Educateurs

"Depuis plus de 20 ans, les plus prestigieuses publications scientifiques considèrent l'homophobie comme un trouble de la personnalité et un problème de santé psychologique de premier ordre" Daniel Borillo

Mais que font les spécialistes des sciences de l'éducation ?

Dernière modification le 17 mai 07

19 articles, 4 illustrations, 21 liens pages, 7 liens doc, 7 liens sites

Adolescents ; Armée ; Documentalistes ; Elèves ; Elus municipaux ; Enseignants

Infirmières ; Inspecteurs ; Parents ; Pour les petits

Police ; Prisons ; Chefs d'établissements ; Ruralité

Sports ; Surveillants ; Syndicalistes

Retour à l'école

Circulaire CESC et commentaire du 7 décembre 06
instituant la lutte contre l'homophobie par le comité pour l'éducation à la santé et à la citoyenneté

Brochure Belge de 144 pages de la primaire au lycée

Module Québécois sur l'homophobie à l'école en ligne

Réaction virile et virilisme

plaquette tous hétéro

 

Campagne 2007 On ne choisit pas son orientation sexuelle
L'homosexualité est innée ou acquise? Vient-on au monde avec son orientation sexuelle ou devient-on homosexuel, lesbienne, bisexuel ou bisexuelle selon ses expériences, son éducation ou au gré d'influences? Plusieurs chercheurs ont voulu trouver une explication à l'homosexualité. Ainsi, de nombreuses études ont été menées sur la question. De multiples théories sont avancées, mais il n'y a pas de consensus. Peu importe les théories, on peut affirmer qu'il y a consensus sur le fait que l'on ne choisit pas son orientation sexuelle.

Collectif anti-homophobie : Vu l'âge du bébé, il semble que l'association canadienne Emergence ait choisi l'homosexualité serait innée, ce qui favorise l'eugénisme

Le Parti Socialiste a planché sur un certain nombre de propositions qui pourraient être celles de la candidate Ségolène Royal.
Le PS souhaiterait relancer une politique de prévention ciblée plus active en direction des homosexuels notamment. Il serait question aussi de mettre en place des dispositifs "effectifs" d'éducation à la vie affective et sexuelle dans l'Éducation Nationale, une revendication ancienne de tous les acteurs de lutte contre le sida
.

Syndicats : la FSU favorable au mariage homosexuel et à l'homoparentalité
Fédération majoritaire dans l'Education, la FSU a achevé son congrès à Marseille vendredi. Ouverte sur les sujets sociétaux, la fédération d'enseignants s'est donné lors de ce congrès pour mandat la défense du mariage homosexuel et de l'homoparentalité.
e-llico Mis en ligne le 05/02/07

 

Le Haut Conseil de la population et de la famille préconise des interventions en milieu scolaire contre l'homophobie
Le Haut Conseil de la population et de la famille (HCPF)* a rendu publiques ses recommandations pour mieux prévenir l'IVG chez les jeunes filles mineures. Dans son rapport, le HCPF préconise une mobilisation des écoles et des généralistes pour un meilleur accès à la contraception et une meilleure information aux jeunes, élargie "aux violences sexistes et à l'homophobie".

SOS homophobie effectue depuis plusieurs années des interventions en milieu scolaire (IMS) contre l'homophobie grâce à sa commission IMS. D'autres associations demandent à être agrées par les rectorats afin de pouvoir effectuer de telles interventions. Or force est de constater que de nombreux rectorats et chefs d'établissements, malgré les circulaires existantes visant à lutter contre l'homophobie, refusent les agréments par mauvaise volonté et manque de courage, se retranchant souvent derrière l'argument qu'aucun des élèves ou très peu seraient concernés par ce problème ou sous prétexte que cela pourrait choquer certains parents.

Le HCPF préconise dans son rapport au Président de la République de sensibiliser les jeunes à la lutte contre l'homophobie. C'est en effet le plus tôt possible qu'il faut déconstruire les préjugés homophobes tout comme les préjugés racistes ou antisémites.

SOS homophobie demande donc au Président de la République de donner suite à ce rapport, d'une part en incluant la lutte contre l'homophobie dans les programmes de la formation initiale et continue des personnels de l'éducation nationale au même titre que la lutte contre les autres discriminations notamment racistes ou antisémites, et d'autre part, en faisant en sorte que les autorités académiques et nationales en charge de l'agrément des associations complémentaires de l'enseignement reçoivent des instructions pour évaluer sans a priori et en toute neutralité les demandes des associations susceptibles d'intervenir en milieu scolaire pour travailler sur les représentations homophobes.


* Le Haut Conseil de la population et de la famille (HCPF) composé de 18 membres est un organisme consultatif chargé d'éclairer le Président de la République et le gouvernement sur les problèmes démographiques et sur leurs conséquences à moyen et long termes dans les domaines de la fécondité, du vieillissement et des mouvements migratoires, ainsi que sur les questions relatives à la famille. Il est présidé par le Président de la République. Le directeur de la population et des migrations en est le secrétaire général.


Un concours d'idées de courts métrages sur le thème des discriminations est lancé par le Crips et le Geps jusqu'au 28 février 2007. Les gagnants verront leur scénario réalisé par une équipe d'acteurs et réalisateurs professionnels puis diffusé sur l'ensemble des chaînes de télévision, au cinéma et en DVD. «L'objectif est de susciter des initiatives individuelles ou collectives, en mobilisant au coeur du processus, les jeunes confrontés à un phénomène d'exclusion ou à des discriminations liées à des différences, déclare Antonio Ugidos, directeur du Crips.  L'expérience acquise par le Crips avec les concours précédents "3000 scénarios contre un virus" et "Scénarios sur la drogue" a montré une réelle efficacité en termes d'impact auprès du public mais aussi de capacité à modifier les comportements» . D'après l'enquête réalisée en amont par le Crips, 32% des personnes disent avoir subi des attitudes intolérantes ou discriminatoires, telles que des insultes, moqueries et mises à l'écart. La principale discrimination serait celle liée à la taille et au poids alors que la discrimination liée à l'orientation sexuelle ne représenterait que 1% des cas soulevés par les personnes interrogées. Cette initiative sera complète si l'homophobie est effectivement abordée de front, sachant que les jeunes gays et lesbiennes ont plus de risques face au suicide. Selon une enquête réalisée au Canada auprès de 30.000 jeunes âgés de 13 à 18 ans, 38% des filles lesbiennes et 30,4% des filles bisexuelles ont déclaré avoir tenté de se suicider dans le courant de l'année précédente, contre 8,2% chez les hétérosexuelles. En comparaison, chez les garçons, 8,8% des homosexuels, 2,2% des bisexuels et 3,3% des hétérosexuels disaient avoir tenté de se suicider.

Pour plus d'informations sur le concours, cliquez ici .

Notre faillite : elle est sûrement plus grande en France puisque mariage et adoption n'y sont pas encore légales
Extrait de l'Edito du Journal du Mardi (Belgique)
" (...) le quotidien De Morgen vient de révéler la teneur d'une étude du sociologue Marc Hooghe (VUB), effectuée auprès de pas moins de 6.285 jeunes de 16 ans de tout le pays, qui tombe comme un pavé dans la mare et illustre à merveille la nécessité de ce débat. Interrogés sur leur soutien aux droits des homosexuels, les jeunes n'atteignent qu'en moyenne un « score » de 52,4 %. Cette moyenne est elle-même encore trompeuse. En effet, seule une minorité des garçons (40,9 %), contre une majorité de filles (65 %) sont en faveur de tels droits (égalité, mariage, adoption...). Presque 43 % des garçons sont explicitement opposés à de tels droits (contre 14 % des filles). Des différences significatives sont également observées selon que les jeunes interrogés se disent non-croyants (57,7 %), catholiques (53,9), orthodoxes (46,1), protestants (40,6) et musulmans (21,5). Les garçons musulmans décrochent la palme, avec 79 % d'opposition aux droits des homosexuels.

A ce stade, il s'agit d'un conservatisme qu'on peut qualifier d'étonnant dans le chef des jeunes générations, qui ont en principe été élevées dans un contexte moins traditionnel et plus tolérant que leurs aînées. Mais il y a pire. Ce conservatisme prend même des allures de franche intolérance, du moins chez les garçons, qui sont seulement 48 % à penser que les homosexuels doivent avoir le droit d'organiser des manifestations (les filles : 70 %), tandis que 38 % pensent au contraire qu'ils ne devraient même pas pouvoir s'exprimer à la télévision !"

 

Exigeons 2 heures consacrées à la lutte contre l'homophobie dans toutes les classes du cours préparatoire à la terminale

Malgré la récente loi qui réprime les propos et agressions homophobes à l'égal du racisme, et l'attitude plutôt bienveillante de la police, les agressions physiques augmentent car il n'y a aucune prévention à l'école venant de l'institution.

Une fille de 14 ans déclare à Marseille : « si je trouve un pédé, je lui coupe les couilles… » un garçon, « moi je verse de l'essence et je le crame » un autre « moi, je ne me donne pas cette peine, je le flingue »
Ils sont dans la provocation, victimes de discriminations, ils les reportent sur une catégorie jugée inférieure, afin d'être un peu quelque chose, c'est classique, mais ne se contentant pas des insultes, ils font des appels au meurtre !

Quand il s'agit de 6 reggaemen jamaïcains, on (en Angleterre) fait cesser leurs concerts, même si leurs propos ne sont chantés qu'en Jamaïque. Et là on ne fait rien ?

Ecrire une lettre ouverte aux recteurs et aux inspecteurs pour exiger une action forte

Ces 2 heures seraient utilisées pour signaler :

- ce qu'est l'homophobie et sa proximité avec le racisme.

- qu'on ne peut crier halte aux discriminations quand on en est victimes et en être responsables par ailleurs.

- les dégâts causés par l'homophobie.

- l'étude statistique montrant que tout le monde est touché dans l'entourage proche quel que soit le milieu social ou l'ethnie d'origine.

- ce qu'est l'homosexualité en vérité.

- que les injures sont des injustices puisque ceux que l'on insulte sont rarement homosexuels sont peu touchés, alors que les proches amis homos sont cassés

- que ceux qui agressent sont assez souvent des caméléons qui agressent pour se cacher et croient ainsi possible de se défaire de ce penchant qu'ils jugent abominable, et donc qu'il convient d'être circonspect devant des personnes qui ont ces insultes à la bouche (les homosexuels intéressent peu les vrais hétéros) ces 2 derniers arguments, font mouche : celui qui ne veut pas se faire griller, au lieu d'agresser, se dispense de le faire ;
ça ne fait pas disparaître l'homophobie de leur cœur, mais son expression et c'est déjà beaucoup (comme la loi du 30 décembre 2004 en absence de prévention, la pathologie homophobe est toujours là, simplement on a cassé le thermomètre).

 

Pour Villepin, les homos ne sont jamais que des handicapés :
Nous avons refusé de rencontrer l'interlocutrice désignée le cabinet du Premier ministre : il s'agit de la conseillère chargée du handicap !. Il y a des limites au foutage de gueule... Nous demandons à ce que l'on nous désigne un autre interlocuteur.
Inter-LGBT 10 08 06

 

Une phénoménale hypocrisie à méditer :
"Les hétérosexuels puent"
C'est faux, mais c'est ce qu'on dit des homos en référence à la sodomie,
or 30 % des homos et 30 % des hétéros la pratiquent,
ces derniers aiment ça, puisqu'ils pourraient pratiquer
la pénétration vaginale, eux.

Beaucoup d'élèves se le répètent dès la primaire
mais les éducateurs n'ont pas le droit de rétablir la vérité
On espère que les 4 000 anonymes qui ont écrit à Noel Mamère suite au mariage de Bègles
avec du caca dans les enveloppes et autres dessins de pénis dedans,
n'ont jamais pénétré l'anus de leurs femmes, mais on en doute.

Les jeunes qui ne doivent pas "dévierger" (déflorer) leur petite amie contente ou non,
doivent en passer par là, et vive les bonnes vieilles traditions !

Les religions ont-elles quelquefois pu empêcher les couples hétéros de la pratiquer ?
ou ont-elles ajouté de l'hypocrisie ?

 

 

La page divers rubrique santé montre comment en cas de suicide, dans la chaîne des responsabilités, chacun se défausse.

L'explication psychosexuelle du sexisme et de l'homophobie

Sport et virilité

Les personnels de l'Education nationale ou de l'éducation populaire doivent-ils faire leur coming-out devant leurs élèves ?
Dans l'intérêt des élèves homos se serait hautement souhaitable.
Pour ceux qui sont homophobes, ils seraient amenés à revoir leurs clichés, et réfléchir sur leur racisme.
Si le fonctionnaire ou assimilé est déjà discriminé, qu'a-t-il à perdre ?
Aura-t-il par la suite une fragilité plus grande ?
Le coming-out pourrait se faire en concertation avec les autres personnels, chacun y allant de son petit discours d'acceptation des différences chacun à sa façon
qu'en pensez-vous ?

Les manquements du Ministère de l'Education Nationale : voir page Institutions

 

Le premier ministre De Villepin ne craint pas de se couvrir de honte :

Nous avons refusé de rencontrer l'interlocutrice désignée le cabinet du Premier ministre : il s'agit de la conseillère chargée du...
handicap. Il y a des limites au foutage de gueule... Nous demandons à
ce que l'on nous désigne un autre interlocuteur.
Alain Piriou Inter-LGBT 13 07 06


Le puritanisme et l'homophobie de notre citadelle interdite digne d'un Franco fait honte à notre pays
e-llico : Ex æquo encore privé d'agrément
Pour la quatrième fois, l'association LGBT de Reims Ex æquo s'est vue refuser sa demande d'agrément auprès du rectorat. Un agrément qui lui permettrait de poursuivre son travail de sensibilisation à l'homophobie dans le milieu scolaire.

"Nous en sommes à notre quatrième demande pour pouvoir faire de la prévention contre les discriminations dont l'homophobie. C'est toujours un refus, explique Olivier Nostry, un des responsables d' Ex æquo. Cette fois, leur argument, c'est de dire que l'éducation à la sexualité nécessite une éthique notamment dans le respect de l'espace public et de l'espace privé. Ce que nous ne comprenons pas, c'est en quoi, pour eux, la lutte contre l'homophobie concerne l'éducation à la sexualité et seulement cela. C'est comme si le rectorat prétendait que parler d'antisémitisme dans une classe, c'est faire de l'éducation religieuse. Nous n'admettons pas cet argument et les refus répétés du rectorat. Nous travaillons sur les suites à donner à ce dernier refus. Nous allons très probablement saisir la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité. Quatre refus, c'est intolérable". E-llico Mis en ligne le 11/07/06

Un dossier pédagogique officiel sur l'homophobie en milieu scolaire
La Communauté française de Belgique, responsable entre autres de l'enseignement dans la partie francophone du pays, vient de publier sur son site officiel un excellent dossier pédagogique sur l'homosexualité et la bisexualité à l'école. Celui-ci encourage la mise en place d'une politique claire de lutte contre l'homophobie dans les établissements scolaires et donne des conseils à l'attention des enseignants sur la manière de parler du sujet. «L'homosexualité est un thème comme un autre. Un professeur ne doit pas être homo pour aborder le sujet en classe. Un professeur de géographie ne doit pas être chinois pour parler de la Chine », peut-on lire. Ce dossier est la traduction d'un texte publié sur l'homologue flamand du site qui traite depuis longtemps ce type de sujets. 15 mars 06 Têtu

Programmes de prévention dans les collèges de Paris
Interrogée par Têtu, Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, a expliqué que des programmes de prévention ont été mis en place dans les collèges de Paris, «Je-tu-il» et «Je-tu-elle », « où la question de l'homosexualité est très présente. Pour aider les enfants à avoir un autre regard, plus tolérant, sur la vie à deux des adultes. » Un peu plus tôt dans la soirée, l'association Mix-cité  s'est exprimée sur la prévention de l'homophobie. Clémence Armand, présidente de l'association, a insisté sur l'importance d'« éviter dans les manuels scolaires le schémas du «Papa rentre du travail, Maman fait la vaisselle». Pourquoi pas «maman et maman…»? », illustrations à l'appui, avec des couples homosexuels de Barbie et Ken, en fond d'écran dans la grande salle de réception 08 03 06 Têtu

 

 

 

Formation : les bonnes adresses : Liens sites en page autres liens et sites

Personnes concernées : enseignants, surveillants, infirmières, assistantes sociales, psychologues, étudiants, bénévoles associatifs (aux Restos du Cœur, au Mouvement Français pour le Planning Familial et à Médecins du Monde notamment) formateurs de Jeunes Travailleurs, animateurs BAFA...

SOS-Homophobie Paris écrire à : nous rejoindre
Correspondant Agen ; Correspondant Normandie ; Correspondant Moselle
Correspondant PACA ; Correspondant Alsace
LGBT-Formation region PACA écrire
Mag-Paris écrire

Coeur en cours (regroupement associatif ; APGL parents et futurs parents gais et lesbiens, ASB questions de genre, Contact amis et parents d'homosexuel-le-s, David et Jonathan homosexue-le-s chrétien-ne-s) entretiens-débats en classe, stands, entretiens individuels (en présence d'un adulte référent) enseignants responsables socio-éducatifs, IUFM, Rectorats
écrire

CGL de Rennes Le Collectif contre l'homophobie de Montpellier, Le FAGG mais les formations sont payantes, Contac-Toulouse

 

Intervention en urgence

Nous signalons des principes généraux et un mode opératoire de ce qu'il est hautement souhaitable de suivre :

Comment intervenir dans un groupe de jeunes ou de moins jeunes, lors de comportements homophobes ? Comment réagir lorsqu'un jeune traite un autre de « pédé »… ou de pute, fils de pute ou bâtard... (insulte sexiste car il n'existe pas d'insulte équivalente pour le père) voire lorsqu'il y a menace, chantage, agression.

1 Mettre un terme au harcèlement en identifiant l'agresseur

2 Demander au jeune ce qu'il a voulu dire, ce qu'est pour lui une personne homosexuelle, une pute aurait-il surpris son ou sa camarade ? N'est-ce pas un préjugé ? une étiquette ? une calomnie ? N'est-ce pas pour humilier ?
Accepterait-il si on le lui disait ?

L'adulte doit intervenir, non seulement par la sanction (peu importante s'il n'y a jamais eu explication) mais surtout par l'explication devant tout le monde, même si les élèves se défaussent en disant : « on joue », même si visiblement ils ne comprennent pas la portée de ce qu'ils disent car la pute c'est un peu toute fille ou toute femme, le pédé pour eux c'est souvent simplement le faible.
Il doit intervenir car cela s'inscrit dans l'apprentissage de la tolérance comme pour le racisme .

3 Identifier le type de harcèlement en affirmant qu'il s'agit d'un comportement dénigrant l'orientation sexuelle et donc une stigmatisation de type raciste.

• Signaler que c'est une insulte à caractère raciste portant sur l'identité de la personne son sexe, son orientation sexuelle dont elle n'est pas responsable car on ne choisit pas plus d'être homosexuel que d'être hétérosexuel ni d'être homme ou femme. Traiter quelqu'un de pédé, c'est lui refuser d'être ce qu'il est.

•  Signaler qu'il insulte toute une communauté qui se sent insultée en même temps, étant donné que les femmes représentent 50 % de l'humanité, et les homosexuels représentent 5 à 6 % de la population et 10 % si on ajoute les bisexuels, des personnes qui font ou feront partie de son entourage même si on ne les reconnaît pas, et même s'il n'y en a pas, cela reste un propos à caractère raciste.

•  Expliquer que les homosexuels s'aiment, qu'ils s'agit de sentiments d'amour, c'est-à-dire une aspiration noble, identique à l'amour hétérosexuel et qu'il convient d'avoir respect et considération et s'interdire toute moquerie ou sentiment de supériorité, que les femmes ne sont pas des objets dont on peut se permettre de profiter. Que l'enfant n'est pas responsable de ses parents.

4 Elargir le débat en en faisant savoir que ces propos ne sont pas tolérés, et qu'ils peuvent mettre en cause des personnes très proches de l'agresseur (dresser une liste de personnes célèbres).

5 Etablir que l'intention est injurieuse et blessante, exiger des excuses, dire qu'on ne l'admettra plus, exiger un changement de comportement et des excuses, en demandant à l'agresseur pourquoi il a dit ou il a fait cela.

signaler des mots plus neutres : idiot, bouffon…

6 Rassurer la victime et l'inviter à dénoncer un tel comportement s'il se reproduit, inviter aussi d'éventuels témoins car on doit assistance à personne en danger, témoigner est un devoir, et n'a rien à voir avec le mouchardage qui est de dénoncer en absence de dommage pour soi ou pour autrui.

Lier le sexisme à l'homophobie car dans les deux c'est la place de la femme dans la société qui est en cause : l'homosexuel c'est celui qui « est impuissant et n'est pas capable de dominer une femme », la femme « cet être sensible, faible, qui s'abandonne à ses sentiments, qu'il faut protéger, pour qui il faut décider… et qui doit se donner à l'homme ».

 

 


Normes et règles sociales
La vie en société suppose des règles telles que le respect des autres quelle que soit leur identité leur origine ou leur orientation sexuelle, ainsi que des règles de savoir-vivre, d'hygiène, de politesse…
Il n'en est pas de même des façons de s'habiller, de parler, les façons de vivre, les gestes, qui relèvent de la liberté individuelle ; on a le droit d'être punk, rasta, skin-head, gothic, baba-cool…
On a le droit d'être efféminé, camionneuse, de mélanger les genres masculins et féminins.
A vouloir ériger des normes, on est conduit à séparer les normaux des « anormaux »
A ce jeu on est toujours l'anormal de quelqu'un de plus conformiste que soi.
Pendant le nazisme, il valait mieux être grand, blond, aux yeux bleus, hétérosexuel, non juif, et parler allemand.
Par la suite, on a dit : « plus jamais ça » et on a ajouté un petit mot au premier article de la déclaration universelle des droits de l'Homme : « en dignité » ; tous les hommes égaux en dignité.
Les homosexuel-le-s feraient-ils exception ?
Alors il s'agirait d'une norme avec des gens normés, hétéronormés en l'occurrence et des gens hors normes rapidement vus comme anormaux, facilement pris comme boucs émissaires de tout ce qui ne va pas, et auxquels on ne peut appliquer les mêmes droits, et à qui on refuse le mariage, l'adoption, la PMA …
En suivant des normes, on se met le pression : il faut être beau, mince, habillé au goût des autres, il faut acheter des marques, paraître hétéro... cela entraîne le mal de vivre et le stress.
En obligeant les autres à suivre des modèles, on discrimine, c'est le "bullying" des anglo-saxons qui commence par des froncements de sourcils dès que l'apparence n'est pas celle attendue.
Il faut défendre la liberté, l'égalité de toutes les personnes différentes, car lorsqu'ils ont disparu et qu'on est à son tour victime d'une norme qui nous exclut, ils ne sont plus là pour nous défendre.

 

 

 

Île-de-France : Jean-Paul Huchon précise le rôle de la région dans la lutte contre l'homophobie

Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Île-de-France, a répondu le 20 avril à une question écrite posée, en février dernier, par le conseiller régional d'Île-de-France radical de gauche, Eddie Ait, sur la politique de la région en matière de "sensibilisation des personnels des lycées et des CFA, et des élèves et des apprentis, à la lutte contre l'homophobie".
La réponse de Jean-Paul Huchon renvoie la formation des personnels et le contenu des enseignements à l'État qui en a la responsabilité légale. "La région ne peut donc qu'agir dans le cadre des dispositifs d'accompagnement à l'éducation et à la citoyenneté qu'elle a mise en place par le biais des "projets passions" ou "projets lycée"", explique le président de région qui précise que l'Ile-de-France "accompagnera les projets de sensibilisation à la lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle" qui lui seront soumis par les associations LGBT "avec l'accord des communautés éducatives".
Côté formation des personnels sur l'homophobie, la région envisage une "sensibilisation" dès la rentrée prochaine.
Mis en ligne le 27/04/06 e-llico

 

 

 

Fiches pratiques pour intervenir en IUFM

I Panorama de la situation

A) Diagnostic, les dégâts causés par l'homophobie
6 000 adolescent-e-s environ se suicident chaque année en raison de l'homophobie. Les homosexuels garçons ont 13 fois plus de risque de faire une tentative de suicide.( étude M. Shelly, « association Aremédia », collaboration INSERM-2005) que les hétérosexuels. Cela passe inaperçu alors que cela ferait très justement scandale si c'étaient des élèves juifs ou noirs qui souffraient de l'antisémitisme ou du racisme, car les spécificités de l'homophobie sont que la victime a honte d'elle-même et que la famille le plus souvent cherche à en cacher les raisons.
Un quart des adolescent-e-s homosexuel-le-s font au moins une tentative de suicide non pas en raison de leur homosexualité mais en raison de l'homophobie de l'entourage souvent familial.
Le mal de vivre augmente pour les personnes LGBT (Lesbiennes Gays, Bisexuelles et Transsexuelles ou Transgenres) d'après le rapport annuel 2006, ainsi que les actes violents surtout dans les quartiers relégués qui reproduisent les discriminations sociales et raciales qu'ils subissent sur des boucs émissaires.
Aux USA les étudiants entendent 25 fois par jour en moyenne une insulte homophobe.
Des mauvais résultats scolaires sont enregistrés pour 5 à 10 % des élèves qui vivent très mal leur homo ou bisexualité sans que l'on sache d'où ça vient.
Pour un grand nombre d'entre eux la mésestime de soi entraîne l'abandon des études, les conduites à risque (vitesse, alcool, drogues).
La plus grande souffrance se situe au collège. Voir paragraphe XIII le pouvoir de l'injure
La place particulière de l'homosexualité dans les écoles  : moquerie, mise à l'écart, menace, racket, injure, agression, chantage, délation à la famille, entraînant dégoût de soi, abandon des études.
La victime elle-même ne se plaint pas par honte, le phénomène est largement invisible et la souffrance est fort grande chez 6 % de nos élèves (et aussi un peu chez 5% de nos élèves en raison de leur bisexualité), car de la part de l'institution, ils reçoivent le déni de leur existence : aucune référence dans les manuels scolaires, sauf un peu en lycée, par contre de la part de certains personnels, ils ont le droit au déni… grement.

B) Historique   de « l'action » des pouvoirs publics :
en 1997 le ministre de l'époque osa briser le tabou en parlant de lutte contre l'homophobie
Il fallut attendre 2001 pour qu'une circulaire exige de lutter contre le sexisme et l'homophobie mais sans expliquer comment.
Ce n'est que le 27 février 2003 qu'une circulaire de 6 pages au BOEN n° 9 détaille ce qu'il convient de faire pour la santé des adolescents et aussi pour la lutte contre le sexisme et l'homophobie, une circulaire où
•  les personnels de santé (infirmières scolaires) et assistantes sociales y sont vues comme les spécialistes de la question (les élèves homosexuels sont vus comme victimes mais aussi comme transmetteurs de VIH, et le problème est vu sous l'angle de l'action individuelle par rapport à un élève qui a un problème intime et qui oserait transgresser le tabou)
•  une commission doit se réunir avec les précédents, les associations de parents d'élèves, les CPE, des professeurs …somme toute une structure lourde
•  il est signalé toutefois qu'on peut faire appel à des associations de préférence celles ayant reçu un agrément.
Cette circulaire a le mérite d'affirmer que 3 interventions doivent être faites chaque année pendant le secondaire.
Il ne peut y avoir « réussite de tous les élèves » et « égalité des chances » si le déni ou l'ostracisme frappant l'homosexualité perdure.

C) Spécificités de l'homophobie  :
- Contrairement au racisme, à l'antisémitisme, au sexisme et autres discriminations, l'homophobie paraît légitime, le cerveau est formaté dès l'âge de 3 ans, les homosexuels aussi en sont atteints qui se croient inférieurs, fautifs, coupables et pour cette raison ne portent pas plainte, il n'oseront même pas se confier de peur d'être trahis et « grillés », ils constituent une minorité invisible (comme les filles abusées ou violées) et le chef d'établissement peut dire en toute bonne foi « mais il n'y a pas de cas chez nous, pourquoi agirais-je ? ». C'est donc souvent aux enseignants d'aborder le sujet.
- Autre caractéristique : les homosexuel-le-s sont discriminé-e-s à l'intérieur de leur famille, celle-ci qui est en principe une cellule protectrice, devient hostile voire dangereuse, quand l'enfant s'avère impropre à réaliser ce pourquoi on l'a crée : compléter l'arbre généalogique.

D) Application de la circulaire :
•  Aucun ordre écrit des ministres successifs
•  Aucun Recteur n'a organisé une réunion d'information pour les assistantes sociales et les infirmières,
•  Aucun inspecteur à notre connaissance n'est intervenu sur le sujet
•  Une seule association, SOS-homophobie et dans une seule académie (Versailles) en 2001 a reçu l'agrément et rien depuis ! (or une dizaine d'associations au moins sont prêtes à intervenir);
•  Aucun stage dans les plans académiques de formation ! (sauf académie de Marseille et Créteil)
•  Lors d'une réunion des organisations syndicales et LGBT le11 février 2005 au MEN bureau des handicapés, le chef du cabinet du ministre ne prend aucun engagement.
De la même façon que tout-e élève est présumé-e hétérosexuel-le, toute infirmière ou assistante sociale est présumée sensibilisée naturellement à la problématique or comme dans tous les corps de métier certaines ont une attitude pour le moins ambiguë en désirant garder ce douloureux problème dans la sphère privée et les entretiens individuels.
On voit donc que les pouvoirs publics en sont restés aux déclarations de principes et généreuses intentions sans le moindre début d'action, ni aucun moyen subséquent.
Une initiative cependant : sur le site pédagogique du MEN Eduscol, à propos de l'éducation à la sexualité, on trouve :
Scénario 6.4
Un(e) surveillant(e) a entendu les réflexions moqueuses à l'encontre d'un garçon régulièrement objet de quolibets :
"T'as vu sa démarche, comment il est "fringué", il est toujours avec les filles, c'est un pédé !"
Certaines expressions ont tendance à faire partie du langage courant et à être considérées comme anodines. Pourtant, elles sont l'expression d'une violence verbale sexiste et sexuelle, liée à une représentation stéréotypée de l'homme et de la femme, de la masculinité ou de la féminité.
Question :
Peut-on utiliser une apparence ou une attitude, comme critère d'identification ?
Cela risque d'enfermer le garçon dans une identité imposée par le groupe. On renforce ainsi les images traditionnelles de ce que doit être un garçon, une fille.
Informer le professeur principal de la situation.
Réagir sur les propos tenus en rappelant l'importance des notions de liberté, de respect et d'acceptation des différences quelles qu'elles soient.
Plus largement, proposer dans le cadre des séquences d'éducation à la sexualité, une réflexion permettant aux élèves de comprendre et de respecter les orientations sexuelles de chacun et de chacune.

E) Peut-on espérer que cela s'arrange à l'Education Nationale et dans ce qui constitue l'Education Populaire ?
Exceptionnellement oui : le Conseil Général des Bouches du Rhône a formé grâce à une association LGBT une centaine de professionnels de la santé
Le Conseil Régional d'Ile de France a l'intention de s'engager dans les lycées et les CFA Le Conseil Général de Seine Saint-Denis a un plan de lutte pour 2006-2007 et à long terme touchant les collégiens et lycéens et entend former des professionnels.
Mais nous sommes obligés de déplorer qu'il n'y ait aucun module de formation pour les médecins, les infirmières, les militaires, les sapeurs-pompiers, les médiateurs, les éducateurs de rue, les formateurs en centre de jeunes travailleurs, les animateurs en foyer de jeunes travailleurs, les animateurs de clubs sportifs, les moniteurs, les animateurs en centres de loisirs… Rien pour ceux qui passent le Brevet d'Aptitude à la Fonction d'Animateur ! et le BAFD à la fonction de directeur.
On a espéré que cela viendrait dans la police puisque le ministre de l'intérieur a écrit une circulaire en 2006 pour un module de sensibilisation … mais non appliquée par le Directeur général de la police !
Il faut se féliciter du remarquable engagement de 7 directions d'organisations syndicales et associations (FSU, SGEN, CGT, UNSA, FCPE, UNEF, UNL) qui, le 17 mai 2005 pour la journée mondiale de lutte contre l'homophobie ont produit la plaquette « Ensemble contre les discriminations » visible sur notre site distribuée à tous les syndiqué-e-s ou adhérent-e-s.
Ce qu'ils écrivent : faire évoluer les mentalités par l'éducation
Personne ne trouvera à redire qu'une association antiraciste ou antisexiste vienne apporter ses compétences et son expertise aux enseignants ; des associations de lutte contre l'homophobie et la transphobie peuvent être aussi des partenaires de ce travail d'éducation, pourtant elles sont souvent soupçonnées de menacer l'intérêt général ou de défendre des intérêts communautaristes.
Agir au quotidien :
•  Interroger les représentations et les stéréotypes : faire évoluer les représentations des rôles et des codes sexués dans les manuels scolaires et les programmes et utiliser des supports pédagogiques abordant et valorisant la diversité. Porter, dès la maternelle, une attention particulière aux questions des jouets et des jeux, des rôles et des comportements sexués.
•  Informer les jeunes en questionnement : présenter de manière visible dans les bibliothèques les ouvrages traitant du sexisme, de l'homophobie et de la sexualité, de l'homosexualité ; afficher les numéros verts d'écoute destinés aux jeunes en questionnement sur leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.
•  S'engager contre le sexisme, la transphobie et l'homophobie : intégrer au projet d'établissement des actions de lutte contre toutes les discriminations, en particulier avec l'appui des associations dont l'accès doit être facilité. Ne pas hésiter dans le cadre des cours et de la vie de classe, à évoquer l'homosexualité ou de l'identité de genre. Inscrire dans le règlement intérieur le refus des discriminations en les nommant explicitement. Ne pas laisser passer les injures et mettre en évidence leur caractère discriminatoire.
•  Dès les prémices d'actes discriminatoires, il est possible d'informer les organisations syndicales locales et nationales, de contacter d'autres collègues, et recueillir des témoignages, de constituer un dossier en identifiant bien les formes (brimades, injures...) les auteurs, la date des faits, le processus de la discrimination.

F) Conséquences sur les jeunes de l'inertie des pouvoirs publics : un jeu perdant perdant
600 000 élèves et étudiant-e-s homosexuel-le-s et presque autant de bisexuel-le-s, (même si les plus jeunes se découvrent ainsi à l'adolescence) terrorisés à l'idée de l'être ou de le « devenir » !
•  millions d'autres qui sont involontairement cruels pour certains de leurs meilleurs amis, rien qu'en racontant des histoires de « pédés ou de gouines » ou par leur moqueries et qui au pire se font agresseurs !
Depuis le 30 décembre 2004 les agressions homophobes sont sanctionnées comme des agressions racistes, mais peu de personnes sont prévenues des peines qu'elles encourent ! et continuent à penser que c'est leur honneur ou celui du quartier que de se débarrasser des homosexuel-le-s.
Voir les témoignages d'élèves dans le module de sensibilisation IMS

G) Avancées sur le terrain :
Elles sont uniquement le fait de personnes motivées qui prennent des initiatives : cela peut-être un élève victime qui se plaint à une association, un professeur, un délégué syndical, une infirmière, un CPE, le Conseil de la Vie Lycéenne …  qui entraînent une petite équipe ; il arrive que le chef d'établissement accepte ou bien des interventions de 2 heures dans toutes les classes d'un niveau (4 ème ou seconde), ou bien une journée banalisée est instaurée pour lutter contre toutes les discriminations et une ou plusieurs associations LGBT sont invitées.
Certains lycéens choisissent ce sujet d'études pour leur Travaux Personnels Encadrés.

H) Attitude des chefs d'établissement
Soit ils ne connaissent pas la circulaire du 27 février 2003 , soit ils la trouvent trop lourde et ne l'appliquent pas. Certains font confiance à l'équipe leur proposant un projet et acceptent sans problème.
D'autres se posent la question, mais pourquoi moi ? Que se passe-t-il dans mon établissement ? Il faut expliquer que les victimes se cachent et souffrent le martyr en silence ou au mieux se confient à un surveillant ou à un médiateur mais exigent le secret.
Ceux qui comprennent le problème cherchent un cadre, un binôme, une formation, une intervention adaptée.
•  Le cadre du projet d'établissement est très lourd, certains préfèrent le CESC le Comité d'Education à la Santé et à la Citoyenneté.
•  Le binôme existe quand ils acceptent l'intervention de deux militants d'une association en présence d'un enseignant ou bien quand l'infirmière et l'assistante sociale ou encore la conseillère conjugale et familiale interviennent en classe entière ou en demi classe souvent non mixte pour les rapports garçons filles (et pour l'homophobie « s'il y a une question venant d'un élève » !)
•  La formation : ils croient que les infirmières et les assistantes sociales sont habilitées or il y a dans ces professions autant de personnes sensibilisées ou homophobes que dans les autres ! Certaines pensent qu'au collège l'orientation sexuelle n'étant pas toujours déterminée, il ne faut pas en parler alors qu'au contraire beaucoup de personnes LGBT ont trouvé cette période particulièrement atroce et qu'ils auraient bien aimé des paroles de réconfort.
•  Une intervention adaptée existe pour les niveaux de 4 ème quand une association intervient, les personnels de santé répondent aux questions et s'adaptent aux élèves; pour les lycées dans les 3 niveaux les interventions sont les mêmes mais de plus les élèves peuvent choisir des Travaux Personnels Encadrés sur ce thème.

I ) Attitude des enseignants
Les élèves se plaignent que beaucoup de professeurs n'ont aucune réaction quand ils sont l'objet d'insultes homophobes, au mieux les agresseurs seront sanctionnés pour avoir insulté mais sans explication, comme si on avait dit « connard » ; le caractère raciste ou existentiel de l'insulte n'est pas relevé et condamné, la personne insultée n'est pas réconfortée ni réhabilitée. Sans doute les professeurs craignent d'être vus eux-mêmes comme homosexuels s'ils se mettent à expliquer ce que sont réellement l'homosexualité et la dignité que chacun doit accorder à ces personnes ou aux personnes supposées telles.
Dans leur enseignement, ils ignorent en partie leur sujet (puisque eux-mêmes n'ont reçu qu'un enseignement pour élèves tous présumés hétérosexuels) ou ne désirent pas l'aborder pour les mêmes raisons de confort.

 

II Le défi à relever et les propositions de SOS-homophobie
C'est toute une communauté éducative qui doit s'emparer du problème sans oublier les parents en tenant le même langage afin qu'aucun adulte ne soit stigmatisé quand il intervient et qu'aucun élève ne se sente rejeté pour une différence réelle ou supposée.
- Le Chef d'établissement et le Conseil d'Administration ont des décisions importantes à prendre pour l'affichage, les interventions, le règlement intérieur.
- L'infirmière et l'assistante sociale dans les entretiens individuels, mais aussi dans les interventions en binôme
- Les enseignants de toutes les matières peuvent aborder le sujet quelquefois dès la sixième
- Les documentalistes par le choix des livres
- Les CPE, les surveillants, les animateurs, les médiateurs doivent dénoncer et sanctionner les agresseurs mais en expliquant les sanctions, protéger et réconforter les victimes en leur signalant les personnes ressources capables de les comprendre et les numéros de téléphone utiles.

III Conduite à tenir en cas d'homophobie et de sexisme
Nous rappelons que la loi du 30 décembre 2004 instituant la HALDE sanctionne les propos et agressions homophobes comme les propos et actes racistes.
Ce chapitre concerne tous les personnels, travaillant de préférence en équipe, car une personne homo ou hétéro prenant position seule peut se mettre en danger d'être discriminée par la suite. Le même discours doit être tenu par tous au moment opportun, la collégialité renforce alors l'intervention par des personnes supposées hétérosexuelles.
Nous signalons des principes généraux et un mode opératoire de ce qu'il est hautement souhaitable de suivre :
Comment intervenir dans un groupe de jeunes ou de moins jeunes, lors de comportements sexistes ou homophobes ?
Comment réagir lorsqu'un jeune traite un autre de « pédé »… ou de pute, tassepé, fils de pute ou bâtard... (insulte sexiste car il n'existe pas d'insulte équivalente pour le père) voire lorsqu'il y a menace, chantage, agression ?
L'adulte doit intervenir, non seulement par la sanction (peu importante s'il n'y a jamais eu explication) mais surtout par l'explication devant tout le monde,
même si les élèves se défaussent en disant : « on joue »,
même si visiblement ils ne comprennent pas la portée de ce qu'ils disent car la pute c'est un peu toute fille ou toute femme, le pédé pour eux c'est souvent simplement le faible.
Il doit intervenir car cela s'inscrit dans l'apprentissage de la tolérance comme pour le racisme.
A Mettre un terme au harcèlement en identifiant l'agresseur .
B Demander au jeune ce qu'il a voulu dire , ce qu'est pour lui une personne homosexuelle, une pute, aurait-il surpris son ou sa camarade ? N'est-ce pas un préjugé ? une étiquette ? une calomnie ? N'est-ce pas pour humilier ? Demander à l'agresseur pourquoi il a dit ou il a fait cela. Accepterait-il si on le traitait ainsi ?
C Signaler des mots plus neutres  : idiot, bouffon… qui s'en prennent aux paroles ou aux actes de l'autre et non pas à son identité. Aimerait-il qu'on s'en prenne à son identité ?
Etablir que l'intention est injurieuse et blessante.
D Identifier le type de harcèlement en affirmant qu'il s'agit d'un comportement dénigrant le genre ou l'orientation sexuelle et donc une stigmatisation de type raciste.
Signaler que c'est une insulte à caractère raciste portant sur l'identité de la personne son sexe, son orientation sexuelle dont elle n'est pas responsable car on ne choisit pas plus d'être homosexuel que d'être hétérosexuel ni d'être homme ou femme. Traiter quelqu'un de pédé, c'est lui refuser d'être ce qu'il est.
Signaler qu'il insulte toute une communauté qui se sent insultée en même temps, étant donné que les femmes représentent 50 % de l'humanité, et les homosexuels représentent 5 à 6 % de la population et 10 % si on ajoute les bisexuels, des personnes qui font ou feront partie de son entourage même si on ne les reconnaît pas, et même s'il n'y en a pas, cela reste un propos à caractère raciste.
Signaler que ces propos sont injustes car la victime si elle est hétérosexuelle ne se sent pas touchée, par contre ils blessent profondément des amis ou des membres de la famille, qui les ont entendues qui sont concernés et qui n'ont fait que du bien à l'agresseur. 
Expliquer que les homosexuels s'aiment , qu'il s'agit de sentiments d'amour, c'est-à-dire une aspiration noble, identique à l'amour hétérosexuel et qu'il convient d'avoir respect et considération et s'interdire toute moquerie ou sentiment de supériorité, que les femmes ne sont pas des objets dont on peut se permettre de profiter, que l'enfant n'est pas responsable de ses parents (fussent-ils prostitués, ou homosexuels).

E E xiger des excuses , dire qu'on ne l'admettra plus, exiger un changement de comportement.

F Rassurer la victime et l'inviter à dénoncer un tel comportement s'il se reproduit, lui conseiller de ne jamais rester seule face aux harceleurs.

G I nviter d'éventuels témoins à signaler les insultes ou agressions, car on doit assistance à personne en danger, témoigner est un devoir, et n'a rien à voir avec le mouchardage qui est de dénoncer en absence de dommage pour soi ou pour autrui.

H C ontacter les sections syndicales locales et nationales et monter un dossier

I Deux arguments qui font mouche

- Faites attention à ne pas « casser » un-e ou plusieurs de vos meilleur-e-s ami-e-s ; lorsque vous dites « pédé » ou « gouine » à quelqu'un-e… la personne l'est rarement, et ne s'en vexe nullement, elle proteste pour la forme, vous avez raté votre cible, par contre ceux et celles qui sont à vos côtés tous les jours se sentent visés, humiliés, ils ou elles ont reçu de vous comme un coup de poignard qui peut les détruire.

- Si vous vous en prenez à un homosexuel ou présumé tel, c'est que comme la plupart des agresseurs homophobes, vous sentez en vous des sentiments homosexuels que vous voulez cacher aux autres et dont vous voudriez vous débarrasser (en ignorant que c'est impossible), les vrais hétérosexuels ne s'intéressent pas aux homosexuels, vous faites probablement partie des « caméléons » nom donné à ce genre d'hypocrites. Cette déclaration forte se répète de classes en classes et se propage dans tout le quartier, le débarrassant de la plupart de ses propos et actes homophobes car personne ne veut s'entendre dire « c'est celui qui dit qui l'est ».

Il s'agit d'un renversement de point de vue : celui qui « se fait griller » n'est pas l'agressé, mais l'agresseur. Cela ne diminue pas l'homophobie mais son expression et c'est déjà beaucoup.

IV Faire évoluer le règlement intérieur afin d'intégrer la lutte contre toutes les discriminations sans craindre de les nommer par exemple comme ceci :
En application de l'article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1948 : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits et en dignité » et pour une meilleure égalité des chances.
A La tolérance
Il faut obligatoirement respecter les différences :

  • de couleur de peau, d'origine, de nationalité
  • de taille et d'âge : les 6èmes ont autant de droits que les grands
  • d'ancienneté : les anciens comme les nouveaux
  • de religions, de coutumes
  • de milieu social : riche ou pauvre
  • de famille : divorce, séparation, adoption, placement, nom de famille même ridicule ou transformé afin qu'il le soit
  • de sexe : garçons et filles ont les mêmes droits et la même dignité
  • d'orientation sexuelle : élèves et adultes hétérosexuels, bisexuels, homosexuels ou supposés l'être
  • de langage
  • de particularité physique
  • de vêtements : style, marques ou absence de marques

B Le racisme
Les propos et injures racistes, les actes racistes ou xénophobes (envers les étrangers) antisémites (envers les juifs) l'intolérance religieuse sont graves et doivent être sanctionnés ; il en est de même des propos sexistes et homophobes ; ils sont sanctionnés par la loi.
Si la persécution raciste ou simplement stigmatisante pour une des raisons d'identité énumérée ci-dessus, est faite par un groupe d'élèves, cela constitue une circonstance aggravante.
Les documents, journaux, signes et symboles à caractères racistes, négationnistes, pornographiques, sont interdits dans l'établissement.
C Le bizutage
Toute forme de bizutage, d'humiliations organisées, d'obligation à une soumission des plus jeunes ou des plus faibles, par les plus grands, les plus forts, ou les plus anciens est strictement interdite. Le bizutage est puni par la loi. Ceux qui en sont victimes peuvent parler aux adultes de l'établissement. Ceux qui en sont témoins doivent en parler.
D Sanctions pour le non-respect des différences selon la gravité des faits

  • Présenter des excuses (privées ou écrites, en présence ou non d ‘un adulte)
  • Travail de réflexion sur la faute en cause
  • Heures de retenue
  • Convocation dans le bureau du Chef d'établissement
  • Renvoi temporaire du collège

V En école maternelle et primaire

A) CP CE1 CE2
La nécessité est grande de faire ce travail de sensibilisation, par rapport aux garçons timides ou peu virils, qui peuvent être les boucs émissaires des cours de récréation.
Beaucoup de parents ont une idéologie viriliste et éduquent (pas forcément volontairement) à l'homophobie. Très tôt l'enfant apprend à cacher ses sentiments homo-amoureux ou à rejeter ceux qui paraissent trop sensibles, pas dans la norme. Ces parents croient pouvoir déterminer leurs enfants à faire « le bon choix » alors qu'en réalité ils vont développer l'hypocrisie jusqu'à créer chez leurs enfants une seconde nature, l'enfant va apprendre à se masquer la vérité, et à la masquer aux autres dans la souffrance extrême. Ce travail va diminuer voir supprimer en moyenne 15 ans de doutes de mépris de soi-même avant de s'accepter, et va éviter des actes aujourd'hui fortement pénalisés.

Des informations précises devraient parvenir aux élèves le plus tôt possible, c'est-à-dire avant que les idées reçues ne prennent place en eux.

A chaque niveau d'enseignement, il faut partir des préoccupations des enfants et donc les interroger sur ce que sont d'après eux les rôles du garçon et de la fille, les rapports filles-garçons, on aura l'occasion de déconstruire les idées reçues.
On pourra aborder suivant l'âge des enfants : l'amour des parents, en quoi c'est bien que les parents aient une vie amoureuse heureuse, le don de soi, le bien-être, le plaisir d'être ensemble, unis, l'épanouissement dans la vie de couple la sexualité doit être abordée sous ses angles bénéfiques ; seulement alors on pourra parler de ses déviances et problèmes tels que l'inceste, la pédophilie, l'exhibitionnisme dans le but de prévenir les enfants des conduites à tenir (sans forcément introduire le vocabulaire).
Ce sera l'occasion de parler de mises à l'écart ou de moqueries, des réflexions blessantes, des insultes qui visent certains enfants qui ont 2 papas ou 2 mamans qui s'aiment (environ 200 000). On parlera alors de parents homo-amoureux ou homo-sensibles pour signifier ceux qui s'aiment alors qu'ils ou elles sont du même sexe.
Ne pas oublier dès que leur âge le permet de bien différencier la pédophilie qui est l'abus des enfants par un adulte quelquefois du même sexe et toujours condamné, d'avec l'amour entre personnes majeures et consentantes et qui peuvent être de même sexe
On pourra demander les termes dont ils ont entendu parler et leur demander ce qu'ils veulent dire, signaler ce qui est français ou grossier et inacceptable.
Les faire réfléchir en les mettant en situation : quelle serait ton attitude si tu apprends qu'une personne de la famille proche (le grand frère ou la grande sœur, un-e cousin-e un oncle ou tante etc est « homosexuel-le » ?)

Bibliographie : Dis mamans de Muriel Douru ; Un mariage vraiment gai de Muriel Douru ; Le secret d'Ugolin de Béatrice Alemagna
Cassette : It's elementary où l'on voit une petite fille présenter ses parents de même sexe à l'école (on peut se le procurer sur le site lambda éducation)

B) En CM1 CM2
Même chose que précédemment, mais à cet âge-là les premiers sentiments amoureux apparaissent, hétéros ou homos. Il est donc important de faire comprendre combien ces sentiments sont naturels et normaux afin que les enfants ne soient pas terrorisés. Leur faire comprendre que ce n'est pas définitif, que leurs sentiments peuvent changer, dans les 2 sens d'ailleurs.

VI Bibliographie des sexualités.

Collèges :
L'homosexualité à l'adolescence d'Anne Vaisman Hydrogène de la Martinière Jeunesse
11 €
H.S d'Isabelle Chaillou, Ed Rageot, "quand toute une classe se retrouve à parler d'homosexualité... ça éclaircit l'horizon!" L'originalité de ce livre est dans le regard de la narratrice : une hétéro
Lycées :
Le droit d'aimer combattre l'homophobie de Julien Picquart Editions Syros (témoignages, analyses, interviews de spécialistes : Eric Verdier, Louis-Geoges Tin)
Pour en finir avec l'homophobie de Julien Picquart Editions Leo Scheer 18 €
Comprendre l'homosexualité de Maria Castaneda Robert Laffont Pocket
L'homophobie de Daniel Borillo Que sais-je ?
Dictionnaire de l'homophobie de Louis-Georges Tin Puf 49 €
L'homoparentalité de Martine Gross dans la collection Que sais-je ? au PUF
Sexualités en général
Dictionnaire de la sexualité humaine de Philippe Brenot L'esprit du temps 38 €
Comment survivre quand on est une fille d'Emmanuelle Rigon et Bernadette Costa-Pradès
Albin Michel Jeunesse 10 €
Parlez-lui d'amour et de sexualité de Jocelyne Robert Les Editions de l'Homme 17,53 €
Aimer à l'adolescence de Denise Stagnard Dunod 19, 50 €
Le sexe c'est d'jeuns de Jocelyne Robert Les Editions de l'Homme 19 €
Relations amoureuses chez les ados de Kimberley Kinberger Courrier du cœur Scènes et cultures Montréal
Ados, amours et sexualités Docteur Irène Borten Krivine et Docteur Diane Winaver Albin Michel 11,40 €
Guide A à Z la sexualité c'est la santé du Docteur Michel Lombard et Nathalie Chahine Oscar Edtions 9, 90 €
Jeunesse:
Le bonheur d'être adolescent de Marie Cipriani-Crauste de Michel Fize Erès-Débat 18 €
Psycho ado de Philippe Scialon L'archipel 17,25 €
100 % ados de Jay Mc Graw Marabout 7, 90 €
Les adolescents violents d'Yves Tyrode et Stéphane Bourcet Dunod 22 €.
Le suicide des jeunes Maja Pesset-catipovic Editions Saint-Augustin 11 €
à conseiller aux garçons :
Le vrai est au coffre de Denis Lachaud Ed Actes sud
Le pari, Tito, Casterman : une histoire d'attirance ! Histoire de réaliser que c'est normal !
La nuit du concert, Kerre, L'école des loisirs : une histoire simple qui permet de comprendre que l'on n'est pas seul !
C'est toujours moins grave qu'une jambe cassée, Ménard, H&O
L'étranger de la famille, Lebleu, H&O démontre les désastreux dégâts de la bêtise.
à conseiller aux filles :
Caresser le velours, Sarah Waters, 10/18, incontournable, à dévorer
Thérèse et Isabelle, Violette Leduc, Gallimard, sensualité, écriture magnifique
Les amies d'Heloïse, Hélène de Monferrand, de Fallois
Cave n°55, Lucie Brocard, dans l'Engrenage
L'inavouable secret de Karina, Lola Van Guardia, Odin, drôle, délirant, à Barcelone.
La vie est gay, Corinne Matthieu, La Cerisaie , humour ravageur, regard ironique et tendre sur le milieu homo
La fille du squatt Ragn Trohaug, Thierry Magnier
Le baillon Corinne Gendraud, La Cerisaie

VII Pour les enseignants chacun dans leur matière  : consulter le module de sensibilisation sur le site pages à : analyse du programme et suggestions d'optimisation

A Pour les enseignants en SVT
L'enseignement de la sexualité humaine ne repose que sur le seul schéma de la fécondation hétérosexuelle sans que soit abordée l'éventualité d'une orientation sexuelle différente. Cela signifie clairement que l'homosexualité n'est pas considérée comme naturelle. En plus de nier l'homosexualité, un tel axe d'étude maintien les hommes dans un schéma machiste, affirmant leur suprématie sur les femmes qui, de ce fait, ne sont perçues que comme les médiatrices de la survie de l'espèce.
L'homosexualité féminine subit ainsi une double discrimination : sexisme et lesbophobie.
Ces omissions renforcent le malaise des adolescents découvrant leur homosexualité et cautionnent la bonne conscience de ceux qui les persécutent.

L'homosexualité fréquente chez les animaux 
Etats-Unis 08/12/1999 : Un biologiste américain Bruce Bagemihl a recensé des cas d'homosexualité chez 450 espèces animales différentes, dont 300 de mammifères et d'oiseaux. Il serait peut-être temps de dégager ce champ d'étude d'une logique évolutionniste qui l'explique mal, conclut-il. 
Le chercheur, croit qu'il s'agit là d'un autre exemple de la diversité des formes et des comportements que l'on trouve sur notre planète.
L'homosexualité animale n'est pas une découverte récente. Elle a été observée par les anciens Grecs, puis par les naturalistes des XVIIIe et XIXe siècles. Victimes des préjugés de l'époque, ces comportements ont le plus souvent été ignorés, ou alors étiquetés comme déviants ou anormaux.
Autre difficulté : l'homosexualité animale ne semblait répondre à aucune logique évolutionniste, puisqu'elle ne contribuait pas à la reproduction de l'espèce. Une énigme qui défie encore les explications.
Bruce Bagemihl, pour sa part, distingue cinq sortes de comportements homosexuels chez les animaux. Il s'agit de la parade amoureuse, de l'affection, des relations sexuelles, de l'amitié durable et de l'élevage des enfants. Le plus souvent, l'homosexualité est une affaire de mâles : 80% des espèces répertoriées dans l'étude, contre seulement 55% de lesbianisme.
Quelques exemples ? Les cygnes mâles forment des couples fidèles, sauf lors de la période de rut, les canards, les manchots, les cigognes. Les éléphants et les girafes se livrent à de véritables joutes érotiques, les lions forment des couples fidèles mais copulent les lionnes au moment du rut. Les macaques se livrent à la pénétration anale. Jusqu'aux adorables koalas qui montent l'un sur l'autre, dans des postures suggestives... Dans certaines espèces, le plaisir d'être ensemble et de se faire plaisir est visible. Les bonobos si proches de nous en comptent beaucoup. Pour le biologiste, il ne fait aucun doute qu'il faut revoir tout ce que l'on croyait savoir, tant sur l'homosexualité humaine qu'animale. 

 

  1. L'homosexualité existait vraisemblablement chez les ancêtres de l'homme et les premiers humains d'il y a 7 millions d'années. Une humanité sans homosexualité serait-ce naturel ?
  2. L'homosexualité présente dans toutes ces espèces et dans l'humanité ne les a pas et ne nous a pas empêché de peupler la planète, en quoi l'homosexualité est-elle dangereuse ?
  3. Par « déviant ou anormal » ne veut-on pas signifier tout simplement minoritaire mais avec un jugement subjectif péjoratif ?
  4. Jusqu'à présent l'Enseignement des SVT n'a jamais transgressé le tabou concernant l'homosexualité des animaux, ce silence sur une réalité qui déplait n'est-il pas de la désinformation ?

La procréation n'est qu'exceptionnellement le but de la sexualité
Un couple fait en moyenne 2 enfants et fait plusieurs milliers de rapports sexuels, beaucoup utilisent des méthodes contraceptives, certains sont stériles et pourtant leur vie de couple est normale, il existe donc une sexualité en dehors de la reproduction. Les êtres humains veulent se réaliser en tant que femme ou homme, ils veulent se faire plaisir, c'est aussi quelquefois le cas entre hommes d'une part ou entre femmes d'autre part.

Il existe une infinité de sexualités , l'hétérosexualité, l'homosexualité, la bisexualité, la transsexualité Male to Female ou Female to Male eux-mêmes hétéros ou homos, les transgenres, sans parler des pratiques sexuelles, pourtant cela touche environ 10 % d'entre nous et de notre entourage.

L'orientation sexuelle fait partie de l'identité comme le prouve l'exemple suivant : un transsexuel (une personne sur 50 000) change de sexe mais conserve son orientation, l'homme homo devient femme hétéro, la femme hétéro devient homme homo.

La PMA  : la procréation médicalement assistée
Lorsque que deux lesbiennes veulent un enfant, et vu que la loi interdit en France pour elles, alors que celle-ci est acceptée pour un homme et une femme, et plutôt que d'aller aux Pays-Bas en Belgique ou en Espagne, elle se font donner du sperme par un ami et l'introduisent elle-même dans le vagin avec une seringue sans aiguille, c'est la procréation artisanale, ne vaudrait-il pas mieux autoriser les médecins à la faire ?

Mère porteuse  : Lorsque deux homosexuels ou 2 hétéros stériles veulent un enfant l'un d'eux peut donner du sperme à une mère porteuse mais à l'étranger seulement, qu'en pensez-vous ?

200 000 enfants environ en France ont deux parents homosexuels et donc 2 papas ou 2 mamans ou 2 mamans et un papa ou 2 p
apas et une maman ou 2 papas et 2 mamans, après avoir expliqué comment c'est possible et après avoir fait remarquer que des enfants d'hétéros ont eux aussi 4 parents et beaux-parents, on peut poser la question :
que pensez-vous du développement psychologique de l'enfant ?
Puis en faisant remarquer que les homos ont des ami-e-s de l'autre sexe et des parents hétéros, et en apportant l'information suivante : vu que dans les pays où des études ont été faites sur les enfants et les petits enfants, aucune anomalie, aucun trouble psychologique n'a été remarqué.
On peut alors poser la question : le problème ne peut-il venir pour ces enfants de l'entourage homophobe ?  Mais peut-on refuser à des parents juifs ou tziganes hétéros de faire des enfants sous le prétexte qu'il y a du racisme.

En 5 ème ou 4 ème à propos des manifestations comportementales de la puberté, on ne cite dans les programmes que l'attirance vers l'autre sexe, et l'apparition des caractéristiques sexuelles secondaires. C'est donc bien là qu'il faudrait introduire la notion de normalité d'une attirance sexuelle différente et parler de l'éveil de l'attirance sexuelle en général, sans forcément la restreindre à celle de l'autre sexe.

En 3 ème le programme prévoit l'étude du SIDA. Nos propositions ici se bornent à une recommandation faite aux enseignants. Trop souvent, depuis l'apparition du SIDA, un amalgame a été systématiquement fait entre orientation sexuelle et pratique sexuelle. La notion de « population à risque » à donc la vie dure et comporte un double danger :

- cautionner l'idée que le SIDA est apparu et se développe « à cause » de certaines populations (l'idée que les homosexuels sont les « brebis galeuses » du H.I.V et qu'ils sont tous atteints est encore très répandue),

- laisser sous-entendre aux jeunes hétérosexuels qu'ils sont, d'une certaine façon, hors de danger, puisque ne faisant pas partie d'une « population à risque ».

Le professeur de S.V.T, en tant que porte-parole du point de vue scientifique, se doit absolument de rectifier cette idée reçue. Cette remarque vaut également pour le programme de terminale S, où le SIDA est abordé de manière plus approfondie.

B Pour les profs d'EPS : « Comment lutter contre le sexisme et l'homophobie en cours d'EPS?

Constats, analyses et propositions didactiques » de Karine Lainé, Cathy Patinet et Olivier Quintane
Discrimination sexiste :
les femmes touchent 20% de salaire en moins que les hommes dans certaines professions au grade élevé.
Inégalités professionnelles en EPS: Accès à la hors classe des prof. d'EPS 38% chez les femmes, 62% chez les hommes. Accès au corps des agrégés (de 84 à 2002) en promo interne, 22% de femmes, 78% d'hommes.
Alors moins compétentes les enseignantes ?
EPS : Les filles obtiennent 1 point à 1,5 point en moins au bac
Beaucoup moins de filles pratiquantes au sortir de l'école.
Les croyances renforcent une socialisation sexuée : le fait de penser qu'un sexe est supérieur à un autre, que les hommes et les femmes sont différents par nature et que ceci doit se refléter forcément dans la société, la théorie de l'instinct maternel, la garde des enfants plus souvent confiée aux femmes, les tâches domestiques encore largement dévolues aux femmes, la place et l'image des femmes faite dans les médias.
« Elles apprennent l'obéissance, la docilité, l'attention à autrui, la persévérance par rapport à une tâche, l'usage limité de l'espace. Ils apprennent la compétition, l'affirmation du moi, l'usage somptuaire de l'espace » C Marry, 2002
En EPS : les enseignants seraient-ils « sexistes » quand ils confinent les filles dans les activités féminines ou sont moins exigeants avec les filles qu'avec les garçons?
Les garçons qui ne passent pas la balle à une fille bien placée, parce qu'elle est une fille ? Homophobie : sa fonction primordiale est de « normaliser » l'hétérosexualité et la masculinité et de leur donner un vernis de supériorité morale. Elle touche le garçon efféminé qui se fait rejeter ou agresser ; C'est la peur d'être en contact physique avec un élève homosexuel ou supposé l'être, Ou la peur qu'en touchant un élève du même sexe on m'attribue une étiquette d'homosexuel.
Stéréotype de genre en EPS :  croire que les garçons sont plus forts en Rugby et les filles plus fortes en Danse.
Peut-il exister une école égalitaire dans une société où subsistent des discriminations liées à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre ?
Si, historiquement, on ne peut nier le rôle émancipateur de l'école pour les filles (très tardif: 1940 pour un égal accès au Bac)
Y-a-t-il pour autant de réels changements de mentalités ?
Quid des discriminations opérant tous les jours en sourdine ?
Quid des insultes non relevées par les adultes ou d'autres élèves ?
En EPS, des voies s'élèvent pour dénoncer les discriminations sexuées (Davisse, Cogérino, Vigneron) mais sur l'homophobie, le silence reste assourdissant !
Régulièrement, ouvertement ou incidieusement, des propos homophobes sont proférés

Exemples de récits de pratique réels
« classe de CAP mécanique LP de notre académie ( 2003)- garçons uniquement. Lors du match l'une des 2 équipes se fait encaisser plusieurs essais. Il s'en suit un jeu avec 3 cravatages en 5mn, et un jeu où les élèves refusent le contact avec l'autre et en ponctuant les actions de :« espèce de tapette ». L'enseignant n'arrête pas le cours

Autre exemple: 2ème séance de danse en 6ème dans une classe « ordinaire »
Lors de la mise en place du spectacle, 2 garçons veulent passer en premier. L'enseignant annonce alors: «  Allez-y les garçons!  »
Un élève spectateur, commente tout haut: «  enfin plutôt les filles »
L'enseignant qui avait pourtant demandé un grand respect n'intervient pas ni pendant, ni après la cours
Quelles sont les causes ?  : Un choix d'APSA discriminantes. Un curriculum caché bâti autour d'une culture sportive masculine. Plus d'interactions des enseignants avec les garçons qu'avec les filles.
Les injures sexistes et l'homophobes sont souvent banalisées. Des enseignants pas formés Comment voir, entendre? Comment réagir ?
Quand on a vu, c'est un sujet tabou, suspect (peur de l'amalgame avec la pédophilie)
Le climat scolaire privilégie les résultats parfois au détriment de l'épanouissement de chacun.
Du côté des élèves: la construction des identités masculines : cas des garçons quand ils se sentent en contradiction par rapport à l'image qu'ils souhaitent donner d'eux mêmes (situations où il n'y a que des garçons et des contacts physiques ou activités connotés féminines)
Ne pas fuir les activités ayant une forte connotation sexuée.
Traiter les activités pour permettre d'y entrer, d'y réussir, d'oser s'y montrer différent
Construire des situations de pratiques permettant aux uns et aux autres à apprendre ensemble
Faire vivre des expériences favorisant le débat autour des valeurs d'échange et de respect mutuel

Le "problème" des garçons et des hommes dans les douches collectives
Le seul problème est dans leur tête, ils sont sûrs qu'ils risquent de se faire violer devant tout le monde, si un homosexuel se trouve dans la même douche collective qu'eux !
C'est un fantasme hallucinant, de la paranoïa homophobe, mais c'est tout à fait sérieux.
A l'adolescence on entend des histoires "drôles" ou des gens "normaux" se font peur avec des histoires de personnes qui se baissent et se font agresser sexuellement...
alors on pense que c'est pour rire, ils jouent à se faire peur, pas seulement, ce n'est même pas une question qu'ils se posent, ils ont déjà répondu par la discrimination : pas question de rester dans la même douche que la "pédale", il s'agit donc d'une claire mise à l'écart, au minimum.
Ils ont peur d'être en contact physique avec un élève homosexuel ou supposé l'être, et d'être contaminés, ils ont peur qu'en touchant un élève du même sexe on leur attribue une étiquette d'homosexuel !
"Ils", ce sont des élèves des lycées qui en parlent ouvertement, des membres des clubs sportifs qui rejettent d'avance toute personne qui pourrait avoir cette orientation, des footballeurs professionnels.
L'un d'entre eux sur France 2 le 27 novembre 2005 a osé le déclarer, car il s'agissait de reconnaître qu'il y a des homosexuels sur un terrain de foot et que ça ne devrait pas poser de problème "OK sur le terrain, mais pas sous la douche surtout ! ".

L'éducation n'a donc pas été faite à l'école : les homosexuels ne sont pas des obsédés, comme le cliché en répand la rumeur; là on a besoin d'un analyste, pourquoi cette phobie synonyme de trouble pathologique ?
Les dirigeants de clubs, les entraîneurs, devraient prolonger la sensibilisation en abordant le problème, le seul en fait, celui de l'homophobie.
Il est important de donner des exemples positifs pour décomplexer nos élèves sentant en eux cette orientation

Exemples d'athlètes homosexuel-le-s ou bisexuel-le-s qui ont eu le courage de faire leur coming-out fut-ce aux dépends de leur carrière :
Billie Jean King (1943-) tenniswomen américaine ; Martina Navratilova (1956-) championne de tennis américaine ;  Amélie Mauresmo (1979-) championne de tennis française ; Conchita Martinez championne de tennis espagnole ; Petra Rossner amie de Judith Arndt cyclistes allemandes multimédaillées ; Sheryl Swoopes basketteuse ;Carole Péon triathlète ;

Weissmuller Johnny (1904-1984) champion de natation, le plus célèbre des Tarzan ; Alberto Santos-Dumont (1873-1932) aviateur ; Jacques Chazot (1928-1993) danseur français ; Rudolf Noureev (1938-1993) danseur russe ; Patrick Dupond danseur français ; Ji Wallace trampoliniste Australien médaillé d'argent JO Sydney ; Ian Roberts rugby ; Greg Louganis plongeon ; Derrick Peterson 800 m américain ; Justin Fashanu footballeur britannique du Nottingham Forest s'est suicidé en 1991, sous la pression des médias, du public et de ses coéquipiers ; Mark Leduc 1962 boxeur Canadien

Exemple de questions :
Un footballeur Britannique s'est suicidé en 1991 il ne pouvait plus supporter les railleries de ses « camarades », les tacles appuyés de ses adversaires, les sifflets du public, les tracasseries de ses dirigeants, qui est responsable et pourquoi est-il mort ?

Le Baron Pierre de Coubertin (1863-1937) a inventé les Jeux olympiques modernes sans femmes, ne pensez-vous pas que son admiration pour les corps des athlètes masculins y est pour beaucoup ? 

Santos-Dumont (1873-1932) aviateur, Johnny Weismuller champion de natation, le premier « Tarzan » au cinéma sont parmi les quelques sportifs dont on connaisse l'orientation sexuelle, or il y en eut, et il y en a beaucoup, pensez-vous le monde sportif avec sa recherche de la virilité à tout prix soit un monde particulièrement homophobe ? Virilité et homosexualité ne sont-ils pas compatibles ? Le sport est fait pour que tous les jeunes se côtoient, se comprennent, s'apprécient au-delà des barrières de races, de religions de sexe et c'est une franche réussite, pensez-vous qu'il en soit de même pour ceux dont l'orientation sexuelle est différente ?

Que faudrait-il faire pour que le public des stades soit moins homophobe puisqu'il suffit qu'un joueur rate un but pour qu'il se fasse traiter de pédé (devenu synonyme de faible !) ? Beaucoup d'homosexuels fréquentent les salles de gymnastique afin de muscler leur corps et de séduire un être aimé, sont-ils moins hommes que les autres ? et ceux qui ne forcent pas leur musculature ?

Beaucoup de sportifs homosexuels en particulier en foot, volleyball... ont crée des clubs pour rester entre eux (Paris Football Gay), bien sûr ce n'est pas qu'on joue mieux quand on est homosexuel, mais savez-vous comment-ils ont été traités par les autres pour en arriver là ; quand ils osent se mélanger aux hétéros, peuvent-ils dire qui ils sont en réalité, que risquent-ils ?

C Pour les enseignants en Histoire et Éducation Civique
•  L'enseignement de l'Histoire
Au collège, aucune place à une quelconque mention de l'homosexualité et de la personne homosexuelle. L'exemple le plus éloquent est le traitement réservé, en 3 ème et en Terminale, à la déportation lors de la Seconde Guerre Mondiale. Chacun des programmes insiste sur « l'univers concentrationnaire et la déportation systématique des Juifs et des Tziganes » mais passe sous silence les autres minorités et notamment les homosexuels. Certains manuels semblent un peu moins timides. Cependant, le silence sur cette déportation n'est rompu qu'en Terminale. Ainsi, parmi les « asociaux » on retrouve les homosexuels. Un tel silence empêche le citoyen de dépasser les préjugés que l'Histoire a façonnés.
L'étude des grands mouvements contestataires de la norme (les suffragettes, mai 68, …) n'aborde pas d'avantage le rôle occupé par les féministes et les lesbiennes.

L'enseignement d'Éducation Civique et d'Éducation Civique, Juridique et Sociale

En 2 nde , l'un des quatre thèmes au choix s'intitule « citoyenneté et transformation des liens familiaux ». L'homosexualité, la personne homosexuelle et le couple homosexuel sont évoqués. En étudiant plus précisément ce thème, à partir du manuel d'E.C.J.S 2 nde édition Magnard, on s'aperçoit que l'exemple du couple homosexuel n'est envisagé que sur le mode interrogatif. « Les couples homosexuels : des couples comme les autres ? » sert de problématique. Quatre documents doivent permettre aux élèves de répondre. Une photographie montrant deux hommes se serrant amoureusement dans les bras et intitulée « de nouveaux couples » constitue le premier document. Un article extrait du Monde relate le PaCS de Francis et Dominique. Un ban de PaCS annonce l'union « d'un Juif et d'un Musulman ». Enfin, un article en ligne du site Le Parisien rapporte l'histoire d'un couple gay britannique qui est devenu parent de jumeaux avec l'aide d'une mère porteuse.

A l'occasion de la photographie et de l'article sur la paternité du couple gay, les élèves doivent expliquer pourquoi ce type de cliché n'est pas fréquent et quels principes sont remis en cause par cette affaire ? L'exercice de l'esprit critique des élèves ne semble donc pas devoir chercher à remettre en cause la rareté de ces photographies montrant des homosexuels ou encore réfléchir sur le bien-fondé des principes que la paternité du couple gay mettrait à mal. Au contraire, il s'agit de comprendre pourquoi la vue d'un couple homosexuel est si rare et de lister les problèmes que soulèverait la paternité d'homosexuels ! Ce thème ne semble pas véritablement intégrer les transformations des liens familiaux et présenter à égalité les couples homosexuels et hétérosexuels. Cette inégalité de traitement au sein même de l'enseignement – celui qui vise à éduquer à l'égalité, à la justice, au droit – apparaît comme un signal fort en direction de l'Éducation Nationale pour indiquer clairement dans les programmes que la question homosexuelle y a toute sa place. Cette inscription compléterait effectivement le document d'accompagnement des programmes d'Éducation Civique intitulé « Lever la loi du silence ». Ce document, rédigé conjointement par Jacqueline Costa-Lascaux, directrice de recherche au CNRS et Alain Bergounioux, inspecteur général de l'Éducation Nationale, indique notamment que « le jeune ne dépose pas à l'entrée de l'école les questions qui l'assaillent ou qui l'agitent ». Plus loin il affirme l'importance de donner des clés pour permettre à chacun de s'accepter. Ainsi, « On n'imaginait pas, voilà quelque vingt ans, évoquer à l'école les problèmes liés à la sexualité. Le péril du SIDA a frappé d'archaïsme les réserves et les tabous ». Cette exigence est « étayée de valeurs fortes comprises dans le programme d'Éducation Civique, relatives au respect de soi-même et au respect de l'autre ». L'Éducation Civique n'enferme donc pas l'élève dans un enseignement formel. Redonner une place à la question homosexuelle dans les programmes d'Histoire et d'Éducation Civique ce n'est donc pas ajouter des chapitres spécifiques mais bien participer à la cohésion des missions de l'école.

•  Pour une révision des programmes

Les programmes en place permettent de parler de l'homosexualité au même titre que de l'hétérosexualité. L'étude de la citoyenneté en Grèce classique peut être l'occasion de traiter de la place de la pédérastie et ainsi de la distinguer de l'homosexualité et de la pédophilie. On ne compte plus les exemples où la déchéance de la citoyenneté, l'ostracisme, étaient prononcés à l'encontre de l'homme qui était passif dans ses relations avec des personnes du même sexe. L'étude de l'éducation dans ces sociétés archaïques et classiques ne devrait pas seulement s'articuler autour de la formation militaire, mais donner toute sa place à l'apport des femmes. Sapho de Lesbos ne fût elle pas l'initiatrice d'un mouvement formateur et émancipateur pour les femmes grecques, remettant ainsi en cause les schémas phallocrates ? Au Moyen Âge, la construction de la norme repose sur la toute puissance du religieux. L'interdiction de la sodomie ne visait pas en premier lieu ceux ayant des relations sexuelles avec des personnes du même sexe mais plutôt les membres de l'Église. C'est bien de la réorganisation de l'Église et de l'affirmation de la primauté pontificale par Gratien que découle la condamnation civile des relations sexuelles entre personnes du même sexe. De la même façon, les 18 ème et 19 ème siècles voient l'explosion du « scientisme ». Il s'agit de fonder par l'observation ce qui auparavant était affirmé par dogmatisme religieux. L'apparition de nouvelles sciences permit la condamnation de certains comportements jugés incompatibles avec les exigences de l'époque. On voit assez combien ce qui est enseigné pourrait inclure l'homosexualité. Il ne s'agit pas de centrer le programme sur une orientation sexuelle mais de compléter un enseignement qui, depuis longtemps, a fait le choix de l'analyse systémique sans y inclure – paradoxalement – l'ensemble des éléments composant ce système. Cette construction de la pensée qu'est l'homosexualité devrait alors se confronter aux valeurs d'égalité, de justice et de droit. La complémentarité des enseignements d'Histoire et d'Éducation Civique serait alors ce que les textes officiels nomment « une réalité effective ».

Il est important de donner des exemples positifs pour décomplexer nos élèves sentant en eux cette orientation
Ernst Röhm (1887-1934) leader des SA ; Edgar Hoover (1898-1972) Directeur du FBI ; Mac Carthy (1908-1957) sénateur américain ; Mao-Tsé-Toung (1893-1976) Président chinois aussi mais quel était l'âge de ses amants, vu qu'il aimait les jeunes filles ? (la pédophilie n'a rien à voir avec l'homosexualité). Tous les 4 homophobes bien qu'homosexuels !

Neferkare II (2260 av JC) Pharaon ; David (1035 ?-960 av. J.-C.) Roi d'Israël avec le prince Jonathan;  Wu (140-87 av. J.-C.) empereur chinois ; 

Marc Antoine (83-30av JC) général romain ainsi que les Empereurs : Jules César (100-44 av. J.-C.) ; Domitien (96-51 av JC) ; Auguste (63-14 av JC) ; Tibère (-42 + 37 de notre ère) ; Néron (37-68) ; Trajan (53-117) ; Doclétien (245-313). Vercingétorix (72 - 45 av JC) chef gaulois ; Alexandre Le Grand (356-323 av JC) Roi de Macédoine ; Merovée (mort en 457) roi des Francs ; Richard 1er Coeur de Lion (1157-1199) Roi d'Angleterre amoureux de Philippe II Roi de France ; Edouard II (1284-1327) Roi d'Angleterre ; Jean II le bon (1319-1364) ; Montezuma II (1480-1520) Empereur aztèque ; Concino Concini (1577-1617) Ier ministre de Louis XIII ; Louis XIII (1601-1643) ; Cyrano de Bergerac (le vrai) (1619-1655) ;  Le Grand Condé (1621-1686) ; Pierre le Grand (1672-1725) Tsar russe ;  Frédéric Le Grand (1712-1786) Roi de Prusse ; James Cook (1728-1779) capitaine anglais ; Cambacérès (1753-1824) Codes civil et pénal; il écrit "le mariage est l'union de 2 personnes" et abolit la répression de l'homosexualité ; Louis XVIII (1755-1824) ; Murat (1767-1815) Maréchal de France ; Général Lamoricière conquérant de l'Algérie (1806-1865) ; Edmond Goncourt (1822-1896) amoureux de son frère ; Maréchal Gallieni (1849-1916) Krupp (1854-1902) fabricant allemand d'armement ; Sir Baden-Pauwell (1857-1941) colonel anglais ; Gaston Doumergue (1863-1937) président de la République française de 24 à 31 ; Keynes économiste anglais (1883-1946) ; Edouard Daladier (1884-1970) homme politique français ; Laurence d'Arabie, (1888-1935) soldat anglais ; Pou-Yi dernier empereur chinois ; Lord Mountbatten (1900-1979) vice-roi des Indes ; Bayard Rustin (1912-1987) activiste américain, bras droit de Martin Luther King ; Alan Turing (1912-1954) anglais, précurseur de l'informatique perce le secret du code des sous-marins nazis coming-out ; Pierre Seel déporté auteur de "moi Pierre Seel" a voué la fin de sa vie à la reconnaissance de la déportation des homosexuels ; Pim Fortuyn (1948-2002) politicien néerlandais

Exemples de questions aux élèves :
Comment se fait-il que dans le tombeau d'Akhenaton on ait trouvé les restes non pas de Néfertiti, mais de l'homme avec qui il partageait son lit ?

L'amour que le Maréchal Lyautey portait aux marocains (et non aux marocaines) n'est-il pas pour beaucoup dans la presque absence d'évènements sanglants lors de la colonisation ? (cependant beaucoup d'officiers ont apprécié les algériens tels le général Lamoricière et pourtant il y a eu effusion de sang). Page 30

Alors que le clergé actuel condamne l'homosexualité, comment explique-t-on que des papes étaient homosexuels et que l'on connaisse leurs favoris ? il s'agit de Jean XII (937-964) ; Benoît IX (1021-1052) ; Sixte IV (1414-1484) ; Paul II (1417-1471) ; Paul III (1468-1559) ; Léon X (1475-1521) ; Paul IV (1476-1559) ; Jules III (1487-1555) ; (à moins que le jeune âge des favoris démontre qu'il ne s'agissait pas du tout d'homosexualité mais de pédophilie aujourd'hui et avec juste raison sévèrement condamnée).

N'y a-t-il pas des pages de la bible qui donnent à penser que l'amour entre personnes du même sexe est chose normale et naturelle ?

L'histoire parle de harems de 300 filles, pourquoi ne cite-t-on pas que 6 sultans au moins possédaient des harems de garçons ? Les sultans : Saladin 1er (1138-1193); Mourad II (1404-1451); Mehemet II (1432-1481); Selim 1er (1466-1520); Soliman II le magnifique (1495-1566); Mourad IV (1612-1640) (tradition prolongée par Mustapha Kemal Ataturk le père fondateur de l'Etat Turque moderne avec un petit harem et dont l'homosexualité était ouvertement connue) sans oublier Haroun Al Rachid Calife à Bagdad (750- 800) ainsi que son fils Al-amin son vizir Jaafar al Barmaki ; ils avaient pour compagnon Abou Nawas poète (747-815)

Les assassinats du roi de France Henri III (accusé de sodomie par ses adversaires comme les Templiers) et du roi Léopold II de Bavière n'ont-ils pas pour cause l'homophobie régnant à l'époque ?

Le Chevalier d'Eon a permis de connaître les petits secrets de toutes les cours d'Europe, il a espionné pour le compte de la France les noblesses étrangères, comment a fait ce patriote courageux ? il s'est déguisé en femme, une très jolie femme paraît-il, en fait on dirait aujourd'hui que c'était un travesti, la diplomatie française sauvée par un travesti ! mais pourquoi donc n'en est-il pas fait mention dans les manuels scolaires, est-ce que cela ferait mauvais genre, ne sommes nous pas dignes de connaître la vérité ?

Alan Turing a découvert le secret du code des sous-marins nazis, en sauvant la flotte anglo-américaine il a permis le débarquement ; à la libération, la population l'a ignoré, ses collègues l'ont méprisé, l'administration britannique l'a ennuyé au point de le pousser au suicide ! Pourquoi ne pas lui rendre un hommage posthume au seul motif de sa différence sexuelle ?

François 1er protégeait Léonard de Vinci ouvertement homosexuel dans un pavillon tout près de son château, il a fait creuser un souterrain pour qu'ils se rejoignent sans être vus, rien ne permet de penser qu'il y avait quoique soit d'autre qu'une profonde amitié, le roi aimant beaucoup les femmes et le peintre étant beaucoup plus vieux que lui, mais si cela était, si un attachement de cœurs voire une liaison charnelle improbable avait favorisé les géniales inventions de Léonard dans notre pays, pourquoi ne pas s'en féliciter ?

Pour les couples mariés souvent les femmes de personnes en charge des affaires publiques ont pu modifier l'histoire par les confidences sous l'oreiller, ou par les qualités et défauts des compagnes, ne pensez-vous pas que l'homosexualité des personnes célèbres dont les noms suivent aient pu modifier l'histoire par eux-mêmes ou par leur compagnon de même sexe, pourquoi cette histoire a-t-elle été gommée, pourquoi tant de déni ? :

D Pour les enseignants en Français •  Analyse des programmes
La lecture des programmes de Français au collège et au lycée prouve que l'ambition de cette matière va au-delà de la maîtrise de la grammaire et des connaissances littéraires. Ainsi, le Bulletin Officiel N°10 (15/10/98) précise que « l'enseignement du Français au collège a pour finalité de permettre à chacun de former sa personnalité et de devenir un citoyen conscient, autonome et responsable. » Il ajoute que l'objectif de cet enseignement est de «  fournir aux élèves les connaissances culturelles fondamentales nécessaires à la construction de leur identité »

Cette notion de «  construction de l'identité » est particulièrement intéressante. Sans nul doute, elle passe par la construction de l'identité sexuelle. De ce point de vue, l'évocation de l'homosexualité de certains auteurs est utile pour aider l'élève à se construire lui-même.

De plus, en classe de 3 ème , un des objectifs privilégiés par les programmes est «  l'expression de soi » . Ainsi, l'accent doit être mis sur «  l'implication et l'engagement (opinion, conviction, émotion). » Pour la lecture, les principaux objectifs de connaissance sont «  l'étude de l'expression de soi et la prise en compte de l'expression d'autrui. » Dans cette perspective, la classe de 3 ème met l'accent sur la lecture de textes autobiographiques.

Les manuels
À la lecture d'une douzaine d'ouvrages scolaires actuels, un constat s'impose : l'homosexualité demeure une question taboue dans les manuels de français du lycée et du collège.

Les manuels qui font référence à l'homosexualité ou à la bisexualité d'auteurs majeurs, comme Rimbaud, Verlaine, Proust, Wilde, Gide, Cocteau, Montherlant, Yourcenar, Colette, Genet, sont minoritaires. Pourtant l'orientation sexuelle de l'écrivain est un élément important dans l'appréciation de son œuvre, d'autant plus si cette œuvre est autobiographique. Dans les rares cas où cette orientation sexuelle est évoquée, elle est le plus souvent associée à une conduite négative (alcoolisme, délinquance).

La description de la relation amoureuse entre Arthur Rimbaud et Paul Verlaine est de ce point de vue édifiante. La véritable nature de leur relation est le plus souvent passée sous silence. Les manuels préfèrent parler pudiquement d'une «  rencontre tumultueuse » ( Espace Livres, 3e, Nathan), de « l'errance » des deux poètes ( Français, 1e, Bordas), « Les deux amis vagabondent » ( Littérature, Tome 2, Bordas). Dans les notices biographiques les plus importantes, comme dans Itinéraires littéraires, XIXe siècle (Hatier), l'élève doit savoir lire entre les lignes pour comprendre leur relation : «  Verlaine est immédiatement séduit par l'adolescent (…). Les deux compagnons entretiennent une relation, faite de disputes, de séparations et de retrouvailles ».
Cet ouvrage publie aussi un extrait d' Une saison en enfer, texte dans lequel Rimbaud décrit sa relation avec le poète pendant leurs deux années de vie commune. Rien dans les indications de lecture ou les questions de compréhension ne vient éclairer l'élève sur la nature réelle de la relation entre les deux hommes, pourtant indispensable pour bien saisir la signification de ce texte. Si le mot “homosexualité“ n'est jamais prononcé, le jugement moral affleure : « Verlaine abandonne sa femme, pour mener avec son ami une existence de bohème et de débauche. » Lorsque la relation homosexuelle est plus clairement évoquée entre les deux hommes, elle est alors associée à quelques « vices » : «  cette quête passionnée et douloureuse, où se mêlent les « encrapulements » (drogue, alcool, homosexualité). » (Littérature, XIXe, Nathan), «  Avec Rimbaud, les anciennes tentations reprennent : homosexualité, ivresse. » (Itinéraires littéraires, XIXe, Hatier).

De même, lorsque les manuels évoquent Jean Genet, son homosexualité est associée à des comportements répréhensibles : « Notre-Dame des fleurs, roman qui exalte le vol, l'homosexualité et la trahison » ( Français, Seconde, Bordas), « Genet est-il un voleur, un repris de justice et un homosexuel ? » ( Littérature XXe, Nathan). Du coup, l'homosexualité est dépeinte dans les manuels sous un jour des moins flatteurs. Associer systématiquement cette préférence sexuelle à la souffrance ou à la délinquance peut conduire l'élève adolescent à l'assimiler à une tare.

À propos des écrivains homosexuels, c'est, le plus souvent, le silence sur leur orientation sexuelle. Dans les manuels de collège, le tabou est même total.

Le silence sur les préférences sexuelles de Marcel Proust est assourdissant. Même si A la recherche du temps perdu fourmille de références et de personnages homosexuels, les manuels choisissent de faire l'impasse sur cet aspect de l'œuvre. C'est seulement au détour d'une notice biographique dans Littérature XXe, Nathan que l'on apprend que «  Sa vie privée est source de déchirements et de souffrance. Proust éprouve le plus grand amour de sa vie pour Alfred Agostinelli, son chauffeur-secrétaire qui le quitte. » Comme pour Jean Genet ou le couple Verlaine Rimbaud, l'homosexualité de Marcel Proust apparaît uniquement dans un contexte de drame et de souffrance. Un contexte peu propice à aider l'élève à « construire son identité ».

b) Propositions de révisions des programmes
Dès aujourd'hui, les orientations des programmes de Français du collège et du lycée permettent d'évoquer homosexualité et homophobie au sein de la classe.
Dès la 5ème, des «  dialogues » et «  débats » doivent avoir lieu au sein de la classe. En 3 ème , ils doivent amener l'élève à «  maîtriser l'expression d'une opinion personnelle. » Cet objectif permet aux cours de Français d'offrir un espace pour engager un débat sur l'orientation sexuelle et les discriminations liées à cette orientation.
Au lycée, le Français est une «  discipline carrefour » . En Seconde, le programme encourage des relations avec d'autres disciplines, en particulier l'Éducation Civique, Juridique et Sociale «  pour les exercices de débat » . Là aussi, c'est une porte ouverte à conduire un débat sur l'homophobie.

Les manuels
Evoquer l'homosexualité des écrivains permet d'aborder des débats d'idées qui caractérisent chaque époque. Il paraît difficile d'étudier le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde et de passer sous silence la condamnation de son auteur aux travaux forcés à cause de son homosexualité ? De le même façon, l'avant-gardisme d'écrivaines lesbiennes n'est jamais évoqué, pas plus que les pressions sociales auxquelles elles étaient confrontées pour les forcer à « rentrer dans le rang ». Dans Français, Seconde (Bordas), un chapitre est consacré à « L'autre, un sujet en question ». C'est l'occasion d'évoquer, à travers des textes choisis, le refus des inégalités et le combat anti-raciste. Là encore, un texte sur l'homophobie aurait une place tout à fait légitime.
Face à la frilosité des manuels pour aborder l'homosexualité et l'homophobie, tout repose sur l'initiative personnelle des professeurs. Les programmes leur offrent déjà le cadre officiel pour aborder ces questions en cours. Ils leur permettent aussi d'organiser des débats avec les élèves. Il leur faut maintenant les outils adéquats pour aborder facilement ces questions face à des adolescent-e-s. De la même manière, ces outils doivent également offrir aux problématiques et aux œuvres spécifiquement lesbiennes ou féminines la place qui leur revient. De telles modifications participeraient à une juste réhabilitation de la place et des apports des femmes dans la création littéraire.
De tels aménagements pourraient permettre une identification positive des jeunes gays et lesbiennes ; identification en conformité avec les objectifs de l'enseignement des Lettres au collège et au lycée.

Ecrivains homosexuels ou bisexuels

Sappho (600 av. J.-C.) poétesse grecque Colette (1873-1954) écrivaine française, Marguerite Yourcenar (1903-1987) écrivaine Académie Française; Françoise Sagan écrivaine française

Virgile (70-19 av JC) poète latin ; Horace (65-8 av JC) poète latin
Michel de Montaigne (1533-1592) écrivain français (avec La Boetie ?) Miguel de Cervantes (1547-1616) écrivain espagnol ; Francis Bacon (1561-1626) philosophe et homme d'Etat anglais ; William Shakespeare (1564-1616) poète anglais ; Voltaire (1694-1778) avec entre autres Frédéric II de Prusse ; Marquis de Sade (1740-1814) ; Goethe (1749-1832) poète et écrivain allemand
Honoré de Balzac (1799-1850) écrivain français ; Andersen (1805-1875) conteur danois
Kierkegaard (1813-1855) philosophe et théologien danois ; Gustave Flaubert (1821-1880) écrivain français ; Jules Verne (1828-1905) écrivain français ; Le Comte de Lautréamont (1846-1870) écrivain français ; Pierre Loti (1850-1923) écrivain français ; Oscar Wilde (1854-1900), écrivain anglais ; Rudyard Kipling (1865-1936) écrivain anglais ; André Gide (1869-1951) écrivain français
Marcel Proust (1871-1922) écrivain français ; Alfred Jarry (1873-1907) écrivain français ; Somerset Maugham (1874-1965) romancier anglais ; Thomas Mann (1875-1955) et Klaus Mann (1906-1949) son fils écrivains américains ; Max Jacob (1876-1944) écrivain français ;  Jean Cocteau (1881-1963) écrivain français avec Jean Marais ; Roger Martin du Gard (1881-1958) romancier français ; François Mauriac (1885-1970) écrivain français ; Montherlant (1896-1972) écrivain français ; Bertolt Brecht (1898-1956) écrivain allemand ; Louis Aragon (1897-1982) poète français ; Federico Garcia Lorca (1898-1936) poète espagnol ; Roger Peyrefitte né en 1907 écrivain français ; Jean Genet (1910-1986) écrivain français ; Tennessee Williams (1911-1983) dramaturge américain ; Roland Barthes (1915- 1980) écrivain français ; Baldwin James (1924-1987) écrivain américain noir militant aux côtés de Martin Luther King ; Truman Capote (1925-1984) écrivain américain ; Jean-Paul Aron (1925-1988) philosophe, historien français ; Michel Foucault, (1926-1984) intellectuel français ; Jean-Edern Hallier (1936-1997) journaliste écrivain français

(On ne pourra malheureusement bénéficier de toutes les œuvres brûlées par la censure quelquefois avec leurs auteurs. Des œuvres d'autres auteurs trop connus et qu'on ne pouvait brûler ont été falsifiées ainsi pour les amants, il est devenu elle et les prénoms ont été féminisés)

E ) pour les enseignants en Arts plastiques  :
Michel-Ange a peint et sculpté beaucoup de très beaux hommes nus, pensez-vous que son art aurait excellé à ce point s'il n'avait pas été homosexuel ?
Dans les peintures de Salvador Dali, les femmes sont représentées avec un tout petit sexe et les hommes avec un énorme sexe plus gros que le cerveau, l'homosexualité de Dali y est-elle pour quelque chose ? Le pensez-vous à la fois homosexuel et homophobe ?
L'homosexualité des peintres suivants n'a-t-elle pas provoqué leur envie de peindre ou influencé leur art : Eugène Delacroix (1798-1863) français ;  Francis Bacon (1909-1992) ; Botticelli (1445-1510) italien ; Paul Gauguin (1848-1903) qui a apprécié les peuples du Pacifique.

F) pour les enseignants en Musique :
Frédéric Chopin aimait beaucoup Georges Sand qui était très masculine, avant de la connaître il a aimé des hommes, son orientation sexuelle a-t-elle pu influencer sa musique ?
Qu'en est-il aussi de Jean-Baptiste Lully, Johannes Brahms, Peter Tchaikovski, Manuel de Falla, Camille Saint-Saens, Franz Schubert, Maurice Ravel, Erik Satie, Georges Gerschwinn,
Francis Poulenc

G) pour les enseignants en Allemand
En quoi l'homosexualité de Goethe a-t-elle influencé son œuvre ? Quelles sont les œuvres où il aborde le sujet ? Même chose pour Bertolt Brecht (1898-1956) écrivain et Franz Schubert compositeur

H) Pour les ensignants en Anglais :
Francis Bacon (1561-1626) philosophe et homme d'Etat anglais ; Francis Bacon (1909-1992) peintre ; William Shakespeare (1564-1616) poète ; Oscar Wilde (1854-1900), écrivain
Rudyard Kipling (1865-1936) écrivain ; Somerset Maugham (1874-1965) romancier ; Thomas Mann (1875-1955) et Klaus Mann (1906-1949) son fils écrivains américains ; Tenessee Williams (1911-1983) dramaturge américain ; Baldwin James (1924-1987) écrivain américain noir militant aux côtés de Martin Luther King ; Truman Capote (1925-1984) écrivain américain
Tous ces auteurs étaient homosexuels, est-ce cela qui les a fait écrire, ou bien l'homophobie de l'époque ? en quoi, leur sensibilité, leur mode de vie a-t-elle influencé leurs œuvre ?

I) Pour les enseignants en Espagnol :
Miguel de Cervantès, Salvador Dali, Manuel de Falla, Federico Garcia Lorca, Bunuel et aujourd'hui Pedro Almodovar étaient ouvertement homosexuels, pourquoi le sujet n'est-il jamais abordé dans les manuels scolaires.

VIII Exercices

A) de 8 à 12 ans environ : Variations de la main gauche.

Parmi ces réflexions là, lesquelles vous paraissent logiques ?  :
A Quand as-tu décidé d'écrire de la main gauche ?
B Pourquoi as-tu choisi d'écrire de la main gauche ?
C Je te tape sur la main gauche avec ma règle, car cela ne me plait pas que tu écrives de la main gauche, ça t'apprendra (un instituteur au 19 ème siècle)
D Ecrire de la main gauche, c'est mal et anormal
E Vois-tu les autres écrire de la main gauche ? non, alors ce n'est pas naturel.
F Tu écris de la main gauche ? t'en fais pas, ça te passera.
G As-tu jamais essayé d'écrire de la main droite, pour voir ce que tu préfères ?
H Je ne te fréquente plus car j'ai peur qu'à ton contact, je me mette à écrire de la main gauche.
I N'écoutez pas ce gaucher, il est pernicieux, il va vous convaincre d'écrire de la main gauche.
J Tu écris de la main gauche cela ne me gêne pas, dès l'instant que tu n'en parles pas, et que tu te caches.
K Pourquoi ressens-tu le besoin de te servir de ta main gauche comme ça devant tout le monde, comme le font les droitiers avec la main droite ?

De quelles sortes de réflexions s'agit-il ?
Phrases qui vous paraissent avoir été réellement prononcées autrefois :
Phrases qui vous paraissent justes :

Alors maintenant, voyez ce que cela donne en remplaçant « écrire de la main gauche »  par « être homosexuel » et « écrire de la main droite » par « être hétérosexuel »
A Quand as-tu décidé d'être homosexuel ?
B Pourquoi as-tu choisi d'être homosexuel ?
C Je te frappe avec ma règle, car cela ne me plait pas que tu sois homosexuel, ça t'apprendra (un instituteur au 19 ème siècle)
D Etre homosexuel, c'est mal et anormal
E Vois-tu les autres hommes aimer un homme ? non, alors ce n'est pas naturel. Es-tu fou ? Il faut te faire soigner.
F Tu es homosexuel ? c'est comme ça dès fois à l'adolescence, mais t'en fais pas, ça te passera.
G As-tu jamais essayé d'être hétérosexuel pour voir ce que tu préfères ? Fais l'amour à une femme tu verras, ça te changera les idées. On va te présenter des photos de femmes en te récompensant et après on va te montrer des photos d'hommes et on va te faire souffrir, tu verras tu vas guérir.
H Je ne te fréquente plus car j'ai peur qu'à ton contact, je me mette à être homosexuel
I N'écoutez pas cet homosexuel, il est pernicieux, il va vous convaincre d'être homosexuel.
J Tu es homosexuel, cela ne me gêne pas, dès l'instant que tu n'en parles pas, et que tu te caches.
K Pourquoi ressens-tu le besoin de caresser et d'embrasser un autre homme comme ça devant tout le monde, comme le font tous les hétérosexuels avec les femmes ? C'est dégoûtant, N'as-tu pas honte ? Un peu de pudeur tout de même !  

Ne les avez-vous pas entendu dire où ne pensez-vous pas qu'on les dit aux homosexuel-le-s ?  

Comparez avec la main gauche

B) Fait divers à commenter
C'était le 7 juin dernier, je venais de chercher mon copain à la gare, un vendredi soir vers 18 heures. Fatigué de son voyage, mon ami avait mis sa tête sur mon épaule. J'ai doublé une 205 blanche avec 2 mecs à l'intérieur. Ils nous ont vus. Aussitôt la 205 nous a collés puis dépassés. Celui qui était du côté passager a baissé sa vitre, empoigné une canette de bière, qu'il a projeté dans ma direction. Elle s'est écrasée sur la bulle plastique de protection qui, heureusement, protège ma vitre. 100 mètres plus loin un feu rouge nous a immobilisé. La 205 elle était garée sur le trottoir d'en face. J'ai vu lors les 2 mecs en sortir, l'un portant une batte de base-ball, puis se diriger vers nous. J'ai choisi de descendre pour éviter qu'ils s'en prennent à mon ami. Ils m'ont alors frappé agressé, avec la batte de base-ball. Les passagers des autres véhicules bloqués au feu n'ont pas bronché (…) J'ai bien entendu déposé plainte,à la gendarmerie de Chatenay-Malabry. En me frappant, mes agresseurs hurlaient « regardez, ce sont des pédés !  Si mon ami n'avait pas placé sa tête sur mon épaule, nous n'aurions jamais eu de problème » Journal Ex æquo, février 1997
Qu'arrive-t-il aux deux auteurs du texte ?
Quel est le motif de l'agression ?
Comment s'appelle ce type d'agression ?

Si l'un des auteurs se sent lui-même homosexuel, quel peuvent être les buts qu'il poursuit tant vis à vis de son copain que de lui-même ?

C) Questions à des hétérosexuel-le-s

1 D'où pensez-vous que puisse provenir votre hétérosexualité ? Y êtes-vous pour quelque chose ?
2 Pensez-vous en avoir du mérite ou des raisons d'en être fier ?
3 Quand et dans quelles circonstances avez-vous décidé d'être hétérosexuel ?
4 Se peut-il que votre hétérosexualité ne soit qu'une phase difficile et troublante à passer ?
5 Se peut-il que vous soyez hétérosexuel-le  parce que vous craignez les personnes du même sexe ?
6 Si vous n'avez jamais couché avec un partenaire du même sexe, comment savez-vous que vous ne préféreriez pas cela ?
7 Se peut-il qu'il vous faille une bonne expérience homosexuelle ?
8 A qui avez-vous avoué votre hétérosexualité ? Comment ont-ils réagi ?
9 L'hétérosexualité ne dérange pas tant qu'on ne fait pas étalage de ses sentiments. Pourquoi toujours parler d'hétérosexualité ? Pourquoi tout centrer là-dessus, sur vos désirs,? Pourquoi vous vantez-vous de vos conquêtes ?
10 Pourquoi donc les hétérosexuel-le-s font-ils toujours un spectacle de leur sexualité ? Pourquoi ne peuvent-ils pas vivre sans s'embrasser, s'exhiber en public ?
11. La majorité des agressions sexuelles sur les enfants sont dues à des hétérosexuels. Croyez-vous que votre petite fille soit en sécurité en présence d'un homme hétérosexuel ? Dans la classe d'un professeur hétérosexuel en particulier ?
12. Plus de la moitié des couples hétérosexuels qui se marient cette année, divorceront dans les 3 ans. Pourquoi les relations hétérosexuelles sont-elles si souvent vouées à l'échec ?
13. 10 % des couples connaissent des violences conjugales, devant la vie malheureuse que mènent ces hétérosexuel-le-s, pouvez-vous souhaiter à votre enfant d'être hétérosexuel ?
14. Songeriez-vous à envoyer votre enfant chez le psychologue, s'il venait à avoir des tendances hétérosexuelles ? Seriez-vous prêt à faire intervenir un médecin ? A lui faire suivre une thérapie afin qu'il change ?

Exercice : Ces questions ne vous paraissent-elles pas étranges, incongrues, déplacées ou décalées ?
Les avez-vous déjà entendues ? Ou si vous les entendiez, les supporteriez vous ?
C'est pourtant exactement ces questions-là qui sont fréquemment posées aux homosexuel-le-s.
Faites l'essai de remplacer hétéro par homo, alors ?
Ne les avez-vous pas entendues ou prononcées ?

Vous, hétéros, dès l'âge de 3 ans et davantage par la suite, vous sentez adaptés à un monde créé pour vous seuls.
Essayez d'imaginer quelle pression, quelle torture vous endureriez dans un monde à majorité homosexuelle et intolérante si on prétendait qu'il faut aimer les personnes de même sexe ?.

C'est ainsi que dès le plus jeune âge, les homos voient et croient bien que leur existence même est illégitime dans un monde à majorité hétérosexuelle.
C'est à ces tortures que vous vous livrez inutilement sur votre entourage, afin qu'il entre dans le moule de la norme hétérosexuelle, or vous pouvez seulement obtenir des cachotteries et des mensonges.

IX Propositions d'action
3 séances d'éducation à la sexualité à chaque niveau par an comme nous les imposent les textes, (Circulaire 9 du BOEN du 27 février 2003) dispensées avec en particulier le refus des propos sexistes et sans occulter l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie. Parler à chaque fois des sexualités et non pas de la sexualité.
Affichage  : La liste des personnes ressources capables d'écoute sur l'établissement, si ce n'est déjà fait.
Avoir des documents dans votre bureau ou votre classe qui mentionne la reconnaissance des relations gay, lesbienne et bisexuelle, par exemple un article de journal ou de magazine pour votre tableau d'affichage, afficher un poster centré sur les questions gays et lesbiennes et bisexuelles; avoir des brochures sur la question, accessibles et visibles.
Une information à tous concernant la loi sur les propos sexistes et homophobes
Intégrer l'homosexualité et la bisexualité dans les discussions , elles doivent être vues comme d'autres modes de vie normal, viables, et présentées de cette manière, elles peuvent être intégrées à la séquence et non séparées comme des discussions spécifiques, en particulier dans les séances de vie de classe.
Créer un atelier  : lutte contre toutes les discriminations pour les réunions du REP Réseau d'Education Prioritaire
Des devoirs appropriés en cas de propos homophobes : texte à copier, ou mieux : l'homophobie en questions, ou exercices précédents

X Argumentaire antihomophobe

Pourquoi y a-t-il de plus en plus d'homosexuel-le-s ?

Erreur : la proportion n'augmente pas, par contre nous avons plus de visibilité, car nous sortons du "placard".

Bientôt il n'y aura plus d'humains sur la Terre !
Les homos existaient quand les hommes étaient une poignée il y a 7 millions d'années et ça ne nous a pas empêché d'être 6,5 milliards. Si vous craignez un déficit de démographie, accordez-nous la procréation médicalement assistée. La Terre souffre bien plus de surpopulation que de l'inverse.

Peut-on se lasser d'être homo ?
On peut éprouver assez tard un désir pour quelqu'un de l'autre sexe, ce désir était enfoui dans le subconscient, c'est la fréquentation d'une personne désirable, qui l'a fait émerger, on était bisexuel sans le savoir; de la même façon, un hétéro peut ressentir un sentiment homosexuel très tard, il n'est pas devenu homosexuel, c'était déjà en lui, mais l'homophobie ambiante a provoqué un refoulement du désir d'une personne de même sexe dans son subconscient.

Les lesbiennes et les gays, ça se sent, ça pue !
Le Klu-Klux-Klan USA 1960 : « les nègres ont plus de pores pour la sudation que les blancs , ils transpirent plus que nous, ils puent, c'est une race inférieure ». Appliquée aux homos, l'expression est tout aussi raciste. Les sentiments ne peuvent puer, les corps oui quelquefois, alors il faudrait admettre qu'un homme avec une femme ça pue.

Mais les homosexuels pratiquent la sodomie et c'est dégoûtant !
Beaucoup de gays ne la pratiquent pas, 30 % des hétéros la pratiquent, dont la moitié de façon régulière, alors que par la présence du vagin ils n'y sont nullement obligés. Lorsque la tradition familiale impose à la fille de rester vierge avant le mariage, la sodomie est quasiment obligatoire alors que souvent la fille ne la désire pas !

Les homosexuel-le-s ne devraient pas exister !
S'agit-il d'un appel au meurtre déguisé ? Nous vous souhaitons de ne jamais avoir un enfant homo mais ce n'est pas gagné, ça n'arrive pas qu'aux autres, 6 % (homosexuel-le-s) + 5 % (bisexuel-le-s) = 11 % environ, et si le monde que vous construisez est homophobe, parents et enfants en seront fort malheureux.

Pourquoi certaines familles refusent-elles leurs enfants homosexuels ?
La peur du « quand dira-t-on », du reste de la famille, du voisinage et de la société. Un sentiment de déception, de trahison, d'ingratitude comme si l'enfant avait le choix, une profonde méconnaissance de la nature humaine, un dégoût physique, de la bêtise, de la méchanceté, comme dans toute intolérance telle que le racisme.

Ce qui me déplait c'est de voir un efféminé et il y en a beaucoup !
1 homme sur 17 environ est homosexuel, suffit-il de voir 17 hommes pour voir un efféminé ? mais celui-ci se remarque, tous les autres homosexuels passent inaperçus, ce qui vous gène c'est que l'efféminé ne correspond pas au schéma type du mâle dominateur et conquérant ; mais pourquoi les hommes seraient-ils faits selon le même moule, un homme très viril et insensible n'est-il pas monstrueux ? Ce qui vous gêne, c'est qu'un homme puisse être objet de conquête et non pas chasseur. Ce schéma est de plus en plus contesté par les femmes.

Etre homosexuel ne me paraît pas naturel, même les bêtes ne font pas ça, c'est contre nature !
Faux, on sait depuis longtemps que beaucoup de pingouins, de cygnes sont homosexuels et se désintéressent des femelles, en tout dans 1500 espèces on a repéré des couples de même sexe (voire des ménages à trois…) beaucoup de lions, d'éléphants, de dauphins et de singes aussi (et en particulier les bonobos qui sont si proches de nous) or singes et hommes ont les mêmes ancêtres, il y avait des homos parmi naturellement, il ne serait pas « naturel » qu'il n'y en ait pas. Ils ne cherchent pas à faire des enfants mais à se faire plaisir. Nous ajoutons par rapport aux animaux, le don de soi, l'esprit de sacrifice, la fidélité, la jalousie… tout comme pour les hétéros. C'est la même chair et c'est le même sang.
Vous pensez aux enfants ? Beaucoup d'homosexuels ont des enfants (pas dans leurs relations homosexuelles) et beaucoup d'hétéros n'en ont pas, dit-on qu'ils sont des anormaux ?

Ma religion dit que ce n'est pas bien !
Mais nous ne disons pas que c'est bien, nous disons c'est naturel et normal, comment on peut concilier le fait de dénigrer l'homosexualité de gens qui s'aiment d'un amour authentique, et proclamer que l'homme doit aimer son prochain, voilà un beau sujet de thèse en théologie. Les religions ont dit pendant des siècles que la Terre ne tourne pas, qu'elle est plate, que l'homme a 4000 ans de présence sur Terre, que les femmes n'ont pas d'âmes, que les noirs n'ont pas d'âme, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Certaines communautés religieuses nous acceptent.

Moi je pense que nous devons respecter votre choix !
Mais nous n'avons pas eu le choix, avez-vous eu le choix d'être hétérosexuel ou homosexuel ? Pourriez-vous aimer quelqu'un du même sexe ? Cela ne vous viendrait pas à l'idée ? eh bien c'est la même chose pour nous pour quelqu'un de l'autre sexe (sauf si nous sommes bisexuel-le-s). Nous avons un choix cependant : rester seul dans l'abstinence, ou s'assumer.

Je ne comprends pas, vous êtes un homme, qu'est-ce que vous aimez chez les autres hommes ?
La même chose que vous, pour l'autre sexe ; chez une femme vous appréciez, l'intelligence, la gentillesse, l'humour, le sourire, la voix, le visage, la poitrine, les hanches, les fesses, les cuisses, les jambes… tout comme nous chez un homme. Le comprendre et l'admettre, c'est ça la tolérance.

Vous avez le droit d'être ce que vous êtes, c'est votre vie privée !
Merci de nous accorder ce droit, mais que veut dire ce retour à la vie privée ? est-ce un appel à rester discret, à retourner au placard ? Quand un hétéro dit « je drague, je fréquente, je me fiance, je me marie, je vais en voyage de noces, je fête mon anniversaire de mariage » dit-on : « c'est votre vie privée, cela ne nous regarde pas » ?

Il n'y a pas que vous qui souffrez !
13 fois plus de tentative de suicide chez les jeunes homos, beaucoup plus de conduites à risque, être chassé de la maison familiale, et vous les hétéros 13 fois moins. Si vous voulez on échange les rôles.

Comment faites-vous pour avoir des enfants ?
Nous n'avons pas le droit en France, de nous faire aider par la science (mère porteuse, insémination artificielle), sauf à voyager, nous le faisons le plus naturellement du monde, ou par insémination artisanale (seringue sans aiguille) entre un homme et une femme, ou par arrangements : 2 femmes et un homme, 2 hommes et une femme, 2 femmes et 2 hommes, ou pour adopter : en se séparant et en trompant les services sociaux, ce que certains refusent et attendent un avancée de notre Droit...

Avez-vous déjà essayé avec une personne de l'autre sexe au moins ? Comme ça vous en auriez le cœur net.
Demandent-on aux hétérosexuels de tester leur homosexualité avant de s'engager dans
l' hétérosexualité ? C'est ridicule. L'homophobie revient à penser que l'homosexualité est toujours un mauvais choix, une erreur de jugement provisoire.

Pourquoi certains homos ne s'assument-ils pas ?
On subit dès l'âge de 5 ans un matraquage de la part des couples hétérosexuels, un bourrage de crâne, un lavage de cerveau : rien sur Terre n'est possible en dehors du mariage et des enfants, c'est un impératif absolu, et une dénégation de notre existence, on se sent anormal, on se dégoûte, on sent qu'on ne pourra jamais être ce qu'ils attendent de nous, on pense qu'on ne sera jamais heureux. On nous fait honte d'être ce qu'on est sans savoir que nous le sommes, d'ailleurs ils n'envisagent jamais que nous puissions être homosexuels, il faut plusieurs années de souffrance pour s'en remettre quand on ne se suicide pas.

Peut-on devenir homo au contact d'un homo ?
Absolument pas, ce n'est pas une maladie cela ne s'attrape pas, le modèle hétérosexuel vanté chaque jour ne transforme pas un homo en hétéro, même si un homo se force à changer, il n'arrive pas à désirer une femme, alors pour un hétéro convaincu de sa légitimité, il ne peut y avoir un changement, mais un désir enfoui peut surgir.

A quel âge comprend-on qu'on est homosexuel ?
En moyenne à 13 ans, (mais beaucoup se souviennent de leurs rêves de baisers et de caresses, de quand ils avaient 8 ans avec quelqu'un du même sexe) beaucoup se posent des questions pendant plusieurs années, car la frontière entre amitié et amour est floue.

La Gay-pride c'est la « marche des fiertés » alors vous êtes fiers d'être homos ? Mais il n'y a pas de quoi, vous n'y êtes pour rien !
Tout à fait nous n'y sommes pour rien, et il n'y a pas de quoi être fiers, mais pas honteux non plus, en fait, nous sommes extrêmement fiers d'échapper à la honte après plusieurs siècles de mise au ban de la société, de tortures, de mises à mort, pour le simple fait d'aimer. De la même façon il ne devrait y avoir aucune fierté à être hétérosexuel-le.

Je pense que vous souffrez toute votre vie…
Quand c'est le cas, c'est l'homophobie qui en est responsable, et non pas l'homosexualité. Est-ce qu'on doit blâmer l'hétérosexualité, pour les mésententes voire les violences entre hommes et femmes ?

Je me suis fait dragué par un homo, il a insisté et cela m'a gêné, qu'en pensez-vous ?
Il a eu tort, car vous avez le droit de refuser, il n'a qu'une vie, et dans la vie il n'y a pas de brouillon que l'on efface et que l'on refait ; mais ne vous est-il pas arrivé de recevoir un refus d'une fille et d'insister quand même ? Elle vous a trouvé « relou » et maintenant vous pouvez mesurer combien vous l'avez été ! Mais quelquefois une finit par accepter… Certains hétéros acceptent une aventure sans lendemain avec un homo, l'espoir fait vivre, c'est humain.
Forcer quelqu'un est totalement inacceptable chez les homos comme chez les hétéros.

Je trouve dégoûtant d'abuser d'un jeune
Nous aussi, il s'agit d'une perversion totalement inacceptable et qui s'appelle la pédophilie, mais les pédophiles sont souvent hétérosexuels, cela n'a rien à voir avec l'homosexualité qui est l'amour entre 2 hommes majeurs et consentants, les homophobes font l'amalgame entre homosexualité et pédophilie, c'est-à-dire : ils entretiennent la confusion pour mieux discréditer les homosexuels. Rien n'est plus faux que de dire que les homosexuels sont pédophiles, la majorité des actes pédophiles sont commis par des hommes sur des petites filles, ceux qui abusent des garçons ne sont pas généralement homosexuels, ce sont les lesbiennes qui commettent le moins d'abus sexuels. D'ailleurs lorsqu'une petite fille est abusée, dit-on : "ah il s'agit d'un hétérosexuel !" ?
Non alors il faut dire c'est un pédophile !

Y a-t-il des homos hétérophobes ?
Vu l'éducation qu'on nous inflige, nous avons beaucoup de mal dans nos têtes à nous hisser à égalité avec les hétéros, alors s'imaginer supérieurs nous paraît invraisemblable; peur des hétéros que nous fréquentons chaque jour ? dégoût pour les hétéros que sont nos parents ? C'est stupide. Par contre certains homophobes font courir le bruit que nous le serions. Cependant nous détestons les homophobes hétéros ou non.
Il ne faut pas confondre estime de soi et sentiment de supériorité ; s'estimer va de pair avec le fait d'estimer aussi les autres à leur juste valeur, la personne qui se froisse du fait qu'on s'affirme autant qu'elle le fait elle même, ne nous considère pas comme notre égal.

Vous dites que vous êtes différents mais dans le fond, vous reproduisez dans vos rapports le schéma du couple hétéro avec l'un qui fait l'homme et l'autre qui fait la femme, pourquoi vous singez-nous ?
Ce modèle du mâle dominateur et de la femme soumise a du plomb dans l'aile même chez les hétéros, généralement ce schéma n'existe pas chez nous, il y a deux hommes qui s'aiment et peu de nous ne se sentent femme, la plupart des couples gays arrivent à des rapports égalitaires, ou deux femmes qui s'aiment sans que l'une ne domine l'autre.

La preuve que vous n'êtes pas nos égaux est qu'on ne vous donne pas les mêmes droits (droit au mariage, à l'adoption...)
Le principe d'égalité doit s'appliquer à tou-te-s, si une seule catégorie de citoyen-ne-s n'a pas les mêmes droits alors il n'y a pas égalité ; quels seraient les principes supérieurs à celui d'égalité qui fondent actuellement encore l'exclusion des personnes LGBT ? et qui font que notre pays n'est plus celui des droits de l'Homme.

Toutes ces folles qu'on voit à la télé, le jour de la Gay-pride vous donnent mauvaise réputation
D'un côté c'est vrai, mais il ne s'agit que d'un carnaval et le lendemain vous ne pouvez reconnaître les « créatures », d'un autre côté ils ou elles attirent le public et nous font sortir du placard, en quoi sont-ils moins humains ? Leur message est : vous dites qu'on est efféminé ? et bien voilà, on va exagérer, et on va vous montrer comme vous dites qu'on est, et alors ? La liberté c'est ça, c'est notre Droit, nous savons faire la fête, et vous hétéros n'êtes vous pas coincés dans vos rôles d'homme et de femme avec tous vos protocoles à respecter ? N'aimeriez-vous pas avoir la même liberté ? Vous avez cette liberté cachés dans des boites et autre clubs échangistes, nous l'avons au grand jour.
On appelle ça l'appropriation du stigmate, ce qui signifie qu'à force de se faire dénigrer pour un trait de sa personnalité, on en remet, on le cultive même. Mais, la plupart des lesbiennes gays, bi et trans préfèrent vivre dans la discrétion.
Faut-il ne vous présenter que les body-builders, les sportifs homos, et enfermer ceux qui « portent des plumes dans le derrière » ? Un homme qui veut plaire à un homme préfère souvent soigner son corps et se muscler, mais vous ne le voyez pas homosexuel, cela n'est pas dans votre imagerie.

Vous êtes fiers de vous-mêmes, sommes-nous fiers d'être hétéros ?
vous ne vivez pas votre hétérosexualité dans la discrétion : mariage en grande pompe, anniversaires de mariage, tout est fait pour mettre en avant la femme et les enfants, le statut de bon mari et de bon père...

Il y a des clubs de foot pour homosexuels, est-ce qu'on joue mieux au foot entre homosexuels ?
Non, l'intérêt est d'éviter de se cacher, d'éviter les moqueries et les tacles appuyés pour blesser.

Ce qui me gêne, c'est que vous faites partie d'une secte et vous vivez en ghetto
Une secte ? Quel est le grand gourou ? Davantage que la communauté des surfers ? Il est exact que nous avons des sujets de discussion en commun, mais que nous nous sentons tous différents les uns des autres, et ce sont les discriminations dont nous sommes victimes qui nous rapprochent, cessez-les et nous nous diluerons davantage dans la société hétéro où nous avons déjà beaucoup d'amis gay-friendlies, bienvenue au club !
Dans un vrai ghetto les gens sont obligés d'y vivre tout le temps, dans les nôtres comme le marais, c'est pour passer quelques soirées ensemble en gênant le moins possible et sans être gênés, enfin un peu de liberté, d'égalité, et de fraternité, vous avez dit République ? On aimerait se caresser s'embrasser, un peu partout comme vous, l'acceptez vous ? N'exigez-vous pas la discrétion ? Cela ne vous dérange pas qu'on ait des rapports sexuels furtifs « comme les animaux », ce qui vous gêne, c'est notre fidélité… et que nous soyons tout pareil à vous, et en plus visibles ! arrogant, non ? . En fait, par ce mot ghetto vous stigmatisez des gens qui ne vous plaisent pas.

Vous en appelez à la République , mais vous avez des revendications propres à votre communauté, comment pouvez-vous résoudre cette contradiction ?
Nous ne réclamons aucun privilège, au contraire nous ne réclamons qu'un rattrapage, pour les droits que tous ont sauf nous, nous voulons entrer dans le droit commun, des citoyens à part entière et non pas entièrement à part.

Vous êtes des gens gentils, créatifs, spirituels.
Tout comme les Noirs courent plus vite, les asiatiques travaillent plus etc... Les clichés positifs ou négatifs, restent des stéréotypes ! On aimerait que tous aient ces qualités, mais il y a la même proportion de profiteurs, de jaloux et méchants qu'ailleurs, parce que c'est la même humanité.

Avec un père absent et une mère étouffante, pouvez-vous être normaux ?
Il n'y a pas de profil de famille typique pour les homos les bi ou les hétéros, la preuve en est que les uns et les autres viennent des mêmes familles.

Vous avez un problème avec l'autre sexe.
Préférer le chocolat à la fraise, ne veut pas dire détester la fraise, dites-vous que vous avez un problème avec les gens de votre sexe.

Je ne me sens pas concerné, il n'y a pas de ça chez nous (le milieu social, la religion, la nation, la race)
Détrompez-vous, il y en a partout, l'homosexualité est universelle, mais la visibilité dépend du pays, de ses lois et de ses coutumes, s'il est répressif ou permissif ; on a une grande facilité à voir l'homosexualité chez les autres pour mieux les discréditer, et pas chez soi pour mieux les affronter par homophobie ; toutes les périodes de guerre, ont été des périodes de tabou ou de chasse aux homosexuel-le-s.

Il ne faut pas en parler aux enfants ça peut leur donner des idées
Si un jeune a l'irrésistible envie d'essayer rien qu'en lui parlant, c'est sûrement que ça devait drôlement le tenter ; tous les jours on rappelle aux enfants qui se sentent différents que l'hétérosexualité est le seule voie possible et honorifique, est-ce que pour autant cela les fait changer ?

Si on est homo et qu'on parle ouvertement, on fera de la peine à tous nos proches, il ne faut pas être égoïste !
on ne peut sacrifier son existence, malgré l'amour qu'on porte à ses proches. Le mal n'est pas la simple énonciation d'une réalité, ce sont les non-dits, les tabous, les secrets douloureux, qui sont la source de la souffrance des gens.
Le même type d'argument peut servir pour un échec scolaire, un mauvais choix de carrière, une peine d'amour.

Vous ne pensez qu'au sexe !
C'est en général ce qu'on dit des hommes, si on admet que la sexualité n'est pas mauvaise, en quoi serait-il mauvais d'y penser. La marginalité qui a été imposée aux personnes LGBT, a favorisé les rencontres clandestines et furtives, avec des rapports sexuels en grand nombre et avec des partenaires variés, peut-être est-ce pour compenser l'absence de possibilité de vie en couple, à cause des homophobes ?

Ne reconnaît-on pas un homosexuel à la boucle d'oreille à droite ?
les hétéros ont imité les homos, les homos l'ont mis à gauche, les hétéros en ont fait autant, et maintenant on ne sait plus, le masculin et le féminin dépendent des pays et des époques.

D'après beaucoup de psys, les gays et les lesbiennes en sont restés à un stade de développement inférieur, ils ne sont pas allés jusqu'à la plénitude du développement qui est d'aimer l'autre sexe, ils n'aiment que leur semblable, c'est du narcissisme, c'est le "refus de l'altérité"
Beaucoup de psys se sont trompés et le reconnaissent aujourd'hui, certains sont homophobes ! Il y a des narcissiques dans toutes les sexualités (si l'hétérosexualité était condamnée parce que minoritaire, on entendrait les mêmes imbécillités à son propos).
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Vous faites du prosélytisme, vous tentez de séduire ceux qui ne sont pas de votre bord…
Il n'y a aucun prosélytisme à être ce qu'on est et à assumer ses désirs. Et puis s'il y a des « hétéros » indécis ou curieux, c'est leur affaire, non ?

Puisqu'il y a des agressions envers les homos, le mieux n'est-il pas de se taire de rester discret
La clandestinité et la honte de soi ne sont pas des gages de sécurité, un homo caché et honteux est aussi une proie facile, victime non comptabilisée dans celles de l'homophobie. Protester contre des propos homophobes amène à faire penser qu'on est homosexuel, est il plus préjudiciable de prendre ce risque que d'avoir à subir les insultes de ceux qui croient qu'on peut toujours dire du mal des personnes de la diversité sexuelle sans que personne n'interviennent. Voir les réactions des autres à l'inattendu, déstabiliser les repères habituels, vous accorde parfois au moins un temps la priorité d'action.

Le fatalisme : se complaire dans la mentalité de victime, ne peut que nourrir un apitoiement sur soi qui n'est guère mobilisateur.
Il faut penser à tous les groupes minoritaires qui ont fini par prendre la place qui leur revenait, les militants des droits de la personne qui depuis des décennies ont travaillé à faire en sorte que les réalités LGBT soient visibles et légitimes, n'ont pas œuvré en vain, mais il importe que leur flambeau soit repris en main, pour que la marche vers la pleine reconnaissance soit menée à son terme.

« Tant que vous restez entre vous… »
« d'accord tant que les imbéciles feront de même »  

On entend souvent dire qu'il existe un style de vie lesbien, gay, bi, trans…
Il existe une infinité de styles de vie, hélas tout milieu minoritaire qui combat un ostracisme fabrique lui-même de nouvelles normes qu'il faudra également combattre, ainsi les folles et les butchs sont peu appréciées par certains. Le complémentaire n'est pas forcément le contraire.

Les homosexuels n'aiment que leurs semblables et ne sont pas capables d'altérité, par un défaut du développement psychique, n'est-ce pas là que réside votre infériorité ?
Cela revient à ramener l'humain au niveau de la machine électrique : en Physique, le plus attire le moins et les charges semblables se repoussent, mais la conscience humaine est incroyablement complexe, et on ne peut appliquer à l'homme les lois de cette science, à moins d'affirmer que l'être humain se réduit à son sexe. Les psychologues hétérosexistes qui prononcent de telles fadaises, n'auraient-ils pas besoin d'une solide analyse ? On nous sert doctement l'argument, car on ne sait plus quoi trouver.  

XI Étude sur la formation des enseignants
État des lieux :
Formation initiale

La formation initiale doit permettre aux futurs enseignants de remplir au mieux leur mission, comme définie dans la circulaire n° 97-123 du 23 mai 1997 . A la suite de ce texte, il est établi qu'au terme de la formation initiale : « le professeur (…) participe au service public d'éducation qui s'attache à transmettre les valeurs de la République , notamment l'idéal laïque qui exclut toute discrimination de sexe, de culture et de religion ». Dans cette perspective, une observation plus pointue de quelques programmes de formation initiale dispensés dans divers IUFM nous semble indispensable.
Les programmes de formation ont essentiellement été consultés via les différents sites internet des IUFM .
Hors l'enseignement spécifique à chacune des disciplines, le « tronc commun » est de 16 à 45 heures par an (selon les académies et les disciplines). Il comporte généralement deux volets :
le volet disciplinaire porte sur l'épistémologie de la discipline ;
le volet non disciplinaire touche aux problématiques de l'observation de la classe, de la connaissance de l'établissement ou de la connaissance de l'institution scolaire.
Reprendre exhaustivement la liste des modules proposés par chaque académie serait à la fois fastidieux et inutile. La lecture des intitulés et des descriptifs permet de constater qu'il n'y a aucune place pour préparer les enseignants à aborder les problèmes de discriminations homophobes.
L'écoute de l'élève et les violences potentielles sont mises en avant mais aucune formation n'intègre des pistes de réflexion face aux questions relevant de l'orientation sexuelle.
Cette question essentielle s'articule principalement autour de deux axes. D'une part il s'agit d'affirmer l'existence d'une diversité inhérente à la vie en société et d'ouvrir le débat sur le respect des différences. D'autre part, l'objectif est de donner des repères et de mettre en place un espace de dialogue où chacun pourra puiser les éléments indispensables à la construction de son orientation sexuelle.

•  Formation continue

Cette formation est constante au cours de la carrière de l'enseignant et vient enrichir, en plus de l'expérience, la formation initiale. L'objectif de cette formation est clairement défini dans la circulaire n° 97-123 du 23 mai 1997 . Elle doit permettre au professeur « à la fois de suivre les évolutions du système éducatif et de sa discipline et d'adapter son action aux élèves, très divers, qui lui seront confiés au cours de sa carrière ».
Les programmes de formation ont essentiellement été consultés via les différents sites internet des IUFM.
Le point fort de cette formation est intrinsèquement lié à son caractère évolutif. La formation continue se doit d'être « en perpétuel renouvellement » pour « s'adapter aux évolutions de la société et du système éducatif ». Aussi, elle doit « prendre en compte l'évolution des comportements et des attentes des élèves ».
Il émerge pourtant des différents documents consultés que ces formations sont essentiellement axées sur la méthodologie disciplinaire, l'interdisciplinarité, … Il est très rare de trouver un module se rapportant à « l'évolution des comportements et des attentes des élèves ». Partant, il devient évident qu'aucune mention n'est faite des problèmes liés à la découverte de son orientation sexuelle, pas plus que des moyens d'aborder et de résoudre des situations ou des comportements homophobes.
Les dispositifs de formation présentés, que ce soit la formation initiale ou la formation continue, recèlent certains manques. En les détaillant, il semble évident qu'un enseignant peut se trouver totalement désarmé face à des élèves parfois en quête de réponses. Si certains enseignants peuvent être à l'aise face à ces questions, il ne s'agit probablement pas de la majorité. En règle générale, les professeurs ne sont pas préparés à répondre aux interrogations relatives à la sexualité qui peuvent sourdre dans leurs classes. Ils ne sont pas non plus préparés aux conflits résultant de discriminations liées à l'orientation sexuelle des élèves, de leurs collègues, voire leur propre orientation sexuelle.
Des efforts sont donc nécessaires en aval, lors de la formation des enseignants, pour que la lutte contre les discriminations, incluant la lutte contre l'homophobie, soit intégrée dans le cursus d'enseignement des professeurs.

XII Propositions d'évolution et aménagements

•  La formation des intervenants

L'école a pour fonction de former les futurs citoyens, de permettre à chacun de se préparer à un épanouissement personnel au sein d'une communauté citoyenne. Vecteur essentiel de l'assimilation des fondements républicains que constituent la Liberté , l'Égalité et la Fraternité , l'école complète sa mission en affirmant récemment sa volonté de lutter contre toutes les discriminations (cf. B.O HS n°10 du 2 nov.2000 ). Lieu d'apprentissage et d'ouverture pour tous, l'école évolue et s'adapte aux réalités sociales. Pourtant, comme nous venons de le voir, l'école reste trop souvent un lieu où l'orientation sexuelle non hétérosexuelle se trouve rejetée, oubliée, condamnée. Et il ne suffit pas de déplorer cette situation mais plutôt d'en chercher les causes et surtout les remèdes. L'homophobie se nourrit des préjugés et de l'ignorance ; puisque l'école éduque, elle ne peut que vouloir les saper. Mais la volonté seule reste sans effets si des moyens concrets ne la prolongent pas.
Il s'agit donc, à présent, d'ouvrir des pistes qui, développées, seront autant de remparts contre l'homophobie et la feront reculer.

•  Le problème des connaissances et des savoir-faire

Pour lutter contre l'homophobie il est essentiel que l'ensemble des personnels de l'Éducation Nationale puisse avoir accès à une formation la plus complète et la plus efficace possible.
Les grands axes de ce projet devront  :
Revenir sur des concepts bien distincts mais trop souvent confondus comme l'identité sexuelle, l'orientation sexuelle, les préférences sexuelles et le rôle sociosexuel.

•  L'identité sexuelle se définit comme la reconnaissance par l'individu lui-même de la possession d'attributs physiques, psychologiques, symboliques mâles ou femelles ;

•  L'orientation sexuelle correspond essentiellement à l'attrait érotique ressenti envers des personnes de l'un ou l'autre sexe ;

•  Les préférences sexuelles précisent l'orientation sexuelle d'une personne à partir des caractéristiques physiques, psychologiques et relationnelles qu'elle cherche chez ses partenaires ;

•  Le rôle socio sexuel provient des prescriptions et des attentes sociales à propos de ce qui est considéré comme masculin ou féminin.

Restituer le développement de l'orientation sexuelle chez l'adolescent. Même s'il n'existe pas de développement type et que chacun réalise son propre cheminement, connaître ces « étapes » permet de mieux comprendre les sentiments que le jeune éprouve.
Étudier les mécanismes du rejet et ses manifestations tant collectives qu'individuelles en insistant évidemment sur les formes de violence à l'école et proposer des éléments d'interventions. Le rejet repose essentiellement sur l'irrationnel, il devient donc nécessaire d'interroger ce dernier. Dès lors, il apparaît que les mécanismes du rejet trouvent leurs sources dans une histoire tant collective que personnelle. La culture, la société, la famille et leurs discours respectifs doivent être interrogés. Les violences verbales, le harcèlement, l'exclusion du groupe, les violences physiques… constituent les manifestations du rejet. A l'école, « pédé », « gouinasse » restent encore trop souvent les insultes reines. Les jeunes gays et lesbiennes (ou identifié-e-s comme tel-le-s) subissent cette violence au quotidien au point parfois de se détester eux-mêmes et de chercher à en finir définitivement avec ce rejet. Face à cette situation, intervenir pour contrer les idées reçues et faire réfléchir sur le sens de ces actes sont primordiaux. Voir le module d'intervention sur le site de SOS-homophobie, qui complète ce dossier et offre des perspectives que chaque personne formée et informée pourra utiliser.
Revenir sur le discours ambiant que caractérise un certain hétérosexisme (inconscient le plus souvent mais tout autant signifiant) et privilégier un discours incluant les diverses réalités. Il ne s'agit pas de parler spécifiquement de l'homosexualité ou de l'hétérosexualité mais bien de briser le schéma qui présuppose toujours un auditoire hétérosexuel.
Ces pistes de réflexions et de travail doivent pouvoir trouver une expression pédagogique que la Direction de la Formation est plus à même de mettre en œuvre. Cette formation générale des personnels de l'Éducation Nationale ne saurait faire l'économie de modules complémentaires plus spécialisés en direction de certaines catégories de personnels comme les infirmier-e-s, psychologues scolaires, Conseillers Principaux d'Éducation, Conseillers d'Orientation… On s'attendra à une formation plus axée sur la santé et la prévention des risques liés aux Infections Sexuellement Transmissibles (IST) pour les infirmier-e-s. Les psychologues scolaires seront d'avantage sensibilisés au développement de l'orientation sexuelle du jeune et aux conflits qui y sont liés.

•  La question de l'adaptation des moyens existants

Il ne s'agit pas de suggérer la création de nouvelles structures au sein des établissements pour lutter contre les discriminations. L'utilisation des « lieux ressources » et des instances consultatives existants offrent déjà beaucoup de possibilités.
Le Conseil de la vie lycéenne (C.V.L), présent dans chaque lycée depuis la rentrée 1999/2000, apparaît comme un élément central dans la lutte contre les discriminations. Défini comme une force de propositions pour l'amélioration de la vie lycéenne, il est à même de présenter des projets ou de structurer des évènements comme la « Semaine contre les violences » en proposant des ateliers, des débats, des interventions, la rédaction d'une Charte… Au delà de l'utilisation optimale par cette instance d'une volonté ministérielle qu'est la « semaine contre les violences », le C.V.L peut mener une réflexion de fond pour pérenniser, tout au long de l'année, cette action de sensibilisation. Un tel objectif sera atteint par une coopération accrue avec d'autres instances comme le Conseil Académique de la Vie Lycéenne ou Le Comité d'Hygiène à la Santé et à la Sécurité.
Là encore cette structure semble à même de créer une véritable dynamique en impulsant des projets comme des campagnes annuelles de luttes contre les I.S.T avec des visuels ciblés, des interventions extérieures… La réussite de tels projets passe sans doute par une implication des différents « clubs » et « ateliers » existants au sein de l'établissement.
Les « lieux ressources » sont définis comme des espaces où chaque élève doit pouvoir trouver une information aussi complète et adaptée que possible sur tout sujet en relation avec les programmes et directives du Ministère. Dans cette perspective, les Centre de Documentation et d'Information et leur personnel doivent proposer différents documents permettant aux élèves de s'informer sur les discriminations (rapports, articles, données statistiques…).
La généralisation d'Internet dans les établissements scolaires complète cet accès à l'information. Dans le respect de la Charte signée entre le Ministère et les fournisseurs d'accès il apparaît nécessaire que les sites d'associations luttant contre les discriminations puissent être consultés. L'association SOS homophobie note dans son Rapport 2002 sur l'homophobie une augmentation sensible du nombre d'appels de jeunes à la recherche de documentation sur cette forme d'exclusion.
Parmi d'autres « lieux ressources » pouvant participer à cette lutte contre les discriminations, l'infirmerie doit aussi apparaître comme celui où la parole peut se libérer et surtout celui où les inquiétudes liées à la découverte de la sexualité peuvent s'exprimer et trouver des réponses adaptées.
Enfin, la salle polyvalente, à travers l'organisation de débats, les projections de films… apparaissent comme un lieu essentiel dans la lutte contre les discriminations soutenues dans cette démarche par un affichage dans les espaces d'expressions.
Sans prétendre à l'exhaustivité, cet aperçu suggère un certain nombre de pistes qu'il faut désormais explorer. Différents témoignages de professeurs nous laissent penser que la lutte contre l'homophobie n'est pas un pari risqué mais une nécessité citoyenne.
A travers un projet pédagogique reposant sur l'utilisation de différents supports (textes, extraits de films…), ou de façon plus improvisée suite aux questions des élèves, la lutte contre l'homophobie et plus généralement contre toutes les discriminations peut trouver au quotidien son expression dans l'apprentissage de la différence et du respect de l'autre.

Conclusion
L'étude des témoignages reçus sur la ligne d'écoute anonyme de SOS homophobie éclaire et met en avant le caractère transversal et polymorphe de la discrimination homophobe au sein de l'Éducation Nationale. Si quelques actions de prévention et de sensibilisation sont à noter, elles restent néanmoins des exceptions qui, malheureusement, confirment la règle du silence et du rejet.
Il apparaît que l'Éducation Nationale a un rôle central à jouer dans la lutte contre les discriminations, partant, dans la lutte contre l'homophobie. Cette lutte doit prendre deux directions claires et fondamentales :

•  la Réévaluation des programmes et des manuels

•  Comme cela a été mis en lumière au cours de l'analyse, les possibilités d'aborder les thèmes de l'homosexualité et de l'homophobie dans les programmes et les manuels ne manquent pas. De plus, cette démarche se présente en filigrane, parfois en clair, dans différentes directives ministérielles. Toutefois il est fort regrettable que l'accent ne soit pas plus fermement mis sur ces questions et que les manuels n'offrent pas une ouverture plus évidente à leur traitement. C'est sur ce premier axe que doivent ce concentrer une partie des efforts pouvant être facilement mis en place pour que les jeunes gays et lesbiennes trouvent la place qui est la leur au sein des établissements scolaires.

•  la Formation de tous les personnels de l'Éducation Nationale

•  Le premier point se doit d'être complété par une formation adéquate pour l'ensemble des personnels de l'Éducation Nationale. Cette formation devra prendre en compte d'une part les futurs enseignants et, d'autre part, les enseignants déjà en poste. L'insertion d'un chapitre sur l'homophobie dans les différents modules de lutte contre les discriminations existants semble être, dans un premier temps, ce qui est le plus évident à mettre en place. Si notre analyse a essentiellement mis l'accent sur la formation des enseignants, ce qui semble légitime, il ne faut néanmoins pas omettre les autres catégories de personnels (infirmier-e-s, psychologues, conseillers d'orientation, …) qui devront recevoir une formation spécialisée.
Les démarches et les actions ponctuelles qui existent aujourd'hui doivent être élargies et généralisées. C'est à ce seul effort que l'école deviendra effectivement un lieu d'apprentissage et d'épanouissement collectif dans le respect de chacun.
C'est nous qui soulignons
Portail : www.iufm.education.fr - Académies les plus consultées : Paris, Créteil, Grenoble, Rouen, Poitiers, Lyon
C'est axes sont inspirés de : Adapter nos interventions aux réalités homosexuelles formation proposée à Québec – janvier 1998 – sous la direction de Michel Dorais.
Définition : propension à considérer comme acquis que tout le monde est hétérosexuel et se traduisant, dans le discours et les actes, par l'exclusion de la diversité des orientations sexuelles.

XIII Réflexions sur la question gay de Didier Eribon
l'injure me fait savoir que je suis quelqu'un qui n'est pas comme les autres, pas dans la norme. Quelqu'un qui est étrange, bizarre, étrange, anormal.

L'insulte est donc un verdict. C'est une sentence quasi définitive, une condamnation à perpétuité, et avec laquelle il va falloir vivre. Un gay apprend sa différence sous le choc de l'injure et de ses effets, dont le principal est assurément la prise de conscience de cette dissymétrie fondamentale qu'instaure l'acte de langage : je découvre que je suis quelqu'un dont on peut dire ceci ou cela quelqu'un à qui on peut dire ceci ou cela, quelqu'un qui est l'objet des regards, des discours, et qui est stigmatisé par ces regards et ces discours. La « nomination » produit une prise de conscience de soi-même comme un « autre » que les autres transforment en « objet ». L'injure est donc à la fois arraisonnement et dépossession. Ma conscience est investie par autrui et je suis désarmé face à cette agression l'injure n'est pas seulement une parole qui décrit. Elle ne se contente pas de m'annoncer ce que je suis. Si quelqu'un me traite de « Pédé » il ne cherche pas à me communiquer une information sur moi-même. Celui qui lance l'injure me fait savoir qu'il a prise sur moi, que je suis en son pouvoir et ce pouvoir est d'abord celui de me blesser, de marquer ma conscience de cette blessure en inscrivant la honte au plus profond de mon esprit. Cette conscience blessée, honteuse d'elle-même, devient à un élément constitutif de ma personnalité.