes qui ont couru sur son compte (indic de la police, ancien séminariste, etc.), sur son regard sur l'activisme gay des années 70, sur la fameuse émission radio de Ménie Grégoire à laquelle il participait lorsqu'elle fut interrompue par des militants gay, sur les dernières années de son mouvement et de sa revue, etc. C'est absolument passionnant, le vieil homme faisant preuve d'une précision, d'une énergie et d'une force intactes qui transparaissent dans les belles photos d'Orion Delain.
Parmi les autres contributions de ce numéro très dense, un ensemble sur l'homophobie auquel participent Louis-Georges Tin et Robert Badinter, un regard rétrospectif sur le mariage de Bègles avec Noël Mamère et Caroline Mécary, une présentation du centre d'archives homo de San Francisco, un portfolio consacré aux Marins, des expos personnelles d'artistes comme Michel Guillot, Boris X, Jacques Sultana, etc. Sans oublier une très belle et très originale contribution de l'historien Christophe Comentale sur le nu masculin en Chine, illustrée d'œuvres étonnantes et magnifiques.
" Triangul'ère" n°6, disponible en librairie. Ou sur commande www.triangulere.com

Passage en revue
C'est une aventure artistique, militante mais aussi une aventure de couple qu'écrit "Triangul'ère" depuis sept ans et six numéros. Photos, peintures, dessins, textes historiques, dossiers culturels… composent le sommaire toujours passionnant et curieux de cette revue annuelle unique en son genre qui a fait de la culture gay son champ d'exploration.
Deux. Ils ne sont que deux pour mener à bien, depuis le départ, l'aventure "Triangul'ère". Deux pour réunir chaque année des contributions artistiques et intellectuelles, pour composer un sommaire, pour vendre et réaliser des publicités, pour faire la maquette, pour distribuer dans les librairies, pour envoyer les commandes… Deux, un couple en un mot, Orion Delain et Christophe Gendron, responsables de tout ce qui fait la singularité et la richesse toujours renouvelée d'une revue unique en son genre. " On tient beaucoup à ce côté artisanal, explique Orion Delain. De toute façon, " Triangul'ère " n'existe que par notre union sacrée, la revue n'aurait pas existé si on ne s'était pas rencontrés. Christophe n'aurait jamais été éditeur et moi je serais resté photographe. C'est pour cela qu'il y a un petit cérémonial qui nous tient à cœur : on s'est rencontrés un 8 décembre, alors on sort en décembre. Ce n'est pas toujours possible le 8, mais décembre… " Derrière l'histoire de " Triangul'ère ", il y a donc bien une histoire d'hommes, une histoire qui a mûri au fil d'une relation, se nourrissant de leurs histoires individuelles. Cette histoire, c'est d'abord celle d'Orion, photographe réputé dont les images (photos de mecs, reportages, images de voyages…) sont présentes dans la presse gay depuis 1983. En 1997, à l'occasion de l'EuroPride qui se déroule à Paris, il réalise plus de 80 portraits de gays et de lesbiennes pour une exposition qui se déroule en marge de la marche. Le fait que se travail ne soit pas édité et disparaisse à la fin de la manifestation est la première étape de la réflexion qui va mener à " Triangul'ère ". " Cette envie vient clairement de mon travail dans les vingt ans qui précèdent, raconte Orion. Elle est le fruit de ce qui est arrivé à tous les photographes qui ont travaillé pour des magazines gay et dont le travail est si dispersé qu'on a l'impression qu'il n'existe pas. "

Lorsque l'année suivante, il réalise 100 portraits de couples pour célébrer le PaCS, pour éviter cette dispersion, il crée avec Christophe les Editions Christophe Gendron pour éditer " Le temps des amours ", ouvrage en noir et blanc regroupant ces images. " L'idée de " Triangul'ère " est vraiment née en sortant de chez l'imprimeur, confirme Christophe. On s'est dit qu'il fallait faire une fois par an quelque chose qui ressemblerait à un collector. " C'est parti : ils ne s'arrêteront plus. Leur bébé s'appellera " Triangul'ère ", " un titre historique qui renvoie bien sûr au triangle rose mais aussi aux trois domaines qu'on voulait explorer : l'écriture, le dessin et la photographie ". Sept ans plus tard, il a bien grandi et parfaitement tenu ses promesses en regroupant en six numéros (et quelques demi numéros intermédiaires…) près de 450 signatures, souvent prestigieuses et des milliers d'images, qui sont autant de repères dans notre histoire collective…

Expo : Tom of Finland

Si on ne doit en citer qu'un, ce serait lui à coup sûr : Tom of Finland est sans l'ombre d'un doute le maître des illustrateurs gay, et son univers fait partie de notre culture collective partout à travers le monde. Ses carnets, croquis et dessins sont exposés pendant un mois dans une galerie parisienne, occasion jouissive de vérifier que son talent était aussi bien membré que les mecs qui peuplent son petit monde… Galerie Jean-Luc et Takako Richard, 74 rue de Turenne, 75003 Paris. Jusqu'au 30 décembre.

Photo : de nouveaux Pierre et Gilles
Dans l'attente de la grande rétrospective de l'ensemble de leur œuvre que leur consacrera le Jeu de Paume mi-2007, Pierre et Gilles présenteront chez Jérôme de Noirmont leur production 2005-2006 sous le titre " Un monde parfait ", qui colle bien à leur univers. En parallèle, un livre, " Corps divin " (éd. Du Chêne) leur est consacré : l'historien Odon Vallet commentant une à une leurs images.
Galerie Jérôme de Noirmont, 38 av. Matignon, 75008 Paris. Du 10 novembre au 10 janvier 2007

 

 

 

 

 

Expo : rétrospective Keith Haring
Un art joyeux et populaire, sexué et multiforme, ouvertement gay et universel : rares sont les artistes qui, comme Keith Haring, ont su incarner la vitalité d'une époque. La sienne, ce sont ces années 80 qu'il symbolise à merveille avec ses pictogrammes familiers créés pour les graffiti et repris par milliers en badges, t-shirts, posters : chiens aboyants ou bébés irradiants, petits Mickey ou sexes dressés. Artiste pop issu de la rue et ayant atteint à une vitesse record (douze petites années de production avant d'être fauché par le sida en 1990) la célébrité mondiale, Haring est aussi l'artiste pédé par excellence, familier des boîtes new-yorkaises et de la drague mondiale, parsemant son œuvre de références à une sexualité sans tabous. La rétrospective que lui consacre la galerie Jérôme de Noirmont montre la diversité des inspirations de Haring, en juxtaposant une grande fresque murale récupérée dans une boutique parisienne, des dessins sur papier, des sculptures et même du mobilier créé par l'artiste.

 

Pour sa «Nuit gay», Canal+ choisit le paradis
C'est le 11 novembre prochain, à partir de 0h15, que Canal+ programmera sa prochaine «Nuit gay», baptisée cette fois «La nuit gay au paradis». Au programme: un week-end 100% lesbien en Californie, une île d'artistes entièrement gay à cinquante kilomètres de New York et des cow-boys brésiliens qui vivent au grand jour leur homosexualité. Têtu 23 07 06

 

 

 

Les «sexualités marginales» s'exposent à Cologne
Les «sexualités marginales» s'exposent jusqu'au 12 novembre au Musée Ludwig de Cologne. Avec pour titre «Le huitième rang» («Das achte Feld»), l'exposition présente 260 œuvres de plus de 80 artistes, parmi lesquels Andy Warhol, Francis Bacon, David Hockney, Louise Bourgeois ou encore Nan Goldin (photo). Le titre de l'expo s'inspire d'une règle des échecs. Lorsqu'un pion parvient à la huitième rangée du jeu, il devient une reine. «Ce changement de genre renverse tout , expliquent les responsables du Musée Ludwig. Le faible devient fort, les perdants deviennent les gagnants . L'exposition souhaite montrer cette transformation, qui fait contre-ordre au genre hétérosexuel dominant, et appeler à une sexualité libre et dérégulée.» Têtu 23 07 06

 

 

 

 

 

Vincent 2g, Gros maux

Vincent 2g aime les bons jeux de mots, les petites histoires de tous les jours, accessibles et réalistes. Un œil posé sur ses contemporains, un autre sur les feuilles qu'il remplit de poésie et de notes d'accordéon, Vincent 2g fait mouche à chaque fois. Parmi les petites perles de son premier album, " Gros maux " (on regrette que ce premier galop d'essai ne soit composé que de sept titres),,, il faut retenir bien évidemment " L'insulte " (ou comment accepter de se faire traiter de tous les noms sauf celui de PD et assimilés) ou encore " La grande paranoïa ", une des indécrottables maladies de notre XXIè siècle que le chanteur se plaît à dépeindre. Ce " Sex symbol ", inquiet de se voir vieillir (la date fatidique des 30 ans étant dépassée), a vraiment toutes les cartes en main pour devenir la nouvelle coqueluche du public gay, des djeunes branchouilles et de la tribu bobo. Cela en fait du monde, qui se délectera des inénarrables " gros maux " de cet auteur-compositeur prometteur dans la veine d'un Gainsbourg (pour la rime judicieuse).
Cédric Chaory "Gros maux", Vincent 2g. (www.vincent2g.com).

Disneyland : nouveau GayDay à Paris en octobre
Le GayDay à Disneyland Paris est de retour le samedi 7 et dimanche 8 octobre 2006. Véritable institution en Floride depuis 16 ans réunissant plus de 300.000 personnes, les GayDays permettent aux lesbiennes et aux gays de se retrouver et de faire la fête durant tout un week-end.
Il y a deux ans, la première édition officielle du GayDay à Disneyland Resort Paris avait réuni 3.000 personnes environ, mais n'avait pas connu de suite. Une nouvelle expérience sera faite cette année sans dress code cette fois, mais avec une couleur dominante, le rouge.
Les informations sur le week end seront disponibles en septembre 2006 sur le site de GayDay Disneyland Resort Paris 2006. Mis en ligne le 26/07/06 e-llico

Cologne : le sexe hors-norme s'expose
Poupées Barbie lesbiennes, nus d'hermaphrodites, variations sur le thème du transexuel ou encore BD homoérotique : tout le sexe "hors-norme", vu par Warhol, Bacon ou Louise Bourgeois s'expose depuis samedi à Cologne en Allemagne.
La "palme" revient peut-être au maître du Pop-Art, Andy Warhol, dont sont exposées au Musée Ludwig plusieurs "Peintures à l'oxydation", réalisées quand l'artiste urinait sur des surfaces en cuivre, avant de compléter les motifs abstraits ainsi créés avec une peinture badigeonnée... avec son propre sexe.
Au total, 250 œuvres - peintures, photographies, vidéos, sculptures - de certains des plus grands noms de l'art du XXe siècle figurent dans "cette première exposition où drag-queens, homosexuels et transsexuels sont représentés dans un grand espace, sous toutes leurs facettes, et avec leur dose d'érotisme", selon les organisateurs.
L'exposition intitulée "Le huitième champ" montre également des compositions de poupées féminines signées Louise Bourgeois, symbolisant les tensions dans les relations lesbiennes. Des œuvres de Francis Bacon, notamment son "Portrait sur un lit dépliable" (1963) symbolisent l'exclusion dont peuvent souffrir les homosexuels.
Des reliefs au néon de Bruce Nauman, "Sept personnages" (1985), développent le thème de l'obsession, tandis que plusieurs oeuvres sont consacrées aux hermaphrodites indiens.
Mis en ligne le 21/08/06 e-llico

« Barebacking et culture du risque : Les usages sociosexuels d'Internet & le développement d'une culture du risque au sein de la communauté homosexuelle », Alain Léobon, Louis-Robert Frigault, Joseph Lévy. Travail élaboré dans le cadre d'un contrat d'initiation plus général portant sur Internet et Sexualité gaie, financée par l'Agence nationale de recherche sur le sida (A.N.R.S.).
A la lecture de ce travail les auteurs dégagent que l'expression identitaire de la sexualité bareback semble se valoriser autour de trois pôles :
• la recherche de rapports de pénétration anale non protégées (plus passive qu'active);
• les échanges de liquides sexuels, dans des conduites tant orales qu'anales;
• le sexe en groupe, associé à des situations de soumission et d'abandon.

En effet l'analyse du discours des internautes barebackers montre l'émergence d'un vocabulaire spécifique, qui met en avant une nouvelle culture de sexe. La recherche de liens fusionnels, qui apparaît dans nos premiers entretiens, est rarement mise en avant dans les petites annonces, la terminologie bareback restant celle d'une sexualité « hard ».
Les usagers qui affichent des pratiques bareback sont peu présents chez les 20-25ans. Ils dominent, par contre, dans la classe d'âge 30-40 ans. Cette indication est intéressante et devra être abordée dans les focus groupes envisagés : elle laisse entendre que la culture bareback ne « passe » pas encore (ou reste taboue) chez les jeunes gais. Les auteurs restent prudents : ce non-affichage ne présume pas l'absence de la pratique.
L'analyse des écrits des internautes confirme que, si le rôle sexuel (actif ou passif) n'est pas déterminant, les pratiques anales sont bien les plus recherchées et ce dans le cadre de scénarios sexuels spécifiques souvent basés sur le sexe en groupe (décliné et valorisé par les termes partouze, tournante ou abattage). Ces « formes d'abandon » passent préalablement par une recherche active de partenaires ou de « coaching ». Il ne semble pas, cependant, que nous soyons en face d'un processus de subissement : les membres actifs « recrutés » étant souvent considérés eux-mêmes comme des objets/jouets pour celui (passif) qui les invite à le « combler ».
Le bareback prend la forme d'une sexualité très masculine, accompagnée de jeux érotiques et de mises en scène machistes. Cette forme d'exclusion de tout processus désirant (peur, échec, sensualité) est sans doute une forme de protection.
La répartition géographique des usagers barebackers montre que près de 70% affirment résider en région parisienne. Arrivent ensuite les régions Rhône-Alpes, la région PACA, puis le sud et le sud-ouest de la France.
Cett e répartition, inégale selon les régions, suit bien le gradient Sud-Nord, correspondant à celui des déclarations de Sida, mais joue aussi la logique des grandes métropoles où, pour la population homosexuelle, les services sont les plus nombreux, avec des effets de bords aux frontières.
Le Club Bbackzone interrogeant ses membres sur leur statut sérologique, il est intéressant de noter que ceux qui se déclarent séropositifs résident bien dans les secteurs géographiques les plus touchés par l'épidémie du Sida.
Si la province semble épargnée, elle semble cependant en danger (versus sa prévalence / VIH.Sida). En effet, dans le Club BBackzone, 50 à 70% des membres provinciaux se déclarent séronégatifs. Il est envisagé, dans une logique de réduction des risques, que l'éditeur mette en place des signalétiques / avertissements sur la séroconcordance des usagers lors de leurs contacts en ligne, avec une information explicite sur les conséquences d'une contamination.
Comme le laisse entendre le baromètre gay (Adam, 2002), les usagers barebackers des sites étudiés fréquentent significativement plus les espaces des rencontres communautaires de sexe, qu'il s'agisse :
• des établissements de type « sexe club » (bars et clubs proposant des espaces de sexualité tels les backrooms ou labyrinthes aménagés pour des pratiques en groupe);
• des lieux de drague extérieurs (parcs et jardins, aires d'autoroute, etc.);
• des saunas (et vidéo clubs), qui, en province, où les cruising clubs sont peu présents, servent de relais.
En effet, la recherche du sexe en groupe et d'un fort turn-over de partenaires rend incontournable la fréquentation de ces espaces. Nous pouvons d'ailleurs supposer que la mobilité de cette population est plus importante (à destination des capitales régionales ou de Paris).
Les auteurs concluent que le cyberespace constitue un lieu où s'expriment assez librement des requêtes relatives à des pratiques à risques face à la transmission du VIH/sida, avec, cependant, un codage des termes visant à faire « style », à s'approprier un langage, comme à rendre la pratique confidentielle.
La présence des pratiques bareback, dans la plupart des sites Internet gay, reflète des résistances importantes face aux messages de prévention proposés, depuis une vingtaine d'années, mais souligne aussi des questions de mal-être personnel.
Cette culture de sexe qui se construit « contre » un modèle dominant, s'exprime dans un univers de rencontres où le lien social semble exclu. Les relations interpersonnelles sont négligeables, la participation aux espaces communautaires (via les établissements de sexe) prétexte au recrutement de partenaires.
Les auteurs affirment être face à une impression de grande solitude « Seul face au VIH.Sida, Seul dans des sexualités compulsives, Seul dans un espace social excluant ».
Elle invite les intervenants et les éditeurs à redoubler leurs efforts pour s'adapter aux nouvelles réalités, amplifiées par la grande popularité d'Internet, mais surtout à se mettre à l'écoute de détresses sexuelles clairement exprimées derrière les messages publiés. Renvoyer la question aux associations de lutte contre le Sida n'est qu'une solution provisoire, l'enjeu étant bien celui des processus de socialisation dans la population homo et bisexuelle dont le socle communautaire est fragile.

 

 

 

Tamara de Lempicka
Exposition Du 06/04/2006 au 16/07/2006
Lieu : Musée des Années 30 - 28 avenue André-Morizet - 92100 Boulogne-Billancourt

Première rétrospective de Tamara de Lempicka. L'artiste peintre, pleine d'audace et affirmant son goût pour la liberté de ses mœurs, raconte l'univers sapphique dans l'entre-deux-guerres. Ses œuvres mêlent distance et sensualité. Portraitiste, elle a représenté, entre autres, la duchesse de la Salle , «L'Amazone» de l'époque. (Plus d'informations dans le magazine Têtu n°112 de juin p.72.) Têtu 14 06 06

 

 

 

 

 

Aru, Uomini e schiavi

"Uomini e schiavi", c'est le titre de cette exposition du dessinateur italien Aru : autrement dit, "des hommes et des esclaves"… Faut-il vraiment en dire plus pour comprendre l'univers fantasmatique de Aru ? Peut-être pas, sauf à se demander qui est esclave de quoi, et pour combien de temps, ou de quel temps : Spartakus à Rome ? Saint Sébastien des folles ? Un kake franciscain ? Réponse à la librairie Blue Book.

Blue Book Paris, 61 rue Quincampoix, 75004 Paris. Du 5 au 30 juin.

 

 

 

 

 

La culture gay et lesbienne s'expose à Zurich
Le «chic gay» est-il devenu une tendance hétérosexuelle? C'est la question ambiguë à laquelle tente de répondre une nouvelle exposition organisée par le Museum für Gestaltung de Zürich. En se concentrant sur cinq domaines (la mode, la publicité, les médias, la musique pop et le clubbing), l'exposition «Gay Chic – von der Subkultur zum Mainstream» («Chic gay, de l'underground au mainstream») décrit comment la culture gay et lesbienne prend une part de plus en plus importante dans le quotidien des hétéros. Les conditions préalables au développement de cette tendance sont l'évolution sociale vis-à-vis des gays et des lesbiennes mais aussi l'influence du style de vie des homos sur les hétéros et vice-versa. À Zurich, jusqu'au 16 juillet.
Photo: Affiche pour Telecom PTT, 1994

 

 

 

 

 

 

 

Photographe, Fred Pieau est aussi un marcheur. Et un militant. Et pour réunir toutes ces activités, il n'a rien trouvé de mieux que de courir les marches gay européennes, de Paris à Londres ou Bruxelles, pour en ramener des images singulières et colorées, vivantes et multiples, reflétant la richesse et la diversité d'un mouvement homo qui est tout sauf uniforme. C'est tout cela qu'il expose, sous l'intitulé "Couleurs gaies", au Centre Gai et Lesbien.

CGL, 3 rue Keller, 75011 Paris. Du 10 juin au 26 juillet 06

 

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Tels qu'on est dimanche 9 avril 2006
Tels qu'on est , c'est le nom du tout premier concert que donneront les nouveaux choeurs LES GAMME'ELLES et PODIUM PARIS dimanche 9 avril à 16 heures et mardi 11 avril à 20 heures 30, sur la scène de la salle Jean Dame dans le 2e arrondissement de Paris.
-  Tels qu' ELLES sont : le choeur des Gamme'elles se compose d'une 30aine de femmes, de tous niveaux, le recrutement étant ouvert à toute femme désireuse de chanter en polyphonie dans la bonne humeur. La chorale est gay friendly. Son répertoire, accompagné de petites chorégraphies, est éclectique, mêlant chants classiques, chanson réaliste, variété française, comédie musicale, etc.
-  Tels qu' ILS sont : Podium Paris , choeur gay de variétés françaises et internationales, compte d'ores et déjà 55 choristes.

Il y a 7 mois, ces hommes ne se connaissaient pas, et plus de la moitié d'entre eux n'avaient jamais chanté en groupe : dorénavant ils n'imagineraient plus vivre sans Podium Paris !!! Sous la direction d'Arnaud Cappelli, les chansons de Claude François, Dalida, Abba, ... rappelleront à beaucoup l'ambiance des Follivores et des Crazyvores !
Au travers de ses spectacles, Podium Paris souhaite participer à la reconnaissance de la communauté homosexuelle et à la lutte contre toutes les discriminations. A commencer par celles que rencontrent les sourds : les choristes de Podium Paris sont heureux et fiers de leur proposer la traduction d'une partie de leurs chansons en langue des signes, réalisée par deux interprètes professionnels. Pour leurs prochains concerts, ce sera l'intégralité de leurs chansons qui seront traduites, et ainsi, Podium Paris contribuera à rattraper le retard qu'ont dans ce domaine bon nombre de choeurs français alors que beaucoup de chœurs étrangers, souvent LGBT, proposent depuis longtemps cette traduction.

 

 

 

 

 

 

Paul Eden a, comme il le dit lui-même, "glissé" de la peinture vers la photographie. Dans la série "L'homme à peine", juste des images de jeunes hommes, souvent les yeux clos, et un fond presque triste, et entre les deux de la lumière. Absence de contexte, peu d'indices sur les situations, l'imaginaire a du mal à travailler, la solitude émerge des limbes, mais qui est seul ? Le photographe, ou son modèle ?
Galerie Arcade Colette, 17 rue de Valois, 75001 Paris. Du 9 au 28 mai 06 e-llico

 

 

 

 

 

 

Jean Genet bande encore
Vingt ans après sa mort, Jean Genet bande encore. Le mauvais garçon génial des lettres françaises est toujours aussi présent. Et ce n'est pas l'actualité chargée de cet anniversaire marqué notamment par la création du "Bagne", une pièce inédite, qui viendra le démentir.

Jean Genet est mort il y a vingt ans, et sa figure — sa frimousse ? — dépasse toujours le monde de lettres, du théâtre et de la politique. On lui rend hommage, mais discrètement, entre méfiance de la trahir et envie de le célébrer. Genet est un peu l'anti-Cocteau, qu'il connaissait et appréciait pourtant. Contrairement au Prince des poètes, il n'aimait pas les honneurs, sauf par une discrète coquetterie, allez. Contrairement au cinéaste foisonnant, Genet, lui, n'a pu créer l'œuvre cinématographique dont il rêvait. Pourtant, Genet sauvage tellement civil, "mauvais voleur" et génie de l'écriture, est devenu un intouchable, qui inspire écrivains, cinéastes, metteurs en scène. Alors une pièce (re)trouvée, un coffret DVD-CD-livre, une expo, et " Un chant d'amour " diffusé de ci-de là… Il ne l'a pas volé.
e-llico 22 05 06

Semaine spéciale de lutte contre l'homophobie sur Pink TV
D'Oscar Wilde à Vincent River, la chaîne Pink TV consacre son antenne à la discrimination à l'encontre des gays, des lesbiennes, des bis et des trans à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie.
-  Dimanche 14 mai à 20h50 : Prom Queen (film canadien de 2004), histoire de Marc Hall qui a fait scandale lorsqu'il a voulu venir au bal de fin d'année avec son petit ami.
-  Lundi 14 mai à 20h50 : Vincent River , pièce jouée à Paris en 2005 au Théâtre du Marais. Ce coup de poing de Philip Ridley est un face à face entre deux existences brisées par la mort d'un être cher, victime d'un crime homophobe. Aux côtés de Marianne Epin, Cyrille Thouvenin impose sa présence mystérieuse et ambiguë. -  Mardi 16 mai à 20h50 : soirée « Elevons le débat » La chaîne propose deux documentaires chocs et inédits sur l'homophobie :

  • « Homos en danger » (2003) traite de la situation des homosexuels dans les pays en voie de développement
  • « Juste une femme » (2002) montre ensuite la face cachée de la transsexualité en Iran.
    La soirée se poursuit par un débat animé par Alex Taylor sur l'homophobie dans le monde et en France. Il recevra notamment Noël Mamère (député-maire), Louis-Georges Tin (fondateur de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie), Marie-Jo Bonnet (écrivain), François Devoucoux du Buysson (cofondateur de l'Observatoire du communautarisme)...
    -  Jeudi 18 mai à 20h50 : Oscar Wilde Ce film, réalisé en 1997, est une évocation flamboyante de la vie de l'artiste qui a fait scandale quand son homosexualité fut découverte. Avec Stephen Fry dans le rôle titre, et Jude Law dans celui de l'amant diabolique. 10 05 06

Le feu aux archives
Quatre ans après son lancement, le projet de centre d'archives LGBT semble toujours enlisé. Cet énorme retard provoque une forte polémique et la remise en cause à la fois des choix effectués et de l'équipe qui pilote ce projet essentiel pour la communauté. "Illico" fait le point sur ce dossier brûlant.
Parti comme c'est, on se demande si d'ici peu quelqu'un se souviendra encore de l'année du lancement du projet de Centre des mémoires LGBT de Paris. Un comble ! Le retard pris n'est plus important, il est aujourd'hui dramatique. La belle idée d'un lieu de mémoire LGBT, soutenue par Bertrand Delanoë durant sa campagne en 2001, ne voit toujours pas le jour. Pire, elle est même devenue un boulet, pour la mairie.
Car la somme engagée par la Ville est importante (100 000 euros) et n'a donné lieu, pour le moment, qu'à un rapport. Un peu léger pour un chantier lancé en 2002 estiment les opposants au projet qui, au vu du retard accumulé, ont lancé récemment une nouvelle salve d'attaques. Comme les fois précédentes (les attaques sont cycliques depuis 2002), la mairie fait le dos rond tout comme les responsables du projet, Stéphane Martinet et Charles Myara. Ce manque de transparence et cette absence d'information sur le projet, inexplicables, sont pain béni pour les opposants qui trouvent ainsi un terrain propice à leurs griefs qu'ils soient fondés ou parfaitement caricaturaux. Une chose est sûre : la situation est bloquée, le projet mal engagé et la Ville coincée.
Les explications à ce qui pourrait prendre, hélas, les allures d'un fiasco sont d'ordre multiple. A l'exemple du feuilleton sur la validation scientifique du projet. Pour faire simple, le projet n'a pas avancé d'un pouce depuis l'autonme parce que les responsables du projet attendaient, après celle des Archives de Paris (voir page XX), une validation scientifique des Archives de France. Validation que ce service d'Etat n'a jamais eu l'intention de donner. Du côté du ministère de la Culture , on dit aujourd'hui que l'avis scientifique des Archives de Paris est suffisant et qu'il n'a jamais été question d'autre chose. Du côté du Centre des mémoires, on soutient avoir entendu du ministère exactement le contraire. Difficile de dire s'il faut imputer cela à l'amateurisme des uns ou à l'inertie des autres, mais le résultat est un nouveau retard du projet qui n'avait pas besoin de cela.
Mais la principale cause du blocage actuel est dans la stratégie même défendue par les responsables actuels, Stéphane Martinet et Charles Myara, qui espèrent le grand soir avec "un centre ambitieux, séduisant, cher…" "On ne veut pas commencer par un petit centre dans un coin. Nous ne souhaitons pas déjà réduire la voilure" avancent-ils. C'est l'option : le grand centre tel qu'il est présenté dans le rapport, tout de suite. Cette stratégie a le gros défaut de faire croire qu'il reste encore beaucoup de temps… pour réunir et convaincre tous les partenaires potentiels (voir page XX). Ce n'est hélas plus le cas. La mairie s'agace et s'inquiète du retard, d'autant qu'elle peine à faire passer le message que ce centre n'est pas une commande municipale. Directrice des Archives de Paris, Agnès Masson estime qu'il est "indispensable [pour l'équipe actuelle] d'avoir une activité concrète comme une salle de lecture. Il faut qu'ils prouvent qu'ils existent. Une convention de partenariat avec une autre association permettant l'accueil du public serait une piste. S'ils attendent tout, tout de suite, dans dix ans, nous y sommes encore." Faute de cet embryon d'activité, il sera difficile à l'équipe actuelle d'obtenir les financements publics espérés : mais pour cela même il faut des moyens. Des moyens qui, pour le moment, n'existent plus.
Infos sur le site : www.memoires-lgbt.org e-llico 21 04 06

 

 

 

 

Berlin : record absolu de fréquentation pour le Fetish week-end

Le grand rendez-vous annuel du cuir, du latex, des uniformes, des skins ou des adeptes du sportswear s'ouvre à Berlin le jeudi 13 et durera 5 jours et surtout 5 nuits…
Le traditionnel meeting de Pâques rassemble plusieurs milliers de gays venus de l'Europe entière pour une série de parties conviviales et/ou sexuelles à travers tout ce que la ville compte d'établissements hard et même au delà puisque la grande soirée qui élit Mr Leather se déroule dans l'enceinte de la plus prestigieuse université de la ville.
Une trentaine d'établissements, bars, sex clubs, cafés, commerces, rivalisent d'imagination pour offrir un programme très dense et très varié de rendez-vous destinés à toutes les clientèles qui vont déferler sur Berlin.
Soirées à poil, soirées skins ou rubber, cuir, sm, mais aussi, dîners, apéritifs ou soirées dance se succèdent pendant un long week-end où la bière coule naturellement à flot.
La saine émulation entre les établissements gay, des tarifs très bas, un accueil et une hôtellerie commode et bon marché concourent à faire de ce rendez-vous unique en Europe l'un des plus importants rassemblements LGBT du monde.
L'événement est soutenu par RoB international.




Berlin a, une fois de plus, fait le plein, pour son traditionnel Fetish week-end de Pâques. Election du nouveau German Mr. Leather, parties en tout genres et, en point d'orgue, une Snaxx mémorable.
Berlin mérite plus que jamais son titre de " capitale du cuir ". 5 jours durant, la capitale allemande a rassemblé tous les adeptes européens –et même au delà puisque les Américains étaient aussi présents- de tout ce que la scène fétichiste compte de globe-trotters du sexe.
Cuirs, rubber (" gummi " en allemand), skins, uniformes, sneakers : tous s'étaient donné rendez-vous pour un calendrier intense de parties s'enchaînant du (petit) matin à l'heure la plus avancée de la nuit.
Organisées " à l'allemande ", avec une efficacité parfaite, les sex sessions, les parties conviviales, les soirées " dance & sex " avaient de quoi satisfaire les plus pointus et les plus exigeants des harders.

Les bars traditionnels de la scène berlinoise, les soirées exceptionnelles comme la " Fucking bastards ", la " Perverts ", la culte " Snaxx " ou le gala d'élection de Mr. Leather Germany ont donné le meilleur d'eux-mêmes, la Snaxx rassemblant près de 5 000 mecs lookés en diable pour le temps le plus fort du week-end entre dance et sexe de 23 heures à 10 heures du mat' dans la nuit de samedi à dimanche.
La foule a fait un succès à tous les rendez-vous organisés autour du BLF, le club cuir berlinois. Malgré certaines files d'attente dans la fraîche météo pascale, la bonne humeur était au rendez-vous. Du Scheune au Mutsch Man, du Laboratory au New Action, la convivialité, la complicité et la connivence n'ont pas fait défaut une minute.
Sans chauvinisme aucun, signalons que la communauté française –et parisienne en particulier- était la première communauté étrangère en nombre ce week-end à Berlin, aux côtés des Néerlandais et des Anglais.
Berlin a quelques mois pour se remettre avant la non moins prometteuse Folsom Europe de septembre.
Mis en ligne le 20/04/06 e-llico

 

 

 

7ème Printemps des assoces LGBT ce week-end

Les 1er et 2 avril se tiendra la septième édition du Printemps des assoces LGBT. L'Inter-LGBT, également organisatrice de la marche des Fiertés LGBT parisienne, propose deux journées dédiées aux associations LGBT afin de leur donner une visibilité unique en France.
L'édition 2006 ne se déroulera pas autour d'une thématique socio-politique comme les dernières années. Les associations LGBT privilégient le rapport direct avec les visiteurs du salon.
Petite innovation, en revanche, le samedi 1er avril, le Printemps propose à 21h00, "les trois Versatiles". Ces trois garçons qui ont fait leurs classes dans la troupe des Caramels Fous et qui ont décidés de tenter seuls l'aventure, détournent délibérément quelques grands classiques de la chanson.

Le dimanche 2 avril, de 13h00 à 20h30, une centaine d'associations tiendront leur salon, pour se faire connaître du public, le guider et lui proposer des activités militantes, ludiques, sportives, politiques ou de prévention.
Pour ce salon, qui est un moment de convivialité et d'échange avec les franciliens, 2000 visiteurs sont attendus.
La liste des exposants est disponible sur le site de l'Inter-LGBT : http://printemps.inter-lgbt.org
A cette occasion, un prix sera remis au gagnant du concours pour la création de l'affiche officielle de la Marche des fiertés LGBT 2006 à Paris.

 

 

 

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5èmes assises de la mémoire gay et lesbienne
vendredi 31 mars 2006 Les 5ème assises de la mémoire gay et lesbienne se tiennnent les 31 mars et 1er avril à la bibliothèque municipale de Lyon, à l'initiative de Michel Chomarat, chargé de la mission “Mémoire” à la Ville de Lyon.
Le thème retenu cette année est La visibilité historique des transgenres . Pour débattre de cette question samedi 1er avril toute la journée, Michel Chomarat a invité des trans de plusieurs continents :

  • Marie-Pier Ysser, plus connue sous le nom de Bambi, artiste française au Caroussel, et auteur du livre J'inventais ma vie (éditions Osmondes, 2003), qui interviendra à 10h30 dans une table ronde intitulée C'était la première visibilité : spectacles & cabarets
  • Jamison Green, de San Francisco, auteur du livre Becoming a visible man (Vanderbilt University Press), qui interviendra à partir de 14h30 dans une table ronde sur la visibilité des FTM  dans l'histoire du mouvement transgenre
  • Tamara Adrian, professeur de droit à l'université de Caracas (Vénézuela) et Aya Kamikawa, conseillère municipale transgenre de Tokyo, qui prendront la parole à 16h30 dans une table ronde sur la visibilité des transgenres en politique

    Ces assises commenceront vendredi 31 mars par une séance de projection à partir de 18h30 :

    • My husband Lily bande-annonce du film en cours de réalisation de Nicolaj Pors à propos de Einar Weigener, devenu Lily Elbe en 1930
    • Portrait d'une femme pas ordinaire
      film d'Isabelle de Mascolo qui brosse le portrait de sa tante, femme extraordinaire qui a d'abord été un homme.

    suivie d'un débat avec Armand Hotimsky, fondateur du Caritig (Centre d'Aide, de Recherche et d'Information sur la Transsexualité et l'Identité de Genre) et Isabelle de Mascolo.

 

 

 

 

Ainsi soient-ils
Devenir hétéro en un claquement de doigts ou la mascarade « ex-gay »
« He made it, we made it, EX GAY ! You can make it. We choose the straight way to heaven”
L'histoire de tout mouvement sectaire prouve que la douleur d'autrui sa détresse son désarroi, ou son désoeuvrement font la fortune d'autres assez extraordinairement intelligents pour mettre sur pied des escroqueries à ce point grotesques qu'elles ne peuvent qu'avoir du succès.
Vous voulez faire fortune ? Créez une religion ! disait Ron Hubbard gourou fondateur de la secte scientologie-dianétique en récupérant quelques préceptes et en les déformant. Le mouvement ex-gay est en quête perpétuelle d'électeurs anti-gays. Contraindre des hommes et des femmes à renoncer à ce qu'ils sont en promettant la « guérison » de souffrances physiques ou psychiques.
Loin de sectes plus généralistes qui proposent de soigner l'homosexualité comme elles soigneraient n'importe quel pet de travers (nous nous abstiendrons de les nommer ici) les ministères ex-gays se développent aux USA, floraison infernale et ciblée qui se moque des saisons mais pas de leur premier dollar, même si tous ne sont pas payants, certains étant désespérément sincères dans leur démarche.
Dans leur détresse, beaucoup trop d'homos les laissent leur compter fleurette. Encore méconnues en France, mais pour combien de temps ? On ne relève aucune trace de telle organisation à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Mais il faut signaler l'existence de quelques-unes d'entres-elles à Melun (Devenir un en Christ) Annecy et dans le Roussillon (Minlife) notamment. Le mouvement ex-gay s'étend à l'Europe aussi doucement que sûrement à travers des « organisations ombrelles » telles qu'Exodus International (Mexique, Ecosse, Brésil, Australie, Canada) ou Focus on the Family (Pays-Bas, Belgique, Chine, Malaisie, Egypte, Costa Rica)

Hétéro converti et heureux de l'être
La voie est close : impossible de trouver des témoignages d'ex-gays heureux de l'être sauf interviewés par les leaders de ces sectes ou dans des blogs manipulés, difficile d'en trouver par peur de la critique sans doute. Ces mouvements ont à leur tête non pas un gourou mais une figure emblématique avec culte de la personnalité, imagerie idyllique d'eux-mêmes comme père de famille, et « charisme » pour transformer les aspects les plus intimes de leurs adeptes de l'homosexualité vers l'hétérosexualité.
Exemple : Stephen Bennett a la tête de l'un de ces cultes « libéré par le Christ » par le biais de on site il réclame des cadeaux (comprenez donation) et n'a pas besoin de publicité puisqu'il nous refuse une interview à moins qu'il soit gêné par certaines questions embarrassantes.
Le Sud-Africain Duncan Bouwer Pasteur à Johannesbourg, Jason Thompson Portland Oregon à la tête d'une communauté d'ex-gays « à 14 ans confus et effrayé perturbé par ses rêves homo-érotiques désire changer, son père est fier de lui » il se vante de délivrer une centaine de pêcheurs par mois.

Les leaders des groupes pour seuls témoins
Wayne Besen 35 ans éditorialiste, porte-parole de la Human Rights Campaign et défenseurs des droits LGBT a mis au jour dans son livre « Anything but straight » tout sauf hétéro les dérives de ces pratiques, il a étudié le fléau ex-gay pendant 8 ans et émet des doutes sur de tels témoignages « on en trouve tellement sur les sites, mais sont-ils véridiques ?

Note du collectif Anti-Homophobie : quoi de plus facile que d'avoir des témoignages d' « ex-gays » ! il suffit de prendre des bisexuels, homosexuels à 10, 20, ou 30 % voire davantage, convaincus de refuser leur homosexualité par l'homophobie ambiante, attirés par le désir d'être reconnus par leur famille, les amis, la société en général, il suffit de les aider à refouler leurs penchants « impies », et à s'accrocher au moindre désir même fugace dès l'instant qu'il s'adresse à l'autre sexe, les exhorter à mentir, se cacher, se cacher à soi-même ce qu'ils sont et resteront « chassez le naturel, il revient au galop » et vous fabriquez de faux ex-gays vrais complexés et frustrés, malheureux comme des poux, mais se réfugiant dans l'idéologie abêtissante d'une secte pour mieux échapper à la libération sexuelle devenue pêché.
Les homosexuels peuvent-ils démontrer l'existence d'ex-hétéros ? C'est très facile, on n'a pas besoin de le démontrer, il suffit de regarder autour de soi et de regarder tous ceux qui quittent leur conjoint dépité malgré la pression de l'homophobie ambiante et avouent et s'avouent qu'ils ont trompé et se sont trompés ! En effet beaucoup de bisexuels ou homosexuels refoulés surtout il y a 20 ou 30 ans pour échapper au « déshonneur » se sont mariés ! (800 000 personnes en France) et découvrant que l'homosexualité est normale et naturelle, le regrettent aujourd'hui, et à 50 ans ils décident de changer de vie une fois les enfants élevés et quelquefois avant, ils quittent leur conjoint qui souvent cache  « honteusement » la raison de l'infidélité ! Ils reconnaissent avoir raté leur vie en n'ayant pas le courage de s'assumer ! Ils sont légions, pas besoin d'un mouvement ex-hétéros, ni le secours d'un dogmatisme, il suffit du libre arbitre de gens qui se libèrent de leurs préjugés, des mensonges des religions et des pseudos psys, pas besoin de réclamer de l'argent ni de créer des sites ou des blogs, l'auto-révélation se fait naturellement. Par contre il faut encourager l'émergence des coming-out qui libèrent les individus d'un poids difficile à supporter en faisant tache d'huile (voir page coming-out)

La plupart de ces gens qui confessent bonheur, changements et guérison sont souvent les leaders des mouvements eux-mêmes, il se peut qu'ils croient sincèrement en ce qu'ils disent, mais il est difficile de croire des personnes dont de tels propos sont le fond de commerce. La « thérapie réparatrice» coûte cher et ce n'est qu'un début, il vous est ensuite demandé d'assister à des séminaires, d'acheter des livres, et si vous ne le faites pas on remet n cause votre volonté de guérir…Il y a toujours des pauvres gens qui se laissent avoir et qui quittent le mouvement sur la ponte des pieds dépités de s'être faits escroqués sans pouvoir se plaindre, Jerry Stephenson pourtant docteur en philosophie et théologie ex ex-gay aurait aimé en sortir tôt et sans trop de dommage.

Mauvaise cuisine et dépendance : de l'homosexualité en tant que préférence et donc de la « possibilité de s'en débarrasser ».
Le site « Courage » répond au désarroi, promet une guérison longue, c'est une communauté internationale qui répond aux enseignements de l'église catholique romaine. De Montreal et sur son site internet Autrement web, Josée Gabrielle Morisset est prompte à s'impatienter devant une injustice, une forme d'abus, ou un chantage affectif, qui dépassent l'entendement, puisque l'hétérosexualité est fondamentale, et l'homosexualité une préférence, il sentait facile de s'en débarrasser comme on peut s'empêcher d'aimer les cacahuètes ou les figues.

Le viol biblique
La Bible brandie comme un épouvantail, en utilisant les six versets bibliques les plus aptes à créer la controverse, pour enrôler qui se sent déjà assez mal dans sa peau pour y être rapidement réceptif.
Justin Cannon nous prévient sur son site « truth sets free » « la vérité rend libre » pour éviter au plus grand nombre d'homos de tomber dans le high size panneau ex-gay « je sais personnellement qu'il est difficile d'être homosexuel et chrétien »
Justin étudie pendant deux ans les versets en question en Hébreu, en grec et en détail, étude disponible sur son site. La Bible s'intéresse à des comportements et à des actes, le concept de la sexualité est lui une invention très récente : «  la Bible de condamne l'homosexualité que dans des contextes très précis : prostitution, viol, pédophilie, et toutes autres pratiques perverses ». Les fondamentalistes chrétiens ont perverti la Bible dans ces traductions les plus récentes, la polluant de notions absentes des textes originaux, on ne trouvait pas le mot « homosexuel » puisqu'il date de 1868, on ne le trouvait pas dans les versions d'avant 1946. Absolument rien dans la Bible ne condamne les relations homosexuelles sincères dans lesquelles règnent l'Amour et la bienveuillance. Ils en ont fait en en faisant un terrible engin de pression : « l'histoire de la Création est celle d'Adam et Eve pas celle d'Adam et Steeve » détourné le but initial, à savoir un formidable guide en matière de liberté et de miséricorde.

L'homosexualité comme « fruit d'un développement incomplet »
Narth et les autres mouvements ex-gay affirment que les gays ont eu comme père une carpette et que les lesbiennes ont forcément été victimes d'un attentat à la pudeur, « l'homosexualité viendrait d'un manque d'identification à une personne saine du même sexe pendant l'enfance qui se métamorphose à l'adolescence en une curiosité à assouvir ! ». (Ndlr : Autrement dit si vous êtes un homme hétérosexuel, c'est que vous avez eu une mère indigne, dépravée ! et à l'adolescence vous avez chercher la femme digne de vous !) . Josée : « le mouvement des H.A. Homosexuels anonymes pointe de l'iceberg prétend vaincre l'homosexualité en 14 étapes à coups de confessions, péché, châtiment, celui le plus à la mode étant le SIDA qui devient une conséquences directes de relations sexuelles pécheresses ». L'homosexualité serait une dépendance au même titre que les drogues

 


Délivrez-nous du mâle !

L'amour est-il un mal dont on puisse guérir ?
A la fin des années 80, Dean Hamer a fait la une de tous les médias en annonçant avoir découvert le gène de l'homosexualité : le fameux gène Xq28. Le sésame biologique de l'orientation sexuelle était enfin découvert dès 1993. 2 ans plus tôt en 1991, Simon Levay, un neuro-scientifique, en étudiant les cerveaux de 41 cadavres, aurait découvert qu'une petite partie du cerveau, l'INHA3, serait un marqueur de différenciation anatomique entre homosexuels et hétérosexuels, rajoutant un argument de plus à la théorie du gène.
Michael Bailey et Richard Pillard, 2 biologistes des USA, ont publié la même année une étude dite « de l'orientation sexuelle mâle ». Cette étude basée sur l'orientation sexuelle entre frères jumeaux ou biologiques tend à prouver elle aussi que l'on peut naître gay, cependant ces 3 grandes découvertes n'ont pas été suivies par la communauté scientifique. Aucune d'elles n'a su passer la phase de la contre-expertise, ces découvertes peuvent même s'avérer dangereuses lorsque leur interprétation est détournée vers des objectifs doctrinaux, religieux, politiques…Il existe aussi des tentatives de théories psychanalytiques, celle de Freud (« complexe narcissique et Oedipien ») et celle de Lacan (« stade du miroir, associé à la problématique phallique) qui nient toute origine génétique.
Divers mouvements aux USA et dans une moindre mesure en Europe, mêlent les théories scientifiques et les doctrines religieuses pour « guérir » les homosexuels. Cette recherche de normalité par l'endoctrinement et par référence à des théories souvent controversées, n'est pas sans nous rappeler les expériences des nazis. L'eugénisme est une idée récurrente. N'oublions jamais : la richesse est dans la différence. Pref janv-fev 06

 

 


Quand la bise fut venue
Un gay a porté plainte contre un vigile qui lui reprochait d'embrasser son amant dans un centre commercial, car il se sentait humilié, il estime avoir été abordé de façon abusive et contraignante « j'ai le droit de ressentir de l'indignation pour ce qui constitue une violation flagrante des droits de l'homme : on a le droit d'affirmer sa propre identité et de l'exprimer d'une façon ouverte et libre, personne par la force, la duperie ou l'intimidation ne peut imposer sa manière particulière de penser, de ressentir ou juger, du comportement d'autrui » Voilà un gay qui a la langue bien pendue dans tous les sens du terme. Pref Janv-fev 06

Un exemple à suivre

 

 

Les fondements de la « scred attitude »
La question de la discrétion est récurrente chez les homosexuels de toutes origines sociales et culturelles confondues ; c'est préoccupant car il se pourrait que sous couvert d'une mystification d'un droit revendiqué à l'indifférence se niche en réalité une revendication communautaire homosexuelle de discrétion ou d'invisibilité répondant à un mot d'ordre qui trouve sa source dans l'homophobie. L'intégration s'opère à travers l'autonégation. La référence à la discrétion et au hors milieu s'accompagne systématiquement d'un rejet violent homophobe. On peut voir dans le rejet des folles une forme d'émancipation, face à une image caricaturale trop longtemps collée aux homosexuels, mais en quoi cela devrait-il impliquer un tel défoulement de répulsion. La discrétion est associée à la revendication d'un look hétéro. Combien d'homos n'utilisent-ils pas une supposée bisexualité, dans leur stratégie de drague. Rachid X de Baby Boy
Il existe de par le monde, toute une population qui commet les gestes de l'homosexualité et y prend du plaisir, mais qui ignorent tout à fait ce mot et heureusement car il est horrible ;
ndlr : on peut d'ailleurs le remplacer par les mots homo-amoureux, homo-sensible, homoérotisme, homosensuel.
Il y a une approche et un vécu arabe, une approche et un vécu asiatique, une approche et un vécu africain, de l'homosexualité. Ces homos qui n'appartiennent pas à la culture occidentale doivent respecter une obligation vitale de discrétion, s'ils veulent comme c'est leur droit, vivre en paix leur culture propre. Il n'y a aucun jugement à porter sur cette façon qu'ont nos amis de se faciliter la vie en s'accommodant avec le réel.
Les discrets craignent non sans raison qu'on ne les voit ensuite que comme homosexuels. C'est une identité qui bouffe l'individu.
Beaucoup de gays cherchent des mecs comme eux, invisibles, pas grillés, « look hétéro ».
Le rejet des folles d'un point de vue psy est normal bien qu'homophobe, car le côté voyant et assumé effraie naturellement celui qui vit dans l'ombre.
Il y a un paradoxe du double discours : hypernormalisation des gays d'un côté, mais pour ses propres enfants, on a du mal à prendre avec bonne humeur le fait qu'ils soient homos. Il y a une homophobie psychique qui est très arrimée en chacun de nous, un désamour de l'homosexualité même si on la pratique.
Ndlr : cela disparaîtra à la seule condition qu'on lutte contre l'homophobie, que l'on présente les différentes façons d'aimer sans jugement, dès la maternelle.
Même si les gens se disent plus tolérants, il n'y a pas de réelle modification du comportement en profondeur.
José 28 ans guadeloupéen ne peut choisir entre sa famille et sa sexualité, il ne peut le dire à ses parents, longtemps il s'est moqué des tapettes il les a insultées, au pays il serait obligé de se cacher, en métropole c'est pire, d'abord il a l'impression d'être un citoyen de seconde zone en tant que noir, et il n'aime pas ce qu'il a vu du monde homo car les blacks sont réduits à des étalons à grosse queue « un noir homosexuel a-t-il le droit d'être passif, doux, câlin, affectueux ».
Ismael a hérité du statut d'homme, de musulman, et donc de chef de famille, oui mais lui il est pédé, délégué du personnel il défend des gays sans se découvrir, peut-être un jour il écrira à ses parents. Baby Boy janvier 06

 

 

 

 

 

Allemagne : Berlin revendique l'héritage de Magnus Hirschfeld
Plusieurs fractions du parlement allemand ont applaudi le projet de réouverture à Berlin du célèbre institut de sexologie du Dr. Magnus Hirschfeld (photo), fermé depuis plus de 70 ans. L'association Initiative Queer Nation vient de présenter devant une vingtaine de personnalités du monde des sciences, des arts, de la culture et des sports son projet à la Maison des cultures du monde qui se dresse à l'emplacement de l'institut, rasé en 1950. Le sénateur berlinois de la culture, Thomas Fliert, offre déjà le soutien de la ville qui «a besoin d'un lieu de recherche qui se consacre exclusivement aux visions sexuelles sur et par les homosexuels et autres minorités sexuelles».

quant à lui, salue l'initiative qui «veut réparer un manque douloureux».L'institut fondé par Magnus Hirschfeld avait été pillé et fermé par les nazis en mai 1933. Hirscheld qui mourut à Nice en 1935, symbolisait à lui seul tout ce que le régime hitlérien haïssait: il était juif, socialiste et homosexuel. Queer Nation cherche actuellement les futurs locaux pour le nouvel institut qui doit bénéficier d'un budget de 15 millions d'euros. L'idée avait déjà été approuvée par le parlement en 2002, mais n'avait pas résisté au veto conservateur du sénat. Désormais, elle est appuyée par les partis de gauche, ainsi que le libéral FDP tandis que le CDU/CSU voit l'idée d'un œil approbateur. Klaus Wowereit, Maire de Berlin

Jalons d'une libération gay
Dès 1897 le comité scientifique humanitaire de Magnus Hirschfeld prônait « la justice par la science » donnant naissance à la première organisation gay. L'année suivante Auguste Bebel, président des sociaux-démocrates de l'époque appelait à l'abrogation du paragraphe 175 condamnant les rapports sexuels entre personnes de même sexe. Ce fut un échec mais le débat était lancé, Magnus entraîna le chef de la police de Berlin dans les bars et les clubs gays de la ville , au lieu de trouver Sodome et Gomorrhe, celui-ci se divertit en présence d'hommes cultivés, élégants spirituels et bien élevés. L'Institut des sciences sexuelles ouvrit ses portes en 1919 grâce à Magnus que l'on surnommait alors l'Einstein du sexe et 2 autres médecins : Arthur Kronfeld et Friedrich Wertheim à l'angle d'in-den-Zelten et de la rue Beethoven. C'était un centre médical et social qui aidait les jeunes à s'accepter, on pouvait y rencontrer les 2 amants de Magnus : Karl Giese et Li Shiu Tong où ils formaient une sorte de ménage à 3. Le centre au N° 10 in-den-Zelten d'échanges et de rencontres devint rapidement mondialement connu, on y croisait des avocats tels Felix Halle qui luttaient pour la réforme du code pénal et le mariage gay ! des progressistes comme Hélène Stöker, des écrivains Brugman et Christopher Isherwood. Les gens se sont exilés à la montée au pouvoir d'Hitler, Magnus attendit ses héritiers et amants en Suisse.
Le 6 mai 33 quelques jours après l'autodafé de livres condamnés par le nazisme, le centre fut saccagé, la bibliothèque détruite, et les archives tombèrent dans les mains des nazis, leur offrant une ébauche de liste rose. Les arrestations se multiplièrent, un geste, un regard, une dénonciation, des noms lâchés sous la torture, pas besoin de preuves. Les premiers ne connurent pas la sophistication du triangle rose, mais étaient emmenés marqués d'un A pour « Arschficker » les « docteurs » du camp inoculaient le « 3A » hormone censée guérir de l'homosexualité. A la libération, un nouveau code pénal fut écrit mais le paragraphe 175 ne fut pas supprimé ! En 1968 c'est la RDA qui a dépénalisé l'homosexualité la première en 1968 et la RFA en 1969 et c'est en 1973 qu'on assista pour la première fois à une manifestation gay. Pref janv-fev 06

 


Une autre façon de faire avancer la cause
C'est quoi les Panthères roses ? Paru dans "Ainsi Soient Elles", journal de " La Lune "

-   Quand et pourquoi la nécessité, si ce n'est l'urgence, de mettre sur pied un "réseau de pédégouines énervées par l'ordre moral, le patriarcat, le sexisme, le racisme, le tout sécuritaire, les régressions sociales"s'est elle fait ressentir ?
L'idée a germé au moment des présidentielles 2002, de la campagne ultra-sécuritaire, à droite comme à gauche, aux résultats du premier tour le 21 avril et à l'avènement du gouvernement moralo-sécuritaire actuel. Nous n'avons pas trouvé alors de réponse à la mesure de ces attaques parmi le mouvement LGBT. Après quelques mois passés à réfléchir à l'outil le plus approprié pour contre ces attaques, nous sommes apparues publiquement pour la première fois en décembre 2002 à l'occasion des premières manifestations contre la guerre en Irak.

-   D'où vient le nom de Panthères roses ?
D'une promenade dans un zoo. Nous y avons été frappées par l'invisibilisation dont les Panthères Roses font l'objet au sein de cette institution animalière. Toutes sortes de bovins et pas une seule Panthère Rose, rendez-vous compte. Il fallait rompre ce silence.

-   Panthères roses ... difficile de ne pas penser aux Black Panthers mais également en analysant quelque peu le discours et les actions au FHAR (Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire) (par exemple la reprise à votre compte de l'insulte pédégouines pour la détourner en instrument de visibilité et de fierté). Y-a-t-il un lien de parenté ou en souhaitez vous un ?
Que cela reste entre nous, mais oui, nos parents (parents non biologiques) sont bien Angela Davies et Guy Hocquenghem. Mais bon la parentalité c'est dépassé... Cela dit, la porte ouverte par le FHAR sur un mode d'action provocateur, sur une présence au sein des cortèges du 1er mai, ainsi que 30 années de luttes féministes, LGBT et Queer (MLF, UEH, GLH, Act-Up ...), ont nourri notre pensée politique. S'il n'y a pas de filiation directe, nous prenons la mesure de ce qui a été fait et pensé (Foucault, Wittig, et d'autres ...). Et tout comme celle des Black Panthers qui, partant de leur point de vue particulier, élaborèrent un véritable projet de société, notre démarche est combattive et procède d'une rupture, plutôt que d'une intégration, une assimilation.

-   Les Panthères Roses, un pavé dans la mare des hétérosexistes, mais peut-être aussi un pavé dans la mare gay qui, en grande majorité, depuis l'avènement du PACS pense que tout va pour le mieux et s'est considérablement dépolitisée ?
Nous ne souhaitons pas rompre avec le mouvement LGBT classique, mais il y a un vide que nous voulons combler, des attentes de la part de certains gays, de certaines lesbiennes auxquelles nous voulons répondre. A l'heure actuelle, aucune résistance n'est opposée à la montée de l'ordre moralo-sécuritaire. C'est pourquoi nous opérons un retour à des modes d'action percutants. C'est à la communauté gay et lesbienne que nous nous adressons, afin qu'elle renoue avec une réflexion politique et que sa visibilité soit assurée au sein du mouvement social qui peut se nourrir de l'apport particulier des gays et des lesbiennes.

-   Beaucoup de motifs de rugir en ce moment, y a-t-il des choses qui vous font plus rugir que d'autres ?
Nous avons été surpris, lors de la Marche des Fiertés 2003, par le décalage entre une Marche bon enfant, où toutes les tendances semblaient s'accorder pour lutter contre les discriminations, et un contexte politique dégradé (éviction de la CADAC et de l'APGL du Conseil Supérieur de l'Information Sexuelle, mission Boutin sur le suicide des jeunes). En dépit des apparences, il s'agit d'une Marche très majoritairement gay et apolitique qui ne remplit même plus sa fonction minimale de fierté et d'affirmation. De notre point de vue, l'invisibilisation quotidienne des lesbiennes et la répression policière à l'encontre des pédés, par exemple sur les lieux de drague, sont toujours d'actualité. Et au-delà, nous déplorons les tentatives du gouvernement pour conférer à l'embryon le statut de personne et donc remettre en cause le droit à l'avortement, en créant un délit d'interruption involontaire de grossesse. Et nous dénonçons le retour à une rhétorique familialiste, à tous les niveaux. On nous assène que famille est le garant de certaines valeurs, d'une morale et d'une solidarité. Est-ce un hasard si le CSIS préfère Familles de France et l'Association des Familles Catholiques aux féministes et aux homos ? Est-ce un hasard si les associations familialistes ont un poids grandissant dans les comités de censure ? Derrière la rhétorique se profile l'abandon de la solidarité collective au profit de solidarités privées. Au final, qui devra assumer les solidarités collectives quand l'Etat ne remplira plus son rôle ? La famille bien sûr ! Aux parents d'assumer financièrement l'éducation de leurs enfants. Aux enfants de subvenir aux besoins de leurs parents qui ne disposeront pas d'une retraite décente. Quid des personnes vivant seules ? Issues de milieux pauvres ?... Débrouillez-vous !

-   Quels sont vos moyens d'action ? Peut-on dire qu'ils sont provos ou est-ce plutôt les réponses des tenants de cet ordre moral justement décrié qui sont disproportionnées et anachroniques ?
Oui, nos méthodes sont provocatrices. La provocation et la dérision ont deux fonctions, désarmer l'hétéroppresseur et mettre en lumière, au sein du mouvement LGBT, les problèmes, les contradictions et les blocages. La provocation a aussi comme intérêt de pousser l'ordre moral à apparaître au grand jour. Cela a été le cas quand des Panthères roses se sont fait arrêtées pour « corruption de mineurs » au cours d'une action de prévention devant un lycée. Nous ne cherchons pas ce genre de réponse disproportionnée, mais cela nous aura montré qu'elles ne sont pas anachroniques mais bel et bien d'actualité, et que les menottes des flics sont bien moins agréables que celles que l'on peut avoir chez soi.

-   De quelle société rêvez vous pour demain ?
Nous n'avons pas de projet de société global, parce que la société dans laquelle nous vivons ne nous permet plus de rêver. Nous ne disposons que de pistes, de points qui nous importent et à partir desquels nous pouvons penser et percevoir les possibles : le refus de l'ordre naturel, fondé sur une distinction entre les sexes, selon une grille de lecture biologique, et de l'assignation à des rôles sociaux sexués qui en découle ; la mise en place de droits sociaux individuels, indépendants des statuts administratifs et professionnels des personnes, qui nous paraît être une première étape nécessaire.

-   Comment voyez-vous évoluer votre réseau pour qu'il gagne en efficacité et en audience dans un futur proche et ... plus lointain ?
Nous sommes favorables à tout projet similaire et souhaitons tisser des liens avec d'autres structures et rendre possible un travail en réseau, même si notre association n'est ni internationale, ni même nationale. Nous envisageons d'amorcer ce travail en réseau par une participation au prochain salon de l'agriculture, un partenariat à vie avec Dalida. Des propositions des Verts, du PS et le l'UMP sont à l'étude.

Les Panthères roses, septembre 2003.

 

 


Le drapeau arc-en-ciel : symbole gay

Comment le drapeau arc-en-ciel à 6 couleurs est devenu notre symbole ? Que représente-t-il ?

Un petit peu d'histoire. Gilbert Baker est à l'origine du drapeau à 6 couleurs, il reprend le drapeau à cinq couleurs utilisé par les groupes de défense des droits des noirs. Il réalise avec l'aide de 30 personnes 2 énormes drapeaux à 8 couleurs : rose vif, rouge, orange, jaune, vert, turquoise, indigo et violet.
-  le rouge pour la vie.
-  l'orange pour la réconciliation ou la guérison.
-  le jaune pour le soleil.
-  le vert pour la nature.
-  le turquoise (couleur disparue depuis) pour l'art.
-  l'indigo pour l'harmonie.
-  le violet pour l'esprit de communauté.
-  le rose (couleur disparue depuis) pour le sexe.

L'utilisation de ces drapeaux par la communauté gay commence en 1978 à San Francisco à la première parade Gay et Lesbienne. Elle répond bien à un besoin de représentation qui pourrait être utilisé années après années.

En 1979, un an après , pour des raisons de production, 2 couleurs passent à la trappe, le drapeau a perdu 2 couleurs : Le rose vif et le turquoise. Le bleu royal remplace l'indigo. Le drapeau à six couleurs se répand dans tout le pays et est même reconnu par le Regroupement international des fabricants de drapeaux
Site monchoix.net

 

 

 

Faut-il se rapprocher du couple classique ?
La fidélité homo : rêve ou nécessité ?

Vivre en couple, vers la normalisation du couple gay
La fidélité s'impose comme un modèle assez rassurant et tranquillisant. Rassurant vis-à-vis de l'image sur laquelle elle nous renvoie, celle du couple classique et traditionnel, tranquillisant vis-à-vis du SIDA. Doit-on être fidèle ?
La fidélité comme synonyme de sécurité et de stabilité
La fidélité est le terrain propice à l'épanouissement du sentiment amoureux, ciment du couple.

La communication comme moyen de vivre librement sa sexualité
Vous avez sûrement entendu certaines personnes dire qu'elles restent fidèles à leur partenaire lorsqu'elles vont coucher avec d'autre(s). Elles se justifient par le fait que leur compagnon est au courrant. Dans les cas d'infidélité, le couple a beau communiquer, de savoir et discuter sur les tromperies, elles ne font pas la fidélité et ne font pas supporter davantage ce qui blesse. Il n'en demeure pas moins que si au moins l'un des deux n'est pas d'accord sur ces attitudes-là, il y a toujours dans ces histoires un mec qui respecte et un autre qui ne respecte pas. Et ça, ce n'est pas tolérable. Si les deux sont d'accord (ce qui est rare) je ne vois pas de problème mais qu'on ne vienne pas parler de fidélité. Mais si ce n'est pas le cas, celui qui a chaud au cul doit se retenir par respect pour son compagnon ; il lui doit bien ça, après tout. L'amour vaut bien ça, non ?
La fidélité comme moyen de construire son couple
Il faut être fier d'être réservé à la personne que l'on aime. Même si notre besoin sexuel nous dépasse quelque fois, on peut quand même s'efforcer de regarder d'autres garçons et s'arrêter là. La sexualité se vit dans le couple, il faut en parler, discuter de nos fantasmes, on se décrit ce qui nous plait ou pas, bref, on se donne ce que la nature humaine permet. Sinon, je n'ai qu'à rester célibataire, ne rien construire, être toujours en train de courir après le vide et dans le vide, ne jamais être satisfait, baiser de tous côtés et puis ensuite ? La vie et l'âge adulte c'est aussi de gérer les contraintes pour aller plus loin dans la satisfaction que l'on construit. Une vie construite et riche, l'amour, les plaisirs d'un quotidien, ça se mérite et ça se construit, ça ne tombe pas du ciel. Le sentiment et les choses sensibles, le partage des bonheurs comme des malheurs ce n'est pas du cul. Le cul est important mais c'est dommage de le vivre à l'extérieur et de détruire ce que l'on pourrait développer à l'intérieur. Peut-être que ces personnes là ne le savent pas ou alors elles ont peur de s'investir et de se découvrir, de se dévoiler plus dans leurs faiblesses et leurs forces.
La fidélité : limitation de l'intimité au couple et non pas à la place publique.
L'intimité doit être celle du couple et pas un partage public ! Les idées de hippies n'ont pas fonctionné Ces derniers se sont détruits le moral et leur identité. En dehors de la fidélité du couple, le reste c'est de la baise infidèle tout de même !
Trouver des excuses à celui qui trompe.
Lorsqu'on se trouve trompé, on cherche des excuses à son compagnon. C'est juste une histoire de cul, moi il m'aime c'est le plus important . Cela ressemble à du sacrifice humain de trouver toutes les excuses à celui qui trompe... en réalité c'est un mécanisme de défense qui s'appelle la "rationalisation" et qui fait que l'on trouve toutes les excuses possibles à l'autre parce que la réalité nous est intolérable, c'est une façon de ne pas péter les plombs ou de ne pas lui péter la gueule.
L'infidélité comme moyen de se prouver qu'on est toujours en phase avec le "marché" !
Il existe aussi des mecs qui doivent toujours se prouver leurs performances sexuelles et séductrices. Ce sont des blessés du narcissisme et de l'image de soi. Ils auront toujours besoin de conquérir tant qu'ils ne se seront pas soignés. Ils ne se sentent valorisés que sur l'action de séduction et l'aboutissement est le rapport physique puisque l'on cherche à coucher avec ceux que l'on désire. Si tu couches avec moi, c'est que je suis désirable . Ensuite, comme ils n'ont pas d'équilibre au fond d'eux, ils ne sauront pas bénéficier de l'apport du couple puisque leur problème est en amont et inconscient et hors du couple. Ils vont donc tomber dans l'habitude et surtout ne plus y trouver l'intérêt auprès duquel ils courent : séduire puisque c'est déjà fait. Et ils vont repartir dans la chasse séductrice. Ce sont des shootés de la drague. C'est comme une sorte de dépendance : le besoin, la consommation, la chute et la boucle est bouclée.
Puis il y a aussi les inconstants, et aussi ceux qui ne sont pas mûrs et qui voient le couple comme la fin de leurs capacités séductrices. Il y a aussi les purs égoïstes qui fonctionnent comme des capricieux qui doivent tout posséder et ceux-là ne respectent rien ni personne et dévorent tout pour eux et rien que pour eux. Ils gobent tout ce qu'ils désirent y compris quelques bites au passage.
L'adulte, lui, ne gobera pas tout ce qu'il désire. L'adulte sait gérer l'envie et les frustrations, c'est le propre de la maturité, il n'est pas utile de tout avoir, l'adulte n'est pas un enfant dans un magasin de bonbons !
Et puis, il y a les "sexuels", ceux qui veulent du "sexe à tout prix", même au prix de gâcher une relation amoureuse en trompant. Ce sont des personnes qui ne savent pas élever la relation à des niveaux supérieurs à bite-cul. Donc, sans la subtilité des sentiments et des émotions, ils banalisent le sexe et n'accordent pas autant d'importance à la fidélité qui pour eux est en partie conservée car, comme ils disent ce n'était que sexuel, ce n'est pas grave . Ils n'intègrent pas la sexualité dans la sphère intime, c'est encore plus restreint, la sexualité pour eux est individuelle et égoïste. Le couple n'est pas concerné, c'est du vidage de couilles avec les amants comme avec le mari. Ce sont des "masturbateurs" individuels et égoïstes, leurs baises équivalent à des "masturbations égoïstes" puisque l'autre n'est qu'un objet sexuel, tout le temps.
Le célibat donne une entière "liberté".
Pour conclure, lorsqu'on parle du couple homosexuel aucun modèle de vie en couple nous vient en tête. C'est vrai que cela nous offre une certaine liberté. Mais pourquoi se casser la tête à essayer d'en inventer un totalement nouveau ? On peut s'inspirer de ce qui est déjà fait et qui fonctionne. L'infidélité n'est pas dans la démarche de construire un couple.
Autrement, il existe le célibat qui, lui, donne l'entière "liberté" de ses actes sans prendre en otage un compagnon, ni le détruire, ni lui manquer de respect. Quelqu'un qui se rend vulnérable en ouvrant son intimité. Car la trahison dans l'intimité met en danger et fragilise. Au contraire, dépositaires de cette intimité, nous avons le devoir de la préserver et la protéger. Au risque de casser une idée reçue la fidélité existe aussi chez les gays et les lesbiennes.
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Hors milieu. Appellation d'origine incontrôlée

Le label « hors milieu » est en passe de devenir la nouvelle norme de qualité 2005.

Le mot a envahi les tchats gays et finit par devenir une véritable identité avec son vocabulaire, son look et son mode de vie.
Ce terme de « hors milieu » donne matière à nous interroger. Nous sommes en 2005, les gays ont obtenu de nombreuses avancées en Europe mais aussi en France et pourtant les habitués ou occasionnels du Marais ressentent une certaine baisse de régime du milieu au profit d'un terrorisme excluant toute appartenance trop marquée à la vie gay.
Où en sommes-nous aujourd'hui ? Le lien entre les générations d'homos est-il encore tangible ? Les plus jeunes savent-ils ce qu'on fait les anciens pour leur liberté ? ou ne vive-t-il qu'en poursuivant des intérêts narcissiques et étrangers à toute idée de classe, de groupe ? Les bars conviviaux sont-ils définitivement mis en danger par les grands supermarchés de la fête ? Le président du S. N. E. G. nous répond sur ces questions économiques. À quoi ressemble ce milieu ? d'ailleurs quels sont ses codes et ses figures ? Qu'est-ce qui fait tant grincer ceux qui n'y vont jamais ? C'est la réflexion qu'on menée les deux jeunes auteurs de « génération arc-en-ciel ». De plus en plus nombreux sont ceux qui se définissent par la négation. Que veut dire « hors milieu » cybertrottoir avec des Tchateurs « horh milieu » qui nous donnent leur point de vue sur leur vision du milieu et ce que changent pour eux cette fameuse mention.
La secte des crânes rasés ! Un look g de ay à part entière dorénavant, qui veut dire beaucoup mais qui a également la propriété d'être excluant pour qui est ne l'a pas adopté. Alors, pour être un bon pédé, faut-il être hors milieu ?
Cyber trottoir sur les tchats gays
« ça marche mieux quand tu mets hors milieu ! » Adieu les Javas nocturnes du Marais, les joies du sauna et les concerts de Mylène Farmer entre copines, vive le hors milieu ! Tel est le ce slogan scandé à l'unisson par ces gays qui ont choisi de vivre leur homosexualité loin de la communauté. Le pourquoi du comment de cette tribu hors milieu qui squatte les tchats gays d'Internet.
« hors milieu » c'est quoi ?
Attends, c'est pourtant clair, c'est être le plus loin possible de toutes ces simagrées que nous inflige le « milieu gay » signe Fred parisien de 32 ans One-Line.
Parade, business, simagrée, comédie des apparences... Les qualificatifs fusent dans tous les sens pour décrire sur la toile de cet enfer que représente le milieu.
« Je m'y sens mal à l'aise : tout est codé. Ces codes sont présents de la fringue à la manière de penser la vie. L'ouverture d'esprit et la ghettoïsation n'ont jamais fait bon ménage », développe le connecté Johann en insistant sur le fait que l'on peut trouver des amis et des amants d'une manière plus libre On-line. Pour preuve depuis l'été 2004, il rencontre tous les mecs dans le confort de sa chambre. Sa fiche d'identité résumant son pedigree, le net fera le reste.
« Certains me demandent pourquoi je suis hors milieu, ne comprenant pas que je ne les rejoigne pas autour d'un verre dans un bar gay... Au lieu de me réfugier derrière mon écran d'ordi ou dans des lieux lambdas. »
Inutile de préciser que ce genre d'étiquette est devenu, l'effet de mode oblige, un appât, presque aussi efficace que le sigle TTBM : « moi je possède trois pseudos dont un affublé de « hors milieu », histoire d'attirer les pédés qui kiffent de se taper à ce genre de mec », avoue Ludovic 27 ans, plus queutard, qui ratisse large que jeune gay discret.
Le phénomène est notoire sur le tchat de w.kelma.org. Une énorme proportion d'annonces guerroie contre toute appartenance à la communauté, rejette toute trace de Marais et revendique le hors milieu. Pourtant en bon observateur, il faut bien dire qu'on a croisé un nombre incalculable de gentilles folles ou pétasses qui se déguisent en cailleras à poil dur. Schizophrénie ou simple double-jeu destiné à piéger les tchateurs naïfs ? Car une fois à la maison, tout ceci n'a plus que peu d'importance, l'excitation à tout effaçé, place aux ébats et adieu aux étiquettes.
A titre d'information : sur les 35 « hors milieux » sondés, 12 ans en étaient véritablement, quatre avaient récemment rompu avec la « communauté ». Les autres étaient des imposteurs, petits rusés qui jouent de ce nouveau fantasme.
La société a changé et les homos avec elle
interview génération arc-en-ciel, Grib Borremans et Cécile Bailly ont dressé une folle galerie de personnages gays, habitués ou non de nos bons vieux milieux. Entre accros du ghetto et frénétiques du « hors milieu », leur livre « génération arc-en-ciel », saga des gays et des lesbiennes, à en croire les forums, est dévoré par les lecteurs !

Le Marais vous semble-t-il en bonne santé ?

Les gens ont besoin de rêve et d'amusement. Les milieux restent très stéréotypés et ne laissent guère de place à l'expression. Difficile dans une boîte de province d'échapper à Mylène ou Dalida. Proposez-leur un cabaret un peu fou, avec un soupçon de culture homo et des éclats de références à d'autres cultures, et ils vous en reparleront encore dans cinq ans ! Offrez-leur un espace créatif plutôt qu'un espace de consommation. Et puis, il est temps de réinventer la militance. Le sida a décimé la plupart des têtes pensantes du mouvement qui a du mal à trouver de nouvelles impulsions.

Y a-t-il une nécessité naturelle à se regrouper en communauté pour les minorités quelles qu'elles soient ?

Toute personne appartenant à une minorité a besoin, à un moment ou à un autre de trouver des points d'accroche. C'est la question de l'identité. Le risque serait de vivre exclusivement avec ceux qui nous ressemblent. Il y a tout à gagner dans la mixité, qu'elle soit de sexe, de genre, de culture, d'origine sociale. Le regroupement est une force. Les revendications des minorités font évoluer la société. Toute personne appartenant à une minorité a besoin, à un moment ou à un autre de trouver des points d'accroche.

Peut-on dire que le seul point commun qui fait converger les gays et dans un même endroit, c'est la sexualité ? Est-ce une condition suffisante pour former un « milieu » ?

Plus maintenant. Les lieux gays et les lesbiens sont de nature diverse. La sexualité est à la base, certes. Mais de quelle sexualité parle-t-on ? Il n'y a pas une mais des sexualités gays, et des sexualités lesbiennes... Une culture s'est développée au-delà des seules questions de sexe, à laquelle on est sensible, consciemment ou pas.

Pouvez-vous tenter de définir ce terme de « milieu ?

Il n'a pas la même réalité partout. Dans les villes de province, il représente un large groupe de personnes qui fréquentent les mêmes lieux (la boite, le bar et le sauna et de la ville, parfois une association). Tout le monde se connaît plus ou moins. À Paris, le milieu n'en est pas un, il est plusieurs. Milieux militants, de la nuit, milieux culturels LGBT, bears, drags-queens, SM, milieu associatif, féministe radical lesbien, Queer.

De plus en plus de gays se définissent par la négation du milieu. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

Soit le milieu ne répond plus à leurs attentes, soit ils n'en ont plus besoin ! À force de présenter les gays comme des précurseurs de ci, des amateurs de ça, des des consommateurs ++, ils se sont pris à ce piège. Le milieu leur propose de ressembler à un « pack tout compris ». Le microcosme des gays n'échappe pas aux guerres de pouvoir, de chapelle et à la manipulation politique...

Mais dans le fond, quels sont-ils ?

on peut être gay et vouloir fonder une famille, et aimer les mots croisés devant Derrick, détester Mykonos et les T-shirts moulants, vivre en H. L. M... On peut être lesbienne et détester vivre en couple, avoir des copains hétéros préférer jouer au bridge avec des mamies plutôt que de regarder L-word.

Votre expérience de création du magazine « Love pirate » vous a entraîné dans le tourbillon des têtes pensantes du milieu. Quelles sont vos impressions ?

Le microcosme des gays n'échappe pas aux guerres de pouvoir, de chapelle et à la manipulation politique... Hélas, on n'est pas meilleur que les autres ! Il y a une iconographie à laquelle on n'échappe pas, même si l'intérêt est d'y ajouter sa patte. Il y a les lignes d'une idéologie à laquelle on voudrait que tout le monde adhère, ce qui n'est pas notre cas. Nous pensons encore que notre différence sexuelle peut apporter des questions et des réponses différentes de celles proposées par la pensée convenue.

On décrit votre livre comme la « chronique de la nouvelle vie parisienne : la saga des lesbiennes, gays et, trans, etc. » qu'y a-t-il de nouveau dans la vie des gays ?

Depuis les « chroniques de San Francisco », les homos ont fait un sacré bout de chemin dans les sociétés occidentales... Mariage, PaCS, homoparentalité, coming-out de politiciens, d'artistes, ayant aidé à plus de visibilité. La société a changé et les homos avec elle, ce qui était une lutte pour le droit d'exister différemment est devenu une revendication à vivre comme tout le monde. Il y a 10 ans, on n'aurait pas imaginé qu'un magazine homo ferait de la retape pour des articles sur les bébés...

Le crâne rasé. Terrorisme de l'esthétique hors milieu.

Le skinhead, littéralement, crâne rasé, absence capillaire comme signe primitif et tribal d'appartenance, signe de rigueur martiale, crâne rasé porté aujourd'hui par les stars du foot comme les anonymes, les Arabes boxeurs où les gays et adeptes de la drague sans risque.

La testostérone, l'hormone de la virilité, en excès est un facteur de la calvitie. Est-ce pour ça que l'hétéro exhibe si fièrement son crâne glabre, comme si cette transgression le rendait visible et sexuellement attirant

La calvitie c'est aussi la maladie : cancer, sida ou vieillesse tout simplement, cette maladie mortelle incurable. Le crâne rasé donne toujours cet arrière-goût de violence ou au minimum d'étrange. Il signifie. Il veut dire quelque chose qui n'est pas neutre.

Comment le crâne rasé, estampillé hétéro a-t-il colonisé les têtes des pédales d'ici et d'ailleurs ? nous les chevelus, les luxuriants les abondants.

Or a-t-on l'insolence de parler de « look act-up » car le crâne rasé chez les homos n'est jamais seul. Il y a la panoplie complète visible au départ chez certains militants disons radicaux, barbe de trois jours et crânes rasés dont le look s'empare bientôt de la rédaction et pour ensuite irradier une foule de trentenaires et de quadras cadre sud du Marais. Remplis à la bière est vidés à la backroom. C'est comme si le « milieu » avait importé les codes du « hors milieu » pour se rendre plus séduisant. Car enfin ce crâne rasé qui a l'air universel ne l'est pas du tout : le crâne rasé hétéro dit le contraire du crâne rasé hétéro. Le crâne rasé pédé dit : « regarde, pour te séduire, je me déguise en guerrier hétéro, je suis à l'opposé du look Marais » sauf que ce look hors milieu hétéro est devenu justement une norme du Marais. Au point qu'on s'interroge sur la sexualité d'Éric de « Éric et Ramzi » parce qu'il est glabre, qu'on se demande si Stéphane Bern n'est pas hétéro, tout compte fait. Non je plaisante... On n'en est sûr.

Le terrorisme de l'esthétique « hors milieu » a porté quelques fruits. Séduirait-elle ceux qui finalement ne s'aiment pas trop, sans se détester tout à fait et qui croient que pour être un bon pédé, il faut avoir l'air hétéro, il reste quelques homos qui aiment les homos, mais ceux-là ont des cheveux à ce faire !

Le marais est-il en crise ?

Fermeture d'établissements, réticence paradoxale pour l'idée de venir dans « leur » quartier, esprit de fête en berne dit-on : une certaine morosité pèse sur le « milieu », après 20 ans d'existence. La rue de SainteAnne, premier quartier gay français dans les années 60 a duré 20 ans. Le marais suit-il le même chemin, un spécialiste s'il en est : Jean François chassage, président du syndicat national des entreprises gay est propriétaire de trois endroits célèbres livre son point de vue.

Le marais est-il en crise ?

Mais non, c'est pas le marais qui se pète la tronche, c'est la France entière ! J'ai même envie de dire que c'est moins la crise dans le marais qu'ailleurs. Il y a une seule chose de vraie, c'est qu'en effet, et pour la première fois, le business gay est touché. La raison, et nous avons assez milité pour ça, c'est que les gays sont comme les autres. Quand le pouvoir d'achat du français baisse, celui du gay baisse aussi...

Les adhérents du S. N. E. G sont-ils toujours aussi nombreux ?

La santé du commerce gay, on l'évalue au nombre d'adhérents qui ont dû déposer le bilan. Je dirais que 20 % de nos commerces sont touchés de plein fouet. Ça n'est pas un problème spécifique au Marais, en province c'est le même problème. On parle du Marais comme un quartier homosexuel, mais à l'heure actuelle, tu as de plus en plus de commerce chinois, regarde rue de la Verrerie ! Alors, soit on évolue soit on disparaît. Pour l'instant les clients sont ailleurs...

Où vont-ils s'ils désertent le quartier ?

Il y a quelque chose qu'on remarque depuis peu et qui est spécifique aux gays, c'est qu'ils se tournent et retournent sur Internet. Une récente enquête a montré qu'entre 2003 et 2005, le pourcentage de rencontres entre garçons sur le Net était passé de 15 % à 30 %. Ces gens-là parce qu'ils sont devant leur ordinateur, ils ne peuvent pas être dans un bar ou un restaurant, ça vide les commerces...

Mais tu comprends que certains gays et préfèrent rester hors milieu ?

C'est quoi le milieu ? ça veut dire quoi le milieu homosexuel ? ça me dépasse vraiment ça... Ça m'énerve de voir sur le plus gros bordel de France citegay pour ne pas le citer, qui réunit quand même aux petites heures le triple de mecs qu'on pouvait trouver au « dépôt » des mecs dire : « attends, moi je suis hors milieu ». Citegay, ça n'est pas le milieu ? ils ont cette sorte de snobisme assez agaçant à ne pas vouloir faire partie d'une chose qu'ils côtoient de toute façon. Lorsqu'ils sortent ces mecs, ils vont draguer où ? chez les hétéros ?

On a l'impression que les homos ne veulent pas se mélanger avec les autres, que même entre eux il se divise en catégorie spécifique liée à un établissement  ?

Depuis qu'on a créé de la visibilité, on a vu fleurir ce genre de commerce identitaire. De mes trois établissements, tu sais lequel marche le plus ? « le carré » parce que c'est le seul qui n'est pas identitaire et, c'est le seul qui mélange tout le monde. Au carré nous avons beaucoup de lesbiennes, d'hétérosexuels, nous avons même des mamies qui viennent à l'heure du thé ! Les générations montantes ont beaucoup moins de problèmes pour se mélanger avec les autres c'est bien. Il est évident qu'à moyen terme, les commerces identitaires seront amenés à fonctionner de moins en moins bien.
Baby Boy décembre 2005

 


Les homos peuvent-ils sauver la banlieue ?

Parce qu'ils grandissent dans le sentiment du danger et de l'injustice sociale permanente à leur encontre, les homos sont-ils plus enclins à l'empathie vis-à-vis des inégalités qui frappent d'autres communautés ?
La moutarde leur monte plus facilement au nez et leur gueule, il l'ouvre.
Quel homo n'a pas eu en lui le gène insurrectionnel et contestataire ?
Aux États-Unis, les gays ont été d'un très important soutien aux noirs, victimes de discriminations graves.
Marchant à leurs côtés, activant leurs réseaux et leur savoir-faire en matière de lobbying, ils sont des alliés efficaces et reconnus du black power.
Aujourd'hui, en France vient de naître une fédération qui regroupe une soixantaine d'associations qui défendent l'image des noirs et combattent leur exclusion.
Cette fédération a l'ambition de passer à l'action en mettant les problèmes des noirs au coeur des préoccupations de la république.
À l'origine du mouvement on trouve Louis-Georges Tin, qui est noir et... homosexuel ! Il est l'auteur du dictionnaire de l'homophobie et est président de l'association des gays Afro Antillais « an nous allé ».
Voilà donc un autre exemple où un membre d'une communauté gay prend à bras le corps la cause d'une autre minorité, celle de la communauté noire en France. Faut-il être noir pour comprendre et ressentir dans ses tripes les souffrances des noirs, des Arabes et plus généralement des banlieues ? non.
Baby Boy décembre 2005

 

 


Discrimination envers les ours ?

Le milieu bear était à la base très fermé, afin de pouvoir entrer dans certains endroits, il fallait être un bear, on se faisait rejeter si on était un chaser. Après quelque temps, le milieu s'est finalement ouvert aux autres. Aujourd'hui je suis revenu en province et je coule des jours heureux avec mon mari, il n'a jamais été victime de discrimination de la part des autres gays et n'a jamais essuyé de remarques désobligeantes, même quand il se mettait torse nu. Nous continuons de sortir à Paris ou à Nantes et les seules réflexions concernant son poids, il pèse 110 kilos, ont été lancés par des hétéros. Je pense que les nounours, pour se faire accepter par les gays doivent apprendre à se sentir bien dans leur peau n'importe où, les autres le ressentiront. Il faut arrêter de créer des ghettos dans le ghetto. Pourquoi les bears n'ont-ils pas ce problème dans les autres pays, comme l'Angleterre ou l'Allemagne, où les nounours vont dans les mêmes clubs que les autres gays ; le clubbing rassemble tout le monde, quelle que soit la race le poids ou le sexe... Bien sûr il y aura toujours des gens pour se moquer, mais ils ne sont qu'une minorité. Je pense qu'il faut arrêter la paranoïa.
Un lecteur chaser de Têtu du 44

 


Afrique du Sud : Qui sera le plus beau gay du monde ?

La capitale sud-africaine, Pretoria, accueillera, à l'automne 2006, l 'élection de Mister Gay Universe, destinée à trouver dans le monde l'homo le plus représentatif de la communauté, rapporte Behind the Mask (w.mask.org.za). Ce site panafricain d'informations L. G. B. T indique que cette initiative, première du genre en Afrique, a été lancée par une société d'événementiels du pays dirigé par des gays. L'objectif de la compagnie, qui communique activement sur l'élection dans les médias internationaux, est de réduire à néant les clichés qui circulent sur les homos. n « Nous montrerons au qu'être gay signifie avoir de la culture, un passé et un avenir », il dresse avec lyrisme le portrait de l'élu idéal qui ne devra pas juste à voir un joli minois et un corps sculpté, et évoque son mandat : « Ce sera l'homme que tout Gay veut être, un homme qui parle de chaleur, d'attention, d'amour et de joie. Il représentera la communauté Gay, la fierté gay et sera la seule voie pour les gays du monde entier. Il sera également quelqu'un qui représentera la communauté gay et les droits des gays sur la scène mondiale. » Têtu décembre 2006

 

La Tombe de Niankhkhnum et Khnumhotep

La première trace d'homosexualité en Egypte ?

En 1964, dans la nécropole de Saqqarah , l'archéologue Ahmed Moussa découvre une série de tombes. Il est alors étonné de trouver une scène unique de 2 hommes en train de s'embrasser tendrement : quelque chose qu'il n'avait jamais vu auparavant dans toutes ses fouilles sur les tombes de Saqqarah

C'est la première trace iconographique de la représentation de l'homosexualité masculine en Egypte Antique. Cependant, une controverse existe sur cette tombe, certains pensent que le lien qui existe entre nos deux colocataires est tout simplement un lien de parenté, car la construction d'une tombe nécessite une autorisation royale, à l'époque l'homosexualité n'était absolument pas acceptée


Japon : chez les samouraïs

Vive la mariée, en ces temps de jets de grains de riz et de just gay married or just lesbian married, recueillons-nous devant ces paroles :
"Je ne peux croire que tu es loin, je ne pourrai jamais t'oublier, et ton visage est toujours devant moi."
Ce sont les mots d'un poème traditionnel japonais, d'un novice à son maître samouraïs parti à la guerre avec qui il entretenait une relation homosexuelle encadrée par un serment fraternel officiel qui faisait office de mariage. Ces relations prennent au 15 ème siècle, modèle sur les relations existantes depuis le 9ème siècle entre les moines et les apprentis moines dans les monastères bouddhistes.
Certes, le modèle de couple de cette période ressemble sur bien des points à la pédérastie grecque d'une autre époque. Néanmoins, on retrouve la trace d'une certaine volonté à sortir d'une caricature homme âgé masculin - homme jeune féminin avec au 15 ème siècle, chez les Samouraïs, l'interdiction de féminiser leurs partenaires sexuels et l'obligation de contracter une sorte de PACS à l'ancienne entre les deux hommes, règles prescrites et renforcées par le taoïsme ambiant.
Mais tout cela n'a pas empêché le bouddhisme ni le taoïsme d'être finalement aussi sexiste que n'importe quelle autre religion à travers le monde.
mardi 20 décembre 2005 par Valentina Viodorovna Site pederama

 

 

 

Claude Lejeune : "Sortir du placard à 50 ans, ça n'existe plus "
59 ans, psychothérapeute et président de l'Association des Médecins Gays.

Avez-vous remarqué une visibilité nouvelle des cinquantenaires dans la communauté gay ?
Oui, et ce qui me frappe, notamment dans les petites annonces de la presse gay ou sur internet, c'est le nombre grandissant d'entre eux qui recherchent d'autres mecs ; pour partager leur vie, un peu de sexe ou simplement des copains. Bref ne pas rester seul.
D'où vient cette visibilité désormais plus grande ?
Du fait qu'ils ont commencé à s'assumer à 25 ans et ont continué depuis. En 2006, les mecs qui sortent du placard à 50 ans, ça n'existe plus ! Le pli est pris depuis longtemps !
C'est votre cas ?
Depuis 1970-75. Je me suis engagé dans la contestation puis dans l'affirmation identitaire bien avant que ce mouvement protestataire et émancipateur ne soit appelé " gay "… J'ai eu la chance de commencer tôt, sans doute parce que sans attaches familiales et travaillant en libéral, ce qui m'a permis, en outre, de me constituer une clientèle gay.
Cette communauté, comment la vivez-vous aujourd'hui ?
Quelle communauté ? Il n'y a que des lieux de consommation. La communauté au sens solidaire du terme n'existe pas en France. En ce qui concerne les établissements gay, je sors de moins en moins. Non que je ne me sente plus à ma place mais parce que cela correspond peu à mes aspirations. Je préfère recevoir mes copains à la maison…
Vous avez pourtant des engagements militants…
Certes, je fais un boulot qui me plaît en tant que président de l'AMG mais je vais finir par passer la main ! Je n'ai pas d'autres engagements que celui-ci, et même lorsque je ne serai plus président, je serai toujours dans les coulisses pour donner un coup de main.
Comment voyez-vous l'avenir pour ces gays cinquantenaires ?
Le problème, c'est l'isolement. C'est pour ça que je pousse au développement du milieu associatif, qui assure une fonction de désenclavement : il n'est pas obligé de consommer dans un quelconque établissement pour rencontrer des copains et déconner : on peut faire du roller, du volley, des soirées au resto… Et y aller quand on veut. C'est un énorme rôle à jouer pour le milieu associatif et ça devrait beaucoup se développer à l'avenir 03 04 06 Têtu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

David LaChapelle

Entre l'artiste et le/la prostitué-e, lequel est le plus méritant, dans notre monde si pop ? C'est la question que l'on se pose en clignant des pupilles face aux clichés de David LaChapelle, photographe surdoué de la génération post-Warhol (qui le fit débuter). Transformant ses modèles, en général des stars, en viande à hamburger pour téléspectateur haut de gamme de MTV, son audace n'a d'égale que son savoir faire. Normal que Taschen lui dédie un inabordable format XXL (345x500 mm) pour la modique somme de… 1500 euros !

 

 

 

 

 

Une expo inédite sur l'homophobie
Michel Guillot, Le Môme Kéké, Xavier Gicquel, Michel Giliberti, Kinu Sekigushi, Christian Rouchouse, Michel Guillaume… voici les noms de quelques uns des artistes qui participent à l'exposition sur l'homophobie à la mairie du IIè arrondissement. Le photographe Orion Delain et l'éditeur de la revue "Triangul'ère" Christophe Gendron, à l'initiative du projet, expliquent leur démarche.
"Lors du dernier salon Rainbow Attitude, nous avions invité 29 artistes (peintres, dessinateurs, sculpteurs